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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: coma idyllique (katney) Lun 5 Mar - 22:34 | |
| « Mais Momo alleeeeez ! » Il sait bien qu'il s'appelle pas Momo, mais il a oublié son prénom alors il se dit que ça marche tout aussi bien. Faut croire que non, à en juger par le regard blasé que lui octroie le type en fermant la devanture de son bar. Il secoue la tête en signe de négation et Sid ouvre grand la bouche, écarte les bras, affichant un air outré. « Et comment j'fais pour rentrer moi, avec tes conneries ? » Il mange la moitié des syllabes mais tant pis, c'est trop dur d'articuler quand on a les veines saturées. « Appelle quelqu'un, un taxi, j'sais pas. Tu reviendras chercher tes clés demain. » Elles sont là, ses clés. Juste à portée de main, dans celle de Momo-pas-Momo. Il esquisse un geste pour essayer de les dérober mais il ne les frôle même pas, sa coordination s'est envolée au cinquième verre. Sa capacité de compter, au dixième. Après ça il sait plus trop, c'est flou, il a continué d'enchaîner et la seule chose dont il est certain, c'est que la note était salée. Il va se ruiner à force, c'est la troisième fois cette semaine mais c'est plus fort que lui, c'est le besoin d'oublier autant que d'être entouré, à s'noyer dans les verres et se perdre entre les rires gras des piliers de bar.
Momo disparaît dans la nuit, Sid reste planté là comme un con.
Il finit par se laisser tomber sur le trottoir, assis sur le bitume dégueulasse à essayer de déverrouiller l'écran de son portable. Il est obligé de s'y reprendre à plusieurs fois en grognant, et en regardant sa liste de contacts il réalise qu'il sait même pas qui appeler. Son pouce qui le mène automatiquement à la lettre M, qui plane au-dessus du prénom de Mads un instant. Il finit par appuyer, mais il raccroche à la première sonnerie. Il peut pas, il veut ni l'entendre ni la voir, pas après la dernière fois, pas après tout ce qu'elle lui a donné puis repris sans la moindre pitié. Et il a tellement peur qu'elle le rappelle qu'il éteint son téléphone, pour être sûr de n'pas avoir à l'affronter. Ses yeux qui se lèvent pour chercher les étoiles mais elles sont pas là, éclipsées par les lueurs de la ville, les lampadaires qui délavent le ciel et le rendent trop terne. Il soupire, fouille ses poches, sort une clope et la coince entre ses lèvres. Il fouille encore en quête d'un briquet mais rien ne vient, il a la cancéreuse mais pas l'étincelle, y a pas de flamme pour l'allumer, pour éclairer la nuit ou réchauffer son cœur. Y a rien d'autre qu'un drôle de vide maintenant qu'il est tout seul sur le goudron, des litres de bière dans le sang et un trou béant dans la poitrine. Il voudrait rentrer et se coucher mais il a pas envie d'être seul dans son lit trop grand trop froid, puis de toute façon c'est bien trop loin pour espérer rentrer à pieds. Et sa caisse est destinée à passer la nuit là, seule. Comme lui. Il peut même pas crécher dedans, on lui a confisqué ses clés. Il pourrait peut-être s'endormir là, sur le sol ou sur un banc comme un clodo – il en a déjà la dégaine, avec son jogging trop usé et son sweat troué, ses traits tirés, son air fatigué. Il a pas envie non plus.
Il a envie de rien, ou peut-être de trop de choses, celles qu'il n'aura pas et qui seront toujours hors de sa portée, celles qui font mal et qui lui donnent envie de hurler. Il a envie de trouver une présence pour l'aider à tromper cette sensation qui vient lui tordre les tripes, celle de la solitude qui tue, lentement mais sûrement.
Ses yeux hagards scannent la rue et soudain il reconnaît, ça lui revient, il sait que Kat habite dans le coin. Peut-être que c'est pas le meilleur choix, parce qu'il sait toujours pas sur quel pied danser avec elle depuis que tout est fini, depuis qu'elle s'est barrée en courant et qu'elle fait comme si tout était parfaitement normal. Peut-être qu'en temps normal il aurait préféré dormir sur le trottoir, mais ce soir il a trop bu et il se sent le courage de trois hommes ou peut-être juste d'un seul, mais c'est déjà beaucoup plus que sa dose habituelle. Il se lève maladroitement, le corps qui tangue et la tête qui tourne, à tituber dans la nuit sans trop regarder où il fout les pieds. Il siffle, rigole quand il trébuche, s'excuse dans le vide quand il se cogne à un poteau. Ça lui prend un temps fou mais il finit par arriver à destination, obligé d'écarter les bras comme s'il avançait sur un fil invisible pour garder l'équilibre, manquant de se ramasser dans les escaliers une fois ou peut-être cinq.
Campé devant la porte de Kat il presse la sonnette, puis frappe le bois comme pour être sûr qu'elle l'entende. Pourtant elle n'arrive pas assez vite à son goût et il a déjà du mal à tenir debout, mollement appuyé contre le mur, la tête qui dodeline vers l'avant puis l'arrière sans réussir à rester droite. Il frappe encore, sa voix qui s'élève dans le silence. « Kaaaat. Ouvre-mooooi ! » Il insiste, continue encore et encore jusqu'à ce que la porte finisse par s'ouvrir. Il voit un peu flou, ses lèvres qui s'étirent en grand alors qu'il se redresse face à elle pour se donner un peu de contenance – c'est peine perdue, il a l'allure du poivrot de bas-étage et l'odeur d'une putain de distillerie. « Ahhh j'ai cru qu'tu voulais pas m'voir. » Il se marre encore une fois de ce rire d'attardé, ses doigts qui viennent s'accrocher au chambranle de la porte pour l'empêcher de trop tanguer. « Oulala ça tourne. » Ses yeux croisent les siens, son sourire s'élargit alors qu'il fait un pas en avant, sans tenir compte de la notion d'espace personnel, beaucoup trop proche d'elle d'un coup. « J'peux pas rentrer chez moi, tu m'laisses squatter ton canapé ? Sinon t'peux m'ramener aussi mais bon c'loin. J'suis fatigué. T'es pas fatiguée toi ? » Comme pour illustrer ses propos, y a ses paupières qui se ferment à moitié, sa tête qui tombe sur le côté alors qu'il la regarde par en-dessous ses cils. À mi-chemin entre le chiot perdu et le petit garçon innocent, la bouche en cœur et l'air suppliant. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Lun 12 Mar - 12:34 | |
| icons by lazare & bella ciaocoma idyllique sidney kasabian & kat wheeler gamine insomniaque. nuit paresseuse, morphée a décidé d'faire grève. connard. tu l'attends au tournent celui-là, faudra qu'tu lui balances ses quatre vérités dans la gueule un de ces jours. façon d'parler, bien entendu. à croire qu'les fées avaient vraiment pas envie d'se pencher sur ton berceau. tu tournes en rond dans ton appartement. les films qui s'enchaînent. trop tard pour aller déverser ta rage sur ta batterie. elle restera silencieuse jusqu'à ce que le jour se lève, t'as même pas la motivation de t'prendre la tête avec tes voisins parce que t'as décidé d'foutre le bordel en plein milieu d'la nuit. poupée lassée, lessivée. l'gamin aux cheveux bouclés est allé trouver l'sommeil, tu l'sais. conversation interminable avec toi, avec elle. tania. pour le coup, t'as vraiment réussi à t'foutre dans la merde sans pouvoir t'en sortir. et tu redoutes le jour où il saura. tu n'veux même pas l'envisager à vrai dire. pointe de douceur qui refait surface lorsque tu t'retrouves entre les quatre murs de ton chez toi. les masques meurent sur le plancher et tu t'réfugies sous la douche pour te laver d'tes conneries de la journée. une part de toi arrive parfois à regretter ton comportement si éloigné de celle que t'as un jour été et qu't'as abandonné sans scrupule sur l'bas côté d'ton chemin de vie. t'auras passé une grosse demi-heure sous l'filet d'flotte brûlant, à revivre ton parcours quotidien, à te demander c'que tu devrais améliorer ou même changer. et pourtant, t'en arrives toujours à la même conclusion. tu replongeras, tête baissée, dans cette bulle de colère qu'tu entretiens depuis trop longtemps déjà. tenue légère de celle qui essaiera d'se planquer sous ses draps dans l'espoir de croiser morphée avant qu'les premières lueurs d'un nouveau jour ne fassent surface. tu te donnes pour mission de rouler une cancéreuse parfumée, d'celles qui pourraient t'aider à trouver le sommeil. la sonnette qui retentit. merde. t'attendais personne. t'attends personne. tu te contentes d'ignorer, te disant que ça finirait par passer. et puis, y a les poings qui s'abattent sur la porte et toi, tu lèves les yeux au ciel. même pas capable de rester cinq minutes tranquille. tu continues d'ignorer, pensant que ton silence serait assez significatif. ça n'marche pas des masses visiblement. kaaaat. ouvre-mooooi ! tes doigts cessent toute activité. la joint en attente, pas encore totalement roulé. tu la connais cette voix. tu n'pourras probablement jamais l'effacer d'ta mémoire d'ailleurs. vu sa façon d'parler, il doit encore avoir passé sa soirée à noyer son âme dans l'alcool. t'estimes avoir bloqué assez longtemps alors tu termines ton entreprise initiale avant de caler l'illicite entre tes lippes et d'l'incendier. première bouffée salvatrice, fumée qui s'propage dans ta gorge avant de retrouver le chemin d'la liberté. les coups continuent de marteler ta porte d'entrée. soupir lourd de sens, tu te décides enfin d'épargner tes voisins du bruit incessant. parce que tu te doutes qu'il ne quittera pas ton palier avant qu't'ais montré ta tête. ahhh j'ai cru qu'tu voulais pas m'voir. nan, tu n'voulais pas, en effet. mais tu n'le diras pas. poupée muette, qui s'contente de l'observer. c'est pas glorieux, faut être honnête. ça pue la bière, son corps qui n'a pas vraiment l'air de suivre son pseudo-enthousiasme. oulala ça tourne. ça doit, effectivement. t'es clairement pas d'humeur à récupérer un chiot égaré. t'es pas de ce style-là. ou du moins t'essaies de ne pas l'être. le seul soucis que tu pourrais rencontrer, c'est qu'sidney, il te connait. bien mieux qu'la plupart du reste du monde. comme quoi, partager un bout d'vie avec quelqu'un, ça fait baisser les barrières. jamais bien complètement d'ailleurs. parce que t'as été odieuse, comme toujours. mais son calme, c'est ce qui t'a donné envie d'lui montrer un échantillon d'celle que tu caches derrière tes jurons, ton caractère de merde et tes majeurs trop facilement levés en l'air. espace entre vos deux corps réduit à néant, ou presque. là où ça devrait t'faire quelque chose, tu ne recules pourtant pas. parce que ce ne serait pas l'aider que d'lui laisser l'occasion de t'atteindre de la sorte. tu sais qu'il a tellement de questions auxquelles tu n'réponds jamais. parce qu'il n'a pas besoin de savoir. c'est ton histoire, pas la sienne, ni même celle de quelqu'un d'autre. l'alcool aidant, tu supposes que ça reviendra sur le tapis, tu t'blindes à l'avance, sait-on jamais. j'peux pas rentrer chez moi, tu m'laisses squatter ton canapé ? sinon t'peux m'ramener aussi mais bon c'loin. j'suis fatigué. t'es pas fatiguée toi ? t'as toujours pas décroché un mot, poupée de peu d'paroles. c'est pas vraiment dans tes habitudes de sortir plus de trois mots à la suite. t'as dû user de ton quota annuel quand t'as eu décidé de débarquer chez carter sur un coup d'tête. tu t'contentes de soupirer et de le laisser entrer. une nuit. le canapé. tu dors. sèche, directive. encore une façon bien à toi de t'protéger. tu déplaces ton ordinateur jusqu'à la cuisine et t'en profites aussi pour lui rapporter une bouteille d'eau, qui devrait ne pas lui faire de mal. t'en profites également pour lui balancer un plaid. soucis du détail, bien qu't'en ais pas l'air comme ça. t'as pas l'intention de t'attarder dans la pièce. tu n'veux pas d'ses questions, tu n'veux pas d'ses mots qui pourraient bien toujours t'atteindre malgré ton choix d'mettre les voiles. relation devenue trop intense, fallait qu'tu coupes le cordon au plus vite avant d'sombrer pour de bon.
Dernière édition par Kat Wheeler le Mer 14 Mar - 12:07, édité 1 fois |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Mer 14 Mar - 10:03 | |
| Son sourire ne trouve pas écho chez Kat mais il est pas vraiment surpris, pas vexé non plus. Ses lèvres qui tirent vers le haut encore plus fort comme s'il voulait compenser avec ses traits durs, comme s'il voulait essayer de sourire pour deux, histoire d'éclairer la nuit trop noire – celle dehors autant que celle dedans, celle qui s'étale là où sa poitrine s'est creusée, là où le froid s'est installé.
Il la regarde et il continue de sourire parce qu'il sait, il sait que même si elle soupire, même si elle fait la gueule, elle le laissera pas agoniser sur le palier. « Une nuit. Le canapé. Tu dors. » Ça claque sèchement et il se contente de lever les paumes en signe de paix, pour montrer qu'il accepte de se soumettre à son autorité. Il se faufile à l'intérieur, le corps qui tangue, les pieds qui traînent, ses yeux fatigués qui restent concentrés sur elle. Y a l'odeur familière qui vient lui chatouiller les narines, celle de la weed, celle qui le détend presque instantanément. « J'avais oublié comme ça sent bon chez toi. » Il a un gloussement d'ado attardé alors qu'il va s'échouer sur le canapé comme une épave, avachi, la tête qui bascule en arrière pour se caler contre le dossier. Elle revient avec une bouteille d'eau, mais il n'a d'yeux que pour le joint qu'il voit brûler entre ses lèvres. « Tu partages ? » Il tend la main mais ce qu'il reçoit c'est un poids en pleine figure, et il lui faut quelques secondes pour comprendre qu'elle lui a balancé un plaid. Ça le fait sourire encore, comme s'il était bon qu'à ça, comme s'il voulait compenser avec toute la fatigue qui s'est accumulée au fond d'ses yeux. « Merci, t'es gentille. » Une pause, il cherche à accrocher son regard. « Tu sais qu't'es gentille ? » Elle aime bien prétendre le contraire, Kat. Elle aime bien jouer à la dure, afficher cette façade froide et sortir les armes pour pas qu'on l'approche, mais ça marche pas sur lui – encore moins depuis qu'il a vu un bout de ce qu'elle cache sous son armure. Il sait qu'elle a le cœur gros, même si elle a pas toujours l'air de savoir s'en servir.
Et il voudrait qu'elle vienne se poser près de lui, qu'elle fasse abstraction de son parfum de bière et de ses yeux un peu vitreux, qu'elle oublie son air ahuri, son sourire débile, et qu'elle se contente d'être là. Mais elle a l'air prête à partir et il s'étouffe à moitié avec l'eau qu'il est en train de boire, ça passe de travers et il se met à tousser alors qu'il essaie de parler en même temps – c'est incompréhensible. Il a l'air con à s'étouffer tout seul et finalement c'est assez représentatif de sa soirée, de sa vie toute entière en ce moment. Il se sent seul, seul à en crever et dans l'fond c'est ça qui le fait vraiment suffoquer, c'est ça qui fait trop mal quand il rentre chez lui, quand y a rien que le silence pour lui faire écho. Il veut plus voir Mads, Ronnie a disparu, les trois quarts de ses proches le prennent pour un espèce de traître en apprenant qu'il porte l'uniforme et il voudrait juste qu'on le laisse respirer. Il est épuisé de toutes ces conneries, lassé d'encaisser reproche sur reproche, les lames qu'on enfonce dans son cœur et l'indifférence générale quand il se vide sous leurs yeux. Il aimerait juste un peu de calme et sûrement que venir chez Kat c'est pas la meilleure idée pour ça, mais c'est la seule qu'il ait eu.
« Attends... » Il sent qu'elle est prête à se barrer, toute sa posture le hurle, comme si elle supportait pas de rester dans la même pièce que lui. Ça fait mal ; son cœur qui se contracte un peu trop fort, son bide qui fait des nœuds. « Reste avec moi. » La bouteille d'eau toujours coincée entre ses mains, il a les doigts qui s'y agrippent à défaut de pouvoir le faire avec Kat, à défaut d'être capable de bouger pour aller la chercher. Il a les yeux baissés, les épaules voûtées, la carcasse ramollie comme s'il était trop éreinté pour se tenir droit – et pas seulement à cause de l'alcool ou de l'heure avancée. C'est son âme, qui est fatiguée. « J'ai pas envie d'être tout seul. » L'aveu se fait à mi-voix alors qu'il lève enfin les yeux vers elle, et au final ça explique pourquoi il est vraiment là. Il aurait pu dormir sur un banc ou même sur le trottoir, il a assez bu pour s'éteindre sans tenir compte du confort. Mais c'est pas de ça qu'il a besoin, c'est pas ça qu'il est venu chercher, il s'en fout de son plaid ou son canapé. S'il est là c'est parce qu'il a besoin de compagnie, besoin qu'on vienne réchauffer tout ce froid qui s'empare de lui. « S'te plaît ? » Ça sonne comme une question parce qu'il est pas trop sûr de la réponse, parce qu'il a un peu peur qu'elle l'envoie chier et qu'elle s'en aille quand même, ou qu'elle le foute dehors. Il sait jamais trop à quoi s'attendre avec elle, c'est comme un animal sauvage – au moindre signe de danger elle se tire en courant. C'est bien pour ça qu'elle l'a fui, pas vrai ? Il sait pas il sait plus, putain. « Tu vas pas m'laisser encore une fois, hein ? » |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Mer 14 Mar - 16:29 | |
| icons by lazare & bella ciaocoma idyllique sidney kasabian & kat wheeler une chose est certaine, tu n'aimes pas être dérangée à une heure aussi tardive. pour ne pas dire clairement que tu n'aimes pas être dérangée. si tu n'as pas convenue d'une rencontre ou si tu n'en n'as pas toi-même décidé autrement, autant dire que pour te décrocher un semblant de sourire, ce n'est pas gagné. ce n'est donc pas étonnant que ton accueil n'est pas été des plus chaleureux. le ton d'ta voix, bien trop sec, n'a sans doute pas aidé non plus. jolie poupée de peu de mots, t'as balancé six mot et tu t'es murée dans l'silence. j'avais oublié comme ça sent bon chez toi. pas une phrase courante pour un flic, il faut bien le reconnaître. cela dit, tu dois bien admettre qu'il est loin d'être un poulet comme les autres. peut-être bien pour cette raison que tu t'es accrochée en premier lieu. outre le défi qu'il pouvait représenter, y avait cette différence notoire que t'as su déceler. son corps qui s'échoue lamentablement sur ton canapé, toi qui prend la fuite vers la cuisine, ton ordinateur sous l'bras avec la ferme intention de t'y réfugier puisque morphée est bien décidé à contrarier tes plans. soupçons d'remord qui te pousse à lui ramener une bouteille d'eau, joint calé entre tes lippes à peine l'as-tu rallumé. tu partages ? pas besoin de mot, ton regard azurs se durcit, tes sourcils se froncent. tu n'partages pas. ou rarement. consommation personnelle, y a qu'toi qui dépose ton adn sur les pétards que tu roules. rapides déplacements, félin habile qui s'déplace dans ton appartement pour lui jeter un plaid en pleine tronche. t'es pas du genre à apprécier les visites impromptues. t'aimes pas l'imprévu, ça t'rend violente, stressée, hors de ta zone de confort. merci, t'es gentille. tu détestes cet adjectif, la grimace qui déforme ton visage en est la preuve. Tu sais qu't'es gentille ? grognement qui s'élève dans ta gorge. tais-toi et dors. toujours aussi aimable la tigresse. quelle connerie de lui avoir montré un minuscule aperçu de ce que tu peux être. tu l'réserves à ta p'tite soeur, ça. pas au monde entier. y a qu'elle qui t'voit sourire, qu'elle qui entend ton rire, qu'elle a qui tu pourrais faire la causette pendant des heures. parfois, tu t'demandes s'il en serait autrement si elle n'était pas malade, pas différente. p'tre bien qu'tu la repousserais, elle aussi, comme tu repousses ton aîné. et puis, blessée par ces pensées vagabondes, tu les chasses d'une gorgée d'bière ou d'une bouffée d'fumée cancéreuse. seul point d'ancrage qu'tu t'autorises à avoir, yulia, elle est tout c'qui t'restes. ou du moins tout ce que tu t'autorises à avoir. c'est con, quand on y pense. t'aurais tant à offrir si seulement tu pouvais t'remettre de tes blessures encore bien trop récentes. pas assez forte pour te relever, tu préfères te laisser sombrer, prenant quelques pauses dans ta longue et lente chute vers les abysses. yulia, elle est présente dans chacune de tes pensées. parce qu'y a toujours quelque chose qui t'ramène à elle. gentille. y a que comme ça qu'elle te connait, ta cadette, que comme ça qu'elle te voit. tu n'veux pas la confronter à cette tornade que tu t'forces à devenir pour empêcher qu'd'autres plaies viennent s'ajouter à celle que ton corps contient déjà. avec un peu d'imagination -ou alors c'est juste parce que t'es défoncée- tu pourrais la voir te sourire, assise dans un coin d'la pièce, t'incitant à partager cette tendresse avec l'humanité. ça pourrait t'faire sourire si tes prunelles n'avaient pas retrouvé le chemin du corps qui squatte ton canapé. tu secoues légèrement la tête, faut qu'tu reviennes à l'instant présent, pas qu'tu t'laisses aller à d'autres rêveries alors qu'tu n'es plus seule dans ta bulle. celle-là même qui a éclaté quand t'as ouvert la porte pour le laisser entrer. un pas qui t'ramène vers la cuisine où tu pourras retrouver un semblant d'l'intimité que t'essaies de préserver. attends ... arrêt sur image, comme s'il avait encore l'pouvoir de t'atteindre, d'lire en toi comme il avait pu l'faire quand vous étiez ensemble. tu n'veux pourtant pas. c'est l'une des raisons qui t'ont poussé à l'quitter. en plus de la plus évidente. reste avec moi. cri du cœur qui t'fait froncer les sourcils. tu t'demandes à quoi il joue. tu t'demandes si y a vraiment que l'alcool qui lui fait sortir un truc pareil. parce que, concrètement, tu n'vois pas vraiment pour quelle raison il voudrait qu'tu restes. c'est toi qu'est parti, c'est toi qui fait la connasse à faire comme si tout était normal alors que rien ne l'est vraiment. t'avais ressenti quelque chose mais ton histoire t'a rattrapé et c'est pour ça qu't'as mis les voiles. hors de question qu'tu lui en parles. il ne manquerait plus que ça d'ailleurs. toi qui a déjà entrouvert la porte de ton âme, faudrait pas qu'tu lui files les clés non plus. j'ai pas envie d'être tout seul. tu t'mords l'intérieur de la joue, te demandant si un petit excès de faiblesse serait le bienvenue. parce qu'après tout, c'est pas n'importe qui à tes yeux. t'as eu beau l'cacher au monde entier, t'es bien incapable de t'mentir à toi-même pour le coup. s'te plaît ? tes épaules retombent en même temps qu'ton soupir se fait la malle. tu vas pas m'laisser encore une fois, hein ? et la voilà, la claque dans la gueule que t'aurais dû prendre y a longtemps. étrange sensation que la culpabilité. un peu plus et tu pourrais t'faire saigner à force de d'bouffer l'intérieur de la joue avec tant d'violence. ok. qu'tu souffles et faisant machine arrière. c'est moche c'qu'il vient d'faire. très moche. pourtant t'es pas bien certaine que ce soit intentionnel ou qui en ait vraiment eu conscience. l'alcool délie les langues, p'tre que c'est en lui depuis si longtemps qu'là, c'est l'occasion de t'en foutre plein la gueule, comme tu l'aurais mérité quand t'es partie. mais j'te signale que j'étais à côté. t'étais pas tout seul. justification comme une autre, porte de sortie qu'tu mets en place au cas où. au cas où, quoi ? t'en sais rien. instinct de protection naturel probablement. signal d'alarme, détresse évidente, t'en viens même à lui tendre ton joint. des fois qu'ça pourrait l'calmer assez pour qu'il sombre dans l'sommeil. toute tentative est bonne à essayer après tout. ça aussi, c'est moche. |
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Dim 18 Mar - 20:18 | |
| Le silence de Kat est éloquent quand il lui demande de partager, quand il tend la main vers le joint. Il voit son regard dur et ses sourcils froncés, comprend parfaitement le non qu'elle ne prononce pas mais qui suinte par tous ses pores. Il n'insiste pas, se contente de soupirer en laissant son bras retomber mollement contre ses cuisses, résigné. Si elle veut même pas lui filer une taffe, comment peut-il croire qu'elle lui donnera ce dont il a vraiment besoin ? Peut-être qu'il est stupide ou juste désespéré, peut-être que c'est ce que la solitude fait aux gens. À ronger, grignoter, tout avaler lentement jusqu'à ne laisser qu'un grand vide qu'on n'sait plus comment remplir. Il a essayé de le faire avec l'alcool, mais même ça, ça marche pas. Ça marche plus. Et il aimerait croire que le vulgaire plaid qu'elle lui balance suffira à le réchauffer, il aimerait vraiment – mais un bout de tissu peut pas faire le poids si le froid s'est ancré plus loin que sous sa peau, dans ses os, le froid s'est étalé comme une épidémie jusqu'au fond de ses entrailles. « Tais-toi et dors. » Des ordres pour répondre à ses compliments, ça le surprend toujours pas. Il recommence à sourire, secoue la tête. Si c'était si facile il l'aurait fait là-bas, par terre sur le goudron dégueulasse. S'il est venu jusqu'ici y a une raison, et il comprend pas qu'elle comprenne pas.
Sûrement qu'elle veut juste pas comprendre.
Elle préfère s'en aller et il se sent déjà suffoquer, elle veut le laisser et son cœur s'emballe, sa raison déraille. Y a quelque chose de désespéré dans sa voix, dans ses yeux, quand il lui demande de rester. Il ose à peine jauger ses réactions, la peur de se prendre un revers de la main, un uppercut dans le bide. La peur qu'elle l'achève et si elle décide de le faire il la laissera s'en charger, mais que ce soit rapide c'est tout ce qu'il demande. Qu'elle ait assez de pitié pour lui briser la nuque plutôt que le cœur.
« Ok. » Pendant une seconde il se demande s'il a rêvé, s'il a tellement bu qu'il en vient à avoir des hallucinations auditives. Mais il la voit reculer et il comprend – elle l'a vraiment dit, elle a vraiment abdiqué. Elle fait machine arrière et il la regarde, bouche entrouverte, comme s'il avait du mal à croire que ses suppliques aient fonctionné. « Mais j'te signale que j'étais à côté. T'étais pas tout seul. » Ça lui arrache un rire dans un souffle alors qu'il tapote la place près de lui pour lui faire signe de s'y asseoir. « C'pas pareil. J'ai besoin qu'tu sois avec moi, pas derrière un mur. » Même une simple cloison c'est beaucoup trop, ce soir il peut pas encaisser la moindre distance, qu'elle soit physique ou non. C'est peut-être pour ça qu'il se rapproche machinalement d'elle sur le canapé, leurs cuisses qui se frôlent mais ne se touchent pas, leurs épaules presque collées. Elle finit par lui tendre le joint et il prend ça pour une victoire, parce qu'elle abaisse suffisamment ses défenses pour établir un partage entre eux. Et même s'il connaît pas les intentions derrière ce geste il s'en fiche, tout ce qu'il voit c'est que l'écart entre eux s'amenuise. Le spliff qu'il porte à ses lèvres, sa posture qui s'affaisse un peu plus quand le goût familier vient tapisser le fond d'sa gorge. « Putain ça m'avait manqué. » Ça fait trop longtemps qu'il a pas pris le temps de se poser et de s'en rouler un, son stock qu'il a fini par vider et il a pas eu le courage de venir jusqu'à elle pour le remplir. Peut-être parce qu'il se sentait pas en état, parce qu'y avait trop de brèches ouvertes et qu'il voulait pas qu'elle ajoute celle de trop à la collection.
Peut-être qu'il avait un peu peur de finir à l'agonie sur son perron.
« Toi aussi. » Y a pas que la verte, qui lui a manqué. C'est avoué sans honte, sans même vraiment s'en rendre compte. Parce qu'il aimait passer du temps avec elle, parce qu'il a l'impression de l'avoir perdue même s'ils continuent à se parler, même si la fin de leur histoire n'veut pas dire qu'ils arrêtent de se côtoyer. C'est différent – y a cette tension dans l'air, souvent, et il sent que ça vient de lui plus que d'elle, parce que c'est lui qui reste avec trop de questions et un goût d'inachevé, parce que c'est lui qui s'est fait salement abandonner. Il a l'habitude au fond, mais là c'était autre chose, c'était pas pour les raisons habituelles, c'était pas à cause de Mads trop profondément ancrée en lui. C'était pas vraiment de sa faute, il croit. Il sait pas. Il a jamais su, elle a jamais expliqué, elle l'a juste lâché et depuis il avance sur un fil sans savoir quand il se fera happer par le vide. Peut-être que c'est ce soir. « J'suis désolé. » La fumée qui glisse entre ses lèvres en même temps que les mots, ses prunelles qui viennent accrocher les siennes. « J'veux dire, pour nous. J'sais pas trop où j'ai foiré mais j'suppose que c'était d'ma faute. » Il hausse les épaules comme si c'était pas si important que ça, même si ça l'est. Son regard toujours plongé dans le sien, le joint qui flambe au bord de ses lèvres. « Pourquoi t'es partie comme ça ? C'est où, qu'j'ai merdé ? » Il a perdu le compte des nuits passées à se retourner le cerveau en cherchant son erreur – celle qui leur a été fatale. Il a jamais trouvé. |
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Mar 27 Mar - 15:48 | |
| icons by lazare & bella ciaocoma idyllique sidney kasabian & kat wheeler t'as cédé princesse. tu t'es laissée aller à un moment de partage que tu ne t'autorises que rarement. p'tre bien parce que c'est lui ou p'tre parce que t'en avais besoin. ou juste pour qu'il finisse par te foutre la paix. tu ne sais pas vraiment à quoi tout ça rime. jolie poupée perdue entre l'eau et le feu. t'y comprends pas grand chose ou alors tu fais juste semblant de ne pas comprendre. paraît que c'est plus simple de s'voiler la face que de faire face à ce que l'on ressent vraiment. parce que c'est pas parce que tu l'as quitté qu'il n'y a plus rien. comme un espèce de fil rouge qui perdure jusqu'à ce qu'il finisse par disparaître complètement. parce qu'il disparaîtra, comme tout c'que tu touches du bout des doigts et qu'tu finis par rejeter pour ta propre survie, par pur égoïsme. c'pas pareil. j'ai besoin qu'tu sois avec moi, pas derrière un mur. t'as rien à répondre à ça. enfin si, tu pourrais lui demander c'que ça peut bien changer. là ou dans la cuisine, y a pas vraiment de différence à tes yeux. tu restes là tout en étant ailleurs. c'est pas plus mal d'ailleurs. l'envie de prendre le large, mettre autant de distance que tu le peux entre le monde et toi. pour les protéger eux, ou juste pour te rajouter une barrière en plus. t'en sais trop rien et tu préfères ne pas épiloguer là-dessus à vrai dire. alors tu t'contentes de passer ton joint. privilège qui lui est accordé sans vraiment d'raisons valables. quoi que tu voudrais bien qu'il la ferme, ce serait pas du luxe. qu'il dorme comme il te l'a dit, qu'tu puisses retourner à tes envies de rien, la gueule plongée dans ton ordinateur et l'cerveau attaqué par la fumée toxique qui te tiendra sans doute éveillée jusqu'au petit jour. putain ça m'avait manqué. la weed que tu fais pousser dans ton appartement, c'est ça qui l'maintient. sauf que tu l'vois si rarement dernièrement. tu t'étais même demandé s'il n'avait pas trouvé un autre fournisseur. ça t'aurait clairement fait chier mais en même temps, t'as pas vraiment d'carte de fidélité, ni même d'arguments pour l'empêcher d'partir. quelque part, tu te dis même que ce serait logique. faut avouer qu'en le perdant, tu perdrais beaucoup plus qu'un simple client. sa protection te manquerait aussi. quoi que tu n'sais pas vraiment si elle est toujours d'actualité. tu n'sais pas, tu n'sais rien et ton calme apparent montre clairement qu't'en as rien à foutre. mais au fond, p'tre bien que ça te touche plus que tu ne voudrais l'admettre. toi aussi. bizarrement, ton palpitant manque de s'casser la gueule dans ta cage thoracique et t'as bien du mal à déglutir. l'idée même que tu puisses manquer à quelqu'un te fait paniquer instantanément. toi qui passe ton temps à être imbuvable pour épargner un éventuel attachement. t'es pas une belle personne, t'en es si persuadée que ça t'file la gerbe ce genre de phrase. tu ne devrais pas lui manquer, c'est pas comme ça que ça devrait se passer. même si le manque reste relatif à chacun et d'un degré différent suivant comment on s'positionne. il devrait pas y avoir cette notion qui traîne derrière lui comme une ombre bien trop présente, bien trop sombre. j'suis désolé. sourcils froncés, visage fermé. tes prunelles accrochées par les siennes et toute l'incompréhension du monde organise un grand défilé. j'veux dire, pour nous. j'sais pas trop où j'ai foiré mais j'suppose que c'était d'ma faute. tu te racles la gorge, léger malaise que tu cherches à éviter à tout prix. pourquoi t'es partie comme ça ? c'est où, qu'j'ai merdé ? tu détestes être poussée dans tes retranchements. c'est ton boulot d'habitude. tu ne supportes pas les questions comme celles-ci, qui n'auront pour but que de t'ouvrir alors que tu passes ton temps à t'renfermer sur toi-même. t'es censé dormir. donnes-moi ça. et t'attends aucune réponse avant de récupérer le pétard qui trône avec fierté entre ses doigts. tu ne restes pas sur le canapé, te levant presque aussitôt. la proximité, les confidences. c'est clairement pas ton fort. faut qu'tu décampes au plus vite, pas que tu te laisses entraîner là-dedans. t'y survivrais pas, tu l'sais déjà. si ça peut consoler ton égo, t'as pas merdé. sur ce, bonne nuit sid. qu'tu lâches sans plus d'explication avant d'aller le terrer dans la cuisine, là où t'avais l'intention de t'enfermer avant qu'il ne réussisse à t'atteindre aussi facilement. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Ven 30 Mar - 10:57 | |
| Elle se braque. Il le sent à la seconde même où il voit ses sourcils se froncer, l'incompréhension laisser un voile sur son visage. Quand il s'explique il sait qu'il se tire une balle dans le pied, il sait qu'en posant ces questions il risque de la faire fuir – c'est pas pour rien qu'il n'a jamais eu le courage de demander, avant. Mais ce soir y a l'alcool qui lui donne de la force et la fatigue psychologique qui fait tomber ses barrières, il veut plus prendre sur lui, il veut plus encaisser, il veut plus la fermer. Faut croire que Kat est de ceux qui préfèrent quand il se plie à leurs désirs. « T'es censé dormir. Donne-moi ça. » Le joint qu'elle lui arrache sans la moindre pitié, avant même qu'il ait pu réagir. Il reste là, avachi sur le canapé alors qu'elle se lève, la bouche entrouverte sans être capable d'articuler quoi que ce soit. Il savait que c'était risqué, il savait qu'elle apprécierait pas. Mais il pensait pas que ça serait aussi immédiat.
« Si ça peut consoler ton égo, t'as pas merdé. Sur ce, bonne nuit Sid. » Elle s'en va.
« Quoi ..? » C'est murmuré avec un temps de retard ; Kat n'est déjà plus là. Y a ses mots qui continuent de résonner dans sa tête, t'as pas merdé et bordel ça veut dire quoi ? Pourquoi elle est partie, s'il a rien fait ? Si elle voulait l'apaiser et le forcer à se taire c'est raté, les interrogations reprennent de plus belle et c'est le chaos dans sa boîte crânienne, t'as pas merdé ça fait des échos ça va le rendre fou, il retourne la situation dans tous les sens mais il comprend rien. Il est encore plus perdu qu'avant, putain.
Il se lève. Un peu trop vite sûrement, sa carcasse qui tangue dangereusement, ses bras qui se tendent pour tenter de retrouver l'équilibre. Une fois qu'il tient bien debout il se met en marche, suit le chemin que Kat a emprunté, se décide à aller la débusquer là où elle est allée se terrer. Il arrive dans la cuisine sans s'annoncer, sourcils froncés, son regard qui se braque sur elle comme s'il n'y avait plus rien autour d'eux. Biche prise entre les phares – cette fois il la laissera pas s'échapper, pas temps qu'elle lui donnera pas les réponses qu'il attend. « T'es sérieuse là ? » Il lâche un rire dans un souffle, l'air incrédule, une main qui passe sur son crâne rasé nerveusement. « T'as pas l'droit de m'sortir ça et puis d'me laisser comme un con. » Encore une fois.
Lentement il s'approche mais s'arrête à une distance raisonnable, ses yeux qui ne la quittent pas. Les questions se bousculent dans sa tête et se devinent à travers son air perdu, son sourire a quelque chose de désespéré, un peu cassé. « Je sais que t'aimes pas parler mais dis-moi juste... J'sais pas, p'tain, si c'était pas d'ma faute c'était quoi ? » Ses hypothèses reposaient sur une seule constante : lui. Et même si au fond il a toujours eu l'impression de n'avoir rien fait de mal, c'était plus facile de se convaincre que si. Plus facile d'accepter cette version bancale que de rester dans le flou absolu, sans la moindre idée de ce qui a pu la pousser à partir. Il a besoin de savoir, de comprendre. « T'as rien expliqué Kat, rien du tout. Tu m'as juste laissé tomber pis t'as fait comme si de rien n'était. » C'est bien ça le problème – il sait pas faire ça Sid, il sait pas noyer le poisson et faire comme si tout allait bien alors qu'il a l'impression d'avancer sur un fil trop fragile chaque fois qu'ils sont ensemble.
Il en a marre de ces filles qui n'assument rien, qui jouent à l'autruche sans lui laisser d'autre choix que de s'y plier. P't'être que Kat est pas si différente de Mads et ça le tue. Même quand il essaie de la fuir, elle est là. Elle est toujours là.
« Maintenant que t'as commencé, finis. J'veux savoir. » Fallait pas lui balancer ça puis se tirer, elle a ouvert une porte et il s'est engouffré avant qu'elle puisse la refermer. Il lâchera pas. Et il avance encore, sans trop s'en rendre compte, encore et encore jusqu'à être tout près d'elle, ses doigts qui effleurent son poignet, ses prunelles fondues dans les siennes. « Parle-moi. » Sa voix est basse, proche de la supplique. Y a quelque chose d'intime dans sa façon de s'adresser à elle, comme si le monde cessait d'exister juste ce soir, juste le temps qu'elle baisse un peu les armes. Comme si c'était elle et lui, rien d'autre. Elle et lui et le poids des secrets qu'elle a gardés. |
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Ven 6 Avr - 16:33 | |
| icons by lazare & bella ciaocoma idyllique sidney kasabian & kat wheeler la question qui fâche, sur laquelle tu ne peux pas t'épancher. tu l'feras, mais uniquement avec ta sœur. parce qu'il n'y a qu'avec elle que tu restes fidèle à celle que tu as pu être autrefois. point d'ancrage vital bien malgré elle. petite princesse différente qui n'a de cesse de t'encourager à rebrousser chemin pour retourner à tes bonnes vieilles habitudes. tu te dis souvent que tu devrais probablement l'écouter, suivre son instinct. mais tu ne peux t'y résoudre. poupée bien trop ancrée dans ce rôle que tu joues depuis déjà bien trop longtemps. alors tu choisis la fuite. facilité dont tu n'es pas totalement fière mais qui reste ta meilleure option. tout du moins selon toi. quoi ..? tu l'entends mais t'es déjà plus dans la même pièce que lui. t'as osé lâcher une bombe comme celle-ci avant de te tirer, comme si tout était tout à fait normal. grossière erreur. il ne te laissera pas t'en tirer comme ça, tu le sais d'avance. alors t'as première échappatoire, c'est d'aller te chercher une bière dans le frigo. histoire de te donner un minimum de contenance. et encore, t'es même pas certaine que ça ai un quelconque effet. t'aurais peut-être mieux fait de te faire un café, ça ne pourra pas être pire que ce qui t'attend. sa silhouette qui fait irruption dans la cuisine, son regard qui te transperce. gamine de cinq ans prise en flagrant délit. t'es sérieuse là ? t'as pas l'droit de m'sortir ça et puis d'me laisser comme un con. t'étouffes un rire nerveux. provocation dont tu te délectes le plus souvent. sourcil arqué, tu bois une gorgée de ta bière. et toi, tu crois qu't'as l'droit de t'pointer chez moi au beau milieu d'la nuit, complètement torché, pour me faire passer un interrogatoire à la con ? tranchante, tes mots claquent dans l'air devenu irrespirable de ta cuisine. et puis, tu t’assoies sur ton plan de travail. parce que oui, les chaises, tu trouves ça surfait. l'homme approche, tu ne bouges pas d'un millimètre. il ne manquerait plus que tu lui montres ton malaise. et puis quoi encore ? tu vois bien qu'il se passe des tonnes de choses dans sa caboche mais t'es clairement pas décidée à lui filer un coup d'main. il a dit qu'il voulait dormir, pas qu't'allais passer un sale quart d'heure à devoir répondre à des questions qu'il présente comme existentielles. je sais que t'aimes pas parler mais dis-moi juste ... j'sais pas, p'tain, si c'était pas d'ma faute c'était quoi ? cette conversation tourne en rond. d'autant plus qu'il sait qu't'es pas du genre à te livrer. pourquoi tu le ferais avec lui ? il pose des questions auxquelles il n'aura probablement jamais de réponse et il le sait très bien. tu mets ça sur le compte de l'alcool, le courage du guerrier vaincu qui renaît de ses cendres, comme par magie. ça s'estompera demain matin. ou du moins dès qu'il aura décidé de sombrer dans le sommeil. t'as rien expliqué kat, rien du tout. tu m'as juste laissé tomber pis t'as fait comme si de rien n'était. mode opératoire bien rôdé. tu ne changes pas ta façon de faire. jamais. et c'est con, mais il va falloir que tu lui serves l'exacte même plat réchauffé qu'aux autres. t'aurais tant voulu ne pas lui faire subir ça. parce qu'après tout, y avait autre chose avec lui. un p'tit truc différent qu't'as jamais vraiment su définir. tu ne voulais pas lui infliger ça et plus l'temps passe et plus tu te dis que tu y seras obligé. il te force la main. t'as pourtant essayé de l'en dissuader. il n'a visiblement pas compris le message. maintenant que t'as commencé, finis. j'veux savoir. tu restes muette, tes iris bleutées fixent momentanément le plafond, le soupir qui glisse entre tes lippes avant qu'tu n'y cales ton joint. fumée parfumée qui coule en toi et qu'tu recraches sobrement. tu ne lui diras rien. tu n'veux pas. t'as pas envie merde. pourquoi faut toujours qu'on t'pousse à faire c'que tu veux pas. c'est fatiguant à la fin. corps tout près du tien à présent, doigts frôlant ton poignet, regards qui s'épousent. parle-moi. temps suspendu, juste le temps pour toi d'réfléchir. t'es prête à lui balancer la même merde que tu racontes à tout l'monde mais t'y arrives pas. comme si quelque chose t'en empêchait. et tu t'maudits aussitôt de ne pas être capable de l'envoyer chier comme tu ferais avec n'importe qui. tu m'fais chier. qu'tu souffles en descendant du plan de travail. mettre de la distance entre lui et toi. ce sera déjà un bon début. et j'te signale que c'est toi qui a commencé, pas moi. que tu poursuis en t'adossant au frigo. tu t'poses trop de questions inutiles. va t'coucher. t'auras oublié demain. hors de question que tu te livres. bière rendue à tes lippes, nouvelle gorgée. dernière taffe tirée sur la cigarette améliorée et tu l'écrases dans le cendrier avant t'croiser les bras sur ta poitrine. probablement qu'tu le défis du regard. ou alors c'est juste que tu l'invites encore poliment à rejoindre le canapé avant qu'tu finisses par sortir de tes gonds. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Mer 11 Avr - 11:07 | |
| « Et toi, tu crois qu't'as l'droit de t'pointer chez moi au beau milieu d'la nuit, complètement torché, pour me faire passer un interrogatoire à la con ? » Ça le coupe dans son élan, sa bouche qui se referme alors qu'il déglutit difficilement. C'est vrai qu'il lui a pas laissé le choix – il s'est imposé à elle comme il lui impose ses questions alors c'est pas étonnant de la voir se braquer, sûrement que ça a des airs d'agression. Pourtant c'est pas ce qu'il veut. C'est pas ce qu'il avait en tête en venant, il comptait juste demander à squatter son lit ou son canapé, essayer de gratter un joint et se laisser happer par Morphée. Rien de plus. Mais les mots sont allés trop loin, elle en a trop montré et pourtant c'est pas assez. Y a ce goût amer qui tapisse son palais alors qu'elle se perche sur le plan de travail. « J'suis désolé, c'pas... J'voulais pas t'faire passer un interrogatoire. J'essaie juste de comprendre. » Il finit par s'approcher et il peut pas s'empêcher d'insister, encore et encore même si elle affiche clairement son envie de le voir s'éclipser. Elle préfère cracher de la fumée plutôt que des mots.
Il est tout près maintenant, son corps posté juste devant le plan de travail où elle est assise, son ventre qui effleure ses genoux. Ses doigts qui frôlent son poignet, glissent sur sa peau comme une plume, sans vraiment la toucher – il veut pas la brusquer. « Tu m'fais chier. » Il est obligé de se pousser quand elle descend et s'éloigne, rétablissant une distance de sécurité entre eux. Comme si elle supportait pas sa proximité, comme si elle se refusait à toute forme de contact physique. Et ça le blesse, plus qu'il n'accepte de le montrer. Il se contente de rester là, à la suivre du regard, mâchoire qui se contracte douloureusement. « Et j'te signale que c'est toi qui a commencé, pas moi. Tu t'poses trop de questions inutiles. Va t'coucher. T'auras oublié demain. » Il l'observe se venger sur sa bière et son joint avant de l'écraser comme elle s'applique à l'écraser lui ; lui et le peu de fierté qu'il lui reste, lui et son palpitant déjà trop abîmé. Elle est en position de défense, regard dur et bras croisés contre sa poitrine, comme si elle le défiait d'essayer de continuer à la questionner ou même de l'approcher à nouveau. Comme si elle maîtrisait toute la situation, comme s'il allait ployer l'échine sagement, s'excuser et repartir dans le salon en silence. Sobre, c'est sûrement ce qu'il aurait fait.
Mais ses veines sont toujours saturées par l'alcool et il se sent brûler. Ce soir, il ne se taira pas.
Y a un rire qui lui échappe dans un souffle, quelque chose de fatigué, désabusé. Il ne la quitte pas des yeux, refuse de lui laisser la moindre seconde de répit. « Non Kat, toi t'auras oublié demain, toi t'en as sûrement même rien à foutre. Mais pas moi. » Il n'a pas oublié hier, il n'oubliera pas demain. Il peut pas quand il est dans un flou pareil, quand elle donne et qu'elle reprend sans se soucier des conséquences. « J'suis pas un jouet qu'on peut prendre et jeter n'importe comment, assume et va au bout des choses au moins. Vous m'cassez toutes les couilles. » Elle et toutes les autres, furies aux crocs acérés qui n'sont bonnes qu'à le bouffer. Cannibales auxquelles il est fatigué de s'offrir en pâture, sans jamais réussir à les rassasier.
À nouveau il s'approche, animé par une colère sourde mais palpable. Elle se lit dans le froncement de ses sourcils, dans la lueur qui flambe au fond de ses yeux. Il est calme mais elle est là et elle se couple à l'alcool, elle lui donne un courage qui a toujours manqué, elle étouffe la fatigue qu'il laisse trop souvent gagner. Il est beaucoup trop près d'elle, un bras qui se tend à côté de sa tête, sa main posée sur le frigo pour lui donner un point d'appui. Ses yeux braqués sur elle, son corps à quelques centimètres du sien. « C'est trop facile de m'dire d'la fermer et d'oublier. J'ai pas envie. » Il veut plus obéir, il veut plus se plier aux désirs des autres – pas ce soir. Il veut juste qu'on cède à ses exigences à lui, pour une fois. Rien qu'une fois. « J'te demande pas un grand discours, j'veux juste savoir pourquoi tu m'as laissé d'un coup, sans raison. C'pas compliqué, merde. » Pourtant il sait que ça l'est pour elle. Sûrement que l'alcool le rend égoïste et c'est dangereux, ce soir il crame mais Kat a toujours cramé plus fort que lui. C'est peut-être elle qui lui brûlera les ailes. |
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Ven 13 Avr - 16:19 | |
| icons by lazare & bella ciaocoma idyllique sidney kasabian & kat wheeler il t'a suivit jusque dans la cuisine. tu lui avais pourtant expressément demandé de dormir. c'était pour cette raison qu'il avait tambouriné à ta porte comme un abruti, jusqu'à ce que tu te décides enfin à lui ouvrir. poupée brûlante mais qui pourtant n'a pas eu envie de réveiller tout le voisinage. pas douée pour les confessions t'en avais pourtant p'tre un peu trop dévoilé quand il t'a demandé c'qu'il avait fait de travers, préférant lui dire qu'c'était pas d'sa faute si t'avais mis les voiles. t'as cru qu'ça passerait tout seul mais non. c'était raté pour cette fois, fallait qu'tu te démerdes avec le carnage que t'avais commencé. j'suis désolé, c'pas ... j'voulais pas t'faire passer un interrogatoire. j'essaie juste de comprendre. si seulement t'étais capable de fournir une explication, tu l'ferais. malheureusement, les mots s'encombrent dans ta gorge et ne veulent pas faire un mouvement de plus. tu restes bloquée dans un silence assourdissant, à te ramasser la gueule par terre à la moindre occasion. tu joues l'intouchable, tu feints d'être méprisante, folle parfois même. seul moyen de défense efficace que tu ais trouvé jusqu'à présent. c'est triste, faut bien l'concevoir à un moment donné. mais y a qu'ça qui te permet de continuer à avancer. y a rien à comprendre. lâche l'affaire sid. que tu souffles en te hissant sur ton plan de travail. malgré la distance que tu souhaites entretenir entre vous, il se rapproche pourquoi, jusqu'à être si près de toi, la main effleurant ta peau. ça t'gêne presque autant que ça te fait du bien. cela dit, tu ne peux pas laisser transparaître ce frisson qui court le long de ta colonne vertébrale. ce ne serait pas juste. ni pour lui, ni pour toi. il insiste le bougre, voulant à tout prix une réponse à la question posée. réponse que tu n'es pas en mesure de lui fournir. tu ne peux ni ne veux la lui donner. alors tu grognes et t'éloignes une fois de plus, t'adosser au frigo reste la meilleure option que tu puisses trouver. tu ne peux cependant pas t'empêcher de lui dire d'aller s'coucher une fois de plus. parce qu'après tout, c'était pour cette raison qu'il avait frappé à ta porte, en premier lieu. à moins que cette idée n'ait été montée de toute pièce afin qu'tu le laisses entrer. t'en sais trop rien à vrai dire. l'alcool qui coule dans ses veines ne t'aide en rien à différencier le faux du vrai. et tu détestes ça. probablement autant que tu détestes sa rébellion. non kat, toi t'auras oublié demain, toi t'en as sûrement même rien à foutre. mais pas moi. s'il savait ô combien il se trompe. parce que t'oublies pas toi, jamais. t'oublies rien. ça t'consume de la même manière que tu consommes tes joints. ça t'bousille de l'intérieur, un peu plus à chaque fois qu'tu fous tout en l'air. tu t'rappelles de tout, images gravées dans ta mémoire et qui t'empêchent de dormir quand la nuit tombe. tous ceux dont tu t'es jouée. tous ceux qu't'as pu aimé mais qu't'as dû quitter. parce que tu finirais par tous les bousiller et c'est pas c'que tu veux. poupée bien plus altruiste qu'elle ne le laisse paraître. tu vends ton âme au diable en disparaissant, toujours. parce que ça les empêche de plonger tout droit dans les enfers, dans ton enfer. il ne sait pas de quoi il parle et toi, tu ne lui expliqueras pas. tu t'dis que c'est mieux qu'il t'en veuille plutôt qu'il ait pitié d'toi. parce que ça, ça t'ferait encore plus mal que tout l'reste. j'suis pas un jouet qu'on peut prendre et jeter n'importe comment, assume et va au bout des choses au moins. vous m'cassez toutes les couilles. l'animal s'énerve, il s'agace. tu t'retrouves englober dans une généralité. ça t'pince le cœur mais faut bien admettre que tu l'mérites probablement. ah bah l'voilà l'calimero, manquait plus qu'lui tiens. tu craches, t'en as absolument pas honte d'ailleurs et tu ne reviendras certainement pas là-dessus. cela dit, tu ne l'as jamais pris pour un jouet. c'est toi la poupée d'chiffon qu'on traîne sur le sol, comme ces peluches qu'ont les gamins d'deux ans. c'est toi l'pantin, le jouet d'la vie. il n'en n'a jamais été un pour toi. rares sont ces hommes que tu respectes et pourtant, il a gagné son ticket d'entrée dans ton p'tit carnet y a un long moment. mais ça non plus, tu ne le lui diras pas. parce qu'il faudra qu'tu continues sur ta lancée et qu't'y arriveras pas. tu l'sais déjà. cause perdue, poupée pendue. corps pris au piège du sien, ruée vers l'or à laquelle tu n'as pas pu échapper. coincée entre l'frigo et lui, y a pas d'porte de sortie, quoi qu'tu pourrais t'en créer une. regard foudroyant, étincelle colérique. toi, tu t'mords l'intérieur de la joue avec force, le goût métallique du liquide rouge qui envahi ta cavité buccale. c'est la merde. t'es dans la merde. c'est trop facile de m'dire d'la fermer et d'oublier. j'ai pas envie. prince aux allures de rebelle, porté par la quantité d'alcool qu'il a ingurgité. courage planqué au fond d'ses chaussettes depuis trop longtemps, fallait qu'ça explose. et c'est sur toi qu'ça tombe. j'te demande pas un grand discours, j'veux juste savoir pourquoi tu m'as laissé d'un coup, sans raison. c'pas compliqué, merde. tu bouillonnes d'l'intérieur, c'est pas bon du tout. parce qu'il sait justement que c'est compliqué. il ne sait pas pourquoi mais il sait que ça l'est. t'es déjà trop abîmé, pas besoin d'en rajouter. qu'tu lui balances à la gueule, le regard dur. tu m'gonfles. barres-toi d'chez moi. et tu l'lâches pas, tes prunelles plantées dans les siennes. hors de question qu'tu baisses les yeux. hors de question qu'tu parles plus que ça. toujours cette faculté à t'faire dire l'impossible, ou du moins à en laisser traîner quelques bribes. et vaut mieux pas pour toi qui t'prenne l'envie d'rev'nir. c'est clair ? te faire déstabiliser chez toi, sur ton propre terrain, c'était clairement pas dans tes plans. tu l'as mauvaise princesse, très mauvaise. j'te préviens sid ... m'cherche pas. et tu t'es plantée tout contre lui, petit être qui semble sans défense et qui pourtant, tente sa chance d'avoir le dessus. parce qu'il a beau être torché, il est loin d'être débile. et il serait temps qu'il s'en rende compte. |
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Sam 14 Avr - 19:06 | |
| « Y a rien à comprendre. Lâche l'affaire Sid. » C'est ce qu'il devrait faire et il le sait. En temps normal il n'aurait jamais autant insisté, au premier refus il aurait baissé les bras, laissé couler, fait mine d'oublier même si ça continue de le tarauder. C'est ce qu'il fait toujours. Mais pas ce soir. Il n'arrive pas à lâcher le morceau, peut-être parce que l'alcool le rend plus courageux c'est vrai, peut-être aussi parce qu'il en a assez de ployer l'échine. Peut-être qu'il cherche à prouver quelque chose, en refusant de lui laisser l'ascendant, en s'efforçant de camper sur ses positions malgré la colère qu'il voit poindre au fond des yeux de Kat. Alors quand elle fuit il la suit, quand elle exige qu'il se taise il parle, quand elle lui demande de se coucher il reste planté face à elle. Il fait tout le contraire de ce qu'elle demande, il sort de ses habitudes, il la défie. Sûrement que c'est une mauvaise idée de le faire ici et de cette façon – c'est son terrain, il empiète sur ses plates-bandes et telle qu'il la connaît elle fera en sorte qu'il le regrette.
Pour l'instant, il n'en à rien à foutre.
Les fautes qu'il lui rejette, à l'englober dans une généralité, à la mettre dans le même panier que les autres barbares qui le malmènent à longueur de temps. C'est toujours la même rengaine et il sait pas pourquoi il s'entête, pourquoi il n'apprend pas de ses erreurs. Il devrait les fuir, foutues sauvages bonnes qu'à le malmener. Faut croire qu'il aime ça. « Ah bah l'voilà l'Calimero, manquait plus qu'lui tiens. » La provocation est facile, ça le fait grincer des dents mais il relève pas. Elle peut le traiter de tout ce qu'elle veut, c'est rien qu'il n'a jamais entendu. Ça l'agace et ça se voit, mais il ne bronche pas. Il préfère économiser son énergie pour mieux revenir à la charge, la coincer entre le frigo et lui, un bras qui bloque le passage mais l'autre côté qui reste libre. Si elle veut vraiment lui échapper, elle peut le faire. Pourtant elle ne bouge pas – pas même quand il exige une réponse à nouveau. « T'es déjà trop abîmé, pas besoin d'en rajouter. » Il fronce les sourcils et la dévisage une seconde, avant de secouer la tête en lâchant un petit rire discret. « Arrête. M'fais pas croire que tu te tais pour me préserver, on sait tous les deux qu'c'est faux. T'es juste trop fière pour baisser les armes ne serait-ce qu'une seconde. » Ses yeux ancrés aux siens, y a un goût amer qui tapisse sa gorge quand il ajoute : « Même avec moi. » Et ça fait mal parce qu'il pensait qu'elle lui faisait confiance, parce qu'il pensait que leur lien était assez étroit pour qu'elle daigne lui parler. Mais elle reste désespérément fermée et il n'a pas la clé.
Kat est une putain de forteresse, et il commence à se dire qu'elle est réellement imprenable.
« Tu m'gonfles. Barres-toi d'chez moi. » Elle a le regard aussi dur que ses mots, pourtant il ne flanche toujours pas. Il reste là et tant pis si elle le brûle, tant pis si une part de lui crève d'envie de baisser les yeux et s'en aller sans se retourner. Il veut pas être faible ce soir – pas tant qu'elle l'aura pas achevé pour de bon. « Et vaut mieux pas pour toi qui t'prenne l'envie d'rev'nir. C'est clair ? » Il continue de se taire. Courageux peut-être mais pas kamikaze, il veut pas risquer l'explosion en utilisant les mauvais mots, en poussant la provocation trop loin. Le simple fait de camper sur ses positions est suffisant pour l'énerver, il le sait. Il le voit. Il se demande combien de temps il lui reste, avant qu'elle finisse par l'attaquer à la jugulaire.
Elle s'approche, il ne bouge pas. Y a presque plus d'espace entre eux et elle lui paraît bien trop petite, bien trop frêle. Pourtant il sait que si quelqu'un doit finir au tapis, ça n'sera pas elle. « J'te préviens Sid... M'cherche pas. » Il se penche un peu plus, l'échine courbée pour mettre son visage à sa hauteur, ses prunelles qui n'ont toujours pas quitté les siennes. « Tu sais que tes menaces ça prend pas avec moi. » Il ne la craint pas. C'est pas qu'il la sous-estime, c'est juste qu'il est trop habitué aux tornades qui dévastent tout sur leur passage. Il n'a plus peur de finir en morceaux, il sait qu'il finit toujours par se recoller. Il reste toujours quelques trous ici et là, mais tant qu'il tient debout c'est que ça va, pas vrai ? « Arrête de jouer à la dure, putain. » Lassé de cette mascarade, de ce rôle qu'elle s'est fait sur mesure mais qui ne lui va pas quand même – pas une fois qu'on aperçoit ce qui se cache en-dessous. Il continue de sonder son regard comme s'il cherchait à y voir l'autre Kat, celle qui se planque derrière l'armure, celle qui refuse de se montrer. Il est si proche qu'il sent son souffle sur sa peau, la chaleur qui émane d'elle qui le transperce de part en part. Les odeurs qui se mélangent, la bière et la weed sans qu'il sache si ça vient d'elle ou de lui, son parfum qu'il aimait sentir quand il la serrait contre lui. Ça l'attire comme un aimant et p't'être que c'est la nostalgie, p't'être que c'est le besoin de réchauffer le froid qui a élu domicile dans sa poitrine, p't'être que c'est son cerveau imbibé qui se met à fonctionner à l'envers. Il en sait rien. Tout ce qu'il sait, c'est qu'une seconde ils se défient du regard et la suivante il a les yeux clos, ses lèvres pressées contre les siennes. Sa main toujours campée contre le frigo, l'autre qui se pose sur sa joue alors qu'il l'embrasse. Au milieu du brouillard y a une voix qui lui souffle que c'est une mauvaise idée, y a son instinct de survie qui le somme de reculer, mais il n'y arrive pas. Il l'embrasse et il n'a pas envie de s'arrêter, il n'a même plus envie de respirer. Tant pis si ça signe son arrêt de mort. Il est en pleine chute et il n'arrive même pas à le regretter, son esprit s'est enrayé, son cœur a déraillé. Tout ce qu'il attend, c'est l'impact.
Dernière édition par Sidney Kasabian le Mer 18 Avr - 20:19, édité 1 fois |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Mar 17 Avr - 14:53 | |
| icons by lazare & bella ciaocoma idyllique sidney kasabian & kat wheeler il continue à t'chercher des noises, le flic sous alcool. il te provoque, il te pousse dans tes retranchements. et bon sang qu'tu détestes ça. tu passes ton temps à repousser ton frère, ce n'est certainement pas pour récupérer ton ex dans l'rôle du type relou de base. il sait pourtant que t'es pas bavarde. il sait que les explications, c'est clairement pas dans tes priorités. mais l'alcool, ça donne des forces. l'alcool, ça donne du courage. l'alcool, ça fait tomber les barrières que l'on passe notre temps à se fixer. l'alcool, ça fait briller cet éclat d'rage au fond d'ses iris et ça t'fait mal de ne pas pouvoir épancher sa soif de réponses. mais tu peux pas, tu veux pas. tu t'es promis à toi-même de ne plus jamais laisser personne entrer dans ton monde. et malgré toute l'affection que tu as eu et toute celle que tu possèdes encore pour lui, tu ne peux pas déposer les armes. arrête. m'fais pas croire que tu te tais pour me préserver, on sait tous les deux qu'c'est faux. t'es juste trop fière pour baisser les armes ne serait-ce qu'une seconde. même avec moi. il se trompe. plus ou moins. en le préservant, tu te préserves également. tu cherches à lui épargner les détails sordides d'une existence dont tu n'es pas fière. tu cherches à lui éviter d'avoir un brin de pitié, cette envie de t'sauver les miches qui pourrait pointer le bout de son nez. ouais, tu cherches à te préserver bien plus qu'à l'épargner. j'suis p'tre bien trop fière mais j'suis pas stupide. tu tiens pas d'bout, ça n'a aucun sens. tu t'fous de sa gueule comme tu te moquerais d'un étranger. t'oublies un peu trop vite qu'y a pas si longtemps que ça, l'étranger était ton seul rempart. cette échappatoire nécessaire à ta survie dans c'monde de brutes. t'as certainement pas été la plus tendre, mais t'as pu toucher du bout des doigts ce sentiment de repos, de paix après lequel tu cours depuis si longtemps.
et quand ça te revient en mémoire, tu vrilles. il faut qu'il parte, t'as besoin d'air, tu suffoques. t'étouffes dans cette atmosphère qu'il a créer. t'étais tranquille avant qu'il ne tambourine à ta porte. t'étais sereine, tout du moins autant que tu puisses l'être, ce qui n'est pas vraiment le mot adapté, on ne va pas se mentir. poupée sauvage, ton regard se durcit, ton visage se ferme et tes mots deviennent violents. tu bouscules, tu grinces des dents, tu grognes. mais t'espères faire peur à qui au juste ? tu sais que tes menaces ça prend pas avec moi. et pourtant, t'aimerais tellement qu'ça le fasse plier, reculer au moins. parce que toi, petite chose qui s'plante devant lui et qui lève la tête pour garder le contact visuel, ça fait pas si crédible que ça. pourtant, tu campes sur tes positions, des éclairs traversant tes iris bleues. tu fais la forte tête, faut qu'il recule, tu ne peux pas te permettre de le laisser empiéter sur ton territoire sans réagir. arrête de jouer à la dure, putain. même si tu le voulais, tu ne pourrais pas. ce rôle te tient beaucoup trop à cœur pour que tu daignes l'abandonner. pour seule réponse, le silence. et ta mâchoire qui se crispe. et ton regard qui ne désempli pas de fureur. t'es prête à exploser princesse. prête à faire de sa vie un véritable enfer que tu voulais lui épargner jusqu'à présent. il ne te laisse pas le choix. putain d'alcool à la con. l'idée de pousser le bouchon un peu plus loin dans ta démarche te traverse l'esprit. cependant, il te coupe l'herbe sous le pied. lèvres qui se scellent, main qui s'empare de ton visage. pour sûr que tu ne l'avais pas vu venir, ça. pour sûr que tu te retrouves totalement attirée par cet instant volé qu't'aurais pas envisagé de ton propre chef. flamme éteinte, étincelle pourtant rougeoyante. t'as mis quelques secondes à réaliser. parce que tu ne peux pas nier le fait que ce simple baiser te rappelle à de doux souvenirs. ceux qui sont planqués dans un tiroir, scellé à double tour. ceux qu'tu ressors quand tu sombres. ceux qui t'permette de te remettre en scelle et d'continuer à avancer. une main qui s'pose sur son torse. et tu prends conscience du moment. et ça t'fait l'effet d'une gifle dans la gueule. c'est pas c'que t'avais demandé, c'est pas ce que tu avais autorisé. poupée qui fait un pas en arrière et ton autre main qui s'envole. claquement violent, bruit sourd. la baffe que tu viens de lui mettre et qui te picote la paume. sans doute auras-tu laissé une trace sur son visage. t'es complètement con mon pauvre garçon ! qu'tu craches en empruntant la porte de sortie qu'il t'avait pourtant laissé en t'coinçant contre ton frigo. tu joues à quoi putain ?! qu'tu scandes en te retournant vers lui. c'est quoi ton problème sérieux ? parce que ça, fallait oser. tu t'pointes la gueule enfarinée, tu m'questionnes et maintenant tu m'embrasses ? putain mais t'es pas net ma parole ! pour sûr que non. les effluves d'alcool te chatouillent le nez et elles ne proviennent certainement pas de ton unique bière de la soirée. casses-toi sid ... casses-toi ... tu souffles, même pas la force de hurler, même pas la force de te dresser une fois de plus contre lui. parce que tu ne sortirais pas indemne de tout ça. tu veux pas retomber là-dedans, tu veux pas piétiner l'peu d'sentiments qu'il te reste à son égard. parce que si tu replonges, tu l'bousilleras pour de bon et c'était pas dans tes projets ça. tu pointes du doigt la porte d'entrée, tes prunelles évitant les siennes. faut qu'il choisisse la bonne option, faut pas qu'il continue. |
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) Mer 18 Avr - 20:14 | |
| « J'suis p'tre bien trop fière mais j'suis pas stupide. Tu tiens pas d'bout, ça n'a aucun sens. » C'est tout le contraire, justement. C'est parce qu'il ne tient pas debout que ça a du sens – c'est parce qu'il ne tient pas debout qu'il est venu se jeter dans la gueule du loup. Sa jugulaire qu'il offre en pâture à chaque pas qu'il fait dans sa direction, à chaque limite qu'il franchit malgré les avertissements. Il sait parfaitement qu'il finira par le regretter, mais il n'arrive pas à s'arrêter. Peut-être que c'est ce qu'il veut, finalement. Se laisser bouffer pour de bon, lui donner une raison de le dévorer tout entier pour qu'elle ne laisse pas de restes cette fois-ci. Il est fatigué de se faire mâchonner puis recracher sans jamais être digéré. Qu'elles l'avalent ou qu'elles lui foutent la paix, il ne veut plus de cet entre-deux qui le ronge et l'assassine lentement. Cruellement.
Elle joue la dure et il se prétend courageux, il affronte le brasier de son regard, la pousse dans ses retranchements, oublie sa raison. C'est plus facile de se laisser tomber dans le vide, pour une fois. Il n'a ni envie de lutter, ni de reculer. Il ne cherche même pas à se retenir, quand il penche dangereusement dans sa direction. C'est l'esprit qui s'éteint et l'instinct qui prend le dessus, son corps qui agit seul, comme s'il n'y avait plus personne aux commandes. Ses lèvres sur les siennes, sa main contre sa joue, son cœur qui se serre dans sa poitrine. Y a comme un goût d'inachevé, d'amertume, de regrets. Il l'embrasse et c'est douloureux, pourtant il voudrait continuer jusqu'à ce que ses poumons se vident entièrement, jusqu'à ce qu'il en crève. Elle ne réagit pas tout de suite. Trois secondes de battement, pendant lesquelles il se perd contre sa bouche, à ne plus savoir s'il s'accroche à elle pour rester à la surface, ou s'il la supplie de le noyer. Trois secondes de flottement, le temps suspendu.
Trois secondes de trop.
La chute est brutale, mais pas inattendue. Il n'est pas surpris quand la main vient claquer contre sa joue violemment, le picotement qui s'étale comme un millier d'aiguilles enfoncées sous sa peau. Sa tête a valsé sous l'impact et il reste immobile, à fixer un point dans le vide, silencieux. Il ne bronche pas. « T'es complètement con mon pauvre garçon ! » Il va finir par y croire, à force de l'entendre.
Ce n'est que lorsqu'elle s'éloigne de lui qu'il se remet enfin en mouvement, une main qui vient frotter sa joue endolorie avec un train de retard. Ça fait mal, c'est vrai. Mais pas assez. Il attend le coup fatal mais il ne vient pas, et plutôt que d'être soulagé il est déçu. Il voudrait simplement qu'elle l'enterre, une bonne fois pour toutes. « Tu joues à quoi putain ?! C'est quoi ton problème sérieux ? » Ses lèvres s'étirent dans un sourire désabusé alors qu'il lève enfin les yeux vers elle, l'air soudainement éreinté, usé, trop abîmé. Tout ce qu'il est capable d'offrir, c'est un haussement d'épaules vague, qui manque de conviction. Pas même foutu d'articuler une réponse – et pour cause, il n'en a pas. « Tu t'pointes la gueule enfarinée, tu m'questionnes et maintenant tu m'embrasses ? Putain mais t'es pas net ma parole ! » Elle a raison, et il le sait. Il avait pas l'droit de lui imposer tout ça, mais maintenant c'est fait et tout ce qu'il peut faire c'est encaisser sa colère. Droit. Résigné. « Je sais. C'était con. » Pourtant il n'est pas sûr de regretter ; pas pour l'instant. Il en avait envie. Peut-être qu'il en a toujours envie, d'ailleurs. « Casse-toi Sid... Casse-toi... » Sa voix réduite à l'état de souffle, elle a soudain l'air aussi fatiguée que lui et il sait plus ce qu'il doit penser. Son esprit s'est égaré quelque part entre l'alcool et la solitude, il a perdu le contrôle et il arrive même plus à savoir ce qu'il fout là, si ça en vaut la peine. « J'voulais pas. » Il passe une main sur son crâne rasé, lâche un soupir. « Te mettre mal, j'veux dire. Pas t'embrasser. Ça j'voulais. » Et il n'a pas honte de l'avouer. « P't'être que j'aurais pas dû venir finalement. C'était une mauvaise idée, j'crois. » Il réajuste sa veste sur ses épaules, sa bouche qui se fend d'un léger sourire à nouveau. Quelque chose de discret, un peu triste, trop terne. Il la regarde et il a l'air vide. « Si ça peut t'rassurer, à la base j'venais vraiment juste pour squatter ton canapé. C'est c'que t'as dit, j'sais pas. J'ai un peu perdu les pédales. » Il soupire, encore. Ses yeux qui se détournent une seconde, ses mains qui s'enfoncent dans ses poches. Il a l'impression de faire tache, qu'il n'a plus sa place ici, qu'il ne l'aura plus jamais. Le froid s'étend un peu plus loin entre ses côtes. « T'inquiètes, j'reste pas. » Il lève la tête et la regarde. Ça a un goût de dernière fois. « Bonne nuit Kat. »
Il ne se retourne pas, quand il s'en va.
( RP TERMINÉ ) |
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| Sujet: Re: coma idyllique (katney) | |
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