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 rather feel pain than nothing at all, (drovak)

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MessageSujet: rather feel pain than nothing at all, (drovak)   rather feel pain than nothing at all, (drovak) EmptySam 19 Mai - 4:50

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Il souffre. C'est une foutue constante, depuis quelques jours. Depuis que les trois gars l'ont coincé dans une ruelle, que Daire a eu la bonne conscience de venir frapper à sa porte et qu'elle a pu l'aider. Depuis que Bran s'est ramené — et pire encore, depuis que Niamh avait failli être violée. Il souffre. Souffre en silence, le géant malmené par les intempéries qui le frappaient depuis quelque temps. Souffre sur le tabouret de bar où il attend. Sa main trouée est bandée, la chair au-dessus de son coude, à l'arrière de son bras, a été rafistolé. Cette fois, c'est du travail de médecin — du vrai. De ceux qui tiendraient, à moins qu'il ne force dessus comme un dératé. Mais ça, Ivana s'était assurée que ça n'arriverait pas en travaillant. On refilait des heures supplémentaires à Bran, et le reste du temps on demandait aux gars de bien vouloir assurer la sécurité. Ils étaient tout aussi capables que leurs deux acolytes de faire régner l'ordre si besoin était, et ce n'était pas la confiance qui manquait. Malgré cela, la situation restait problématique. Pour l'Inferno, qui avait perdu son videur le plus imposant — et l'une de ses plus grosses forces de dissuasion. Et pour le colosse lui-même, qui ne savait plus que faire de ses soirées.

Pendant quelques jours, ç'avait été l'inconfort de son canapé qui s'était assuré de lui faire regretter son état. Il était passé à l'Inferno chaque jour depuis son retrait forcé, pour s'assurer qu'on n'aurait pas besoin de lui pour la soirée — ignorant le fait qu'il aurait été en difficultés pour travailler. Et chaque fois, son chien profitait de son retour précipité à l'appartement. Restait à ses côtés, durant toutes les interminables heures où son corps le maintenant réveillé. Restait à ses côtés, lorsque le sommeil le gagnait finalement, et qu'avec lui venaient les cauchemars si prenants. Ceux où il partait en guerre. Ceux où il tuait Bran. Ceux où il tuait Niamh.

Niamh.

Ce soir, il avait été incapable de se la sortir de la tête. Plus encore que les autres nuits, elle était restée accrochée. Les ongles plantés dans son dos comme elle l'avait fait tant de fois par le passé. Ce soir, il n'avait pu fermer les yeux sans voir ses traits doux, ses traits sauvages, ses traits crispés. Ses cheveux roux, son regard endiablé, ses longues jambes et son sourire insolent. Ce soir, elle le hantait. Et en fond sonore de sa silhouette dansante, des marques rouges, bleues, violettes, jaunes sur son cou si fragile, la voix de Lip continuait de babiller. J'l'ai vue, elle ressortait de chez Drazen. J'te jure, j'l'ai vue là-bas. J'sais pas c'qui s'est passé, mais moi je suis sûr que—

Assez.

Assez des échos du prospect dans sa tête. Assez de cette réalité par laquelle il prétendait ne pas être affecté, mais qui lui ravageait un peu plus les tripes à chaque jour qui passait. Il avait laissé derrière lui le canapé et l'inactivité. Le chien s'était glissé dans son sillage et il n'avait pas protesté. L'animal avait trotté à sa suite jusqu'au Inferno. S'était assis à côté de la porte, et n'était entré que lorsque Novak lui avait ordonné de le faire. Pas la première fois qu'il ramenait la bête. Et tout le monde savait qu'elle ne ferait que se coucher dans un coin en attendant que son maître ait décidé de s'en retourner chez lui, avec le même silence et le même flegme qu'à l'accoutumée.

L'Inferno était au point mort. Les clients plus rares que jamais, et personne ne semblait particulièrement s'inquiéter de cette maigre activité. Il était encore tôt, et le mardi n'avait jamais été le jour où la fréquentation était digne d'être remarquée. Ç'avait expliqué l'absence de Drazen derrière le comptoir, lorsque Novak s'était assis sur le tabouret. Un habitué, assis dans un coin, lui avait coulé un regard qu'il ne lui avait pas rendu. Impassible et fermé. Manipulant avec d'infinies précautions son bras et sa main gauche. Son corps brisé — presque autant que son âme. Et il avait attendu. Attendu, jusqu'à ce que le gamin reparaisse derrière son habituel comptoir propre et bien rangé. Au moins, ça ne changeait pas. Pas plus que le silence entre eux, suffisant pourtant au géant pour passer commande. Il n'avait relevé les yeux vers l'autre serbe que pour le saluer, avant de retourner à ses pensées. À son coude replié sur le comptoir, et à sa main, posée au bout de l'articulation blessée, qui lui faisait un mal de chien. Et le chien lui-même avait fini par se coucher au pied du tabouret. Une ombre à laquelle il s'était habitué, et qui veillait depuis quelques jours à ce que les mauvaises intentions restent à l'écart de son maître. Brave bête.

Le verre de vodka qu'on pose devant lui. La main valide de Novak qui s'en saisit, le soulève. Ses yeux qui ne trouvent même pas ceux de Drazen pour le remercier. Pas besoin. Le respect n'a jamais manqué entre eux, mais les mots ne sont pas nécessaires à le ponctuer. Ne l'ont jamais été. Une rasade d'alcool trouve sa bouche. Roule sur sa langue, se glisse dans sa gorge. C'est meilleur que la merde qu'il a chez lui, il faut bien l'avouer. Et c'est un plaisir qu'il savoure sans rien exagérer. Les traits toujours aussi fermés. Reposant le récipient sur le petit sous-verre qu'on lui a donné. Nulle envie de tacher ce comptoir impeccable — une netteté qui avait le don de balayer, l'espace d'un instant, le chaos de ses pensées. Et Novak inspire. Lentement. La vodka se fraie un chemin dans son système, et il se sent déjà mieux. Malgré le visage de Niamh toujours gravé au fond de ses pensées, et les mots du prospect qui continuent de le titiller.

Sa main intacte se lève, frotte son menton. Drazen n'est pas loin. Et quand la paume redescend pour se saisir une nouvelle fois du verre, les mots s'échappent d'entre les lèvres du géant d'un ton lent mais distinct. Impossibles à manquer. « Comment elle va ? » Les clients, ici, ne comprennent pas leur langue. Et il n'y a aucun autre serbe dans le périmètre. Novak peut parler. Novak peut poser sa question, en toute sincérité. Sans l'ombre d'un reproche dans sa voix. Sans la moindre note d'émotion pour faire osciller son ton. Il ne voulait pas mettre Drazen dans une mauvaise position. Mais le barman était le dernier à avoir vu Niamh. Le dernier à lui avoir parlé. Celui dont le silence et le regard droit seraient capables de dire l'exacte vérité. Drazen ne lui mentirait pas. Ne prétendrait pas. Ça ne servait à rien. Novak savait — son regard, relevé vers Drazen, l'affirmait. Mais Novak ne reprochait rien. Novak ne se cachait pas. Pas ce soir. Pas cette fois.

(c) blue walrus
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Drazen Markovic

Drazen Markovic
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MessageSujet: Re: rather feel pain than nothing at all, (drovak)   rather feel pain than nothing at all, (drovak) EmptySam 19 Mai - 14:49


rather feel pain than nothing at all
n o v a k & d r a z e n

Drazen a été convoqué, le boss voulait les détails de sa dernière enquête. Ces informations sensibles ne doivent toucher que les gens concernés. Ces opérations sont intégrales à la survie de leur branche en amérique. Leur situation est précaire. Une visite des autorités fédérales pourrait forcer leurs activités à diminuer, ou pire, les forcer à déménager leur quartier général. Drazen est témoin vivant, d'une location fermée par le gang. Ils ont brûlé la place, une partie du bétail avec, ne transférant ailleurs que les membres indispensables. Le serbe a apprivoisé ces murs et se plait dans son obscurité constante, il suffit de prévenir les emmerdes que peuvent déposer à leur porte les autorités. Le député de la police sera à cet endroit, à cette heure, confirme Drazen. Ils pourront alors le persuader de faire le bon choix, pour sa famille. Les simples mortels sont si sensibles à la menace de douleur sur leurs êtres chers. Drazen se contente d'apprécier d'être seul au monde, voilà l'avantage d'avoir été mal-aimé. Personne ne peut le faire chanter, il n'a pas cette faiblesse. Corbeau de malheur qui se trame dans les branches, ne faisant qu'un avec la nuit. Le boss lui fait signe de disparaître. Drazen s'exécute.

Le bar attends sa présence. C'est une soirée tranquille. Que quelques naufragés venus se noyer pour de bon. Ils ont cette aura de désespoir sous les ongles, ça révulse Drazen, dans une froide contemplation de leur misère. Au bar, perché sur un tabouret, le géant de roc qu'est Novak est posé, immobile, grand monument au courage des hommes. Le barman se glisse à sa place, serpent des profondeurs. Il est là, comme s'il n'avait jamais quitté son poste, comme s'il était la progéniture de la noirceur qui peint les lieux. Ses yeux glissent sur la silhouette de son collègue, son état requiert le même remède depuis quelques semaines, un liquide transparent qui rends la vie aux morts. Parce que la mort, elle semble coller aux phalanges du serbe. Son corps semble fait pour la guerre, impossible à mettre à tuer. Des ongles à l'épaule, le géant semble avoir fait un pacte avec le diable, son bras pour on ne sait quel pardon, pour on ne sait quelle délivrance. Ce ne sont pas les maux de la chair qui l'affligent pourtant. Les pires blessures sont invisibles.

Le cabot aux pieds de son maître n'a pas échappé à Drazen. Le barman a une aversion viscérale pour les bêtes. Ils ont des sens pointus, ils voient à travers l'obscurité, ils sentent les présences, ils trahissent son invisibilité. Drazen préfère se promener sans être détecté. Il garde pour lui le souvenir du chat à la gorge tranchée, celui de l'oiseau au coup cassé. La bête docile de Novak semble se prendre pour un tapis, mais Drazen n'est pas dupe, si on s'en prenait à Novak, ça pourrait facilement changer.

Le jeune serbe sors un verre immaculé de derrière le comptoir pour y verser deux doigts de vodka, la bonne bouteille, celle au sceau de cire, au corps gravé. Il refile les liquides de piètre qualité aux clients qui ne savent pas différencier un whiskey vingt ans d'une bière coupée à l'eau. Les prunelles de Drazen sont fixes, ses yeux évitent ceux du vétéran, dans un comportement qui n'est pas nouveau. Ils n'ont pas toujours les mots, mais ils se reconnaissent, entre monstres opposés. Le barman n'a pas repensé à ses plus récents péchers depuis qu'ils ont été commis. Il n'en glissera mot à âme qui vive.

« Comment elle va ? »  le giflent les paroles de Novak. Ce n'est pas le ton, grave et lent, ni les mots, anodins, c'est ce qu'ils insinuent. Les paupière de Drazen balaient ses yeux, une seule fois. " comme une fille qu'on a tenté d'étrangler. " réponds le barman, sans son serbe natal. Les mots ne sont pas accusateurs, seulement véridiques. Il ne dira pas plus que ça. Niamh, elle est un peu éteinte, elle va comme son cou, en hématomes, mais elle guérira. Drazen a confiance, elle semble frêle, mais elle est résistante. Le jeune serbe ne demande pas comment Novak sait qu'il a vu sa belle, ça n'est pas important. Le respect impose la vérité. Drazen est peut-être sournois, mais il n'est pas lâche. Si Novak veut mettre les choses au clair avec ses poings, il ne s'y opposera pas. Drazen extirpe la bouteille de vodka pour en verser dans le verre vide de Novak. Petite excuse liquide pour les mots qu'il vient de déposer sur le comptoir, véridiques, mais pas moins blessants. Le barman n'ajoute rien, coincé entre ne pas mentir et ne pas vouloir faire partie de cette conversation. De loin, ce ne sont que quelques mots échangés en serbe entre collègues. De proche, c'est une tempête immobile qui peut passer en coup de vent ou qui peut faire des ravages.    
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