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| Sujet: alright, all night (libre /intrigue, situation #3) Lun 14 Mai - 18:30 | |
| Les examens de fin d’année étaient plus proches que jamais. Et avec eux, tout un lot de questions : que faire, où aller ? la fac ? le travail ? quitter la ville ? rester ? Nikkie n’avait aucune réponse en tête et si elle savait que la pression devait normalement devenir son lot quotidien, elle n’avait encore pas pris le temps de se poser réellement toutes ces questions. Nikkie se laissait couler, au fil des jours. Adepte du « on verra bien ». Elle ne prenait pas encore conscience que son avenir se jouait peut-être là, maintenant. Le lycée tirait à sa fin et son reine de princesse – underground - lui aussi allait s’éteindre. Nikkie n’était pas prête à ne plus être le centre de l’attention. Si elle n’était pas la véritable queen bee de son lycée – trop marginale, pas assez riche – elle était la reine incontestée de tous les autres. Et Nikkie s’était très vite habituée à toute cette attention permanente. Quitter le lycée allait refaire d’elle une anonyme… Il faudrait reprendre à zéro, conquérir un nouveau royaume : le monde des adultes.
Les cocktails avaient coulé à flot ce soir là. Ana avait entendu parler d’une soirée dans un appartement. Elle comme la blonde aurait été incapable de dire chez qui elles étaient allées ce soir là. Les deux lycéennes étaient certainement les plus jeunes filles de cette soirée, mais elles ne le montrèrent pas. Suivant le rythme des verres, des jeux et des conversations. Jamais elles n’évoquèrent leur parcours professionnels et peut-être les pris-t-on pour des newbies du monde de la nuit. Personne ne poussa de toute façon les recherches. Nikkie compris qu’elle serait peut-être capable de vivre dans ce monde d’adulte. La bataille serait rude pour rester une princesse, mais Nikkie était pleine d’ambition quand il s’agissait d’obtenir ce qu’elle voulait. Au bout de quelques heures, Ana avait disparu de son champ de vision. Un texto sur son téléphone lui apprendra qu’Ana était partie. Sans elle.
Vers quatre heures du matin, consciente qu’elle allait devoir rentrer à pied, Nikkie remis son manteau et décida de rentrer. Le froid de cette nuit de printemps la saisi. Sa jupe en jean était trop courte pour la protéger du vent, et son sweat n’était pas fait pour braver la pluie finie mais particulièrement humide qui tombait sans cesse. Son sac en bandoulière, la tête penchée en avant pour éviter la pluie, bras serré contre sa poitrine, Nikkie marchait vite pour rendre ce périple moins pénible. Un bras l’attrapa soudain et la fit tomber. Nikkie sentit ses deux genoux heurter le sol bétonné et mouillé. Elle lâcha un petit cri. Mais avant qu’elle puisse relever la tête pour voir qui s’en était pris à elle, les coups se mirent à pleuvoir, dans son ventre, dans son dos et même dans son visage. La blondinette essayait de se protéger de ses bras mais impossible d’éviter les coups. Elle sentait le gout métallique du sang dans sa bouche et éventuellement, même ses os se briser – mais c’était peut-être une illusion. Quand les coups s’arrêtèrent, Nikkie n’arrivait même pas à pleurer, c’était trop douloureux. – Tu diras à ton chef qu'on va finir par lui mettre la main dessus. Et comme ils étaient arrivés, les deux inconnus disparurent dans la nuit. Nikkie se coula contre un mur pour s’appuyer et se relever. Elle ne comprenait pas ce qu’il venait de lui arriver et pourquoi on s’en était pris à elle comme ça. Elle priait maintenant pour que quelqu’un vienne la sauver.
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| Sujet: Re: alright, all night (libre /intrigue, situation #3) Jeu 17 Mai - 23:49 | |
| M’écrouler et dormir ? Probable dès que j’aurais mis un pied à la coloc, peu importe que la terre s’écroule autour de moi. J’aurais pas dû accepter l’invitation de ce nouvel ambulancier. J’aurais pas dû enchaîner trente-six heures de garde et “juste quelques verres” avec Luke. Parce que de 1) ses propres coloc faisaient une fête chez eux. De 2) je n’ai bu qu’un verre. Fallait bien s’isoler dans sa chambre pour faire connaissance, pas vrai ? L’avantage de l’hôpital, c’est que c’est quasi aussi facile que Tinder. Le St Joseph à lui seul en est la version spéciale pour le personnel médical. Bref, tout ça pour dire que le blondinet ne m’a pas du tout aidé à ce que je gagne en heures de sommeil reposantes. En revanche, il a fait disparaître toutes mes tensions nerveuses quand il a bien voulu lâcher l’affaire à propos des jolis hématomes signés Popescu. Peut-être que choper un café et un muffin était envisageable dans le quartier ? J’ai les crocs. Et où est-ce que je suis garée déjà ? Oeillade à gauche, oeillade à droite. Pas par là apparemment. Un frisson fâcha ma peau encore réchauffée. Le contraste saisissant du vent subitement frais qui balaya mes cheveux déjà en bataille n’aidait pas. Bizarrement, je commençais à me sentir mal à l’aise, seule dans la rue, à cette heure-là. Les mauvaises rencontres du passé qui se glissent soudainement sous ma peau, cognent dans l’palpitant et font bourdonner mes oreilles. C’est quoi ce mauvais pressentiment ? C’est quoi ce sentiment ? J’deviens paranoïaque, c’est ça ? Oui c’est ça. C’est juste ça. C’est pas comme si il y avait eu une vague d’enlèvements il y a peu et que maintenant les agressions se multiplient sans que personne n’y comprennent rien. Tout va bien dans cette ville. On ne craint rien.
Pourquoi l’apnée a semblé une solution pour calmer ma respiration alors que je sais pertinemment que ce n’est pas viable ? Aucune idée. Pourquoi est-ce que j’ai un mécanisme aussi merdique ? Allez savoir. Hors de question d’aller voir un psy. J’ai peur de rien. Mon sursaut n’aurait trompé personne si j’avais dit le fond de ma pensée tout haut et qu’il y avait eu des témoins. Mais un bloc plus loin, deux hommes beaucoup trop grands et trop sombres s’extirpent de la ruelle traversante. La gestuelle pleine de rage et des ombres gigantesques sur les épaules. J’me suis statufiée, la main plaquée au fond de mon sac, le revolver entre mes doigts. Même de si loin, mes instincts hurlent. Rien à voir avec Seven. Si c’est eux que je croise, ça sera définitivement fini. Et pour une fois en six mois, j’ai du bol. Ils continuent leur route sans remarquer ma présence. Je ne distingue même pas ce qu’ils racontent derrière leurs éclats de voix enragés. La sensation qu’il m’a fallu une force surhumaine pour me remettre en marche sans risquer de m’écrouler. Après tout ce temps, je ne pensais pas que je redouterais encore de rentrer tard, seule. Mais ça ne s’arrête jamais pour nous, pas vrai ? Arme ou pas arme, qu’on sache se défendre ou non, faut qu’on se coltine ce doute perpétuel à chaque coin de rue ? Et là où mes pensées m’emmènent -le septième ciel déjà trop loin- mes yeux suivent.
Hey hey ! Tu m’entends ?! J’appelle une ambulance. Ça va aller, ça va aller. Les sens et les gestes réanimés. La course vers la blessée. L’identification des dégâts. Le premier diagnostic. Et c’est cet automatisme qui prend le dessus. Le coup de fil au 911, pressé mais pointu comme un couteau, presque autoritaire. Bouges pas. J’suis médecin. J’m’appelle Nur. J’pose doucement mes mains sur ses joues et tentent de regarder ses pupilles avec la lampe torche de mon téléphone. Luke n’a pas décroché. Le con doit dormir profondément. Ça veut dire qu’il n’y a aucune chance d’avoir un kit médical rapidement. Et toi ? Tu sais comment tu t’appelles ? Est-ce que tu sais où tu es ? Ce qui s’est passé ? Prends ton temps pour me répondre. Respire doucement. Je la rassure avec un sourire, calme, ferme, méthodique. L’habitude des arrivées traumato aux urgences qui a pris sa place entre mes os, rassure tout mon sang. Pour les autres au moins, je sais réagir. C’est déjà ça. Et le calcul est vite fait, les deux gars menaçants que j’ai vu passer s’en sont pris à elle. Ils n’ont pas eu la main légère et toutes mes tripes vrillent en ne comprenant que trop bien ses douleurs. L’ambulance va arriver dans une minute. Est-ce que tu veux que j’appelle quelqu’un pour toi ?, que je demande tout en inspectant minutieusement ses contusions et plaies, prévoyant les prochains mouvements, improvisant de quoi panser avec mon gilet. Tu vas t’en sortir. Crois-moi.
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