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| smells like teen spirit (artim) | |
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1000 x 0 = kurt ▹ posts envoyés : 1146 ▹ points : 9 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : tumblr (gif) sardaukar (vava) ▹ avatar : matt hitt ▹ signe particulier : fume des menthols
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| Sujet: smells like teen spirit (artim) Mar 31 Oct - 16:39 | |
| Tout est une question de rite de passage, de cérémonie, de bizutage. Quand on est à la fac, encore plus en médecine, plus important que les cours que tu auras, les connaissances que tu apprendras, c’est la vie à côté, comment tu te places dans ce microcosme qui vont déterminer ton avenir. C’est en tout cas comme ça que je vois les choses. Et j’ai toujours adoré ça. Peut-être parce que ça me plait de me sentir inclue dans quelque chose. Peut être parce que ça me fait marrer. Peut-être aussi parce que maintenant que je suis interne, vice président de la Korpo, et qu’on a la rentrée des petits nouveaux, j’vais pouvoir m’amuser, vraiment m’amuser.
Niveau déco, on n’y est pas allé de main morte. On a piqué quelques organes à la morgue, on a balancé du faux sang un peu partout, des os, de l’attirail de chirurgie du 19e. Bref, faut les faire frissonner ces petites nouveaux. On porte tous notre blouse et notre uniforme bleu ciel, ouais bleu ciel c’est important, parce que c’est un ton plus clair que les externes, maintenant qu’on est interne.
J’ai pris de l’ecsta, au fait. Et d’autres trucs.
J’ai pété une durite sur une nouvelle, j’suis parti dans un putain de laïus sur combien elle allait pas tenir le coup en médecine, ya David qui m’a soutenu. J’me sens comme superman ce soir. Y a la musique à fond, il n’est même pas 22 h et y a déjà des chambres de prises. Soirée réussie, je nargue du coin de l’œil ces cons de pharma qui se sont incrustés dans la soirée, tant mieux, qu’ils assistent à notre domination. De toute façon, ya le président de la Korpo qui est entrain de crier l’hymne de notre fac, et on chante tous en cœur derrière lui. J’me marre, complètement arraché. Et puis je suis trempé aussi. J’viens de faire un plongeon dans la piscine, y a des nanas à poil là dedans. Des nanas. A POIL.
Je sais pas comment je suis arrivé en haut des escaliers, sans doute en chutant une fois ou deux, mais tant pis ça m’a fait rire. je récupère un verre qu’on me tend sans trop me préoccuper de ce qu’il y a dedans, j’en ai sincèrement plus rien à foutre à l’heure qu’il est. Dans le couloir y a deux couples qui font la queue devant une chambre, apparemment ils en sont déjà à la troisième base. Je tape sur l’épaule d’un de mes potes que je reconnais au passage. Je laisse derrière moi une traînée d’eau elle mène jusqu’à la salle de bain, ce que je pense être la salle de bain. Je m’avance vers la porte, me la prend en pleine poire, rigole, actionne la poignée, ça s’ouvre, houra !
C’est bien la salle de bain.
Bah t’es là ! Je cris, je m’avance vers notre hôte, c’est elle, la nana, Nikita, la maitresse de maison, l’infiltrée coréenne du nord. Peu importe ce qu’elle est dans la vie, parce que ce soir, c’est ma meilleure amie. Voire mon plan. Enfin, j’ai pas beaucoup de temps, Fanny m’a dit qu’elle passerait peut-être. Je m’avance donc, et je tend mon verre. Tiens, je t’ai ramené un truc. Je lui donne, donc et puis je commence à fouiller dans les placards. Ca déborde de médocs ici, à croire qu’elle est complètement hypocondriaque. Y a des calmants de toutes les sortes, des dizaines de bouteille d’anti toussif. Je regarde un peu tout. Tu t’appelles Alexis ? Que j’demande en riant, lisant le nom des prescriptions. Je choppe une boite d’antitoussif, d’ailleurs, ça peut toujours servir, et j’le met dans la poche de ma blouse. Bon, je trouve enfin ce que je cherche : une serviette. Je la fou sur ma tête et l’enroule comme Fanny m’a montré, pour essorer les cheveux. Elle est tellement démente ta maison Alex. J’ai la voix enjoué et le regard lointain, j’suis déraillé. Ça se dit ça, déraillé ? Je rigole tout seul et j’me pose par terre, à côté d’elle, qui est sur les chiottes. Tu viens pas danser ? Que j’demande innocemment. Je ris encore. Change de position, m’affale à nouveau, y a le chauffe serviette dans mon dos, putain ça fait un bien de fou. Je rigole, encore. Encore, et encore, encore. Je plonge ma main dans ma poche, sors mon paquet de clope. MERDE BORDEL, elles sont trempées. OOooooh non. Que j’me plains dans un miaulement de chaton. Regarde… Je rempe jusqu’à elle. R’garde ça… mes clopes…elles sont fichues. J’me marre. Putain quelle bonne soirée. Je me laisse glisser sur le sol, jusqu’à être allongé par terre et je penche ma tête en arrière pour continuer à regarder Alex. J’suis dégoutééé. Nouveau rire. t’as pas des clopes toi ? mais des menthol. J’aime pas les autres. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: smells like teen spirit (artim) Dim 5 Nov - 9:53 | |
| Je commence à sérieusement regretter ma décision. Je pensais pourtant sincèrement que ce serait super. Être normale, se comporter comme les gens de mon âge, boire, rencontrer des gens, discuter, perdre la tête, peut-être même se faire draguer. Juste pour prouver à Bran qu'il n'y a pas que lui qui peut faire ça, qui peut plaire aux autres. Que moi aussi j'existe, que moi aussi on peut me remarquer. Que je ne suis pas si invisible que ça. Mais je n'étais pas prête pour cette overdose. Overdose de bruits, de gens, d'alcool, de drogues, de comportements déviants. Pourtant, la déviance, j'en connais un rayon. Mais ça... Non, ça, ça me laisse perplexe. Je suis mal à l'aise. J'étouffe au milieu de tout ce monde, les gens qui te rentrent dedans sans même te voir, ceux qui renversent à moitié leur verre sur toi. La musique qui gueule beaucoup trop fort. Et les gens qui viennent me voir, qui me parle, qui me demande qui je suis, ou si je veux boire, ou prendre un truc. Et toute cette familiarité me gêne énormément. De plus, je ne sais pas quoi leur répondre. Comment je pourrais me sentir normale au milieu de tous ces jeunes ? Ils font des études, ils ont un petit job pour certains, ils ont un copain, ou une copine - j'en ai même vu un embrasser une fille qui n'était pas sa copine. Et moi, je dis quoi ? Salut enchantée, je suis Lim, je viens d'un village qui a été massacré au Laos, on m'a enlevée et depuis j'appartiens à un gang, je me fais souvent dérouiller par l'homme que j'aime et le reste du temps je suis la boniche de gens riches ou alors je pionce dans un appartement insalubre de 20m² sur des matelas moisis avec 17 autres filles comme moi, ravie de te connaître. Non, clairement, ma place n'est pas ici. Et je n'ai pas envie de m'amuser. Je n'ai pas envie de rire avec eux, d'être insouciante comme eux. Je voudrais juste que ça se termine, qu'ils s'en aillent tous, que le silence revienne, que Woody rentre et que je continue à faire semblant de laver son taudis. Finalement, je préfère être invisible. Parce que quand les garçons viennent me voir et que je devine leurs intentions, ça me répugne. J'ai envie d'appeler Bran, de lui dire de venir me tirer de là, de les faire tous partir, de les obliger à me foutre la paix. Pourtant, ils n'ont rien fait de mal techniquement. Pas de gestes déplacés, juste des sourires, des invitations à danser et des compliments. Sauf l'autre con là-bas, qui est venu m'agresser pour savoir pourquoi je ne souriais pas. J'aurais pu lui dire que c'était parce qu'il était tellement laid que ça me coupait l'envie de vivre, mais je n'ai rien dit et je suis partie. Finalement, je monte à l'étage et je cherche un endroit où me réfugier en attendant que ça passe. Mais les chambres sont occupées, ça fait même la queue devant et je m'en veux de souiller à ce point le trou à rat de Woody ; il ne mérite pas ça. Même s'il ne se rendra compte de rien. Évidemment.
Je finis par rentrer dans la salle-de-bain, l'endroit est vide et avec la porte fermée, les baffles de la musique me semblent bien moins agressives. Je m'assied sur les toilettes et souffle un coup. J'ai bien retenu la leçon, je ne recommencerai plus. Je me lève pour aller zieuter par la fenêtre, craignant de voir la voiture de Bran se dessiner au fond du chemin. Il lui arrive de passer parfois, à l'improviste. Toujours en journée généralement, mais sait-on jamais. Je soupire, m'approche du lavabo pour pouvoir passer un peu d'eau sur mon visage, boire quelques gorgées et puis je retourne m'asseoir à ma place initiale, épuisée. J'ai envie de dormir, de me reposer. Mais je me retrouve à nouveau brusquée alors que la porte s'ouvre subitement, laissant le son filer dans la pièce et m'envahir, m'irriter. Je me crispe, prête à envoyer chier l'opportun, mais je me calme en réalisant que c'est Arthur. Le responsable de toute cette mascarade. Je lève les yeux au ciel. — Bah t’es là ! Malheureusement, oui. — Tiens, je t’ai ramené un truc. Après une brève hésitation, j'attrape finalement le verre qu'il me tend. J'observe le liquide dans le gobelet, pas convaincue, et après un soupir las je finis par le déposer derrière moi. Quand je reporte mon regard sur Arthur, il est en train de fouiller partout, comme s'il était chez lui. Je hausse un sourcil, un peu étonnée de son aisance à faire ça sous mon nez - vu que c'est censé être chez moi. Mais, ma foi. Plus rien ne m'étonne vraiment venant de cet énergumène. — Tu t’appelles Alexis ? Pardon ? Je bloque, fronce les sourcils et l'observe de dos, avant de comprendre. Je me déride un peu. Alexis.. Ouais, j'aime bien l'idée. Mais je n'ai même pas le temps de répondre à ça qu'il enchaine. Ce mec est un foutu moulin à paroles. — Elle est tellement démente ta maison Alex. S'il le dit. Je hausse les épaules, pas vraiment concernée. En riant, il finit par s'asseoir par terre, près de moi, et je continue de le regarder en silence. Vieille habitude. De toute façon, il n'a clairement pas besoin de moi pour tenir une conversation - ou devrais-je dire un monologue. — Tu viens pas danser ? — Non. Pourtant, j'aimerais bien. Ça a l'air tellement libérateur. Mais comment on dit à quelqu'un qu'on a jamais dansé de sa vie ? Jamais esquissé le moindre mouvement de danse, même seule à l'abri de tous les regards ? Ça a tellement l'air de faire partie intégrante de leur mode de vie que je me sens un peu stupide. Encore et toujours à l'écart. Je baisse les yeux, un peu gênée, mais je camoufle tout ça derrière un masque de dureté et d'indifférence, comme toujours. Je finis par le détailler à nouveau, avec sa serviette sur la tête, ses yeux rouges et son foutu rire qui ne s'arrête jamais. Je fronce les sourcils. Est-ce qu'il se moque de moi ? — Pourquoi tu ris ? Je veux bien avouer que je ne suis pas vraiment une personne joviale qui rigole à tout va, mais là, quand même. On ne dit rien, on ne fait rien et il rit comme si quelqu'un lui racontait des blagues à l'infini. Un truc m'échappe. Je le vois fouiller dans ses poches, sortir un paquet de clopes et subitement, il ne s'esclaffe plus du tout. Bien au contraire. — OOooooh non. Regarde… R’garde ça… mes clopes…elles sont fichues. Il s'est approché de moi et je le regarde, un peu dubitative. Je jette un coup d’œil à ce qu'il me montre mais mon intérêt pour la chose est quelque peu limité. Et subitement, il se marre à nouveau. Bon sang, mais c'est quoi son problème à ce gars-là ? Je lève les yeux et fait doucement claquer ma langue sur mon palais avant de me laisser tomber sur le dossier des toilettes. — J’suis dégoutééé. T’as pas des clopes toi ? Mais des menthol. J’aime pas les autres. Je baisse les yeux vers lui, il est allongé par terre maintenant et il me fixe. Je croise les bras sur ma poitrine et hausse les épaules nonchalamment. — Non. Je ne sais même pas ce que c'est que des menthol. Après un petit silence et sans trop me soucier de savoir si je vais passer pour une rabat joie, je demande. — Ça va durer jusqu'à quelle heure votre bazar ? J'en ai marre. Ou peut-être que je suis jalouse. Jalouse de leurs sourires, de leurs déhanchements, de leurs vies, de leurs bonheurs. Je me renfrogne un peu plus encore. Je le zieute encore quelques secondes, un peu sceptique. — T'es sûr que ça va ? Je ne voudrais pas qu'il claque ici, sur le carrelage de Woody, ça la foutrait mal. Mais on se fait subitement interrompre par l'entrée fracassante de deux filles au taux d'alcool sûrement très élevé, qui gloussent et hurlent. Mon sang ne fait qu'un tour et je me lève, à bout de nerfs. — C'EST OCCUPÉ ! Je les chasse et claque violemment la porte, avant d'enclencher le verrou, pour m'assurer que personne d'autre ne revienne troubler cette maigre bulle de calme que j'essaye d'installer ici. Furieuse, contrariée, je retourne camper près de la fenêtre, comme une sentinelle ; nerveuse. — C'est la première et dernière fois que vous faites une fête ici. J'aurais dû lui demander plus d'argent. |
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| Sujet: Re: smells like teen spirit (artim) Dim 19 Nov - 20:08 | |
| Alexis, (ouais, elle s’appelle Alexis) elle a l’air désespéré. Elle boit même pas mon verre de je-sais-pas-quoi. Le premier mot qu’elle me sort, c’est pour me dire qu’elle veut pas danser. Je glisse mes pupilles dilatées vers elle avec un petit sourire triste, qui part rapidement en hoquets hilares. Tu sais pas danser, c’est ça ? Je me serais sans doute pas permis cette remarque, sobre, quoi que, si certainement que si. Mais j’ai conscience que ce n’est peut-être pas super délicat. Car ce n’est pas qu’elle sait pas danser, comme mon père ne sait pas danser (c’est une catastrophe, mon père, la dernière fois qu’il a dansé, c’était au mariage de ma cousine Jessie, il a ripé, fait tomber mamie, elle s’est cassée la hanche). Non, elle sait pas danser, parce qu’elle n’a jamais l’air d’avoir dansé de sa vie. Foutue, Corée du Nord, hein. Tu connais ces vieilles séries genre science-fiction ? Avec tu sais ces gens qui sont des genres de clones surentrainés depuis l’enfance et qui, un jour, s’enfuit de leur base militaire pour vivre parmi les humains mais sont complètement handicapés sociaux ? Au fur et à mesure de mon speech, je me rends compte à quel point c’est horrible de dire ça. Je veux dire, oui, je suis persuadée que si je regarde dans sa nuque y aura un code barre, comme dans dark angel, mais ça se dit pas. Je me mord la lèvre et deviens tout rouge, je me mets les mains devant les yeux. Non, oh mon Dieu, j’me tais… j’voulais pas dire ça… enfin t’es pas handicapée sociale. J’écarte mes doigts de devant mes yeux et part en éclat de rire géné, et amusé, ok. En fait un peu, mais c’est plutôt mignon. Faut juste que tu te forces un peu, ça ira tout seul. Je la regarde deux minutes, et explose de rire. Faut que je soigne cette diarrhée verbale.
Pourquoi tu ris ? Qu’elle me demande le plus calmement du monde. Je souffle un grand coup. Incapable de mentir, je sors tout simplement : J’ai pris de l’ecsta. Je guette sa réaction, savoir si ça évoque quoi que ce soit chez elle. Y a du trafic de drogue en Corée du Nord ? T’en a déjà pris ? Ca fait marrer et ça donne envie de danser, c’est tout. C’est pas dangereux. D’ailleurs, je tends ma jambe pour attraper au fond de ma poche un petit sachet remplis de pilule multicolores. Tiens je suis sensé les mélanger aux m&m’s mais quelqu’un a volé le pot, j’le retrouve pas. Sourire jusqu’aux oreilles. Bienvenue à la fac américaine petite Nord-Coréenne, c’est sûr qu’on se marre plus ici qu’avec Kim Jong Truc. Je veux m’allumer une clope, c’est là que je vis l’une des pires choses de l’humanité : se rendre compte que son paquet plein est fichu. Je me liquéfie sur le sol -littéralement, je suis en train de perdre toute consistance et m’étend sur le carrelage froid (et pas très propre) et je chouine. J’lui demande si elle a une mentholée parce que je ne fume que ça. Non. Je me mets à gémir comme si on me torturait. Boooon, bah pas une mentholée alors, mais une pas trop forte, une Camel ? je me tord la tête pour la regarder, malgré l’angle, j’ai des yeux de Furby. Mais elle, elle a son air de robot qui bug. Je parle encore en chinois. Je soupire un grand coup et me redresse avec toute la peine du monde. Laisse tomber, c’est pas grave. Si c’est grave, j’ai envie de fumer et je peux pas. Bref, tant pis, je m’accroche au meuble pour me relever complètement et attrape le verre que j’avais offert à Alexis, de toute façon, elle en veut pas, j’en bois une gorgée.
Ça va durer jusqu'à quelle heure votre bazar ? J'en ai marre. Je manque de m’étouffer et renverse un peu du liquide par terre, je le regarde en penchant la tête à droite pour essayer de déterminer ce que c’est, le goût ne m’a donné aucun indice. Enfin, je me souviens de ce que viens de dire Alex, et je regarde à mon poignet, ma montre connectée (waterproof heureusement). Alex il est genre, même pas 23 heures, ça va durer je sais pas, jusqu’à demain dans la matinée. Elle a l’air horrifiée. Quand je suis pris d’un tournis et que je manque de m’étaler contre la baignoire, elle me demande si ça va, mais je pars simplement dans un grand éclat de rire. Je me tourne vers elle pour la rassurer mais la porte s’ouvre à ce moment là. Je reconnais deux nanas de la pédiatrie, je les accueille avec mon plus grand sourire. Le temps de cligner les yeux, elles ont disparu. Je fronce les sourcils et regarde autour de moi. Elles sont passées où ? Je me mets la main sur ma tête, j’ai chaud, très chaud. J’inspire profondément, le temps d’entendre Alex maugréer qu’elle ne nous permettra plus jamais de faire une soirée dans son manoir. Je me mords les lèvres. Je vois bien que ce n’est pas seulement à cause du bordel et du bruit. Non, elle a ce même air, celui qu’avait Fanny à la boum à laquelle je l’ai invité, en première. Cette fille sur un canapé, qui ne sait pas où se mettre, ni même avec qui parler. Je suis allée la voir, j’ai souris, je lui ai demandé si elle voulait danser. Son visage s’est éclairé. Alors, profitant du fait qu’elle ne me voit pas, je retire ma blouse blanche que je porte par dessus mon ensemble bleu ciel. Je l’essore un petit peu et l’agite pour essayer de la sécher. Là, je lui tends et m’éclaircis la gorge pour qu’elle se tourne vers moi. Tiens, prends ça. T’as qu’à la porter et dire que t’es en premier semestre d’internat. Plains-toi des titulaires et raconte que le chef Droban a essayé de te tripoter, et tu feras partie de la bande, tout le monde y verra que du feu. Je fais un petit sourire en coin. Je comprend l’idée, quand on se lance dans les études de médecine, on entre dans un cercle très fermé. C’est pour ça qu’il y a tout ces rituels, ces bizutages humiliants, ces fêtes jusqu’au bout de la nuit : pour qu’on se sente faire partie de quelque chose, d’un groupe. Car quand on devient médecin, on n’a plus de vie en dehors de ça. Pas le temps de voir vos anciens amis, pas le temps de vous en faire de nouveaux. On passe 80 heures par semaine à l’hôpital, et le reste du temps, on revoit nos cours pour ne pas tuer un patient le lendemain matin. Nos collègues deviennent nos amis, notre famille, et le monde extérieur fini par disparaître complètement. Voilà pourquoi les médecins se marient avec des infirmières, on rencontre pas les autres. Alors on devient un peu exclusif, et pas facile pour quelqu’un qui n’y connait rien de se faire une place parmi ces blouses blanches. L’hôpital il s’infiltre si profondément dans nos veines qu’on ne pense plus qu’à ça. On parle de ça, on rigole de ça, on s’engueule sur ça. Un choix de vie, une vocation, ce genre de connerie. Et pour ce qui est de danser… Je fais un petit sourire et attrape mon téléphone dans ma poche je lance la dernière musique jouée sur mon téléphone, le set d’un dj à la mode. Je pose mon téléphone sur le meuble de salle de bain et recule de quelques pas pour me mettre au centre de la pièce. Je manque de glisser sur une flaque d’eau que j’ai moi même créé, recommence à rire. Du coup je prend une autre gorgée de l’alcool que j’ai ramené et donne le verre à Alex. Soudain, je me mets à me trémousser. Comme je le ferais en boite, comme je le ferais au milieu de centaine de personne, sautillant sur moi même, battant la mesure avec mon poing et lançant des petits “ouhhh” pendant les drops. Je suis du genre extravertie, surtout quand j’ai pris de l’ecsta. Je fais rapidement signe à Alex de me rejoindre. Allez, viens, faut bien se lancer. Je fais un tour sur moi même et ferme les yeux pour profiter de la musique, j’adore cette musique. Je me remue, j’ai sans doute l’air d’un idiot. Tant pis, c’est le but de ces soirées non ? J’ouvre un oeil, Alex bouge toujours pas. Je place mon poing devant ma bouche, comme si je voulais faire un appel micro : Le docteur Alexis Wood est demandée sur la piste de danse, un, deux, je répète, le docteur Alexis Wood doit empêcher le docteur Arthur Teague de passer pour un parfait idiot. Je recommence à danser en riant, persuadé que ma bonne humeur sera contagieuse. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: smells like teen spirit (artim) Sam 6 Jan - 8:35 | |
| — Tu sais pas danser, c’est ça ? Idiot. Il rigole, pas moi. Je lève les yeux au ciel, excédée. — Si. Que je réponds sèchement, brièvement. La vérité c'est que je n'en sais trop rien. Les seules fois où j'ai danser c'était soit dans la maison de Woody pendant qu'il se planquait dans la forêt et que je me permettais de mettre la radio à fond, et avec Bran, blottie dans ses bras. Jamais en public, jamais comme ça, jamais sur ce genre de musique. Et moi, tout ce bruit, ça ne me donne pas envie de remuer. Juste de baisser le son. — Tu connais ces vieilles séries genre science-fiction ? Avec tu sais ces gens qui sont des genres de clones surentrainés depuis l’enfance et qui, un jour, s’enfuit de leur base militaire pour vivre parmi les humains mais sont complètement handicapés sociaux ? Pardon ?! Je le dévisage, l'air légèrement ahurie. Terriblement blessée, je me braque et le fusille du regard. Toute la sympathie qu'il me provoquait vient de littéralement partir en fumée. J'le raye de mes petits papiers dans ma tête et me retiens de lui sauter à la gorge pour lui faire ravaler ses mots crétins. Il devient tout rouge, met ses mains devant ses yeux mais je sais qu'au fond, il n'est pas vraiment gêné. Je ne suis pas certaine qu'il en soit pourvu, qu'il soit capable d'être gêné de quoi que ce soit. — Non, oh mon Dieu, j’me tais… j’voulais pas dire ça… enfin t’es pas handicapée sociale. En fait un peu, mais c’est plutôt mignon. Faut juste que tu te forces un peu, ça ira tout seul. Je fronce les sourcils alors qu'il rit de plus belle, inarrêtable. Et il ne fait que me vexer un peu plus à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Je vais finir par tous les faire sortir d'ici de force si ça continue. En tout cas, il va devoir me cracher bien plus d'argent que ça finalement. — Tu devrais apprendre à la fermer. Ça sort froidement, voix ferme et autoritaire, sans pitié et sans douceur. Il devrait surtout arrêter de boire et de sniffer je ne sais pas trop quoi. Il devrait se mettre à la méditation et des conneries comme ça. Il devrait partir en pèlerinage tout seul, loin dans la forêt. — Et je ne vais pas me forcer à quoi que ce soit, je n'ai pas besoin de changer. Pour qui il se prend exactement ? Il débarque comme ça dans ma vie, sans rien savoir de moi, et il se permet de me dire comment je devrais me comporter ? Qu'est-ce que j'en ai à faire de m'intégrer dans cette bande de dégénérés inconscients ? Je n'en ai pas la moindre envie. Aucune des personnes présentes ce soir ne m'intéresse. Je n'ai pas envie de parler avec eux, nos mondes sont bien trop éloignés. Je ne suis pas comme eux, pas comme lui. J'ai parfois tendance à l'oublier. Juste un instant, juste le temps de me sentir normale pendant un tout petit moment. Mais ça ne dure jamais. La réalité qui revient toujours m'exploser au visage. T'es rien Lim, tu seras jamais eux, reste dans l'ombre. Mon cœur qui se tord, mon âme qui grésille, qui saute un peu. Et tout ça n'a absolument rien de mignon. Fichu Arthur. Et lui, il continue de rire, ça devient presque inquiétant. A tel point que je finis par lui demander ce qu'il a à rire comme ça, tout seul, sans la moindre raison. J'ai l'impression qu'une personne invisible lui glisse des blagues à l'oreille et m'exclue au passage. C'est terriblement frustrant. — J’ai pris de l’ecsta. T’en a déjà pris ? Ça fait marrer et ça donne envie de danser, c’est tout. — Ouais, c'est tout... Je lève les yeux au ciel et détourne la tête, avec la sale sensation qu'il me prend pour la reine des idiotes. Ou peut-être qu'il y croit. Peut-être qu'il pense vraiment que sa daube est sans risque. Mais j'en ai côtoyée des familles riches, j'ai vu toutes sortes de drogues passer entre leurs doigts. Et j'ai vu les ravages qui allaient avec. L'addiction, les accidents, les viols, les overdoses, la violence. Ouais, j'ai vu l'envers du décor, tout ce qui se cache derrière les paillettes et l'euphorie éphémère des substances. J'ai vu la panique, les hallucinations terrifiantes, les hurlements, les suppliques, les cures de désintox. Et c'est moche. Je refuse de toucher à ces merdes. De toute façon, l'idée d'être soumise à quelque chose qui modifie mes pensées et mes actions me débecte. J'ai besoin de contrôler, d'être moi-même. Le lâcher-prise, je ne connais pas. — Tiens je suis sensé les mélanger aux m&m’s mais quelqu’un a volé le pot, j’le retrouve pas. Ah parce qu'en plus il drogue les gens à leur insu ? De mieux en mieux Arthur. — J'n'en veux pas. Et je me fiche bien de passer pour la rabat joie de service. De toute façon, je crois que c'est déjà fait. Et ça me laisse de marbre. De toute façon, très rapidement, il se met à chouiner parce qu'il n'a plus de clopes et je lui lance un petit regard condescendant, le prenant en pitié d'être si pathétique. C'est ça le futur de la médecine américaine ? Bon sang, ça explique tellement de choses. — Boooon, bah pas une mentholée alors, mais une pas trop forte, une Camel ? Je reste stoïque, les sourcils légèrement froncés. Il m'a de nouveau perdue et il s'en rend rapidement compte ; ô miracle. Il me dit de laisser tomber et je n'insiste pas. De toute façon, je n'ai pas de cigarettes, qu'elles soient mentholées ou je ne sais quoi. Encore une addiction que je n'explique pas. Une addiction qui fait du mal, seulement du mal. Alors à quoi bon ? La logique des gens m'échappe. Et quand je vois les gars du gang fumer, ça me fait doucement rire. Eux qui se croient si fort, au-dessus tout, ils sont tous les esclaves d'un bâton de tabac. Ridicule. Commençant à perdre patience, je lui demande quand est-ce qu'ils vont terminer leur soirée et la réponse qui vient ne me plait pas, mais était tristement prévisible. — Alex il est genre, même pas 23 heures, ça va durer je sais pas, jusqu’à demain dans la matinée. Fait chier. Je souffle bruyamment, les joues gonflées. Si Woody revient avant, je fais quoi moi ? J'ai vu trop grand, j'ai pris trop de risques ; je fais comment maintenant ? Je passe une main nerveuse dans mes cheveux, ne prenant même pas la peine de lui répondre. De toute façon, vu son état, ça doit rentrer par une oreille et ressortir aussitôt par l'autre. Et subitement, tout s'enchaine. Lui qui tombe, qui me rassure, les filles qui rentrent et que je chasse parce que je n'ai pas envie d'avoir plus de monde, plus de bruit. Arthur et son air perdu qui peine à se relever, qui ignore mes grognements. Je regrette, mais je regrette tellement. Il finit par retirer sa blouse et me la tend. Euh ? Je ne l'attrape pas, plutôt écœurée. Il a transpiré comme un bouc dedans et a renversé je ne sais combien de litre d'alcool dessus, je refuse d'enfiler ce truc. Ce n'est pas parce que je récure des chiottes depuis l'âge de huit ans que je suis prête à n'importe quelle dégradation. — Tiens, prends ça. T’as qu’à la porter et dire que t’es en premier semestre d’internat. Plains-toi des titulaires et raconte que le chef Droban a essayé de te tripoter, et tu feras partie de la bande, tout le monde y verra que du feu. Il ne comprend rien. Je soupire à nouveau et pose une main sur mon front, épuisée. J'ai l'impression d'être face à un gosse hyperactif. Il m'excède de plus en plus. Il tire sur la corde raide et je sens que je me fendille petit à petit. Reprend toi Lim, ne te donne pas en spectacle. Pas le temps de répondre que déjà, il s'est remit en mouvement. Bon sang, on fait comment pour le débrancher ? Il met de la musique et se met à se tortiller dessus, à bondir, à gueuler. Et je regarde le triste spectacle, sidérée. C'est censé me donner envie de danser ? Je croise les bras et hausse un sourcil, sceptique. — Allez, viens, faut bien se lancer. Il m'énerve, qu'est-ce qu'il m'énerve. Je détourne la tête et l'ignore superbement, pour me concentrer sur mon état émotionnel qui part sérieusement à la dérive. Je réalise de plus en plus le danger qui rôde, j'ai l'impression que je viens de signer mon arrêt de mort. Mais qu'est-ce qui m'est passé par la tête ? — Le docteur Alexis Wood est demandée sur la piste de danse, un, deux, je répète, le docteur Alexis Wood doit empêcher le docteur Arthur Teague de passer pour un parfait idiot. — TAIS-TOI ! Le cri est parti tout seul, bestial, incontrôlable. J'ai les mains crispées devant moi, suspendues dans l'air, le souffle saccadé, ma carapace vient d'imploser, de voler en morceaux. — Tu comprends pas ? J'en ai rien à foutre de votre soirée, d'eux, de toi ! Je deviens acerbe, piquante, mais je ne m'en rend même pas compte. Je n'arrive plus à réfléchir. Les mots sortent tout seuls, déversés par la haine et l'inquiétude qui me rongent depuis qu'ils sont arrivés. — J'veux pas changer, j'veux pas m'intégrer, merde, c'est même pas chez moi ici et j'm'appelle même pas Alex ! Tais-toi, tais-toi, tais-toi. Je me prends la tête entre les mains, mes ongles qui glissent entre mes cheveux. J'inspire, expire, pour me forcer à me taire, pour me forcer à calmer la tempête, à reprendre le contrôle, pour m'empêcher de gaffer encore plus. Je suis fatiguée, au bord de la rupture. Je voudrais juste du calme, juste dormir, juste avoir la maison pour moi toute seule. Souffler, rien qu'une nuit. Est-ce que c'est trop demander ? Je me mordille nerveusement la lèvre inférieure, je ne le regarde même plus, perdue dans le calvaire de mon esprit. Je finis par laisser retomber mes bras le long de mon corps et je m'éloigne de lui pour aller me caler contre la fenêtre, lui tournant le dos. — Va-t-en Arthur. J'ai soufflé tout bas. Je capitule. Qu'il y retourne, qu'il aille danser, distribuer sa drogue, être insouciant puisqu'il a cette chance. Finalement, je suis simplement terrorisée et jalouse. Finalement, c'est moi la plus pathétique des deux. Je croise les doigts et pose ma tête contre un des carreaux. Je vais rester là, faire le guet. Ou peut-être que je vais m'en aller, retourner au QG. Peut-être que Bran est là ce soir, peut-être qu'il pourra m'emmener chez lui, que ce n'est pas trop tard. Retourner dans mon quotidien, loin des gens normaux qui me font sentir comme une ratée, une malchanceuse coincée dans une vie pourrie. Ouais, laisse moi Arthur, toi, ta bonne humeur et tes airs de grand gamin attachant. |
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| Sujet: Re: smells like teen spirit (artim) Mer 10 Jan - 15:51 | |
| Quand un patient arrive aux urgences complètement bourré ou défoncé, y a pas grand chose à faire. On lui fait un examen standard constantes, toxico, iono et glycémie, si tout va bien on lui passe un perf de serum phy, des vitamines si on est de bonne humeur, on l’hydrate par intraveineuse et on attend que ça passe. En fonction de ce qu’il a pris, ça prend plus ou moins de temps. Mais en arrivant au boulot, demain matin, bourrée de vitamines et d’ibuprofène pour faire passer ma gueule de bois, j’vais leur proposer une nouvelle solution pour le traitement des alcooliques et toxicos aux urgences (c’est un vrai sujet hein, parce que ça nous pompe vachement de temps de prendre soin d’eux) : j’vais arriver et je vais leur dire que j’ai rencontré la nana la plus barbante ET badante de l’histoire. On enferme les alcoolo du dimanche dans la même pièce qu’elle et MAGIE, ton état d’ébriété s’envole dans les airs et tu es aussi sobre qu’un bébé. Non, pour de vrai : cette nana fait complètement flipper. Alors, je veux bien faire tous les efforts du monde, absolument tous pour ignorer son air grognon, ignorer qu’elle m’envoie chier à tout bout de champs, qu’elle envoie chier les nanas qui entrent dans la chambre, qu’elle est aussi la nana avec le moins de conversation de l’univers et qu’en plus de ça elle est désagréable. Oui, j’veux bien ignorer tout ça en mettant ça sur le fait qu’elle ne se sente pas à l’aise. Je me dis, rendre les gens à l’aise, c’est ma spécialité, j’ai jamais supporter de voir des gens laisser de côté, c’est comme ça, j’aime pas ça. Je veux le bonheur de tous, je veux que tout le monde s’amuse et encore plus notre hôte. Donc je me donne du mal, sourire jusqu’aux oreilles, je fais tout pour qu’elle soit intégrée à la soirée, qu’elle découvre enfin les joies de la fac, les joies d’être sur le sol américain, les joies de la vie quoi. Je mets de la musique, je danse, bref je me donne tout le mal du monde. Et puis, forcément, ça pète. TAIS-TOI ! J’sursaute quand elle hurle parce que ça lui vient du fond des tripes et que ça résonne dans toutes la pièce carrelée. Je m’arrête illico de danser. Tu comprends pas ? J'en ai rien à foutre de votre soirée, d'eux, de toi ! Aie. Ça fait mal. Je cligne plusieurs fois des yeux. Qu’est-ce que je vous disais, mon euphorie liée à ecstasy ingérée plus tôt est complètement en train de descendre, je bouge plus du tout, j’ai encore les idées vagues mais plus du tout envie de rire. Bravo hein, super, merci. Mais c’est toi qui a insisté pour venir à la soirée, j’comprend pas. Que j’sors d’une petite voix ahurie. Moi j’lui ai juste proposé de venir et elle a réagit comme si c’était un affront. “Bah évidemment que je viens, on est quand même chez moi” qu’elle m’a dit, j’m’en souviens. Si elle s’en fout de nous, de notre soirée et même de moi (c’est ce qui m’énerve le plus je crois) qu’est-ce qu’elle fiche ici ? Les trois cents dollars d’avance que je lui ai filé l’autre jour lui aurait payé un hôtel pas trop cher, ou bien, c’était l’occasion d’aller dormir chez une copine, pour faire une soirée pyjama, j’en sais rien moi. Boudeur, j’ajoute : J’essaie juste d’être sympa Alex, t’énerve pas. Sauf que c’est trop tard, beaucoup trop tard. Elle a ouvert les vannes, moi qui la trouvait bizarre, je suis servi ! J’vais enfin mieux la comprendre, et pourtant maintenant que je sais qu’elle va me passer le savon du siècle en sortant toutes les vérités qui lui passent en tête, je n’ai plus du tout envie de mieux la connaître. Moi qui pensait qu’on aurait pu se rapprocher ce soir, j’m’en mord les doigts. J'veux pas changer, j'veux pas m'intégrer, merde, c'est même pas chez moi ici et j'm'appelle même pas Alex ! Mais… WHAAAT ?? J’écarquille grand les yeux pendant qu’elle me tourne le dos. Attendez, elle a dit quoi ? ELLE A DIT QUOI ? Mon coeur commence à accélérer, ce qui n’est pas très bon, parce qu’il allait déjà très vite vous savez à cause de la Redbull et des pilules que j’ai avalé toute la soirée. J’ai chaud, chaud, super chaud. Elle a dit quoi déjà ? ON EST PAS CHEZ ELLE ? ELLE S’APPELLE PAS ALEX ? La thèse de l’espionne Nord-Coréenne me revient en pleine face. Oh putain. J’aurais dû lui demander sa carte d’identité, son dernier avis d’imposition ou N’IMPORTE QUELLE CONNERIE avant de ramener toute la promo dans ce piège. Si ça se trouve elle va tous nous faire sauter. NON NON NON JE VEUX PAS MOURIR. (Bon, quand j’ai dis qu’elle avait fait redescendre les effets de la drogue d’un coup, j’ai peut-être un peu exagéré, en fait, elle m’a juste rendu parano). J’entrouvre la bouche et cligne plusieurs fois des yeux. Bah alors… t’es qui ? Que j’demande d’une petite voix effrayée. T’es qui not-Alex ? Tu… pourquoi tu m’as soutiré 300 balles pour la location d’une maison qui est pas la tienne ? On est chez qui d’ailleurs ? C’est qui Alexis Wood ? Alexis Wood, putain en plus ce nom me dit quelque chose. Vraiment. J’ai l’impression de l’avoir déjà entendu mais évidemment, impossible de me souvenir où, ni pourquoi. De toute façon j’arrive plus à réfléchir, mais vraiment pas. Mon cerveau me dit goodbye gentiment pendant que les symptôme de la crise de panique m’envahissent tout entier. L’hyperthermie, tout ça, je suis en train de transpirer et de trembler comme une débile. Va-t-en Arthur. Qu’elle ose me dire, dos à moi. Non bah, non je m’en vais pas non. Mon débit est trop rapide et j’ose même pas m’approcher d’elle tellement je suis en plein flip de ce qui peut se passer, ce qu’elle peut faire, où elle m’a entrainé, et si le propriétaire de la maison rentre hein ? Et si c’est un psychopathe avec un fusil ou un flingue ? Tu… Tu me LOUES une maison qui n’est pas à toi… moi… moi si y a un blem je dis quoi hein ? Si un mec se noie dans la piscine j’fais quoi ? Et si le proprio il rentre et qu’il pète les plombs ? Tu… tu peux pas mentir aux gens comme ça… me faire croire des trucs pour ensuite dire que c’est moi le dégénéré qui a gâché ta soirée. Je parle, parle, parle si vite que je ne suis même pas sûr que ça soit compréhensible, je mange une syllabe sur deux. Je finis par respirer profondément et m’avance vers l’évier, dans un premier temps parce que j’ai envie de vomir, mais je réussi à faire passer l’envie en fermant les yeux et en essayant de faire descendre mon rythme cardiaque. Je me passe le visage sous l’eau glacée pour faire descendre ma température (c’est pratique d’être étudiant en médecine quand tu sens que tu pars en bad trip) et je reste agrippé à l’évier. Quand je me sens un peu mieux, je finis par dire en boudant : T’es pas nette, et t’es très chiante comme fille, j’espère que tu le sais. Voilà, œil pour œil, dent pour dent, méchanceté pour méchanceté. |
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| Sujet: Re: smells like teen spirit (artim) Mar 16 Jan - 10:24 | |
| — Mais c’est toi qui a insisté pour venir à la soirée, j’comprend pas. Le hic, c'est que moi non plus je ne comprends pas. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'en sais rien, mais je regrette amèrement. Je soupire et pose mes doigts sur mes paupières closes, pour me forcer à me calmer, à ne pas péter un câble. Mais j'ai les nerfs qui lâchent. La fatigue, l'appréhension, l'oppression, le bruit. Y a trop de choses qui s'accumulent dans ma tête et ça m'étouffe, je sens que mon cerveau se noie et que tout m'échappe. Que je perds le contrôle et ça me frustre terriblement. Le contrôle de moi, c'est tout ce que j'ai. Si je perds ça aussi, alors il me reste quoi ? — J’essaie juste d’être sympa Alex, t’énerve pas. Mais c'est plus fort que moi. Ça me rend folle de ne jamais pouvoir être Lim. D'être toujours Kim ou Alex maintenant. Ça me fait mal, ça me tord le cœur, parce que j'ai l'impression de ne pas exister. De n'être personne. Rien qu'un personnage, un jouet, une poupée, un numéro sur un bout de papier. C'est terrible de voir son identité se faire bafouer comme ça. C'est terrible de se dire que si je venais à mourir demain, à part le gang, personne ne se souviendrait de la vraie moi. Et Lim périrait dans l'oublie le plus total. Alors j'explose, impulsion féroce que je n'arrive pas à dompter, à remettre en cage. Et je le vois se décomposer, mais je m'en fiche sur le moment. Fallait que ça sorte, fallait qu'il sache. Ce qu'il pense, ce qu'il ressent, à cet instant ça me passe loin au-dessus. Crise d'égocentrisme qui au final, ne me fait même pas de bien. Je me sens toujours aussi vide. Aussi seule. Peut-être même plus que jamais. — Bah alors… t’es qui ? J'échappe un ricanement las, un truc tout bas, alors que je m'éloigne déjà de lui pour venir me poster près de la fenêtre, bras croisés. L'explosion n'a durée que quelques secondes, j'ai remit le fauve en cage, il est bâillonné, puni, condamné. Qui je suis ? Je ne sais même pas quoi répondre à cette question, pourtant d'une simplicité enfantine pour le commun des mortels. Je baisse la tête et passe nerveusement ma langue sur mes lèvres, silencieuse. Le vide sera toujours là, parce que je ne peux rien dire. Je ne pourrais jamais rien dire. Et ça me bouffe. — T’es qui not-Alex ? Tu… pourquoi tu m’as soutiré 300 balles pour la location d’une maison qui est pas la tienne ? On est chez qui d’ailleurs ? C’est qui Alexis Wood ? Je soupire, excédée, fatiguée. — Tu poses beaucoup trop de questions Arthur. C'est vrai qu'il cause énormément ce mec, je me demande s'il s'arrête parfois, ou s'il est toujours comme ça. Il doit être épuisant. Il me fait un peu penser à Bran en fait. Ça joue les grands, ça joue les médecins, mais au fond c'est juste un gamin bloqué dans l'adolescence. Peut-être que je pourrais trouver ça mignon si je n'étais pas aussi mal qu'à cet instant. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas envie de lui répondre. Moins il en saura et mieux ça vaudra. Alors je lui souffle de partir. Qu'il aille finir sa foutue soirée, moi je vais aller m'enfermer quelque part en attendant demain. Retour à la vie normale. Tu parles. — Non bah, non je m’en vais pas non. Je balance ma tête en arrière, mes yeux qui s'accrochent au plafond alors que j'échappe un énième soupir, désespérée par ses réactions. Il est insupportable. — Arthur.. Ça sonne comme une supplique. Je n'ai pas envie de me battre, de devoir lui tenir tête, de devoir lutter. Je veux juste qu'il s'en aille. Je finis par pivoter pour lui jeter un coup d'oeil et c'est là que je remarque qu'un truc cloche. Il est tout pâle, le front qui perle et il tremble. Putain Arthur, c'est pas le moment de jouer au con. Pas le moment de clamser ou de faire un malaise. Je fronce les sourcils et le fusille du regard, comme pour le décourager de s'effondrer devant moi et de mourir dans cette foutue salle-de-bain. Putain de drogues. — Tu… Tu me LOUES une maison qui n’est pas à toi… moi… moi si y a un blem je dis quoi hein ? Si un mec se noie dans la piscine j’fais quoi ? Et si le proprio il rentre et qu’il pète les plombs ? Tu… tu peux pas mentir aux gens comme ça… me faire croire des trucs pour ensuite dire que c’est moi le dégénéré qui a gâché ta soirée. Je ricane doucement et hausse les sourcils, désinvolte. — Tu serais surpris du nombre de mensonges que les gens peuvent raconter. Faut qu'il se réveille un peu. Les gens mentent, c'est comme ça qu'ils survivent. Les plus forts ne sont jamais les plus intègres, c'est comme ça. Je les vois tout le temps les mensonges. Chez les gens où je travaille, dans le gang, entre les filles. Ma vie toute entière est un mensonge permanent. C'est pas la fin du monde. C'est comme ça, c'est tout. Et je suis certaine qu'il en raconte un paquet lui aussi. Les gens qui parlent trop racontent souvent des tas de conneries. Je me tourne vers lui et agite un peu mes mains, comme pour clore cette conversation, pour le forcer à se calmer. — Arrête de paniquer, d'accord ? Le proprio n'est pas un danger et de toute façon il ne rentrera pas. Non, c'est pas lui le danger. Woody est inoffensif. Au pire, s'il rentre et voit tout ce monde, il va me faire une crise existentielle et aller bouder quelque part. Non, le danger c'est Bran. Mais y a peu de chances pour qu'il débarque. Mais peu, c'est toujours trop. Je le sais et ça me rend nerveuse, pourtant, je camoufle ça à merveille. L'habitude. Je prends soin de ne répondre à quasiment aucune de ses questions, je n'ai pas envie de me lancer là-dedans. L'urgence je dirais, c'est de le forcer à se calmer, à respirer avant de me faire un arrêt. Il va se passer de l'eau sur le visage et reste accroché à l'évier. Je l'observe faire, avec un désintérêt finement joué. — T’es pas nette, et t’es très chiante comme fille, j’espère que tu le sais — Tes mots brisent mon cœur Arthur. Que je réponds du tac au tac, glaciale, sarcastique. Je laisse finalement mes bras retomber le long de mon corps, un peu dépitée par la situation. Je recommence à regarder par la fenêtre pendant quelques secondes, songeuse. Et finalement, mes émotions me rattrapent. J'en ai marre de tout ça. Marre de flipper, marre de ne pas vivre, marre d'attendre le moment où tout va déraper. J'avais décidé de vivre autre chose ce soir, alors certes tout ne s'était pas passé comme prévu et j'ai finit par effrayer Arthur. Mais la soirée n'est pas encore terminée. Je l'aurais ma parenthèse heureuse. Je pivote et m'approche de lui, saisissant l'une de ses mains. — Arrête de pleurnicher et viens avec moi. Je tire et l'entraine dans mon sillage sans lui demander son avis. On quitte la salle-de-bain et on grimpe à l'étage du dessus, je l'entraine vers la porte fermée à clé, celle que je lui avais défendue d'approcher quand je lui avais fait visiter la maison la dernière fois. J'attends que le couloir soit vide avant de sortir la clé de ma poche et j'ouvre la pièce, l'obligeant à rentrer à l'intérieur avant de refermer la porte derrière nous, un tour de clé et seulement après, j'allume la lumière. Sous nos yeux s'étale un bordel d'instruments de musique divers et variés, de trucs accrochés au mur, de poussière, de CDs qui trainent et de vieilleries en tout genre. Woody et sa fâcheuse manie à rester bloqué dans le passé. — Tu sais jouer de quelque chose ? Je me dis que ça devrait le calmer. Faire redescendre la tension et l'empêcher de sombrer. Je m'assois sur un tabouret et je le dévisage tranquillement. — T'as rien à craindre, promis. Tu vois Arthur, c'est facile de mentir. Beaucoup trop facile. |
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| Sujet: Re: smells like teen spirit (artim) Mar 30 Jan - 11:42 | |
| Le mauvais trip menace quand j’apprend enfin que cette soit-disant Alex n’est autre qu’une menteuse, manipulatrice, potentiellement engagée par Kim Jong Un. Quand je comprend que je me suis fait avoir et que, peut-être, elle va procéder à un grand sacrifice d’humain en faisant exploser cette maison qui ne lui appartient même pas. Et, dans le meilleur des cas, j’aurais simplement perdu 300 dollars en les donnant à un escroc. Non, vraiment, génial. Et comme souvent, mais encore plus quand je suis sous diverses pilules festives, je me mets à énoncer tous les scénarios catastrophes qui me passent par la tête avec un débit trop rapide. J’suis mal, mal, mal ! Tu serais surpris du nombre de mensonges que les gens peuvent raconter. Qu’elle me sort, avec un calme olympien. Cette fois c’est sûr cette nana est une psychopathe. Je tourne lentement ma tête vers elle la bouche entrouverte. Le pire, c’est qu’elle ne culpabilise pas, non, elle est presque fière de m’avoir mené en bâteau. Au secours, que quelqu’un me vienne en aide ! J’hésite presque à envoyer un message à Dimitri (un russe qui fait parti d’un échange scolaire et qui a le mérite d’être le type le plus baraqué que j’ai jamais vu de ma vie) pour qu’il la mette KO et ainsi pouvoir sauver toute ma promo. Au lieu de ça, j’continue à parler : Ouais, ouais, sauf que moi j’mens à ma copine quand elle me demande si je sors en boite je… je… je fais pas de l’usurpation d’identité ! Ohlala, ça y est, j’vais faire un malaise ! Du coup je me rapproche du lavabo pour me rafraichir et j’essaie de reprendre mes esprits en respirant calmement. Bon, c’est pas grave, espionne Nord-Coréenne ou pas, c’est une fille. Je peux battre une fille au corps à corps… j’en suis… quasiment sûre. Elle n’a pas l’air bien épaisse en plein de ça. Et je la surplombe d’une tête. Allez, inspire, expire, t’as vécu pire que ça. Un jour, je suis allé chercher Andrew dans l’un de ses squats, et là j’étais vraiment entouré de psychopathes, et je m’en suis sorti. Arrête de paniquer, d'accord ? Le proprio n'est pas un danger et de toute façon il ne rentrera pas. J’écarquille un peu les yeux et me remet une grande vague d’eau froide sur le visage pour camoufler ma terreur. IL RENTRERA PAS PARCE QU’ELLE L’A BUTÉ. Ça clignote en rouge dans mon esprit, mais je ravale tous mes soupçons. Si elle sait, que je sais, alors je suis foutu. Au lieu de ça, je finis par me redresser, m’accroche au rebord du lavabo pour ne pas perdre l’équilibre et tourne doucement la tête vers elle. Je finis par lui dire le fond de ma pensée, sans trop savoir d’où je sors cette bravoure soudaine, ça la fait plus rire qu’autre chose, même si elle mime le chagrin terrible. Je plisse des yeux. Y a qu’elle pour trouver que cette situation prête à rire. Elle s’approche de moi. MAYDAY MAYDAY ! Elle s’approche de moi. J’ai un court mouvement de recul, pas très bien calibré à cause de mon oreille interne qui me dit ciao. Je ne parviens pas à éviter que ma main se retrouver prisonnière de la sienne, ça ne m’empêche pas d’avoir un genre de grimace apeuré. Arrête de pleurnicher et viens avec moi. Hey, je pleurniche pas. Elle fait flipper, voilà tout. Elle m’entraîne hors de la salle de bain et je n’ai d’autre choix que de la suivre.
Quand on grimpe l’escalier, je suis quasi sûre qu’elle m’emmène dans un genre de grenier des tortures. Tu vas me buter pour que j’garde le silence ? Non parce que je suis super fort pour garder les secrets. Je garde tout un tas de secret. Mon meilleur ami est puceau, et grâce à moi tout le monde pense que c’est un genre de Don Juan, et puis mon frère il a le SIDA, mais ça personne le sait. Tu vois, je suis super fort pour les secrets. Merde, je viens de révéler les deux seuls secrets que j’étais capable de garder. Elle me tourne le dos, puisqu’elle ouvre la marche, du coup je me mord l’intérieur des joues et étouffe un shit inaudible et continue en silence la montée des escaliers. L’étage est désert, bizarrement, et en piteux état, comme le reste de la baraque. Je la vois approcher d’une pièce et sortir une petite clé. Oh merde, OH MERDE. Elle m’emmène dans le grenier de Barbe Bleue. Sans doute sa salle de torture, de meurtre, comme H. H. Holmes. J’avale bruyamment ma salive et attend qu’elle déverrouille la porte, appuyé contre le mur. Quand le cliqueti se fait entendre, mon coeur s’emballe. On va tous crever.
Je pénètre dans la pièce, un peu assommé par ce trop plein d’information. Ce n’est pas éclairé, d’ailleurs, je ne suis même pas sûr qu’il y ait de fenêtre, ou bien les volets sont fermés. La pièce semble souvent utilisé, en tout cas, elle est moins poussiéreuse que le reste du manoir. Et puis, y a un véritable. Une batterie, une guitare sèche, électrique, une basse, un looper, un piano, des djembés. Des tonnes d’instruments, de fils, de câbles, des micros. J’ai l’impression d’être dans des loges d’une salle de concert. J’le sais, ma mère avait ses entrées partout, gosses elle nous a trainé partout derrière elle. Faut que j’avoue que ça m’impressionne un peu. Tu sais jouer de quelque chose ? Je ne tourne même pas la tête vers elle, trop occupé à faire le tour du propriétaire. Dans des cartons s’entassent des vieilleries, et je suis presque sûr d’avoir reconnu un tableau avec un disque d’or sous un genre de t-shirt (ou serpillère, ça se ressemble un peu). Du coup je fronce un peu des sourcils et continue mon chemin, passant mes doigts sur absolument tout ce qui est à proximité. Euh… ouais du piano. Que je répond vaguement. Nos parents nous ont obligé à prendre des cours quand on était gosse, Mary, Andrew et moi. Ça doit faire une éternité que je n’ai pas joué, même si, de la famille je suis celui qui a tenu le plus longtemps avant de supplier les parents de me laisser arrêter. ‘Tu comprends, avec les cours, j’ai plus le temps’ que j’avais sorti à l’époque. Surtout que le piano, pour chopper, c’est nul. J’aurais préféré faire de la basse. Toutes les nanas sont folles des bassistes. J’attrape ce qui ressemble à un Music Award et me retourne vers not-Alex. C’est c’que je crois ? Elle n’a pas l’air de comprendre, et se contente de me rassurer sur le fait que je n’ai rien à craindre. J’arque un sourcil. Bon, au moins, c’est pas une chambre du meurtre, c’est déjà ça. Du coup j’esquisse un sourire… qui se transforme en petit pouffement et puis j’éclate tout simplement de rire. Bon ok… Faut que j’t’avoue que j’ai vraiment cru que t’allais me trucider. Je continue à rire et repose le Music Award où je l’ai trouvé, sans penser à regarder le nom de gravé dessus. La drogue, vous savez. À côté, je vois alors un paquet de clope. UN PAQUET DE CLOPE. Mes yeux s’illuminent. TOUT S’ARRANGE. Je fais un grand sourire et en pique une, not-Alex me doit bien ça, et la coince entre ma bouche en prenant le chemin du piano électrique. Je l’allume et me craque les doigts, puis me tourne vers mon hôte. Et toi, tu joues de quoi ? Je pense pas à lui demander si elle joue en fait, parce que ça me semble logique que les instruments sont à elle, ce qui en fait ne l’est pas du tout puisqu’elle vient de m’avouer qu’elle ne vivait pas ici. Bref. D’une main, je commence les premières notes de Frère Jacques pour m’échauffer, riant de ma propre dextérité que je n’ai pas perdu depuis le temps. J’allume la cigarette et enchaîne sur une autre mélodie de mon enfance, guettant la réaction de Nikita. Pas le temps de dire quoi que ce soit, je pars dans une grande quinte de toux. Merde, elles sont pas mentholées ces clopes. J’éloigne la clope de moi et arrête de jouer le temps de me remettre. Putain, ces clopes sont hyper fortes en plus. Le silence me permet de refaire le point et, avec un sérieux tout nouveau me finit par demander. Bon, not-Alex, on est chez qui ? Ils coûtent une blinde ces instruments, et un type, tout à l’heure m’a dit, qu’il est presque sûr d’avoir vu un authentique Picasso derrière la machine à laver. J’attend deux petites minutes, devant son silence je soupire. J’t’apprends un morceau en échange. Que je propose, naïf. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: smells like teen spirit (artim) Ven 23 Fév - 16:53 | |
| — Ouais, ouais, sauf que moi j’mens à ma copine quand elle me demande si je sors en boite je… je… je fais pas de l’usurpation d’identité ! Je réagis à peine face à sa panique ridicule. Je me contente de hausser brièvement les yeux dans une mimique de désintérêt flagrant. Il me fatigue plus qu'autre chose à cet instant. Finalement, je décide que j'en ai marre de vivre dans la peur. Que j'en ai marre de foirer toutes mes chances de me raccrocher au monde extérieur. Alors tant pis pour Bran qui pourrait peut-être débarquer. Tant pis pour Woody, tant pis pour tout. Pour une fois, je décide de suivre mon instinct, de me laisser aller. Et on verra bien. Je fonce sur Arthur et lui attrape la main, ignorant la grimace qu'il me sert, visiblement apeuré. J'ai un peu de mal à comprendre comment moi je peux faire peur à qui que ce soit, mais au fond, je crois que ça m'amuse un peu. Et je ne fais absolument rien pour le rassurer. Il se laisse mener, je crois que de toute façon son état actuel ne lui permet pas vraiment de riposter. Je sens sa main dans la mienne qui tire par à-coups, signe que son équilibre et sa démarche restent approximatifs. Je l'entraine à l'étage et je crois que son niveau de panique augmente encore d'un cran lorsqu'il se remet à parler. — Tu vas me buter pour que j’garde le silence ? Non parce que je suis super fort pour garder les secrets. Je garde tout un tas de secret. Mon meilleur ami est puceau, et grâce à moi tout le monde pense que c’est un genre de Don Juan, et puis mon frère il a le SIDA, mais ça personne le sait. Tu vois, je suis super fort pour les secrets. — Pas tant que ça visiblement. Que je réponds du tac au tac sans même me retourner, resserrant ma poigne sur lui. C'est la première fois que je suscite un sentiment de crainte chez quelqu'un et je décide de m'en amuser un peu avant de le rassurer. J'espère juste qu'il ne va pas me claquer entre les doigts avant d'avoir pu l'apaiser. Honnêtement, j'ai à peine écouté ses confessions, particulièrement peu intéressée par sa vie d'individu lambda. Tout ce que je sais, c'est que la drogue délie sa langue un peu trop et qu'il vaut mieux pour lui qu'il ne se retrouve jamais en possession d'un secret de type... sensible. Ça pourrait réellement lui coûter la vie, à lui ou ses proches. Mais sûrement qu'il ne s'en doute pas. Est-ce qu'on pense à ça lorsqu'on mène une vie tranquille ? Je fronce les sourcils, m'interrogeant soudainement. Et si lui aussi cachait des choses, comme moi ? Après tout, je ne sais rien de lui. Rien de plus que ce qu'il a bien voulu me dire. Je ne m'attarde finalement pas là-dessus, disons que ses pleurnicheries m'empêchent de m'inquiéter pour quoi que ce soit venant de lui. Je finis par le faire rentrer dans la pièce musique de Woody et referme la porte derrière nous. Je reste dans mon coin et me mets à l'observer de loin. Je vois qu'il se détend progressivement, ses yeux et ses mains qui trainent déjà de partout, poussés par une curiosité enfantine. Il a quelque chose de touchant, comme un petit garçon. Je baisse la tête pour réprimer un sourire et passe une main dans mes cheveux pour les remettre derrière mon oreille droite. J'essaye de faire un effort, je me rapproche un peu, le suivant à une distance raisonnable et tente d'engager la conversation. Mais il ne me répond que vaguement, visiblement peu concerné par ma question. — Euh… ouais du piano. Brin de jalousie qui repart aussi vite qu'il est venu. Qu'est-ce que je peux me vanter de savoir faire exactement ? Même pas le ménage, suffit de voir l'état de la maison de Woody. Je souffle discrètement, les bras croisés contre mon buste et les yeux qui trainent un peu partout moi aussi. J'aimerais pouvoir éprouver la même fascination que lui pour tout ce qui nous entoure. Mais j'ai du mal. Ça ne représente pas grand chose pour moi. — C’est c’que je crois ? — Hmm... ? Je relève les yeux vers lui et observe de loin ce qu'il me montre. Mon front se plisse légèrement alors que je n'ai pas la moindre idée de ce que c'est. Il comprend rapidement et n'insiste pas, visiblement résigné. Il a probablement compris que je ne connaissais rien à rien ; il abandonne. Mais très vite, il se remet à rire. Machinalement, je regarde autour de moi, comme si j'avais raté quelque chose. Il ne me comprend pas, mais de toute évidence, c'est réciproque. — Bon ok… Faut que j’t’avoue que j’ai vraiment cru que t’allais me trucider. Je hausse un sourcil, petit sourire en coin, l'air légèrement amusée. Y a comme une lueur de malice qui s'allume au fond de mon regard d'acier, me rendant très certainement un peu plus... humaine ? — Je sais. Je n'en dis pas plus et n'essaye toujours pas de le rassurer en lui assurant qu'il n'a rien à craindre à mes côtés. Je pense qu'il le comprend très bien par lui-même en ce moment. Je le regarde foncer sur un paquet de clopes qui traine dans la pièce, il se sert allègrement et je ne réagis pas, n'en ayant strictement rien à faire. Woody ne verra jamais la différence. De toute façon, je ne suis même pas sûre qu'il sache qu'il a un paquet ici. Il a toujours l'air étonné quand il trouve des choses dans sa propre maison, ça me fascine. Ou me déprime. Je n'ai pas encore décidé. — Et toi, tu joues de quoi ? — Je n'joue pas. C'est pas faute d'en avoir envie. J'ai toujours été impressionnée par le talent des musiciens. Parfois, j'ai de vagues flashs qui me reviennent de ma vie d'avant, il me semble que je jouais de la musique quand j'étais petite. Mais impossible de me souvenir de l'instrument. C'est juste un petit air qui trotte dans ma tête et une sensation sous mes doigts. Mais peut-être que j'invente, je n'en sais rien. J'ai toujours ce foutu blocage dans ma tête qui m'empêche de me remémorer avec précision mon enfance. J'ai même oublié jusqu'aux visages de mes parents. Et ça me tue. Je le regarde s'installer, n'osant plus trop bouger. Je reste debout, un peu à distance et j'écoute. Mes yeux qui s'attardent sur des doigts qui courent avec aisance sur les touches. Légère douleur qui me prend aux tripes ; envieuse. Il s'interrompt brusquement et se met à tousser, recrachant une tonne de fumée. Je ricane discrètement, moqueuse. — Trop fortes pour toi peut-être ? Je me rapproche un peu, sans vraiment savoir comment m'y prendre. En réalité, c'est la première fois que je me retrouve dans une telle situation. C'est déconcertant et j'ai l'impression de tout faire de travers. Le sang qui pulse un peu plus rapidement, j'ai l'impression de sauter dans l'inconnu. — Bon, not-Alex, on est chez qui ? Ils coûtent une blinde ces instruments, et un type, tout à l’heure m’a dit, qu’il est presque sûr d’avoir vu un authentique Picasso derrière la machine à laver. Je lèves les yeux au ciel en soupirant. Des questions, toujours des questions. Je m'avance encore et viens m'appuyer contre le piano, le buste tourné vers lui. Je hausse les épaules, d'un air nonchalant. Il insiste et tente une dernière carte. — J’t’apprends un morceau en échange. Il réveille mon intérêt, je me redresse légèrement et l'observe avec insistance, comme si je sondais son âme. Comme pour m'assurer qu'il n'essaie pas de m'arnaquer. J'hésite encore quelques secondes avant de me décider. — Chez mon... patron. On va dire ça comme ça. Et t'as pas besoin d'en savoir plus. Je ne m'attarde pas plus et je viens le bousculer doucement pour qu'il se décale sur le siège afin de m'asseoir à côté de lui. Mes yeux qui vont et viennent sur le piano, sans savoir par où commencer. Ça me fait le même effet que lorsque j'ai découvert qu'il existait d'autres alphabets que celui de ma langue natale. C'est l'incompréhension totale. Je tourne la tête vers lui, un peu gênée de me sentir aussi novice. Pour autant, je reste parfaitement impassible, fidèle à moi-même. Mon regard qui traine sur son visage et finalement, j'oublie le piano. Y a cette idée d'adolescente qui revient heurter ma conscience. Je fronce les sourcils. Je le regarde et je ne sais pas si je dois le trouver beau, ou non. Complètement coupée des réalités, je n'ai aucun repère dans ce domaine. Je n'ai jamais eu à me poser la question non plus. Y a toujours eu que Bran. Pourtant, ce soir, j'ai envie d'aventure et d'inconnu. J'ai envie de profiter de cette liberté illusoire pour tout changer, tout découvrir, le temps d'une nuit. C'est finalement dans un mouvement très assuré que je me penche vers lui dès qu'il tourne la tête vers moi, laissant mes lèvres partir à la rencontre des siennes sans savoir comment je serais accueillie. |
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| Sujet: Re: smells like teen spirit (artim) Dim 11 Mar - 23:02 | |
| L’atmosphère s’est détendue toute seule quand la porte de la pièce s’est refermée sur nous, étouffant le bruits des basses et les cris suraiguës des Première Année. En fait, je pense que not-Alex n’aime juste pas le monde. Elle ne se sent pas à l’aise, et au lieu d’être timide et renfermée, elle devient hargneuse et flippante. J’en connais, qui sont comme ça, qui préfère hurler sur tout le monde, mentir, et faire croire qu’ils vont vous tuer dans le grenier avec le chandelier plutôt que de partager une danse. Non, honnêtement, je ne connais personne d’autre. Mais au moins, ça a le mérite de la rendre unique not-Alex, même si je connais même pas son prénom. Mais pour le moment, je suis juste heureux d’être encore en vie, et trop occupé à parcourir cette salle complètement démentielle du regard et du bout des doigts. Elle reste encore incroyablement silencieuse, dans un coin, pendant que je pars à l’aventure, un victoire de la musique dans la main, une clope volée dans l’autre. Et quand je lui demande le plus naturellement du monde ce qu’elle joue, elle répond d’un air tout à fait normal, sa même intonation morne qui ne laisse rien transparaître. Je n'joue pas. Je lui jette un regard de traviole et je soupire, fataliste : makes sense. Je suis résigné, y a des choses qui m’échappe totalement, et des fois, j’me dis que ça vaut mieux. La dernière fois qu’elle m’a fait une révélation, j’ai frôlé le bad trip. Après tout, ce n’est pas sa main, ce ne sont pas ses instruments, et elle ne s’appelle même pas Alexis. Je ne cherche pas plus, la clope est désormais allumée entre mes lèvres et je suis installé au piano. Contentons-nous d’être heureux de ne pas avoir été découpé en petit morceau. Quoi que, si ce n’est pas Nikita qui me tue comme une ninja, ça sera peut-être la fumée de ces cigarettes beaucoup trop fortes. Je pars dans une quinte de toux atroce. Quasi-sûr de finir par faire un décollement pulmonaire. Vous savez ce que c’est ? non, vous n’avez pas envie de savoir ce que c’est. Vous savez que mon résident aux urgences, il a déjà vu un type tousser ses poumons, littéralement. SI, c’est possible, parole de médecin. Trop fortes pour toi peut-être ? Elle a décidément toujours le mot pour rire celle-ci ! Je fronce les sourcils et calme ma toux avant de la toiser longuement. C’est ça, fiches-toi de moi ! je me plains, encore et toujours. Mais son petit air amusé me fait en réalité plaisir. Je crois que c’est la première fois que je la vois sourire. Bah elle est vachement mieux comme ça. Je coince prudemment la clope au coin de mes lèvres et je commence à jouer un air connu, reprenant peu à peu mes habitudes de dix ans de cours du soir. Ca revient aussi vite que le vélo. Et Dieu sait depuis combien de temps je ne suis pas monté sur un vélo. Elle m’écoute avec attention, presque religieusement. Et c’est là que me vient l’idée du siècle. Le parfait marchandage, en tout cas, je le sens. Dans ses prunelles pleine d’admiration devant mes accords un peu hasardeux d’ Imagine de Lennon. La première musique j’ai apprise, et jouée devant mes parents, ma mère chantant de sa voix claire et rieuse les paroles mythiques. C’était le dernier Thanksgiving avant leur divorce, on a fêté noël qu’avec notre père pour la première fois cette année-là. Je secoue légèrement la tête pour me ramener à l’instant présent. Not-Alex fait ça mieux que moi en me donnant enfin quelques réponses Chez mon... patron. Et t'as pas besoin d'en savoir plus. J’esquisse un sourire et tire une autre latte qui reçoit un accueil un peu plus chaleureux de la part de mes poumons, j’étouffe juste un petit toussotement discret. Autant dire qu’elle je ne sais pas grand chose de plus. J’hésite à insister, parce que cette micro-révélation créent de nouvelles questions dans ma tête, elles bondissent dans tous les sens et menacent de s’échapper par mes lèvres si je ne trouve pas autre chose à balancer. Les yeux alors rivés sur les touches poussiéreuses du piano, je lâche enfin : Au moins ton prénom… Allez, j’vais pas t’appeler not-Alex toute la soirée. Mais je sens déjà la barrière qui se ferme dans ses pupilles, comme si elle regrettait déjà un moment d’égarement. Pour mettre fin à ses angoisses je lève la main dans un signe de paix, tire une longue latte que j’accuse sans chichi, et pose la cigarette dans un cendrier improvisé -une vieille assiette contenant une vieille part de pizza pourrie. Et j’enchaîne sur les principes de base au piano. J’ai une mémoire un peu trop perfectionnée quand il s’agit de savoir avalé bêtement. Je n’ai jamais marché qu’au “par coeur”, depuis toujours. Réciter ses leçons etc. J’ai en plus de ça une sorte d’obsession de réussite, qui me file des crises d’angoisse si je ne suis pas sûr de tout connaître sur le bout des doigts. Imaginez un peu le rêve que c’était pour mes parents, vu le fiasco scolaire que mes aînés avaient tracé avant moi. Alors je débite les fondamentaux du solvège, revois avec elle les gammes. J’ai l’impression de parler en chinois. Non, elle risquerait de comprendre. Merde, faut que j’arrête les réflexions intérieures super racistes. Bref, on n’est pas du tout branchés sur la même fréquence tous les deux pendant ce petit cours de rattrapage. Finalement, mieux faut parler le langage universel de la musique, je joue les premières notes de Lennon d’une main, de l’autre l’attrape la sienne et la pose sur mes doigts pour qu’elle suive les mouvements, qu’elle les sente. Ca a l’air vachement plus concret d’un coup. Et elle tourne subitement la tête vers moi pour m’aspirer l’attention. Si mes doigts continuent machinalement de jouer, tout mon esprit s’est déconnecté, elle a tendu quelques choses dans les ondes de complètement perturbant. Ca et la rechute d’ecsta. Je ne la vois même pas plonger sur moi, y a pas eu un éclair d’hésitation. La seconde d’avant elle me regardant, celle d’après ses lèvres avaient capturé les miennes sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Ma main vacante s’écrase par mégarde sur les notes les plus grandes, elles retentissent dans la pièce et coupent court à ce baiser pudique, novice, amateur et terriblement envoûtant aussi. Je suis complètement déboussolé pendant trois secondes, le temps que mon corps ne retrouve une température acceptable. Wahou. que je lâche, complètement soufflé. J’ai viré au rouge tomate, je le sens, mes joues sont en feu. Je monte une main jusqu’à mes cheveux et me gratte nerveusement la tête avant d’arrêter subitement. Manquerait plus qu’elle pense que j’ai des poux. Oh mon Dieu, j’espère que j’en ai pas eu. J’ai traîné en pédiatrie cette semaine. Oh, tu me diras, ce ne sont que des cancéreux là-bas, des cheveux, ils en ont plus. Pas de cheveux, pas de poux. Je cligne plusieurs fois des yeux et secoue vivement la tête pour me faire redescendre un peu. Et je ne parle pas seulement de l’ecsta. Euh, c’était un… un do majeur. Je pointe la touche grave que j’ai accidentellement joué pendant qu’elle était quasiment à deux doigts de peut-être mettre la langue. Stupide. Stupide. Stupide remarque. Et pour camoufler ma honte, je n’ai plus qu’une seule solution, je me penche à mon tour vers elle et vient emprisonner sa tête entre mes mains avant d’attraper ses lèvres des miennes. Le baiser se fait moins timide, moins novice, moins “je-me-suis-pris-un-coup-de-massue-sur-la-tête”. Y a dix minutes j’étais persuadé de faire la une de la rubrique faits divers au prochain 20 h, et maintenant, j’ai développé le syndrome de Stockholm. Je recule la tête une seconde et cligne plusieurs fois des yeux pour la regarder. Ca n’est absolument pas naturel. On dirait presque que c’est une genre d’expérience, comme les tarés du labo à l’hôpital, ce qui les excite, ce n’est pas du bon porno, ce sont des cellules qui réagissent à un colorant. Ca me trouble légèrement et je mords la lèvre inférieure. J’en veux beaucoup à mes parents de m’avoir donné un minimum d’éducation à ce moment-là. Tu sais… on pourrait… on pourrait peut-être se voir un de ces quatre, tu vois… ailleurs qu’à une fête que tu détestes. Enfin… Enfin j’dis ça comme ça, tu pourras peut-être, à l’occasion, me dire ton prénom. Mon père m’a toujours dit de ne jamais coucher avec une fille dont je ne connais pas le prénom. Vraiment. Ca me perturbe. J’esquisse un sourire, la porte s’ouvre brutalement. T’ES LA ENFIN ! Artiiiiie, ramène toi, on commence le Docteur Maboule grandeur natuuure. J’ai sursauté quand la porte s’est ouverte et j’ai tourné la tête vers celle-ci. J’ai reconnu Jacob 3e année. Mes yeux se sont mis à briller à l’entente du Docteur Maboule. BEST GAME EVER. Je me lève d’un bond et attrape not-Alex par la main. IL FAUT QUE TU VOIS CA ! Et je l’ai tiré vers la sortie. |
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| Sujet: Re: smells like teen spirit (artim) | |
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