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Invité ☽ ☾
| Sujet: COMA IDYLLIQUE (jorja) Mar 6 Mar - 23:24 | |
| il écrit. comme un fou, comme un malade, comme un artiste qui a l'idée dans la tête et qui ne peut la lâcher, parce que la laisser partir c'est laisser tout tomber, la laisser partir c'est l'oublier, ne plus jamais pouvoir l'effleurer du bout des doigts. il écrit sur le carnet rouge écarlate que nikkie a un jour balancé sur son lit, d'un air de dire je sais. je sais c'que tu fais. que t'écris toute ta vie en rythmes et en vers. que t'écris des chansons qui feraient pâlir d'envie ceux qu'on récompense aux cérémonies. je sais c'que tu fais, que tu t'caches, que c'est là qu'on trouve le vrai jack. celui avec un coeur qui fait bat un peu trop fort. boum boum boum. tu sais, boum boum boum parce que y'a jo dans la pièce à côté. qu'elle est allongée sur ton canapé, qu'elle a sûrement les yeux fermés. et qu'il sait, il n'a pas besoin de la voir pour l'imaginer. il la connaît plus qu'il se connaît lui même. son visage; une seconde nature. son regard; une deuxième partie de lui. alors ton coeur, rien que de l'imaginer si près, il bat très fort. trop fort. mais on l'ignore, on se concentre sur la page blanche plus si blanche -- le papier se noircit un peu plus chaque seconde. on fait gratter l'encre et ça crisse et ça trace et ça bave. et ça crée. l'artiste au travail. boum boum boum. il n'peut pas dormir, jack. il faudrait. faut bosser demain. faut ouvrir les yeux trop tôt, éteindre réveil et rêves fugaces puis enfiler tablier et gants pour faire des kebabs douteux qu'achèteront des gamins de quinze ans. pour faire des kebabs toute la journée faut fermer les pupilles. sinon on s'endort sur la salade et la sauce blanche, jack. tu le sais, pourtant. mais y'a ce bruit qui part pas, qui traverse son corps à chaque seconde. un bruit qu'on peut ignorer autant qu'on veut mais qui s'en ira pas. une ode de chock. la transcendance des cieux, d'un coeur qui se libère, qui laisse ses vibrations régner en maître. boum boum boum. jack il voudrait pouvoir s'endormir. rêver de dieu sait quoi. sûrement de jorja qui chante du rock. ou peut-être de maman qui va bien. de maman qui va mieux. de maman qui écoute et qui lit les chansons secrètes de son premier né. mais jack, il peut pas s'endormir. on peut pas s'endormir avec un bruit intérieur pareil. c'est pas humain. ce qui se passe en lui, là, tout de suite, maintenant, c'est pas humain. et il comprend pas. il est perdu face à cette vague, à cet océan, même, de boum boum qui le traverse depuis que jo a passé sa porte. boum boum boum. son appart est plus proche du travail. faut qu'elle reste dormir. chez elle c'est très loin. mi casa es tu casa bonita. quelques mots d'espagnol qui restent d'un lointain lycée qui semble aujourd'hui beaucoup plus paisible. attirant. marqué par ivresse et lettres rouges mais marqué par l’insouciance que l'on a que lorsque l'on est adolescent. y'avait déjà jo, à cette époque-là. déjà, ses cheveux corbeaux et son regard perçant. déjà, c'était jo et jack. jack et jo. eux deux contre le reste du monde. boum boum boum. arrête-toi, putain. arrête-toi de battre si fort, j'en tremble et puis ma main tremble et mes pensées tremblent et mes mots tremblent et c'est un tremblement de terre dans toute ma tête. tout ça depuis que jo m'a dit qu'elle réquisitionnait sofa et duvet pour cette soirée. tout ça depuis son sourire. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: COMA IDYLLIQUE (jorja) Mer 7 Mar - 0:24 | |
| vingt-deux heures cinquantes neuf. encore soixante secondes. tic. tac. tic. tac. vingt-trois heures. tu sens ton coeur battre contre ta poitrine malgré la fatigue tes yeux qui tombent et ton teint pâle. ça a été une longue journée heureusement qu'il y avait sid (il y a toujours sid) tu serais probablement en gardav' si lui il était pas là y'en a bien ici qui veulent t'faire la peau; t'en mettre quelques une dans l'visage (mais pas ce soir) alors vite tu t'échappes, tu ranges dans ton sac à dos ton petit bordel, ta maison sur patte et dans les rues noires bordées de lampadaires tu fermes les yeux et tu arpentes savannah mécaniquemment tu connais le chemin par cœur, c'est aussi le chemin que suit ton cœur t'y passes beaucoup de temps, parce que c'est chez jack c'est lui et son bordel, lui et son fouilli qui s'mêle au tien, ta vie avec la sienne, y'a ta brosse à dent, tes fringues, ton café noir (ton préféré, celui qui vient de là-bas, tu sais) c'est un peu chez toi aussi finalement jo
tu rentres sans un bruit, appuie sur l'interrupteur. la lumière vacille. mauvais présage ton souffle se coupe, ton anxieté stupide reprends le dessus. t'hésites à l'appeler mais tu veux pas le déranger ; il dort maintenant. il est un oiseau de jour tandis que t'enchaînes les gardes c'est pas ce que tu préfères noor mais ça paie bien, ça t'évite les collègues, ça t'permet de réfléchir entre deux cafés (noirs) tu déballes tes affaires du jour, enfile un pull qui t'va trop grand jorja sans ta mine grognon et un sourire d'enfant tu ressembles à une gosse de dix ans.
la lumière s'éteint. tu t'enroules dans la couette, ferme les yeux pour oublier la nuit le noir qui t'enveloppe te secoue t'oppresse. ton cœur qui bat trop fort encore tu l'entends qui résonne boum boum boum. 'putain d'merde' boum boum boum. t'abandonne. tu peux pas jo, tu peux pas t'battre contre la nuit, elle renferme trop d'horreurs, elle te fait perdre pied, et t'as beau te débattre, te battre contre ta tête, te dire que c'est irrationnel que les monstres ne sont pas réels c'est plus fort que toi tout ça. alors tu t'lèves enveloppée dans ta couette, t'ouvres un peu la porte de sa chambre et tu l'vois.il dort pas, il est dos à toi, il gratte quelque le papier, il écrit sans s'arrêter, et tu sais pas si il faut faire marche arrière et s'enfermer dans un cauchemar éveillé ou juste 'jack?' boum boum boum. ton cœur bat fort aussi mais cette fois-ci c'est pas la peur. c'est jack.
Dernière édition par Jorja Noor le Jeu 29 Mar - 17:06, édité 1 fois |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: COMA IDYLLIQUE (jorja) Lun 19 Mar - 19:03 | |
| au début, c’était juste des lumières dans la nuit noire ; des petites boules de couleur qui éclairaient la pénombre. qui rendaient le monde un peu plus beau, mais tout doucement, tu sais. pas quelque chose de fulgurant. pas éclair ou tempête, plus vagues coulantes, nuages idylliques. des trucs qu’on ne voit que dans les films. il voudrait trouver les mots pour expliquer, pour tout déballer, pour décoller toutes ses pensées, toutes ses conneries collées à la glue à chaque partie de son corps. accrochées si fort. si fort que les arracher ça brûle. une plaie. une plaie utopique. voilà comment j’intitulerai ce titre. il la sent vivre non loin de lui. une deuxième cœur qui bat sous la maisonnée. une boule de lumière pas loin, dont il est séparé par un mur par bien isolé. si la maison vaut si peu y’a une raison, y’a qu’on sait quand les voisins baisent et quand les voisins crient. y’a qu’on sait quand les voisins vivent. il écrit des mots qui existent depuis déjà des années lumières. des syllabes que même sa mère perçoit. alors quand jorja se presse à sa porte, c’est à peine s’il entend. il faut qu’elle dise son nom — quatre lettres qui, lorsqu’elles sortent de sa bouche, donnent envie de cogner sa tête contre le bitume. (jorja pour toi j’crois que j’irai m’éclater contre le macadam) (mais ça j’le sais pas, et tu l’sais pas, et faut que ça reste dans ma tête ou dans mes textes, qu’importe, c’est la même) « jo » une syllabe qui fend l’air. jo putain j’étais pas prêt, tu sais. à te voir débarquer comme ça devant moi. les cheveux en bordel. corbeau en éveil. une peinture digne du louvre ou je ne sais quel musée — je suis pas calé en musée, excuse moi jorja. « ça va pas ? » une question puis les sourcils qui se froncent puis la ride qui barre le front puis l’incompréhension et puis toujours le boum boum boum dans chaque neurone, chaque atome. parle-moi, tu sais. j’suis là. « t’as chaud... ? froid... ? faim peut-être ? je sais pas » tu voudrais arrêter de parler, de déballer tout d’un coup, tout à la fois, tout si vite qu’on sait même pas à quoi répondre en premier. bégayer devant une nana. t’as pas honte, jack ? il ferme le cahier, le balance négligemment. fait tomber sa plume, aussi. le spleen du poète maudit, ça sera pour une autre nuit. il la regarde puis sourit doucement. d’un air de dire ça va aller. ça va aller quoi qu’il se passe, j’te le promets.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: COMA IDYLLIQUE (jorja) Jeu 29 Mar - 17:04 | |
| 'jo' jo t'as l'air vachement conne avec tes cheveux charbon en vrac, ta paire d'yeux hagards, timides, ses yeux même scrutant l'ombre de jack sur le mur pour éviter de le fixer lui lui et son teint mat, ses lèvres roses, lui et ses bouclettes tantôt blonde, tantôt absente, et que ses yeux, ses deux yeux océans sondent ton âme, te fassent bégayer plus que le son de sa voix le fait déjà. parce qu'il a un pouvoir incroyable qui te rends bête, qui te rends stupide jorja, qui te fait retourner dans une innocence qui n'est pas toi, qui n'est plus toi plus visible du moins enterrée sous des dizaines de cauchemars, de masques de béton, d'une armure de violence et pourtant, pourtant sous la tempête se cache l'amour ou du moins un truc qui y ressemble, une affection soudaine, t'es 'éprise', il t'a touché dans l'coeur 'ça va pas?' il fronce les sourcils. t'essaie de soutenir un peu son regard, resserrant la couverture sur ton corps frêle, presque nu - habillé de cicatrices 't'as chaud...? froid...? faim peut-être ? je sais pas' tu secoues la tête, noor t'oses pas confier la source de ton désarroi dans la pénombre, que la solitude seule ça te rends parano, que dans ta tête les pensées se boscuulent, que parfois t'es sûre d'être schizo ou juste que t'as simplement : peur du noir 'c'est juste que la lumière... enfin, l'ampoule tu sais, elle a lâché et..' et quoi jorja? t'avais pas éteins la lumière? t'as quoi, c'est quoi ton problème? tu baisses les yeux, tu t'sens honteuse, t'as une moue mi-désinvolte mi-terrorisée, tu sais pas sur quel ton l'avouer que t'es encore une gosse paumée plongée dans un monde qui te bouscule 'et j'aime pas dormir seule dans le noir..' tu souffles, comme un honteux secret à demi-dévoilé. tu détournes le regard, t'as mis ta putain de fierté de côté et maintenant tu regrettes 'j'suis désolée je voulais pas, fin j'vais retourner sur le canapé' et t'essaie de faire demi-tour, tu fais un pas en arrière mais l'idée de replonger dans la nuit te paralyse, te donne des sueurs froides, t'as le coeur qui s'emballe trop fort et c'est pas jack c'est la peur incontrôlée, c'est le souvenir d'une nuit d'enfer, d'une nuit d'horreur qui t'empêche de dormir toutes les autres nuits après putain pourquoi il a fallu que t'ouvres les yeux dans l'noir? |
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| Sujet: Re: COMA IDYLLIQUE (jorja) | |
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