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 another mistake (tito)

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Halina Kida

Halina Kida
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MessageSujet: another mistake (tito)   another mistake (tito) EmptyLun 22 Jan - 11:31

Quand je sors de ma caravane le matin, dans ce petit débardeur et pantalon de toile, les cheveux relevés, et l’envie pressante de retrouver Jax, dans un coin de la plage, mon café dans une main, une cigarette dans l’autre, je ne m’attendais pas à tomber sur Fabio. Il est adossé contre ma caravane, avec un petit sourire énigmatique aux lèvres, et son téléphone dans les mains. Je descend une marche quand il me sort un Hola linda., son sourire carnassier sur les lèvres. Je sursaute et renverse une bonne partie de mon café sur mes pieds. Je soupire bruyamment et le foudroie du regard. Qu’est-ce que tu fiches ici Fabio ? J’ai toujours cet air blasé quand je suis face à lui. Principalement parce qu’il me fait de la peine avec ses gros muscles et sa cervelle vide, aussi parce que j’ai l’impression qu’il passe son temps à essayer de me faire dire qu’il était le meilleur amant de ma vie. Voyons les choses en face, c’est terriblement faux. Il se décolle de ma caravane et se met face à moi, si bien que j’en aurais presque eu un mouvement de recul que je retiens pour ne pas lui donner ce plaisir. Je reste plantée là, l’air fatigué d’avance. Tu sais, j’repensais à nous, et à toutes ces nuits et… wahou t’as rien perdu de tous tes atouts. J’écarquille les yeux pendant qu’il me regarde de bas en haut. J’ai l’impression qu’il voit littéralement à travers mes fringues. Je suis secouée par un petit rire même si j’ai aussi une légère envie de vomir. Je le contourne et commence à marcher vers la plage en criant : Prends une douche froide quand ça t’arrive. Il rit et commence à m’emboiter le pas en trottinant, je lève les yeux au ciel. Oh, pas besoin, ce que tu as publié sur internet est bien suffisant pour faire mon bonheur. À ce propos, t’es libre ce soir ? Je veux dire apparement toi et l’autre idiot de Roses c’est de l’histoire ancienne, depuis… depuis un bout de temps. Enfin sinon t’aurais pas mis ces photos… Je me stoppe, me fige, me glace. J’écoutais pas tellement ce qu’il disait non, et d’un coup ça m’arrive en pleine tête. Je me tourne vers lui, les yeux écarquillés. PHOTOS ? INTERNET ? QUOI ? Je n’ai même pas de smartphone, aucune connexion internet et je n’ai pas utilisé d’ordinateur depuis la fin du minitel. Devant mon air désamparé, Fabio sort son téléphone de sa poche et me montre un screenshot, ma mâchoire s’en décroche. C’est moi, oui, c’est bien moi. Dans ces chiottes d’un bar, avec ce type dont ne je me souviens même pas du prénom. C’est moi qui tente d’oublier JJ. Moi qui tente de survivre. Moi nue avec un autre type, le pantalon baissé aux chevilles. J’arrache le téléphone des mains de Fabio qui part dans un grand rire. ET TU PENSES QUE J’AI MIS ÇA SUR INTERNET ? Il hausse les sourcils, visiblement il s’en fiche. Je lève mon regard sur lui et plisse les yeux : J’peux savoir ce que tu cherchais sur ce site pour tomber là dessus ? Il s’approche de moi, passe une main sur ma taille, je lève les yeux au ciel au même moment. Rouquine qui prend cher. Sans réfléchir mon café se retrouve sur son visage, il rit tout de même en commençant à s’essuyer le visage et tente de me raisonner quand je reprend la direction de ma caravane, toujours son portable dans les mains. Ooh, Hali, sérieusement, tu le prends comme ça. J’ai aucun problème avec le fait que tu publies des photos de toi sur internet, j’trouve ça super cool… Allez… rends-moi mon portable… Halinaaaaa. Je lui claque la porte au nez.

Plus tard dans la soirée, j’étais dans ce bar à la mode où j’avais emmené Ninel une fois. Mes tantes et quelques amies à moi m’ont rejoint pour qu’on boive un verre. J’ai presque l’air de ne pas y penser, danas cette petite robe du soir, mes cheveux en cascade dans mon dos découvert, juste un châle coloré vient égayé ma robe sombre, mes yeux entourés de khôl et mon air boudeur. Je suis sur une grosse affaire maintenant : reprendre mon air détaché naturel, mes manières de fille froide, mon bonheur insolent. Reprendre une vie normale. J’ai posé les jalons de ma guérison pendant des mois et enfin j’ai l’impression que sur la terre brûlée de mon amour propre, quelques pousses commencent à sortir de terre. J’ai même ris aux éclats à une blague douteuse d’une de mes tantes, qui se fait draguer par un type qui est moitié moins vieux qu’elle et qui manifestement n’a pas remarqué son homosexualité qui crève les yeux de tous les autres. Après avoir essuyé la petite larme de rire qui coulait au coin de mon oeil, j’ai déclaré d’un air enjoué que je payais la prochaine tournée. Je fend donc la foule jusqu’au bar, pour me frayer un chemin parmi les étudiants, adolescents munis de fausse carte d’identité et les personnes hypes de Savannah. Le barman ne semble même pas me remarquée, je m’installe donc contre le comptoir et prend mon mal en patience tout en consultant les derniers sms de Jax auxquels je n’ai pas répondu. Une main sur mon épaule, je lève la tête innocemment, pensant y trouver une amie ou l’une de mes tantes venue me soutenir.

Sa tête me revient tout de suite en mémoire, pas seulement parce que j’ai passé l’après midi à regarder les photos de nous sur ce site pour adulte. Mais parce que, cette soirée que j’avais plus ou moins oubliée me revient en mémoire dès que je sens sa main sur mon épaule. Les verres qu’il m’a payé, les susurres langoureux que j’ai murmuré à son oreille, et enfin les premiers baisers échangés avant de s’isoler à la sauvette dans ces chiottes. La colère remonte en moi. Je ne lui laisse même pas le temps d’ouvrir la bouche que j’attrape un verre qui traîne sur le comptoir et que je l’arrose. Salut, l’enfoiré. Comment tu vas ? Un large sourire traverse mon visage. Le propriétaire du verre que je viens de gâcher se tourne vers moi à la recherche d’application. Je me tourne vers lui et lui tend un billet. Ça valait le coup, j’ai couché avec sa tête de con et il a publié des photos de nous sur internet. Le type prend le billet, fait la grimace, et donne un tape dans le dos du traitre. Bonne chance. Et il s’éloigne pour éviter de devenir un dommage collatéral. Une fois tranquille, je me retourne vers ce partenaire dont j’ai oublié complètement le nom, il a l’air totalement perdu. Pour lui remettre les idées en place, je sors de ma poche le portable de Fabio que j’ai gardé en otage, le dévérouille, une des photos apparaît sur l’écran, je lui fou sous le nez. Ça te rappelle quelque chose, Bigcock56 ? C’est le pseudo du type qui a posté les photos sur ce site. Soit dit en passant, légèrement mensonger ce pseudo. Il n’a toujours pas réussi à en placer une, ou en tout cas je ne l’ai pas écouté. J’inspire profondément et range le téléphone. Tu te casses maintenant ou t’attends que j’t’en mette une ? Non, vraiment, je lui laisse vraiment le choix et attend avec attention sa réponse.
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Tito Ochoa

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MessageSujet: Re: another mistake (tito)   another mistake (tito) EmptyDim 4 Fév - 23:45

Tito n’est pas un grand dragueur. C’est pas nouveau, ça date du temps où il lui suffisait d’ouvrir la bouche pour faire fuir, pour qu’elles aient soudain un rendez-vous médical qu’elles avaient oublié ou qu’elles s’inventent un petit copain sorti de nulle part. Assez étrangement, il chope plus de meufs maintenant qu’il se la ferme h24, peut-être que c’est parce qu’elles adorent s’entendre causer. Et qu’il fait semblant d’écouter. Mais il est pas si souvent intéressé par une fille, trop obsédé par la musique pour que le reste suscite son attention, en manque dès qu’il quitte sa batterie, ça fait trop de bruit dans sa tête et il a pas envie de faire d’efforts. Y’a qu’avec Alice qu’il a envie de faire des efforts, les autres c’est juste pour satisfaire les besoins primaires – baiser, c’était sympa, à plus, rien d’plus. C’est pour ça qu’il sait pas trop pourquoi y’a cet éclat roux qui attire son regard dans ce bar trop bondé parce que trop branché, ni pourquoi il décide de lâcher le pseudo-pote qui l’a traîné ici (enfin, si, parce que le mec est grave chiant, en fait). Toujours est-il qu’il abandonne son siège à un couple trop heureux de pouvoir piquer une place assise et se rapproche du comptoir en bousculant gentiment les connards qui entravent sa marche. Gentiment ou pas tellement, vu qu’il récolte quelques coups d’œil médusés, mais il imagine que son expression avenante les empêche de faire un quelconque commentaire sur sa brutalité. Il se positionne un peu de côté, pour voir si la chevelure familière appartient bien à la personne qu’il pense, pas sûr de savoir comment l’aborder. Il fait pas ça, d’habitude, il en a rien à foutre et il veut pas prendre le risque d’avoir un chewing-gum qui lui colle aux basques parce qu’il a eu le malheur de coucher deux fois avec la même. Il est pas bourré, pourtant, mais peut-être que le type était vraiment très chiant et qu’il espère s’en débarrasser en ramenant une chica à son bras. Peut-être qu’il a juste pas envie de finir seul dans son lit ce soir, et qu’il se dit qu’avec un peu d’chance, celle-là a déjà un pied dans son pieu, à moitié conquise parce qu’il l’a déjà pécho. Ouais. Il sait que ça marche pas exactement comme ça, mais un peu d’optimisme ne le tuera pas. Par contre, son peu d’optimisme lui fait se ramasser un verre dans la figure lorsqu’il pose une main, très sage, faut lui accorder, sur son épaule. L’alcool se répand en partie sur son T-shirt, il sent déjà le tissu lui plaquer la peau, mais il réagit pas, les fusibles qui viennent apparemment de cramer à cause du liquide. Même expression morne et blasée qu’à l’accoutumée, on dirait clairement que ça lui arrive toutes les semaines. Peut-être bien, enfin, avant, quand il daignait encore parler.

Il reprend le fil de la conversation quand le gars qui a perdu son verre dans la bataille lui balance un bonne chance en s’éloignant, le couard, et là, seulement, y’a un de ses sourcils qui se haussent, les mots de la rouquine qu’il comprend finalement. Photos. Internet. « ¿Que? » L’espagnol qui lui vient tout de suite parce qu’il est trop à côté de la plaque pour réfléchir en anglais. Cool. C’est toujours sympa d’apprendre qu’y’a des photos de ses coucheries en ligne. Ça lui fait ni chaud ni froid, au fond, il sait que y’a pas mal de ses frasques de fin de soirée dans les recoins sombres de la toile. Pas encore de sex tape, normalement, cela dit, c’est peut-être le premier pas vers la gloire. En attendant, il a rien fait. Parce que Tito et la technologie, c’est au niveau zéro d’affinités, il a même pas d’ordi, juste son téléphone qui, ouais, fait des photos, mais lui il sait pas du tout comment les foutre sur internet. Lorsqu’elle lui met son téléphone sous le nez, offrant une vue plongeante sur leurs corps pas très habillés mais très emboîtés, il plisse les yeux, pour mieux voir, incapable de capter comment ça s’est retrouvé sur les écrans de milliers de personnes. Puis elle s’attaque à sa virilité et y’a son sourcil qui se soulève davantage, l’incrédulité qui se lit difficilement dans son regard vide. C’est quand même la première à s’en plaindre, et franchement si la sienne lui convient pas, il sait pas c’qui lui faut. Il a jamais eu de complexes sur son corps, Tito, il est même très au courant que c’est son meilleur atout avec la gent féminine, le reste – intelligence, émotions et conversation – laissant gravement à désirer. « C’est pas moi. » Il répond aux accusations en haussant les épaules, d’une manière univoque et calme, faut dire qu’il a rien à se reprocher, donc il va pas commencer à se comporter en coupable pour les beaux yeux d’une donzelle. « J’aurais écrit vergagorda, pas bigcock. » Dans sa tête, ça l’innocente parfaitement. « Et j’suis sur la photo, donc j’peux pas l’avoir prise, puta. » Y’a toujours pas de colère qui pointe dans sa voix, il se tourne juste vers le barman pour commander un rhum, gardant toujours un œil sur la fille au cas où elle voudrait encore le tremper un peu plus. C’est pas qu’il aime pas empester la vodka. Mais ouais, il aime pas.
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MessageSujet: Re: another mistake (tito)   another mistake (tito) EmptyLun 19 Fév - 20:25

J’ai jugé ce mec à la seconde où je l’ai revu. Avec son sourire à deux balles, et sa dégaine débraillé, ses paupières basses, ses sourcils droits, son air blasé. Il est le stéréotype horripilant du type qui ne me plairait jamais ailleurs d’entre les quatre murs d’un bar, avec trop de vodka dans le sang. Et dommage, il a déjà grillé une cartouche. Le verre qu’il se reçoit sur son petit visage parfait annonce la couleur. Il n’a pas plus de réaction que ça, se contente de se tourner vers moi et je me fais un plaisir de soutenir son regard j’y mets de la conviction, du fond de mes tripes. D’ailleurs, je me tiens si droite, là devant lui, pour me grandir des quelques centimètres que j’ai perdu cette année. Souillée et humiliée, honteuse, blessée, mortellement même… Désolée Idiot dont j’ai complètement oublié le nom, mais ce soir tu es ma rédemption, mon renouveau. C’est pas moi. qu’il s’étrangle, avec la tête d’un saint. Je claque un rire froid et court en secouant la tête de gauche à droite, je refuse tout simplement de croire à son petit manège et ses yeux de biche. La colère est trop forte, son aura s’infiltre partout en moi. Et ya quelque chose qui se tord en moi, qui se plit, qui fait mal. J’ai l’impression que j’ai passé mon année à hurler, à crier de toutes mes forces et que personne n’a jamais été là pour entendre. Comme si j’étais invisible, comme si j’étais un fantôme. De qui personne ne peut entendre la douleur. Lui aussi est innocent, lui aussi n’a rien fait de mal. C’est moi qui invente, qui devient folle. Ca à comme un air de déjà vu dans mon âme déjà craquelée. La fissure fille de tout son long, ça fait le même effet qu’un coup de poignard. Vous savez, ça aussi j’ai déjà vécu. Je soupir pour tenter de me ramener à la réalité, à ce qui se passe vraiment devant moi. Ce type n’est qu’un idiot, et son affront, dans d’autres circonstance pourrait même me faire sourire. Et pourtant je suis là, pétrifiée de colère à cause d’un idiot dont je me fiche royalement. J’aurais écrit vergagorda, pas bigcock. Je glisse lentement mon regard jusqu’à lui avec la présence d’esprit de prendre ça au second degré. Je peux pas croire à un tel détâchement, qui n’est pour moi que son aveux de culpabilité. Un type vraiment victime d’un voyeur avec un compte chez Pornhub aurait été scandalisé, choqué, pris de court par ces captures d’écran, témoins de notre ivresse de l’autre soir. Je ne répond rien, cela ne mérite définitivement pas un deuxième rappel à la réalité je crois les bras sous ma poitrine, comme j’en ai l’habitude quand je suis énervée. Et j’suis sur la photo, donc j’peux pas l’avoir prise, puta. J’entrouvre la bouche et son insulte, même s’il a eu la descende de la dire dans sa langue, fit tout de même traitée par mon cerveau. Un sourcil se arqua son bon visage tendit que mes yeux cherchaient l’approbation vers ceux du barman, non loin, qui avait tout entendu. Attendez, il vient de me traiter de pute, j’ai pas rêvé ? Non, j’ai pas rêvé, et c’est avec la même indifférence nauséabonde qu’il commande du rhum. J’hoquette de rire, vraiment subjuguée par cette débilité profonde ou cette inconscience dangereuse. L’un ou autre. Tandis que le barman lui sert le rhum, je m’accoude sur le comptoir et me penche vers le barman. Rajoutez une vodka, sur son compte. Je me tourne vers le métisse, et papillonne des yeux comme une enfant. Dès que la vodka est posée devant moi, au lieu de me saisir du verre trop court qu’on m’a servie, je suis comme électrifiée et ma main se jette sur l’entrejambe du type, j’empoigne par dessus son jean son sexe et ses couilles, augmentant d’un coup sec la pression jusqu’à qu’il soit complètement crispé par la douleur sourde typiquement masculine, et peur d’augmenter le calvaire au moindre mouvement. Là je penche délicieusement ma tête vers lui, pour lui chuchoter à l’oreille : Traite moi encore de pute, bastardo, et tu sais comment elle va finir ta verga gorda ? Je resserre l’étreinte autour de son membre, mon sourire s’étire quand je le sens tressailler. Dans la gamelle d’une chèvre. L’image parfaite de son espèce de bout d’viande dans l’assiette de Panini me fait sourire, je lâche son sexe et retrouve place auprès du comptoir pour prendre une grande rasade de vodka. Là j’inspire profondément et finit par essayer de me canaliser, ce type est trop con pour marcher à la menace, il est du genre tête brûlée. Bon écoute euh.. hmm.. C’est quoi ton nom déjà ? que je l’entend je feins d’être frappée par ma mémoire. Complètement faux, c’est le vide sidéral. J’enchaîne, peu préoccupée par ces civilités qu’on s’échange. Tu aurais parfaitement pu lancer la vidéo et poser ton portable dans un coin de la pièce, mais admettons. Admettons que ce soit quelqu’un d’autre. Qui pourrait bien vouloir nous filmer et poster ça sur internet hein ? J’hausse les épaules, ne lui laisse que deux secondes pour réfléchir, j’ai eu le temps de prendre une autre gorgée que j’accuse en grimaçant avant de le couper en plein élan : Alors, tu vas être mignon et retirer ces photos, et on n’en reste là. C’est d’accord ? Encore une fois, je ne lui laisse pas le temps de répliquer que je tend le portable de fabio, déjà sur la page du site porno, pour le voir les supprimer devant mes yeux. J’esquisse même un sourire pour paraître polie.
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MessageSujet: Re: another mistake (tito)   another mistake (tito) EmptyLun 19 Mar - 22:59

C’est toujours la même chose, avec lui, y’a pas moyen qu’ça se passe bien dès qu’il faut dire plus de trois mots. C’est pour ça qu’il a arrêté de causer, à la base, pour arrêter d’s’attirer des ennuis tous les quarts d’heure, avec les meufs, avec les mecs, avec les flics, surtout, une fois qu’il a défoncé la gueule du premier venu qu’a essayé d’le rabaisser. C’est toujours plus sage de s’la fermer, pour pas qu’on emmerde son abuela en plein milieu de la nuit, et puis il empire toujours son cas, quand il ouvre la bouche, même quand ça commence par un simple délit de faciès. T’es black, t’es latino, viens faire un tour dans notre bagnole. Vaut mieux se taire, vraiment, sinon on s’prend des coups desquels on peut pas s’défendre, avec ces putain d’lâches, et surtout l’amende est foutrement salée. Mais là, il a l’impression qu’il devrait causer plus, qu’elle attend plus qu’un bête c’est pas moi, et qu’sa justification la convainc pas trop. Lui, il pensait qu’ça suffirait, qu’il pourrait passer son chemin avec son rhum, chercher un autre coup pour la nuit vu qu’celle-là veut juste lui jeter des verres à la tronche. Il s’en tape un peu, parce que ça lui arrive rarement de s’taper deux fois la même personne, puis il doit toujours chercher un peu longtemps avant d’trouver quelqu’un qui aime assez parler seul pour le croire intéressant. Il aime pas celles et ceux qui posent plein de questions, Tito. Il voit pas venir le moment suivant, Tito, alors qu’il tend la main pour attraper son verre et qu’un rire étrange échappe à la fille, il sait pas trop pourquoi. Non, il voit rien venir, parce qu’il la regarde déjà plus, mais qu’elle, elle l’a pas oublié, il est juste bien content d’pas avoir eu son rhum en main parce qu’il aime pas le gaspillage et qu’il l’aurait lâché, vu qu’il se fait à présent broyer les couilles par la connasse qui refuse de le croire. Y’a ses doigts qui enserrent directement le poignet trop fin d’la meuf, réflexe de préservation, prêt à broyer les os, tout en grimaçant de douleur. Il a l’habitude, il en a trop reçu, des coups d’pied dans les parties génitales, c’est la réaction classique dès qu’il ouvre la bouche, mais ça fait toujours aussi mal, malheureusement, le souffle qui se coupe, et les ongles qui s’enfoncent dans la peau, elle veut pas lâcher, l’hystérique. Quand elle le libère enfin, le soulagement est intense, il desserre son étreinte et il s’éloigne de deux pas, on sait jamais, qu’elle ait envie de recommencer, putain de castratrice. Il la laisse monologuer dans son coin, parce qu’il a toujours trop mal pour se rappeler comment parler, la main sur son entrejambe comme pour la protéger de futures attaques. C’est que quand elle termine, lui foutant son portable à la con sous le nez pour qu’il supprime les vidéos, que ses sourcils se froncent brusquement. Parce qu’il vient de capter pourquoi elle a fait ça. Et ça implose, sans qu’il puisse contrôler quoi que ce soit, ses phalanges qui s’enroulent autour du téléphone pour le projeter contre le mur le plus proche, arrachant deux-trois cris à un groupe de personnes qu’ont failli se prendre le projectile dans la figure. L’appareil explose en morceaux et atterrit pitoyablement au sol, et il se met à gueuler, le regard noir, l’orage dans tout le corps et dans l’attitude, à essayer de maîtriser ses tremblements, ses poings pour pas la massacrer. « MAIS PUTA, vous commencez à me saouler, sales pendejos de racistes, vous dites bien putain, j’ai l’droit d’dire puta sans me faire broyer les couilles, PUTA MADRE ??? » C’est le comptoir, qui s’en prend une, et c’est ses jointures qui s’mettent à saigner sans qu’il ait l’air de l’sentir, il s’empare de son verre de rhum et en vide le contenu sur la fille dont il se rappelle même pas le nom parce qu’elle le mérite, elle lui a fait pareil et EN PLUS c’est une raciste et il déteste ça, qu’on l’emmerde sur son espagnol. Elle devrait s’estimer heureuse que le verre se brise par terre et pas sur son sourire à la con. « Jódete, avec tes photos, c’pas moi qui les ai mises, j’t’ai dit, et je sais pas qui les a mises, mais vu comment t’es, ça m’étonnerait pas qu’plein de gens rêvent de t’faire des saloperies comme ça. Et tu sais quoi ? J’en ai rien à foutre, débrouille-toi toute seule pour supprimer tes photos de mierda. » Il tourne les talons, avant qu’la sécurité vienne le choper ou qu’il ait envie de se jeter sur elle pour l’étrangler à mains nues, les spasmes dans ses bras qu’il parvient toujours pas à calmer. Il bouscule violemment tous ceux qui se mettent en travers de sa route vers la sortie, si bien qu’les gens finissent par s’écarter tous seuls avant qu’il arrive à leur niveau. Il s’immobilise dehors à deux mètres de l’entrée, comme s’il venait de se rappeler d’penser. La pluie nocturne lui fait du bien, apaise la rage qui lui brûle la peau et le fait frémir de partout. Il ferme les yeux. Respire.
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