« I found freedom. Losing all hope was freedom. »
✧ PRÉNOM(S) Keane. Déjà une ombre au tableau, âme qui évolue sous un prénom masculin, grand et beau. Elle a des airs de peinture de Margaret Keane sous le nom de Walter. De toutes manières, qu'est-ce que cela peut bien changer ? Elle en sait quelque chose, elle, qui aime jouer avec les identités.
✧ NOM Berezine. Consonance russe, sonne comme Benzedrine. Un nom de famille d'amphétamines, le destin aussi a pâle mine. Il y en qui s'amusent à la distribution.
✧ ÂGE 26 ans de trop.
✧ LIEU DE NAISSANCE Paris, ville de la mode, de la gastronomie, du savoir-vivre et de l'amour. C'est beau Paris, ça pue aussi. Elle, n'a connu les beaux quartiers que sur papier durant bien des années. Ah Paris, douce ironie...
✧ NATIONALITÉ Française, ô imparable logique.
✧ ORIGINE Japonaise d'assez loin, héritage de sa mère et les clichés qu'elle balaie. Il y a du sang russe qui coule dans ses veines aussi, peut-être encore, à côté de l'alcool - merci Papa.
✧ ÉTUDES, EMPLOI Keane a toujours représenté l'errance à divers degrés. D'abord vendeuse de sushis, damnation, puis étudiante en art - branchée avant-garde. Aujourd'hui, elle se fait écrivaine de biscuits chinois pour arrondir ses fins de mois, rien que ça. Ah ! et elle s'occupe de quelques affaires au Troisième Œil, parfois...
✧ STATUT CIVIL Célibataire, for fuck's sake.
✧ CARACTÈRE Partout, tout le monde, nul part et personne à la fois. Approchez la flamme un peu trop près et elle s'enflamme. Douce amertume qui détruit tout sur son passage. Elle n'a pas un mauvais fond Keane, il ne faut juste pas venir la chercher. Distante, froide, solitaire, The Loner de Neil Young. Si vous ne la connaissez pas, elle, vous connaît et pour les affaires à régler, ça se passe la porte d'à-côté. La langue acérée, elle détruit par ses mots, achève par les coups, délicatement, l'air de rien. Elle a toujours l'air de rien d'ailleurs, c'est exactement ce qui en fait un poison.
✧ GROUPE Broken. | Votre pire souvenir (ou par défaut votre meilleur souvenir) ? ✧L'abandon de son père, la violence de son beau-père, toutes ces fois où elle a vu sa mère pleurer à terre. C'est ce que doivent être des mauvais souvenirs, certainement. Pour elle, ce ne sont plus que de simples souvenirs, un trait tiré sur le passé, un flagrant déni. Il y aussi cette fois, le premier coup qu'elle a donné, gamine révolté. En songeant au bien que ça lui a fait, ce serait peut-être son meilleur souvenir désormais.
Quelles sont les personnes en qui vous avez le plus confiance ? ✧ Ça se compte sur les doigts de la main : il y a Madame qui l'a sauvé de la rue, et juste Madame en fait. On ne déconne pas avec la confiance. Ce n'est pas faute d'avoir essayé - ou si, potentiellement - mais les confidences, ce n'est pas son délire de toutes évidences.
Avez-vous perdu un être cher au cours de votre vie ? ✧ Son chien.
Bon, son père aussi, mais c'est une autre affaire. Elle avait dix ans lorsqu'il s'est tiré une balle dans la tête, comme ça, foutu artiste qu'elle a pensé. C'était la tromperie de sa mère qui l'a fait basculer - celle à qui il avait tout donné, corps et âme, amour et volupté. Bien fait. Elle ne l'a jamais aidé à surmonter cela, peut-être qu'elle n'en a pas eu l'idée, peut-être qu'on l'en a empêchée, qui sait. |
✧ 01 La force, c'est dans la tête qu'on lui répétait. Et elle s'entraînait inlassablement, fil de nylon au bord de la déchirure. Elle a fini par le trouver ce point de force dans la poitrine, cette volonté de tout détruire. Comme le bambou qui plie mais jamais ne se casse, elle, fracasse, l'air de rien.
✧ 02 La rage, c'est ça son essence. Arrivée à Savannah un peu par hasard, la haine au corps, il en fallu peu pour qu'elle rejoigne le Fight Club du coin mais chut. Elle continue de s'exercer dans le plus grand secret, pleura bien qui pleura le dernier.
✧ 03 Ses parents étaient artistes - de ceux qui galèrent sur les trottoirs, guère ceux qui pleurent, ô leur grand malheur, dans le noir lorsque le feu des projecteurs s'étouffent. Ils étouffaient d'ailleurs dans leur une pièce et demi, miteux et moisi. Elle n'a jamais compris pourquoi ils ne pouvaient juste pas abandonner l'idée.
✧ 04 Elle s'auto-couronne déesse du cynisme et du sarcasme. Elle a de l'humour la gamine, une corde et un sac de benzedrine.
✧ 05 C'est une grande fan de Patti Smith et de Baudelaire, de tout ce qui est sombre et surtout de l'hiver.
✧ 06 Beauté froide, immobile, trop muette pour ne pas songer. Mais qu'est-ce qu'il peut bien encore se cacher derrière ces yeux cernés ?
✧ 07 Elle se fout de tout, a le goût du néant. Si elle est ici, c'est qu'elle n'est pas ailleurs, si elle est en vie, c'est que la mort ne veux pas d'elle encore - ah, doux malheur.
✧ 08 Keane use de sa plume pour ces fameux biscuits chinois - ceux qui parfois se foutent littéralement de votre gueule, c'est d'elle.
✧ 09 Elle a le goût de l'art, le goût du laid - grande amatrice du wabi-sabi concept et du mouvement Fluxus, c'est tout ce qu'elle sait.
✧ 10 Quelques kilos de plus exigé, toujours la même rengaine qui fait grandir sa haine. Elle mange pourtant, se bat souvent, mais ses muscles sont fainéants - discrets, comme elle.
✧ 11 Elle sait très bien manier les mots pour piquer juste là où il faut. Pas de belles paroles mais de l'honnêteté à la pelle, vipère professionnelle.
✧ 12 Carapace, carapace, car ça passe - le temps, les sentiments, les choses trop enfouies pour tomber dans l'oubli.
✧ 13 Une charogne le long d'une route, le cadavre flottant d'une mouche en bouteille ; elle a cette fascination morbide, sa petite collection sordide.
✧ 14 Les coups, c'est quelque chose ça. L'instant X où le sang ne fait qu'un tour, où plus rien n'existe autour. Passion de la destruction. Et l'adrénaline qui la garde en vie à chaque combat, à chaque fois.
✧ 15 Elle a besoin d'être au-dessus, trop de souffrance en-dessous. Souvent, elle s'éloigne, prend de la hauteur, anticipe, recule avant de sauter et écrase avant de se faire écraser.
✧ 16 Keane aurait pu tout aussi bien être un garçon. Les genoux sans cesse écorchés, les robes déchirées, les cheveux dans les yeux, les yeux dans les yeux. Féminité, vous disiez ? Elle n'est pas masculine pour autant, juste libre de tout carcan.
✧ 17 Son beau-père est militaire de carrière, passionné par l'enfer. A la maison, ça filait droit ou ça ne filait pas. C'est pour cela qu'elle n'habite plus là-bas. Il n'y a qu'une chose qu'elle ne saurait lui enlever désormais, c'est bien celle de lui avoir appris à se battre.
✧ 18 Elle a été ramassée dans la rue par Madame, c'est ce qui lui a fait rejoindre le Troisième Oeil d'ailleurs. Peut-être que sans elle, elle ne serait pas là pour exploser de précieux minois sur demande.
✧ 19 Keane est un livre fermé qui vit faute de mourir mais qui s'attache, l'air de rien.
✧ 20 Impassible mais sans cesse en action, elle ne supporte pas la stagnation. Les choses, ça se change ou ça s'extermine.
✧ 21 Toujours une cigarette au bord des lèvres, ses poumons pourraient la lâcher mais ils ne le font pas. Morceaux de caoutchouc noircis qu'elle compte bien épuiser jusqu'au bout.
✧ 22 Dossier santé : elle souffre de terreurs nocturnes et d'hyperthyroïdie. Un squelette au pays des cauchemars, la bonne vanne.
✧ 23 Elle aime faire tomber les hommes à ses pieds et les ramasser à la petite cuillère. C'est comme ça, c'est plus fort qu'elle. Affaire de domination, toujours.
✧ 24 Keane est en réalité atteinte du syndrome d'Asperger. Les coups plutôt que les caresses, la franchise à tout prix, le visage impassible, tout ça, ce n'est même pas de son plein gré. Elle est ainsi méticuleuse et relativement douée.
✧ 25 Plus jeune, elle voulait être artiste de cirque mais à fini par se résigner, faute de pouvoir mieux faire. Aujourd'hui, sa piste c'est le ring, sa passion la destruction - insidieuse - et elle en fait voir bien des étoiles.
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