(fb ; worst v-day) tainted love (jibra)

Foutue Saint-Valentin. Les mots de Maia qui résonnent encore, sa tête qui semble sur le point d'exploser alors que ses phalanges se serrent et se desserrent sans cesse, cœur ravagé par la rage et la tristesse. Elle avance d'un pas déterminé, Barbra, tempête prête à tout ravager sur son passage. Et c'est ce qu'elle a envie de faire, a envie de tout exploser et aussi de se barrer, loin de ça, loin de lui. Elle aurait aimé pas croire Maia quand elle lui a dit avoir vu Jimmy s'éclipser avec une autre pute – c'en était forcément une, probablement immonde en plus, pas aussi belle qu'elle en tout cas – à une soirée où Barbra était pas. Elle aurait aimé pas la croire, sauf que c'est pas la première fois, que ça sera sans doute pas la dernière. C'est un foutu cercle vicieux, lui qui merde et elle qui se venge, réciproque tout aussi vraie, parce qu'ils savent faire que ça, se bousiller mutuellement avec des coups de couteaux de plus en plus vicieux et violents. Elle peut plus supporter ça, Barbra, le cœur ouvert par une plaie béante qui fait que saigner, cœur que Jimmy fait que marteler de coups, coups qu'elle est fatiguée de devoir rendre. Pourtant, c'est ce qu'elle fera ce soir, elle portera le coup ultime à leurs cœurs abîmés, celui qui les achèvera tous les deux. C'est pas ce qu'elle veut, ça l'a jamais été, mais elle a pas le choix. Bien entendu, elle aime Jimmy, tellement que ça devrait être interdit, et c'est bien là le problème ; elle l'aime tellement qu'elle ferait n'importe quoi pour lui, elle l'a déjà fait, d'ailleurs, a encaissé les humiliations qui vont avec les tromperies sauf que c'est trop, beaucoup trop. Si elle écoutait son cœur, elle pardonnerait, laisserait tomber, profiterait de la soirée avec lui sauf que son cerveau lui hurle d'arrêter là, avant de lui laisser l'occasion de l'abîmer encore plus, avant de crever de l'avoir trop aimé.
Et c'est bien son cerveau qu'elle a décidé d'écouter ce soir, même si son palpitant semble se débattre un peu trop avec cette cadence effrénée, à moins que ça ne soit que les conséquences de la colère qui la ronge et lui monte à la tête. Enfin, la gamine arrive au hangar, elle devait y retrouver Jimmy donc elle sait qu'il sera là – et avec de la chance, il n'y aura personne d'autre, vaut mieux pas d'ailleurs, au risque de se retrouver dommage collatéral de sa colère. Barbra prend pas la peine de frapper, ouvre la porte en grand et la claque derrière elle. Les poings serrés, elle voit Jimmy et pendant une fraction de secondes, il y a tout son être qui flanche, qui voudrait arrêter ces conneries et juste passer la soirée avec lui, mais elle peut pas, les mots de Maia qui servent comme piqûre de rappel, et sa rage reprend le dessus. Elle avance vers lui à grandes enjambées, le cœur qui tambourine contre sa cage thoracique, le sang qui semble bouillir dans ses veines, elle arrive à peine à son niveau que déjà, elle le gifle. « Joyeuse Saint-Valentin, connard ! » qu'elle crache alors que sa main revient à ses côtés, que ses poings se serrent à nouveau. « T'étais obligé d'recommencer, d'me prendre pour une conne en pensant que j'le saurais pas ? » Et ça aussi, ça l'agaçait, qu'il s'imaginait pouvoir s'en sortir, peut-être même passer la soirée avec elle alors même qu'il avait fréquenté une autre quelques jours plus tôt. « J'espère que c'était bien, que t'as profité, parce que j'peux t'assurer que tu m'toucheras plus jamais ! » Et tant pis si j'en crève, tant pis si mon coeur déborde encore d'amour, c'est trop tard.

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Ça devait être un moment parfait.
Mais il faut toujours qu'un détail vienne tout gâcher. Jimmy regardait le feu de cheminée réchauffer tant bien que mal la pièce, quand la porte s'est ouverte à la volée. Barbra, qui d'autre. Même si la moitié de ses amis pouvaient tout aussi bien débouler chez lui comme des furies. « Salut bé... » La main dans le visage, il savait pas encore ce qu'il avait fait mais il le méritait toujours. Jimmy n'a jamais été fidèle ni très sincère, le mensonge comme une seconde nature, la tromperie dans les veines. C'est pas pareil, qu'il se dit à chaque fois, pas pareil qu'avec Barbra. Toutes les bouches qu'il embrasse les cuisses qu'il écarte les gémissements qu'il arrache ne sont rien face à Barbra. Mais il foire à chaque fois. « Bonne Saint Valentin à toi aussi, je suppose. » Quand elle crie qu'elle se déchaîne, la tornade qu'il connaît par cœur, qu'il a appris à apprivoiser. Comme un tango mortel qu'ils sont deux à danser. Lui non plus n'oublie pas les mains des étrangers sur elle, les regards même quand il l'accompagne. « J'ai fait quoi cette fois ? » Il ose demander, au risque de se faire à nouveau cogner. C'est pas qu'il n'a rien à se reprocher au contraire c'est qu'il y a des choses qui se sont accumulées, il voudrait pas se tromper. « Si c'est pour la fille de la dernière fois, » il murmure, il ne se souvient même plus de quelle fois il parle, « tu sais qu'elle t'arrivait même pas à la cheville, bébé. » Une main qui vient jouer avec une mèche de ses cheveux, quand elle tape dessus il hausse les sourcils. « Allez essaye de te calmer, explique-moi. » Elle peut pas le quitter, de toute façon, elle est trop accrochée.
N'est-ce pas ?

Et il faire pire que mieux, ses paroles qui viennent alimenter la rage qui fait vibrer son cœur. Elle faiblit pas Barbra, même si sa proximité la trouble toujours autant, même si ça serait plus facile de tout oublier et de faire comme si rien n'était arrivé, encore une fois. La gamine le regarde, médusée qu'il pense réussir à la réconforter avec ces paroles là, comme si savoir qu'elles étaient moins bien suffirait à tout effacer. Elle se calme pas pour autant, même si c'est ce qu'il veut, c'est tout le contraire, sa mâchoire se serre et son cœur tambourine un peu plus fort. Elle recule, commence à faire les quatre-cent pas, nerveuse. « Ouais, elles m'arrivent pas à la cheville et pourtant tu recommences toujours, Jimmy, t'es pas foutu d'te contenter de moi. » Comme si elle avait rien à se reprocher, comme si elle s'amusait pas avec d'autres, ne serait-ce que pour le rendre dingue, parce qu'il y a que comme ça qu'elle sait aimer, Barbra. Faut toujours qu'elle trouve un moyen de tout foutre en l'air, et peut-être bien que c'est pour ça que Jimmy et elle sont restés ensemble tout ce temps, malgré les manipulations, les disputes et les mensonges qui ont fait que les déchirer un peu plus. « Puis merde, j'ai rien à expliquer, tu sais très bien c'que t'as fait, Maia m'a tout raconté ! » Il pouvait pas nier – de toute façon, c'est même pas ce qu'il cherche à faire visiblement et elle sait pas si ça l'énerve davantage ou si ça l'apaise de voir qu'il lui ment pas. « C'est même pas la peine d'chercher des excuses, de dire que tu l'voulais pas, parce qu'à ce que je sache, t'as pas Jiminy Cricket entre les jambes, c'est TOI qui a décidé de faire ça, de toujours me faire mal ! » Il y avait personne à blâmer, personne à part lui, elle, eux et leur amour malsain, qui finira par les bouffer intégralement. Finalement elle s'arrête, la gorge serrée, et c'est plus l'énervement qui est maître mais plutôt la tristesse de ce qu'elle s'apprête à faire et de ce qu'ils auront plus jamais à cause d'elle, de lui. Elle sent les larmes qui déjà menacent de glisser sur ses larmes et elle les retient, autant que possible, même si il y a ses yeux qui brillent de cette tristesse qu'elle arrive pas à masquer. « J'peux plus faire ça Jimmy, j'peux plus, c'est terminé. » La voix tremblante mais les propos sont durs, fermes. Et à cet instant, elle le déteste un peu plus de l'obliger à faire ça.

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Il ne comprend pas -surtout, il ne veut pas comprendre. La rage qui émane d'elle sans réels cris pour une fois, sans assiettes brisées, sans hurlements hystériques des deux côtés. C'est terminé, elle abandonne le combat, mais il la laissera pas plier l'échine, pas comme ça. Pas maintenant et pas à cause d'une connerie, pourquoi ça serait différent cette fois ? C'est pour ça qu'il ne la prend pas au sérieux, qu'il la rattrape, qu'il pose ses mains sur ses hanches, ses lèvres dans son cou. « Allez, je sais que tu le penses pas. » Elle le pense sûrement, mais comment il peut savoir quand c'est une fois sur cent ? « Et puis t'es pas irréprochable non plus, hm ? » Il pourrait même pas les compter, les mecs à ses pieds, il a tous envie de les buter pourtant il vient pas la frapper tous les quatre matins. Sur son ventre glissent les mains, Jimmy qui l'emprisonne, qui la berce comme pour calmer la tempête. « C'est pour ça qu'on est beaux toi et moi, c'est parce que ça explose et que ça se recolle à chaque fois. » Ils se font du mal et lui aussi il a le cœur détruit sous ses attitudes détachés sous les je t'aime qu'il ne dit pas, sauf au lit quand il peut les étouffer. Ils se détruisent se reconstruisent se quittent se retrouvent, à chaque fois. À la fin ça sera toujours eux deux le monde qui s'écroule leur monde qu'ils saccagent, ça sera toujours Jimmy et Barbra. « Reste avec moi. »

Les bras qui l'entourent et les lèvres dans son cou font flancher sa détermination l'espace de quelques secondes. Barbra ferme les yeux, le laisse faire, parce qu'elle sait que ça arrivera plus, que c'est la dernière fois qu'il s'approchera comme ça. Elle doit le quitter, pour elle, pour lui aussi, parce qu'ils seront forcément mieux séparés, ou en tout cas, c'est ce qu'elle arrête pas de se répéter. Pourtant il y a une part d'elle qui sait que ce sera pas aussi facile, qu'elle aimera toujours Jimmy parce qu'il est le seul à réussir à faire battre son cœur si vite, et c'est peut-être ça aussi le problème – il l'a elle et tout ce qui va avec, son cœur, son âme, et il pourrait tout aussi bien les réduire en miettes si il le veut, suffit de voir l'état dans lequel elle est actuellement. Laisser quelqu'un avoir autant d'emprise sur elle l'effraie, ce qui fait que la pousser davantage encore à arrêter tout ça avant qu'il ne soit trop tard. Alors elle frotte du revers de la main une larme qui s'est échappée, traîtresse, larme qu'il verra pas. « Non. » Barbra se veut ferme, pose ses mains sur les épaules de Jimmy et s'écarte – plus il sera proche d'elle, plus il sera difficile pour elle de mettre un terme à leur relation. « Ça devrait pas être comme ça, on devrait pas passer plus de temps à s'déchirer qu'à s'aimer. » Même si ils font les deux à la fois, se déchirent en s'aimant et c'est ça qui complique davantage sa décision, parce que même quand elle hurle qu'elle le déteste, elle réalise qu'elle l'aime plus que de raison. Elle fait un autre pas en arrière, met une plus grande distance entre eux encore, à croire que ça l'aiderait à être ferme dans sa décision, à pas revenir en arrière. « Je t'aime Jimmy mais j'peux plus rester avec toi parce que nous deux, ça va finir par m'tuer. » Et elle a envie de pleurer quand elle réalise que c'est la première fois qu'elle lui dit l'aimer aussi clairement, et qu'il a fallu qu'elle lui balance ça alors même qu'elle le quitte – autant piétiner son cœur pour s'assurer qu'il l'approchera plus par la suite.

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C'est peut être la force du désespoir.
L'instinct qui lui souffle que c'est la dernière fois, le dernier soir.
Que les yeux de Barbra sont plus brillants que d'habitude, que sa voix se brise, qu'elle abandonne pour de vrai. Après des années à se battre à se recoller pour mieux se déchirer, elle serait peut être capable de le laisser, c'est pour ça qu'elle le fait reculer. Il avale sa salive et fronce les sourcils, il ne comprend toujours pas -ne comprendra sûrement jamais. C'est pour ça qu'il revient à la charge et cette fois il a cet air de bête blessée, le cœur qui se met à tanguer l'air de la colère sur les traits. Je t'aime qui résonne jusque dans sa cage thoracique, je t'aime qui bouillonne dans les veines. « Tu peux pas faire ça. » Il ne peut pas la laisser faire. Elle ne peut pas le laisser tout court. Lui qui est toujours distant toujours dans le vague les mots qui apaisent il semble désemparé. « T'as pas l'droit. » C'est pas comme ça que ça devrait se passer. Ils devraient se crier se jeter des choses à la figure se hurler des insultes puis se sauter dessus. C'est comme ça à chaque fois. Il pose une main sur sa nuque une autre dans son dos les lèvres qui frôlent les siennes la peau qui appelle la peau. C'est une évidence eux deux depuis le début elle ne peut pas lui dire qu'à cause de lui tout est foutu. « On s'aime pourtant, non, Barbra ? C'est l'plus important, tu crois pas ? » Dis-moi que tu mens, que tu penses pas ce que tu dis comme d'habitude, qu'il y a encore l'espoir l'avenir tes lèvres sur les miennes. Son regard féroce car blessé, orageux car prêt à tout lâcher. On s'aime c'est ce qui devrait importer. Je t'aime me laisse pas tomber.

Et alors qu'elle s'est éloignée en pensant que ce serait plus facile, Jimmy est à nouveau là, contre elle, il y a sa peau qui lui fait toujours perdre la raison et son souffle qui s'emmêle au sien, il y a ses lèvres trop proches des siennes qu'elle aimerait goûter et ses bras dans lesquels elle aimerait se perdre, rien qu'une dernière fois. Mais ça marchera pas, Barbra le sait déjà. Si elle flanche, si elle franchit les quelques millimètres qui séparent leurs bouches, alors elle fera marche arrière, cédera une énième fois. C'est toujours une guerre acharnée entre elle, sa raison et son cœur qui se battent à mort, l'un lui criant de partir alors que l'autre lui murmure que Jimmy a raison, que tant qu'ils s'aiment, rien d'autre n'a d'importance. Pourtant elle se souvient de la douleur qu'elle a éprouvé – qu'elle éprouve toujours – quand Maia lui a parlé de ce qu'il avait fait, de son cœur qui s'était retourné quand elle l'avait imaginé avec une autre. Et même si l'amour qu'elle ressent compense la douleur, elle peut plus continuer, parce qu'elle sait que c'est pas comme ça, l'amour, ou du moins, c'est pas censé l'être – elle s'y connaît pas vraiment, se dit qu'au final, Jimmy est peut-être le seul à l'avoir déjà réellement aimé. Ses yeux dans les siens, elle s'écarte pas, du moins, pas encore. « On s'aime mais ça suffit pas. » Sauf que Barbra voit dans son regard qu'il compte pas lâcher l'affaire et elle, elle sent bien qu'elle va craquer, que c'est qu'une question de temps avant qu'elle n'abdique et tombe dans ses bras. Alors elle change de façon de faire. « En tout cas, je t'aime pas assez pour que ça me suffise. » qu'elle murmure, mensonge qu'elle regrettera probablement. Ça suffisait largement pourtant, mais il devait pas le savoir. Elle remet son masque, Barbie, cherche à se faire détester, parce que c'est plus facile de rester loin de lui si il la hait au point de ne plus vouloir la voir, au moins quelques temps. Ses mains s'emparent des siennes pour qu'il la lâche, elle se veut froide mais ça sonne faux, il y a encore les larmes dans son regard qui disent le contraire. « Et arrête de m'coller comme ça, j'veux plus être avec toi, t'as compris ? J'veux plus de toi, Jimmy. » Les mots lui écorchent les lèvres et c'est elle qu'elle déteste désormais, de lui mentir et de le blesser alors même que c'est tout l'inverse qu'elle désire.

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Il aurait pu l'embrasser, tout faire pour qu'elle cède et qu'elle accepte de rester. Mais les mains de barbra comme une barrière, les mots de Barbra comme un poison. C'est pas assez s'enflamment ses poumons, j'veux plus de toi le cœur en pendaison. Il ravale les mauvais mots à lui -il tente. Il n'y arrive pas. Mains qui la lâchent cœur qui s'arrache. C'est pas possible il veut pas y croire, il n'aime pas les fins encore moins quand son ego son amour sont en jeu. « Putain mais PUTAIN ! » ça explose, c'est trop tard, ça empire les choses il s'en fiche il assumera les conséquences plus tard. « Tu veux me quitter pour une petite pouffe sans importance ? Et moi j'dis quoi quand tu te tapes toute la ville ? JE DIS QUOI QUAND TU FAIS LA PUTE DEVANT MOI ? » il n'est pas juste il le sait mais il sait aussi que c'est donnant-donnant, loin d'être le seul fautif dans l'histoire, le seul pigeon, le seul bâtard. Elle rejette tout sur lui avec ses mots qui le terrassent c'est son tour maintenant. « Moi aussi j'suis cocu et j'en fais pas tout un plat, merde, remets toi en question. » Quand il tourne comme un lion en cage à la recherche d'un meuble à renverser de quelque chose à cogner sans le trouver. « Tu veux plus de moi ? T'es sûre ? » Quand il la regarde des éclairs dans les yeux comme une bête prête à attaquer comme un fauve devant sa proie. « T'as jamais réussi à me mentir Barbra. » Il préfère se dire ça, plutôt que de penser qu'elle le quitte pour de bon cette fois.

Ses mots viennent attiser le brasier qui la consume, rallumer les flammes éteintes sous l'effet des larmes. Elle sent la colère lui mordre le cœur alors qu'il l'insulte, elle sait qu'il dit ça parce qu'il est énervé, blessé à cause de ce qu'elle fait, mais c'est pas pour autant que ça la touche pas. Au final, c'est un mal pour un bien, ça sera plus facile de mettre un terme à leur histoire si elle est énervée – mensonge. Les voilà qui retrouvent leurs vieilles habitudes, les cris et les mots assassins, ceux balancés pour faire mal, volontairement, parce qu'ils savent rien faire d'autre, et c'est d'ailleurs un miracle qu'aucun des deux n'ait mis un terme à leur histoire avant. Peut-être parce qu'ils aimaient trop ça, cette tempête passionnée qui les emportait, êtres tordus et torturés qui ont jamais appris à aimer. Barbra le fixe à nouveau, fait quelques pas vers lui. « Et toi, t'es sûr de ce que tu dis ? » Elle savait lui mentir, ils étaient tous les deux des professionnels dans le domaine de la manipulation – peut-être pour ça que ça pouvait pas fonctionner correctement. Elle pousse la provocation plus loin encore, franchit la distance qui les sépare alors même qu'il semble prêt à exploser. Elle est jamais plus attirée par lui que lorsqu'il est énervé – énième preuve que rien ne va chez elle. « C'était pourtant facile de te mentir. De te dire qu'il y avait que toi, que j'aimais que toi. » Sa main qui glisse sur sa nuque, leurs souffles qui se mêlent alors qu'elle lâche son poison. Elle ment, Barbie, a jamais été capable d'aimer qui que ce soit d'autre que Jimmy mais inutile qu'il le sache – les dégâts sont déjà faits, mots marqués au fer rouge dans la peau et le cœur. « C'est encore plus facile de dire qu'il y a que toi qui sait m'faire gémir alors que j'm'éclate autant avec le reste de la ville. » Mots murmurés pour que lui seul puisse les entendre, mots qu'elle laisse s'imprégner dans son cœur. Elle pousse trop, Barbra, mais elle a jamais su arrêter au bon moment, a jamais respecté les limites, les siennes, celles des autres, encore moins celles de Jimmy.

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La rancoeur qu'il accumule quand il la voit à d'autres bras ça se transforme en démon qui le bouffe tout entier en haine de soi. Parce que l'impression de ne jamais être assez bien même quand il décide de ne pas l'écouter elle est toujours là à sans cesse le bouffer. Regarde toi Jimmy tes rêves de grandeur ton empire de papier qui deviendra poussière, la gloire que tu t'inventes que tu n'as jamais eue, la fille que tu chéris se fait posséder par des inconnus. T'as la tête haute le regard noir quand le sien te foudroie, mais tu te démontes pas, ça n'a jamais été comme ça. Égaux dans votre bataille celle des amants et des ennemis, l'impression d'être trahi et d'en vouloir plus de ne vouloir qu'elle, aussi. Comme un électrochoc dans ton cerveau Barbra la contradiction, foire tous tes plans le cœur qui l'emporte sur l'esprit. Elle a tout foutu en l'air,
toi aussi.
Elle s'approche foutu brasier, les mots qui le brûlent donnent l'impression qu'elle le jette au bûcher. Et elle ment, quand elle lui dit qu'elle ment, il le sait. Il la connaît par cœur mais elle ment sacrément bien c'est aussi pour ça qu'il a fini par tomber, ses rires incrédules face à ses histoires les plus vraies, magicienne des sens qui a toujours réussi à le tromper. Sa main qui se loge contre sa nuque courant électrique vital, Jimmy serre les dents, les siennes de mains restent à leur place, elle joue avec lui comme la charmeuse du serpent. Et elle ment, elle ment, elle ment -c'est ce qu'il se répète quand son esprit devient noir quand il n'y a que la rage mêlé au désespoir de ne plus la revoir. Si elle dit la vérité il lui prouvera le contraire si elle lui ment il lui fera avouer. Main qui s'enroule autour de son poignet trop fin qui le plaque derrière son dos à elle alors qu'il l'attire à lui, comme s'il allait l'obliger à danser. « Ils peuvent te faire gémir autant qu'ils veulent, y'a que moi qui t'fait crier. » Les autres il peut tous les buter il veut l'importance la couronne et sa reine qui va avec. Bouche vipère qui s'insinue contre son oreille quand il murmure, glisse sur sa jugulaire. Il la bloque toujours contre lui quand la courbe de ses hanches trouve les doigts de son autre main. Il la veut à sa merci, autant qu'il est à la sienne, ils sont deux dans ce jeu malsain et il refuse d'y mettre une fin. « T'es à moi. » Tu le seras toujours, même dans le chaos et la fumée.

C'est toujours à celui qui blessera davantage l'autre, celui qui trouvera les mots qu'il faut pour se rendre dingue, se heurter et se faire mal au point de vouloir hurler, mots plus douloureux que cent coups de couteaux. Les provocations qui s'enchaînent et l'éruption imminente, la passion qui brûle entre eux et qui aura raison d'eux. Même quand il s'agit de rompre, ils peuvent pas faire comme les autres, Barbra qui le quitte mais qui revient le coller, qui vient le chercher et le provoquer alors qu'elle aurait pu se contenter de partir. Mais c'est Jimmy en face d'elle, Jimmy avec qui elle a jamais su faire les choses correctement, encore maintenant. Et elle aurait du se douter qu'en l'approchant autant, ça dégénérerait, qu'il lâcherait pas l'affaire comme ça, surtout quand elle évoque d'autres bras, d'autres prénoms murmurés au sein des draps. Au final, elle sait plus qui blesse l'autre, qui a gagné, elle pensait que c'était elle mais elle se retrouve piégée, coincée contre le corps de Jimmy, corps qu'elle connaît un peu trop bien et qui réveille en elle des sensations qu'elle préférerait éviter, pas maintenant en tout cas, alors qu'elle est censée mettre un terme à leur histoire. Barbra veut se contrôler mais c'est son corps qui la trahit, qui cherche toujours à se rapprocher plus du sien, qui frisonne quand elle sent des doigts sur ses hanches. C'est trop et pas assez à la fois, bataille qui continue à faire rage en elle. Puis trois mots, quelques lettres, qui continuent à attiser le feu de son bas-ventre. Elle a jamais voulu être à qui que ce soit, Barbie, papillon qui s'échappe de n'importe quel filet, pourtant, quand c'est Jimmy qui dit ça, c'est pas pareil, elle a envie que ce soit le cas et quelque part ça l'est, il la possède plus que quiconque même si il le sait pas forcément, elle voudrait capituler, s'offrir à lui mais elle peut pas, elle a une bataille à gagner. La gamine se ressaisit, ou au moins, elle essaye. « Non. » Sa voix est ferme, autant qu'elle puisse l'être. « T'as oublié ? J't'ai quitté, alors lâche-moi. » Il le fera pas, roi borné pas prêt d'abdiquer. Alors il y a son visage qui s'approche un peu, ses lèvres qui parcourent sa mâchoire, ses mensonges qu'elle voudrait vrais. Les doigts de sa main libre qui s'emparent de sa chemise, point d'ancrage pour pas perdre pied, doigts qui frôlent son torse. « J'suis plus à toi, Jimmy. » Faux, tu l'seras toujours, aussi longtemps que la terre tourne autour du soleil et que tu respireras. Elle ignore cette voix, probablement son cœur, même si il tambourine trop fort, même si il a l'impression que Jimmy pourrait l'entendre tellement il hurle. Barbra s'arrête pas, toujours pas, et elle lui fait face à nouveau, ses lèvres qui viennent se plaquer sur les siennes, violentes, passionnées. Barbra c'est le jour et la nuit en quelques minutes, c'est la distance et les baisers en quelques secondes. Ça devait pas arriver, elle devait pas craquer, même pas une dernière fois mais elle se contredit, encore. Son palpitant s'emballe et ça l'agace, tout ce qu'elle ressent encore et ressentira toujours. Elle apprécie trop l'instant, ça va pas, elle doit reprendre les armes, le terrasser, l'achever pour qu'ils soient tous les deux délivrés, séparés, même si elle se demande si ils le seront réellement un jour. Finalement ses lèvres se déchirent de ses voisines, douloureusement. « J'suis plus à toi, j'suis aux autres. » Même si elle le veut pas, même si ça sera de toute façon pas le cas, elle sera probablement rien de plus qu'une ombre dans leur vie, un moment éphémère à peine visible, mais jamais ils seront capables de la posséder entièrement, pas comme lui.

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Les mains tremblent de rage contre ses hanches tant il s’accroche griffe presque la peau. Il devrait la laisser partir mais il peut pas, petit prix à payer pour sentir le souffle de Barbra. Elle n’en a pas envie non plus, il comprend pas pourquoi elle fait tout ça, pour une histoire de plus, un mensonge de plus, comme s’ils ne passaient pas leur vie à se trahir déjà. Peut être l’étincelle de trop celle qui a rallumé l’incendie, mais Jimmy ne veut rien éteindre il veut brûler avec elle, l’étreindre périr dans ses flammes à elle, son corps comme autel sa bouche poison contre sa peau. J’t’ai quitté il s’en fout il refuse de l’écouter, gosse capricieux qui refuse de se laisser piétiner encore moins par la seule à qui il en a accordé le pouvoir, poigne qui se resserre –tu veux me quitter, essaie. Et quand elle s’accroche qu’elle le tire qu’elle l’embrasse c’est lui qui perd un peu pied, lui qui l’attire encore à lui laisse leurs corps fusionner se laisse aller il a l’impression de tomber. Au fond il la connaît par cœur il sait qu’elle veut pas le quitter –c’est pas un baiser d’adieu il la laissera pas se sauver. « Certainement pas. » Elle peut prétendre être aux autres tant qu’elle veut et se perdre dans d’autres bras dans d’autres draps ça sera toujours lui et elle comme des soldats paumés au combat. C’est pour ça que Jimmy sent son myocarde s’emballer qu’il a la poigne du désespéré et peut être qu’il calcule plus vraiment ses gestes pour une fois. Main qui tire sur les mèches blondes qui renverse la tête de sa reine en arrière comme s’il voulait faire tomber sa couronne sur le sol –la sienne est déjà tombée. Les lèvres qui embrasent la peau le long du cou le haut de la poitrine quand les dents se plantent et qu’il mord, fort pour la marquer. « T’es. A. Moi. » Elle peut toujours nier il ne la croira pas.

C'est pareil et c'est différent, violence nouvelle, violence désespérée. C'est pas étonnant, toute leur histoire a été trop passionnée, les mots trop violents, les caresses pas toujours tendres alors la fin doit être un incendie qu'on peut pas arrêter, qui consume tout, qui les consume eux. Barbra sent dans ses mouvements que c'est pas comme d'habitude, que Jimmy perd le contrôle. Peut-être parce qu'il risque de la perdre, elle qui a toujours été acquise, elle qui revenait, après chaque dispute, chaque colère. Elle sait qu'elle est sur la bonne voie, joue dangereusement avec ses limites et elle compte pas s'arrêter en si bon chemin. Pourtant elle se perd elle aussi, sa main dans ses cheveux, poigne autoritaire, ses lèvres sur son cou laissent sa peau en feu, chaque parcelle de son être qui s'enflamme, sa main qui se resserre sur sa chemise, fait céder des boutons sous la force de la pression. Elle sait même pas si elle a mal ou si ça l'enivre quand il la marque, peut-être un peu des deux, la perspective de garder quelques jours les traces de ce qu'elle abandonne qui lui plaît un peu trop – esprit tordu. Ses paroles, encore les mêmes, comme si répéter aller lui faire changer d'avis. Elle répète elle aussi, les quitte-le, quitte-le, quitte-le en boucle dans son esprit, mélangés à des fais-lui mal, aime-le qu'elle discerne pas et qui lui font perdre pied. Barbra devrait peut-être en rester là, partir tant qu'elle le peut encore, mais elle veut le dernier mot, fierté mal placée ou prétexte utilisé pour masquer son envie de rester. Elle veut reprendre le dessus, bataille épuisante dont ils sortiront pas indemne, le pousse avec ses mains. « Tu peux me marquer autant qu'tu veux, ça changera rien. » Ses jambes qui percutent le canapé du salon, dernière pression pour qu'il y tombe. Elle devrait profiter de l'instant pour partir mais elle le fait pas parce qu'elle a pas encore gagné, qu'elle a une guerre a mener et qu'elle abandonnera pas, alors elle le suit, se retrouve assise sur lui, les jambes qui emprisonnent les siennes. « Ça changera rien quand d'autres le feront. » Barbra qui se rapproche alors que ses mains glissent sous sa chemise, ongles qui griffent la peau. « Ça changera rien quand d'autres m'embrasseront, quand ils me toucheront. » Les provocations qui s'enchaînent alors que ses lèvres se perdent sur une clavicule découverte, alors qu'elles remontent sa bouche le long de son cou pour venir murmurer au creux de son oreille. « Et ça changera rien non plus quand d'autres me sauteront, alors que toi, tu pourras même plus m'toucher. » Les syllabes articulées pour les ancrer, les graver sur son cœur pour qu'il comprenne, qu'il la laisse, alors même que ses gestes indiquent tout le contraire.

Invité Invité ☽ ☾

La force du combattant qui perd la guerre, du soldat qui rampe dans la dernière tranchée. Jimmy il a la force du déni de l'acharné du gars qui ne veut pas la laisser s'en aller. Il s'accroche aux gestes plus qu'aux mots à la manière qu'elle a de vibrer contre ses lèvres, de planter ses ongles dans sa chair. Elle veut rester et il le sait il la retiendra même s'il doit arracher sa peau à vif pour l'empêcher de filer. Animal libéré de sa cage parce qu'on l'oblige à y retourner, les crocs sur la peau à vif si fort qu'ils semblent déchirer la chair. Barbra qui s'accroche et sa chemise qui se déchire, Barbra qui le pousse et lui qui s'enivre, bataille perdue d'avance pourtant l'espoir qui brille encore quelque part sous sa peau. C'est de sa faute, toujours de sa faute à elle, quand elle s'assoit sur ses cuisses et fait tourner sa tête de baisers. Les mots comme des lames de poignard qu'il refuse d'écouter. Il ment elle ment ils se mentent à longueur de temps pourtant sous sa langue y'a un goût amer, celui de la vérité qu'il ne veut pas voir en face. Aveugle quand la possessivité fait remonter ses mains, cuisses fesses dos qu'il s'acharne à griffer à défaut de pouvoir se lever, la violence qui l'étreint comme un brasier, la rage des autres et de son envie de le quitter. « T'as pas envie d'me laisser. » Ça sonne comme une menace c'en est pas une, c'est juste le fond de ses pensées qu'il a réussi à décortiquer. Les mots qui disent l'inverse de ses baisers, quand il relève sa tête c'est la main autour de la gorge qui appuie sur la trachée.
Doigts qui remontent sur la peau marquée,
Visage pris dans sa main, étau qui contrôle les lèvres
et il serre,
il serre,
il serre.
« T'es à moi. Dis-le. »
Les mots qu'il veut entendre, il est prêt à les arracher.
Prêt à tout pour qu'elle renonce à le quitter.

C’est sans fin et ça le sera à jamais, Barbra le sent déjà alors qu’elle est censée le quitter. Il y a des choses qui ne trompent pas, il y a son corps qui cherche toujours le sien, son souffle qui la fait vriller et ses mains qui la transportent plus, toujours plus, et Jimmy Jimmy Jimmy comme une litanie incessante qui la rend dingue et qui la torture sans lui laisser le moindre répit. De toute façon elle savait que ce serait pas facile, qu’elle pourrait pas le jeter lui comme elle a jeté les autres, parce que leur histoire a été – est – un peu trop forte, le genre d’histoire dont on se remet pas et qu’on peut pas oublier, parce que c’est gravé dans sa peau, dans son cœur. C’est encore pire quand il s’agrippe à elle alors qu’elle fait tout pour qu’il la déteste, même si ses gestes trahissent ses véritables désirs, caresses et baisers poisons, venin qui veut se répandre dans son cœur et y diffuser la haine, parce que c’est plus facile si il la déteste, si il l’évite. Elle se sait trop faible, Barbra, preuve en est par la façon dont elle se colle à lui, prédateur qui joue avec sa proie avant de la dévorer. Sauf que la proie c’est Jimmy, Jimmy qui glisse sa main sur sa gorge et qui appuie, qui laisse sa marque alors que son souffle se fait plus court, et elle aurait presque envie de crever sous ses mains, de se laisser aller dans ses bras comme ça a été trop souvent le cas, sensation de mort à chaque déchirement et cœur qui lâche quand il s’en va. Ses mains encadrent son visage, ses mots toujours les mêmes alors qu’elle abdique pas. Elle a l’impression qu’il l’écoute pas, qu’il comprend pas qu’elle le dira pas et ça l’énerve autant que ça l’enivre, cette impression qu’il veut se l’approprier, la garder pour lui peu importe le prix. Alors elle laisse parler la rancœur, celle qui l’a mené ici, celle qui l’a conduit vers cette décision qui semble le déchirer et à laquelle elle s’accroche pourtant. « Si c’que tu veux c’est une poupée qui dit c’que tu veux entendre, va voir tes putes, elles seront sans doute d’accord. » Les mots qu’elle crache un par un, colère qui teinte chaque syllabe. Elle pose ses mains sur les siennes pour essayer les retirer, a terminé de jouer – de l’allumer comme elle sait si bien le faire, volonté de laisser derrière frustration et désir, parce qu’elle sait qu’il trouvera jamais la même chose avec une autre, parce qu’elle sait qu’il s’en souviendra, qu’elle restera ancrée dans sa peau et que c’est la seule satisfaction qu’elle retirera de cette soirée. « J’serais jamais à toi, pas la peine de t’accrocher à moi comme ça c’est pathétique Jimmy, et j’pensais que tu valais mieux que ça. » Elle vise là où ça fait mal, en plein dans son orgueil de roi, sait que ça le blessera et même si elle s’en veut, c’est la chose à faire. « Alors lâche moi, je te l’ai dit, mais c’est terminé. » qu’elle répète, comme si cette fois, c’était vrai, comme si répéter une énième fois suffirait à lui faire comprendre qu’elle est sérieuse.

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