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| On joue les funambules (Penelior) | |
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Penne-gorgonzola ▹ posts envoyés : 841 ▹ points : 3 ▹ pseudo : Baalsamine ▹ crédits : wild heart & anesidora ▹ avatar : Kiana Ledé
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| Sujet: On joue les funambules (Penelior) Ven 18 Aoû - 16:53 | |
| J’ai vu Junior l’autre jour, avec une fille. Une blonde. Ils avaient l’air proche. Ca claque dans l’air, dit comme ça, l’air de rien entre deux bouchées de steak. C’est Billy et le regard qui dérive déjà vers la télé, trop passionné par le reportage sur les bagnoles qui passe. Junior. Y a plus personne qui peut faire semblant qu’il se passe pas un truc entre lui et elle. Bravo Tom, t’as gagné ? T’es content ? Et les regards noirs de Tex qui rumine dans son coin comme un sale gosse. Merde. Mais il est où Junior hein ? Et les appels qui trouvent pas de réponse, les sms vagues, l’absence cruelle. Il est où Junior ? J’veux être avec toi Penelope. Pourtant il est absent. Il est absent. Il est pas venu à la salle de gym quand elle lui a dit qu’elle voulait lui montrer son nouveau travail. Tu vois Junior, j’m’installe, j’me pose, j’me range. Tout ça pour lui ? Un peu, peut être, lui montrer qu’elle est pas que la furie en manque d’adrénaline, le cœur qui bat encore au souvenir de l’autre fois. Elle l’a tué d’ailleurs le gars ? Bang, bang, ses doigts qui trembleraient presque encore sous le choc de l’impact. « Comment ça t’as vu Junior ? » le ton est calme. Très calme. Trop calme. Billy qui tourne la tête lentement pour la dévisager, y a plus de sourire sur son visage. Son regard qui passe des couverts que Penelope serre trop fort au visage de la blonde. Je sais pas c’était en voiture, je suis passé devant, j’ai cru le reconnaitre, c’était peut-être pas lui. Peut être pas. Ou peut-être. Merde. Ca l’agace tout ça, se transformer en nana stupide qui attend comme une cruche, le cœur en dentelle quand elle entend que son gars a été vu avec une autre fille. Une autre blonde ; Son gars ? C’est qu’elle devient possessive Penelope ; Non. Jalouse même. Putain, c’est Tex ça, c’est pas elle ; Pourquoi est ce que plus les jours passent et plus elle devient comme l’autre idiot ? Y a ses doigts qu’envoient bouler les couverts sur la table et le telephone qui les remplacent. C’est rapide, une question, rien qu’une petite question. t’es libre cet aprem ? On se voit ? tu me manque idiot, toi et tes blagues à deux balles, toi et ton regard paumé, toi et ton sourire à en faire tomber les étoiles. Mais ça c’est sous-entendu. Il a intérêt à répondre le Junior, sinon elle viendra le chercher par la peau du cou pour qu’il s’explique.
15h tapantes y a la moto qui crisse dans la rue en face du magasin où Junior lui a donné rendez vous. Putain. Il a répondu. Et au fond d’elle y a un soulagement immense. Parce que ça veut dire qu’il est encore là, que ça va, pour lui, pour eux. Son regard qui sonde le trottoir, les alentours pour repérer la tête blonde. Bingo, il est pas trop loin, il lui tourne le dos mais elle le reconnaitrait entre mille. Alors sans attendre elle gare sa moto, range son casque dans le coffre et se rapproche discrètement du jeune homme. « BOUH » les mains sur le dos, un peu plus et elle lui ferait une prise pour le faire tomber, bien sur qu’elle le rattraperait, mais ça ferait un peu cliché. A la place elle se redresse, recoiffe rapidement ses cheveux, espère que son rouge à lèvre fait pas stupide. Qu’elle fait pas stupide. C’est toujours la même question quand elle se retrouve face à lui. « Jt’ai eu » petit rire où pointe la gêne, la voix qui se craquelle un peu quand elle croise son regard de glace. Ca fait mal, juste là, dans la poitrine, à chaque fois qu’elle respire.
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crashtration ▹ posts envoyés : 1304 ▹ points : 32 ▹ pseudo : mathie (miserunt) ▹ crédits : moi (avatar) & tumblr (profil) & solosands/vovicus (icones) ▹ avatar : matt gordon ▹ signe particulier : look un peu décalé, tatouages éparpillés, sourirs pondérés et un accent londonien terrible qui vient appuyer un phrasé peu compréhensible.
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) Mer 23 Aoû - 9:43 | |
| PENE : t’es libre cet aprem ? On se voit ?
Je reste bloqué devant le sms pendant un bon moment. Ma première réaction voudrait que je l'ignore. Parce que je ne peux pas laisser Michael seul ici la journée aussi. Je l'abandonne déjà une bonne partie de la nuit, et même si c'est pour la bonne cause, ça n'excuse en rien mon absence. Mais la journée ? Je relève les yeux sur le lit blanc, trop blanc. Cette pièce va finir par me griller les rétines. Je passe mes doigts sur mes yeux explosés, teintés de rouge, cernés de noir, ne sachant pas quoi faire. Après une vérification, je réalise que j'ai ignoré plusieurs des appels de Penelope et que notre vrai dernier échange de sms remonte à avant l'accident. Et que je ne l'ai pas revue depuis. Quel gros con. Je souffle, tiraillé. Je n'ai pas envie d'être ce genre de petit copain. Celui qui disparait dès qu'il y a une merde et qui revient ensuite, l'air de rien. Et puis, une partie de moi, celle qui n'a pas été encore totalement ensevelit par la douleur, a envie de la voir. Envie de me perdre un peu dans ses bras, contre ses lèvres. Oublier un instant la misère qui émane de cette chambre, et venir me réchauffer au creux de sa poitrine. Je me lève, à la recherche du médecin de Michael, pour essayer d'en savoir plus sur le programme de la journée. Je sais qu'ils doivent le réopérer ce matin, mais je n'ai pas les détails. Du moins, je ne les ai pas retenu. Faut dire que j'ai un mal de chien à me concentrer en ce moment. Après discussion, l'opération aura lieu en fin de matinée et devrait durer deux heures à tout casser. Après ça, Michael sera dans le gaz tout le reste de la journée, de la nuit même probablement et dormira la plupart du temps. C'est donc non sans un pincement de culpabilité, que je finis par répondre à Penelope. A 15h au Geek Store, je pourrais acheter une BD pour Michael au passage.
Je suis tellement obnubilé par Michael, que j'en oublie de me préparer. C'est donc sans avoir pris de douche depuis la veille que je finis par quitter l'hôpital, le cœur serré, pas serein, à prier pour que Michael ne se réveille pas et ne me réclame pas. C'est peut-être stupide, mais dès que j'ai le dos tourné, j'ai peur qu'il en profite pour clamser. Parce qu'il sait que je ne serais pas là pour l'en empêcher. Pour lui faire promettre de rester, pour lui serrer la main si fort que son cœur ne pourra pas s'arrêter de battre. Mais il m'a promis. Il m'a promis qu'il allait se battre, qu'il allait survivre. Et je dois lui faire confiance. J'espère simplement que Dieu ne viendra pas compromettre sa promesse. J'arrive finalement au point de rendez-vous le premier, sans trop faire gaffe à l'heure qu'il est. Je ne remarque même pas toutes les effluves qui émanent de moi, mélange d'alcool, de clopes et de cigares, à cause des lieux que je fréquente. Le genre de lieux pas très aérés. J'empeste carrément en fait. Mais je m'en fiche, j'ai l'esprit ailleurs. Auprès de Micha. Incapable de me concentrer sur quoi que ce soit d'autre. La mine déconfite et le teint blafard. Les yeux éteints et injectés de sang, à cause de la fumée et du manque de sommeil. S'il y a bien une fois ou je pourrais me sentir dégueulasse, laid à mourir, ce serait aujourd'hui et à raison. Et pourtant, je n'y pense même pas une seule seconde. Toutes ces conneries qui m'envahissent l'esprit en permanence d'ordinaire se sont mises en veille depuis l'impact.
— BOUH ! J'ai le cœur qui bondit lentement, mais aucune réaction physique. Pas de sursaut, pas de cri. Je suis bien trop amorphe pour ça. Je me contente de me retourner tranquillement, le sourire fendillé, pas convaincant. Et malgré tout, ça fait du bien de la voir. Bulle d'oxygène au milieu de cette tempête. Empêche moi de sombrer Penelope. — J't'ai eu. Et c'est terrible, parce qu'elle est là, devant moi, elle est rayonnante, et pourtant je ne pense qu'à une chose : retourner voir Michael. Mon sourire se dissipe progressivement, laissant un air grave sur mon visage. Je voudrais faire un effort. Je voudrais avoir l'énergie de l'attraper, de lui arracher un baiser qui lui montrerait ô combien elle m'a manqué. Mais je ne bouge même pas. Complètement à côté de mes pompes. Je cligne un peu des yeux, comme si j'avais du mal à me réveiller et finalement, j'enfonce mes mains dans mes poches de jean et désigne l'enseigne d'un signe de tête. — On y va ? Je tente un nouveau sourire, mais mes lèvres frémissent à peine. Quelque chose me dit que je n'ai peut-être pas eu la meilleure idée au monde en venant la voir. Je risque de lui faire mal, je risque de la vexer, je risque de tout foirer. Et je commence doucement à paniquer. J'veux pas la perdre. Et y a les mots terribles de Lola qui me reviennent en mémoire. Et ça comprime tout, ça saccage tout. Au fond, peut-être qu'elle a raison. Peut-être que Pene est trop bien pour moi. Peut-être que je ne la mérite pas. La preuve, je ne suis même pas capable d'être à la hauteur avec elle. De lui donner tout ce qu'elle mérite. Et ça laisse comme une sensation glacée dans ma poitrine. Tellement froid que ça brûle, que ça fait mal. Pardon Pene de n'pas te mériter. On rentre dans la boutique, sans un baiser, sans un contact. C'est froid et distant, j'en ai conscience. A moitié en tout cas. Parce que y a toujours cette partie de moi qui est restée au chevet de Michael, incapable de penser à autre chose. Et c'est pour ça que je n'arrive à rien, là, face à elle à cet instant même. Parce que je n'arrive pas à réfléchir. Je n'arrive pas à me dire qu'elle est là, que je peux la serrer dans mes bras, que je peux laisser le goût tendre et sucré de ses lèvres envahir tous mes sens. Non, j'ai tout juste ce qu'il faut de concentration pour me mouvoir et parler un peu. Rien de plus. Le disque dur est saturé. Je me mets à fouiller machinalement dans les bacs, avant de lui demander, sans même vérifier qu'elle est bien là, juste à côté. — Les gars vont bien ? C'est demandé avec une lassitude évidente, et encore une fois, ce n'est pas volontaire. Et on dirait deux vagues connaissances qui viennent de se croiser par hasard au détour d'une rue. C'est sûrement gênant. Je serais sûrement gêné si j'y faisais suffisamment attention. Mais ce n'est pas le cas. Et mon esprit vagabonde juste quelques secondes, le temps de me faire remémorer cet instant humiliant devant Tex. Pris en flagrant délit. Je n'ai pas de nouvelles de lui depuis. Tant pis. Tant mieux ? Y a une pointe de jalousie qui se glisse subitement dans mes veines, inattendue. Et ça me fait redresser la tête pour chercher Penelope du regard. T'es toujours là ? Y a comme un grand vide en moi. |
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Penne-gorgonzola ▹ posts envoyés : 841 ▹ points : 3 ▹ pseudo : Baalsamine ▹ crédits : wild heart & anesidora ▹ avatar : Kiana Ledé
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) Mar 29 Aoû - 0:41 | |
| Y a quelque chose qui cloche, dans l’absence de réaction à l’absence de sourire. Y a quelque chose qui cloche et Penelope essaye de ne pas flancher quand elle fait face à Junior, quand sur ses lèvres à lui y a même pas une lueur, même pas un rire. jt’ai eu. Pourtant celle prise au piège c’est bien elle, et le cœur qui dérape quand elle dévisage Junior. Pas un bonjour. Pas un Ca va ? Juste du silence. Elle déteste le silence Penelope. Elle n’y est pas habituée. Elle voudrait retourner en arrière, mettre son casque et disparaitre dans la nuit. On y va ? Sa voix la surprend et Penelope le dévisage un instant, perdue. Aller où ? Ah. Ouais. Le magasin. C’est vrai. « Bien sur, je te suis oh grand manitou de l’univers geek » qu’elle marmonne, prenant un air un peu effrayé, comme pour essayer de le faire marrer. Mais y a rien. Pas l’ombre d’un rire sur les lèvres de Junior. Alors elle baisse la tête et se contente de le suivre dans la boutique. Elle se sent paumée dans cet univers Penelope, et encore plus quand Junior l’ignore. Junior qui la dépasse, qui ne lui jette même pas un regard, les mains qui vont fouiller les bandes dessinées. Ca elle connait les bandes dessinées, ptêtre même qu’ils pourraient en parler tous les deux, comparer leurs connaissances, échanger leurs préférées. Mais à chaque fois que Penelope essaye d’ouvrir la bouche y a que du vide qui sort, parce qu’elle se sent perdue et que dans sa tête ça sonne comme un warning. J’ai vu Junior avec une autre fille. Ferme ta gueule Billy la conscience, c’est pas le moment de tout planter. Les gars vont bien ? « Les gars ? » silence, sa voix qui résonne dans la boutique vide et Penelope qui soupire tout bas. «Ouais. Ca va. Comme d’habitude quoi, Billy et ses voitures, Tom et ses mystères et Tex… » Et Tex quoi ? Tex qui l’ignore depuis la dernière fois ? Tex qui la regarde à peine, qui lui parle à peine ? Au fond elle sait plus trop s’ils vont bien les gars, parce que la plus part de son temps elle le passe à la salle, à frapper comme une dingue sur des sac de sables, à construire des muscles comme on construit une vie, dans l’espoir de trouver un peu de stabilité. « Et toi… Ca va ? » les mots qui se perdent quand il se retourne enfin pour la regarder. Y a un truc qui va pas dans son visage, dans son regard, juste dans sa façon d’être. Ptêtre qu’elle est pas très fine observatrice Penelope, mais ça la frappe en plein dans la tronche tout ça et ça fait mal. Putain. Ca faisait longtemps qu’elle avait pas eu mal à cause d’un garçon. Alors doucement elle se rapproche, y a sa main qui vient se poser sur celle de Junior, le regard qui le lâche pas. C’est une épave. Il sent comme une épave, il a l’air d’une épave, il est habillé comme une épave. « Il t’es arrivé quoi Junior ? » exit les exubérances, les folies, y a du sérieux dans ma voix. C’est rare et il le sait, sans doute que ça lui prouvera que je suis pas là pour déconner. Doucement je viens poser ma main sur sa joue, me rapproche un peu plus, encore, quelques centimètres entre lui et moi, mais c’est pas à moi de faire le pas. « Tu réponds pas, et quand tu réponds t’es bizarre, t’as une tête de zombie » elle a ses doigts qui s’enroulent autour des siens, un instant, c’est fugace. Puis elle le lâche en soupirant, collant sur son visage un sourire qui sonne trop faux. « Tu peux me parler tu sais, j’ai peut être l’air stupide mais ça veut pas dire que je sais pas écouter. » Et c’est vrai. Parce que derrière tout ça elle fera des efforts Penelope. Parce qu’elle veut que ça marche. Elle a besoin que ça marche. Rien qu’une fois, effacer les cicatrices, laisser place à quelque chose de vrai, de chaud, de doux. Pleure pas Pene. Non. Elle pleure pas. Mais quand elle se perd dans les yeux trop bleus de Junior, ça fait mal dans la poitrine. Tellement mal. « J’ai merdé quelque part ? » qu’elle finit par demander dans un souffle, persuadée qu’au fond, il ne pourrait en être autrement. Si quelqu’un doit foirer c’est elle, pas lui, c’est évident.
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) Ven 8 Sep - 20:08 | |
| — Bien sur, je te suis oh grand manitou de l’univers geek. Je la dévisage, mais je reste stoïque. Je n'arrive même plus à faire semblant de sourire. Je voudrais juste retourner à l'hôpital. Retourner aux côtés de Michael. C'est con, je pourrais lui dire tout ça. Je pourrais me confier, lui parler, lui expliquer. Elle comprendrait. Je sais qu'elle comprendrait. Qu'elle serait d'un soutien sans faille. Sûrement même qu'elle passerait me voir à l'hôpital, pour que je puisse rester près de Michael tout le temps. Mais je n'y arrive pas. Je ne me l'explique pas. Mais je n'ai pas envie de partager ce fardeau. Pas envie de partager ma peine. Pas parce qu'elle n'est pas digne de confiance. Non, ça n'a rien à voir avec elle en fait. C'est moi, c'est Micha. Quand ça le concerne, je deviens muet, toujours. Parce qu'on a toujours été lui et moi contre le reste du monde. Lui et moi, dans nos secrets, dans nos mensonges, sans jamais y mêler personne, sans jamais mettre personne dans la confidence. On se démerde entre nous, c'est comme une règle tacite. Et aujourd'hui, ça me bloque. J'suis incapable d'en toucher un mot à Penelope. Pour lui dire quoi que de toute façon ? Y a un taré qui a essayé de buter mon frère ? Que c'était peut-être fait exprès, mais p't'être pas ? Que depuis je survis avec la peur au ventre que ce fou revienne pour terminer son boulot ? J'sais pas quoi faire, j'sais pas quoi dire. Je n'arrive pas à penser, à réfléchir. Alors je me contente de me mettre en mouvements, pour éviter de laisser un silence gênant s'installer entre nous. Sans réaliser que c'est déjà trop tard. Je fouille les bacs sans vraiment voir ce qui défile sous mes yeux, je fais gaffe à rien. Jusqu'à ce que mon esprit se perde suffisamment loin pour me faire réagir. Les souvenirs de ce matin-là, et Tex qui s'imprime en grand dans mon esprit. Une jalousie déplacée qui vient s'insinuer dans mes veines et qui ne me ressemble pas. C'est probablement dû à mon état émotionnel, à la fatigue et à l'alcool qui coule encore dans mes veines. Un sale mélange qui me rend un peu pitoyable. Ou p't'être beaucoup. Alors je reporte enfin mon attention sur elle et je l'interroge. Et j'ai l'impression d'avoir dit un truc dans une autre langue. Parce qu'elle me dévisage sans comprendre, répète ma question comme si ça n'avait aucun sens. Je fronce les sourcils, largué. Elle finit par se reprendre et je vois enfin qu'un truc cloche. Mais je n'sais pas quoi. Et j'suis incapable de me concentrer pour y réfléchir. — Ouais. Ca va. Comme d’habitude quoi, Billy et ses voitures, Tom et ses mystères et Tex… Je me renfrogne. Mes doigts qui compriment la BD qu'ils tiennent et mon regard qui s'assombrit brusquement. On se dévisage comme ça, sans un mot et j'attends la suite de sa phrase, avec une appréhension nerveuse. C'est palpable, je le sais. J'ai le regard électrisé et les lèvres pincées. J'ai ma mine des mauvais jours, celle que personne ne voit jamais généralement. J'attends, j'attends encore et encore, mais rien ne vient. Et ça me rend malade. — Et toi… Ca va ? Elle change de sujet, esquive le sujet délicat et je vois rouge. Le plastique qui protège la BD se froisse et se déchire à moitié sous la pression de mes phalanges. Mon regard se durcit, se faisant impitoyable. Et pourtant, derrière cette colère absurde, y a que du vide. Que de la douleur. Que du chagrin et de la fatigue. Au fond, la colère, c'est peut-être la seule chose concrète à laquelle je peux encore me raccrocher pour ne pas complètement sombrer. — Et Tex quoi ? Que je demande sèchement, pour la pousser à dire ce qu'elle a dire. Quoi ? Elle me cache quelque chose, c'est ça ? Elle veut plus de moi ? Lola l'avait dit. Lola avait raison. Penelope a ouvert les yeux, elle a réalisé que Tex valait mieux que moi. Que tout était mieux chez Tex et elle va me reléguer au second plan, me rayer, m'oublier. Et je sais plus ce que ça me fait comme effet. Est-ce que ça fait mal ? Est-ce que ça me rend triste ? Est-ce que je me sens minable ? Est-ce que j'ai envie de tout casser ? J'en sais rien, putain. J'suis noyé dans tellement d'émotions contradictoires que tout est devenu un énorme micmac sans queue ni tête. Elle s'approche de moi et je me crispe. Le cœur douloureux. Pour tellement de raisons que ça en devient comique. Ou tragique, j'sais plus bien. Elle pose sa main sur moi et mon regard se baisse pour l'observer. Mais je n'y arrive pas. Je suis tellement renfermé dans ma bulle, tout seul avec Micha, que toute la réalité du monde extérieur m'agresse et me fait peur. Je retire brusquement ma main et détourne mon regard, me faisant fuyant. Mes épaules s'affaissent, la colère s'estompe et à nouveau, il ne reste plus que mon corps meurtrit et le poids de la vie, trop lourd à porter pour mes épaules. — Il t’es arrivé quoi Junior ? Je ferme les yeux une seconde et déglutis. Je savais bien qu'elle verrait. Comment ne pas voir ? Mais j'avais espéré qu'elle n'y fasse pas attention, qu'elle ne s'en préoccupe pas. Qu'elle ne pose pas de questions. Elle s'approche encore et sa main vient cette fois rencontrer ma joue. Et le contact me glace. Lentement, je tourne la tête, pour m'échapper une seconde fois de son contact. Comme si je ne le méritais pas. Pourtant, j'en rêve en permanence de ses mains sur moi. Mais pas aujourd'hui, pas maintenant, pas comme ça. Je ne sais plus ce que je veux. La douleur a tout envahit et je m'enfonce, c'est tout. — Tu réponds pas, et quand tu réponds t’es bizarre, t’as une tête de zombie. Je soupire. Et qu'est-ce que je fais maintenant ? Je mens ou j'avoue tout ? Avouer. Y a pas d'aveux putain, j'ai rien fait de mal. Mais je me sens comme si c'était le cas. — Tu peux me parler tu sais, j’ai peut être l’air stupide mais ça veut pas dire que je sais pas écouter. J'inspire une grosse goulée d'oxygène et me détourne d'elle une seconde, passant une main sur mon front, sur mes yeux, dans mes cheveux. Bordel, mais qu'est-ce que je fous ? J'suis en train de tout foutre en l'air là. Et ça me tue de l'entendre dire qu'elle est stupide. C'est pas la première fois et c'est insupportable. Je veux pas qu'elle se voit comme ça, parce que moi, je ne la vois pas comme ça. Elle est brillante, elle est débrouillarde, elle est vive. Elle me fait rire. Elle est tendre. Y a rien qui déconne chez elle. — Non, c'est pas ça... Ma voix est plus irritée que prévue. Je ne veux pas la blesser, je ne veux pas l'enfoncer, c'est tout l'inverse même. Pourtant, je fonce dans cette direction sans m'en rendre compte. — J’ai merdé quelque part ? Merde. Bravo Junior, tu vois le carnage un peu ? Je fais claquer ma langue sur mon palais, dans un mouvement de frustration. La mâchoire tendue, les soupirs qui s'enchainent et le silence qui m'opprime. Je finis par revenir vers elle, mes mains qui viennent glisser le long de ses avant-bras et qui s'arrêtent au niveau de ses poignets. Pour la retenir. Parce que si elle part - et elle devrait probablement le faire - je m'écroule. — Arrête, ça n'a rien à voir avec toi, ok ? J'suis juste occupé en ce moment, c'est rien. J'suis un peu maladroit, un peu gauche. Je voudrais la rassurer mais j'ai l'impression de parvenir à l'exact opposé. Alors, je me dis que je peux bien lâcher une semi-vérité. — C'est juste que j'dors pas beaucoup en ce moment, j'ai un rythme décalé parce que je joue beaucoup, tu sais. Le poker, tout ça. Je hausse les épaules avec nonchalance, comme si ce n'était pas important. — J'essaye juste de rassembler un peu d'argent, pas d'quoi en faire toute une histoire. Je fais une petite moue, l'air de dire : c'est trois fois rien. Je relâche ses poignets et pose distraitement une main dans son dos, sans ma tendresse habituelle, avant de lâcher, un peu dans le flou. — T'as qu'à choisir une BD, j'te l'offre. Histoire de donner un peu de crédibilité à ma moitié de mensonge. Même si je dépense chaque centime gagné pour payer les soins de Michael, tant pis, je peux déroger de 10 balles pour elle. Pour qu'elle me croit, pour qu'elle ne pose plus de questions. Pour faire disparaitre cette lueur dans son regard, celle qui me ronge et qui me fait me sentir coupable. |
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) Dim 1 Oct - 22:04 | |
| Il ne rigole même pas. Pas un seul instant son regard s’éclaire, ses lèvres s’étirent. Rien du tout. Il se contente de la dévisager pendant que Penelope sent peu à peu ses joues s’échauffer. Elle est stupide c’est ça ? Ridicule, même pas drôle. Surement que déjà il veut la larguer, l’envoyer bouler. En même temps elle le comprend. Ouais. Elle le comprend. Mais il n’a rien dit encore et Penelope ne compte pas baisser les bras tant que Junior n’a pas prononcé la sentence. Elle est tenace Penelope, une vraie teigne qui refuse de lâcher le tout. Alors elle le suit dans la boutique Penelope, le regard qui se pose sur les étagères remplies de figurines et les bd qui remplissent les bacs. Un vrai trésor pour les geek en puissance. Peut être qu’elle reviendra avec Tom pour rigoler avec lui, se souvenir des BD piquées à la bibliothèque de l’internat et quand son frère les lui lisait en boucle pour l’aider à s’endormir. Un instant elle se perd dans la nostalgie, avant que Junior la fasse redescendre avec ses questions. C’est un peu comme un dialogue de sourd, éluder les questions de l’autre pour arriver à ce qui les intéressent vraiment. Et toi ça va ? Bien sur que non ça va pas, rien qu’à voir la dégaine de Junior, son visage trop pâle et les yeux cernés de mauve. Ca lui va pas le mauve, on dirait un cadavre. Et Tex quoi ? Y a pas de sursaut, pas de surprise, juste le regard de Penelope qui va des yeux de Junior à la bd qu’il vient d’abimer. Et Tex quoi ? pourquoi ce ton ? Pourquoi cette aura ? Elle se sentirait presque prise au piège. Presque. Mais elle a décidé d’être honnête maintenant. Plus de mensonge promis. Elle croise les bras et secoue la tête doucement. « Et Tex va mal. D’accord ? Il prend très mal pour nous deux, il fait la gueule, il est jaloux. Je le vois à peine alors qu’on habite ensemble. » Ca fait mal de dire les mots, de souligner la vérité. Elle voudrait que ça soit différent, qu’ils puissent rester tous amis, comme avant. Mais Tex s’enferme dans sa chambre, l’évite, ou alors c’est des mots durs, sifflements pleins de venin quand elle essaye d’engager la conversation. « Bref je voulais pas en parler pour pas t’embêter avec ça » ouais, ou tout simplement parce que c’est trop désagréable d’arrêter de se voiler la face. Puis elle le connait Junior, elle sait qu’au fond il va tourner l’information en boucle dans sa tête, se rendre malade jusqu’à en gerber.
Mais Tex c’est pas le sujet aujourd’hui, aujourd’hui c’est les démons dans les yeux de Junior, c’est la fatigue et la douleur, c’est cette acidité qu’elle ne lui connait pas. Alors elle interroge Penelope, sans vraiment de tact sans doute, enchaine les questions car elle n’obtient pas de réponses. Ou alors une réponse qui ne lui plait pas. Non, c'est pas ça... C’est sec, rugueux, ça lui va pas. Pourquoi il est comme ça hein ? Elle ne frémit pas Penelope, enveloppe ses émotions au creux de son être, refuse de montrer que là maintenant elle pourrait presque pleurer. Pourtant elle pleure jamais Penelope. Sauf quand c’est vraiment important. T’es vraiment important Junior. Elle s’apprête à reprendre la parole quand Junior se rapproche, ses mains sur sa peau, qui enserrent ses poignets. Penelope relève les yeux pour le regarder, ne fléchit pas. Arrête, ça n'a rien à voir avec toi, ok ? J'suis juste occupé en ce moment, c'est rien. menteur. Pourtant elle ne dit rien, se contente d’hocher la tête. C'est juste que j'dors pas beaucoup en ce moment, j'ai un rythme décalé parce que je joue beaucoup, tu sais. Ca calme un peu son cœur, la panique qui fait rage, mais ça continue de murmurer menteur. J'essaye juste de rassembler un peu d'argent, pas d'quoi en faire toute une histoire. Elle en fait toute une histoire, c’est plutôt lui qui en fait, qui l’ignore, qui se brusque et se rebiffe. Elle reconnait les signes, elle est pas conne Penelope, il devrait le savoir depuis le temps non ? T'as qu'à choisir une BD, j'te l'offre. Et la main dans son dos, la pression qui semble froide plutôt que chaude, comme un fantôme plutôt qu’un humain. « Junior » merde on fait comment déjà ? Les discussions dans ce genre c’est Tom qui les mène, c’est jamais elle. Jamais. Elle déteste ça. Elle déteste jouer aux adultes, quitter son rôle d’enfant, gamine qui parcourt la route depuis trop longtemps. « J’veux pas d’une bd » c’est murmuré tout bas alors qu’elle vient attraper sa manche comme pour essayer de le retenir. « Jte veux toi, souriant » mais sans doute qu’elle est égoïste de demander ça. Terriblement égoïste. « Si le poker ça te fatigue tant dis moi…On peut faire un coup toi et moi. Moins palpitant que la dernière fois promis, un truc facile » qu’elle vient lui murmurer à l’oreille alors qu’elle le prend dans ses bras. Ouais. Pour lui elle pourrait organiser ça, essayer de l’aider un peu, ne pas lui faire de la charité parce qu’il détesterait ça. Evidemment. Penelope dépose un baiser sur sa joue avant de grimacer un peu, l’odeur surement, mélange de sueur, d’alcool, de tabac. « C’est autre chose que le poker je suis pas stupide. Mais promis je demanderais pas quoi. » A la place elle lui attrape la main avant de le trainer vers un autre rayon de bande dessinées. « Aujourd’hui on laisse la merde au placard ok ? Laisse moi juste te changer les idées pour une heure ou deux. Et après promis j’arrête de t’emmerder » ses mains qui lachent celles de Junior pour fouiller dans les bacs avant d’en sortir une bande dessinée légèrement écornée. « Tu les as lu celles-là ? J’adorais quand j’étais petite, puis la fille a toujours été mon idole » une guerrière de l’espace à la gâchette facile, pas du genre à se laisser marcher sur les pieds dans un monde de brute. Un peu comme ce qu’elle voulait devenir en somme. « Tu sais quoi j’ai une idée » Penelope reprend en reposant la bande dessinée. « Tu m’offre une bd je t’en offre une. Un peu comme un échange, une surprise. » donnant donnant, elle aime bien ce principe, et Penelope espère de tout son cœur que Junior aussi. Un peu de chaleur pour chasser la peur, l’angoisse, les mots qui tournent en boucle dans son crâne. Menteur – j’ai vu Junior avec une fille – menteur. Taisez vous. On s’aime. C’est suffisante. C’est ce qu’elle voudrait gueuler. Mais à la place elle offre un sourire figé au blond, le cœur battant.
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crashtration ▹ posts envoyés : 1304 ▹ points : 32 ▹ pseudo : mathie (miserunt) ▹ crédits : moi (avatar) & tumblr (profil) & solosands/vovicus (icones) ▹ avatar : matt gordon ▹ signe particulier : look un peu décalé, tatouages éparpillés, sourirs pondérés et un accent londonien terrible qui vient appuyer un phrasé peu compréhensible.
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) Ven 3 Nov - 8:40 | |
| — Et Tex va mal. D’accord ? Il prend très mal pour nous deux, il fait la gueule, il est jaloux. Je le vois à peine alors qu’on habite ensemble. Bref je voulais pas en parler pour pas t’embêter avec ça. Ça devrait me faire de la peine, non ? Ça devrait me toucher, je devrais me sentir mal pour Tex. En temps normal, je me serais sentit atroce, je le sais. Mais rien n'est normal aujourd'hui. Et tout ce que je ressens, c'est une immense satisfaction. Il fait la gueule, ils se voient à peine. Tant mieux, ça m'arrange. Ou peut-être que je devrais m'inquiéter ? Peut-être que Penelope va vouloir tout faire pour arranger les choses ? Me quitter ? Se rapprocher de lui jusqu'à ce que ça dérape ? Je fronce les sourcils et détourne la tête sans dire un mot, perdu dans mes pensées contradictoires. Et ça me fait mal, quelque part dans ma poitrine. A moins que ce ne soit qu'un écho de la douleur de Michael. Je ne sais plus, pas foutu de distinguer mes émotions des siennes dans un tel moment. Et ça ne m'arrange pas, pas du tout. Je bois la tasse et personne ne s'en rend vraiment compte. Alors je me braque, je serre les dents. Ce n'était peut-être pas le moment d'aborder ce sujet épineux. Et puis Penelope s'inquiète et je me retrouve à devoir gérer ça alors que j'en suis incapable. D'ordinaire ça aurait été facile. Une caresse, un baiser, la promesse que tout va bien et ça aurait été bouclé. Mais là, faire tout ça, ça ne me vient même pas à l'esprit. Je suis comme bloqué dans mon humeur maussade, incapable de tendresse. Mes mots sortent, un peu abruptes, le ton impatient, et Penelope me fait face, forte, stoïque, et je ne remarque même pas qu'un truc déconne dans son regard. Qu'elle est mal à l'aise en ma présence, qu'elle est sur la défensive, qu'elle doute. De moi. Je ne vois rien parce que je suis aveuglé par le bordel dans ma poitrine, par Michael qui prend toute la place dans mon esprit. Mais je continue de parler, sans savoir si j'arrange les choses ou au contraire, les aggrave. Ma main qui se pose dans son dos, pourtant, je suis tellement loin. — Junior. Je ne réagis même pas, alors que le ton de sa voix aurait dû m'interpeller, me faire réagir. Mais j'entends à peine. — J'veux pas d'une bd. Je relève enfin la tête vers elle, inspire et souffle discrètement. Qu'est-ce qu'elle veut alors ? J'peux pas jouer aux devinettes aujourd'hui. — J'te veux toi, souriant. Et mon visage se déforme en une grimace peinée. Pas ça Penelope, pas ça. J'peux pas t'offrir ça aujourd'hui, ni demain, ni après-demain d'ailleurs. Je ne sais pas quand je sourirais à nouveau. Sûrement quand Michael sera tiré de danger. Quand le fou du volant sera arrêté. En attendant, j'ai trop de craintes pour sourire. Je baisse les yeux, silencieux et ma main glisse le long de son dos pour finalement venir mourir contre ma cuisse, laissant un grand froid derrière elle. — Si le poker ça te fatigue tant dis moi…On peut faire un coup toi et moi. Moins palpitant que la dernière fois promis, un truc facile. — Non. Je réponds du tac au tac. J'peux pas prendre ce genre de risques en ce moment. C'est vrai que, sur le principe, ça m'arrangerait, ça me ferait une grosse rentrée d'argent d'un seul coup et je pourrais passer plus de temps auprès de mon double. Mais si ça tourne mal ? Si je me fais arrêter par les flics ? Ou tuer, ou que sais-je encore ? Qui paiera pour Michael ? Qui s'occupera de lui ? Non, je prends déjà bien assez de risques avec les soirées poker et je culpabilise déjà suffisamment pour ça. Faut pas que j'aille plus loin. Je soupire et passe une main sur mon visage, embarrassé, ne sachant plus comment me dépêtrer de cette conversation stressante. Et elle se penche vers moi, ses mains qui se lient aux miennes et sa bouche qui se pose sur ma joue. Pourtant, je reste de marbre. Comme si ma peau ne ressentait plus le contact des autres. Comme si je n'avais plus de terminaisons nerveuses pour conduire tout ça jusqu'à mon cerveau, jusqu'à mon coeur, cet idiot qui s'emballe tellement dès qu'elle est proche de moi d'ordinaire. Aujourd'hui, il est éteint, les batteries sont à plat et mon cerveau est inondé. — C’est autre chose que le poker je suis pas stupide. Mais promis je demanderais pas quoi. Aujourd’hui on laisse la merde au placard ok ? Laisse moi juste te changer les idées pour une heure ou deux. Et après promis j’arrête de t’emmerder — Juste une heure Pene, après je dois y aller. Et je ne réalise même pas à quel point je suis sec, à quel point c'est désagréable. Vu comme ça, on dirait que je veux me tirer le plus vite possible pour passer le moins de temps avec elle. Alors qu'en réalité, j'ai sacrifié plus d'une heure de mon temps avec Michael rien que pour elle. Mais ça, elle ne le sait pas. Parce que je suis trop con, trop obsédé par tous les secrets qu'on peut faire avec Micha, même quand c'est inutile. Liés par le silence, à toujours exclure les autres de notre monde. Sale habitude. Et je ne rebondis pas sur le fait qu'elle ait compris que le souci venait d'ailleurs que le poker. Surtout, ne pas rebondir. Ne pas lui donner de matière, ne pas entretenir ce sujet. Je le laisse couler, profondément, n'en parlons plus oui, plus jamais. A quoi ça servirait qu'elle sache de toute façon, hein ? Ça ne changerait rien. Elle me tire vers les bacs et commence à fouiller dedans, je la regarde faire, avec un intérêt limité, l'air ailleurs. Je sors mon téléphone de ma poche plusieurs fois d'affilées, pour regarder si j'ai un message ou quelque chose, n'écoutant qu'à moitié ce qu'elle me dit. — Tu les as lu celles-là ? J’adorais quand j’étais petite, puis la fille a toujours été mon idole. — Hmm. Que je me marmonne seulement, sans même regardé l'objet qu'elle me montre. — Tu sais quoi j’ai une idée. Tu m’offre une bd je t’en offre une. Un peu comme un échange, une surprise.. Y a un blanc. Je relève alors la tête et réalise qu'elle attend une réponse de ma part. Merde, merde, merde, j'ai déconné là. J'ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais rien ne sort. On parlait de quoi déjà ? Mes yeux glissent sur la bd qu'elle tient entre ses mains, j'essaye d'analyser la chose rapidement. C'est de ça qu'elle me parlait ? Je relève les yeux jusqu'aux siens et je vois bien qu'elle va mal. Et ça se tord dans ma poitrine. Putain, t'es trop con Junior. Je m'apprête à faire un pas vers elle, prêt à m'excuser, mais mon téléphone se met à sonner. Je précipite ma main dans ma poche et sors l'objet. En voyant le nom du médecin de Michael s'afficher, je viens cacher l'objet contre ma poitrine et recule en direction de la sortie. — Euh, bouge pas, je reviens ok ? Et sans attendre sa réponse je file dehors et décroche. Après quelques mots rapidement échangés où il m'explique que Michael est à moitié réveillé et me réclame, je raccroche sans savoir quoi faire. Je retourne à l'intérieur, téléphone rangé et je rejoins Penelope. Je pose une main dans son dos, tente de me faire plus chaleureux, sûrement guidé par la culpabilité d'être un petit-ami aussi merdique depuis quelques jours. — Tu sais quoi, si c'est cette bd que tu veux, je te l'achète ! Je lui arrache à moitié la bd des mains et fait pression dans son dos pour l'inciter à bouger vers les caisses. Je lui paye, je m'excuse, je file à l'hôpital et une fois là-bas, dans la chambre de Micha, promis, je lui enverrais un sms pour la rassurer et lui dire qu'on se trouvera un autre jour pour passer du temps ensemble. Elle comprendra, j'suis sûr. Ouais. Alors pourquoi je tremble autant ? |
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) Mar 14 Nov - 23:38 | |
| Y a comme une alarme qui résonne, pourtant elle l’écoute pas Penelope. Trop concentrée sur le présent, incapable de prendre du recul. C’est le rôle de Tom ça. Elle, elle fonce toujours trop vite, trop fort, et ça finit toujours très mal. Elle espère que ça sera différent cette fois pourtant, que c’est pas avec Junior qu’elle s’écrasera. Elle veut plus s’écraser. Et encore moins avec Junior. Pourtant c’est la chute libre, comme si elle tombait du fil, perdait l’équilibre à chaque fois que Junior baisse les yeux, refuse de la regarder. Pourquoi ça fait mal comme ça ? Elle balbutie Penelope, essaye de chasser les doutes qui se mettent à la ronger de plus belle. Peut être que si elle lui propose un coup tout ira mieux, comme l’autre fois, l’adrénaline dans les veines, leurs souffles qui se mélangent, le cœur à l’agonie. Non. Mais le rejet claque dans l’air comme un fouet. J'peux pas prendre ce genre de risques en ce moment. « En ce moment ? » elle le regarde, perplexe, comme si elle découvrait une partie encore cachée de Junior. Comme un foutu iceberg, elle n’a effleuré que la surface. Au fond, qu’est-ce qu’elle sait de lui hein ? Elle a l’impression qu’il sait tout d’elle. Mais l’inverse ? Alors elle s’efforce Penelope. De ne pas se braquer, de pas gonfler les joues et de se casser comme une furie, de pas casser tout dans le magasin comme lorsqu’elle est fachée. Non. Elle se rapproche un peu, essaye le contact, l’embrasse doucement sur la joue. Mais rien. Pas même une petite étincelle. C’est comme embrasser une statue. Et ça fait mal. Encore. Un peu plus. Pourtant elle se laisse pas abattre. Juste une heure Pene, après je dois y aller. Le truc c’est que Junior n’y met pas du sien, il la rembarre à chaque fois, la repousse dès qu’elle ose franchir la ligne. Elle pensait qu’ils en avaient finit avec ça. Depuis la dernière fois. Mais elle ne sait plus. Tu dois aller où ? ça lui brûle les lèvres, la curiosité malsaine. Elle ferme les yeux un instant Penelope, pour se contrôler, pas craquer. Elle finit par l’entrainer au milieu des BD, les sort une à une en commentant de façon stupide, faux sourire plaqué sur les lèvres. Tout ce qu’elle reçoit en retour ce sont des grognements, un Junior absent perdu dans ses pensées. Putain elle est peut être pas intelligente mais elle est pas conne non plus. Et dans son crâne ça continue de tourner. J’ai vu Junior avec une blonde. C’est qui cette putain de blonde. Et la sonnerie de téléphone qui bien tout gacher. Son téléphone. Euh, bouge pas, je reviens ok ? La bd callée contre la poitrine, elle se retrouve soudain seule au milieu du magasin, le regard qui dérive vers Junior posé dehors. C’est elle qui l’appelle ? pourquoi est-ce qu’il la plante comme ça ? Est-ce qu’il a trouvé quelqu’un d’autre ? Merde c’est qui cette foutue blonde ? « Putain Tulip t’es conne » ouais ; Terriblement conne. Foutue Penelope. Foutue Tulip. Elle voudrait se taper la tête contre le mur, ou contre la bd tien. Quand Junior revient dans la boutique et se rapproche d’elle, main dans son dos, elle sent un frisson de colère la parcourir. Elle voudrait se dégager, partir en courant loin, très loin. Parce qu’elle déteste tout ça Penelope. Elle a l’impression de revivre les engueulades avec Tex encore une fois, de revivre ce moment où c’est terminé, où il faut tourner la page. Y a le cœur qui supplie, parce qu’il en a marre de se faire torturer comme ça pour un gars, pour une ville, pour une putain d’histoire. Tu sais quoi, si c'est cette bd que tu veux, je te l'achète elle n’arrive pas à protester quand il lui attrape la bd des mains, se laisse diriger vers les caisses, avant de finalement comprendre ce qui se passe. Elle s’arrête net. En plein milieu. Lui reprend la bd des mains et la pose sur une étagère. « Est-ce que j’ai l’air si conne Junior ? » c’est froid, c’est sec. Elle tremble un peu, pose son regard dans celui de Junior. Stupide Junior. « Non vraiment ? Est-ce que j’ai l’air si conne que ça Junior, parce qu’il faut me le dire. » elle croise les bras, campe sur ses positions. « Tu penses qu’une bd ça peut acheter le reste ? les mensonges ? » [/color] parce que c’est bien ça non ? Il lui ment. Tout simplement. Ou alors il ne dit pas toute la vérité. Elle non plus c’est vrai, mais là tout de suite elle n’arrive même pas à y penser. C’est juste les mots, les images, tout qui tourne en boucle dans sa tête et qui se mélange. « Billy m’a dit qu’il t’avais vu avec une blonde y a quelques temps. » elle est même pas fâchée quand elle dit ça, pas encore. Juste très déçue. Et surement très triste. Ptêtre même qu’elle chialera quand elle sera seule, quand personne la voit. Parce que Penelope elle pleure jamais. Penelope elle flanche jamais. Sauf quand ça touche au cœur. « A elle aussi tu lui offre des bd ? ou bien des fleurs ? C’est le genre de filles à qui on offre des fleurs je parie » parce qu’elle n’est jamais ce type de fille, jolie et bien habillée, qui sent bon, délicate, une vraie fleur quoi. « J’en ai marre. J’me casse va rejoindre ta poupée » et déjà elle tourne les talons, traversant la boutique sous les regards inquisiteurs des clients, la porte qui claque derrière elle. C’est qu’une gamine au fond Penelope, une sale gosse qui sait pas comment gérer tout ça. Elle laisse les émotions la bouffer un peu plus une fois qu’elle se retrouve à l’air libre, donne un coup de pied dans la première poubelle. Et merde. Voila. Elle a encore tout fait foirer, parce qu’elle ne sait rien, parce que les gars comme Junior ne regardent jamais les filles comme elles. Parce que personne ne regarde les filles comme elle. Ils pensent tous qu’elle est en acier, une vraie battante, mais parfois elle aimerait qu’on se rappelle qu’elle est aussi humaine.
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) Sam 6 Jan - 8:30 | |
| — En ce moment ? Je ne réagis pas à sa question, je suis déjà passé à autre chose, mes pensées sont parties à toute allure pour rejoindre Micha dans un coin de ma tête. J'ai envie de l'appeler. J'ai envie de savoir s'il est réveillé ou pas, s'il s'inquiète, s'il a mal, s'ils s'occupent bien de lui. Tellement obsédé par tout ça que je ne me rends pas compte un seul instant que je suis devenu le pire des cons. Pas même lorsque mon téléphone sonne et que je déguerpis sans une explication, sous le regard médusé de Penelope. A cet instant, je suis exactement tout ce que j'exècre chez l'être l'humain. Mais bien trop aveuglé par ma peine pour le voir. Et Pene ne dit rien, Penelope encaisse et serre les dents ; patience miraculeuse. Je ne vois pas les efforts qu'elle fait, rien que pour moi. Parce que je compte. Et putain, elle compte tellement aussi. Même si on ne dirait pas, là, tout de suite. Pourtant, je suis là, j'ai quitté l'hôpital, pour elle, pour la voir. J'ai laissé Micha pour elle. Mais comment elle pourrait savoir ? Je reviens quelques instants après, attrape la BD et décide de la lui offrir, même si je n'ai pas les sous pour ça. Je veux juste lui faire plaisir, un dernier baiser et je m'en vais pour retrouver ma moitié agonisante. Mais mon programme est interrompu par Penelope qui craque. Saturation prévisible, pourtant je n'ai rien vu venir. Elle m'arrache la BD des mains et je m'arrête, surpris. Je pivote et la dévisage, un peu perplexe face à la brusquerie de son geste. Je l'interroge du regard, perdu certes, mais aussi un peu en colère. — Est-ce que j’ai l’air si conne Junior ? La colère se fait la malle. Mon cœur se tord dans ma poitrine, d'incompréhension et d'une culpabilité que je n'explique pourtant pas pour l'instant. Je fronce très légèrement les sourcils, le regard inquiet. Je ne comprends pas. — Non vraiment ? Est-ce que j’ai l’air si conne que ça Junior, parce qu’il faut me le dire. — De quoi tu parles... ? Et je me sens mal subitement. J'ai l'impression d'avoir raté un épisode. Je pige bien que j'ai merdé quelque part, mais je n'arrive pas à savoir où. J'ai du mal à assimiler ce qu'il se passe. Je regarde un peu autour de nous, gêné, stressé. Je fais un pas vers elle, plein de bonnes intentions, ma main droite qui se pose sur son bras et qui glisse doucement, avec l'intention d'aller saisir sa main. Pour la serrer, pour la rassurer, pour la retenir. Parce que j'ai peur tout à coup. Une peur angoissante de la voir filer. On s'est jamais engueulé encore, et ça me fait flipper. Parce que je ne sais pas à quoi m'attendre. Parce que j'ai peur de voir tout c'bonheur partir en fumée. Et je panique un peu plus quand elle recule son bras, laissant ma main seule suspendue dans le vide. Frisson glacé. — Tu penses qu’une bd ça peut acheter le reste ? les mensonges ? — Le reste ? L-les mensonges ? J'comprends pas.. Je m'avance encore, commençant à m'agiter fortement. Mais elle me semble encore si loin, trop loin. Mon regard ne parvient pas à se poser quelque part, il va et vient entre ses deux yeux. Le souffle saccadé, le cerveau qui tourne à toute allure pour essayer de trouver des réponses ; mais rien ne vient. Noir total. Et c'est jamais noir dans ma tête. La seule fois où ça l'a été, c'est après la mort de Bee. Et ce fut insupportable. J'ai envie de m'accrocher à elle, de plonger dans sa tête, pour pouvoir tout y déchiffrer, pour comprendre. Ça m'énerve de ne pas comprendre, moi qui comprend toujours tout. Mais là, il me manque trop de données. Penelope souffre, Penelope est furieuse et je ne sais même pas pourquoi. Comment j'peux arrêter le déluge si je ne sais pas ce qui le provoque ? — Billy m’a dit qu’il t’avais vu avec une blonde y a quelques temps. Je me redresse, muet, stupéfait. Je ne m'attendais pas à ça. Je m'attendais un peu à tout, sauf à ça. Et dans un premier temps, je ne fais pas le lien. Je vis dans la rue, je fréquente pas mal de gens, des blondes y en pas qu'une. Et elle le sait. Alors, je ne comprends pas. C'est quoi le problème ? Je n'ai pas le droit de parler aux filles maintenant ? C'est complètement incohérent, Penelope n'est pas de ces filles qui veulent contrôler la moindre fréquentation de leurs mecs. Y a encore un truc qui m'échappe, mais mon état lamentable m'empêche de faire les connexions. A mi-voix, je souffle, songeur. — Une blonde... ? Et puis c'est quoi cette histoire ? Billy me surveille ou quoi ? C'est Penelope qui lui a demandé de faire ça ? Ça me semble totalement improbable, mais je suis tellement pris au dépourvu que j'envisage n'importe quel scénario. — A elle aussi tu lui offre des bd ? ou bien des fleurs ? C’est le genre de filles à qui on offre des fleurs je parie. Et d'un coup, comme un éclair, je comprends. J'ai toutes les données et c'est comme le soleil après la nuit. Mais dans mon regard y a comme une lueur de culpabilité, de honte. Ces fleurs offertes à Boo qui ne lui étaient pas destinées. Boo, c'est sûrement avec Boo que Billy m'a vu. Le souffle coupé, je ne trouve rien à répondre. J'ai l'impression qu'une montagne vient de s'écrouler sur moi. Comment je peux expliquer ça à Penelope ? Non t'inquiète pas, cette fille c'est juste la soeur et au passage le portrait craché d'une ancienne petite amie qu'on partageait avec Micha et qui est morte à cause de nous. Je me sens piégé, ça m'oppresse et c'est rageant. Mais calimity jane perd patience et abrège la dispute en prenant la fuite, hors d'elle. — J’en ai marre. J’me casse va rejoindre ta poupée. Il me faut quelques secondes pour réagir, je cligne des yeux et sors de ma torpeur un peu trop tard. — Penelope ! Mais la porte se referme déjà et je me retrouve tout seul comme un con dans la boutique, ignorant les regards pourtant tous rivés sur moi. Je viens taper mon crâne d'une main, fâché contre moi-même. T'es qu'un idiot Junior Healy. J'inspire un coup et réalise enfin l'attitude révoltante que j'ai eu avec elle aujourd'hui. Je récupère la BD posée sur l'étagère par Penelope et fonce à la caisse, la paie rapidement et file dehors, refusant de la laisser filer et d'en rester là. Je peux rattraper les choses, j'en suis convaincu. J'ai déjà Micha qui part en morceaux, je ne veux pas qu'il arrive la même chose à mon histoire avec elle. Je déboule dehors bruyamment et tourne la tête de gauche à droite jusqu'à la repérer, pas très loin, s'éloignant d'un cadavre de poubelle. Quel con, mais quel con. Dans quel état je l'ai mise ? Et je lui cours après, et je l'appelle. — Pene ? Penelope ! Mais elle ne se retourne pas, ne me laisse pas la moindre chance et je comprends. Mais je n'abandonne pas. Je remonte jusqu'à son niveau, haletant et j'empoigne fermement son poignet pour l'obliger à s'arrêter et à me regarder. — T'aurais dû m'en parler avant si ça te travaillait, j'aurais pu te rassurer tout de suite. Y a personne d'autre. Billy a dû me voir avec Betty, c'est la petite sœur d'une vieille connaissance... La vérité refuse de sortir, bien trop douloureuse. — Elle vient d'arriver en ville, je filais juste un coup d'main. Je l'attire vers moi et colle la bd sur sa poitrine pour la forcer à la prendre. — Pardon de m'être mal comporté. Michael est à l'hôpital entre la vie et la mort, une voiture l'a renversée je.. j'crois que c'était intentionnel et j'ai peur que y ait eu erreur sur la personne, que ce soit moi qui était visé à la base. Micha ne connait personne, j'vois pas qui pourrait lui en vouloir. Je lâche son poignet et finit par l'entourer de mes bras pour la serrer contre moi. Parce que j'en ai besoin. Parce que j'ai peur de m'écrouler, de me remettre à pleurer. — Excuse-moi, j'aurais dû te le dire mais ça a toujours été Micha et moi, rien que nous deux, j'ai pas l'habitude de partager avec d'autres personnes. Mes lèvres qui se glissent jusqu'à sa nuque et j'y dépose un baiser, un peu mouillé, mais surtout chargé d'excuses sincères et d'une tendresse infinie. — Je ferais attention à l'avenir. J'veux pas qu'on se dispute, j'veux pas te perdre. T'es importante Penelope, putain c'que t'es importante. Et j'espère que je le suis tout autant. |
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) Dim 4 Fév - 0:48 | |
| Elle voudrait disparaitre Penelope, effacer tout, rendre son cœur au marchand parce que c’est vraiment nul tout ça. C’est nul cette douleur dans la poitrine, l’impression que y a un con qui lui serre le palpitant trop fort, elle comprend pas pourquoi. Ou peut être que si elle comprend, elle reconnait les signes, c’est trop désagréable. Pour ça qu’elle explose, plus de self-control, elle a jamais été doué à jouer les maitres zen. Jamais. De quoi tu parles... ? De quoi elle parle ? De quoi elle parle ? Jalousie qui déborde, mélangée avec colère et lassitude, l’envie de tout casser, lui aussi, le casser, tous les casser, elle fulmine, la rage qui monte encore et encore parce qu’elle se sent stupide. Tout ça pour quoi ? Parce que Tom lui a demandé de jouer les putes de bas étages, séduire Junior pour continuer leur plan parfait. Et elle qui dit oui, qui se fait avoir comme une idiote, qui tombe amoureuse comme une idiote aussi. C’est ridicule. Ridicule. Le reste ? L-les mensonges ? J'comprends pas.. Le pire c’est qu’il continue l’idiot, à faire semblant alors qu’il doit surement très bien voir de quoi elle parle. Et ça lui échappe, comme ça, elle parle de cette foutue blonde parce que y a trop de frustration, l’envie d’être normale rien qu’une fois et de ne pas se laisser bouffer par le reste. Ca marche pas vraiment. Une blonde... ? Question de trop, elle hausse les épaules, sors de la librairie comme une tornade, essaye de ne pas hurler. Ca la démange dans les doigts, l’envie de sortir son flingue et de tirer encore, encore, l’odeur de la poudre et le bruit des détonations pour la calmer. Mais elle se retient. C’est ni le moment ni l’endroit. Alors à la place c’est une poubelle qu’elle vient massacrer, le pas rapide, mais pas assez pour empêcher Junior de la rattraper. Pene ? Penelope ! Lui qui la rattrape, ses doigts qui enserrent son poignet, elle commence à essayer de se dégager. « Lache moi putain » T'aurais dû m'en parler avant si ça te travaillait, j'aurais pu te rassurer tout de suite. Y a personne d'autre. Billy a dû me voir avec Betty, c'est la petite sœur d'une vieille connaissance... Et les explications de Junior qui la frappent en pleine figure, elle s’arrête la main encore en retrait, figée dans son geste. Elle vient d'arriver en ville, je filais juste un coup d'main. Le souffle encore court, elle hésite, tangue, en équilibre sur son fil. Colère ? Calme ? Penelope oscille, les yeux qui cherchent ceux de Junior, comme pour voir s’il lui ment encore une fois ou si cette fois il a décidé de dire la vérité. « Pour t’en parler il aurait déjà fallut que tu réponde à mes messages » qu’elle marmonne néamoins avant de le laisser l’attirer, la bd plaquée contre sa poitrine elle a sa main libre qui se referme dessus maladroitement. Sale gosse qui refuse d’arrêter de bouder, d’accepter que c’est terminé. Pardon de m'être mal comporté. Michael est à l'hôpital entre la vie et la mort, une voiture l'a renversée je.. j'crois que c'était intentionnel et j'ai peur que y ait eu erreur sur la personne, que ce soit moi qui était visé à la base. Micha ne connait personne, j'vois pas qui pourrait lui en vouloir. « Hein ? » parce que l’information la prend totalement par surprise et que lui la prend dans ses bras. Penelope essaye de faire le lien, d’associer les mots et les images qui vont avec. Puis y a Junior contre elle, Junior brûlant, le souffle haletant d’avoir couru. Excuse-moi, j'aurais dû te le dire mais ça a toujours été Micha et moi, rien que nous deux, j'ai pas l'habitude de partager avec d'autres personnes. le baiser dans sa nuque qui lui fait fermer les yeux, le serre à son tour doucement contre elle, les mains qui se ferme dans son dos comme pour lui montrer qu’elle est là. Bien là. Que y a plus de colère maintenant. Y a plus tout ça. Parce qu’il est magique Junior, qu’en quelques mots il a dompté l’ouragan. Je ferais attention à l'avenir. J'veux pas qu'on se dispute, j'veux pas te perdre. « Tu me perds pas » qu’elle murmure, menton sur son épaule, serre un peu plus fort. « Pardon Junior je suis débile » débile, débile, débile ; terrible. « Je comprends tu sais, pour Michael. L’impression que y aura jamais que toi et lui » parce qu’elle a la même avec les gars, tous les trois qui prennent trop de place dans son cœur, et c’est pour ça que ça fait aussi mal de devoir les pousser pour faire de la place à Junior. Elle s’écarte un peu pose une main sur la joue de Junior. « Faudra que t’apprenne à me laisser un peu de place » pauvre sourire sur le visage, tu vois tout va bien. « Par contre c’est quoi cette histoire de Betty » silence. Non. C’est pas le plus important. « C’est quoi cette histoire de voiture plutôt ? » Le regard soudain sérieux. Parce que c’est plus qu’une histoire de jalousie. C’est une histoire de vie ou de mort. « Comment ça quelqu’un pourrait t’en vouloir à toi ? » y a comme un grondement dans la gorge, fille qui devient louve, parce qu’il a été assimilé à la meute, et qu’elle butera pour le protéger. C’est décidé. « Si tu as des problèmes Junior, tu sais que tu peux tout me dire. Je peux t’aider. Tu sais que je suis plus dangereuse que la plus part que les gens de cette foutue ville » Les poings qui se serrent, elle a le regard qui brûle Penelope, et de nouveau elle vient le prendre dans ses bras, efface le vide, le manque. « Personne te tueras. Et personne ne tueras Michael aussi. Promis » elle y veillera. « Je suis là Junior »
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crashtration ▹ posts envoyés : 1304 ▹ points : 32 ▹ pseudo : mathie (miserunt) ▹ crédits : moi (avatar) & tumblr (profil) & solosands/vovicus (icones) ▹ avatar : matt gordon ▹ signe particulier : look un peu décalé, tatouages éparpillés, sourirs pondérés et un accent londonien terrible qui vient appuyer un phrasé peu compréhensible.
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) Mer 7 Mar - 19:19 | |
| — Pour t’en parler il aurait déjà fallut que tu réponde à mes messages. Ses mots mordants, la frustration qu'elle crache tout bas, la réalité de la situation que je capte enfin. J'ai toujours eu du mal avec ça, les émotions des autres. Non pas que je manque de compassion, loin de là, c'est même tout l'inverse. Je suis une boule d'empathie et bien souvent ça me tue. Non, le problème c'est que mon QI perturbe mes capacités sociales et je suis bien souvent incapable d'anticiper les réactions des autres et les conséquences de mes actes. C'est un fait assez courant chez les gens comme moi, à des niveaux différents. A chacun ses difficultés et ses désordres. Mon empathie naturelle et Michael m'ont permis de progresser de façon fulgurante, m'évitant de me couper totalement des sentiments des autres. Michael m'a aidé, quand on était rien que des gamins à mettre des mots sur ce que je ressentais. Parce qu'il ressentait la même chose que moi, à chaque fois. Et aujourd'hui je constate que j'ai encore tellement de progrès à faire. J'ai dû régresser même. Et je m'en mords les doigts, parce que la douleur de Penelope je la ressens à cet instant. Ça se propage comme un virus, ça circule dans tout mon système sanguin. Impossible d'y rester insensible. Et je m'en veux d'avoir été trop aveugle et trop stupide pour prévoir ça, cette réaction. J'imagine que mon état émotionnel ne m'a pas aidé à y voir plus clair, mais je refuse de me cacher derrière ça. Ce n'est qu'une excuse à peine valable. Michael est mon point faible. Il m'ouvre au monde autant qu'il m'en éloigne. C'est paradoxal. Je finis par me reprendre et je lui explique tout. C'est décousu et ça fuse, toutes les informations balancées n'importe comment, juste pour la calmer, la rattraper, l'empêcher de filer dans cet état. Il faut qu'elle me pardonne, j'en ai besoin. Et je la perds, ses yeux qui clignent d'incompréhension, son cerveau qui n'assimile pas ce trop plein de données. Alors je l'attrape, la serre contre moi, à moins que ce ne soit moi qui me serre contre elle. Besoin de sa chaleur, besoin d'elle. Et je continue de parler, baiser déposer à la va vite dans sa nuque, comme pour lui insuffler un peu de moi. La contaminer à nouveau, pour qu'elle laisse tomber sa colère. Et ça a l'air de fonctionner. Ses bras se referment autour de moi et elle presse doucement, me libérant d'un poids au passage. — Tu me perds pas. Soupir de soulagement. — Pardon Junior je suis débile. Je comprends tu sais, pour Michael. L’impression que y aura jamais que toi et lui. Je sais qu'elle peut comprendre, ce sentiment d'appartenance. De faire partie de quelque chose qui nous dépasse, qui prend toute la place. Plus rien d'autre qui compte à côté. Mais ce n'est pas une raison. Je n'ai pas le droit de l'éclipser comme ça ; je n'ai plus le droit. On se relâche, sa main qu'elle pose sur ma joue et y a toutes les excuses du monde au fond de mes yeux clairs. L'envie d'assurer à l'avenir, de ne pas commettre deux fois de suite la même connerie. — Faudra que t’apprenne à me laisser un peu de place. Je hoche la tête, promesse silencieuse. Elle sait pas elle que je suis capable de soulever des montagnes pour changer, pour progresser, pour qu'elle soit heureuse avec moi. Qu'elle ne regrette surtout pas. Que je suis capable de n'importe quoi pour être la hauteur ; sa hauteur. Elle sourit et je lui souris aussi. — Par contre c’est quoi cette histoire de Betty. Le sourire qui s'envole et mes émotions qui dégringolent. J'peux rien expliquer. J'ai pas envie de lui mentir encore. De cacher des choses. Mais j'ai promis à Michael, la vérité ne sortira jamais. Pourtant je voudrais, parce que ça me bouffe. Je sens que ça devient de plus en plus dur de vivre avec. La sensation d'être une vieille statue de granit qui s'effrite au fil des années, ce n'est plus qu'une question de temps avant que je tombe en poussière. J'ouvre la bouche, rien ne sort, les mots bloqués dans ma trachée. — C’est quoi cette histoire de voiture plutôt ? Comment ça quelqu’un pourrait t’en vouloir à toi ? Je referme la bouche et passe une main dans mes cheveux, nerveux. Le truc c'est que je n'ai pas plus d'infos à lui donner. Je n'ai pas la moindre idée de qui était ce type, de ce qu'il voulait, de si c'était accidentel ou pas, si c'était Micha qui était visé ou moi. Je ne sais rien du tout et c'est bien ça qui m'angoisse. — Honnêtement j'en sais rien du tout Penelope, j'arrête pas de retourner cette histoire dans tous les sens mais je n'y comprend rien. Je secoue la tête de façon compulsive, comme agité par un sentiment de désespoir. La peur qui m'anime sans cesse, celle de voir ce type revenir et finir le travail. Pour Micha ou pour moi. — Si tu as des problèmes Junior, tu sais que tu peux tout me dire. Je peux t’aider. Tu sais que je suis plus dangereuse que la plus part que les gens de cette foutue ville. Petit sourire amusé en coin de lèvres, c'est la première fois que je la vois si soucieuse à mon égard. On dirait une lionne prête à sortir les griffes pour défendre les siens et ça a quelque chose de touchant malgré la violence sous-entendue dans ses paroles. Je pose mes mains sur ses joues et l'attire jusqu'à moi, lui volant un baiser rapide. — T'es carrément canon quand tu dis ça. Le véritable sujet évité, contourné. Je n'ai pas envie de m'étaler là-dessus. Le poker, l'argent que je dois, ou celui que j'ai gagné - un peu trop ces derniers temps. Les soupçons de triche et ceux mécontents d'avoir perdu contre un clodo sortit de nulle part. Je ne me suis pas fait beaucoup d'amis en ville, à part quelques ivrognes grisonnants. Mais je n'ai pas envie de mêler Penelope à ça. Faut dire que y a rien de très glorieux là-dedans, et j'ai déjà suffisamment la sensation d'être un looser face à Tex pour ne pas avoir envie de m'enfoncer encore plus. Elle revient finalement me prendre dans ses bras et je ne me fais pas prier, l'enlace à mon tour, laisse son odeur m'envahir, m'apaiser. — Personne te tueras. Et personne ne tueras Michael aussi. Promis. Je suis là Junior. — Je sais. Que je murmure à son oreille. Je finis par me détacher d'elle, l'observant quelques secondes, pas foutu de me lasser de ce visage. L'impression de la trouver un peu plus jolie à chaque fois. Mes doigts qui glissent dans ses cheveux tandis que je viens l'embrasser avec plus d'insistance cette fois. Le plaisir qui dure de longues secondes, comme pour rattraper tout le temps perdu loin d'elle des derniers jours. Je la relâche tout doucement. — Je dois retourner à l'hôpital, j'ai promis à Micha d'être là à chaque fois qu'il sera réveillé. Je serre ses mains dans les miennes, sérieux. — Et je te promets de ne plus te tenir à l'écart. Je t'appelle ce soir. Quand Michael dormira et que je serais en chemin pour la partie de ce soir. Dernier baiser, sur sa joue cette fois et je la libère. Je commence à m'éloigner, marchant à reculons avant d'ajouter. — Tu m'diras ce que tu as pensé de ta BD. Sourire sincère, dernier signe de la main et je pivote avant de filer à toute allure sur le trottoir pour rejoindre l'hôpital. Sentiments étranges qui me traversent, culpabilité et soulagement. Le cœur léger mais les tripes nouées. Mon subconscient qui sait que je n'ai pas été parfaitement honnête. Et que je n'aurais probablement pas dû l'abandonner ici au beau milieu de notre conversation. Mais mon envie d'être auprès de Michael prend le dessus et j'oublie tout le reste. Michael avant tout, Michael qui peut tout me faire perdre. RP TERMINÉ. |
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| Sujet: Re: On joue les funambules (Penelior) | |
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