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 afro-disiaque. (nomy)

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MessageSujet: afro-disiaque. (nomy)   afro-disiaque. (nomy) EmptyVen 9 Mar - 23:18


Oh, ouais. Ouais, ouais.
Y a ce gars qui me parle, il me raconte des trucs (je sais pas lesquels, j'écoute pas) mais je n'écoute pas. Je suis concentré sur autre chose. Y a une des machines que je convoite depuis le début de la soirée qui va bientôt se libérer. Je le sais parce que je vois l'écran du mec et il va perdre. Bientôt. Genre... 3 ... 2 ... 1 .... Merde, toujours pas. Je pince les lèvres. Je recommence à compter, ça va bien finir par marcher. — Et c'est comme ça que je me suis retrouvé ici ce soir, à jouer contre toi.Hmm, ouais ouais. Je réponds machinalement, concentré sur mon décompte. — Ça va.. ?Ah ouais ? J'ai des phrases comme ça, qui sortent toutes seules, comme pré-enregistrées. C'est mon père qui m'a appris ça. Visiblement il fait ça quand ma mère lui parle de ses soirées entre filles. Je le comprends, c'est pas très intéressant (ça manque de nichons et de batailles de polochons). J'arrête mon décompte. Finalement c'est peut-être mieux, vu la gueule des copines de ma mère, je n'ai pas très envie de les imaginer en sous-vêtements sur un lit à se donner des coups d'oreillers (trop tard, je visualise). L'angoisse. — Tu m'écoutes pas du tout en fait ? Je reprends, 3... 2 ... 1... Toujours pas ? Putain ! Ça devient chiant. Je veux jouer. C'est mon tour. Casse-toi. Je pose mes doigts sur mes tempes et les malaxe doucement, les yeux plissés en direction du garçon qui n'a toujours pas perdu. Peut-être que je peux lui envoyer des ondes négatives pour qu'il perde. — Un jour, j'ai branlé mon chien.Ah ouais, cool. J'écoute toujours pas, mais il ne s'en rend pas compte. J'suis ultra fort à ce jeu-là. — En fait j'suis un extraterrestre et j'enlève des humains pour les disséquer.C'est super ça. Le con, il voit rien. Attend. Il vient pas de parler d'extraterrestre ? Je tique, plisse le front et cesse ma (vaine) tentative pour perturber le gros lard qui refuse de céder sa place. Je tourne la tête vers le garçon qui me parle et l'interroge du regard, l'air hagard. — Hein ? Il se marre et lève les yeux au ciel avant de se tirer sans ajouter un mot. J'écarte les bras et le regarde s'éloigner. — Mec ? Reviens ! Meeeec. Pas cool mec ! Je laisse retomber mes bras le long de mon  corps en secouant la tête de gauche à droite, comme si j'en avais réellement quelque chose à faire (alors que, je crois pas). A quel moment ça a merdé ?

Une ombre qui passe à côté de moi, il me bouscule un peu, on se regarde, je souris, il s'excuse. — Pas d'sou... Illumination. C'est le gros lard qui occupait la place que je veux depuis le début de la soirée. Les ondes négatives, ça marche bordel. Je serre les poings et les brandis en l'air en signe de victoire, il me dévisage, perplexe et s'en va sans insister. Moi je hurle de joie (intérieurement. comme une adolescente). Je me retourne en sautillant et.... — NOOOON. Déception. Quelqu'un d'autre a déjà pris sa place. Je reste les bras au-dessus de la tête encore quelques secondes avant de les laisser retomber, je m'écroule avec (chute tragique, je pourrais être acteur) et me laisse rouler au sol, allongé sur le dos, les bras écartés, regard dépité. Je soupire bruyamment (je crois que je gère pas très bien la déception). Après un autre soupire (8 pour être exact) je finis par me relever, je vais pas me laisser faire. Direction le bar pour reprendre une bonne dose de courage (beaucoup de bière quoi). D'ailleurs, ils sont où les autres ? J'étais venu avec Johnny et Gillian. Je regarde autour de moi, je pivote sur moi-même trois fois (ça tourne), personne à l'horizon. Je devrais les chercher. Je m'élance. (j'ai pas envie). Je m'arrête. Repars dans l'autre sens, direction le bar. (faut que je les retrouve). Nouveau changement de direction, je le fais trois fois de suite. Ça me gonfle. Je vais au bar.

Je prends une bière, sourire aux lèvres (récompense bien méritée), je paye et je repars. Je passe devant une fille, teint bronzé et cheveux bouclés. Elle me regarde, je passe vite, la capte à peine, mais je souris toujours. Trois pas plus loin, ça monte jusqu'au cerveau. Elle est ca-non. Je me coupe dans mon élan et fais marche arrière, reculant pour revenir à son niveau, réapparaissant dans son champ de vision. — Saluuuuuut. Je sais pas pourquoi j'insiste autant sur le 'u'. Je viens m'accouder au comptoir, me glissant tout près d'elle, sans même chercher à savoir si elle est avec quelqu'un ou non. — Tes ch'veux sont supers, j'suis ultra jaloux. C'est bizarre. — Non pas que j'les voudrais sur moi. Quoi que. — Quoi que. Merde, arrête de penser tout haut. — J'peux les essayer ? Ça y est, ça dérape déjà. J'ai battu mon record (moins de 8 secondes pour instaurer un malaise). Pourtant, je ne m'arrête pas là. Je les attrape et les soulève pour venir me glisser dessous. Je crois que je panique un peu. — Selfie ? Que je propose en sortant mon téléphone (j'en ai jamais assez faut croire). J'espère juste qu'elle ne sait pas se battre. Ou qu'elle n'a pas de flingue. Ou rien de coupant avec lequel elle pourrait me blesser (genre une pince à épiler, ou un coupe ongles). Je me suis même pas présenté. Et voilà, j'ai grillé une étape, ça ne va pas marcher, elle va me jeter (ouais si elle me rejette, ce sera seulement pour ça).
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Jade Holmes

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MessageSujet: Re: afro-disiaque. (nomy)   afro-disiaque. (nomy) EmptyDim 18 Mar - 18:11


Ne tombe pas amoureuse. Tombe d’un pont, ça fait moins mal. Elle ne sait plus qui lui avait dit ça, peut-être seulement un chuchotement dans les méandres de son encéphale. Il se tourne vers elle, du moins c’est ce qu’elle pense alors que son regard la transperce simplement pour observer la salle derrière elle, mais ça lui suffit à croire qu’il n’a d’yeux que pour elle. Le myocarde qui s’affole s’effiloche, et les pensées qui se bousculent sans aucun sens. Elle rigole, Noa, parce que son cœur fait des vagues froides alors que son corps bouillonne. Il est gluant, le mollusque qui s’accapare toute son attention. Elle a l’impression qu’il déborde de sa poitrine, qu’il va s’envoler s’écraser contre le plafond tellement les battements sont forts. Il peut aussi se disloquer sur le plancher parce que les personnes comme elle n’ont pas d’ailes, pas d’ailes pour s’envoler seulement pour s’échouer. Pas de plume que du bitume, mais elle n’y croit pas ; elle veut de grandes envolées pas de pêchés. Noa s’envolera, c’est ce que la lumière dit, celle qui palpite dans ses veines dans ses nuits. Alors elle s’esclaffe elle quémande l’attention, elle a besoin que les regards se posent sur elle pour briller. Besoin que son regard à lui, s’accroche au sien pour lui donner tout ce qu’elle a – du plus moisi dans sa matière grise maladive.
Ne tombe pas amoureuse. Arrache-toi le cœur, ça fait trop mal. Elle veut des paillettes sur sa peau des paillettes dans son verre, elle veut qu’il prenne sa main qu’il la fasse tournoyer sous les lumières clignotantes. Noa ne le sent pas, qu’elle n’a pas la même dynamique que le reste de la populace. Pupilles dilatées pourtant pas elle n’a pas pris de grands risques ce soir, loin de sa cour de grande. Seulement du stimulant, rien d’affriolant. Pilule-fête coupée à la potion magique, de la dérive à l’extase. Extase extasy exaltation, dansons dansons je t’en supplie. Le sourire qui s’écorche sur le comptoir sous le néon cassé, il a des couleurs du ciel crépusculaire, des couleurs qui dégoulinent qui viennent s’enliser dans la flaque de son cœur en train de fondre. Noa se penche, essaie de lui attraper le bras, mais elle ne fait que se percuter aux verres des autres et les renverse sous les regards désapprobateurs d’un peu tout le monde. Elle éclate de rire à nouveau, fait une révérence bafouille s’excuse et promet qu’elle va leur en payer des nouveaux. Pas de tension dans son monde merveille, pas de promesses en vain sous son soleil jamaïcain. Elle a déjà oublié la raison de sa présence ici ce soir ; oublié que personne ne répond à ses messages, que personne ne vient la voir. Qu’elle a encore rempli des pages et des pages de son dernier carnet, qu’elle s’est perdue dans les lignes à défaut de se perdre dans son lyrisme. Et puis, oublié que pour retrouver une once d’inspiration sur un coup de tête de son génie musical incompris, elle a pris la poudre d’escampette pour la zone commerciale. Diluer ses veines entre les machines d’arcade, se moquer des joueurs aux prunelles distillées dans les écrans. Clamer qu’elle peut faire mieux qu’eux, battre un groupe d’amis dans une courses multi-joueurs mais se faire ridiculiser l’instant suivant par un jeune adolescent boutonneux à un autre jeu. Lumières dansantes peau vibrante, elle veut du bleu, Noa. Bleu dans toutes ses teintes, bleu comme son âme insatiable, bleu sur son épiderme pour camoufler ses névroses internes. Mais ce n’est jamais cette couleur qui reste, il y a trop de nuances dans son errance. Jusqu’à ce qu’elle trouve une nouvelle ancre, que son parcours se termine au bar et que son souffle se fasse la malle devant le barman. Ce même barman qui hausse les yeux au ciel, qui a pourtant les dents éclatantes. Il lui demande de faire attention, de se calmer parce qu’elle est trop agitée qu’elle va faire fuir toute sa clientèle, mais elle n’écoute pas n’entend pas. Noa ne voit que le roulement de ses muscles sous son tee-shirt, le bruissement de ses cheveux décolorés par le soleil et le sel pour avoir passé trop de temps sur sa planche de surf.  
Ne tombe pas amoureuse. Signe un pacte avec le Diable, t’as besoin de ce mal. Il n’a pas d’attention pour elle, pas de minute à lui accorder plus que pour prendre sa commande, la traiter comme une incapable. Les personnes à côté d’elle lui pressent l’épaule, elle a promis de leur payer un nouveau verre, qu’est-ce qu’elle fait, pourquoi elle traîne ? Sauf que Noa s’est détournée de celui qui ne voulait pas d’elle, et que ses prunelles noisettes se sont déjà accrochées à quelqu’un d’autre. Il vient de se prendre une bière, et le sourire sur ses lèvres projette en elle mille facette d’un monde qu’elle voudrait découvrir avec lui. Pourtant, il passe devant elle sans réellement la voir, et son myocarde manque un battement en même temps que le néon en panne au-dessus de sa tête manque un grésillement et passe du rouge au violet en oubliant le bleu. Le bleu qu’elle voulait sur sa peau, le bleu qu’elle voulait pour respirer danser vivre. Elle pivote bêtement sur elle-même en le suivant du regard jusqu’à revenir à sa position initiale, soupir d’âme écorchée au bord des lippes. « Saluuuuuut. » Il appuie sur la dernière syllabe et la voyelle vient se percuter dans sa tête, fracassant ses pensées de tout côté telles des quilles dans un bowling. Noa cligne des yeux, instant d’égarement comme s’il avait provoqué un bug dans sa matrice mais quand elle lui répond, elle s’égare fait pareil insiste un peu trop et son « Olààààà » ressort comme une traduction linéaire de son saluuuuuut en portugais. Elle fronce un peu les sourcils, consciente qu’elle s’est loupée dans sa réponse, mais déjà son cœur repart à la dérive. Alors s’esclaffe dans la chaleur de son rire des îles, d’une esquisse si grande qu’elle a l’impression qu’elle est trop large pour son visage. C’est peut-être seulement dans sa tête, est-ce que lui il voudrait bien danser avec elle ? Elle voudrait s’accaparer l’océan de son regard, de ce bleu qu’elle a voulu toute la soirée. « Tes ch'veux sont supers, j'suis ultra jaloux. » Hein ? « Non pas que j'les voudrais sur moi. Quoi que. J'peux les essayer ? » « Ben non tu peux pas, ça se fait pas ? » Mais il ne l’écoute pas, et elle a encore envie de rire. Il vient se glisser sous ses cheveux comme s’il s’agissait d’une perruque et il y a sa peau contre la sienne et ses pensées qui s’égarent et son cœur qui s’affole. Peut-être que lui veut bien d’elle, peut-être qu’il la trouve assez belle pour lui permettre de s’accrocher à lui comme une sangsue – que s’il est là de toute façon c’est bien pour ça, non ? parce qu’elle, elle flanche déjà. « Qu’est-ce que tu fais ? Non mais – eh attends ! C’est pas un jouet ! » Elle ramène sa tignasse contre elle tout en gloussant entre ses mèches bouclées. Décidément, elle a un peu trop le rire facile ce soir ; on dirait que ça agace le barman qui hausse une nouvelle fois les yeux au ciel. De toute façon, il n’est qu’un cliché ambulant, elle n’en veut pas plus. Il l’agace, maintenant. Il ne lui a toujours pas servi sa boisson, alors qu’elle avait promis d’offrir les verres perdus. « Je veux un cocktail mais il veut pas me servir à boire » Elle montre du doigt le type du bar, et lâche un soupir de profonde consternation. Elle veut des couleurs sur sa peau des couleurs dans ses veines, des couleurs jusque dans son verre. « Je sais pas pourquoi, je lui ai rien fait » Peut-être qu’avoir essayé de l’attraper par-dessus le comptoir et d’avoir renversé la moitié des boissons y étaient pour quelque chose. Peut-être que son euphorie et son agitation, également. Mais Noa ne veut pas savoir, elle sort ses billets comme une pochette surprise et les lance à moitié sur les inconnus qui attendaient sa commande, et à moitié sur le barman. Ça l’amuse, elle s’en fiche, elle n’en a pas besoin, ils en ont besoin. Elle s’accroche soudainement au bras de celui qui a daigné porter son attention sur elle, il a de beaux yeux des yeux qu’elle voudrait rien que pour elle – et la peau moite, chaude, ou alors c’est elle qui a beaucoup trop chaud. « Tu peux le convaincre steuplé ? » Elle fait une moue du visage, veut le convaincre veut qu’il cède à ses caprices, veut qu’il s’occupe d’elle qu’il fasse attention à elle. Elle le secoue légèrement – peut-être trop fort, en fait, elle ne s’en rend pas bien compte, il y a le bleu qui la captive le bleu qui l’oublie –  avant de se pencher pour attraper son portable. « Après on fait un selfie, promis ! »
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MessageSujet: Re: afro-disiaque. (nomy)   afro-disiaque. (nomy) EmptyMer 11 Avr - 20:27


   — Olààààà. Elle se marre et son sourire trouve compagnie auprès du mien, alors que son entrain innocent me charme instantanément. Sa bonne humeur communicative provoque chez moi des envies d'hilarité sans le moindre fondement. Euphorie incontrôlée qui perturbe mes connexions et voilà que je m'élance déjà dans un grand n'importe quoi. Les mots qui fusent trop vite, je les découvre en même temps qu'elle. Et comme si quelqu'un d'autre me pilotait, je m'aventure déjà sous sa tignasse, ignorant sa protestation. C'est doux. Sa peau brûlante qui rencontre la mienne, comme si elle revenait d'une après-midi sur le sable doré de son île. Enfin, c'est peut-être pas une île là d'où elle vient. D'ailleurs, elle vient peut-être de Savannah, j'en sais rien. Mais elle doit pas être originaire du coin. Ou alors elle a passé trop de temps à la plage. Je m'embrouille putain. Concentre toi. Focus Tommy, focus. Mon intrusion la fait glousser et je me dis que j'ai peut-être (enfin) trouvé une fille sympa pour déconner le restant de la soirée. Déconner et plus si affinité. — Qu’est-ce que tu fais ? Non mais – eh attends ! C’est pas un jouet ! Elle se décale et ramène ses cheveux vers elle, tandis que j'appuie sur le bouton pour prendre une photo. — Oh non ! Que je minaude en retournant l'appareil pour voir ce que j'ai réussi à prendre. On ne voit malheureusement pas grand chose, ma tête en mouvement et une espèce de tâche informe sur le bord (c'est elle la tâche. enfin, sur la photo). Je fais la moue et lui lance un regard de chien battu, les lèvres tirées vers le bas, espérant l'amadouer comme ça. — Je veux un cocktail mais il veut pas me servir à boire. Je fronce les sourcils et suis la direction qu'elle m'indique pour tomber nez à nez avec le barman. Je range mon téléphone, oubliant déjà l'épisode gênant que je viens de nous faire vivre. Je pose mes mains sur ma taille, mon regard qui va et vient entre elle et le grand bonhomme. — Il veut pas ? Beh, pourquoi ça ? Généralement, les jolies filles ont plutôt la côte auprès des barman et passent toujours avant tout les autres (sous-entendu les gars quoi). Je la détaille un peu plus intensément, me disant que peut-être j'ai la berlue, que je l'ai cru jolie alors qu'elle ressemble à... Ben à rien, ou quelque chose comme ça. Je plisse les yeux, la scrute, la sonde, n'omet aucun détail de son visage. Non, rien à signaler chef. Elle est vraiment jolie. Vraiment, vraiment jolie d'ailleurs. — Je sais pas pourquoi, je lui ai rien fait. Hmm. Je viens me frotter le menton d'un air songeur. Si Johnny était là, on aurait pu faire un remake de Sherlock Holmes et Watson pour résoudre cette affaire. Mais je suis tout seul. Il est où d'ailleurs ? Je pivote, oublie la beauté exotique un instant et passe la pièce en revue. Je m'arrête sur chaque tête. Pas Johnny. Pas Johnny. Pas Jonny. Contact au niveau de mon bras, je sursaute presque et mon regard tombe à nouveau sur elle. Je retrouve mon sourire. Hey toi. J'oublie Johnny. Autour de nous, ça s'agite un peu et je tourne la tête, découvre des billets qui trainent sur le comptoir et de nombreux regards désapprobateurs dans notre direction. Non, rectification. Dans sa direction. J'ai un peu de mal à assimiler toutes les infos et à faire le lien. J'ouvre la bouche pour dire quelque chose. Je ne sais plus ce que je veux dire. Elle me devance. — Tu peux le convaincre steuplé ? Je me redresse aussitôt, bombant le torse. Sauver une demoiselle en détresse en manque d'alcool ? C'est une mission pour Toto la Squale, assurément. Encore une fois, pas le temps de répondre qu'elle se met déjà à me secouer comme un prunier. La vache, plus de forces qu'il n'y paraît la donzelle. Je me marre et me raccroche au comptoir pendant qu'elle enchaine. — Après on fait un selfie, promis ! Elle cesse enfin de s'agiter et je libère mon bras de son emprise. Je pose mes deux mains sur ses épaules et me penche vers elle, mon visage proche du sien pour créer plus d'intimité avant de répondre sérieusement. — Je n'laisse jamais tomber une fille dans l'besoin, parole de scout. Je marque une pause. J'ajoute. — Le côté coincé en moins, évidemment. Je hoche la tête, comme si c'était l'évidence absolue. Non mais juste, je ne voudrais pas qu'il y ait de malentendu. Ou qu'elle m'imagine en petit short et foulard autour du cou. Mon sex-appeal en prendrait quand même un sacré coup. Lueur malicieuse qui se glisse au fond de mes yeux, idée lumineuse. Mon regard qui dévie dans le vide tandis que je me mords frénétiquement les lèvres. Ça carbure dans ma tête. Je me penche à son oreille. — Va m'attendre à la sortie. Je me recule et hausse les sourcils, petit sourire en coin. Mais elle a l'air méfiante. Mon sourire qui se dissipe une seconde sans comprendre. Je lui fais signe d'y aller, insistant. — Allez, va, j'arrive ! Je trépigne, sautille sur place, impatient, ne voulant pas attendre une seconde de plus. Elle finit par obtempérer et s'éloigne, je lui lance un petit clin d’œil complice, la bouche grande ouverte, comme si je riais en silence. Une fois qu'elle a disparue de mon champ de vision je me retourne vers le comptoir. Merde, ma bière. Je hausse les épaules, la bois d'une traite et repose le gobelet tout en faisant signe au barman. Il revient me voir, jetant un coup d'oeil autour de moi, comme pour s'assurer que l'inconnue n'est plus là. Je ne cherche pas à savoir pourquoi (je m'en fous en fait). — Tu me mets 2 cocktails ? De ton choix, j'te fais confiance. Je lui offre à lui aussi un clin d’œil tandis que ma langue vient claquer mon palais. Il se marre distraitement avant de m'improviser deux boissons. A peine les a-t-il posées sur le comptoir que je les attrape comme un sauvage et fais demi-tour, détalant à toute allure. Je l'entends qui hurle derrière moi, peut-être même qu'il me suit, j'en sais rien, pas le temps de me retourner. Dans ma tête je joue la musique d'Indiana Jones pour me donner des ailes et fendre la foule. Tin-tin-tin-tiiiin, tin-tin-tiiiin. Le hic, c'est que j'en fous partout. Sur le sol, sur mes mains, sur mon jean. Mais je ne m'arrête pas, complètement hilare. Quand j'approche de la sortie, je la repère rapidement. Et je hurle en fonçant droit sur elle. — Coooooooooooours ! Je lui passe devant et me retrouve dehors, continuant de détaler comme un lapin pourchassé par un renard. Je me retourne quand même pour voir si elle suit le mouvement ou pas et constate avec plaisir qu'elle est sur mes pas. Contrairement au barman qui ne semble pas vouloir apparaitre à l"horizon. Tant mieux. Je m'arrête plus loin, à l'abri des regards et surtout : à bout de souffle. Poulet + cigarette, très mauvais mélange pour assurer dans une course poursuite. Je lui tends un verre au hasard, ne sachant de toute façon absolument pas ce qu'il y a dedans. Penché en avant, une main sur ma cuisse, je souffle et tousse un peu, les poumons en feu. Je me redresse finalement, respirant bruyamment. Je regarde nos verres, il ne reste plus grand chose dedans. J'éclate de rire. — Bon, c'est pas avec ça que tu finiras bourrée mais crois-moi, ça valait le coup quand même. Au moins, on est sûrs que c'est bien mélangé comme ça. Je hausse les épaules tout en cherchant du soutien dans son regard. Je prends le temps de m'observer, mon jean est plutôt bien trempé. Et du cocktail ruissèle le long de mes mains. Faut pas gâcher. Je me mets à lécher ma main droite pour en récupérer au maximum. Puis, dans un élan de générosité, je tends ma main gauche vers elle. — T'en veux ? Sourire bêta au coin des lèvres. Je ne sais pas comment j'en suis arrivé à proposer à une fille de me lécher la main, mais très honnêtement... Elle commence à bien me plaire cette soirée.  
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Jade Holmes

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MessageSujet: Re: afro-disiaque. (nomy)   afro-disiaque. (nomy) EmptySam 21 Avr - 22:19


À peine le lâche-t-elle que son visage se retrouve dangereusement du sien, sans qu’elle ne s’en rende compte. Le temps de battre des cils, et il est là. Elle se perd dans l’océan de son regard, ce bleu qui l’intrigue ce bleu qui l’enivre, elle est bien partie pour faire une fixette sur cette couleur pour le reste de la soirée. Il a les deux mains posées sur ses épaules, alors elle retient son souffle. S’il s’approche plus, elle serait obligée de loucher pour le regarder dans les yeux. « Je n'laisse jamais tomber une fille dans l'besoin, parole de scout. » Un sourire éclaire instantanément son visage – enfin, l’esquisse initiale s’élargit d’autant plus. Elle n’entend pas la remarque qu’il ajoute, en fait elle s’en fiche. Elle ne saisit pas trop la référence, elle n’a jamais été familiarisée au concept des scouts, c’est à peine si elle voit de quoi il est question. Elle vient d’un autre monde, presque littéralement, et l’image ne prend pas vraiment. En revanche, elle a bien compris le message, assez explicite, et la perspective d’obtenir enfin son verre d’alcool la réjouit plus que de raison. Peut-être parce que c’est lui, qui va le faire pour elle. Il est en train de se mordiller les lèvres et elle a le regard qui décroche, qui se perd vers sa bouche et qui remonte presque aussitôt au niveau de ses yeux dès qu’il reprend la parole. « Va m'attendre à la sortie. » Elle fronce les sourcils, ne s’attendant clairement pas à cette tournure de phrase. Ni à cette tournure de la situation, d’ailleurs. Elle se demande l’espace d’une infime seconde si elle a bien entendu, si ce n’est pas son encéphale qui lui murmure n’importe quoi, mais quand elle perçoit la détermination au fond de ses prunelles céruléennes alors elle ne doute plus. Ça ne l’empêche pas de toujours rien comprendre à ce qu’il se tramait, mais l’enjouement qu’il lui témoigne est contagieux. C’est l’adrénaline qui se pointe dans ses veines alors qu’elle ressent l’impatience de l’autre, pour une raison obscure qu’elle est certaine de découvrir bien assez vite. « Allez, va, j'arrive ! » Elle lève les deux mains devant elle, en signe de capitulation, ce même sourire braqué sur les lèvres. « D’accord ! » Elle descend de son perchoir, une pointe de déception quand ses pieds retrouvent la terre – alors qu’elle voudrait trouver des merveilles en planant. Mais ce coin de comptoir n’a plus rien à lui offrir, et elle ne supporte plus le grésillement cabossé du néon au-dessus de sa place. Elle s’éloigne de quelques pas, il lui fait un clin d’œil encourageant lorsqu’elle se retourne et elle lui répond par un signe de la main, OK que forment ses doigts. Et elle déguerpit bien rapidement vers la sortie, d’ailleurs les néons de ce mur ont d’autres couleurs que le reste de la salle – et ça lui plait bien. Du vert, du jaune, pour peu et elle ressent le sable chaud sous ses pieds et l’odeur du rhum ambré, ce sont les couleurs de la vraie maison et elles ont toute leur importance.

Noa est attentive à la silhouette du blond et elle n’a pas besoin d’attendre longtemps, c’est d’abord l’agitation et quelques cris qui le précèdent, mais il est bien là. Et il arrive beaucoup trop vite. Elle n’a pas vraiment le temps d’analyser la situation, autant dire qu’il accapare tout son champ de vision. Il tient deux verres dont le contenu se déverse de part et d’autre au rythme de ses foulées, et il est complètement hilare. « Coooooooooooours ! » Elle ne cherche pas à comprendre, amusée de la scène qui vient de se passer, et elle lui emboîte le pas sans demander son reste – sans chercher à savoir pourquoi ils prennent la fuite. Son rire explose une fois que ses poumons rencontrent l’air frais, dans l’ivresse de cette course-poursuite d’infortune. La soirée prenait un virage à angle droit, et ça commençait à beaucoup trop lui plaire. Il commençait à beaucoup trop lui plaire, alors qu’à courir sans regarder où elle va, elle manque de le percuter de plein fouet tandis qu’il s’est arrêté. Elle s’arrête à temps, esquive un pas sur le côté pour éviter de lui rentrer dedans, et elle rigole à en perdre haleine. Il est essoufflé lui aussi, mais visiblement pas pour les mêmes raisons. Ce n’est pas grave, c’est qu’un détail – il y a l’océan de son regard qui s’est reposé sur elle, et c’est tout ce qu’il compte. Elle prend l’un des verres qu’il tend et ses prunelles alternent entre la boisson et le blond qui essaie de retrouver son souffle. « Ça va aller ? » Elle a l’air moqueuse, mais il y a bien un pli soucieux qui se forme sur son front. Ce n’est pas le moment de claquer, alors qu’elle commence enfin à bien s’amuser. Elle s’écarte légèrement lorsqu’il se redresse, peut-être qu’il a besoin de plus d’espace pour respirer. Pâle inquiétude aussitôt balayé par un nouvel éclat de rire, presque aussitôt rejoint par le sien. Sa joie est communicative, et autant l’admettre, apaisante. « Bon, c'est pas avec ça que tu finiras bourrée mais crois-moi, ça valait le coup quand même. Au moins, on est sûrs que c'est bien mélangé comme ça. » Une lueur amusée au fond du regard, elle a toujours l’esquisse solaire sur les lèvres. « C’est super, t’inquiète pas » Ravie de l’alcool entre ses mains, ravie des yeux bleus dans les siens, ravie que ce garçon lui donne autant d’attention. Ça la démange dans son encéphale névrosé, elle déraille encore parce qu’on lui a octroyé un beau sourire et quelques minutes de divertissement. Il y a comme une ombre dans ce tableau, comme un nuage venu foutre en l’air l’éclaircie. Quelque part au fond d’elle, il y a des doutes qui viennent l’assaillir, de mauvaises pensées qui viennent l’accabler. Maintenant qu’elle a eu son verre, il va la laisser là. Il va l’abandonner sur ce bout de bitume, comme tous les autres. Comme tout le monde. Mais ce n’est pas amusant de boire seule, il n’y a plus d’intérêt à être venue là, lieu qu’elle a déjà oublié derrière elle la salle d’arcade et les néons multicolores et le barman qui ne voulait pas d’elle et - « T'en veux ? » « Que? » Elle ne percute pas tout de suite, sa conscience s’est enlisée elle a perdu pieds. Elle baisse son regard, regarde la main qu’il lui tend sans comprendre – avant de relever les yeux et d’observer son autre main portée à ses doigts. Il y a une fausse mine dégoutée qui se peint dans ses traits exotiques, puis elle fronce les sourcils, et enfin elle se met à rire doucement. « Euh non, ça ira. Ça t’en fait plus pour toi. » Noa porte le verre à ses lèvres mais le geste reste suspendu au bord, sans que le liquide n’atteigne sa bouche. Elle se perd quelques secondes dans ses réflexions, rabaisse sa main et une nouvelle lumière éclaire son visage. « Attends j’ai quelque chose pour aller avec, ça va être encore mieux ! » Elle lui rend son verre pour pouvoir avoir la main libre et se met à chercher dans ses poches jusqu’à ce qu’elle trouve son précieux. Un petit sachet transparent glisse entre ses doigts et elle en sort deux cachets, avant de le remettre à sa place. Elle aurait dû y penser avant, dès que l’autre abruti a refusé de lui servir à boire. C’est d’une évidence maintenant que c’est entre ses mains, elle a l’impression que ça l’éclaire que ça la réchauffe, et elle pourrait presque sentir ses veines s’agiter s’émerveiller s’impatienter. Extase extasy exaltation, dansons dansons je t’en supplie. Elle réalise soudainement qu’elle en a déjà pris une au début de la soirée, mais elle connait aussi les capacités de son corps. Débris ambulant habitué à bien pire, cœur de cocaïnomane en perdition, pourrie jusqu’à la moelle la belle jamaïcaine. « Tiens » Elle reprend son verre et en même temps dépose l’une des pilules dans la paume de sa main. Aucune hésitation dans ses gestes – au contraire, il y aurait même de l’impatience à s’y méprendre. Noa n’a pas d’âme en ce qui concerne d’entraîner les autres dans sa chute, mais pourquoi en aurait-elle quand elle pense qu’il n’y a que de cette façon qu’elle peut prendre son envol ? Que de cette façon, quelque part, de récupérer le contrôle de son corps – parce que c’est toujours mieux de se sentir à la dérive en raison de la drogue, que perdue à cause de sa maladie. L’un dans l’autre, elle est paumée, mais dans le premier cas elle est encore libre de ses décisions, aussi altérées soient-elles. Alors Noa montre l’exemple, elle ne le force en rien, il est libre de suivre le mouvement ou non, c’est son choix. Elle ne dirait pas qu’elle n’a jamais forcé personne, ce n’est pas vrai, mais les circonstances sont différentes. La dépendance se fait ressentir mais pas avec frénésie, il s’agit juste de l’entretenir. Dans un sourire encourageant, elle dépose le cachet sur sa langue et prend une gorgée d’alcool pour le faire descendre. Les papilles aussitôt assaillies par la boisson, alors que jusque-là elle ne savait toujours pas de quoi était constitué son verre. Agréablement surprise par le goût, elle fait la moue et hoche la tête, satisfaite d’un peu tout. « Eh, c’est super bon ! » Elle reprend encore une gorgée, tout feu tout flamme, déjà en quête de l’incandescence dans ses veines. Elle est même déçue, quelques secondes, que le niveau de son verre soit aussi bas. Ça ne dure pas, déjà elle retrouve le sourire et se rapproche du sauveur de sa soirée. Elle ne se penche pas vraiment, plutôt obligée de se hisser sur la pointe des pieds pour atteindre son visage, et dépose un léger baiser sur sa joue, les lèvres prisent d’assaut par l’électricité au moment où elle touche sa peau, en même temps qu’une myriade de petites explosions lumineuses partout dans son corps. « Merci pour le verre ! » Elle recule d’un pas, n’a pas quitté cette esquisse trop large sur ses lèvres. Et puis, elle se souvient de sa promesse. S’il lui offrait un verre, il avait son selfie. Une photo plus décente que la première catastrophique qu’il a dû prendre. Noa sort son portable, ne réfléchit plus vraiment, elle a l’impression que la nuit est peuplée de nouvelles lueurs chatoyantes qui dansent sur tout son corps. Elle vint se coller contre le corps de l’autre, sans même faire attention au fait que ses cheveux lui arrivent probablement à la hauteur de son nez, et tend le bras devant elle. « Comme promis. Allez, souris ! » Elle attend qu’il regarde l’objectif avant de prendre la photo, puis regarde son écran sans masquer sa satisfaction. Cette photo est sacrément cool – peut-être qu’en réalité elle est dégueulasse, on n’est jamais vraiment sûr avec ce qui se balade dans son organisme. Mais ils sourient, elle a l’air heureuse, et ça c’est important. Elle veut croire que ce n’est pas factice, qu’elle aussi a droit à ce bonheur simple, même si elle n’est pas comme les autres, qu’elle ne pourra jamais l’être. « Au fait, moi c’est Noa » Dans tout ça, elle a oublié le plus simple, même si elle a l’habitude de tout faire à l’envers.

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MessageSujet: Re: afro-disiaque. (nomy)   afro-disiaque. (nomy) EmptyDim 20 Mai - 10:34


   — Ça va aller ? Je hoche la tête de bas en haut avant de me redresser, d'inspirer un grand coup et de souffler bruyamment. — Ouais, ouais, putain. Faudrait que j'me mette aux légumes un peu, j'tiens pas la forme. Que je lâche tout naturellement avant de venir pincer mon ventre entre mes doigts pour en saisir un petit bourrelet et le secouer en me marrant. Des légumes ouais. Faudrait. Mais putain, y en a aucun qui s'accorde avec le poulet pané, alors je fais comment moi ? Ou alors faudrait faire des légumes panés. Avec du fromage dedans aussi. Tiens, peut-être que je devrais soumettre cette super idée à mon patron. On pourrait lancer un nouveau concept au KFC, ce serait démentiel. Et si c'est mon idée, peut-être que je toucherais de l'argent à chaque fois qu'on en vendrait ? Putain, je sens déjà venir la richesse.

   Je m'excuse pour le peu de contenu dans son verre mais ça n'a pas l'air de la déranger plus que ça. Elle me sourit encore et putain, c'qu'elle est belle. — C’est super, t’inquiète pas. Je l'aime bien. Elle n'est pas chiante, pas regardante, pas exigeante. Pas comme Didi. Tout serait tellement plus simple si je me contentais de filles comme elle dans ma vie. On pourrait se marrer tous les jours et faire pleins de conneries sans se soucier de rien. On pourrait passer notre temps à sourire, à trainer, à ne rien prendre au sérieux. A ne jamais se prendre la tête, jamais se faire de mal. Ouais, ce serait bien. Mais y a ces quatre putain de lettres gravées sur mon palpitant, y a rien à faire, elles ne veulent pas disparaitre avec le temps. J'ai beau frotter, j'ai beau tenter d'en tatouer d'autres par-dessus y a rien à faire. Elle est trop incrustée. Saleté. Mais ce soir, je m'en fous. Ce soir j'oublie tout. Cette nuit c'est moi et la créature colorée.

   Ma langue qui passe sur ma main pendant que je tends l'autre dans sa direction, proposant de partager. J'suis généreux, que voulez-vous. — Que? Je hausse les sourcils et rapproche un peu plus ma main de son visage pour qu'elle comprenne. Mais, étrangement, l'idée n'a pas l'air de l'emballer. J'comprends pas. C'est elle qui voulait boire, non ? Elle finit par se marrer et je souris tout en continuant de me nettoyer la main comme un clébard. — Euh non, ça ira. Ça t’en fait plus pour toi. Je hausse les épaules. — Dak, tant pis pour toi. Et sans attendre je viens donc commencer à lécher mon autre main, mes doigts que je fais glisser un à un dans ma bouche pour ne pas en perdre une goutte. Ce serait dommage quand même. — Attends j’ai quelque chose pour aller avec, ça va être encore mieux ! Mon regard qui s'illumine en même temps que le sien, impatient de découvrir ce qu'elle a à proposer. Ça a l'air de l'emballer, alors ça m'emballe aussi. Je récupère le verre qu'elle me tend mais je continue malgré tout de lécher ma main, bruyamment, manquant de renverser plusieurs fois au sol le cocktail sans même m'en rendre compte. Elle sort un petit sachet de son sac et en extirpe deux pilules avant de le ranger. Je hausse un sourcil. C'est quoi ? De la drogue ? Laquelle ? Elle récupère son verre et en profite pour glisser dans ma main l'un des cachets. Je ne dis plus rien, curieux, observe ce truc d'un drôle d'air. — Tiens. Je relève les yeux vers elle et l'observe faire. Elle a l'air à l'aise, comme si ce n'était rien. Comme si ce n'était pas grave. Alors ça ne doit pas l'être. Le cacheton qu'elle place sur sa langue (l'envie d'y coller la mienne), ses lèvres étirées de façon rassurante et elle vient boire son cocktail. Elle a l'air bien, elle a l'air détendue, elle a l'air heureuse. Ça ne doit pas faire de mal, quoi que ce soit. Sûrement rien de grave, rien de dur. Alors je hausse les épaules et l'imite. Pose la pilule sur ma langue et descend mon verre d'une traite - il ne restait plus grand chose dedans de toute façon. — Eh, c’est super bon ! Je hoche la tête pour approuver. — Grave, j'aurais dû en voler plus. Que je réponds un peu tristement en regardant le verre vide. Je finis par le balancer par-dessus mon épaule et il s'explose contre le mur, les débris qui volent un peu partout mais je n'y prête pas attention. La fille s'approche de moi, palpitations rapides. Ses lèvres qui viennent déposer un baiser sur ma joue - putain j'ai chaud. Je la laisse faire, l'exaltation dans le regard. L'envie subite de l'attraper, de la plaquer contre le mur pour l'embrasser vraiment. Je fronce les sourcils, surpris pendant une seconde de cette pensée bien assurée. — Merci pour le verre ! Ma langue qui passe sur mes lèvres, chaleur étrangère qui se diffusent déjà de partout sous ma peau sans que je sache d'où elle provienne. — De rien madame. Que je déclame rapidement tout en exécutant une petite courbette, tel un serviteur devant sa reine. L'instant d'après, elle a dégainé son téléphone et revient se coller à moi - elle est fan, c'est clair. La seconde suivante je comprends enfin de quoi il s'agit. Sa main qu'elle place devant elle un peu en hauteur, c'est l'heure du selfie. — Comme promis. Allez, souris ! Je ne fais que ça, sourire. Mon bras que je passe autour de sa taille dans un réflexe innocent, pour venir la coller à moi, les yeux braqués vers l'objectif et je me laisse tenter par une grimace stupide au moment où elle prend la photo. On regarde la photo ensemble et je me marre, désignant ma tronche de merde du bout du doigt. — Au fait, moi c’est Noa.Et moi Tommy. Je retire mon bras de sa taille et je l'attrape par les épaules cette fois, un peu surexcité par l'idée qui vient de me traverser l'esprit. — Bon Noa, j'ai une idée. Y a une épicerie ouverte toute la nuit pas très loin, on y va, on récupère une bouteille d'alcool et ensuite on va à la plage en mode bain de minuit et tout. Je souris de plus belle, le regard qui pétille de malice et d'impatience, elle ne peut pas refuser. — En plus j'habite sur la plage donc si on veut s'poser ensuite ce s'ra pratique. Et voilà comment ramener une fille dans son lit l'air de rien. Enfin, en théorie. — Par contre, j'ai pas d'thunes pour la bouteille. Mais j'suis plus à un vol près ce soir.  J'la foutrais dans mon caleçon et on f'ra croire au gars que j'ai une énooooorme bite, ok ? Mes mains qui glissent le long de ses bras pour venir saisir ses poignets, je commence déjà à tirer dessus alors que je me mets à reculer. Pour la mettre en mouvement, pour lui passer l'envie de me dire non. Je ne veux pas que la nuit se termine ici. Je ne veux pas que notre entrevue prenne fin.
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