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| la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) | |
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1000 x 0 = kurt ▹ posts envoyés : 912 ▹ points : 4 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : hallow (avatar), beerus (code signa), pomme, depeche mode (textes) ▹ avatar : stephanie cam ▹ signe particulier : suite a un accident lors d'une représentation elle a perdu toute sensibilité à la main droite. elle ne la contrôle que difficilement et a du mal à l'utiliser.
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| Sujet: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) Lun 7 Aoû - 20:34 | |
| Depuis combien de temps je ne suis pas sortie ? Peut-être depuis Halloween, et l'expérience a été tellement traumatisante que je n'ai pas cherché à la réitérer. Les gens, la foule, et le souvenir encore douloureux de ce dernier bar que j'ai fréquenté, celui où tout a dérapé, où j'ai glissé. Je m'en souviens encore, de ce bar sans grand intérêt dans lequel j'enchainais les shots de vodka en attendant JJ, il était en retard. Je me souviens de notre discussion, sur tout, sur rien. Sur Jax, sur moi. La bière qu'il a commandé, nos regards complices, d'amis. Et puis j'me revois en train de descendre de mon tabouret pour le suivre dans la nuit, sortir de ce bar, encore la bière à la main, je riais, j'étais bourrée. Il savait déjà comment ça finirait à ce moment-là ? Au moment exact où on a passé la porte du bar, il le savait ? J'en sais rien, c'est flou, comme un lendemain de soirée, on sait ce qui s'est passé mais tout est vague dans notre esprit. Le reste de la soirée est bloqué dans mon esprit et je ne fais que ressentir la douleur, la peur, l'angoisse, j'entends mes cris perçants. Là, dans ma caravane, alors que je me maquille. Je prends une grande inspiration. Ça fait trop longtemps que je ne suis pas sortie.
J'ai un petit short, un peu trop court dirait Marek, j'ai un débardeur, un peu trop moulant dirait mon père, et j'ai une large veste en jean, histoire de me cacher si j'en ressens le besoin, si je vois au fond des yeux des types un air de prédateur un peu trop familier. J'ai tout prévu pour que ça se passe bien. Moi l'insouciante fille de la nuit, je suis devenue précautionneuse. Je tremble un peu en retrouvant Ninel, qui m'attendant devant ma caravane. Je lui souris et lui tombe dans les bras en descendant la dernière marche. J'ai vraiment besoin de décompresser chérie. Que je confis sur la route, on marche d'un même pas, bras dessus, bras dessous, vers la ligne de bus qui ne passe pas trop loin, je fume une cigarette. Elle sert sans doute à camoufler mes mains qui tremblent un peu. J’ai hâte d’arriver à ce moment où mes pensées seront embrumées d’alcool, tellement que j’arrêterais de revivre la scène dans ma tête. Ma dernière virée en ville, la nuit. Je m’accroche à Ninel, pas tellement parce que c’est notre façon d’être, proches, trop parfois, de véritables jumelles, aussi explosive que cette relation peut être, mais aussi fusionnelle aussi, surtout pour me rassurer. Je ne suis pas seule cette nuit. Une fois que j’aurais passé ce cap, peut-être que je me sentirais mieux. Peut-être que je pourrais commencer à tourner cette page, celle qui refuse s’effacer dans ma mémoire.
On arrive en ville, dans ce bar à la mode. Celui où il fait bon d’être vu, celui avec une vue sur Savannah et la jetée. On grimpe jusqu’au toit, parlant de ces sujets badins, comme si de rien n’était. Je me demande parfois, si Ninel a vu mes failures, mes yeux cernés de noir, les larmes qui tirent mes joues parfois. J’ai pas envie qu’elle me voit comme ça, faible et fragile, brisée, nécrosée de l’intérieur. Non, j’ai pas envie, alors, je me tourne vers elle, et je lui fais mon plu sgrand sourire. Tu sais que je ne commence jamais une soirée sans quelques shots. Je l’entraîne de ma main valide vers le bar, on le rejoint en sautillant. Je m’y accoude et me hisse sur la pointe des pieds, je regarde la vue, par-dessus l’épaule du barman et quand il s’approche de nous, je commande une planche de shots qu’on se partagera et le paye en liquide. Quand il les apporte, je bloque un peu dessus. Je les regarde, je les revois vide, ceux de ma dernière virée en ville. Je les revois qui s’entassaient sur le comptoir, mes idées confuses, ma parfaite confiance en moi. Mes boyaux se tordent. Je prend une inspiration discrète et prend un verre, en même temps que Ninel. Allez, à nous. Je vide cul-sec le verre. En attrape un juste après, sans même attendre ma coéquipière d’une nuit. Je le vide, mon visage n’est plus si euphorique, c’est quand je vide le troisième que j’arrive à prendre sur moi. Je claque le verre sur le comptoir et me force à sourire. Au bout d’un moment, ça aurait bien l’air vrai, nan ? Je me tourne vers Ninel. Ce soir, on s’amuse, d’accord. C’est comme si je ne parlais à moi-même. Je regade par-dessus l’épaule de Ninel, y a deux mecs qui lèvent leurs verres dans notre direction. Normalement, je leur aurais peut-être lancé un regard noir, ou leurs regards m’auraient glacé toute entière. Mais non, ce n’est peut-être pas les trois shot de vodka que j’ai enchaîné, l’alcool n’a même pas eu le temps de se diffuser dans mon organisme. Mais c’est ma bonne résolution, vous savez, celle de tourner cette putain de page, collée à la glue. JJ est toujours mon dernier.
Nine, derrière toi. Je la retiens par le bras avant qu’elle ne puisse achever son mouvement. Discrètement putain ! je lâche un petit rire maladroit et sort une cigarette que j’allume, j’en profite pour m’approcher de Ninel, et lui souffler la clope au bec. Les deux bruns derrière nous n’arrêtent pas de nous regarder. Je lui jette un sourire entendu en me reculant et en prenant une belle bouffée de tabac. Avant de recracher la fumée vers le ciel. J’en profite pour retirer ma veste, que je pose sur mes genoux. Ce soir, je vais agir normalement, et ça aura l’air vrai.
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⊹ life can hurt ▹ posts envoyés : 722 ▹ points : 14 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava by lempika. ; sign by afanen ; icons by old money & kaotika ▹ avatar : hill ▹ signe particulier : des trop grandes jambes, la dégaine de gitane ou les costumes des p'tits boulots pour seuls habits (son sexappeal > wip). elle se déplace sur une mobylette rouge brinquebanlante aka "moby". elle tombe toujours en panne quand il faut pas.
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| Sujet: Re: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) Mer 9 Aoû - 7:30 | |
| J’suis jalouse. Pas dans le mauvais sens. Pas avec la rancoeur et l’amertume qui va avec. J’suis jalouse parce que je l’admire, parce que j’aimerais être plus comme elle. ]Halina. Ou plutôt ‘Lina. Plus sûre de moi, plus sûre de tout. Même si je ne donne peut-être pas cette impression de doute permanent sur tout ce que je fais, c’est souvent le cas. Et d’aussi loin que je me souvienne, je lui ai toujours couru après. Pour être sûre de faire partie de la famille, pour être reconnue, pour qu’elle m’accepte. J’crèverais pour elle, pour les Kida. Et j’crève d’envie de réussir, un jour, à impressionner celle que je considère comme une grande soeur. Qu’elle soit fière de moi, fière que je fasse partie de sa famille. Si j’cherche toujours à toucher le ciel et les étoiles, c’est parce qu’elle est là, modèle brillant, droit devant, plus haute que tous les autres -étoile du nord- et qu’elle m’en met toujours plein les yeux. Alors oui, elle peut tout me demander. Même de prendre le bus au lieu d’embarquer sur moby. Ou d’accepter d’aller dans ce bar de vip où la pouilleuse en moi est loin d’être à sa place. J’dis toujours oui à ‘Lina.
J’suis trop contente ! Ça fait un bail qu’on n’est pas sortie que toutes les deux. Un peu l’impression d’avoir pris deux ans et d’être une grande (et sa meilleure amie aussi). Surtout quand elle s’accroche comme ça à moi. Surtout quand elle me sourit comme ça. C’est moi ou ça fait terriblement longtemps ? Y avait cette absence, cette distance tacite. Cette sensation de devoir marcher sur des oeufs, tout le monde l’a eue. Mais parfois, Halina est dure avec le monde pour cacher qu’elle exige au moins le double d’elle-même. Et puis il y a aussi plein d’autres éléments en mesure de la contrarier si fort qu’il vaut mieux se mettre à l’abri. Nergüi. Tonton. Jax. (et moi un peu ? naoon pitié ?!) Arf. J’espère que c’était pas à cause de Jax… Faut j’accélère mon plan, ça ne va pas du tout. Et si son toast à elle est pour nous, le mien est pour eux. Haha ! T’as une sacrée descente ce soir ! Faut que je la rattrape. Les shooters se lèvent, se vident et se claquent contre le comptoir. La prochaine tournée sera pour moi, faut pas croire. Si j’fais ces petits boulots de merde à côté, c’est pas pour rien. La chaleur et le tournis se faufile dans le sang un peu plus à chaque fois. Léger sentiment de vertige qui se propage. Ça ne vaut pas les chutes depuis un tissu aérien, mais c’est déjà ça. Ce lâcher-prise que j’adore tant. Et mes yeux s’ouvrent grands et pétillants sur cette cousine trop enthousiaste pour être réelle. J’l’ai jamais vu comme ça, si ? Pas de problème ! On va s’amuser ! Mon petit verre vient cogner le sien avant de s’enfiler une nouvelle rasade d’alcool brûlant. Ça m’donne toujours trop chaud ces shooters. Je déglutis, en repensant à ce début de soirée avec Serghei… soudainement perdue dans l’vague, incertaine et distraite. Le nuage de souvenirs se dissipe quand la voix d’Halina le perce pour attirer mon attention sur deux gars. Évidemment que je me retourne pour voir de qui elle parle, mais elle me retient aussi vite qu’elle ne lâche son ordre à la discrétion. Maiis... J’peux pas voir comme ça moi… Bon alors, je me redresse plus droite et passe une mèche de cheveux derrière mon oreille et tourne la tête “discrètement” vers les deux bruns. Ça va là ? C’est ni vu ni connu ? Peut-être pas. On s’en fout. Mais ouais, ils nous regardent. Et alors ? J’ai un truc dans les cheveux peut-être ? Ou dans l’dos ? Mais j’termine encore un peu plus sceptique quand Halina fait tomber sa veste. Sourcils haussés. C’est vrai qu’il fait chaud. Oh tu sais pas ce que Zyki a fait l’autre coup ? … Il- J’perds la suite de ma phrase quand les deux fameux bruns s’incrustent entre nous pour nous offrir nos prochains shooters, et tout ce qu’on veut d’autres. Halina accepte vite et moi j’me dis que puisque c’est gratuit, autant en profiter. En revanche, il y a un petit truc que je ne pige pas : pourquoi ils restent à nous coller ? Mickey et Rory ? Ou pas, j’ai déjà oublié leurs prénoms. Mais ils ne sont pas avares de compliments ; Halina sait terriblement bien les accepter, tandis que je préfère plonger mon nez vers la vodka, jamais vraiment à l’aise. Par contre, ils n’ont pas grand chose d’intéressant à raconter. Au bout de quatre ou six verres de plus, c’est de plus en plus barbant. Leurs blagues ne sont même plus drôles. Et ils ont l’air d’avoir mené la vie d’une huître. Ou alors c’est juste moi qui ne suis pas d’humeur ? Quand est-ce qu’ils s’en vont ? On n’était bien que toutes les deux... Arf et l’autre il me souffle son haleine dans l’cou, et ça n’a rien de sexy cette fois. Puis je manque de m’étouffer quand j’vois la main de son acolyte glisser sur la taille de ma cousine. Mais qu’est-ce qu’il fout ?! Pour qui il se prend ?! Pas touche ! Dégage tes sales pattes de là !! Oh fuck il vient de lui toucher les fesses là ??!! Mais arrêtes ! T’as pas l’droit ! Va-t’en ! Halina elle n’est pas à toi, elle est à Jax ! Va chier putain !!
Oh je kiffe cette chanson ! Viens on va danser ! L’autre gus est royalement ignoré. J’ai chopé les mains d’Lina d’un coup d’un seul, pour la tirer vivement -hors de ses griffes toutes sales- en avouant que j’aaadorais cette musique. Oeillades assassines sur le brun concerné. J’m’interposerais toute la soirée si il faut. Et punaise si j’avais su que j’allais être en mission sauvetage ou garde du corps de ‘Lina, j’aurais appelé Meredith. Je l’ai rallié à ma cause depuis le temps que je cherche avec lui le bouquet parfait pour Halina -que Jax lui offrira (évidemment), à la Saint Valentin (évidemment bis). Faudra me passer sur le corps pour l’avoir Halina. Grr. Et encore. En attendant, j’fais semblant de raffoler du rythme qui passe dans les basses, sautillant les bras en l’air, entraînant Halina avec moi, à rire pour un rien, mais surtout à cause des équilibres incertains des autres danseurs -nous il nous en faut plus pour nous faire divaguer. Et j’suis fière de ma diversion. Ça fonctionne. Bien fait pour lui, lalalala~ ♪ Tu l’auras pas ! Property of Jax, bitch !
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| Sujet: Re: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) Lun 28 Aoû - 18:22 | |
| Je dois m'en sortir mieux que je ne le pense, car Ninel ne se doute pas une seconde de ce qui se cache derrière le sourire enjoué qui étire mes lèvres. Sourire, c'est devenu inhabituel. Si bien que ça tire sur mes joues, j'en aurais presque mal. Mais je tiens le coup, je ne faiblis pas. Il ne faut pas que ce masque se fissure, que le tonnerre dans ma tête se fasse entendre. Ninel me connait trop bien, on a passé notre vie à s'observer l'une et l'autre, nous jalousant secrètement, sans trop se rendre compte de qui était la mieux lotie dans l'histoire.
À l'heure actuelle, certainement pas moi.
Elle admire ma descente, je lui offre pour seule réponse, un petit haussement de sourcils complices. Comme si cet enchaînement était simplement pour que l'on passe une soirée folle. Elle m'imite. Elle en comprend pas qu'elle fait simplement partie d'un stratagème pour m'aider à passer à autre chose. Comment pourrait-elle le savoir ? Je joue trop bien mon jeu maintenant. Et la prochaine étape, ce sont ces deux garçons qui n'arrêtent pas de nous regarder. Eux aussi vont entrer dans l'équation, eux aussi feront partie de mon plan. Ninel, quant à elle, a du mal à comprendre où je veux en venir. Et alors ? Qu'elle me demande du tac au tac, sans même y réfléchir deux secondes. Je la regarde par en-dessous d'un air entendu. Sérieusement ? Elle ne comprend pas le rapport ? J'arque un sourcil et tente un sourire convaincant. Franchement Nine, tu me déçois des fois. Je blague, tout ce que je veux, c'est qu'elle rentre dans le jeu. Et pourtant elle ne semble même pas essayer et enchaîne directement sur Zyki, elle sait parfaitement que dès que son prénom est prononcé, ça attire forcément mon attention. Je tourne la tête vers elle et fronce légèrement les sourcils pour lui montrer que j'écoute, mais elle n'a pas le temps de continuer que les types s'amènent, attirés par mon décolleté fraîchement dévoilé manifestement.
Ils nous paient les verres, et moi j'accepte avec plaisir, en jouant de tous mes atouts. Les regards appuyés, les rires clairs sur des blagues même pas drôle. J'en trouve même un mignon. Rory, là, ou en tout cas c'est ce que j'ai compris de son prénom malgré les shots qui s'enchaînent si rapidement que je perds le compte. Je suis assise sur ce tabouret, et je sens déjà ma tête qui tourne, comme elle tournait autrefois, ce soir-là. Ninel est avec moi, tout va bien. Alors que Mickey tente des rapprochements en susurrant à l'oreille de Ninel, Rory en profite poru faire le tour, se poste à ma gauche et passe délicatement sa main sur ma taille. Le contact, me fait frémir et je prétexte un coup de froid, ce à quoi il répond par un regard appuyé sur ma tenue trop découverte, et ma veste posée sur mes cuisses. Je souris vaguement, et en profite pour me coller à lui, je lui susurre un truc sensuel, quasi provocateur, qui sonne incroyablement faux en moi mais ça suffit pour le convaincre, en tout cas, je le comprend au petit rire étranglé qu'il a et à son shot qui tombe à moitié. Ca me fait craqué les mecs timides. Que je glisse dans la conversation, il rit à nouveau, je suis clairement entrain de l'allumer et Ninel m'attrape par les mains d'un coup sec. Oh je kiffe cette chanson ! Viens on va danser ! Hein ? Quand elle me tire vers elle je manque de me casser la figure. Maintenant que je suis debout, y a tout qui tourne autour de moi, si fort que ça me donne mal à la tête, je pose une main sur mon front et de l'autre, j'attrape celle de Rory. Tu m'attends là ? Je bats des cils comme une adolescente. Garde ma veste, d'accord ? J'ajoute comme caution. Il me dit que oui, et je le sens aux anges. Je suis Ninel l'air de rien, et en profite pour le regarder par dessus mon épaule.
Une fois au milieu de la foule, pas trop loin non plus du bar, j'ai arrêté Nine qui voulait carrément partir à l'opposé du rooftop, je m'arrête sur place et pointe les basses du doigt. T'aime vraiment cette chanson ? Que je dis d'un air condescendant. Je déteste cette musique électro qui me ressemble trop peu, qui NOUS ressemble trop peu en fait. S'il n'y a pas le sons des gypsy des guitares, ça n'a aucune chance de me plaire. T'as un ticket avec Mickey je pense. Je fais un air entendu, je vois bien que c'est ça qui la dérange. Moi je les trouves cools, pas toi ? Elle rechigne, encore. J'hausse les sourcils. Ok, comme tu préfères. Je fais mine de m'être rallié à sa cause, j'hausse les épaules d'un air égal. Et l'instant d'après, mon état d'ébriété et moi, on fait de grands signes à Rory pour attirer son attention et on commence à se trémousser d'un air langoureux, quasiment gênant en fait. Je ne contrôle plus tellement ce que je fais, je sais juste ce que je veux : poser d'autres lèvres sur les miennes, d'autres mains sur ma peau. Oublier putain. Je joue avec mes hanches, agite mon cul, passe ma main dans mes cheveux. Bref tous les clichés stupides, tous, j'y mets tous mon coeur.
Évidemment, les mecs ne peuvent résister à la tentation et la seconde d'après, les voilà à nos côtés, ma veste sous le bras et un coup dans le nez. Rory se colle à moi, derrière et pose ses mains sur mes hanches pour accompagner mes mouvements, Mickey tente un timide rapprochement avec Ninel, que j'encourage en lui donne une petite claque sur les fesses. Arrête d'être coincée toi ! J'ordonne presque en teintant ça avec de l'humour. Je lâche des "woooo" d'hystérique à chaque drop de la musique et enfin me retourne pour faire fasse à Rory, le temps qu'on se calle sur le même rythme, nous voilà entrain de nous frotter l'un à l'autre avec une indécence qui m'est peu familière. J'ai oublié Ninel la seconde d'avant. |
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| Sujet: Re: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) Jeu 26 Oct - 23:46 | |
| Il est censé exister une certaine télépathie entre les coeurs, je l’ai lu quelque part. J’y crois surtout pour les nôtres. On n’est pas soeurs juste cousines, c’est presque pareil. On a été élevées ensemble… enfin j’ai été élevée à côté d’elle, ça aussi c’est presque pareil. Donc j’y crois dur comme fer. Mais là ce soir, la communication passe pas. Nos coeurs ne s’entendent pas. Effectivement, c’est peut-être à cause de cette musique assourdissante toquant dans les basses. Moi non plus je ne l’aime pas. Je fais juste semblant quand j’acquiesce franchement. Elle le sait, j’en suis sûre. Elle sait ce que je joue sur mon violon quand je m’incruste avec les musiciens du cirque ou quand je m’étale dans la rue. Elle doit s’en douter. Mais apparemment, ce soir, on est toutes les deux sur la route de la mauvaise foi. T'as un ticket avec Mickey je pense. Je retiens mal une grimace. Qui ? Et ça me choque qu’elle les trouve cool. Forcément, j’peux pas m’empêcher de les dévisager de la tête aux pieds. Promis, c’est pas la tequila qui parle, mais nope, ils sont à des kilomètres de la définition du mot “cool”. Et cette fois, je ne cache pas le fond de ma pensée. Ils manquent de… charisme cabossé, de muscles un peu saillants, de bleus dans leur vie et de tatouages tout simplement. J’y peux rien si j’aime pas leurs pantalons moule-bite et leurs pompes de clown trop clean. J’y peux rien si j’ai un faible pour les vilains, ceux qui brisent les coeurs d’une main ou essayent de vendre du rêve planqué dans des toilettes. Okay. J’ai de mauvais goûts et un coeur serpillère.
Et oui ça doit être ça. Ça doit être inscrit dans mon adn de repousser ensemble les débris abandonnés par terre pour tenter de les recoller. Parce que là, ça ne peut pas en être autrement… Halina est en lambeaux. Elle danse comme elle se perd en morceaux. Je ne vois plus que des fragments d’elle, méconnaissables, incomplets… et indécents. Des parties biaisées qui en font ressortir d’autres. Les moins jolies. Les moins fières. Où est passée ma cousine ? Et elle insiste dans la dislocation en me claquant les fesses, en voulant m’entraîner avec elle. Mais tout ce qu’elle fait, c’est attirer les mouches. Y en a une que j’ai déjà oublié, mais l’autre…. L’autre, elle lui tourne trop autour, ses pattes sur sa peau… C’est anormal. Il n’a pas le droit, il n’y a pas sa place. C’est pas Jax, alors il peut pas. Ne la touches pas ! Bouges ! J’m’époumonne pour me faire entendre et frappe le torse de Rory ou Mickey à chaque mot pour que ça lui rentre dans les os. Pour qui tu te prends ?! Dégages ! Et sans lui accorder plus d’importance, j’vrille vers Halina pour choper à nouveau son bras. J’suis encore assez lucide pour voir que ça ne va pas, qu’elle n’est pas elle-même et j’peux mettre assez de force pour la tirer hors de là. Qu’elle s’enfonce pas plus loin avant que j’perde de vue mon modèle. Et toi, qu’est-ce que tu fiches ?! Qu’est-ce que tu m’obliges à faire ? C’est toi la plus grande. C’est toi qui est censée être la plus mature. Tu fais quoi là ? On s’en va ! J’nous fais percer la foule idiote qui se presse comme des citrons sur ce rythme édulcoré qu’on déteste. J’nous force à planter une nouvelle fois ces mecs fades comme des buses. J’force une autorité que je n’ai pas. Surtout pas avec Halina. J’en ai même pas l’droit. Et j’nous sors de là, de ce monde qui ne nous va pas, qui ne nous appartient pas. Pourquoi y avons-nous tout simplement mis les pieds ? Pourquoi j’ai pas tilté dès le départ que quelque chose clochait dans sa routine ?! On rentre ! J’sais pas c’que t’as, mais c’est pas bien Halina. Tu peux pas te comporter comme ça et nous foutre la honte. Tu peux pas te traiter comme ça, même moi j’le vois. Pourtant, j’ai beau la tenir par le bras, j’ose plus la regarder, le nez rivé sur mes pompes en espérant qu’elles me guideront mieux que là où ce babillage me mène.
Et puis j’ai surtout peur du regard d’Halina. Fière et belle, même dans ses colères. Surtout dans ses colères. Mais qu’est-ce qui se passe quand y a plus rien et tout ça à la fois ? C’est à ça qu’elle ressemble ? J’suis pas sûre de vouloir voir ce spectacle là. Les éclats brisés de ce miroir idéalisé depuis toujours… Faudrait pas nous y blesser, pas vrai, ‘Lina ?
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| Sujet: Re: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) Lun 6 Nov - 8:59 | |
| Tout sonne faux, absolument tout. Y a rien qui est naturel dans cette situation. Ma façon de boire trop vite, ma façon de m’intéresser à deux idiots, et puis de danser avec Ninel. Je me force à faire ça, vraiment, j’me dis que je n’ai pas le choix, faudra bien que je laisse derrière moi tout ça. Que j’arrache son odeur de ma peau et de mon âme. Tout est mieux que lui, que son souvenir terrifiant qui m’étrangle quand le silence envahi ma caravane. Alors merde, j’aurais voulu que Ninel comprenne, qu’elle sache, sans que n’ai besoin de le dire. Mais elle reste obsédée. Obsédée par l’idée que je me tape un type choisi au hasard, parce qu’il a été le premier à pointer son nez. Un type qui n’est pas du cirque. Un type qui n’est pas Jax en fait. D’un coup, elle explose, comme une thière sur le feu, elle siffle, elle crit : Ne la touches pas ! Bouges ! Elle le pousse en arrière, le type sursaute. Hey, lâche-moi. On s’arrête de danser, je ne sais même pas quoi dire, je me contente de fixer Ninel, muette. Pour qui tu te prends ?! Dégages ! Qu’elle continue, comme si c’était elle que je trompais, comme si j’étais sa copine ou je ne sais quelle connerie. Je me mords les lèvres et ferme les yeux, me passe une main sur le front, pendant que mon prétendant tente de défendre bêtement sa place. T’es qui, sa mère ? Fous-moi la paix, c’pas vrai t’es tarée ! Il tente de se rapprocher de moi, mais je m’échappe de son emprise en faisant un pas de côté. Tout est fichu de toute façon, j’en ai marre, marre, marre. Je soupire bruyamment. Laisse tomber. que je marmone à ce prétendant donc j’ai déjà oublié le nom. Ninel m’attrape par le bras le seconde qui suit, et comme une ado qui s’est fait prendre en flagrant délit de connerie, je n’ose même pas la regarder. Et toi, qu’est-ce que tu fiches ?! Ce que je fais ? Je survis idiote. Et j’aurais voulu que tu comprennes ça. Je tente de reprendre une vie normale, je tente, bêtement de redevenir une fille de vingt quatre ans normale et pas un espèce de fantôme qui erre entre les caravanes. Merde. Pas le temps de répondre qu’elle m’attrape, me dit qu’on s’en va et me traîne hors de la foule. Je me laisse faire mollement, vidée de toutes mes forces, sans un regard pour les types. J’ai juste eu le temps d’attraper mes affaires et que garde son le bras, je me laisse guider bêtement. Alors, c’est pas possible hein? Je peux pas reprendre le cours de ma vie ? Je ne peux pas me débarrasser de l’emprise qu’il a sur moi ? Qu’il a sur mon corps, sur chaque putain de geste que je fais ? J’en ai presque envie de chialer.
On rentre ! J’sais pas c’que t’as, mais c’est pas bien Halina. Tu peux pas te comporter comme ça et nous foutre la honte. Soudain, c’est comme un coup d’jus qui me redonne un peu de force. J’arrache mon bras de sa main et la force se stopper, à quelques mètres de la sortie. Elle se tourne vers moi, évite mon regard, cette fois le mien ne tremble pas. Je la fixe. Pourquoi c’est pas bien ? que j’demande. Je connais déjà sa réponse, je sais parfaitement ce qu’elle pense mais qu’elle n’osera pas dire, parce qu’elle sait que je ne supporte pas quand elle fait ça. Je lui laisse quelques secondes pour répondre, et enchaîne immédiatement. Quoi, j’ai pas le droit de rencontrer des mecs maintenant ? Depuis quand j’suis au couvent ? Encore une fois un court silence s’installe entre nous, mon regard est dur, emprunt de panique. Putain Ninel, si tu voyais à quel point je suis brisée. A quel point j’ai besoin de changement, peu importe quel type de changement. J’ai besoin de ressentir quelque chose. Si t’étais pas trop occupée à vouloir que j’me remette avec Jax tu te rendrais peut-être compte que j’ai besoin de m’amuser, tu vois. Je prononce le nom de Jax la première, car je sais qu’elle n’osera pas aborder le sujet la première. Ma voix se met soudainement à trembler, à se casser. Pour me donner le temps de rassembler mes idées j’enfile ma veste. En plus de ça, j’ai froid. J’commence à en avoir marre de rester terrer dans ma caravane, j’en ai marre, tu comprends ça ? Ou y a que le fait que j’me remette avec Jax qui t’intéresse ? Moi aussi j’aimerais bien être heureuse à nouveau, j’aimerais bien pouvoir être avec lui, mais j’peux pas. J’peux pas et je sais même pas si je pourrais à nouveau un jour. En plus, j’ai bu et mes idées sont troubles. Il se passe des trucs pires dans ma vie qu’une putain de rupture tu sais. Je lui balance ça sans me rendre compte de ce que je fais. Mon sac en bandoulière autour de moi, je la dépasse et me rue vers la sortie, espérant qu’elle ne relèvera pas.
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| Sujet: Re: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) Ven 10 Nov - 11:50 | |
| On a notre lâcheté dan les pattes comme un animal familier, comme une chèvre adorée. On la caresse, on la dresse, on s’y attache. Mais surtout, il y a les courageux, et il y a ceux qui s’accommodent. Je pensais pas qu’on était de cette catégorie-là. Halina et cet air frappé, frappée par un vide que je ne connais pas. Et moi le nez dans mes pompes, espérant que le sol me soufflera quoi lui répondre. J’ai détourné automatiquement le regard, baissé les yeux quand elle a levé la voix, quand ses yeux se sont fait noir et froids. Si t’étais pas trop occupée à vouloir que j’me remette avec Jax tu te rendrais peut-être compte que j’ai besoin de m’amuser, tu vois. Bam. Ventre qui se serre tout à coup, comme sans raison, ou justement sous le poids assassin de la vérité. Et j’reçois ses mots comme des flèches dans l’estomac. Accusations. Reproches. Ça continue à chaque fausse question qu’Lina lance avec plus d’amertume à chaque fois. J’sais même pas si j’suis en droit de protester, si j’dois me justifier. C’est débile. Pourquoi je devrais m’excuser de les aimer, et de les adorer encore plus quand ils sont tous les deux ? Avec eux, ça ne ressemblait à rien de ce que je connaissais. Rien à voir avec ces amours de coin d’rue, chopés comme un rhume. Tu éternues, une fois, deux fois. Tu frissonnes et voilà. C’est trop tard. C’est trop tard, mais tu finis toujours par t’en débarrasser. Ça s’en va tout seul à vrai dire. C’est viral, comme une fringale. Alors que eux deux, c’était loin de tout ça. Plus fort que ça. Plus solide. Avec des contours d’éternel. Alors pourquoi j’ai pas l’droit de vouloir que ça continue ? Pourquoi j’peux pas les aider ? J’comprends pas en quoi c’est mal ? En quoi est-ce si terrible de désespérer de ne plus jamais les revoir ensemble ? Ça m’fait peur bordel. Il se passe des trucs pires dans ma vie qu’une putain de rupture tu sais.
Comme si j’allais ignorer ça ? Comme si je pouvais passer à côté de sa fuite ? Pas cette fois. Pourtant c’est la même ritournelle. Halina qui trace, et moi qui court derrière. Sauf que d’ordinaire, elle avance brillamment, et qu’aujourd’hui, elle s’enfonce juste dans l’obscurité. ’LINA ! ATTENDS ! Elle fonce dans les escaliers, fonce dans la rue et j’crève de peur, j’veux la rattraper et j’ai peur de la rattraper, mais c’est mécanique de la poursuivre, c’est physique de la suivre -surtout quand y a l’espoir d’aider celle qu’on admire, celle qu’il faut et ce besoin incessant d’être utile. Et pas s’débiner ou s’entêter comme avec Jax. Pour pas risquer de la perdre elle aussi. QU’EST-CE QUE TU VEUX DIRE ?! RACONTE MOI ! Mes mots qui la pourchassent, se jettent sur son dos avant moi. J’veux l’atteindre pour une fois. J’veux savoir ce qu’il s’passe dans leur putain de vie. Parce que okay, j’comprends, si il faut plus de rideau devant les yeux, c’est d’accord. Peu importe ce que c’est. Mais surtout parce que ça a l’air grave. VOUS M’DITES JAMAIS RIEN AUSSI ! J’SAIS QUE J’SUIS STUPIDE ET QUE J’DEVRAIS DEVINER MAIS... Mais quoi, Nin ? J’suis naïve et je m’y complais ? Ça simplifie ma vie et les choses ? Oui peut-être bien. J’aime pas les conflits. J’suis pas si brave et téméraire que ça, j’le sais dans l’fond. Mais eux aussi. Elle aussi. Et la vérité, la réalité fait mal. Ça m’angoisse et ronge mon ventre. La panique dévale mon sang, dirige mes muscles pour mieux rattraper Halina, s’accrocher à Halina. Mais t’étais vraiment en train de t’amuser là ? Ma main a fondu sur son bras pour stopper son élan fugitif -et peut-être un peu le mien aussi. J’suis sérieuse comme jamais et je la défie de me mentir, encore une fois, en me regardant dans les yeux. Vraiment ? Parce qu’ils ne font que ça Jax et elle. Ils ne font que mentir et se défiler. Et j’ai fait pareil par mimétisme. Encore une fois, c’est plus simple, facile. J’suis désolée Halina... Mais te voir comme ça, ça m’effraie beaucoup trop. Que ce soit en train quand elle fuit ou quand elle se déhanche comme une catin, c’est pas beau à voir. C’est pas elle. On peut faire tout ce que tu veux ce soir, mais tu l’sais que ce ne sera que temporaire, sinon tu m’aurais pas lâché tout ça. Je resserre un peu mes doigts autour de son poignet. Peut-être pour la rassurer comme pour lui rappeler qu’elle n’est pas si seule que ça dans sa caravane. On est là. Y a Zyki aussi. Suffit de parler. Suffit de venir nous voir au lieu de nous fuir. T’es trop en colère. On dirait que t’es paralysée. Peu importe ce que c’est, ça lui pèse tellement que ça la réduite au silence, ça l’a figée. Et ça... J’la pointe maintenant du doigt. Ça ressemble pas à ma cousine. T’es plus une Kida là. Même si c’est peut-être du suicide que de vouloir la réveiller, à défaut de me parler, de me dire la vérité, ça serait peut-être déjà bien si elle réussissait à lâcher sa colère sur moi. Que tout le poids du monde qui l’entrave s’évade au moins un petit peu. Rien qu’un peu.
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1000 x 0 = kurt ▹ posts envoyés : 912 ▹ points : 4 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : hallow (avatar), beerus (code signa), pomme, depeche mode (textes) ▹ avatar : stephanie cam ▹ signe particulier : suite a un accident lors d'une représentation elle a perdu toute sensibilité à la main droite. elle ne la contrôle que difficilement et a du mal à l'utiliser.
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| Sujet: Re: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) Ven 24 Nov - 10:31 | |
| Je dévale les escaliers quatre à quatre, j’ai besoin d’air, j’ai besoin qu’on oublie. On efface tout, c’était trop tôt, ou pas assez. J’en sais rien Peut-être que j’ai été déconnectée trop longtemps maintenant, et que je ne peux plus m’amuser. Je ne rierais plus de bon coeur, y aura toujours un pincement au fond de mon âme me tout gâcher. Y aura toujours quelque chose pour m’empêcher de reprendre une vie normale. Putain, est-ce que c’est moi ? Je pensais pas, non, je pensais pas qu’une personne pouvait vous faire autant de mal, faire autant de dégât. C’est ça qui est passé JJ a déboulé dans ma vie, et il a tout saccagé. Il a tout brisé autour de moi. Et ça fait tellement de mois que j’essaie de recoller les petits morceaux de moi-même, peut-être bien que je ne les retrouverais jamais tous, c’était sans doute idiot de penser que je pourrais m’amuser, sortir, draguer des mecs et que ça suffierait. Ouais, on va en choisir un au pif et ça ira, juste un cap à passer. Mais non, pas de fin heureuse pour Halina. ’LINA ! ATTENDS ! Elle crie derrière moi et j’ignore ses cris, je presse même les pas. Laisse moi tranquille, j’aurais jamais dû parler. Laisse moi, si je dis un mot de plus tu vas finir par comprendre. Je le pense si fort que j’espère presque qu’elle m’entende. Mais non. QU’EST-CE QUE TU VEUX DIRE ?! RACONTE MOI ! Non, j’peux pas raconter, les mots sont bloqués dans ma gorge depuis si longtemps. Je peux pas le dire. Vous vous souvenez, de ma vieille technique, celle que j’ai décidé d’adopter la seconde d’après, quand il a fallu se relever, se rhabiller, sortir, rentrer. La technique du “il s’est rien passé”. J’ai fais ça pour oublier, j’ai fais ça pour que ça ne soit pas, vrai. Si personne ne le sait, alors ça n’existe pas. Foirage complet, d’ailleurs. Mais si je me mets à parler maintenant, tout cela n’aura servi à rien. RIEN. Je continue de marcher. De plus en plus vite, les bras croisés sur ma poitrine. VOUS M’DITES JAMAIS RIEN AUSSI ! J’SAIS QUE J’SUIS STUPIDE ET QUE J’DEVRAIS DEVINER MAIS... Ses nouveaux cris me font frissonner et je m’arrête, lui laissant le temps de m’attraper par le bras. Je me retourne : Arrête de crier bon sang ! Que je lui envoie à la tronche dès que nos regards se croisent à nouveau. Je dégage rapidement mon bras de son emprise et passe mes bras sous mes cheveux pour les faire retomber en cascade sur mon dos. Enfin, je me tiens devant elle. Elle ne lâchera pas l’affaire, non. Je soupire et regarde sur le côté, incapable d’affronter son regard, je suis persuadée qu’elle percera le mien à jour. Y a rien à raconter. Je mens, puisque c’est la seule chose dont je suis capable ces derniers temps. J’ai l’impression d’avoir passé mon année à mentir, à tout le monde, tout le temps. À moi-même par la même occasion. Mais c’est quoi mon autre choix, hein ? Je ne peux rien faire d’autre, coincée dans cette putain d’impasse. Y a rien à faire. Mais t’étais vraiment en train de t’amuser là ? Non, je ne m’amusais pas. Je ne m’amuse plus. JAMAIS. Je refuse son regard, même si je le sens sur moi, si intense qu’il me brûle. Elle est désolée, et je la crois. Ninel a cette façon d’être trop sincère, trop honnête, trop elle-même, sans filtre. Je le connais depuis le temps, je l’ai vu imiter mes mouvements, depuis toute petite. Et ça me plaisait. Et puis, nos routes se sont séparées. Elle est devenue exactement celle que j’aurais dû être. Si je m’étais pas prise un couteau dans le bras, si je n’avais pas été si assez stupide pour me laisser détruire par une petite frappe comme JJ. T’es trop en colère. On dirait que t’es paralysée. Elle met le doigt sur la blessure, faisant saigner la plaie. Elle y arrive tellement bien, c’est terrifiant. J’ai pensé que je tenais le coup, j’ai pensé que j’arrivais à faire face. La preuve que non, tout le monde me regarde comme si j’étais à deux doigts du collapse, comme si d’un moment à l’autre, j’allais péter un câble. Ouais je suis paralysée, paralysée par cette colère contre moi-même, plus encore que contre lui. Paralysée par tout ce qui se passe dans ma vie que je n’arrive pas à contrôler. Par cet enchaînement de blessures qui ont fait de moi cette nana, qui va dans un bar pour oublier, qui veut désespérément que le premier venu pose les mains sur elle. Parce que le premier venu, ça sera toujours mieux que le souvenir de mon bourreau. Je la regarde enfin, et elle sait parfaitement qu’elle a raison, mais je ne dis rien. Saleté de stratégie. Et ça… Ça ressemble pas à ma cousine. T’es plus une Kida là. Et qu’est-ce que tu veux que j’y fasse ? Hmm ? Un petit rire froid s’échappe d’entre mes lèvres pincées. Oh, j’suis désolée Ninel. Ma voix est tremblante d’émotion et si acide que j’ai l’impression qu’elle va faire fondre Ninel en face de moi. Je m’approche d’elle, d’un pas. Vraiment désolée de ne pas coller à l’image de la parfaite cousine que tu te fais. C’était comme si, maintenant qu’on m’avait saignée, maltraitée, souillée, tout le monde m’en voulait, à moi. Pia, Jax, Zyki, Ninel, tous, incapables d’accepter que je n’arbore pas mon sourire froid, mon humeur glacé et ma prestance naturelle. Et ça me bouffe, ça me bouffe de leur cacher la vérité autant qu’ils ne semblent pas capables de pouvoir accepter ce que je suis maintenant, ce que je suis devenue, ce qu’il m’a fait devenir. Non je suis plus ta cousine, je suis même plus une Kida, j’suis qu’une petite fille paralysée. Voilà, t’es contente, tellement paralysée que j’suis obligée de boire pour pouvoir me taper le premier abruti qui passe dans l’espoir de pouvoir dormir la nuit. L’alcool ingurgité, l’énervement, la fatigue, tout s’entrechoquent dans mon coeur. J’ai pas la force de porter le masque ce soir, pas la force de prendre les armes. Fous moi la paix Ninel, juste, arrête. je veux juste qu’elle arrête de parler, qu’elle ne puisse même plus parler en fait. Et son regard terrifiée me pousse à continuer. Bah quoi, j’me confie là, c’est ce que tu veux ? Tu veux que j’te dise que ça fait quoi… un an que j’dors plus ? Que je suis tellement en colère que j’arrive même plus à respirer ? Voilà, t’es dans la confidence, je suis misérable et complètement cassée. Maintenant que tu le sais, tu vas faire quoi ? Tu vas me prendre dans tes bras et me dire que ça va passer ? Je recule d’un pas et la regarde, prend enfin une longue inspiration. C’est comme poser une seconde un poids trop lourd, juste une seconde, avant de reprendre la route. |
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⊹ life can hurt ▹ posts envoyés : 722 ▹ points : 14 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava by lempika. ; sign by afanen ; icons by old money & kaotika ▹ avatar : hill ▹ signe particulier : des trop grandes jambes, la dégaine de gitane ou les costumes des p'tits boulots pour seuls habits (son sexappeal > wip). elle se déplace sur une mobylette rouge brinquebanlante aka "moby". elle tombe toujours en panne quand il faut pas.
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| Sujet: Re: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) Mar 28 Nov - 14:26 | |
| J’ai l’impression d’entendre Jax. Avec son “fous moi la paix” incendiaire et toute l’acidité derrière. Alors je me suis vraiment trompée sur toute la ligne depuis le début ? J’aurais jamais dû les admirer ? Interdiction d’idéaliser, Ninel. Faut se contenter uniquement de la vérité vraie et cruelle. Vivrement honnêtement mais tristement ou vivre dans le mensonge, bercé d’illusions ? C’est fun et beau cette vie, vraiment ça donne envie. Et ç’est ça nos seules options ? J’suis pas sûre d’en vouloir. J’ai mes illusions et t’as les tiennes..., que je souffle tout bas, triste et déçue de moi, d’elle, de tout. On n’est pas si différentes. Elle était cette reine fière et volatile. J’étais naïve et stupide. Toutes les deux une vie à l’imparfait. Toutes les deux imparfaites. Et tout ce qu’elle déballe, toutes ces vérités qu’elle lance… ça se plante dans mes os, fendille la peau et glace tout le reste. Des bris de verres à nos pieds. Débris de coeur à piétiner. Et ça m’fait peur. Désolée, désolée, désolée, désolée, mais j’aime pas cette réalité. Bah quoi, j’me confie là, c’est ce que tu veux ? Tu veux que j’te dise que ça fait quoi… un an que j’dors plus ? Que je suis tellement en colère que j’arrive même plus à respirer ? Voilà, t’es dans la confidence, je suis misérable et complètement cassée. Maintenant que tu le sais, tu vas faire quoi ? Tu vas me prendre dans tes bras et me dire que ça va passer ? Lèvres pincées, bouche certainement tordue, j’ai l’impression que mes émotions sont comme des billes. Sac renversé, shooté pour bien s’éparpiller et se perdre à chaque révélation et à chaque mot acerbe qu’elle crache. Parce que ça dure depuis un an et qu’elle n’a rien dit, que je n’ai rien vu. Cousines en carton. La culpabilité se mêle à la balance des sentiments. Alors oui.
D’un coup d’un seul, d’un pas seulement, j’l’enlace vivement mais tendrement. Parce que je ne sais pas quoi faire d’autre. J’suis nulle à ça. Mais y a des choses que je sais. Non ça passera pas si tu gardes tout pour toi, si t’en parles pas. Tu vas finir pire que cassée. Tu vas finir bouffée. Et il est hors de question que ma cousine disparaisse plus qu’elle n’est déjà en train de s’effacer. Mes bras se resserrent autour d’elle, doucement. J’veux pas la lâcher, mais si j’ai pas l’choix, je le ferais. Si tu veux pas me dire à moi pourquoi t’es dans cet état, c’est pas grave. En réalité, j’me sens déchirée. On a nos défauts mais on est une famille, putain. J’veux savoir ce qui se passe dans sa vie, j’veux savoir ce qui lui a tant coûté, tout ce qu’on lui a pris. Okay réalité. Juste une fois. Dis-moi pourquoi, dis-moi qui. Parles-en à quelqu’un, dis ce qui s’est passé. Même si j’dis le contraire et extirpe la maigre psychologie que j’ai. Pourtant, ça m’fait légèrement trembler. Peur de savoir réellement ce qui s’est passé pour réussir à briser une telle force de la nature. Peur de réaliser que je ne fais pas partie des personnes qu’on appelle à l’aide -peu fiable, trop à l’ouest, trop égoïste aussi. Et peur de bien plus. S’il te plaît… J’veux pas te perdre ‘Lina. Halina a toujours été dure, même dans la douleur… Surtout dans la douleur. Alors mes émotions castagnettes cherchent malgré tout à l’enrober, avec des mots cachés, entre le voeu et le supplice.
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1000 x 0 = kurt ▹ posts envoyés : 912 ▹ points : 4 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : hallow (avatar), beerus (code signa), pomme, depeche mode (textes) ▹ avatar : stephanie cam ▹ signe particulier : suite a un accident lors d'une représentation elle a perdu toute sensibilité à la main droite. elle ne la contrôle que difficilement et a du mal à l'utiliser.
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| Sujet: Re: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) Mar 26 Déc - 12:31 | |
| Quand elle m’attire contre elle, je ne résiste qu’une demi-seconde. Je me fige de tous mon corps et j’ai un mouvement de recul, mais ses bras m’enlacent complètement m’écrasent contre elle. Je rend les armes presque aussitôt, détends mes muscles et me rend compte à quel point ça fait du bien. Je suis comme une poupée de chiffon dans ses bras, molle et sans vie, je la laisse me murmure à l’oreille tout ce qu’il faudrait que je fasse pour ne pas mourir. En parler, oui. En parler, il faudrait. Peut-être, en fait non. C’était pas ça le plan. Le plan c’était d’oublier. Le plan c’était de ne plus jamais y penser, de laisser ça derrière moi. Pourquoi ça me rattrape ? La maladie s’est répandu, et pourtant, j’te promet Ninel, j’ai essayé de la garder en quarantaine dans un coin de mon âme. Mais la gangrène à tout bouffer chez moi. Tout. Il ne reste rien à sauver, quasi rien, bientôt plus rien. C’est déjà fini pour moi. Je ne serais plus la même plus jamais. Je ne serais plus ta cousine que tu admires tant, je ne serais plus Halina, plus une Kida. Elle me sert, fort, si fort que j’ai l’impression d’étouffer mais en même temps ça étrangle ma peur une seconde. J’oublie le bruit autour de nous, les klaxons, les gens qui nous frôlent, nous bousculent en marchant d’un pas pressé. Je ferme les yeux du plus fort que je peux et enfin je remonte mes bras tremblants pour l’entourer à mon tour, la serrer contre moi en retour. Je t’aime quand même Ninel, que j’ai envie qu’elle comprenne, même si les mots restent bloqués dans ma gorge. On est quand même des Kida, les grandes déclarations, ce n’est pas trop truc, et pourtant, j’ai l’impression qu’elle le comprend, quand je lui rend ce câlin, quand je love ma tête contre son cou pour m’y réfugier et y aspirer quelques perles de vie. Mes yeux sont fermés si fort que ça me donne le tourni, mais je trouve quand même la force d’articuler d’une voix déchirée : J’y arrive pas Nine, je peux parler, j’peux pas. J’arrive pas à assumer ce qui s’est passé, j’arrive pas, et j’ai l’impression que je n’y arriverais jamais. Mais faut peut-être que j’essaie. Je ne sais pas ce que j’ai voulu, de quoi j’ai eu peur. Peur du regard des autres, peur de voir dans leurs yeux ce drame, pour toujours, peur que tout soit chamboulé ? Tout est déjà chamboulé. Est-ce ce n’était pas une forme de rejet, de déni ? Ou est-ce que c’est JJ qui a réussi à s’infiltrer dans mes pensées ? Ses mots résonnent encore en moi, ces derniers mots, ceux qui me crachent que tout est ma faute, que je l’ai voulu. Est-ce que c’est vrai ? J’me suis repassée cette soirée dans ma tête mille fois, même sans le vouloir, je l’ai revécu, encore et encore dans mes cauchemars. L’alcool ingurgité, mes sous entendus, mes sourires taquins, moi qui le suit dans la nuit de Savannah, dans ce magasin vide, l’alcool qui se renverse sur mon débardeur. Tout ça, est-ce que je ne l’ai pas cherché tout simplement ? Est-ce que lui pensait vraiment que j’en avais envie ? Et si c’était ma faute, et si ce n’était pas ce que je pense que c’est. Si ce n’était pas un viol tout simplement ? La peur alors d’être cette folle dingue qui raconte n’importe quoi. La peur de ne pas être prise au sérieux et de voir dans les ricanements des autres la pire des souffrances. Et je me rend compte alors que je n’ai pas besoin que les autres sachent. J’ai besoin que JJ sache.
Ça fait comme un grand froid dans tout mon corps, de me rendre compte de ça, des mois et des mois après. Je lâche Ninel et me recule légèrement pour la regarder dans les yeux. J’ai ce petit air pensif, interloqué peut-être, mais mes pleurs se sont éteints, mes tremblements aussi. Je regarde Ninel, bien dans les yeux, je n’ai plus peur, ou presque. Je lui fais un sourire en coin, presque sincère. Je sais ce que je dois faire. Ça semble évident maintenant. Merci Ninel. Je la serre une dernière fois contre moi, en profite pour l’embrasser tendrement sur la joue. Elle ne saura sans doute jamais combien elle m’a aidée, mais pour la première fois depuis un sacré paquet de temps, j’me sens presque apaisée.
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| Sujet: Re: la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) | |
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| | | | la nuit nous sourit, elle se moque. (halinel) | |
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