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 carry on (ioanca)

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Anca Popescu

Anca Popescu
petit poney
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▹ points : 56
▹ pseudo : zoé (baalsamine)
▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign)
▹ avatar : Taylor Lashae
▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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MessageSujet: carry on (ioanca)   carry on (ioanca) EmptyJeu 23 Nov - 21:02


– CARRY ON –
So don't let me fall, don't let me fall
Let the nighttime come this way
Don't let me fall, don't let me fall your way

Tu vas chercher l’autre raté ? c’est qui le raté ? C’est qui l’autre ? Ses pieds qui s’enfoncent dans le parquet comme pour la freiner dans son élan, alors qu’elle se retourne pour dévisager son père. Vraiment ? Elle a le cœur qui manque un battement Anca, téléphone en main, encore allumé de l’appel reçut. « Dis pas ça s’il te plait » mais il le dira quand même pas vrai ? Tout comme l’autre fois il s’est autorisé à la traiter de pute quand il l’a surprise le rouge sur les lèvres et le rose aux joues. Elle voudrait qu’il arrête, qu’il ouvre les yeux rien qu’un peu, qu’il puisse voir au-delà du voile. « C’est difficile pour lui » filet de voix si fin, trop fin, et le regard qui se fixe sur ses pieds à elle pour ne pas avoir à affronter celui de Lucian. Elle n’y arrive plus. Et surement qu’il s’en rend compte. Combien de temps avant qu’on recommence avant ? Avant que les insultes claquent dans l’air en même temps que la déception ? Désolé d’être si nulle papa, désolé qu’on arrive pas à te rendre fier, heureux. C’est un peu de ta faute aussi, si au lieu des coups t’avais donné des étreintes, ptêtre que nan on n’en serait pas là. « Va dormir il est tard » et elle tourne les talons avant qu’il n’ai pu répliquer, claquant la porte derrière elle.
Merde son manteau. Tant pis. Ca attendra. Elle serre les bras, souffle sur ses doigts, rabat la capuche sur sa tête alors qu’elle attrape son vélo. Le sien. Vraiment le sien ; Un investissement avec son dernier salaire. On a plus besoin de toi Anca. Comme toujours ça marche jamais vraiment, à croire que son destin s’est pris les pieds dans le tapis et qu’il se gamelle constamment. Elle voudrait pleurer parfois Anca. Mais elle peut pas. Pas encore. Pas tout de suite. Pas maintenant. Trop de choses à faire, d’incertitudes dans l’air, et craquer maintenant reviendrait à tout foirer. Encore. Encore. Manquerait plus qu’à s’enfiler la boîte de somnifère pour ne plus jamais se réveiller. Encore. Encore.
Elle pédale vite, le vent qui claque sur son visage, sa peau qui la brûle. Pas le temps de regretter, elle file dans la nuit, chemin qu’elle connait par cœur maintenant, à croire qu’elle passe plus de temps dans les rues de Savannah après le coucher du soleil. Depuis quand ça s’est inversé tout ça hein ? Ça lui rappelle l’hôpital, les cours après le service au café, quand tout allait à peu près, quand rien n’était cassé. Aujourd’hui si elle sort le soir c’est pour ramasser les autres, sa famille surtout, ou bien panser les plaies, quand Tyler a besoin d’elle, recoudre les gueules cassées de son vilain petit Fight Club. Plus le temps de dormir pour Anca. Plus le temps pour rien, si ce n’est tourner en rond, ronger les barreaux de sa prison, l’impression que tout implose, tout explose, feu d’artifice sensoriel, elle voudrait appuyer sur la touche pause.
Dommage.
Elle finit par arriver au bar, les doigts bleuit par le froid, le nez sans doute rouge et les cheveux en pagaille. Surement qu’elle fera tâche à l’intérieur, comme toujours, mais ça commence à devenir une habitude. Numéro d’urgence pour l’un, contact prioritaire pour l’autre, l’impression de se couper en mille pour le reste de sa fratrie à chaque fois qu’il y a une urgence ; Quand est-ce que t’apprendra à vivre pour toi Anca ? Les mots de Jedediah qui résonnent dans son cerveau et ça fait mal. Désolé qu’elle a envie de murmurer. Désolé. C’est pas tout de suite qu’elle le fera. Un jour peut-être, et quand elle sera enfin fière elle ira tout lui raconter, déposer des fleurs sur sa tombe, un peu comme un rendez vous privé. Fallait pas crever comme ça. Et elle voudrait pleurer, mais elle ne le fait pas.
Non.
A la place elle se dépêche d’entrer dans le bar, jette un rapide coup d’œil à la population avant de repérer Ioan assis au bar. Seul. Encore. Toujours. Le visage amoché un peu, beaucoup, et le cœur d’Anca qui se détruit un peu plus. Pas toi. Pas toi. Pourtant si, l’impression qu’être Popescu ça veut dire être dégueulasse, ça veut dire avoir plus de sang sur le visage qu’à l’intérieur, que leur nez ne sera jamais droit et leur chance jamais là. Léger signe de tête au barman elle s’installe doucement à côté de son frère, vient chercher timidement sa main pour l’enfermer dans la sienne. « Hey. » La voix qui tremble soudain, parce qu’elle se rend compte que c’est toujours pareil, foutu cercle vicieux. « Josh m’a appelé, parait que t’es pas bien » Josh, le barman, qui lui fait glisser un verre devant elle, l’habitude à force, surement la pitié aussi, de voir cette gamine trainer sa carcasse pour s’occuper des fantômes de sa famille. Parce que c’est ce qu’il est Ioan. Un fantôme. Quand il est revenu de là bas, de l’armée. Il fait semblant, enferme tout, cache le maximum à l’intérieur. Mais il faut un menteur pour en reconnaitre un autre, et malheureusement pour Ioan, Anca ment à la perfection. Ou presque. Tout va bien Anca ? t’as l’air fatiguée – oui oui, tu sais c’est juste l’automne, le manque de soleil, je prendrais de la vitamine D et le maquillage pour cacher le reste, les cernes, les cicatrices, les bleus qui fadissent, quand on lui serre le poignet trop fort, jusqu’à essayer de briser ses os de porcelaine. A l’aide – tais toi. Elle étouffe. « Tu veux rentrer Ioan ? » qu’elle murmure tout bas avant d’attraper le verre pour gouter, un fond d’alcool trop fort camouflé par du sirop trop sucré, le rouge qui colle à ses lèvres pendant qu’elle grimace un peu. Mais elle fera pas la fine bouche, vu l’état de Ioan, surement qu’elle en aura besoin, de ce courage bon marché.

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MessageSujet: Re: carry on (ioanca)   carry on (ioanca) EmptyLun 27 Nov - 22:29


– FUCKIN' PERFECT –
pretty, pretty, please,
if you ever, ever feel like you're nothing
you're fuckin' perfect to me

T’es sûr que ça va, gamin ?

La tête posée dans le creux de la main, il ferme les yeux. Pas un soupir pour s’échapper de ses lèvres — pas un soupir pour souligner à quel point il est à bout. À bout de n’être que le gamin ou le morveux. À bout de se retrouver dans des emmerdes qu’il n’a pas demandées et, surtout, à bout de devoir continuer à avancer. Ça a fini par lui ôter les mots de la bouche. Plus capable de répondre, plus capable de faire autre chose que de baisser la tête et de longer les murs. Il avait pourtant réussi à s’en tirer, ces derniers temps — ou du moins l’avait-il pensé. Il s’était rebellé, avait arrêté de tolérer qu’on lui marche sur les pieds. Il s’était dressé face à tous ceux qui le faisaient chier, et il avait riposté. Soulagé de ne plus avoir à se cacher, soulagé de s’autoriser à exister. Il avait cru que ça durerait. Il avait cru que cette résolution était la meilleure de toutes celles qu’il avait prises, ces dernières années. Mais maintenant que la poussière était quelque peu retombée, il se prenait à douter. Y avait ce goût aigre-doux qui lui collait au palais, et cette impression qu’il était en train de tout foirer. Ce sentiment que son existence avait glissé en terrain inconnu, et qu’il n’avait aucune idée de la manière dont la rattraper.

Alors, ce soir, l’alcool ne lui avait été d’aucune utilité. Il avait enfilé les verres sans réfléchir, croyant que ça l’aiderait à passer les heures qu’il lui restait à tuer avant d’aller se coucher. La vérité, c’était qu’après deux seulement, il commençait déjà à tituber. Et que lorsqu’il s’était rendu compte que personne ne semblait intéressé à lui chercher des noises, il était déjà trop ivre pour s’empêcher de, lui, aller les chercher. Ça n’avait pas pris longtemps avant que quelqu’un ne réagisse, et que Josh, le barman, ne s’interpose. Ni une, ni deux — Ioan avait senti la nausée le prendre, et ç’avait été in extremis que son héros de la soirée avait réussi à l’amener au bord de la cuvette des toilettes. Il était resté là pendant une vingtaine de minutes, à rendre tripes et boyaux sans être capable de dire s’il s’agissait de l’alcool ou du mal de vivre. Et quand il s’était redressé, quand il était retourné dans la salle principale, Josh lui avait fait signe de revenir s’asseoir. Il lui avait dit qu’il fallait qu’il rentre chez lui. Qu’il avait appelé Anca pour venir le chercher, et qu’en attendant, Ioan allait attendre là. Il lui avait servi un verre d’eau, sans que le gamin n’ait rien à lui demander. Et c’était l’âme lourde et le cœur coincé entre les dents que le Popescu y avait trempé les lèvres, essayant tant bien que mal d’ignorer les regards de pitié qui se posaient sur sa nuque. Pauvre gamin.

Il n’est pas capable de dire depuis combien de temps il est assis là, lorsqu’Anca tire finalement un tabouret pour s’asseoir à ses côtés. Il n’a même pas le courage de tourner la tête vers elle, et se contente de serrer faiblement les doigts qu’elle lui tend. « Hey. » Y a rien d’autre à dire. Il sait qu’Anca va vouloir parler, qu’Anca va vouloir qu’il lui explique ce qui s’est passé. Qu’elle va vouloir comprendre pourquoi lui aussi a fini par se mettre à ces habitudes dégueulasses qui couraient dans la famille. Couraient dans le sang. Mais si ça ne tenait qu’à lui, il fermerait sa gueule jusqu’au bout de la nuit. Terrassée, dévasté. Plus capable de se redresser et d’avoir envie de continuer. Plus capable d’accaparer toutes les pensées et toute l’inquiétude d’Anca, quand il sait qu’elle a bien d’autres chats à fouetter.

Il hausse doucement les épaules, lorsqu’elle dit que Josh l’a appelé. Il sait que sa nausée est écrite sur sa tronche, et que rien de ce qu’il ne pourra dire ou faire ne changera quoi que ce soit. Il est pas sûr de vouloir répondre à ça, pas certain de vouloir qu’elle soit là. Pas certain de vouloir être là. Il n’a pas besoin de la regarder pour sentir sa détresse pulser jusqu’à lui. Pas besoin de poser ses yeux sur elle pour savoir qu’elle a besoin de lui — et pas besoin d’être un putain de génie pour voir qu’il ne peut rien faire pour elle. Pas ce soir. Pas maintenant. Pas dans cet état. Mais quand, alors ? « Non. Peut-être. Je sais pas. » Sa voix rauque accroche l’air, et le soupir finit par passer ses lèvres. Sa main se glisse sur son visage, frotte ses yeux. Les laisse rouges et gonflés, lorsqu’il les tourne finalement vers Anca. « Tu peux finir ton verre avant. T’en fais pas. » Mauvaise idée. Il détourne rapidement le regard, reprend une grande inspiration. La simple idée, la simple odeur, la simple vision, la simple mention de l’alcool lui donne envie de vomir à nouveau. Et lorsqu’après quelques secondes la nausée finit par passer, il prend garde à ne pas trop porter son attention sur le verre qu’Anca tient entre ses mains. « Comment t’es venue ? » Il essaie de l’observer, essaie de la percer à jour. Il sait qu’elle n’est pas apte à s’occuper de lui comme elle le voudrait. Il sait qu’elle le sait, mais il sait aussi qu’elle cherche à le nier. Il sait qu’elle a besoin d’aide, et il ignore comment le lui apporter. Si seulement elle pouvait lui dire comment faire. Si seulement elle acceptait de se laisser aider.

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MessageSujet: Re: carry on (ioanca)   carry on (ioanca) EmptySam 16 Déc - 11:39


– CARRY ON –
So don't let me fall, don't let me fall
Let the nighttime come this way
Don't let me fall, don't let me fall your way

Il sent pas bon Ioan. Il sent pas bon, mélange de reste de vomis et d’odeur de dépression, le genre d’odeur qu’elle voudrait pouvoir effacer de la terre entière tant ça lui serre le cœur de voir son frère dans cet état. Elle voudrait tellement Anca, serrer fort sa main dans la sienne et le tirer vers elle, tous les deux s’en aller loin, très loin. Hey. Pas grand-chose dans le regard de son frère, elle lui adresse un pâle sourire qu’il ne verra sans doute pas, perdu dans son monde, il a l’air déjà trop loin. Et ça la terrifie Anca, la peur de le perdre lui aussi, une nouvelle fois. Encore, encore. La laisse pas Ioan, l’abandonne pas, sans toi elle pourra plus. Non elle pourra plus tenir. Plus rien pour lui demander de continuer à avancer. Alors elle propose de le ramener à la maison, avec elle, ne pas le laisser fuir cette nuit. Tous les deux comme toujours, comme avant, surement qu’elle insistera pour dormir avec lui, comme si elle avait dix ans de nouveau à se glisser sous ses draps quand Lucian hurlait en bas après César ou Iulia. Gamine apeurée, les larmes pleins les yeux parce qu’elle veut que ça s’arrête, les cris, les hurlements. Non. Peut-être. Je sais pas. Non. Il a dit non. Et ça la transperce. « Ah » petite voix qui s’échappe, elle sent sa gorge se serrer alors qu’il la regarde vaguement, yeux rougis par la fatigue, l’alcool, puis la vie aussi. Tu peux finir ton verre avant. T’en fais pas. Elle voit dans ses yeux le dégout, le regret, elle a peur qu’il se mette à vomir d’un instant à l’autre, alors elle attend, prête à se précipiter pour l’aider. Mais rien, ça finit par passer et elle se sent plus soulagée. Doucement elle fait glisser son verre loin d’elle avant de faire signe au barman de leur apporter de l’eau à tous les deux, dans son sac elle en sort une plaquette de comprimés qu’elle tend à Ioan. « Pour ton ventre, ça calmera la nausée » petit sourire, comme pour l’encourager à prendre les médicaments. C’est pas la solution magique, malheureusement il n’y en a pas contre l’alcool, mais ça peut aider. Un peu. Elle espère.
Comment t’es venue ? « Vélo, tu sais celui que j’ai acheté le mois dernier » c’est pas une voiture mais c’est mieux que rien. Elle en est fière de son vélo, puis elle apprécie la sensation de faire du sport à nouveau, après tout ce temps quitter le fauteuil roulant, pouvoir de nouveau bouger normalement. « Je te le prêterais si t’es sage » qu’elle reprend avant de rigoler, clin d’œil amusé, elle sait bien que ça marchera surement jamais et que même s’il n’est pas sage il peut le lui emprunter quand il veut. Tout lui emprunter. Elle lui passera tout à Ioan, si cela peut apaiser les tempêtes dans son crâne.
Elle se rapproche un peu, fait glisser sa chaise sur le sol pour venir coller celle de Ioan et vient poser sa tête sur l’épaule de son frère. Elle ferme les yeux un instant, essaye de trouver les bons mots, comment lui faire comprendre que c’est pas grave, qu’ils s’en sortiront toujours. Malgré l’adversité. « On rentre quand tu veux Ioan mais je te laisse pas tout seul ce soir d’accord ? » de peur de le perdre à jamais dans la nuit. Ca serait con, la maison qui se vide plus en plus alors qu’il ne reste plus qu’elle, à hanter les couloirs pleins de souvenirs . « S’il te plait » la voix qui vacille un peu plus, parce qu’elle se sent soudain tellement fatiguée. « J’ai besoin de toi » qu’elle finit par avouer dans un murmure, alors qu’elle sent les larmes commencer à couler. Elle pensait que ça irait pourtant, qu’elle serait forte comme toujours, mais faut croire que non. Faut croire que retrouver son frère dans cet état ça la fait basculer, que c’est un truc en trop, elle va exploser si ça continue. Et ça lui fait peur, la sensation de déjà vu, de tourner en rond, de nouveau dans la salle de bain, la lame entre les doigts. Ca la hante. Un peu plus chaque jour. Et ça jusqu’à quand hein ? Elle essuie comme elle peut les larmes, attrape son verre d’eau pour le vider, essayer de calmer son cœur qui s’emballe au rythme de ses sanglots.

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