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 béton armé (rhoven)

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Seven Popescu

Seven Popescu
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MessageSujet: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyMar 28 Nov - 19:10

Les pieds qui râpent le bitume, un rire en fond de gorge, il se rattrape au mur le plus proche en pouffant comme un idiot. Tête qui tourne tripes tordues, il regarde le sol qui fait des vagues, il regarde la route qui s'étend puis recule, il regarde le ciel qui tourbillonne pour mieux lui tomber sur le coin d'la gueule. Y a un boum-boum incessant au fond d'ses oreilles et il sait même pas si ça vient de lui ou du monde, intérieur extérieur tout se mélange. C'est la musique qui résonne dans sa tête ? Le rythme imaginaire qui fait bouger ses doigts dans l'vide ? Son cœur qui s'emballe ses idées qui défilent ? Il en sait rien et il continue de se marrer, sans voir les gens qui le regardent de travers et ceux qui baissent la tête. Tout ce qu'il voit c'est la lune ou c'est peut-être juste la lumière des lampadaires, ses rétines brûlent comme ses veines comme sa rage – celle qu'il a réussi à étouffer ce soir.

Se déchirer pour se donner l'illusion de respirer, s'empoisonner pour n'pas exploser.
Ça fonctionne.

Il se sent presque léger, l'impression qu'il est au-dessus de tout et tout l'monde, que plus rien ne peut l'atteindre. Ni la culpabilité ni les regrets, encore moins les souvenirs qu'il est soudain persuadé d'avoir oubliés. Il ne voit plus le violet qui s'étale encore sur son visage, les croutes qui tirent sur ses phalanges. Il ne pense plus aux os brisés puis ressoudés, aux cicatrices boursoufflées aux plaies mal refermées. Plus rien n'existe ; rien d'autre que l'envie de rire et le poison qui coule dans ses veines, il sait même plus ce qu'il a pris, les mélanges qu'il a fait jusqu'à ne plus savoir où il va où il est.

Il regarde autour de lui et ne reconnaît rien, il sort son portable, le fait tomber, recommence à rire dans le vide. Il lui faut deux minutes pour réussir à le ramasser, trois pour se redresser après avoir trébuché. Il s'arrête face à une devanture qui brille tellement fort que ça lui donne chaud ; ou peut-être que c'est juste à cause de ses cellules en ébullition, son corps en fusion. Il regarde les néons, ne saisit pas ce qu'il lit, plisse les yeux quand il voit les silhouettes qui se tiennent devant. Il voit un peu flou, il entend qu'on lui parle mais ne comprend pas tout. « J'suis où ? » Faut lui dire parce que lui ne sait pas ne sait plus, il est complètement perdu. « Voulais rentrer mais j'crois m'suis trompé. » Sa langue qui s'emmêle toute seule et les mots qu'il écorche, ça l'fait sourire – grand trop grand, comme une plaie béante sur le visage. « Oulaaa.. » Il a l'impression qu'on l'a embarqué sur des montagnes russes invisibles sans lui demander son avis, ses jambes qui n'veulent plus le porter, son cœur qui remonte le long d'sa gorge pour mieux redescendre jusque dans ses pieds. Il est obligé de s'asseoir, cul sur le trottoir et tête basculée en arrière parce qu'il veut regarder les étoiles mais tout est noir ; ses yeux sont clos. Il prend une grande inspiration comme s'il avait pas respiré depuis des années, comme s'il sortait d'une trop longue apnée. Peut-être que c'est le cas, peut-être qu'il a la tête sous l'eau depuis si longtemps qu'il s'en rend même plus compte, les poumons gorgés d'eau ou de sang ou des deux. Le sien, celui des autres, celui qui lui encrasse les mains.

C'est ça qui fait si mal ? C'est ça qu'elle a ressenti Nur, quand il a voulu lui faire avaler la mer ? C'est à cause de ça qu'ils veulent tous le buter ? Parce qu'il fait mal autant qu'il a mal ?

Il pense à eux, il pense à Peadar Rhoan JJ Sam, toutes les fois où ils ont failli y arriver. Celle où Sam l'a poignardé avec un éclat de verre – quelques centimètres de plus et il l'aurait achevé. Il s'est toujours demandé s'il a mal visé, ou s'il a volontairement choisi de l'épargner. Il s'est posé la même question quand il s'est retrouvé coincé chez les Kids, quand il l'a vu agiter son foutu couteau dans tous les sens, quand il a cru qu'on le retrouverait jamais. Ça l'fait rire et il a l'air un peu con, et s'il rit c'est peut-être parce qu'il est triste. Triste à en crever, là, calé sur le bitume, à regarder le monde tourner.

Ça tourne un peu plus vite quand il voit une paire de jambes arriver, quand il lève la tête, quand il voit double. Sur le coup il le confond presque, mais il finit par reconnaître Rhoan, planté à quelques centimètres de lui, il croit. C'est peut-être des mètres ou des millimètres, en réalité il en sait rien, il a perdu toute notion de distance. « Ah. » Il soupire d'un air détaché, comme un môme lassé, un gamin qui s'attend à se faire secouer. « Tu viens finir l'taf ? » Et il repense aux tentatives avortées aux essais échoués, il hoche la tête comme s'il se mettait d'accord avec lui-même avant de reprendre la parole. « Eh j'connais un gars, t'sais jamais s'il va te buter ou pas. J'crois il entend des trucs j'sais pas, l'est pas net mais c'est fort. Vraiment fort. Tu devrais prendre exemple, t'arriveras p't'être mieux. » Il marque une pause, hausse les sourcils comme s'il venait de comprendre quelque chose de capital. « Moi aussi. On devrait tous faire pareil que lui en fait. Et après on crève tous. » Il se met à rire une énième fois, tente de lever la tête mais s'arrête à mi-chemin, fixe un point imaginaire sur la veste de Rhoan. « S'appelle Sam. » Comme si c'était important. Comme s'il oubliait la haine une seconde – juste le temps de se dire qu'il finira peut-être aussi fou que lui, que c'est vraiment ce qu'est devenu sa vie.
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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptySam 2 Déc - 16:17

"J'vais le défoncer." Il n'a pensé qu'à ça toutes les semaines, poings serrés dans son sommeil. Envie de vengeance ancrée dans l'crâne. Ce n'est que lorsqu'il s'est décidé à passer au dessus que le destin l'a rattrapé. Rhoan a des endroits à lui, ceux où il se perd, ceux où il oublie. Pas de concert ce soir il a marché tête baissé jusqu'au club d'à côté mais sa vengeance a décidé de le rattraper. Yeux qui s'écarquillent en voyant un Mec jeté dans le caniveau, recraché par la chaussée. Sourcils qui se froncent quand il s'approche et le reconnaît. Cogner cogner cogner cogner. C'est tout ce qu'il arrive à penser à se dire il peut pas réfléchir plus que ça. Plus que ses poings qui se serrent et son ventre qui se tord c'est viscéral la haine plus que la haine la rage qui prend le dessus. Il a supporté les coups de poings et de mots il a supporté les doigts dans son crâne il a supporté les mensonges le manque de mots la frustration. Mais quand il a vu les marques d'Alice Quand il l'a vue revenir amochée chez lui qu'elle a juste lâché un prénom sans explications il a vrillé. Il écoute ses mots il écoute Seven divaguer, il rit même. Il a l'impression de se voir quelques années avant. Y'a la mâchoire qui se serre les yeux qui fusillent, les émotions qui se mélangent. Rancoeur haine incompréhension il le hait il le hait. Dire qu'il avait même tenté de le sauver, une fois. Il a essayé de l'aider. Mais il est là il est faible et y'a tout qui remonte comme Si Rhoan était une cocotte minute le moindre degré qui peut le faire exploser. Le coup part tout seul, le poing contre le nez de Seven et il sent l'os pas tout à fait réparer craquer sous ses phalanges, le sang qui coule et qui éclabousse sa main. Il pourrait continuer. Il pourrait l'achever. Mais il veut un combat à armes égales et ce soir il peut pas compter dessus. Quand il tire les cheveux de Seven pour relever son visage vers lui il a presque l'air bienveillant. "J'devrais. T'as d'la chance que ça soit moi." J'pourrais finir le travail. Ce soir j't'épargne. Ils ont pas fini ce qu'ils avaient à faire il a pas encore eu les réponses qu'il attendait. Il lui tend la main. Les néons du club brillent et il fait froid dehors. Un sourire en coin. "Sympa la balafre." Il lui a déjà dit, pas de vive voix. Les yeux qui traînent sur sa joue, marque fraîche alors que la sienne a cicatrisé. Il lui ressemble. Ca lui fait mal au bide.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptySam 2 Déc - 17:17

Il s'y attend. Quand le poing vient cueillir son nez déjà trop amoché à peine réparé, quand il sent l'os craquer. Sa tête bascule en arrière le sang s'met à couler, et il bronche pas. Il affiche même un sourire quand il pose les yeux sur Rhoan à nouveau, quand ses pupilles ont du mal à faire le point. « Ouch. » Il s'essuie du revers de la main, le sang qu'il étale jusque sur ses lèvres, qu'il regarde maculer le dos d'sa main – pour une fois que c'est pas ses jointures, pour une fois que c'est pas parce qu'il a cogné. « J'devrais. T'as d'la chance que ça soit moi. » Et il est pas sûr qu'ce soit vrai Seven, parce que Rhoan est p't'être pas le pire mais c'est justement ce qui le dérange. Il voudrait que Rhoan cogne qu'il le frappe à l'en défigurer qu'il l'achève et qu'il l'abandonne, ça il peut encaisser, les coups c'est ce pour quoi il est calibré.

Alors il attend mais rien ne vient.
Rhoan lui tend la main.

Et c'est pire que s'il l'avait frappé, pire que si c'était la rage qui avait éclaté. Il se sent faible et minable, il est déchiré fissuré vulnérable, pas en état de rendre les coups mais encore moins capable d'affronter les mots la trêve la paix ; est-ce que c'est vraiment ce que Rhoan lui offre ? Il en sait rien, il veut pas savoir. Il veut pas d'tout ça, il veut rien de lui. Il le voit sourire et il fronce les sourcils, il préférerait l'entendre gueuler, le voir s'acharner. « Sympa la balafre. » Il sent le regard qui pèse sur sa joue, sur la plaie encore un peu trop à vif – les sutures malmenées par les griffes d'Alice, il les a pas remplacées. Et tout ce qu'il peut faire c'est observer la marque similaire sur le visage de Rhoan, celle qu'il a faite celle qu'il a laissée en voulait lui faire mal et l'humilier, s'assurer qu'il pourrait jamais oublier. Ça lui fout la nausée d'se dire qu'ils ont la même cicatrice comme un miroir. « Ta gueuuule. » Ça manque de conviction, sa voix qui traîne sur la syllabe du milieu comme s'il avait oublié la fin du mot, comme s'il avait du mal à articuler. Il regarde la main de Rhoan et il choisit de la repousser ; s'il pouvait il la mordrait ou il cracherait dessus, mais il a déjà du mal à situer l'endroit où elle est. Il se contente de balancer son bras dans l'air, cognant dans celui de Rhoan pour l'enlever du milieu. Et il grogne en se relevant, obligé de se tenir au trottoir et de s'y prendre à deux fois, titubant quand il finit par réussir à se dresser. Il tangue un peu on dirait qu'il peut s'effondrer à tout moment, pourtant il lève le menton comme s'il espérait paraître plus grand.

Il le regarde et il sait plus s'il veut rire ou hurler, ses sourcils qui se froncent parce qu'il comprend pas pourquoi Rhoan n'en profite pas pour le buter. Il arrête pas de dire qu'il le fera il le promet mais il le fait jamais. Il se souvient d'ses ongles enfoncés dans son dos ses poings contre sa peau, le flingue enfoncé entre ses dents et la gâchette pressée mais le chargeur vide. Cette fois c'est la bonne, il est pas en état de riposter, pas pour de vrai. Rhoan pourrait l'écraser facilement et pourtant il ne fait rien – à ses yeux ça n'a pas d'sens. « Bah c'tout c'que t'as ? » Son regard vrillé dans le sien, il écarte les bras, parle un peu trop fort sans s'en rendre compte. « Vas-y cogne. » Il s'approche, le pas chancelant mais les yeux brûlants – y a des choses qui changent pas, peu importe son état. « Allez Rhoan, qu'est-ce t'attends ? J'sais qu't'en as envie. » Ses mains qui se lèvent pour venir s'abattre contre son torse, il essaie de le pousser mais il a tout juste assez de force pour le faire reculer d'un pas ou deux. Ses bras sont mous son corps tangue, il a jamais été si faible face à lui. Et ça l'dégoûte ça l'enrage, il voudrait se faire tabasser pour n'pas avoir à affronter la détresse dans laquelle il s'enfonce, c'est plus facile de gérer la douleur du corps que celle de l'esprit. « Frappe-moi putain ! » Il lève la main à nouveau mais cette fois c'est une gifle qu'il lui donne, parce qu'il sait qu'il pourra pas balancer une droite digne de ce nom. Sa paume qui claque brutalement contre la peau de Rhoan – contre la balafre qu'il lui a laissée. Il veut provoquer il veut le faire céder, c'est son seul moyen de n'pas avoir à l'affronter.
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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyDim 3 Déc - 22:36

Il réagit à peine Seven quand il se fait cogner, sa sale gueule de pantin abîmé qui dodeline sous son poing, ça enrage Rhoan de pas le voir riposter, lui qui a toujours connu les combats enragés de deux chiens prêts à tout pour se buter. Il se demande souvent pourquoi il l'a pas encore tué, il aurait pu, de nombreuses fois, celles où il l'a épargné, où il l'a laissé gagner. Il a encore des questions à poser des réponses à avoir c'est pour ça qu'il peut pas il est pas meurtrier pas consciemment pas quand il sait qu'il pensait à lui avant l'impact pas quand il n'a pas de mots à mettre sur le passé. Quand Seven le repousse qu'il se lève qu'il le cherche, il sait qu'il est encore de taille pour leur guerre sans fin, qu'il est affaibli mais pas sur le banc de touche, que Seven est comme un cancer dont on ne peut jamais se débarrasser -il l'aura dans les veines jusqu'à en crever. Les poings qui se serrent à nouveau prêts à cogner les muscles qui tremblent la rage qui monte, encore, encore, encore. Il suffit d'un grain de poussière pour qu'il se remette à exploser les réactions en cascades il n'arrive à rien contrôler. Il se force à rester calme à ne pas bouger mais y'a Seven qui tire sur la corde sensible qui cherche toujours, Seven qui s'approche la voix pâteuse qui lui demande de le frapper il ne fait rien il veut même pas le regarder mais Seven de sa main fait claquer sa peau il en faut peu à Rhoan pour démarrer. C'est trop tard maintenant il s'était promis de ne plus déraper mais Seven fait toujours tout pour le trouver. Il fonce agrippe son col y'a le corps de Seven qui craque quand il le plaque contre le mur quand sa main serre sa trachée, quand ses yeux fusillent quand la poigne lui coupe le souffle le crâne cogné contre le béton, peut être même que l'impact a été entendu à l'intérieur parmi les basses du club. Il peut pas faire autrement que de réagir dans son cerveau un truc qui a disjoncté. « TU VAS PARLER A LA FIN MERDE ? » Sa voix qui porte trop les passants inexistants, c'est tant mieux il aurait inquiété tout le monde on aurait appelé les flics. Sa voix qui hurle à quelques centimètres de la bouche de Seven. « TU VAS ME DIRE CE QU'IL S'EST PASSÉ ? POURQUOI J'AI PENSÉ A TOI AU MOMENT DE CREVER ? DIS-MOI, MERDE ! » La dernière fois qu'ils ont été confrontés Seven n'a pas parlé, pas assez. Y'a trop de questions trop de choses qui se bousculent trop de fantômes à éradiquer trop de cauchemars à chasser. « Dis-moi pourquoi j'arrive pas à te buter. » Il pourrait c'est toujours son inconscient qui l'en a empêché. Il pourrait il comprend pas pourquoi c'est pas encore arrivé.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyLun 4 Déc - 11:47

À la seconde où sa paume claque contre la joue de Rhoan il sait qu'il a gagné il sait que ça va l'faire vriller. Alors quand l'impact vient il n'est pas surpris mais ça n'enlève rien à la douleur, son corps qui claque contre le mur trop vite trop fort, son squelette qui menace de se disloquer encore une fois, ses os à peine ressoudés qui tremblent comme s'ils allaient se briser. Il n'a pas l'temps de reprendre son souffle il peut pas – l'étau autour de sa gorge l'en empêche. Il suffoque et pourtant il recommence à sourire, parce qu'il a eu ce qu'il voulait, parce que Rhoan a explosé. « TU VAS PARLER À LA FIN MERDE ? » Ses lèvres qui s'étirent un peu plus et il ne tente même pas de se débattre, de toute façon il n'en a pas la force. Il se contente de poser ses mains sur le bras de Rhoan, ses doigts trop mollassons quand ils l'encerclent. Il cherche même pas à tirer ou pousser, il n'essaie pas de le faire lâcher. « TU VAS ME DIRE CE QU'IL S'EST PASSÉ ? POURQUOI J'AI PENSÉ À TOI AU MOMENT DE CREVER ? DIS-MOI, MERDE ! » Il étouffe un peu et il sait pas si c'est à cause de la main autour de son cou ou de son visage beaucoup trop près, de toute façon il en a rien à foutre il se met à ricaner. C'est un peu saccadé, étranglé, mais dans ses prunelles y a l'étincelle de la victoire.

« J'ai gagné. »

Et pour lui c'est tout c'qui compte là tout de suite, savoir qu'il a beau être le plus vulnérable c'est Rhoan qui cède sous ses impacts. Seven s'en fout de se faire frapper étouffer malmener – sûrement qu'il l'a même mérité, et tant qu'on le crèvera pas il en aura jamais assez. Même Peadar n'a pas suffi à le calmer.

« Dis-moi pourquoi j'arrive pas à te buter. » Ses yeux vitreux qui s'plongent dans les siens, son sourire qui faiblit pas, contrairement à ses membres – ses mains qui tiennent à peine sur le bras de Rhoan, ses jambes qui menacent de le lâcher si on arrête de le maintenir contre le mur. Il n'est qu'une poupée de chiffon sous sa poigne. « Parce.. que t'es.. fai- ble. » Il a du mal à l'dire, l'air ne passe plus il suffoque, des hoquets douloureux qui émanent de lui quand il cherche de l'oxygène avec l'allure d'un poisson qu'on a jeté hors de l'eau. Quand Rhoan finit par relâcher la pression il inspire bruyamment, cherche à retrouver son souffle sans vraiment y arriver. « T'avais promis. » Son sourire qui se fane enfin, son regard verrouillé au sien. « J't'ai attendu mais t'es jamais venu. » Et il sait que c'est pas d'sa faute – il sait qu'il était trop occupé à se prendre une balle dans le crâne. Il sait aussi que c'est stupide c'était juste deux mômes qui s'promettent la lune mais lui il y croyait, lui il l'aurait fait. Il serait parti avec lui il aurait tout laissé, quitte à ce que tout explose au bout d'une semaine peu importe, il avait mis tous ses espoirs là-dedans et ça lui a éclaté à la gueule. Rhoan n'est qu'un nom de plus sur la liste de ses déceptions, tout ce qui ne s'est jamais fait tout ce qu'il n'a jamais digéré jamais pardonné. Rhoan n'est qu'un nom et ce soir il a envie d'le rayer jusqu'à l'oublier. « Allez frappe. Cette fois t'as une chance d'm'avoir. » Il insiste parce qu'il veut pas avoir à parler, il se sent con il se sent mal il veut pas assumer. « P'tain mais elles sont où tes couilles hein ? Cogne, sinon dégage. »

Y a pas d'entre-deux, pas d'autre solution qu'il veuille envisager.
Casse-moi ou casse-toi.
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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyLun 4 Déc - 22:55

Il essaye.
Il essaye à chaque fois de ne pas déraper de ne pas cogner, céder à l'envie de le piétiner de le voir crever sur la chaussée. Il tente de se raisonner car Seven est comme lui, Seven est un gosse qu'on a malmené recraché un gosse qui tente de s'élever en trébuchant pour finir dans le caniveau -il se demande des fois si là où tout s'est effacé, dans le passé qu'il n'arrive pas à retrouver, il a tenté d'le sauver. Il se demande ce qui a pu réellement se passer pour finir avec la haine accumulée les questions sans réponses les corps malmenés les poings qui s'entrechoquent avec la peau. Les réponses sont floues les réponses sont brèves -il n'a que des bribes à chaque fois et puis les flashs de sa tête, les songes les cauchemars murmurés -c'est pas assez. C'est jamais assez mais Seven ne veut pas parler. Il peut pas employer la méthode douce, la douceur il ne sait pas faire et en particulier avec Seven c'est plus fort que lui. C'est comme si dès qu'il le voyait son sang se mettait à bouillir ses neurones à s'agiter son corps à se tendre prêt à attaquer. Il a essayé de l'aider. Il a essayer d'se calmer. Ça n'a fait qu'empirer.
Ça empire quand son corps cogne contre le mur quand Seven devient pantin sous ses mains mais quand il rit le salaud quand il n'a pas l'air de souffrir tant que ça, pas plus que d'habitude. Ça empire, la rage qui transpire, quand les mots de Seven finissent crachés au visage quand il n'a pas plus d'informations que d'habitude. Y'a rien, pas de mots, juste un rire il est sur le point de gueuler de réveiller tout le quartier, putain mais tu vas parler ?
Et puis
une pause
j'ai gagné.
La main de Rhoan qui se desserre la bataille qu'il refuse d'avoir mené. Si c'est une guerre il ne veut avoir ni perdu ni gagné. Il est fatigué de cogner, il est fatigué de lutter. Il veut juste que l'histoire soit réglé il veut juste comprendre remettre de l'ordre dans ses pensées, ordonner ses souvenirs. Il est épuisé que tout soit mélangé, et l'air de Seven qui lui rit au nez n'arrange rien. Il pourrait cogner, il sait que ça ne changerait pas. Même à demi dans la tombe Seven continuera de se moquer. Même avec la gueule fracassée il continue de l'affronter. T'es faible il l'entend murmurer suffoquer se moquer t'es faible ça résonne jusqu'au fond du crâne vient chercher la bête qu'il n'arrive pas à enfermer. Faible faible faible il est encore prêt à batailler cogner faire saigner. Faible il peut pas se résoudre il peut pas se plier. Pas face à lui. Et il répète ce qu'il savait déjà, plus ou moins. Il l'a attendu. Pour faire quoi il sait pas. Pourquoi il a pas pu venir, il a une petite idée. Et c'est pas de sa faute c'est pas de sa faute il l'aurait jamais laissé tomber surtout sur une promesse il l'aurait jamais laissé. Il se retient de lui cracher mais il peut pas y'a sa gorge qui se bloque -c'est plus que de la fierté. Son poing qui cogne -le mur près du crâne sans l'toucher. Et Seven qui continue de l'chercher. Mais cette fois il desserre pas son emprise Seven est bloqué il peut pas fuir il est sûrement même pas en état de marcher, encore moins de courir. Rhoan qui le bloque qui l'empêche d'avancer ou de cogner qui l'empêcher de se volatiliser. « Va bien t'faire foutre Seven. J't'ai déjà expliqué ce dont j'me souvenais. » Il a besoin de plus, il veut savoir. Tout. Les promesses les « et si » la rancoeur qui a cogné pendant des années sous son nez. Les espoirs de Seven ceux qu'il a brisé. Les routes qu'ils auraient traversé s'il s'était pas fait tuer sans l'balancer. « On devait se casser ensemble, hein ? Nous deux ? » Son visage qui scrute celui de Seven trop près un peu trop près, qui cherche la moindre trace de mensonge le moindre regard fuyant. Nous deux hésité prononcé sans y croire vraiment. Nous deux comme une ancienne vie qu'il n'aurait jamais pu mener. Une ancienne promesse qu'il n'aurait jamais voulu briser.
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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyMer 6 Déc - 17:35

Le poing de Rhoan s'abat encore une fois mais sur le mur pas sur lui, ça tremble tout près de sa tête et il ne bouge même pas. Il continue de le défier du regard – dans ses yeux c'est un brasier ça tremble les flammes tanguent. « Va bien t'faire foutre Seven. J't'ai déjà expliqué ce dont j'me souvenais. » Il sait il a pas oublié ce que Rhoan a raconté, les types qui l'ont retrouvé tabassé son refus de parler, la balle logée dans son crâne. Mais il veut pas repenser à tout ça, il veut pas parler et chaque fois c'est la même chose, chaque fois Rhoan pose trop de questions auxquelles il ne veut pas répondre, il fait remonter trop de choses auxquelles il ne veut pas penser. « Lâche-moi c'bon. » Son sourire a disparu c'est fini, il veut plus rester là, il préfère abandonner la partie. Mais la main sur sa gorge est toujours là même si elle ne l'étrangle pas, le corps de Rhoan fait barrage et il n'a plus assez de force pour se dérober, il est incapable de lui échapper. Il tente de fuir son regard mais il le sent brûler sur lui, son visage est trop près bordel ça lui donne envie de gerber. « P'tain mais recule là. » Il essaie de le repousser mais ses gestes sont trop lents et pas assez fermes, ses mains tapent mollement sur le torse de Rhoan avant que ses bras ne retombent contre ses flancs.

Ce soir il fait pas le poids face à lui.

« On devait se casser ensemble, hein ? Nous deux ? » Il se fige. Rhoan qui vise en plein dans l'mille et il retient son souffle, le nous deux qui plane dans l'air jusqu'à lui vriller la tête jusqu'à faire bouillir ses veines ; s'il était en état il aurait probablement cogné. « Ta gueule. Y a pas d'nous deux y en a jamais eu. » Pourtant ils auraient pu être frères amis alliés ne plus jamais se séparer, eux contre le reste du monde p't'être que ça aurait marché. Ou p't'être qu'ils se seraient entretués. Seven n'en sait rien et ça l'emmerde de s'poser la question, y a jamais rien eu parce que Rhoan n'est jamais venu.

Il recommence à s'agiter, il le pousse il frappe il tente de se libérer mais rien n'y fait, ses mains glissent sur lui comme si Rhoan ne sentait rien. Ça le frustre il voit bien qu'il n'y arrivera pas comme ça, alors il finit par laisser tomber, son crâne collé au mur comme pour se tenir aussi loin de lui que possible – et même là il le trouve bien trop proche. « Tu veux savoir ? HEIN CONNARD ? » La colère qui revient comme des relents oubliés, la rancune qui s'infiltre dans ses veines à nouveau pour l'empoisonner. « J'AI SAUVÉ TON CUL. » Il se souvient de Rhoan adolescent, Rhoan qui coure comme un dératé dans les rues mal éclairées, Rhoan qui tente d'échapper à des types qui font deux fois leur taille et trois fois leur poids. Il sait pas pourquoi il lui a tendu la main, pourquoi il l'a chopé au vol pour l'aider à se planquer. P't'être qu'il avait rien de mieux à foutre, p't'être qu'il s'est imaginé à sa place. P't'être qu'il voulait pas rester seul. « J'voulais m'barrer et toi aussi, on devait s'filer un coup d'main c'est tout. » Il se souvient des heures passées à parler encore encore encore jusqu'à s'en irriter la langue jusqu'à s'en assécher la gorge. Il se souvient des rires des insultes des murmures, la méfiance qui s'oublie, les maux les mots avalés par la nuit. « Mais j't'ai attendu sale chien, j'suis resté planté comme un con pendant des heures, tout ça parce que t'as été assez débile pour t'faire choper. T'oses encore croire que c'est d'ma faute ? » Il a compris que ceux qu'il fuyait sont ceux qui l'ont retrouvé – ceux qui ont tout gâché. Mais il n'a pas oublié les doutes de Rhoan, le pourquoi ils m'ont retrouvé et qu'est-ce que t'as fait alors qu'il est le premier à l'avoir sauvé.

Il ne dit pas qu'ils se sont promis la lune, qu'ils espéraient la liberté ensemble qu'ils pensaient déjà à comment se faire du fric, comme si séparer leurs routes ne leur venait même pas à l'esprit. Il ne dit pas qu'il a placé en Rhoan tous ses espoirs avortés, tout ce qu'il en restait. Il ne dit pas qu'il comptait sur lui pour être sa dernière chance d'y arriver, il ne dit pas à quel point il s'y accrochait. Il ne dit pas non plus qu'il a tenté sans lui mais qu'il n'a pas réussi ; le sale goût de l'échec qui tapissait son palais quand il a fini par rentrer.

Y a un tas de choses qu'il ne dit pas, mais ses yeux parlent pour lui.

« Ça t'sert à quoi d'savoir ? T'façon t'as tout oublié alors tu t'en fous. » Il l'a oublié lui et c'est peut-être pire que de se dire qu'il l'a trahi. Il sait que c'est pas d'sa faute, que c'est la balle qui fait tout merder dans sa tête, mais il arrive pas à digérer. Ça fait des années qu'il rumine alors que Rhoan a tout effacé. « J'aurais préféré qu'ils visent mieux. Genre entre les deux yeux. » Ça lui aurait évité de le revoir, de s'dire qu'il a été pris pour un con, d'apprendre qu'il a juste été avalé par les méandres d'une cervelle fracassée. Il aurait préféré qu'il crève pour ne pas avoir à l'affronter, pour pouvoir lui aussi oublier, pour n'pas imaginer ce qui serait arrivé si Rhoan avait eu un peu plus de chance. Il aurait préféré que Rhoan soit juste un traître qui n'tient pas ses promesses, c'est plus facile de gérer l'abandon plutôt qu'un sale coup du destin. Là il n'a personne à blâmer, personne contre qui s'acharner. Personne sauf celui qui n'est pas coupable, celui qu'il voit comme la personnification de tous ses échecs et toutes ses désillusions. Peut-être qu'il est mort en même temps que leur promesse et les souvenirs de Rhoan, peut-être que c'était la déception de trop. Maintenant il est coincé là et il peut plus s'en sortir, il perd le contrôle, il perd tout ce qu'il a tout ce qu'il avait tout ce qu'il a été – maintenant il n'a plus rien. « J'aurais dû t'laisser crever putain. »
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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyVen 8 Déc - 15:07

Les mots crachés il a l’impression de ne rien entendre, quand il proteste essaye de se débattre ça ne change rien. La poigne de Rhoan est sur sa gorge y’a son corps contre le sien barrage à la fuite pas à la colère. Il reconnaît la flamme dans les yeux celle que l’alcool cache il sait que s’il était sobre il serait déjà en train de le tabasser alors peut-être qu’il en profite, pas pour gagner mais pour au moins le faire parler quitte à regretter. C’est toujours mieux que de se torturer se demander sans cesse comment ça aurait pu se passer. Se demander si c’est lui qui a tout fait foirer qui a allumé le brasier ou qui l’a cabossé, se demander comment ils seraient tous les deux s’il s’était pas fait flinguer. Rhoan a des flashs mais le traumatisme et la balle ont presque tout effacé, des fois dans ses rêves il revoit des visages il sursaute à nouveau il se réveille en sursaut. Mais c’est pas suffisant c’est jamais suffisant, il arrive pas à se rappeler à comprendre à rassembler les morceaux. Quand il se force à se souvenir y’a que lui. Et le flingue les coups les cris. Nous deux prononcé comme une promesse qu’on aurait jamais fait nous deux écorché la langue qui se délie aussitôt regrettée. Nous deux ça sonne faux. Ils n’ont jamais été autres que rivaux. Ça lui semble venu d’une autre vie s’ils avaient été alliés, amis.
Et il le voit bien quand Seven se raidit qu’il s’éloigne contre le mur tâché par la pluie. Y’a pas de nous deux y’en a jamais eu ça lui fait l’effet d’un coup de poing dans le ventre, son imagination qui lui joue des tours. Pourquoi est-ce qu’il se rappelle du son de son rire alors qu’il ne l’a jamais vu heureux en face de lui ? Les sourcils qui se froncent il sait qu’il lui a menti, même s’il ne se rappelle de rien il aurait pas pensé à lui au moment de crever si ce n’était pas lui, eux deux ou rien eux deux comme seule porte de sortie. C’était eux deux il le sent jusque dans ses tripes mais Seven ne lui dira jamais même s’il le force. Alors il écoute ses paroles les phrase crachées toute la colère la rancœur accumulée tout le poids des actes du passé. Il sait à peine dans quelle situation il était comment ils l’ont retrouvé il sait juste qu’il est pas venu qu’il était trop occupé à crever. Seven qui lui en veut il le voit dans son regard dans sa mâchoire qui se serre –c’est pas la première fois. C’est pas de la haine pure et simple c’est la déception l’incompréhension –y’en a des deux côtés. Il se demandera  toujours comment ça se serait passé si les choses avaient bien tourné. Mais l’amertume déborde la rancœur qui lui tape dessus, les mots de Seven qui remuent la balle dans le crâne, qui font l’effet d’une lame à blanc dans le cœur. La main qui serre plus fort sur la gorge sans qu’il s’en rende compte –j’aurais dû t’laisser crever. « C’est c’que t’as fait. » C’est c’que t’as fait tu m’as laissé tu t’es pas inquiété t’as préféré croire que c’était de ma faute et tu le penses toujours. Rhoan qui chauffe qui bout parce que lui aussi il aurait voulu fuir, lui non plus il avait rien demandé –lui aussi parfois il aurait préféré crever. Sa main qui glisse jusqu’à l’arrière du crâne de Seven –les doigts tendus en forme de pistolet enfoncés dans la racine des cheveux au même endroit que lui, blessure miroir, balafre miroir, sous la lumière des réverbères les corps fondus ils sont tous les deux laids comme des chiens enragés. Ça fait sûrement mal quand il appuie mais il le fait de toutes ses forces.  « Tu sais c’que ça fait ?  tu sais c’que ça fait d’avoir le flingue appuyé sur la tempe, de savoir qu’on est mort mais de ne pas s’en souvenir ? » Il sait rien il sait pas il saura jamais –il espère pour lui, il souhaiterait pas ça même à son pire ennemi. « Tu sais c’que ça fait d’oublier pour de vrai ? » Seven saura jamais parce que ça crève les yeux –lui, il tente d’oublier sans y arriver, ça se voit dans ses yeux embués par l’alcool dans ses gestes désespérés dans ses fuites à répétition ses mots qu’il crache comme des boulets de canon. Seven est un gosse il l’a démasqué, il est comme lui il est paumé on l’a mâché recraché, mais il aura pas de pitié. Jamais. « C’était nous deux et tu l’sais. Tu l’sais et j’le sens pourquoi tu nies ? » La rage les « et si » qui transpirent dans la voix. « T’aurais pu m’sauver  on aurait pu s’casser maintenant ça sert à rien y’a plus rien. Et j’vais pas te dire que j’suis désolé parce que putain j’ai rien fait j’ai rien demandé. Mais c’était nous deux. » Le silence qui retombe à peine une seconde et qui plane entre eux. « Et j’t’aurais pas laissé tomber. » Il sait pas pourquoi il fait ça ça se passe trop vite pour qu’il arrive à assimiler –la tête qui tourne les lèvres qui se posent sur les siennes ça dure une demi seconde il est même pas sûr que ça compte comme un baiser. Ca compte pas, ça compte pas. C’est ce qu’il se dit quand il étouffe qu’il le maudit qu’il recule d’un pas. « Va t’faire foutre », quand il essuie rageusement ses lèvres avec sa manche quand il s’éloigne de lui « Tu sais rien, tu sais pas. » Quand il entre dans le club assourdissant pour dans sa tête faire taire le bruit. Pour essayer de ne plus penser de ne plus se bercer de « et si ». Quand c’est son tour de fuir pour ne pas l’achever pour ne pas laisser la rancune la frustration l’incompréhension le faire vriller.
Bang bang.
Il l'a eu.
Plus jamais.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyVen 8 Déc - 16:54

« C’est c’que t’as fait. » Comme si c'était de sa faute comme s'il l'avait laissé crever lui aussi, alors qu'il l'a sauvé en premier. Il savait pas putain comment il aurait pu savoir – c'était tellement facile de s'dire qu'il n'était qu'un lâche de plus, il lui a même pas laissé le bénéfice du doute. Ça fait trop longtemps qu'il ne le laisse plus à personne.

Les doigts de Rhoan sont vicieux quand ils s'aventurent à l'arrière de son crâne, quand ils appuient jusqu'à le faire grogner de douleur, jusqu'à le forcer à s'agiter. Il voudrait lui échapper mais il peut pas – une main sur sa gorge l'autre derrière sa tête, son corps bloqué par le sien, le mur dans son dos. Il n'a aucun moyen de se défiler. « Tu sais c’que ça fait ? Tu sais c’que ça fait d’avoir le flingue appuyé sur la tempe, de savoir qu’on est mort mais de ne pas s’en souvenir ? » Bien sûr qu'il sait pas et il saura probablement jamais. Si ça lui arrivait il est presque sûr qu'on le criblerait de balles jusqu'à en faire de la bouillie, histoire qu'il puisse jamais se relever. Ses ennemis feraient en sorte de ne surtout pas le rater, il le sait. « Tu sais c’que ça fait d’oublier pour de vrai ? » Il aimerait putain il donnerait tout pour y arriver, effacer ces souvenirs qui le rongent de l'intérieur et ceux qui le hantent la nuit, les rancœurs les remords les regrets, il donnerait tout pour s'en débarrasser. « C’était nous deux et tu l’sais. Tu l’sais et j’le sens pourquoi tu nies ? » Parce que ça fait mal parce qu'il y a cru et que tout a implosé, parce que la vérité c'est qu'ils ont jamais eu la moindre chance d'y arriver. Il en est persuadé maintenant – c'était juste voué à échouer. « T’aurais pu m’sauver on aurait pu s’casser maintenant ça sert à rien y’a plus rien. Et j’vais pas te dire que j’suis désolé parce que putain j’ai rien fait j’ai rien demandé. Mais c’était nous deux. » Ses dents sont si serrées que c'est à peine compréhensible quand il souffle « Ta gueule. » mais que Rhoan n'écoute pas. « Et j’t’aurais pas laissé tomber. » Il aurait préféré entendre l'inverse il aurait aimé se dire qu'il n'est qu'un connard, que balle ou pas il serait jamais venu il l'aurait lâché ça aurait pas marché. Il a pas l'droit de lui dire ça de le faire douter – s'il était venu où est-ce qu'ils seraient ? Est-ce qu'ils l'auraient fait ? Est-ce qu'il aurait enfin pu goûter à la liberté ? Il sait pas il saura jamais et il est presque sûr d'avoir senti un truc se fissurer en lui, soudain il a du mal à respirer.

C'est parce que Rhoan est en train de l'étouffer.
Ses lèvres sur les siennes et il a l'impression qu'il va crever.

Il a pas le temps de réagir, à peine le temps de comprendre. Le contact est trop rapide pour être un vrai baiser mais c'est déjà plus qu'il n'est capable d'encaisser, plus qu'il ne peut accepter. Il voudrait hurler le frapper lui faire regretter, mais il est pas foutu de bouger. Collé contre le mur à le regarder comme s'il était le pire des meurtriers, il est complètement figé. Il voit Rhoan reculer et s'essuyer les lèvres il l'entend vaguement parler mais il comprend pas, il peut pas il arrive pas à assimiler – peut-être à cause des substances qui polluent son sang. Rhoan s'en va et il reste planté là, et s'il tient debout sûrement que c'est juste grâce au mur contre lequel il est appuyé. Quand il vient essuyer sa bouche à son tour ses mains tremblent, il frotte comme pour effacer toute trace de lui mais ça suffit pas ça lui retourne les tripes. Il crache encore et encore comme s'il voulait repeindre les pavés avec sa salive, mais rien n'y fait. Ça n'effacera pas l'affront et l'incompréhension, l'amertume qui vient tapisser son palais pour lui donner envie de gerber. Dans son baiser avorté y avait comme un goût d'excuses et d'inachevé, les non-dits les et si les on n'saura jamais. Il supporte pas. Il peut pas l'accepter, l'encaisser, le gérer. Il avait pas l'droit de lui faire ça – il peut pas le laisser s'en tirer, il doit lui faire payer.

Ses pieds qui râpent le goudron quand il titube jusqu'à l'entrée du club quelques secondes après Rhoan, quand il entre sans prêter attention à la musique aux néons aux corps qui s'emmêlent. Il voit trouble il voit double, il ne voit que Rhoan à quelques pas devant lui et il voudrait avoir un flingue pour lui exploser la cervelle définitivement. Mais il n'en a pas alors il se rabat sur autre chose, arrache la bière d'un type près de lui sans tenir compte de ses protestations. Il fonce sur Rhoan et lui écrase violemment la bouteille sur le crâne – mais il a plus assez de force pour qu'elle éclate lors de l'impact alors elle reste entière dans sa main. Ça suffit quand même à le sonner et il en profite pour le forcer à se retourner, alors qu'il a lui-même du mal à se tenir sur ses deux pieds. « C'QUOI TON PROBLÈME HEIN ? T'AS CRU QU'J'ÉTAIS PD OU QUOI ? J'SUIS PAS COMME TOI. » Sa voix à moitié avalée par les basses qui résonnent jusque dans son cœur, il les sent pulser jusque dans ses veines. « J'VAIS T'LE FAIRE PAYER SALE PUTE. » Et il sait plus s'il parle du presque baiser ou de la promesse gâchée, dans sa tête tout se mélange c'est le chaos, il sait juste qu'il voudrait le fracasser, le détruire jusqu'à ne plus rien laisser. À défaut de pouvoir l'effacer de sa mémoire il voudrait l'éradiquer de sa vie, être sûr qu'il n'aura plus jamais à le croiser.

Il lève le bras une nouvelle fois et la bouteille vient s'abattre sur la pommette de Rhoan – c'est plus efficace que ses poings qu'il a trop de mal à serrer ce soir. « Meurs. » Qu'il crache quand il lui donne un nouveau coup de bouteille en plein visage. « Meurs. » Qu'il répète en réitérant l'opération entre ses côtes, pour lui couper le souffle comme il vient de lui voler le sien. « Meurs putain pourquoi t'es encore là ? » Pourquoi il est en vie s'ils n'ont pas pu faire ce qu'ils s'étaient promis ? Pourquoi il est là s'ils sont jamais partis, s'ils ont jamais réussi ? À quoi ça sert de vivre tous les deux si c'est comme ça, s'ils ne se supportent pas ? « J'veux qu'tu meures. » La bouteille qu'il lâche sans regarder où elle tombe, sans même se soucier des regards qu'ils attirent. Ses mains viennent enserrer la gorge de Rhoan et s'il n'est pas en capacité de l'étrangler, ça suffit quand même à le garder prisonnier, à le faire un peu suffoquer. Dans ses yeux y a la folie, comme s'il était réellement prêt à le tuer.

La mort pour les souvenirs qu'il ne sait pas comment effacer, pour un baiser dont il ne voulait pas, pour tout ce qu'il sent lui glisser entre les doigts.
La mort pour ce qu'ils ne sauront jamais et ce que Rhoan lui a arraché, pour les échecs les rancunes les aveux.
La mort pour nous deux.
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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyVen 8 Déc - 17:37

Y'a le tournis qui le prend de cours et lui qui court entre les corps -il sait plus où aller il a la nausée l'estomac qui remonte la migraine qui pointe il a l'impression de crever. La musique est trop forte les rires trop bruyants comme si le monde menaçait de s'effondrer à tout moment Rhoan qui bouscule la foule écarte les gens. Il a l'impression que ca tambourine sous son crâne (les souvenirs qui reviennent les questions avortées) sur ses lèvres (l'ombre des siennes le regret d'un baiser). Et Quand le coup sur sa tête la fait encore plus tourner il a l'impression de tanguer de se noyer Quand il se retourne c'est comme une tempête, celle qui porte son nom, Seven putain de ras-de-marée qui aurait pu le sauver qui s'obstine à tout gâcher. Quand il crie il ne répond pas pourtant il a tout entendu. Quand il le frappe il réagit à peine, douleur diffuse dans sa tête, percutante sur sa peau. C'est comme s'il était hors de son corps comme Si Ca ne lui faisait rien, la bête qui essaye de sortir qui reste muette. Et puis
L'impact
Meurs.
Meurs.
Les mots qui font écho au fond du crâne, j'veux qu'tu meures.
L'animal surgit et il est violent car il est blessé il n'a plus rien à perdre. Il ne se contient plus parce qu'il saigne, il rugit. Rhoan qui le saisit à la gorge, Seven à peine plus petit que lui mais il le soulève à sa hauteur, le souffle qu'il lui coupe -de la mauvaise manière cette fois. Mâchoire qui craque entre ses doigts il s'en fout il a besoin d'avoir ses yeux en face des siens sa bouche près de la sienne -il la touchera pas, il fera pas l'erreur deux fois. Visages rapprochés au milieu de la piste, les dents serrés quand il grogne.
"Répète?"
Seven qui bouge encore et de sa main libre il saisit son poignet l'empêche de cogner une nouvelle fois. Y'a sa tempe qui pulse il sait pas s'il saigne il s'en fout il faiblira pas.
"Tu veux que j'meure parce que t'as été incapable de nous sauver." Nous parce que t'es mort en même temps que moi, rêves de gamins avortés, la rancœur d'une vie qui se lit dans le regard, le gâchis qui persiste dans les mots. Personne n'a pu nous sauver.
Toi comme moi.
Nous deux foutus c'est pour la vie on saura jamais.
Et il sait que si on l'avait pas interrompu il aurait pu le tuer. Serrer un peu trop fort, se laisser emporter. C'est déjà arrivé.
Un type qui se met entre eux, la chemise ouverte le corps trempé, un peu comme tous les mecs autour d'eux. C'est vrai qu'ils font tâche et Rhoan avait oublié où ils se trouvaient. Mais le Mec le regarde à peine, son regard est penché vers Seven.
"Seven?"
Rhoan qui le lâche avant d'éveiller les soupçons et de se faire jeter. Personne ne semble avoir réagi et s'ils se font virer maintenant ils finiront sûrement derrière une benne à s'entretuer. Le Mec ça a pas l'air de le déranger lui qui regarde Seven d'un air vexé, moue boudeuse de gamin.
"Tu m'as pas rappelé après la dernière fois. Pourtant il me semble que t'avais bien aimé non?"
Et enfin son regard dérive sur Rhoan -il sait pas ce qu'il pense ni ce qu'il croit penser, c'est peut être son air abasourdi ou leur proximité qui prête à confusion. Mais il se décale.
"Bon allez je vous laisse, vous avez l'air... occupés. Bonne soirée."
"Hein non on est pas..."
comme un fantôme, il est déjà parti.
Et Rhoan malgré les blessures un peu partout même à l'intérieur, se met à rire. Un rire cruel, les yeux qui brûlent quand ils cherchent ceux de Seven. Un rire qui vient du cœur -menteur. C'est ce qu'il a envie de crier. Menteur sur toute la ligne et lui depuis le début il l'avait deviné. La peur de la proximité dans la boite la violence de leur presque-baiser, les coups les insultes crachées. "Ouais, je le savais, que t'étais pas PD."
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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyMer 13 Déc - 12:09

« Répète ? » Ses mains sont toujours enroulées autour de la gorge de Rhoan mais lui fait pareil, ils sont là comme des cons à s'étrangler mutuellement, leurs prunelles qui s'accrochent s'écorchent. « Meurs. » Sa voix est à peine audible à cause de la pression que Rhoan met sur sa trachée, leurs visages trop proches encore une fois, le souffle qui lui manque. Et il serre il y met toute sa force, mais il en a déjà épuisé une partie en le cognant avec la bouteille il reste presque plus rien, Rhoan suffoque moins que lui et c'est pas juste putain il le hait. « Tu veux que j'meure parce que t'as été incapable de nous sauver. » Il a pas l'droit de faire ça, pas l'droit de remettre la faute sur lui alors qu'il rumine depuis des années. C'est Rhoan qui a fait ça c'est Rhoan qui a tout gâché – Rhoan qui les a tués. C'est à cause de lui s'ils sont jamais partis s'ils ont jamais réussi, c'est à cause de lui qu'ils sauront jamais ce qui aurait pu s'passer ce qu'ils auraient pu devenir. Seven s'demande s'il aurait pu être heureux, loin de sa famille sa colère ses rancœurs, loin de tout ce qui le gangrène. Il s'demande s'il serait devenu quelqu'un d'autre, quelqu'un de mieux quelqu'un qu'il aurait aimé être et ça le tue.

Il saura pas. Il saura jamais.
C'est Rhoan qui est à blâmer.

Rhoan parce que c'est la seule personne tangible sur qui il peut rejeter la faute, parce qu'il a besoin d'une cible sur laquelle déverser toute sa rancune et son désespoir et il a pas trouvé mieux que lui. Il voudrait le torturer le buter le détruire morceau par morceau, lui faire mal comme il a souffert, mais il arrive de moins en moins à serrer. Rhoan lui arrache tout son oxygène et cette fois c'est par la simple force de sa poigne, y a ses yeux dans les siens et Seven ouvre la bouche Seven cherche l'air mais il ne trouve rien, ses mains glissent du cou de Rhoan son corps s'affaisse, s'il le lâche il est presque sûr qu'il tombe.

« Seven ? » Il reconnaît pas la voix, tout ce qu'il sait c'est que c'est pas celle de Rhoan et il titube quand l'étau le quitte brutalement, se cognant contre une silhouette dans son dos – sans elle il se serait effondré. Il a du mal à respirer il a mal tout court, une main posée sur sa propre gorge où il sent encore brûler les phalanges de Rhoan. L'impression qu'elles se sont incrustées dans sa chair, comme si on avait marqué sa peau au fer rouge. Il a envie de gerber il voudrait le faire sur lui, mais quand il cligne des paupières c'est pas le visage de Rhoan qui lui fait face. C'en est un qu'il reconnaît pas et il s'met à froncer les sourcils sans comprendre comment ce type est arrivé là. « Tu m'as pas rappelé après la dernière fois. Pourtant il me semble que t'avais bien aimé non ? » Y a une pause. Il est pas sûr de comprendre. « Quoi. » Il comprend. Il se souvient. Ça résonne en écho dans sa tête et soudain il voudrait disparaître, il pourrait presque demander à Rhoan de l'achever. Rhoan qui est toujours là Rhoan qui n'loupe pas une miette de l'échange alors que le gars les regarde tour à tour. « Bon allez je vous laisse, vous avez l'air... occupés. Bonne soirée. » « Hein non on est pas... » Il a envie de crever.

Il regarde autour d'eux – il est en train de crever.

Les connections ne se font plus quand il comprend où ils sont, quand tout ce qu'il voit ce sont des hommes des hommes des hommes et eux au milieu d'la piste ; putain Rhoan vient de le faire entrer dans un club gay. Il a rien vu il était trop concentré sur lui sur ses envies d'meurtre, et maintenant qu'il s'en rend compte il a l'estomac retourné la gorge nouée. Ses mains se mettent à trembler de rage, pourtant il est figé sur sa place. Il entend un rire mais il met quelques secondes à comprendre qu'il émane de Rhoan, ses yeux qui tombent dans les siens et il se sent proche de la combustion spontanée. « Ouais, je le savais, que t'étais pas PD. » Rhoan a compris Rhoan a vu Rhoan sait – Rhoan sait et putain il peut pas le supporter. Pas ça pas lui y a déjà trop de monde au courant, il pense à Rez à JJ à Samih il a envie de hurler de tout saccager de tous les tuer. Il peut pas. « TA GUEULE. » Il lui saute à la gorge encore une fois mais c'est ridicule, il n'a plus assez de force pour espérer le maîtriser. Il empoigne son col et il tremble, il tremble parce qu'il a usé toute l'énergie qu'il lui restait, parce que ses veines sont saturées par la colère la haine la détresse – au fond d'ses yeux y a une lueur désespérée. « T'sais pas d'quoi tu parles donc tu fermes ta gueule ok ? J'SUIS PAS PD. » Il l'est pas il le sait il en est sûr, mais il sait pas ce qu'il est. Une anomalie une erreur un monstre, il sait pas putain ça l'dégoûte. « S'tu dis un mot à qui qu'ce soit j'te bute. » Ses mains qui serrent le tissu tellement fort qu'il entend les coutures craquer, ses tremblements qui n'se calment pas. Il est au bord de la rupture, son regard qui crame dans le sien, son souffle saccadé, la distance qu'il s'efforce pourtant de garder entre eux – il refuse de le toucher plus que nécessaire. « J'te jure que j'le ferai. » Dans ses yeux ça flambe comme une promesse. Cette fois j'te tuerai.
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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyDim 17 Déc - 23:37

La mâchoire qui se serre comme pour mordre dans le vide, le vide toujours le vide quand ses mains serrent il ne voit qu'une ombre, seven qui perd des couleurs sous ses phalanges. Il pourrait serrer plus fort faire craquer la nuque ôter le souffle. Chaque fois qu'il le voit qu'il le pousse à bout et qu'il voit rouge c'est comme si ses muscles le poussaient à bout -more more more meurs meurs meurs, il ne va jamais jusqu'au bout. Incapable de le buter incapable de le tuer, toujours bon à le laisser s'en aller. Ils finit la tête dans le caniveau en attendant la prochaine fois le meilleur coup la fois de trop. Rhoan est capable de buter -il l'a déjà fait ça personne ne le sait. Pas lui. Jamais lui, il ne sait pas pourquoi lui qui pourtant en crève d'envie. Ses mains qui serrent moins fort Seven qui retombe, poupée de chiffon, ça serait tellement facile de l'avoir à la force de ses poings, il tangue, il ne vaut rien. Quand il riposte Rhoan a à peine mal. Il n'y pense plus quand le mec les interrompt, quand il comprend que dans sa tête les lumières s'allument. Il savait -il s'en doutant putain il le savait tellement. La proximité du corps qui se tend, le baiser qui fait vriller. Seven se ment Seven se cache, lui il rit maintenant au courant. Même quand Seven bondit qu'il le prend par le col qu'il crache sa haine ses menaces toute la peur qu'il accumule qu'il lui montre -il rit. Parce qu'il ne peut plus se cacher parce qu'il n'a rien à perdre. Parce que maintenant il a un moyen de pression. Rhoan qui le repousse, les mains sur ses épaules et lève les yeux au ciel, comme s'il calmait un gosse -sous ses mains il sent Seven trembler de rage. « Tu peux pas demander plus gentiment ? » Il voit la flamme dans ses yeux il le croit il le sait -s'il dépasse les limites il pourrait crever quand Seven sera sur pied. Il n'a pas peur, ni de crever, ni de Seven. La peur c'est un concept qu'il connaît à peine l'illusion de toujours avoir connu pire même dans ses flous souvenirs. « Pourquoi j'en parlerai si j'ai rien à y gagner ? C'est tellement mieux de te voir vriller. » Il veut pas parler, pas tout de suite, il veut être la menace, l'ombre qui plane qui pourrait à tout moment le faire plonger. Bouche contre son oreille par dessus le bruit des basses maintenant il l'a dans ses filets il le tient en laisse. « Ca restera notre secret. Sauf si tu continues à m'énerver. » C'est pourtant pas son genre de faire chanter. Mais c'est tellement facile, il ne peut pas s'en empêcher.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: béton armé (rhoven)   béton armé (rhoven) EmptyJeu 11 Jan - 18:41

Y a le rire de Rhoan qui résonne à ses oreilles et ça l'fait grincer des dents, ça lui fait l'effet d'un ongle qui griffe un tableau. Il voudrait lui arracher les cordes vocales ou lui trancher la gorge, tout pourvu qu'il arrête de rire comme ça putain il a pas l'droit. Sa rage est si ardente si violente qu'il en tremble, vibrant sous le poids des mains de Rhoan sur ses épaules. « Tu peux pas demander plus gentiment ? » Il n'a même plus la force de répondre bouger riposter – c'est à peine s'il arrive à respirer. « Pourquoi j'en parlerais si j'ai rien à y gagner ? C'est tellement mieux de te voir vriller. » Il le hait. Il le hait tellement qu'il pourrait en crever il en est sûr, ça bouillonne si fort en lui qu'il a du mal à tenir debout c'est comme s'il était prêt à se liquéfier, rongé par la lave en fusion qui coule dans ses veines. « Tais-toi. » Il peut pas il peut plus, il supporte pas d'entendre sa voix.

Il a un peu le tournis, la cage thoracique qui se soulève trop vite parce qu'il arrive plus à avaler l'oxygène comme il faudrait ; l'impression que ses poumons se sont fanés atrophiés qu'il va étouffer. Il sent la panique se mêler à la fureur, reconnaît la sensation qui l'étreint trop fort. L'étau autour de sa gorge autour de son cœur, ses sens qui déraillent les uns après les autres, le monde autour de lui qui devient trop flou. Il est en train de paniquer et s'il se reprend pas il sait comment ça va terminer – il sait qu'il va suffoquer et que ça se transformera en une crise qu'il pourra pas gérer. Ça l'enrage encore plus parce qu'il veut pas être faible face à Rhoan il veut pas montrer combien ça l'touche combien il est au bord du gouffre.

Il est figé quand il le sent s'approcher encore une fois, quand son souffle vient s'échouer contre son oreille, quand ça lui soulève le cœur. « Ça restera notre secret. Sauf si tu continues à m'énerver. »

Rhoan veut l'faire chanter. Rhoan a le meilleur moyen de pression qui soit et il peut rien y faire, il a aucun moyen de le forcer à se taire. Le regard dans l'vide il a l'impression de voir son monde s'écrouler, il imagine déjà son secret être révélé c'est comme si c'était déjà fait, comme si la Terre entière était déjà au courant et il étouffe. L'air n'arrive plus à passer la barrière de sa gorge, il panique il rage il est incapable de se calmer. C'est trop pour lui – les néons les basses les corps en sueur, tous ces types autour d'eux ces types qu'il déteste ces types qui représentent tout ce qu'il ne veut pas être. Rhoan trop près de lui son regard qui le transperce sa voix qui résonne dans sa tête, son rire qui fait des échos quelque part dans sa boîte crânienne, ses griffes qu'il a réussi à planter dans sa poitrine.

Cette fois Rhoan a gagné.

« M'touche pas. » Ses mains sont molles quand elles se lèvent pour s'abattre contre son torse, quand elles tentent de le repousser sans grand succès. Ses doigts s'accrochent à lui autant qu'ils cherchent à le dégager, il sait plus s'il veut se tenir pour pas s'effondrer ou s'il veut s'éloigner quitte à devoir ramper. « M'touche pas putain ferme-la. Dégage. DÉGAGE, LAISSE-MOI. » La voix aussi saccadée que son souffle il perd tous ses moyens, il arrive pas à l'cacher il est plus capable de faire semblant – pas quand il a autant de mal à respirer. « Faut qu'je sorte. » C'est qu'un murmure, il se parle à lui-même il oublie Rhoan, il ne voit plus que les silhouettes qui tanguent partout autour de lui, les lumières qui lui filent la nausée, ses jambes qui ont du mal à le porter. Il slalome entre les hommes en essayant de les pousser maladroitement pour se frayer un chemin, se cognant à tout le monde et trébuchant tellement de fois que c'est à s'demander pourquoi il est pas tombé.

Quand il atteint enfin la sortie il est blême il ne respire presque plus, à s'appuyer au mur quand il finit par rendre ses tripes sur le trottoir. Il tousse il crache il cherche l'air, plié en deux, mains plaquées sur les briques sales. Bang bang, c'est entre ses côtes que s'est logée la balle.

( RP TERMINÉ )
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