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| I'll keep you and I'll throw myself away (andicus) | |
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Ricolaaaaaaaaa ▹ posts envoyés : 1051 ▹ points : 7 ▹ pseudo : Kenny ▹ crédits : lonewolf (ava) ; astra (sign), pastel breathing (icons) ▹ avatar : Izzy Brierley ▹ signe particulier : perchée
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| Sujet: I'll keep you and I'll throw myself away (andicus) Lun 22 Jan - 21:19 | |
| Il entend un violon jouer un air folklorique dans sa tête mais il est imaginaire. Il sait que son violon repose dans son étui, sur la banquette pas très confortable de la cabine d'à côté. Il sent plus qu'il ne l'entend la voix de Nemo lui murmurer « laisse-moi, pars, laisse-moi partir » dans un souffle chaud à son oreille. L'illusion est parfaite. Atticus garde les yeux fermés. Il ne leur fait pas confiance pour ne pas lui montrer n'importe quoi quand il est dans cet état-là. C'est fatigant, les hallucinations. Le souffle chaud, encore. Il sent même un poids enfoncer un peu le matelas juste à côté de lui, ça créé une légère dépression qui lui donne envie de se laisser aller, de se laisser basculer contre le corps anonyme. Il l'hallucine, ça aussi ? Il ose. Il tourne la tête du côté du souffle et entrouvre les yeux. Andrew. Si c'est une hallucination, ça ne l'empêchera pas de se rendormir. S'il est bien réel, c'est encore mieux. Il n'arrive pas à se rappeler ce qu'il faisait avant d'aller se coucher, il ne sait plus s'il a invité Andrew à squatter un coin de son matelas pour la nuit, mais c'est plus que probable. Il préfère savoir Andrew sur son matelas plutôt que sur celui d'un autre. Il devient possessif. Ça fait longtemps qu'il n'a pas été possessif. Ça fait longtemps qu'il n'a pas voulu que quelqu'un soit à lui, rien qu'à lui, exclusivement à lui. Tout à lui.
Il entend Hannah rire à côté d'eux, comme si elle se tenait debout dans l'espace inexistant entre le lit et le mur de la chambre. Il referme les yeux pour ne pas la voir mais elle s'immisce entre ses paupières closes. « Va-t-en, » il ordonne tout bas. Laisse-moi penser à Andy, pas à toi, il ajoute dans sa tête. Elle continue de parasiter ses fantasmes dès qu'ils touchent de trop près à son cœur et ne sont plus qu'une histoire de sexe. Il n'a jamais touché à Andrew, pas comme ça. Il est du genre difficile, ça se voit. Atticus ne sait pas comment faire pour l'avoir et il n'est pas prêt à tenter le tout pour le tout au risque de le faire décamper. Il le veut trop pour ça. Il le veut trop pour ne vouloir que ça. Il ne supporterait pas de le perdre avant d'avoir eu... Il ne sait même pas quoi. Lui. Tout. Quelque chose qui se mesure en terme de masse et de volume, de distance et de vitesse, de temps et d'espace. Tout. Il rouvre un œil hésitant. Il n'aurait pas dû. Un mouvement lui fait tourner le regard vers Hannah qui se penche au-dessus d'Andy, Hannah qui n'est pas là, Hannah avec du sang qui lui coule du front et le long des jambes. Il la voit grimper sur Andy et lui murmurer des secrets à l'oreille. « Dégage. T'es pas là. » Elle le regarde maintenant et elle lui tend les bras. Elle a les mains rouges. Tu as tué notre bébé, Atticus. Regarde. C'est nouveau, ça. Il n'a tué personne. Il sait que rien de tout ça n'est vrai, il sait que c'est un cauchemar qui se superpose à la réalité à cause de son cerveau malade. Il le sait mais ça n'empêche pas sa respiration d'accélérer. Il presse ses paupières en se retournant sur le côté pour se retrouver face à face avec Andrew qu'il sent commencer à s'agiter dans son sommeil. Il lui attrape le poignet comme pour se raccrocher à la réalité, il le serre fort entre ses doigts pour la tester sa réalité, pour vérifier qu'il est vraiment là, et puis peut-être aussi pour se rassurer. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: I'll keep you and I'll throw myself away (andicus) Mar 23 Jan - 10:58 | |
| La dernière fois, le médecin a voulu savoir si Andrew dort bien. S’il dort bien. Il avait envie de lui répondre oui, bien sûr, on dort tellement bien quand on sait plus, entre le virus ou la drogue, lequel a le dessus dans ses veines, c’est certain. Quand on a pas vraiment de chez soi, pas de sécurité, juste des canapés ou des morceaux de lits qu’on nous prête pour la nuit dans le meilleur des cas. Dans le pire des cas, un squat remplis de paumés, aussi défoncés que lui. Il avait eu envie de s’énerver, Andy, en entendant la question du docteur tranquille qui restait derrière son bureau dans son siège confortable tout la journée, qui rentrait tous les soirs retrouver une famille épanouie. Tout ça ne lui a jamais fait envie, une vie stable et normale, ça ne l’a jamais attiré mais voilà où ses errances l’ont mené, du mauvais côté du bureau du médecin. Depuis, tous les soirs lorsqu’il se couche, Andy y repense. « Est-ce que vous dormez bien ? » Et sa réponse, loin de toute la haine qu’il contient parce qu’elle n’a personne sur qui se fixer. « Ça va, » qu’il avait dit. Bien sûr. En vérité, oui, ça va, parce que les rares moments où il parvient à dormir sans faire de cauchemars, avec ceux où il est fin défoncé, sont les seuls moments où ni son esprit ni son corps ne le torturent. Les seuls moments où il s’envole loin de sa conscience et rêve une vie si différente, si heureuse. Les quelques secondes après le réveil, il flotte encore. Quelques secondes avant que le monde ne s’abatte à nouveau sur lui. Sauf ici.
Ici, il y a quelque chose de différent. C’est discret, c’est délicat, à peine perceptible et pourtant ça fait toute la différence. Peut-être que c’est dans le clapotis de l’eau autour d’eux, comme une berceuse. Le doux mouvement qu’on ressent quand on pose les pieds par terre. A d’autres, cela suffit à donner la nausée mais quitter la terre ferme fait étrangement du bien à Andrew. C’est comme un monde à part, un monde où plus rien n’existe. Il a parfois le sentiment que cet autre monde, c’est Atticus qui le façonne, juste pour lui. Juste pour qu’il ouvre les yeux aux premières lueurs du matin et que le poids de la réalité ne pèse plus sur ses épaules. Pourtant, il sait bien qu’il n’y a pas qu’Atticus et lui dans ce bateau, il y a les fantômes de ceux et celles qui sont passés avant lui, qui passeront encore après. Parfois, Andy se demande si les draps dans lesquels il se glisse - Atticus a insisté pour qu’il dorme dans le lit, comme toujours - si les draps dans lesquels il se glisse ont été changés depuis. Il éprouve un plaisir un peu coupable à imaginer que non. Et chasse aussitôt ces pensées de son esprit parce qu’il est incapable de penser à Atticus de cette façon. Parce qu’avec lui, il a tendance à oublier qu’il porte la mort et il doit se forcer à s’en rappeler, de temps en temps, pour être certain de ne pas commettre d’impair. Il évite même de le frôler, au cas où. Au cas où quoi ? Lui même ne sait pas. Parce qu’il est bien ici, c’est le seul endroit où il est vraiment, profondément bien. Où il dort bien. Sans craintes, sans mauvais rêves, en sécurité. Et pourtant quelque chose agite son sommeil, malgré tout léger. Du mouvement à côté de lui, des murmures et soudain, une prise solide sur son poignet qui achève de le tirer des bras de Morphée. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que quelque chose ne va pas, ça arrive avec Atticus, ils ont tous les deux leurs étrangetés. Andy plisse un peu les yeux le temps que sa vision s’adapte à l’obscurité. « Atticus ? il demande. Qu’est-ce qui se passe ? » Il pose une main hésitante sur celle qui enserre son poignet. Andy n’a jamais été très doué avec les mots, c’est la seule façon qu’il trouve pour lui faire comprendre qu’il est là. Que tout va bien, tout ira toujours bien dans ces infimes mètres carrés de paradis. |
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Ricolaaaaaaaaa ▹ posts envoyés : 1051 ▹ points : 7 ▹ pseudo : Kenny ▹ crédits : lonewolf (ava) ; astra (sign), pastel breathing (icons) ▹ avatar : Izzy Brierley ▹ signe particulier : perchée
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| Sujet: Re: I'll keep you and I'll throw myself away (andicus) Jeu 25 Jan - 17:22 | |
| Le poignet mince d'Andrew dans sa main, la peau d'Andrew contre la sienne et ses veines qui roulent sous ses doigts quand il commence à se réveiller, fait comme une ancre qui le ramène à la réalité. Atticus sait ce qui circule dans ces veines aux couleurs d'aurores boréales, il sait ce qu'Andrew y injecte aussi. Ça fait partie des rares substances qu'Atticus n'a encore jamais essayées. Encore. Il a de plus en plus envie de tenter l'expérience, ne serait-ce que pour savoir ce que ça lui fait, pour ressentir ce que ressent Andrew. C'est sa foutue passion pour la tragédie. C'est sa passion pour la passion surtout, il sait très bien que c'est ce qui le perdra à la fin. Il se focalise sur le son de la respiration d'Andrew pour ne plus entendre Hannah. Rapidement il réalise qu'il l'a réveillé. Dormir avec un narcoleptique n'est pas de tout repos. C'est presque drôle. Mais ça ne le fait pas rire d'empêcher Andrew de dormir, il en a besoin. S'il était quelqu'un de bien il lui laisserait son lit et prendrait le canapé, mais lui aussi lutte déjà assez comme ça avec le sommeil. Ce n'est pas parce qu'on s'endort trop facilement et n'importe où qu'on dort bien. Il hésite à lui répondre, parfois les gens parlent avant d'être vraiment réveillés et si on les laisse faire ils retombent rapidement dans les bras de Morphée. Sauf qu'Atticus a envie de lui parler. Il a besoin d'entendre sa voix couvrir celles des fantômes. Et Atticus est égoïste. « Désolé. Je voulais pas te réveiller. » Il sent l'autre main d'Andrew recouvrir la sienne et il se retient difficilement de se coller contre lui comme il en crève d'envie. Hannah est partie.
« J'ai fait un cauchemar. Enfin, une hallu, mais c'est pareil. » En général il se contente de parler de cauchemar, c'est plus simple comme ça et ça fait moins peur que des hallucinations, mais il a envie de dire la vérité à Andrew. « Apparemment il fallait que tu ouvres les yeux pour la faire disparaître. » Il lui sourit dans le noir, loin d'être opaque parce que la lune est pleine et les lumières des lampadaires qui éclairent River Street arrivent à se faufiler derrière les rideaux. À cette heure-ci leur monde est un peu sépia et ça va bien à Andy. « Tu vas pouvoir te rendormir ou j'ai pourri ta nuit ? » Il prend l'air adéquatement penaud même si en réalité il aimerait bien qu'Andy soit parfaitement réveillé et se découvre des pulsions peu chastes. Ne rêvons pas trop, Atticus.
Il se retourne pour vérifier l'heure sur le vieux radio-réveil de son père. Quatre heures et demi. Ce serait plus raisonnable pour tous les deux de se rendormir. Atticus ne doute pas qu'il sombrera à nouveau dans les heures qui viennent, lui, mais pour le moment il est à peu près aussi en forme qu'il est capable de l'être après un réveil difficile et il a envie de tirer Andrew du lit comme un enfant insouciant qui vient se jeter sur le matelas de ses parents le seul jour où ils peuvent se permettre de faire la grasse matinée. « T'en fais des cauchemars, toi ? » il demande pour le forcer à rester avec lui. Égoïste. Il laisse ses doigts caresser la peau fine d'Andrew à l'intérieur de son poignet, comme si c'était machinal. C'est très délibéré. |
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| Sujet: Re: I'll keep you and I'll throw myself away (andicus) | |
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