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 way out (niamh)

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Ruby Holmes

Ruby Holmes
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▹ pseudo : zoé (baalsamine)
▹ crédits : solosands (icon) + sal (aes) + kane (avatar)
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▹ signe particulier : un couteau papillon qu'elle a tendance à dégainer trop vite, béret et marinière pour se donner un look de française décalée, des cheveux bien trop roux et la clope toujours allumée.
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MessageSujet: way out (niamh)   way out (niamh) EmptySam 16 Déc - 12:04

Elle dort Lulla, dans ses bras, paisiblement contre son torse. Elle dort Lulla, gamine au pays des rêves, elle ne se doute de rien quand il l’installe dans l’avion, quand l’Irlande ne devient plus qu’un petit point en dessous d’eux. Pardon qu’il murmure tout bas quand il vient caresser ses cheveux. Il sait qu’il n’a pas le droit. Il sait aussi qu’il n’a pas d’autre choix. Et le cœur battant pendant tout le trajet, les mots qui s’entrechoquent dans son crâne quand il réfléchit à quoi lui dire quand elle ouvrira les yeux. Désolé chérie mais ta mère est folle, elle veut nous séparer toi et moi, m’éloigner pour toujours de toi. Alors on doit faire comme ça. Il sait que c’est parfaitement égoïste, mais il préfère que ça soit lui qui gagne dans toute cette tornade infernale. Il préfère encore une fois avoir le dernier mot plutôt que de laisser Rosemary gagner. Il en a assez. Terriblement assez.
Il ferme les yeux à son tour, se laisse porter par les murmures dans les allées et dans sa tête il repasse en boucle le plan, les étapes. Parfait. Tout doit être parfait. Les faux papiers que Peadar lui a fournis n’ont pas causé de soucis en Irlande mais il sait qu’en Amérique ça sera une autre histoire. Ca serait con d’être arrêté si prêt du but pas vrai ? Surtout après toutes ces années à filer entre les doigts de la justice.
C’est Tallula qui le réveille, quand elle lui demande ce qu’ils font là, innocente comme toujours la gosse. Il se demande si elle tient vraiment de lui. Trop douce, trop rousse, trop belle. T’en fais pas princesse, on va voir ta tante, ton oncle, on reviendra vite chez nous, mais pour le moment faut que tu sois sage d’accord ? C’est qu’elle est grande maintenant Tallula, surement qu’elle comprend, un peu, quelque part. Elle se souvient encore des engueulades sans fin entre son père et sa mère, elle a entendu les menaces, cachée derrière la porte, gosse trop curieuse finalement pas si différente de son père. Alors Willis l’embrasse doucement avec de sortir de quoi l’occuper, bénis soient les écrans dans les avions.

Y a le cœur qui bat fort, très très fort, quand l’avion atterrit, qu’il sent la petite main de Tallula dans la sienne quand ils se dirigent vers la douane. Passeport américain, on les regarde pas trop, juste le temps de remarquer leur accent mais c’est facilement expliqué par l’origine des parents. Sourire aimable, c’est rare de sa part, mais il sait bien qu’il faut faire ce qu’il faut pour réussir à amadouer tout ces putains de policiers aux aguets. Il rigole même Willis, quand il commente les résultats du match de baseball d’hier, go Giants hein ? Pas vrai ? Putains d’amerloques, il a jamais compris le principe de ce jeu stupide. Mais hey. Welcome to America. Et le sourire qui se dessine sur son visage quand on le laisse passer. Il voudrait hurler de joie, mais ça serait légèrement suspect. Alors il hoche la tête, attrape Tallula dans ses bras et continue d’avancer.
Avancer sans jamais s’arrêter. Encore plus loin. Toujours.
Il sait ce qui l’attend ici, il a déjà réservé l’appartement, inscrit la gamine dans l’école du quartier, repéré sur internet les annonces pour trouver un emploi le plus rapidement. Toujours organisé, comme à chaque fois, chaque étape qui se déroule à la perfection. Mais y a ce putain de sentiment de malaise qui l’envahit, celui qui lui serre la gorge, le cœur. Il a peur. Surement. Tout simplement. Peur pour la première fois de la conséquence de ses actes, pour lui, pour Tallula, pour sa famille aussi. Foutue famille. Brannigan un jour, Brannigan toujours. C’est Peadar qui lui a fourni les papiers, malgré la distance, malgré l’absence. Il ne lui a pas vraiment expliqué pourquoi, il a juste demandé et puis voila. Puis y a Niamh. Niamh qui sera là. Niamh qu’est partie y a maintenant quelques temps de l’Irlande, comme un besoin de fuir Dublin, et lui qui la rejoint. Qui les rejoint. Peadar qu’est juste pas encore au courant. Il ose pas encore Willis. Pas après tout ce temps. L’absence qu’a creusé un vide, malgré les réconciliations, il sait pas encore comment gérer tout ça Willis. Alors il commence par l’évidence même, par Niamh, celle qu’il connait presque par cœur et inversement. Il commence par Niamh parce qu’il sait qu’elle comprendra. Il sait aussi qu’elle saura trouver les mots. Puis elle sait qu’elle prendra soin de Tallula.
« Regarde si tu vois Niamh Tallula. Elle est censée nous attendre pas loin » le téléphone qu’il regarde distraitement sms envoyé au reste de la famille pour leur indiqué qu’il est bien arrivé, que tout s’est bien passé. Et soudain c’est le cri de Lulla qui se jette dans les bras d’une grande rousse, le rire qui explose en milliers d’étincelles dans l’aéroport et Willis qui sent son cœur se serrer un peu plus. « Hey. » simple, concis, il dévisage sa sœur en se balançant d’un pied sur l’autre, légèrement angoissé à l’idée qu’elle lui foute la rouste de sa vie pour l’immense connerie qu’il vient de commettre.
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MessageSujet: Re: way out (niamh)   way out (niamh) EmptySam 23 Déc - 22:40


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Willis. Willis est en route pour Savannah. Il devait être au-dessus de l’océan à cette heure-ci, enfin, elle sait pas trop Niamh, elle est pas très douée en géographie. Mais elle sait qu’il est là, quelque part dans le ciel, à glisser entre les nuages. Qu’il arrive à toute vitesse, et qu’en moins de deux il sera atterri et qu’elle pourra le voir pour de vrai. Pas à travers un écran, pas à travers les mots d’un texto, pas à travers une photo envoyée par la poste. Le vrai Willis, il serait là, et elle aurait juste à traverser quelques blocs pour le retrouver et le serrer dans ses bras. Et y’aurait la petite princesse aussi, que Niamh avait si hâte de revoir, cette bouille qui lui faisait tellement de bien, comme son père quoi. Niamh avait attendu cette date avec impatience, marqué au sharpie d’un gros smiley sur le calendrier d’agent immobilier qu’elle avait affiché sur son mur et qu’elle avait regardé chaque jour depuis que Willis lui avait annoncé qu’il quittait l’Irlande. Elle s’était levée ce matin là et elle était allé emprunter la voiture d’un type avec qui elle avait travaillé récemment – une belle voiture, à laquelle avait promis de faire attention, parce qu’elle voulait offrir le meilleur service à son frère et sa princesse. Rien de trop beau pour eux, c’était certain, elle avait gardé de l’argent de côté pour les inviter au restaurant s’il fallait, elle aurait déroulé le tapis rouge si elle avait pu. C’était pas n’importe qui, c’était Willis, alors Niamh elle voulait mettre le paquet. Willis qui avait toujours été là pour elle, c’était la moindre des choses de lui rendre la pareille. Et elle savait comment ça avait été difficile pour lui de prendre cette décision, de prendre ce risque, alors elle lui rendrait les choses aussi faciles que possible. D’accord, elle était pas Peadar, ses contacts étaient plus limités, mais elle pouvait au moins les faire sentir à la maison. Et puis elle mentirait, Niamh, si ça lui avait pas fait un peu plaisir que Willis lui demande à elle de venir les chercher à l’aéroport.

Elle se gara dans le stationnement de l’aéroport et paya le ticket affreusement trop cher, et alla se poser dans le terminal des arrivées pour guetter l’apparition du grand Willis et de la mini Tallulah. Les yeux rivés sur le tableau numérique, elle surveillait le vol d’un œil averti, jetant un coup d’œil à son téléphone de temps en temps. Puis rapidement le vol afficha « arrivé », ils étaient pas loin, Niamh pouvait le sentir dans ses entrailles, Willis était pas loin. Y’avait ce lien entre eux, cette connexion qu’ils avaient toujours partagés, Willis il était tout pour Niamh. Puis y’a des visages qui commencent à apparaître, des gens qui se serrent dans les bras, des pleurs et des rires, alors Niamh s’étire le cou pour guetter chaque visage qui passe, heureusement elle est grande et Willis, alors ça prends pas grand-chose pour qu’elle repère le visage familier de son frère dans la foule. Son cœur bondit dans sa poitrine, et elle s’approche, mais avant que le contact visuel ne puisse se faire y’a un bout-de-chou qui se dirige vers elle à toute vitesse, et Niamh baisse les yeux pour accueillir la petite princesse dans ses bras. Deux petits bras qui se serrent autour de son cou et Niamh se redresse pour la serrer contre elle, l’immense sur le visage, alors que la petite éclate de rire. Elle l’appelle tata, et Niamh la serre fort avant de la redéposer. « Coucou chou-fleur, t’as passé un bon vol avec ton papa ? » Un surnom ridicule mais qui est resté avec les années, et la petite acquiesce, les joues rosies. Et bientôt c’est le père qui apparaît dans le champ de vision, et Niamh se tourne vers son frère.

« Hey » qu’il dit, les yeux presque mi-baissés, l’air heureux mais un peu gêné. Et le cœur de Niamh se tords dans tous les sens, elle sait que c’est pas facile pour lui, qu’il a peur peut-être qu’elle soit fâchée contre lui, qu’elle approuve pas, peu importe. Mais Niamh est trop heureuse de retrouver son frère, et puis elle affronterait le monde entier pour lui, Rosemary y compris. Alors sans un mot, elle se jette sur son frère, Niamh, et fait comme la petite, serre ses bras autour de son cou pour l’attirer à lui. Viens là, frérot. Et y’a sa gorge un peu bloquée par l’émotion, bon dieu elle va pleurer si ça continue comme ça. Dans les bras de Willis tout semble mieux se passer, déjà les nuages se sont éclaircis, déjà elle respire mieux. « Hey » qu’elle répond doucement à son oreille. Elle renifle un peu et finit par s’éloigner, après l’avoir étranglé un peu. « Y’était temps que t’arrives, toi. » Elle lui file ce sourire flamboyant, elle rayonne, Willis est là, Willis est là. Elle danse presque sur place, Niamh. Pour l’instant elle veut juste profiter de son frère. Le reste viendra plus tard. Mais Willis devrait le savoir – elle est de son côté. À la vie, à la mort. Tout c’qu’il faut pour le petit chou-fleur à ses côtés. « Bienvenue chez vous. » Elle sait qu’elle a des larmes plein les yeux, que c’est con, mais elle peut pas s’en empêcher. Y’a un morceau d’elle qui vient de se remettre en place, tout simplement.
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MessageSujet: Re: way out (niamh)   way out (niamh) EmptyLun 8 Jan - 21:22

C’est Niamh avant qu’il ne la voit, c’est Niamh quand Tallula se jette dans ses bras et que la voix de sa sœur explose dans l’air. C’est Niamh, putain c’est Niamh. Et ils ne sont plus à Dublin. Ca le frappe, comme un choc, c’est soudain. T’as foutu quoi Willis putain. Mais même pas peur, pas encore, pas vraiment. Parce que c’est Niamh et qu’elle prend toute la place, Niamh qui ne répond pas tout de suite à son salut maladroit, Niamh qui rompt la distance et le prend dans ses bras. C’est chaud. Putain un an c’est trop long, un an sans la voir elle, un an sans l’entendre rire, sans l’entendre vivre. Il pensait pas que ça lui avait manqué, et pourtant le voila avec le cœur en cavale quand il referme doucement les bras autour de la taille de sa sœur. Hey. Il la sent renifler, se demande si elle chiale. Il pourrait chialer lui aussi. Mais il est pas comme ça. Plus comme ça non. L’impression d’être un peu trop loin, l’adrénaline qui finit par rechuter maintenant qu’il est certain qu’ils ne se feront pas arrêter. Y’était temps que t’arrives, toi. Peut être, il sait pas. Un peu mal à l’aise il se gratte la tête, regarde sa sœur encore un peu, comme pour s’assurer que c’est bien vrai. Qu’il est pas entrain de rêver, que son foutu plan a marché. Ils marchent toujours tes plans Willis, pourquoi tu t’inquiétais ? Ptêtre parce que cette fois ci c’est un trésor plus beau que la Joconde dont il s’est emparé. C’est Tallula – aka choux fleur – qu’il a embarqué sans rien dire. Et surement qu’elle se doute bien qu’elle reverra pas sa mère de si tôt la rouquine. Et ça lui fait mal au cœur de devoir lui infliger ça.
Bienvenue chez vous. Il regarde encore Niamh, Niamh et ses yeux embués de larme, et son cœur qui se tord un peu plus. « Tu vas pas chialer nan ? » Non ? Si ? Chiale pas Niamh, il a pas envie de s’y mettre lui aussi. Alors il passe son bras autour de l’épaule de sa sœur, l’attire contre lui et vient ébouriffer ses cheveux de sa main libre. « T’as quel âge ? 10 ans ? » nan ça c’est l’âge de Lulla, qui se permet de le souligner à voix haute, pas contente d’être délaissée par les adultes. Willis rigole doucement avant de relâcher sa sœur et d’attraper la main de sa gamine, l’autre tirant sa valise. Rien que le minimum, ils achèteront le reste sur place, il a déjà promis à Lulla des baskets qui brillent dans le noir, parait que c’est à la mode de nos jours. Il en sait pas grand-chose. « Et chez nous, je sais pas Ni’. C’est un grand mot. Et c’est une grande situation » trop compliqué tout ça, puis il a jamais voyagé, le cul vissé à Dublin il s’est toujours demandé ce qu’il y avait de l’autre côté, prendre l’air une bonne fois pour toute. Mais là maintenant il hésite, ptêtre que ça lui plaira pas finalement, ptêtre qu’il voudra juste rentrer à la maison aussi rapidement qu’il est parti. Il aime pas ce sentiment d’incertitude, de nouveauté. Pourtant il a tout planifié, l’appartement, l’argent, l’école pour Tallula. Il a tout planifié mais il a comme un arrière-goût dans la bouche. C’est désagréable . « Dis moi que j’ai fais le bon choix Niamh. Dis moi que je suis pas qu’un con fini. » qu’il finit par lacher, le regard rivé sur l’horizon, incapable de le poser sur sa sœur ou sa fille. Il se sent à l’étroit entre les deux rouquines. « Elle va me tuer quand elle va me retrouver » dans un souffle il soupire, angoisse un peu, imagine les yeux furieux de Rosemary. Promis il lui enverra un message. Un jour, quand ça sera moins risqué. Putain ce qu’il se hait. Putain ce qu’il la hait. C’est nul d’être adulte, il voudrait pouvoir revenir à ses dix ans, les dents encore branlantes et les genoux écorchés, la clope au bec pour faire comme les grands.
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MessageSujet: Re: way out (niamh)   way out (niamh) EmptyMar 23 Jan - 5:55


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« Tu vas pas chialer nan ? » Y’a un drôle de hoquet qui lui échappe, alors que Willis l’attrape et l’attire contre lui. Et elle se laisse réfugier dans sa veste, celle du grand frère, le grand Willis, tellement rassurant. Il lui ébouriffe les cheveux, et elle ferme un peu les yeux. Elle secoue la tête, non je vais pas chialer que ça veut dire, mais la vérité c’est qu’elle pleure déjà, ses yeux sont plein de larmes, elle est juste foutrement contente de voir Willis, de savoir qu’il ne va pas disparaître, qu’il est là pour rester, qu’elle fera en sorte qu’il reste et qu’ils ne soient plus séparés. Parce qu’il la fait sentir tellement en sécurité, le brun, il l’écoute et il la comprend et la voit, vraiment, pas juste Niamh la gamine, pas juste Niamh la pilote, pas juste Niamh la bitch, mais elle toute entière, tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle n’est pas. « T’as quel âge ? 10 ans ? » Elle rit un peu, la grande rousse, parce que non elle a pas dix ans mais c’est un peu comme quand Willis est dans les parages. Elle se décolle de lui, sourire enfantin aux lèvres, et le laisse attraper la main de la petite. Niamh enfonce les mains dans les poches de sa veste, et ils entament leur marche, faudra bien bouger un jour, recommencer à avancer, et débuter cette nouvelle vie. Elle le sent tiraillé, Willis, et elle comprend, elle sait, elle sait ce qui se passe dans la tête de son grand frère, elle le connaît après tout, depuis plus longtemps que la plupart des gens. Ces quelques mois, ils ont rien changés, y’a des trucs que la distance et le temps changent pas. Elle est capable de ravaler ses larmes, ses stupides larmes, et ses grandes jambes mènent la marche.

« Et chez nous, je sais pas Ni’. C’est un grand mot. Et c’est une grande situation. » Elle sent déjà un peu la fatigue dans sa voix, la lassitude, mais surtout l’inquiétude, la peur, la gêne. D’avoir fait ce qu’il a fait, d’être jugé pour, d’attendre les conséquences, les contre-chocs. D’avoir traversé le monde en avion avec la belle Tallula, laissant derrière une vie qui n’était plus pour lui, plus pour eux. Niamh acquiesce juste, elle sait pas si elle peut comprendre mais elle va se battre pour son frère jusqu’à la mort. « Dis moi que j’ai fait le bon choix Niamh. Dis moi que je suis pas qu’un con fini. » Le regard de Niamh se tourne vers son frère, merde, ça va vraiment pas. Ça le torture de l’intérieur, elle le voit dans ses yeux bruns, dans la manière qu’il a de scruter l’horizon en ne voyant rien sauf le noir, sauf l’indécision, sauf la torture. « Elle va me tuer quand elle va me retrouver. » Le souffle arrache le cœur à Niamh, bon sang, y’a personne qui fait d’mal à ses frères, personne qui peut en sortir en un morceau, et si y’avait cette poufiasse à deux pouces d’elle c’est son poing qu’elle se prendrait dans la gueule. Mais y’a que des inconnus dans l’aéroport, et elle doit se concentrer sur Willis, lui faire comprendre que c’était la bonne chose à faire, c’est ce qu’elle croit Niamh, elle le croit pour vrai.

« Bah elle va devra me passer sur le corps » qu’elle lâche, avec un regard vers son frère. Le soleil de Savannah illumine l’aéroport, ils arrivent sur une belle journée, mais de toute façon c’est plutôt rare que les nuages sont de la partie. « Peadar aussi. C’est aux Brannigan qu’elle s’en prend. » Et ça veut dire c’que ça veut dire. Ils ont beau avoir leurs problèmes, c’est un mur de briques qu’ils forment tous, et si un doigt se pose sur un, tout les cous se retournent d’un même mouvement. Et Niamh y croit dur comme fer. En fait elle sait pas du tout c’que Peadar pense de tout ça, mais c’est pas ce que Willis a besoin d’entendre. « Personne va te toucher. Et Tallula non plus. » Les mots tombent, s’incrustent dans le ciment, c’est pas négociable Willis. La rousse parle la tête haute, elle ne ment pas, elle ne prétend pas. C’est pas son genre de dire des choses pour faire plaisir de toute façon, Willis le sait.

« T’as fait ce qu’il fallait pour elle. T’as eu les couilles de faire la bonne chose pour protéger les tiens. De lui offrir la chance d’une nouvelle vie. Moi j’trouve ça foutrement courageux d’ta part. » Sa voix s’adoucit un peu vers la fin, mais c’est juste parce qu’elle l’admet du plus profond de son cœur. Et ça n’a rien d’égoïste, oui elle est heureuse de retrouver son frère, mais elle pense aussi à son bien et à celui du p’tit chou-fleur, et c’était la meilleure chose à faire. « T’as fait l’bon choix. T’es un con, t'y échappes pas, mais t’as fait l’bon choix. » Et elle regarde Willis et lui fait ce petit clin d’œil, tu t’en sortiras pas si facilement, j’suis quand même ta sœur. Puis elle sait rien faire correctement, Niamh, elle sait pas rester dans l’émotion et le crève-cœur, faut bien emmener un peu de dérision dans l’tout, sinon c’est pas drôle.
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MessageSujet: Re: way out (niamh)   way out (niamh) EmptyVen 9 Fév - 14:16

Ca lui fait drôle à Willis, Niamh trop près, Niamh dans ses bras, Niamh en face de lui et son sourire et ses yeux bordés de larmes. Niamh gamine, Niamh adulte, le temps qui file sans qu’il ne sache pas vraiment où il va. Ca lui fait drôle oui, de se dire qu’il a franchit le pas, qu’il a mis des milliers de kilomètres entre l’Irlande et lui et tout ça pour quoi ? Sans doute que son esprit est encore dans les airs, un peu perdu, à des mètres d’altitudes, faut attendre qu’il redescende. Bah elle va devra me passer sur le corps Les mots de Niamh qui le ramène à peu près, il vacille un peu, papillonne, pâle sourire qui s’étale sur son visage. « La pauvre, remarque elle sait ce qui l’attend » parce que Rosemary a grandi avec les Brannigan, parce qu’il lui a tout raconté, parce qu’elle sait tout, tout, tout ou presque. Le véritable amour, le vrai, le grand. Piétiné dans la boue, qu’est juste de venu du sable entre leurs doigts, éphémère finalement. Il rigole doucement, imagine les deux tornades rousses face à face, surement que Rosemary aurait de quoi se défendre, mais pas assez pour contrer Niamh. Tempête, tsunami, le feu que la vie a attisé. Il plaint quiconque se dressera face à Niamh. Peadar aussi. C’est aux Brannigan qu’elle s’en prend. Il secoue la tête, dévisage sa sœur avant de soupirer. Parce que c’est plus compliqué que ça, que Peadar ça fait trop longtemps, puis que c’est pas que lui. Si ça n’était que lui ça aurait été bien plus simple. Mais ça marche pas vraiment comme ça. « Elle aussi c’est une Brannigan. » qu’il remarque tout bas, comme pour lui rappeler qu’il est toujours marié, même s’il ne porte plus son alliance, sur le papier Rosemary porte toujours son nom. C’est dis tout bas, chuchoté, pour pas que la gamine entende. Elle sait Tallula. Elle est pas stupide, surement plus futée que la plupart de la fratrie. Mais quand même. Il veut pas remuer le couteau dans la plaie. C’est injuste.
Personne va te toucher. Et Tallula non plus. Il sait bien. Il se battra bec et ongles pour défendre sa fille. Pour se défendre lui aussi. Grandir dans un putain de trailer park ça laisse des séquelles, des réflexes, la survie avant tout. Y a sa main qui se perd un instant dans les cheveux de sa sœur, ébouriffe un peu comme si elle avait encore 8 ans, lui offre un sourire reconnaissant. « Merci. » Ouais. Juste merci. Merci Niamh d’être venue, merci Niamh d’accepter ton frère stupide, d’accepter ses conneries, d’accepter ce qu’il est devenu. T’as fait ce qu’il fallait pour elle. T’as eu les couilles de faire la bonne chose pour protéger les tiens. De lui offrir la chance d’une nouvelle vie. Moi j’trouve ça foutrement courageux d’ta part. Il grimace un peu, regarde Tallula qui serre un peu plus fort sa main, putain ce qu’il s’en veut. C’est injuste de faire un choix comme ça pour elle. Promis un jour tu retrouvera maman. Il le murmure tout bas, voit qu’elle comprend, serre à son tour un peu plus fort ses doigts, il pourrait chialer s’il n’était pas autant habituer à refouler les larmes. « Nouvelle vie on verra. Mais comme on dit, on est là pour le vivre ce foutu rêve américain » blague balancée sur le parking, sur un pont, les jambes dans le vide à voir qui crache le plus loin. Blague balancée, qu’un jour ils seront riches, ils seront les rois, domineront le monde. Et les voilà, de nouveau en bas de l’échelle, mais la rage au ventre toujours trop présente. T’as fait l’bon choix. T’es un con, t'y échappes pas, mais t’as fait l’bon choix. Le rire qui lui échappe enfin, celui de Tallula aussi, surement que ça la fait marrer d’entendre sa tante insulter son père. « Putain me traite pas de con comme ça ! » qu’il marmonne avant de soupirer. Pas capable de rester en colère pour deux secondes. « Merci Niamh. Ca compte pour moi tu sais ? » ouais surement qu’elle le sait. Elle sait toujours tout. Depuis toujours. Pas besoin de parler entre eux, comme une foutue compréhension muette, il sourit trop doucement.
« Bon et toi ton rêve américain alors ? Ca se passe comment ? » Ils sortent de l’aéroport, se retrouvent sur le parking et Willis lève les yeux au ciel, inspire un grand coup, premier bol d’air américain, pas si pur que ça putain, mais déjà bien mieux que le ciel enfumé de leur ville natale. « Ta bagnole c’est quoi ? J’ai promis à Lulla que tu lui ferais une démo. Tu sais, comme avant » sales gosses un jour, sales gosses toujours, sourire moqueur sur les lèvres, il taquine du bout du coude sa gamine qui est soudain bien trop impatiente de découvrir la voiture de sa tante. « Tu sais qu’elle te ressemble ? Elle voulait conduire la voiture quand j’étais pas là ; Rosie l’a surprise » Rosie – Rosemary - ça gratte dans sa gorge putain. Il tousse un peu. « J’te raconte pas l’engueulade » Et Tallula qui a trop hérité d’eux, à se marrer quand sa mère lui hurle dessus, à chercher les yeux de son père qui se font fatigués, d’entendre toujours cette femme hurler. « Elle a dit que c’était de ta faute et que heureusement t’étais partie loin » qu’il finit par marmonner, soudain plus vraiment amusé. « Quelle conne putain. » c’est tout bas, dans l’oreille de sa sœur, parce qu’il sait qu’elle pense pareil.
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MessageSujet: Re: way out (niamh)   way out (niamh) EmptyMer 21 Fév - 22:28


way out

« Elle aussi c'est une Brannigan. » Il l'a soufflé tout bas, mais elle a entendu, Niamh. Elle sait que y'a rien d'aussi facile que de tourner la tête et mettre les voiles, que l'histoire est loin d'être terminée, que les emmerdes ne font probablement que commencer. Que ce que son frère a fait, ça a du lui coûter, et ça va continuer de lui coûter. Mais malgré les technicalités, car c'est comme ça que Niamh voit les choses, elle va rester aux côtés de son frère, coûte que coûte. Elle est trop contente qu'il soit là, avec son petit chou fleur, pour penser à quoi que ce soit d'autre. Rosemary, elle peut bien aller chier, Niamh attendra juste la bonne excuse pour lui en foutre une entre les deux yeux. Elle ne l'a jamais aimée, de toute façon à l'avis de Niamh y'aura jamais personne d'assez bien pour son frère, son roc, sa bouée. Les papiers c'est que des papiers, y'a que le coeur et le sang qui importe, Rosemary malgré les papiers elle ne sera jamais une Brannigan, et Niamh restera plantée là-dessus, qu'on essaie pas de la faire changer d'avis. Et quelque chose lui dit, à la rousse, que y'a pas qu'à elle à penser comme ça. Elle sait que c'est pas facile pour lui tout ça, elle le sent, il est au bord du gouffre, au bord de l'explosion, on dirait qu'il retient son souffle, un peu plus et il deviendrait bleu, et Niamh se rapproche instinctivement de lui alors qu'ils continuent de marcher tous les trois, Niamh fera office de mur de ciment contre quoi que ce soit qui voudra bien s'en prendre à eux, Willis peut compter là dessus, et elle sait qu'il le sait.

Le rêve américain, qu'il dit. Niamh elle sourit, c'était toujours la blague en Irlande pour elle, mais ça paraissait si loin les États-Unis, et voilà qu'elle y était, et Peadar, et Willis, et la petite, ils y étaient tous et ils étaient tous en train de se planter dans les grandes longueurs, si on considérait la version officielle de ce fameux rêve. Peu importe, Niamh était pas venue pour ça. Et elle sourit de plus belle quand il s'énerve gentiment, non mais quand même, y'a des trucs qui changent pas. L'air frais est agréable, il fait chaud comme toujours, et Niamh se sent tellement bien aux côtés de Willis, c'est un truc qu'elle a jamais pu expliquer, mais à eux deux on dirait qu'ils pourraient écraser le monde, que n'importe quoi pourrait arriver et qu'ils ne bougeraient même pas, pieds ancrés dans le ciment, elle se sent plus forte avec lui, et elle se sent comprise, mieux comprise que par quiconque. Les mots de Willis résonnent dans sa tête et elle arrête pas de sourire, bon sang qu'elle est contente de le voir ici. « Bon et toi ton rêve américain alors ? Ça se passe comment ? » Un rire s'échappe de la gorge de la rouquine, et elle lève un sourcil en direction de son frère. C'est drôle. « À merveille. Une vraie vie de princesse » qu'elle répond avec son habituel sarcasme. Au fond sa vie est la même qu'en Irlande, si elle rationalise, sauf qu'il fait plus chaud et qu'elle peut aller emmerder Peadar quand elle veut. « Ta bagnole c'est quoi ? J'ai promis à Lulla que tu lui ferais une démo. Tu sais, comme avant. » Et là Niamh peut pas retenir un énorme sourire. « Tu sais qu'elle te ressemble ? Elle voulait conduire la voiture quand j'étais pas là ; Rosie l'a surprise. » Niamh éclate de rire. « J'te raconte pas l'engueulade. » Niamh ignore le surnom automatique que Willis donne à Rosemary - et elle continue de rigoler, secouant la tête. « Eh bah merde, une vraie Brannigan, j'suis émue. C'est mon héritage ta gamine » qu'elle dit en rigolant, elle peut juste imaginer le petit chou fleur derrière le volant. « Elle a dit que c'était de ta faute et que heureusement t'étais partie loin. Quelle conne putain. » Les derniers mots parviennent à faire fondre un peu le sourire de Niamh, mais elle rattrape rapidement le truc, offrant un clin d'oeil à son frère. « Ouais, heureusement que j'étais pas là. Parce que Lulla aurait pas juste essayé de la conduire, elle l'aurait fait. Avec moi sur le siège passager. »

Son ton est léger, elle essaie de faire sourire Willis un peu, de le faire oublier le poids sur ses épaules. Ça ne veut pas dire que ça la touche pas - non, y'a une colère qui grogne dans ses veines, contre cette connasse de Rosemary ouais. C'est surtout heureusement qu'elle était pas là sinon y'aurait eu du sang. Qu'est-ce qu'elle donnerait pas pour foutre une raclée à cette fille une fois pour toute, et l'empêcher de s'approcher de Willis et Tallulah pour le reste de sa vie. « Cheer up, frérot. T'es loin maintenant. Et t'es avec nous. » Ils arrivent finalement à la voiture qu'elle a emprunté, un beau truc qui lui ressemble pas, mais c'est que temporaire. « J'te vois venir, mais j't'arrête tout de suite » qu'elle dit à Willis avec un sourire, déverrouillant les portières. « C'est pas ma voiture. J'lai juste empruntée pour v'nir vous chercher. Mes bagnoles sont bien plus cool d'habitude. » Et elle fait un clin d'oeil à Tallulah alors qu'elle l'embarque à l'arrière et l'installe tout bien, la petite chouette. Ses bagnoles, si si, parce qu'on s'entend pour dire que des voitures Niamh elle les vole, elle les achète pas. Elle referme la portière et prend le temps de se tourner vers son frère, le dévisageant, plissant un peu des yeux sous le soleil de Savannah. « Elle est au courant ? » Et elle sent le besoin de préciser, elle sait pas trop pourquoi. « Lulla, j'veux dire. Que... enfin, que c'est un vol aller simple, quoi. »
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Ruby Holmes

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MessageSujet: Re: way out (niamh)   way out (niamh) EmptyDim 1 Avr - 23:08

À merveille. Une vraie vie de princesse. Sourcils levés il la dévisage, un peu dubitatif. Niamh + Princesse ça fait pas forcément une bonne équation, il en doute un peu. Beaucoup. Mais surement qu’elle se débrouille comme elle peut, il la connait par cœur sa sœur, il sait qu’elle a de la ressource. Comme tous les Brannigan. C’est leur force, un peu comme une botte secrète, savoir se sortir du merdier quelque soit la situation. Sourire en quoi il secoue la tête. « Faudra me faire visiter ton château alors » blague sur blague, ça le ramène à des années en arrière, les pieds dans le vide et la canette de bière à la main, quand ils se promettaient une putain de vie de châtelain. Et les voilà, poches vides, même après toutes ces années.
Et la discussion qui dérive, sur Rosemary, sur Tallula, sur toutes les conneries et les engueulades, première source de désaccords entre les deux. Ils ont toujours été trop différents Willis et Rosemary. Des milieux trop éloignés, des principes émoussés. Lui dans son camping car et elle dans sa jolie maison, lui aux genoux écorchés à force de s’être trop bastonné et elle toujours aussi belle, qui sent le savon en toute circonstance. Parfois il se demande comment ils ont fait pour s’aimer. Autant. Aussi fort. Aussi longtemps. Ouais il se demande. Puis il se souvient, brin de nostalgie, le mariage, la naissance de Lulla, les premières années. C’est terminé tout ça. Et ça le rend amer, un peu. Comme du vide dans le cœur. Eh bah merde, une vraie Brannigan, j'suis émue. C'est mon héritage ta gamine. Clairement oui. Tallula lui rappelle bien trop Niamh, quand il s’est trop fait convoquer chez le directeur parce qu’elle s’est battue avec les garçons à la récrée, parce qu’elle dit des gros mots sans arrêt, parce que c’est une battante, les dents agrippées à sa proie, incapable de lâcher. Une vraie Brannigan putain. Une vraie de vraie. Qui les rends tous un peu trop fier, comme des gamins ébahis. Ouais, heureusement que j'étais pas là. Parce que Lulla aurait pas juste essayé de la conduire, elle l'aurait fait. Avec moi sur le siège passager. « Putain. Rosie t’aurais tuée je crois » et surement qu’elle aurait réussi. Rosemary cette maman tigre, nombre de gifles et de claque qu’il s’est pris. Qu’il sent encore. Brûlure sur sa peau. « Mais je crois que j’aurais payé cher pour voir ça » la connerie qui coule dans les veines de sa gamine, il espère qu’elle sera plus futée qu’eux, qu’elle réussira mieux. Mais ça l’empêche pas d’être fier quand elle enchaine les saloperies.
Cheer up, frérot. T'es loin maintenant. Et t'es avec nous. Hochement de tête, ça le rassure un peu, l’impression d’être enfin arrivé quelque part, plus dans le flou. Il a Niamh et bientôt Peadar. Comme avant. Ou presque. Manque plus que le reste, toute la bande, pour foutre les rues à feu et à sang. Ou pas. Qui sait.
Les voilà qui arrivent devant la voiture, Willis qui dévisage sa sœur, un air de tu te fous de ma gueule sur le visage, prêt à demander où est le piège avant que Niamh l’arrête. J'te vois venir, mais j't'arrête tout de suite. Bras croisés sur la poitrine il attend. C'est pas ma voiture. J'lai juste empruntée pour v'nir vous chercher. Mes bagnoles sont bien plus cool d'habitude. « Empruntée à qui ? » comme un pic lancé pour rire il secoue la tête. « Tu me rassure, j’ai cru que l’Amérique t’avais changée. Bientôt tu vas vouloir conduire des Impala ou que sais-je » moqueur, moqueur, il vient ébouriffer les cheveux de sa sœur avant de faire signe à Tallula de suivre sa tante pour s’installer dans la voiture. Surement qu’elle entend tout, il ne dira rien. Pour le moment. Trop intelligente la gamine. Ca c’est pas de lui qu’elle le tient.
Elle est au courant ? « Hm ? » Lulla, j'veux dire. Que... enfin, que c'est un vol aller simple, quoi. Ah. Ca. Il se laisse aller contre la voiture, tire une cigarette de sa poche et l’allume avant de soupirer. « Ouais. Dans les grandes lignes. Elle a dix ans tu sais, c’est plus un bébé » pourtant ce qu’il donnerait pour la retrouver de nouveau dans un berceau, quand c’était moins compliqué. « Tu te souviens de nous à dix ans ? Surement qu’on aurait déjà tout capté » il tire une bouffée de cigarette, passe une main dans ses cheveux trop long, l’impression que ça fait des siècles qu’il n’a pas prit le temps de se soigner. « Elle sait que Rosemary m’aurait interdit de la voir. Et je crois qu’égoïstement elle m’a choisie parce qu’elle se dit que je lui laisserais plus de liberté, tu vois le genre » papa ou maman ? la question éternelle, il a toujours détesté ce genre de situation, et ça le ronge d’infliger ça à sa gosse. Mais y avait plus le choix. Plus vraiment. « Putain faites des gamins qu’ils disaient hein…. » sourire en coin il dévisage sa sœur, comme pour se rappeler qu’ils sont bien là, adultes, tous les deux, dans un pays qui ne leur appartient pas. Pas encore en tout cas.
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MessageSujet: Re: way out (niamh)   way out (niamh) EmptyMar 10 Avr - 22:15


way out

« Putain. Rosie t’aurais tuée je crois. » Niamh ne peut pas s’empêcher de sourire. Qu’elle essaye, voir. Rosemary est peut-être féroce, mais Niamh aussi. Le sang Brannigan, ça donne la rage sourde, la rage noire, les griffes qui sortent et la sagesse qui prend la poubelle. Niamh sa spécalité c’est peut-être les volants et la fuite, mais ce n’est pas pour autant qu’elle va se défiler devant une bagarre pour ceux qu’elle aime. Bien au contraire. Elle sera là, aux premières loges, sa propre vie reléguée au second plan. Surtout si on parle de Lulla. Merde. Elle ferait n’importe quoi pour cette gamine. C’est une Brannigan et une vraie, et c’est tout. Rosemary c’est peut-être sa mère, mais Willis c’était son père, et ça prenait le dessus sur tout le reste. Willis, celui qui avait toujours été là, celui qui avait su la rassurer, sécher ses larmes au départ de Peadar, qui lui avait souri tous les foutus jours qu’ils avaient habités ensemble, qui l’avait serré dans ses bras quand elle lui avait dit ce qu’elle avait accepté qu’on lui fasse, ce qu’on lui avait fait. Alors elle l’acceuille à Savannah et y’a pas de doute qu’elle ferait n’importe quoi pour lui, y’a pas de questions à se poser, de toute façon sa vie ici est encore précaire, rien qu’elle ne peut pas foutre en l’air pour faire de la place à Willis et Lulla. « Empruntée à qui ? » Elle aime ça le voir sourire, le voir embarquer dans le jeu, et elle ne lui répond que par un sourire, ils se connaissent après tout, il était là quand elle a mis le pied sur une pédale de voiture pour la première fois. « Tu me rassure, j’ai cru que l’Amérique t’avais changée. Bientôt tu vas vouloir conduire des Impala ou que sais-je. » Le ton moqueur lui arrache un autre sourire, et elle chasse la main qui vient lui ébourrifer les cheveux, un vrai gamin j’te jure. « Va t’faire foutre » qu’on lui marmonne entre les dents, pour pas que Lulla entende, même si bon elle se doute que la gamine a déjà du entendre pire, et de sa propre bouche probablement.

Quand Niamh pose finalement la question, pour savoir sur quel pied danser, c’est une cigarette que Willis tire de sa poche. Niamh regarde son grand frère, ça lui donne envie de chialer de le voir là sous le soleil de Savannah, de le savoir avec elle, avec eux, de ne plus devoir se contenter de sa voix au téléphone. Ça lui fait bizarre, ça lui fait mal pour lui, pour ce qu’il a du faire, mais elle est trop heureuse de retrouver son frère pour s’apitoyer sur quoi que ce soit. Savourer un peu le bonheur des retrouvailles. « Ouais. Dans les grandes lignes. Elle a dix ans tu sais, c’est plus un bébé. » Niamh acquiesce. Bien sûr. Et puis Lulla, elle est intelligente, elle sait parfaitement ce qui se trame tout le temps. Elle a le sang Brannigan. Et Willis fait écho à ses pensées. « Tu te souviens de nous à dix ans ? Sûrement qu’on aurait déjà tout capté. » Les lèvres de Niamh s’étire en un sourire, pour une fois elle n’a pas envie d’une cigarette, elle fait juste écouter sa voix, fait juste le regarder jouer avec ses cheveux, bordel il lui faut une coupe, c’est pas possible. Les cheveux noirs de son frangin, contrastant avec le roux des siens. « Elle sait que Rosemary m’aurait interdit de la voir. Et je crois qu’égoïstement elle m’a choisie parce qu’elle se dit que je lui laisserais plus de liberté, tu vois le genre. » Niamh lève un sourcil. Elle ne peut pas blâmer la gamine après tout. « Putain faites des gamins qu’ils disaient hein... »

Niamh lui rend son regard, lui rend son sourire. Ça lui donne mal au coeur de voir la douleur dans le visage de son frère, celui qu’on devrait vraiment laisser tranquille, celui qui mérite tellement de sourire sans avoir l’arrière-goût qui vient avec. Sans un mot, elle s’approche et ferme la distance entre elle et son frère à nouveau. Colle sa tête contre son torse, le serre entre ses bras. Ferme les yeux. Juste un peu. « J’sais que tout est compliqué. J’sais que t’as le coeur en miettes. Mais j’suis contente que tu sois là. Et j’te promets que j’te laisserai pas tomber. J’te promets de tout faire pour que vous vous sentiez chez vous ici. » Des murmures destinés à Willis et seulement lui. « Putain, tu m’as manqué. » Celui qui a toujours été là pour elle - le temps qu’elle lui rende les honneurs. « Maintenant sortons d’ici avant que j’me mette à pleurer. » Elle lui donne une tape sur l’épaule, se redresse et ouvre la portière pour s’y engouffrer. « Alors chou-fleur, t’es prête ? » Petite Lulla qui acquiesce, avec ses grands yeux et son sourire à décrocher les étoiles. Niamh qui sourit aussi, et qui attend que son frère soit bien installé sur le siège passager. Quitter l’aéroport, direction Savannah. Le coeur de la bête, la gueule du loup. « Peadar sait qu’t’es arrivé ? » qu’elle demande à son frère en s’arrêtant à la lumière à la sortie de l’aéroport.
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