J'avais pas envie de ces conneries de Saint Valentin, pas envie d'acheter un truc à Nana, pas envie qu'elle m'oblige à être romantique le temps d'une soirée. Je la connais, elle me fait le coup chaque année. Alors trois jours plus tôt, j'ai déclenché exprès une grosse dispute, pour qu'on se sépare. Je reviendrais m'excuser et la récupérer le 15, une fois que toute l'euphorie de cette mascarade sera retombée. En attendant, ce soir : je baise. Y a pas de soir plus facile pour serrer des filles. Toutes les célibataires qui sortent entre copines et qui boivent jusqu'à perdre la raison. Prêtes à tomber dans les bras du premier gars qui s'intéresse à elles, juste histoire de ne pas finir la nuit toutes seules. Elles font genre girl power, mais c'est rien qu'une façade. Elles sont toutes prêtes à abandonner leurs copines pour un gars cette nuit-là. Et c'est exactement ce qui se passe avec cette brune. Elle se déhanche comme une salope sur la piste, son cocktail de pute à la main, elle rigole, elle aguiche. Qu'on ne me fasse pas croire qu'elle est là pour passer une soirée pieuse avec sa bande. Ça ne prend pas avec moi, j'suis pas dupe. Je m'approche, prédateur, mon bassin que je viens coller au sien par derrière, mes mains qui glissent sur ses hanches et mes lèvres qui trainent vers son oreille pour lui souffler quelques paroles débiles, des compliments stériles. Elle ricane et se retourne pour me faire face, sans opposer la moindre résistance. Ses bras qu'elle vient passer autour de mon cou, tentant de me lancer quelques regards enflammées. Mais ses yeux se sont noyés dans l'alcool et elle est plus proche d'un air de poisson mort que de femme fatale. Mais je m'en fous, elle a des gros seins. De toute façon, ses yeux je les verrais même pas. On danse ensemble pendant près d'une heure et ça finit par me gonfler. Faut passer à la vitesse supérieure, se rouler des pelles c'est bien sympa mais j'ai envie de plus. Mes mains qui deviennent pressantes, qui se faufilent sous ses vêtements et mes mots qui la supplient de se tirer d'ici avec moi. Elle hésite, boit encore, ne veut pas laisser tomber ses copines. Putain. J'insiste lourdement, je lui paie même un verre pour la rendre plus docile. Et ça finit par fonctionner. Enfin, ENFIN, on se barre d'ici direction son appartement. Elle parle pendant tout le trajet, complètement ivre, je ne comprends rien mais de toute façon je n'écoute même pas. Je ne fais que lorgner sur son décolleté, avec la satisfaction de me dire que dans quelques minutes je pourrais en profiter. D'ailleurs, je n'attends même pas qu'on soit rentré dans son appartement. Je commence à la déshabiller dans l'ascenseur, elle se marre, me dit d'arrêter en pouffant mais se laisse faire - elles adorent ça. Quelques instants plus tard, on se retrouve sur son pieux et je la fous à poil en deux temps trois mouvements - j'suis passé expert dans l'art de dégrafer les soutien-gorges à la vitesse de la lumière. Je la sens un peu absente, l'alcool trop ingurgité qui la rend finalement plus somnolente qu'excitée. Mais je m'en fous, je n'ai pas besoin d'elle pour prendre mon pied. Je retire mon t-shirt et plonge sur elle, ma main qui agrippe ses cheveux pendant que ma langue retourne à la conquête de sa bouche. Jusqu'au drame. Elle a comme un hoquet et subitement, elle vomit. Là. Dans ma bouche. Je recule d'un bond, je hurle, je tousse, je crache et manque de vomir à mon tour. Je cours dans la salle-de-bain et plonge sous la douche sans prendre le temps d'enlever mon jean dans la précipitation. Je tousse et crache encore et encore, je laisse couler l'eau sur moi pour me nettoyer de tout ça. J'attrape même son dentifrice au passage et le vide à moitié dans ma bouche, continuant de hurler et de l'insulter, hors de moi, écœuré. A plusieurs reprises je suis pris de haut le cœur, à tel point que je finis par vomir dans la douche. Une dizaine de minutes plus tard je ressors, le pantalon trempé. Je râle encore, saoulé de cette tournure dégueulasse. Je me sèche tant bien que mal avant de retourner dans sa chambre. Cette conne s'est endormie dans son vomi. Bien fait putain, BIEN FAIT. Fou de rage, j'attrape mon t-shirt qui a été épargné par le carnage et l'enfile. Je fouille le sac-à-main de la fille pour récupérer son porte-feuille. — Tu m'dois un verre sale pute. Je lui ai pas payé un cocktail hors de prix pour qu'elle ne le garde même pas après. Au final, je vide tout l'argent qu'il y a dedans et je me casse avec.