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 entering the state of denial (reven)

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Seven Popescu

Seven Popescu
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MessageSujet: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyDim 9 Avr - 19:56

Entre conscient et inconscient, il vogue il tangue il se perd. Il ouvre un œil, se fait cramer la rétine par le soleil, le referme. Foutus volets, il les ferme jamais – il le dit pas mais il supporte pas le noir complet. À côté il sent la chaleur, à côté y a ce corps endormi à la respiration régulière, comme un ancrage rassurant. Pourtant y a une part de lui qui bouillonne à cette idée, ses tripes qui se retournent face aux omoplates anguleuses, pas de courbes que des lignes, et un torse qu'il sait désespérément plat. Il assume pas mais il est tôt, ou peut-être pas tant qu'ça, mais il est fatigué et il a pas envie de s'détester. Pas encore, pas tout de suite ; aujourd'hui il s'accorde un peu de répit, il a qu'à se forcer à dormir autant qu'il peut et avec un peu de chance, quand il se lèvera il sera seul. Dormir pour pas avoir envie de gerber, envie de cogner. Dormir parce qu'il peut faire mine d'oublier les images de la veille, les mains rugueuses sur sa peau et les angles masculins sous les siennes. Dormir c'est facile, dormir c'est doux quand le sommeil le fuit pas. Alors il veut pas émerger Seven, il garde les yeux fermés et il se cantonne à son côté du matelas, la tête enfouie sous l'oreiller et les jambes enroulées dans les draps. Il est bien comme ça et il s'dit que peut-être il devrait ne jamais se lever, rester planqué dans son pieu toute la journée et peut-être même celles qui suivent. S'il ouvre pas les yeux peut-être qu'il pourra dormir encore et encore, jusqu'à réparer son cerveau détraqué, jusqu'à apaiser toute cette fatigue accumulée. Mais dans l'fond, il sait bien que ça marcherait pas, ça marcherait jamais. C'est le type de fatigue que l'sommeil ne peut pas réparer – c'est l'épuisement psychologique qui s'fait ressentir sur le physique, c'est les cernes comme des tatouages permanents pour accompagner les ecchymoses toujours plus sombres, toujours plus nombreuses. Ça marchera pas il le sait mais ça l'empêche pas de rester immobile, les yeux clos, dans un stade entre le sommeil et l'éveil. Il arrive plus à dire s'il dort ou non alors quand il lui semble vaguement entendre du bruit il bouge même pas, il capte à peine, c'est étouffé par son coussin et ce truc qui lui dit que c'est rien, que c'est sûrement un rêve et qu'il peut encore faire semblant d'être mort ou juste dans le coma. Et puis le bruit continue, le bruit s'approche, il soupire en fronçant les sourcils. Peut-être que c'est le type qui s'est levé et qui s'croit permis de faire comme chez lui. Seven ouvre un œil, ça crame encore mais il résiste, puis il ouvre l'autre. Il est un peu ébloui, mais il arrive quand même à percevoir la silhouette toujours couchée à ses côtés, toujours dans la même position. Ça le laisse un peu perplexe, alors que son regard glisse jusqu'au parquet. Jusqu'à une paire de pieds. Des pieds accrochés à des jambes menues, une dégaine allumette et un regard mutin – un regard qu'il connaît beaucoup trop bien. Son cœur s'arrête. Il reconnaît Rez, il se fige, il crève. C'est l'impression qu'ça lui donne, tout ce silence dans sa carcasse. L'air qui ne passe plus et un désert dans sa cage thoracique. Il est mort. Il est mort et pourtant sa sœur est bien là, sa sœur le regarde, sa sœur le voit. Assis dans des draps froissés, un type endormi à ses côtés. C'est l'pire jour de toute sa vie.

« PUTAIN MAIS QU'EST-C'TU FOUS LÀ ? » Il lui faut une seconde pour comprendre que c'est sa propre voix qui a résonné – qui a éclaté comme une détonation. Il a gueulé si fort que ça a suffi à réveiller l'autre, qui s'met à bouger. Putain, putain, putain. Et pourquoi elle est là ? Et pourquoi elle débarque toujours quand il faut pas ? Et comment elle est entrée ? Et pourquoi il a encore oublié de fermer la porte à clé ? Et pourquoi il a ramené ce gars chez lui, et pourquoi elle le trouve dans son lit ? Il peut pas. Il peut pas supporter ça. Il a l'impression qu'il va étouffer ou exploser ou se désintégrer, il sait pas mais ça fait une sensation lancinante, un truc qui l'ronge comme de l'acide. Ça l'enrage tellement qu'il bouscule brutalement l'inconnu, si fort qu'il le fait tomber du lit. L'autre grogne, l'autre gueule, Seven s'en fout. « TOI FERME-LA ET DÉGAGE ! » Il pose à nouveau les yeux sur Rez et il ose pas s'lever, il a l'impression de porter toutes les traces de ce qu'ils ont fait et ça l'inculpe tellement. L'accusé est à la barre mais il a pas d'avocat et toutes les preuves sont contre lui, la sentence est jouée d'avance ; c'est trop salaud, il veut pas être condamné. « TOI AUSSI REZ ! Casse-toi, j't'ai déjà dit d'arrêter d'te pointer chez moi comme ça. J'veux pas t'voir, tu piges ? » Sa voix déraille et s'éraille comme un disque rayé, ses cordes vocales devenues papier de verre, ça lui ponce la gorge quand il parle, ça lui arrache la trachée quand il respire. « Et arrête de m'regarder. J'ai hébergé un pote c'est tout, maintenant dégage. TOUT D'SUITE PUTAIN, J'DÉCONNE PAS. » Un pote tu parles, un pote qui s'rhabille en lui lançant un regard un peu cynique, presque blasé. « Mec, t'es sérieux ? » C'est pas l'moment de la ramener et Seven vrille ses prunelles sur lui comme si ça pouvait l'assassiner, mais évidemment ça marche pas, ça non plus ça marche jamais. « C'est ta meuf ou quoi ? » C'est trop – il peut pas il peut plus, il s'lève d'un bond et fonce sur lui comme un fauve enragé. Son poing vole, la mâchoire craque. « J'T'AI DIT D'TE BARRER CONNARD. » Il gueule et il gueule parce qu'il sait plus quoi faire, parce qu'il voudrait juste qu'ils disparaissent tous les deux ou peut-être simplement lui, peut-être que le sol pourrait lui rendre service et s'ouvrir sous sa carcasse pour l'avaler tout entier. Mais rien n'se passe et il est condamné à supporter ça – le poids de son dégoût et sa haine, ce sentiment viscéral qui l'fait trembler de la tête aux pieds. Il réagit même pas quand l'autre le bouscule pour passer et se tirer, levant son majeur bien haut avant de disparaître dans le couloir. Il entend la porte claquer mais c'est rien en comparaison du brouhaha dans sa tête, son cœur qui fait des claquettes. Il va crever. Il va crever. Rez a vu ça, Rez va l'détester, Rez va voir la même chose que lui chaque fois qu'il croise un miroir. Rez va gerber à ses pieds, Rez va le crucifier. Elle aurait raison. C'est la seule réaction acceptable, c'est ce qu'il ferait à sa place, c'est ce que JJ a fait quand il a découvert, c'est ce que le monde entier fera le jour où ça éclatera. Il est mort. La fureur s'mêle à la détresse, et ça suinte par tous ses pores.
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MessageSujet: Re: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyVen 2 Juin - 12:33

Tu vas te faire tuer. Tu vas te faire tuer, mais tu t’en moques. Tes doigts virevoltent, les couleurs éclatent, la peinture t’amuse à ne plus en finir. Iulia risque probablement de faire une crise en rentrant, Madalina va encore râler pendant des plombes, mais tu ne seras plus là pour les entendre. Et puis, ce n’est pas comme si tu pouvais t’arrêter. Comme si tu avais pu t’empêcher de commencer. T’as eu une soudaine envie de peindre et la seule la plus proche était la porte d’entrée. T’as toujours des pinceaux et des tubes qui traînent chez Iulia, surtout sous le lit de Mihail, alors tu as pu te lancer tranquillement. Cela fait quatre heures que tu y es et quand tu te relèves, t’es satisfaite. Tu ne sais pas vraiment si tu peux décrire ce que tu as peint, c’est abstrait avant tout, c’est coloré surtout. C’est ta dernière œuvre, et tu t’en es plutôt contente. Tu ouvres les fenêtres pour laisser sécher avant de filer sous la douche.

T’as besoin de sortir maintenant, de prendre l’air, de te dégourdir les jambes. T’as envie de voir Seven aussi. Peut-être qu’il sera chez lui. T’enfiles ta salopette short, tu laisses un mot à Iulia pour lui déconseiller de toucher la porte, et tu t’en vas gambader dans les rues de Savannah. Le chemin jusqu’à chez Seven est court en bus et tu grimpes les marches deux à deux, avant d’entrer dans l’appartement de ton frère sans t’annoncer. Ah. Surprise. Tu ne t’attendais pas, de toute évidence, à le trouver dans son lit avec un homme. Par contre tu t’attendais à sa crise, tu t’attendais à ce qu’il éclate, tu t’attendais à ce qu’il hurle.

T’es inamovible, insensible, intouchable, imperturbable. Seven hurle, Seven crise, Seven gonfle et panique. Seven a le regard noir, Seven a la colère aux lèvres. T’es censée avoir peur, tu le sais, tu le sens, tu en as conscience, mais ça ne te fait rien. Tu connais les colères de Seven, tu as vu tant de ses crises que tu ne peux plus compter, tu sais que cette envie viscérale de se protéger lui colle à la peau. « Ta porte était ouverte. » Ta voix est comme à son habitude, libre, imprudente, joyeuse, ennuyante. Tu sais que tu risques de l’énerver encore plus, tu sais que tu le pousses dans ses retranchements, mais tu ne vois pas pourquoi tu t’en soucierais. Que peut-il te faire, ton frère agacé, ton grand frère colérique ? T’en coller une ? S’il ose ne serait-ce que lever la main sur toi, tu lui en retourneras une immédiatement. Tu t’es promise de ne plus jamais laisser quelqu’un te toucher, pas comme ça, pas avec cette violence, et ce n’est pas pour ton frère que tu vas faire exception.

Tu le vois s’agiter, et hurler, et paniquer, et hurler encore plus fort, et tu ne sais pas si tu dois rire ou soupirer, tu ne sais pas si tu n’as pas envie de faire demi-tour finalement. Mais c’est ton frère, ta famille, ta chaire et ton sang. Peu importe ce qu’ils font, peu importe comment ils agissent, tu seras toujours là pour eux. Alors tu ne bouges pas, tu laisses simplement ton regard suivre Seven. Le mec du lit de Seven, son copain peut-être, son coup d’un soir plus probablement, passe à tes côtés, fumant, rageant, du sang dégoulinant de sa bouche. Il te regarde brièvement, tant de haine, tant de questions dans son regard. Tu l’ignores, ne t’intéresse même pas une seconde à lui. Il n’est personne, il n’a aucune valeur à tes yeux. Qu’il se casse que tu puisses enfin parler à ton frère. Tu vois Seven gueuler, se défouler, rager toujours plus. Tu te sens pas vraiment là pour tout dire, tu te sens un peu éloignée de la scène, tu ne sais pas ce qui va sortir de ta bouche mais ça ne risque pas de calmer Seven. Pas dans cet état, pas alors qu’elle l’a vu au lit avec un homme. Tu ne te serais jamais doutée de ça de la part de Seven. Ioan peut-être, Elena sûrement, Mihail tu te demandes, mais pas Seven. Ce n’est pas vraiment le genre de choses dont vous pouvez parler dans ta famille, et si Seven a fui, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas appris des enseignements paternels. Tu peux comprendre la panique, tu peux comprendre la peur, mais sincèrement tu t’en fous de qui il met dans son lit. « T’as fini, c’est bon ? » Aimer sa famille ne veut pas dire être un amour. T’es peut-être le soleil des jumeaux, mais le soleil n’est pas que joie et chaleur. Tes rayons piquent, tu en enflammes, tu brûles, t’as abrasive et t’as aucune intention de changer.

Tu te déplaces au sein de l’appartement de ton frère, tu évites les fringues au sol, tu passes par-dessus ce que Seven a balancé dans sa colère. T’as besoin d’un café, lui aussi. Tu le vois, presque pantois, la respiration saccadée. Il te fixe, incertain, attend ta réaction. Que pense-t-il que tu vas faire ? Lui hurler dessus, l’insulter de tous les noms, dégager en courant ? Comme si. Tu t’en fous des préférences de ton frère, sauf que lui ne sait pas ça. « Tu comptes me fixer comme si j’étais un truc qui va te bouffer encore longtemps ? » Tu poses une tasse de café pas loin de lui, te cale contre la fenêtre pour boire la tienne. Tu l’observes, sous tes cils dorés, de tes grands yeux gris. « Sérieusement Seven, je m’en fous de qui tu mets dans ton lit. Mec, fille, trans… tu fais ce que tu veux de ta vie. T’as visiblement plus un problème avec ça que moi. » T’as envie de lui hurler JE SUIS BI ABRUTI, mais t’es pas vraiment certaine que ce soit un bon moyen de commencer la conversation.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyMar 13 Juin - 19:09

Y a les yeux de Rez sur lui et dans sa tête c'est la cacophonie – elle peut pas être là pas maintenant pas comme ça elle a pas le droit. Pourtant elle est là, elle est là et dans son lit c'est une silhouette masculine et sur ses traits c'est la culpabilité la plus totale. Il crève de honte ou de rage ou de désespoir, il sait même plus au final, les émotions se superposent toutes jusqu'à créer un joyeux bordel et il panique. « Ta porte était ouverte. » C'est balancé le plus naturellement du monde, comme si c'était pas important, comme si la situation était parfaitement normale. Pour lui elle l'est pas. Parce qu'elle continue de s'incruster partout alors qu'il fait tout pour la repousser, parce qu'il est en position de faiblesse et qu'il a rien pour se défendre, parce que c'est l'un de ses pires secrets exposé au grand jour et il peut rien faire pour stopper l'humiliation. Alors il gueule. Il s'agite, il enrage, il insulte et il dévaste tout sur son passage. Mais elle bouge pas. Statique malgré le chaos, un bloc de roche au milieu d'la tempête qui porte le nom de Seven. L'autre finit par foutre les voiles, poussé par les assauts trop violents, mais elle, elle bouge pas. Elle bouge pas et il désespère parce qu'il se sent sale et minable et humilié, parce qu'il est persuadé qu'elle a les tripes retournées par le dégoût – le même qu'il ressent après chaque rapprochement avec un homme. Il veut la faire fuir, quitte à ce qu'elle lui crache toute l'horreur qu'il lui inspire, quitte à ce qu'elle l'achève avant de partir. Il en a plus rien à foutre ; dans le fond il pense même qu'il le mérite. Il veut juste qu'elle se tire, peu importe le prix à payer. Mais elle l'écoute pas Rez, elle l'écoute jamais. « T’as fini, c’est bon ? » Il a envie de lui sauter à la gorge, de la secouer la cogner la déchiqueter, la faire taire à tout jamais. Il a envie de lui arracher cette nonchalance qu'il arrive pas à comprendre, pas dans cette situation. Pourquoi elle explose pas ? Pourquoi elle l'insulte pas ? Pourquoi elle lui crache pas à la gueule ? Elle devrait putain c'est obligé, c'est le seul comportement adapté face à une telle découverte – il en est convaincu. Elle devrait le rabaisser, le mettre plus bas que terre, lui faire mordre la poussière. Il attend l'impact, les mots couteaux ou même les poings, en fait peut-être qu'il préférerait les poings, à force il a l'impression que ça lui fait plus rien. Mais y a rien qui vient, elle est là et elle bronche pas, elle n'utilise aucune des options qu'il envisage et il comprend pas. Il a beau chercher le dégoût dans son regard il le trouve pas, et plutôt que de le rassurer ça le fait bouillonner encore plus. Parce qu'il est perdu et désorienté et aussi agressif qu'un animal blessé, parce qu'il a la gorge trop nouée et les poings tellement serrés qu'il a l'impression que ses os vont exploser. « Dégage j'te dis. » Elle fait volte-face et pendant un instant il croit qu'il a gagné. Il la regarde quitter la pièce et il reste immobile, à essayer de se souvenir comment on fait pour respirer – c'est con putain il sait le faire mais on dirait que son corps a oublié, sa gorge ne veut pas coopérer. Il inspire expire et y a du bruit qui vient de la cuisine, il s'rend compte qu'il a pas entendu la porte s'ouvrir ni se fermer et il comprend son erreur. Bien sûr qu'elle est pas partie, elle abandonne pas le front Rez, jamais, elle fait pas partie des déserteurs. Pour la première fois d'sa vie il aurait préféré.

Il suit le bruit, la rejoint dans la cuisine pour la trouver en train de faire du café, comme si de rien n'était. « Mais t'es conne ou tu l'fais exprès ? CASSE. TOI. FAUT TE L'DIRE EN QUELLE LANGUE PUTAIN ? » Ça résonne entre les murs mais elle n'obéit toujours pas, on dirait presque qu'elle l'entend pas. Et il est tiraillé entre la fureur et la détresse, entre l'envie de cogner qui vibre jusque sous ses ongles, et la panique qui transforme ses membres en blocs de béton, le pire étant celui qui continue de lui obstruer la trachée. Il la quitte pas du regard, à mi-chemin entre l'incrédulité et la furie, parce qu'elle agit comme si tout ça n'avait aucune importance, aucun impact, comme si elle avait rien vu. Mais ça l'apaise pas, ça fait juste monter la tension encore et encore et il est trop méfiant, presque craintif, à attendre une détonation qui vient pas. C'est l'agonie. « Tu comptes me fixer comme si j’étais un truc qui va te bouffer encore longtemps ? » Ses yeux suivent chaque mouvement, la tasse qu'elle pose pas loin de lui et la façon qu'elle a de le scanner elle aussi. Il a envie d'mourir. Plutôt finir six pieds sous terre qu'avoir à affronter son regard, pas après ce qu'elle a vu ce qu'elle a deviné, pas alors qu'elle sait la vérité. « Ta gueule. » Elle le prend pour un con il en est sûr, et il sait pas à quoi elle joue, il sait pas pourquoi elle reste là à boire son putain de café l'air de rien. P't'être que c'est une stratégie foireuse, p't'être qu'elle attend le bon moment pour frapper. P't'être que c'est encore pire – p't'être qu'elle va lui expliquer calmement toutes les raisons qui font de lui un monstre. Il projette sur elle toutes ses peurs et la haine de lui-même, comme si elle voyait la même chose que lui, comme si elle était vouée à réagir avec la même virulence que lui. C'est absurde et sûrement qu'une part de lui le sait mais il peut pas être lucide, pas avec la panique qui continue de lui lacérer les entrailles. Et il fait une bonne tête de plus qu'elle et il pourrait la mettre par terre en un tour de bras et il a la voix beaucoup plus forte, pourtant il se sent plus minuscule que jamais. À s'rendre compte qu'il n'a que son caleçon et ça l'dérange pas d'habitude, il est pas pudique ne l'a jamais été – c'est même tout le contraire, souvent il l'est pas assez. Mais là il se sent vulnérable et il a l'impression que toutes ses fautes sont marquées à l'encre indélébile sur sa peau, comme si elle pouvait y lire tous ses péchés et tout ce qu'il déteste le plus en lui. Alors il croise les bras contre son torse et c'est un mouvement défensif mais il a juste l'air d'un môme paumé, malgré son regard noir et ses mâchoires crispées, malgré la violence qui tangue dans sa posture et l'angle de ses lèvres. Rien de plus qu'un gamin apeuré qui se déguise en guerrier. « Sérieusement Seven, je m’en fous de qui tu mets dans ton lit. Mec, fille, trans... tu fais ce que tu veux de ta vie. T’as visiblement plus un problème avec ça que moi. » C'est pas à ça qu'il s'attendait, et encore une fois ça fait pas le bon effet, ça fait tout l'inverse et il sent un truc vriller au creux de ses entrailles. Elle dit ça comme si ça valait rien, comme si c'était facile, comme si c'était normal. C'est tout sauf normal putain c'est dégueulasse c'est dégradant c'est écoeurant – pourquoi elle voit pas tout ça ? Pourquoi elle voit pas la même chose que lui ? « MAIS TU M'PRENDS POUR QUOI PUTAIN J'FAIS PAS ÇA. » C'est ridicule, il peut pas s'en empêcher. Un pas vers elle, menaçant. « J'suis pas une tafiole. J'touche pas aux mecs ou aux trans ou tous ces monstres de merde alors ferme-la ! » Au final c'est à s'demander qui il veut vraiment convaincre ; elle ou le reste du monde ou juste lui-même. Ça sert à rien parce que la vérité il la connaît même s'il trouve pas de mot pour l'expliquer, aucune étiquette à coller, tout ce qu'il sait c'est qu'il est détraqué, pas comme il faudrait, pas comme il voudrait. Il s'approche, encore, jusqu'à la surplomber de toute sa hauteur. « T'as rien vu donc tu vas arrêter d'raconter d'la merde si tu veux pas que j'te fasse taire moi-même. » La menace plane et dans ses yeux il fait tellement sombre que le doute est permis – à cet instant il se sent capable de tout pour s'assurer son silence. D'un geste sec il reprend la tasse qu'elle tient entre les doigts, qu'elle n'a même pas eu le temps de terminer. Il la pose un peu trop brutalement sur la surface la plus proche, renversant du café trop chaud sur ses doigts mais il le sent à peine, les prunelles vrillées dans celles de sa sœur, tiraillé entre la panique qu'il étouffe tant bien que mal et la fureur qui grimpe de seconde en seconde. « Maintenant tu sors d'chez moi et tu reviens pas. J'veux pas voir ta gueule, c'est clair ? » C'est violent, ça l'est toujours, parce qu'il sait pas faire autrement. Parce qu'elle est Popescu alors elle mérite que ça, que cette haine qu'il balance à tort et à travers parce qu'il sait plus quoi en faire. Et il a beau la fusiller du regard c'est lui qui se sent passoire, parce qu'il est transpercé par les yeux de Rez, parce qu'il sait ce dont ils viennent d'être témoins et ce qu'ils continueront de voir en croisant les siens. Il est convaincu qu'elle verra rien d'autre que ça – l'anomalie qu'il pense être. « C'est la dernière fois que j'te l'dis. » Et ça tangue dans ses yeux c'est les brasiers de sa colère qui s'animent, mais ça tangue dans sa voix aussi parce qu'y a une balafre qui s'étale dans sa cage thoracique, parce qu'il aurait voulu qu'elle ne voie jamais ça. Il aurait voulu qu'elle obéisse, qu'elle arrête de venir encore et encore, malgré toute la hargne qu'il met à la repousser comme tous les autres. Il aurait voulu qu'elle suive le mouvement, qu'elle abandonne, qu'elle arrête de s'acharner alors qu'il a rien à lui donner. Il préfère se savoir haï pour ses mots durs et sa violence exacerbée, plutôt que pour tous les travers qu'il s'applique à cacher.
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MessageSujet: Re: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyJeu 17 Aoû - 17:47

Parfois, tu te demandes ce que tu as fait pour mériter ta famille. Ok, t’es pas la fille la plus facile à vivre au monde, mais tu n’es pas un monstre non plus. T’es plus adorable, t’en as conscience, et t’as une sale tendance à aimer le monde qui te fout en général dans de mauvaises situations. Dans la merde même, tu peux le dire. Comme là tout de suite. T’es incapable de laisser partir Seven, t’es incapable de l’abandonner, de lui tourner le dos comme le reste de la famille, alors tu persévères, tu restes, tu continues de venir de le voir. Et ça fait que tu retrouves face à ton frère en pleine crise d’identité. Oh, lucky you. T’aimes ta famille, tu l’aimes trop même, et ça te bouffe, et ça te frappe de plein fouet, et ça ne cesse jamais de te blesser. Mais t’es comme ça Tereza, t’es un peu maso, un peu trop prête à t’en ramasser une si ça veut dire aider les tiens. Alors tu regardes Seven s’agiter dans tous les sens, tu le regardes hurler, tu l’écoutes être vulgaire comme d’habitude, comme il sait si bien faire, et tu ne bouges pas d’un pouce. T’as dix-neuf ans, ça fait des années que tu connais ton frère et t’as pas peur de lui. S’il ose ne serait-ce que te toucher, il va rapidement comprendre que tu n’es pas la poupée fragile que tu as toujours l’air d’être, il va rapidement comprendre que t’es une Popescu toi aussi et que tes poings tu sais t’en servir pour faire mal.

Il gigote et tu pourrais presque rire. Mais tu vas pas le faire car tu sais à quel point ça le mettrait encore plus en colère. Oui, c’est possible. Tu pointes quand même son lit derrière lui, un air dubitatif sur le visage. « Du coup, le mec à poil dans tes draps, c’était juste pour faire décoration je suppose ? » Oui, tu cherches la merde, mais tu t’en fous. T’es rarement en colère, Rez, t’es rarement du genre à laisser ton genre bouillir. Ton style à toi, c’est d’ignorer les abrutis, les piques, les paroles des petites gens. Qu’ils crient, qu’ils hurlent, qu’ils t’insultent, tu t’en moques d’eux et t’as pas de temps à perdre avec leurs crises existentielles. Avec Seven, c’est différent. Déjà parce que Seven, c’est ton frère. C’est ton frère et t’attends mieux de lui. Pourtant, t’as jamais vraiment d’attentes pour ta famille. Tu les portes à bout de bras, tu les laisses être eux-mêmes et tu restes juste là quand leurs morceaux se brisent à nouveau. T’as pas d’attentes car tu sais qu’ils te décevront forcément, et tu les aimes trop pour avoir de la rancœur envers eux. Mais Seven touche un sujet beaucoup trop proche de toi pour que tu restes stoïque, Seven il gueule contre lui-même mais il te blesse toi à l’instant, et ça te tue. Tu le trouves égoïste Seven, à te hurler dessus alors qu’il essaye de se convaincre lui-même.

Il continue de se parler à lui seul Seven, car tu ne l’écoutes pas. Tu l’entends, mais tu oublies ses mots. T’es juste en colère, tellement en colère. T’en as marre que ta famille te piétine, te marche dessus sans problème, et putain tu peux faire l’oublier la plupart du temps, mais là t’es juste fatiguée et blessée et t’es comme un animal enragé. Tu poses ta tasse, tu te lèves de ton perchoir. Si Seven a l’espoir que tu te casses de chez lui, il peut toujours rêver. C’est vers lui que tu te diriges, c’est lui que t’as envie de secouer jusqu’à ce qu’il arrête d’hurler. Ça va pas arriver de sitôt. Tu te plantes face à lui, le noir au regard, la colère aux lèvres. « Des monstres hein ? Si t’y touches pas, Seven, alors va falloir que t’arrêtes de m’approcher j’crois. Je pourrais te contaminer, on sait jamais. » T’as un rictus aux lèvres, pas un vrai sourire, juste un truc déformé sous le coup de la douleur. Tu te hais de réagir comme ça, tu te hais de te montrer si faible. T’es censée l’aider, pas te laisser aller. Comment tu peux le porter si tu te fais plier par des mots ? Mais t’es incapable de te redresser, de te ressaisir, pas alors que tout ce que tu entends c’est ton sang qui cogne contre tes tempes. « Qu’est-ce tu vas faire bro’ ? Me frapper jusqu’à ce que je sois normale ou me cogner parce que j’te dégoûte ? Je voudrais bien te voir essayer, tiens. » Qu’il porte la main sur toi. Il va rapidement comprendre que tu peux faire aussi mal.


Dernière édition par Tereza Popescu le Dim 3 Sep - 18:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyVen 1 Sep - 15:18

« Du coup, le mec à poil dans tes draps, c’était juste pour faire décoration je suppose ? » Il est à deux doigts d'exploser de tout fracasser et Rez continue d'jeter du sel sur les plaies. Rez est là Rez a tout vu et Seven hésite entre le rire et les hurlements il sait pas il sait plus. Il la fusille du regard et y a un truc mauvais au fond d'ses yeux – un truc qui rappelle trop leur père un truc un peu dangereux. « J't'ai dit d'fermer ta gueule. » Et il voudrait recommencer à nier, sortir tout et n'importe quoi pourvu que ça ne l'inculpe pas. Mais il voit bien qu'ça sert à rien, elle sait et elle a pas envie de l'écouter elle sait et elle compte pas la fermer. Quoi qu'il dise quoi qu'il fasse c'est foutu, elle lui balance ses travers en pleine face elle lui laisse aucune échappatoire. Elle a pas d'pitié Rez il le sait.

Mais c'est plus fort que lui il sait pas gérer les situations d'crise il arrive pas à contrôler le flot d'émotions qui le prend aux tripes. Il beugle il insulte il s'agite il s'époumone comme si ça pouvait la faire fuir. Ça jamais marché en dix-huit ans c'est pas maintenant qu'ça va changer.

Pourtant il voit qu'un truc est différent, il voit que ses mots ont trouvé écho en elle d'une manière ou d'une autre. La lueur dans son regard change ; soudain elle a les prunelles trop sombres trop semblables aux siennes trop propres aux Popescu. Ses lèvres qui se tordent et sa voix qui fuse, ça fait l'même effet que si elle lui tirait dessus à bout portant. « Des monstres hein ? Si t’y touches pas, Seven, alors va falloir que t’arrêtes de m’approcher j’crois. Je pourrais te contaminer, on sait jamais. » Et sur le coup il comprend pas ou peut-être qu'il veut juste pas comprendre, il veut pas savoir il veut pas affronter ça. Il la dévisage sans bouger sans broncher, le souffle court de s'être trop démené, poings serrés contre ses flancs mâchoires crispées à en faire grincer ses dents. « Qu’est-ce tu vas faire bro ? Me frapper jusqu’à ce que je sois normale ou me cogner parce que j’te dégoûte ? Je voudrais bien te voir essayer, tiens. » Elle le défie il le voit flamber dans ses yeux il l'entend vibrer dans sa voix. Elle ploie pas elle ploie jamais, jamais comme il le voudrait. Elle part pas elle se tait pas elle disparaît pas. Elle est toujours là et faut croire qu'il sait pas ce qu'il veut – il crache sur tous les déserteurs mais ceux qui restent il les déteste.

Y a ses mots qui continuent de résonner dans sa boîte crânienne et ça tourne ça tangue ça lui noue la gorge ça lui ronge les entrailles. Il sait bien où elle veut en venir mais il arrive pas à l'accepter il est pas prêt à digérer un truc pareil. Pas elle pas là pas comme ça. Elle a pas le droit d'lâcher une bombe après avoir découvert ce qu'il s'efforce à cacher, elle peut pas s'infiltrer dans les brèches au creux des plaies mal refermées. Il la regarde et il sait pas quoi faire, parce qu'il a envie de cogner parce qu'il est à deux doigts de céder. La seule chose qui le retient c'est le lien qui les unit mais même ça elle est en train de l'étioler, elle se dresse en fière représentante de ce qu'il exécre c'est dégueulasse c'est comme s'tenir au bord du gouffre et regarder Rez le pousser du bout des doigts.

« C'est c'que tu veux ? Que j'te cogne ? » C'est son tour d'avoir les traits déformés par un rictus tordu, un ricanement qui résonne en fond de gorge comme sonnerait le glas. « J'le ferai pas. Tu mérites même pas ça. » Il balance ça avec tout l'mépris dont il est capable, à la regarder comme si elle valait plus rien comme si sa simple existence le révulsait. La vérité c'est qu'il peut pas cette barrière est encore là – les siens il peut les secouer les malmener les insulter mais il se jette pas à leur gorge comme il le fait avec le reste du monde. La ligne est fine et parfois il la mord mais il la franchit pas. Pourtant il commence déjà à la frôler, ses paumes qui viennent brutalement s'abattre sur les épaules de Tereza pour la pousser en arrière, la forcer à reculer. « T'as raison tu m'dégoûtes et j'vais pas te toucher parce qu'y a rien à faire, t'es un monstre tu l'resteras. » Il le sait – il a tout essayé rien n'a jamais marché. Ça s'efface pas ça s'en va pas et peu importe combien il hait cette partie d'lui il arrive même pas à la combattre. Il cède trop souvent, tellement qu'il lutte même plus, plus vraiment. Ça sert à rien, il est bon à jeter y a plus rien à sauver.

Il pensait pas que Rez était pourrie comme lui, gangrénée de l'intérieur. Il pensait qu'elle faisait partie des meilleurs d'entre eux avec Anca. Faut croire qu'il s'est planté.

« Fais ta maline vas-y j'en ai plus rien à foutre, t'es plus rien pour moi. » Il veut rien avoir à faire avec ça il veut encore croire que s'il s'en tient loin ça l'guérira. Comme si c'était une tare une malédiction une maladie, un truc pas normal un truc dont il doit se débarrasser à tout prix. Il y croit plus mais ça l'empêche pas de continuer à tout rejeter violemment. « Maintenant dégage, j'ai envie d'gerber rien qu'à voir ta gueule. » Et il se répète encore mais cette fois c'est pas pareil, cette fois il est sérieux. Cette fois y a le dégoût qui dégouline dans sa voix, la haine flambe au fond d'ses yeux.
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MessageSujet: Re: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyDim 3 Sep - 17:25

Tu ne sais même plus si tu dois rire ou pleurer là tout de suite, si tu te sens l’envie de rire ou de pleurer… un mélange des deux probablement, un rire nerveux au bord des lèvres, qui t’étouffe, te fait suffoquer, provoque des larmes douloureuses dans tes grandes prunelles grises. A quel moment t’as perdu Seven, vraiment ? A quel moment la vie s’est révélée être tellement pourrie qu’elle a détruit ton frère ? Si tu es sincère avec toi-même, tu sais que cela fait des années, des années que ton frère s’est perdu, des années que ton frère a été brisé. C’est cela, le poids de grandir en portant le nom de Popescu, le destin de ceux en qui ce sang roumain coule. Personne n’est épargné, pas même toi la petite dernière, la petite poupée, la petite princesse. Toi aussi, t’as été brisée, cassée par la vie, martelée par les épreuves. Peut-être que Seven le réalise enfin, alors que tu lui grognes dessus, alors que tu ne recules pas, alors que tu l’affrontes directement sans peur et sans regret. Ah. A qui tu mens Tereza ? Evidemment que t’as des regrets, vous en avez tous dans la famille, pas un n’est épargné. Mais tu regrettes pas de t’opposer à Seven, tu regrettes pas de le pousser dans ses retranchements, de le sortir de son monde de parfait abruti. Il en a clairement besoin.

Tu gardes ton regard planté dans le sien, un sourire sardonique aux lèvres, tu le tentes, tu le pousses, tu veux qu’il réagisse, tu veux secouer toutes les conneries qui s’accumulent dans sa tête et entre ses lèvres. Tu sais que ce sera pas facile, t’es pas naïve, t’es pas folle, surtout quand tu entends sa réaction, que tu la vois de tes propres yeux, exactement ce à quoi tu t’attendais. T’éclates de rire face à sa réaction. Il est pathétique. Tu pensais pas dire ça de ton frère un jour, pas de Seven en tout cas, pas de lui qui a toujours semblé si fort, si intouchable, qui ne laisse jamais ses barrières s’effondrer, mais dieu qu’il est pathétique. « Sérieusement ? C’est tout ce que t’as comme excuses ? T’es sûr, t’as pas mieux ? Parce que là tu fais franchement pitié à débiter de telles conneries. » Il est parti loin ton regard rêveur, elle s’est enfuie ta douceur habituelle. T’as pas envie d’être aimable, t’as pas envie d’être gentille, pas alors que ce frère que tu adores réfléchit seulement par ses poings et pas le cerveau que tu sais qu’il a. Seven est peut-être un connard, mais il est loin d’être con. Et tu aimerais que pour une fois, pour une foutue fois, il te prouve que tu as raison.

« Je te propose un truc tout con : utilise ton cerveau. J’te jure, ça te changera la vie de réfléchir. Tu sais même pas exactement ce que je suis, mais tout de suite tu beugles comme un porc. Quoi, c’est plus facile d’hurler que d’accepter ? Enfin, tu me diras, t’as toujours agi comme ça. » Plus Seven recule imperceptiblement, plus tu t’avances. Tu le lâcheras pas, il est hors de question. Il va assumer les choses, tu vas pas lui donner le choix. S’il croit que tu vas te casser, il rêve. « Tu veux que je dégage, bro ? Fous-moi dehors. Ou essaye en tout cas. Tu le vois non ? Tu ne sais rien de moi Seven, rien du tout. Si tu crois que je suis juste la putain de petite dernière fragile de la famille, tu ne t’es jamais autant trompé. » T’as un rictus colérique accroché à tes lèvres retroussées, une expression que t’as jamais porté, mais Seven, Seven il te pousse dans tes retranchements comme personne. C’est ton frère, et t’as plus d’attentes pour lui, t’as plus d’attentes de lui, tu veux qu’il soit meilleur bordel, tu veux qu’il soit lui-même surtout.

« Qu’est-ce que ça peut te foutre que je sois lesbienne ou bisexuelle sérieux ? Tu le savais pas avant, et ça t’a jamais posé de soucis, j’ai jamais été un monstre ou je ne sais quelle autre connerie. Bah surprise, ça ne change rien. Depuis les deux minutes que je te l’ai dit, je n’ai pas changé espèce d’abruti ! D’ailleurs, tu veux que je t’apprenne un truc ? Même en étant homo, bi, je ne sais quoi exactement, t’es toujours un connard. Si ça peut te rassurer. » T’inspires longuement, tu fermes les yeux tellement la vision devant toi te donne la nausée. Il n’y a clairement rien de pire qu’un homophobe qui réalise qu’il est gay, et putain ça devait arriver à Seven, entre tous. Ça pouvait pas être Ioan ou Mihail, ou même Serghei ? Tellement plus facile à gérer. Mais non, il fallait que ça tombe sur l’abruti congénital, qui pense qu’il sait tout mieux que tout le monde et que tout est soit noir soit blanc. Damn. « Tu vas faire quoi Seven, sérieux ? » T’es fatiguée et ça résonne jusque dans ta voix. C’est pas ce que tu voulais gérer ce matin, c’est pas ce que t’avais en tête. Mais t’es incapable de lui tourner le dos, de l’abandonner, pas alors qu’il se noie au milieu de son propre déni. « Continuer d’être dégoûté par ce que tu es, faire venir des hommes discrètement dans ton appart’ pour coucher avec, avant de les jeter dehors ? Continuer de te haïr, sans cesse ? Tout ça pour… quoi ? Parce que t’es aussi attiré par les hommes ? Me haïr parce que sexuellement, je suis plus à l'aise avec une femme ? C’est pas une manière de vivre. »
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MessageSujet: Re: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyVen 29 Sep - 1:18

« Sérieusement ? C’est tout ce que t’as comme excuses ? T’es sûr, t’as pas mieux ? Parce que là tu fais franchement pitié à débiter de telles conneries. » Évidemment qu'il n'a pas mieux évidemment qu'il ne peut sortir que des conneries – celles qui tournent en boucle dans sa tête, celles qui l'réduisent en charpie. Il la dévisage et il la reconnaît pas, c'est pas la Rez insouciante c'est pas la gamine aussi douce que désinvolte, c'est pas sa sœur. C'est une Popescu en colère, regard sombre et ton acide, il est presque sûr de ne l'avoir jamais vue comme ça. Pas avec lui.

P't'être qu'il devrait s'en mordre les doigts, regretter être désolé vouloir tout effacer.
La seule chose qu'il voudrait changer c'est ce qu'elle a vu. Pas ses mots ni ses pensées, il est pas désolé. Il aurait juste préféré qu'elle n'ait jamais à découvrir cette part de lui – l'une des pires, de celles qu'il déteste le plus. P't'être bien la pire selon lui.

Et elle parle et elle parle et elle parle et il écoute, et il retient que le mauvais. Le c'est plus facile de hurler que d'accepter et fous-moi dehors et tu ne sais rien de moi ; elle a raison putain ça le met hors de lui. Bien sûr qu'il agit toujours comme ça et bien sûr que c'est plus simple de partir dans de grands coups d'éclats, gueuler pour tout planquer, cogner pour n'pas avoir à assumer. Sûrement que si c'était pas Rez il aurait déjà levé la main, abattu ses poings. Si c'était pas Rez il serait bien moins clément et ça l'dégoûte ça l'agace ça le met dans une colère noire. Il peut rien faire. Il sait pas comment la forcer à se taire.

C'est trop pour lui, s'il reste il va exploser.
Si elle continue il va étouffer.

Il cherche à fuir à se dérober, l'indifférence feinte et la haine au bord des lèvres – Rez n'écoute toujours rien. « Qu’est-ce que ça peut te foutre que je sois lesbienne ou bisexuelle sérieux ? Tu le savais pas avant, et ça t’a jamais posé de souci, j’ai jamais été un monstre ou je ne sais quelle autre connerie. Bah surprise, ça ne change rien. Depuis les deux minutes que je te l’ai dit, je n’ai pas changé espèce d’abruti ! D’ailleurs, tu veux que je t’apprenne un truc ? Même en étant homo, bi, je ne sais quoi exactement, t’es toujours un connard. Si ça peut te rassurer. » Non ça l'rassure pas, il se sent sale rien que d'entendre les mots qu'elle prononce, homo, bi et toutes ces conneries. Un vocabulaire qu'il exècre qu'il bannit, des trucs qu'il est pas prêt à encaisser. Il est rien d'tout ça lui, il est hétéro. Y a juste une erreur dans l'engrenage, un truc qui a merdé il sait pas trop quand ni comment, un truc qui l'a rendu détraqué. P't'être qu'il était voué à être dégueulasse et détestable, p't'être que ça vient en paire avec son patronyme et il a juste pas eu de chance, il a tiré la pire tare à la loterie.

« Ferme ta gueule. » Sa voix est sourde, presque lointaine – comme le tonnerre qui vibre avant que l'orage n'arrive. Elle cherche à le pousser il le voit, et il lutte de toutes ses forces pour n'pas céder. « Tu vas faire quoi Seven, sérieux ? » Il sait pas et c'est bien ce qui pose problème, c'est bien c'qui lui fait peur au fond. Il sait de quoi il peut être capable mais il sait pas où est la limite, et il sait pas si les liens du sang suffiront à l'retenir. Il sait pas il sait plus, il est sûr de rien et il doute de tout – surtout de lui. Peut-être un peu d'elle aussi.

« Continuer d’être dégoûté par ce que tu es, faire venir des hommes discrètement dans ton appart’ pour coucher avec, avant de les jeter dehors ? Continuer de te haïr, sans cesse ? Tout ça pour... quoi ? Parce que t’es aussi attiré par les hommes ? Me haïr parce que sexuellement, je suis plus à l'aise avec une femme ? C’est pas une manière de vivre. » Elle peut pas dire tout ça putain elle a pas l'droit, elle peut pas prononcer ces mots chez lui, devant lui, pour parler de lui. Ça tourne en boucle dans sa boîte crânienne et soudain il a le souffle court, les poings serrés les mâchoires crispées, il a des airs de grenade dégoupillée.

Il l'a avertie pourtant, il lui a dit d'se taire. Rez n'a jamais su s'arrêter à temps.

Quand il agit c'est brutal, ses mains qui la propulsent violemment vers le mur et il l'entend claquer contre la paroi ; il sent presque le choc résonner jusque dans ses propres os. Il n'lui laisse pas le temps de réagir, il fond sur elle et soudain ses mains sont sur ses épaules, ses doigts s'enfoncent dans la peau si fort que ça risque de laisser une trace. « J'T'AI DIT D'LA FERMER. TA GUEULE PUTAIN TA GUEULE ! TU SAIS PAS. » Elle sait pas ce qu'il voit quand il croise un miroir, elle sait pas ce qu'il ressent après avoir touché un homme, elle sait pas la violence qui lui ronge les entrailles. C'est comme s'faire bouffer de l'intérieur, un monstre au creux du bide et ce qui l'alimente c'est la haine ; celle qu'il a pour le monde, celle qu'il a envers lui-même. « TU SAIS RIEN PUTAIN. » Il s'met à la secouer, avec suffisamment de hargne pour la faire claquer contre le mur encore et encore sans même s'en rendre compte.

Quand il réalise ce qu'il est en train d'faire il lâche prise, mais il sait que le mal est fait.

Il titube vers l'arrière pour remettre de la distance entre elle et lui, les yeux assombris par la rage mais écarquillés par la panique, les mains tremblantes et le teint trop pâle. Il a du mal à respirer, les muscles tendus, l'envie de cogner.

C'est Rez. Rez Rez Rez.
Il s'le répète en boucle, comme pour se ramener à la réalité, se rappeler qu'elle, faut pas la toucher. Pas sa sœur pas son sang, peu importe combien sa vue l'écœure là maintenant. Ce qu'il sait sur elle, ce qu'elle sait sur lui. Y a pas de retour en arrière pour tout ça et il est pas sûr de pouvoir l'accepter, ni aujourd'hui ni jamais. « Casse-toi. » C'est à mi-chemin entre l'ordre et la supplique, son regard qui la quitte et déjà il lui tourne le dos, luttant contre lui-même contre ses pulsions contre la rage qui pulse dans ses veines. « Arrête de parler et casse-toi sinon j'te jure que j'vais te fracasser. » Il veut pas. Il peut pas. C'est pas une menace c'est juste un avertissement, parce qu'il est pas capable de discuter pas capable d'expliquer. Il veut plus entendre ce qu'elle a à dire – il peut pas encaisser les mots qu'elle choisit et tout ce qu'ils impliquent, peu importe le message qu'elle tente de faire passer. Il sait pas comment lui dire qu'il a peur de faire un truc qu'il va regretter, que c'est déjà l'cas, qu'il voulait pas la malmener. Il dit qu'il s'en fout mais bien sûr c'est faux, peu importe combien il le voudrait. Peu importe combien il la hait pour ce qu'elle a vu ce qu'elle a révélé, ce qu'elle représente et ce qu'elle veut lui faire avaler. Il s'montre dans toute sa splendeur, toute sa crasse. Le pire de ses secrets au grand jour et sa haine en étendard, la bête qui feule au creux d'sa poitrine et la violence qui suinte par tous ses pores. Il vibre comme un lion en cage, un fauve prêt à attaquer. Il sait même pas ce qui le retient, il sait juste que ça va pas durer.

Rez elle a toujours été là, mais aujourd'hui il donnerait tout pour la voir déserter.
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MessageSujet: Re: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyJeu 12 Oct - 15:48

Ton dos claque contre le mur, les mains de ton frère écrasent tes clavicules, ton souffle se coupe et tes poumons réclament de l'air. La voix de Seven résonne violemment dans ton crâne, mais tu ne le vois pas, tu ne le perçois pas. Tu n'es plus vraiment chez lui, un voile noir devant les yeux, des souvenirs plein la tête. Tu n'es plus vraiment avec Seven, t'es devant ton père qui hurle, qui braille, qui lève la main sur Mihail. T'es plus vraiment contre le mur, tu gis dans une rue, du sang plein les jambes, des cris qui se perdent dans ta gorge, et une douleur qui te donne l'impression de mourir. T'es plus vraiment dans la réalité, mais tu te perds dans toutes les fois où un homme a levé la main sur toi, et tu peux plus respirer, tu peux plus penser, t'as juste la sensation de te laisser tomber alors que tes deux pieds sont collés au sol. C'est ton frère, putain, c'est un de ceux qui sont censés jamais te blesser, pas à ce point, pas physiquement. C'est Seven et t'as une colère si violente au creux de l'estomac que tu te sens devenir folle. Il gueule, pathétique, suppliant, il essaye de te faire peur, de te faire partir, mais tu peux pas bouger. Il t'a frappée, il t'a blessée, il s'en est pris à toi. Seven. Et c'est encore pire parce que c'est lui, c'est encore pire parce que t'avais conscience en lui.

Il vibre, il tourne, il s'agace, mais s'il pense que tu vas l'écouter, il fait le plus beau des rêves. Tu te décolles du mur, tremblante, non pas de peur mais de cette colère qui te dévore de l'intérieur. En deux pas t'es sur ton frère, en deux secondes ton poing s'est fracassé contre son visage. C'est le même mouvement que lorsque tu frappes ton sac de sable, lorsque t'es sur le ring et que tu te défends sans abandonner. Sauf que là, tes phalanges s'écrasent contre le visage de ton frère ; sauf que là, c'est Seven que tu cognes ; sauf que là t'as une rage bouillante qui contracte tous tes muscles. « Plus jamais tu me touches. PLUS JAMAIS. » Putain, tu veux pas qu'il devienne comme votre père, tu veux pas qu'il se perde dans cette vie de violence et de malades et de dégoût de soi-même. Tu voudrais le secouer, tu voudrais lui coller en une autre, mais tu peux même plus l'approcher. Il a brisé ça pour toi, la confiance que t'avais en lui, l'amour presque aveugle que tu lui portais. Il t'a balancée contre un mur, il agi comme votre géniteur, et ça a suffit pour que des larmes de frustration viennent s'accumuler derrière tes paupières. « Regarde-toi agir espèce d'abruti. T'es pas mieux que Lucian ! » Ta voix est pleine de venin, de colère qui est sur le point d'exploser et de ne rien laisser derrière elle.

Et si tu ne voulais pas partir maintenant, il est désormais hors de question que tu quittes cet appartement. Il est hors de question que tu te laisses Seven sombrer ainsi, que tu le laisses devenir une noire copie de votre père. « Je préfère encore crever que partir Seven. » Et bordel, tu deviens folle, tu sais même plus quoi dire pour qu'il réalise la portée de ses actions, pour qu'il ouvre les yeux et commence à utiliser le cerveau que tu sais qu'il a. Normalement. « C'est ça que tu vas faire maintenant ? T'en prendre physiquement à ta petite sœur ? Tout ça parce que tu sais pas comment réagir autrement ? Parce que t'es trop flippé de ce que le monde va penser de toi ? » Tu vibres autant que lui, t'es une tigresse dans un corps de poupée, et t'as le regard plus noir que jamais. Tu veux le frapper encore, cogner sa peau jusqu'à ce que le sang soit la seule chose qui en sorte, jusqu'à ce que sa tête se remette à l'endroit. Mais tu te montreras pas plus bête que lui, pas plus stupide que Lucian. « T'es pathétique putain. »

La colère t'a tellement rongée que tu trembles de douleur, la peau et le cœur à vif, si sensible que tu sens les larmes qui commencent à dévaler tes joues, frustration, tristesse, violence, toutes ces émotions mélangées en un goût amer. Peut-être que tu devrais partir, le laisser à sa merde. Il est tellement persuadé de tout savoir, d'avoir la réponse à tout... il te fait pitié, tout autant qu'il te rend intensément triste. « Tu sais pourquoi je préfère être dans les bras d'une femme que ceux d'un homme ? La dernière fois que l'un d'eux m'a touchée, je me suis faite violer. » T'aurais jamais voulu lui dire, t'aurais jamais voulu que personne le sache. Et maintenant, il y a Ioan et lui, et maintenant trop de personnes sont au courant. Mais putain, il te pousse tellement à bout, il t'amène vers des limites que tu pensais pas existantes. T'es pas faite pour ça, Teresa, t'es pas faite pour te battre avec ta famille, et hurler, et frapper, et te montrer aussi abîmée. T'es censée aimer, Rez, t'es censée les recoller, t'es censée les aider, t'es censée être leur rayon de soleil, celle qui leur amène les sourires et les sucreries, celle qui ne les abandonne jamais. Mais t'es crevée, Rez, t'es crevée et t'en peux plus et t'es à bout. Peut-être que tu devrais partir, finalement.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyMer 15 Nov - 15:18

Il sait qu'il a merdé – il l'a su à la seconde où il a posé les mains sur elle. Il sait pas ce qui l'horrifie le plus entre la situation et la violence qu'il vient de lâcher sur elle, les secrets explosés et la rage avec laquelle il l'a secouée. Alors il bronche pas quand elle lui fonce dessus, quand il la voit lever le poing. Il cherche pas à se dérober, il la laisse le frapper. La douleur éclate dans son nez, le sang se met à couler. Ça lui encrasse la lèvre et ça dégouline jusque dans sa bouche, le goût de rouille venant lui souiller les papilles comme un vieil ami. Du revers de la main il s'essuie rapidement, étale le rouge sur sa peau sans s'en soucier. Et il la regarde. « Plus jamais tu me touches. PLUS JAMAIS. » Il pourrait lui dire qu'il voulait pas, qu'il est désolé, qu'il l'a pas fait exprès. Mais il est bloqué ; il ouvre la bouche sans que rien ne sorte, alors il finit par pincer les lèvres. Le regard de Rez qui lance des éclairs, le sien qui s'assombrit sous la tempête.

« Regarde-toi agir espèce d'abruti. T'es pas mieux que Lucian ! »
Bang bang droit dans l'cœur, ça le fait tressaillir.

Plus ça va plus il a l'impression de lui ressembler alors qu'il fait tout pour s'en éloigner, elle a pas le droit d'enfoncer le couteau dans la plaie. Pas elle putain. « Ah ouais ? Tu veux que j'te montre à quel point j'peux être pire ? » Sa voix qui sonne comme un défi, sa lèvre qui se retrousse d'un air haineux. Il s'enfonce au lieu de demander pardon, il fait qu'aggraver la situation. Il sait pas faire autrement, pas foutu d'éteindre le brasier au lieu d'y balancer de l'essence.

« Je préfère encore crever que partir Seven. » Il sait plus comment il doit s'y prendre pour la faire dégager, pour qu'elle accepte enfin de lui foutre la paix. Il a beau gueuler, la secouer, la menacer – rien n'y fait. Il veut juste que ça s'arrête, c'est trop putain il arrive plus à encaisser. « C'est ça que tu vas faire maintenant ? T'en prendre physiquement à ta petite sœur ? Tout ça parce que tu sais pas comment réagir autrement ? Parce que t'es trop flippé de ce que le monde va penser de toi ? T'es pathétique putain. » P't'être bien qu'elle a raison mais à ce stade il en a plus rien à foutre, peu importe ce qu'elle peut dire ou penser, elle a perdu toute valeur à ses yeux. Il la considérait parmi les meilleures d'entre eux avec Anca, mais elle vient de tomber trop bas – tomber avec lui, dans la boue, au fond des égouts. Elle est aussi sale qu'il peut l'être, aussi repoussante qu'il se trouve. Elle vaut plus rien, il peut pas faire abstraction, il peut pas oublier. Avant elle l'éblouissait maintenant elle le révulse, le putain de phare s'est effondré et ils vont tous les deux se noyer. « J'm'en fous, casse-toi j'te dis. C'est quoi ton problème ? Tu m'veux quoi à la fin ? T'es plus rien pour moi, tu piges ? J'dois le répéter combien de fois hein ? » Il fait un pas vers elle, menaçant, la dominant de sa stature même s'il voit bien qu'elle ploiera pas. « T'es. Plus. Rien. » Le pire c'est que ça sonne vrai ; en cet instant il y croit dur comme fer. Y a pas de remord dans ses yeux, pas la moindre trace de pitié. Rien d'autre qu'une rage sourde, une vague de haine qui l'a rempli tout entier.

Il la voit trembler, se mettre à pleurer. Ses larmes qui rappellent toutes celles qu'il fait trop souvent couler – putain elle ressemble à Anca. Il ne montre rien, reste de marbre, colosse de pierre, monstre en colère. « Tu sais pourquoi je préfère être dans les bras d'une femme que ceux d'un homme ? La dernière fois que l'un d'eux m'a touchée, je me suis faite violer. » Le temps s'arrête en même temps que son cœur, la Terre ne tourne plus il en est sûr. Il se fige, ne respire même plus, simplement bloqué à la dévisager. Ses mots qui résonnent un à un dans sa boîte crânienne, qui font des échos, qui l'envahissent jusqu'à l'étouffer. L'aveu qu'elle lui crache à la gueule au moment où il s'y attendait le moins – il sait plus quoi faire. Les secondes s'éternisent sans qu'il ne bouge d'un millimètre, cherchant à assimiler l'information, ses entrailles se tordant sous le poids de ce qu'elle vient de dire.

Y a la haine et la rage, le dégoût, l'horreur, la soif de vengeance. L'envie de trouver le responsable et le buter, le donner à bouffer aux clébards, le laisser en proie aux charognards. Y a les questions qui se bousculent dans sa tête, les pourquoi et les comment, les putain t'as rien dit et les dis-moi qui c'est. Y a un tas de choses qu'il voudrait dire et faire – la prendre dans ses bras et puis partir en guerre. Mais il fait rien. Il dit rien. Il ravale sa bile et sa colère, soudainement calmé, comme si la tempête s'était évaporée. C'est faux ; ça continue de gronder au creux d'son bide mais il n'éclatera plus. Avec elle c'est fini.

« Ben va voir un putain d'psy, qu'est-c'tu veux que j'te dise ? » Il se dégoûte, sa gorge qui se noue et ses poings qui se serrent. « Des meufs qui s'font violer y en a tous les jours, t'es pas spéciale alors casse pas les couilles. » Il sent son cœur se tordre et se fissurer à chaque mot prononcé, à chaque clou qu'il enfonce dans le cercueil de ce qu'ils ont été, ne seront plus jamais. Il est en train de perdre sa sœur il le sait, mais il est incapable de s'arrêter. Il arrive pas à effacer la rancoeur et la haine, et pourtant il s'dit que c'est son dernier geste pour elle. Il veut qu'elle tire un trait. Qu'elle arrête de s'inquiéter pour lui, de chercher à le réveiller, de venir se crever à la tâche. C'est plus facile de s'faire haïr – il veut croire qu'il le fait pour elle mais c'est juste pour lui, c'est son égoïsme dans toute sa splendeur.

« C'est bon, t'as fini ? » Son ton est détestable, son regard est vide. Il a plus rien à lui offrir. « Maintenant va donner des leçons d'morale ailleurs, j'ai pas qu'ça à foutre. » Et s'il lui tourne le dos c'est pour pas qu'elle puisse voir son visage se décomposer, s'il se penche sur la machine à café c'est pour se tenir occupé, jouer celui qui a déjà tout oublié. Sale menteur, putain d'enfoiré, il a envie de gerber.

Il sait qu'elle lui pardonnera pas cette fois.
Il regrette déjà.
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MessageSujet: Re: entering the state of denial (reven)   entering the state of denial (reven) EmptyDim 10 Déc - 12:28

Tu ne sais pas à quel moment ça a dérapé, tu ne sais pas quand vous ne vous êtes plus compris, tu ne sais pas quand tu as commencé à perdre patience, tu ne sais pas si c’est il y a des années déjà ou si c’est lorsque tu as franchi le pas de la porte il n’y a même pas une heure, mais t’as perdu Seven. T’as perdu Seven et t’es pas sûre de pouvoir le récupérer un jour. De le vouloir. Ses mots ont été bien plus douloureux que ses doigts contre ton cou, ses mots ont appuyé là où ça faisait mal et t’ont compressée le cœur. T’avais jamais ressenti une colère contre quelqu’un comme tu la ressens envers Seven à l’instant même… sauf peut-être avec Lucian. Voilà où vous en êtes, ton frère descendu au même niveau que votre père et même toi tu ne te sens pas capable de lui pardonner. Pas alors que des larmes te brûlent les yeux, que tes mains ont éclaté sa peau et que tes lèvres sont rouges de sang à force que tu les mordilles. Il est comme un animal en cage Seven, il se débat, il hurle, il grogne, il montre ses dents, il est sauvage et dangereux, mais au final il fait juste pitié. Il te fait pitié ton frère, alors qu’il te crache ses mots plein de poison au visage, alors qu’il s’en prend à la seule qui l’aidait encore, à la seule qui se moquait de sa manière d’être et continuait de venir le voir peu importe ce qu’il faisait. T’as tout subi de la part de Seven, t’as subi les insultes et les cris de rage, t’as subi sa colère constante et son incapacité à s’exprimer, t’as subi les dégage et les tu me fais chier, et t’as pas bougé, t’es restée là, imperturbable, immuable, t’as jamais abandonné, jamais.
Jusqu’à aujourd’hui.
Seven t’a touchée.
Seven t’a attaquée physiquement.
Seven n’a jamais autant ressemblé à Lucian.

Et alors que les souvenirs de cette journée-là t’étouffent, alors que tu regrettes les mots dès qu’ils quittent la barrière de tes lèvres, t’es pas surprise de la réponse de Seven. Pas après tout ça, pas alors qu’il est aveuglé par la colère et par la connerie. T’es capable de tout supporter Tereza, mais pas ça. Pas ses mots sur ça, pas ses insultes, pas son je-m’en-foutisme, rien de ce qui sort de Seven n’est supportable là tout de suite. Et tu vois ton frère comme tu l’avais jamais vu, tu le vois si laid, si hideux, que t’en trembles, que t’en recule d’un pas. Il est blessé Seven, la peau à vif et il tente de se protéger comme il peut, depuis des années qu’il est comme ça. Mais ça ne justifie pas ses actes, ça ne justifie pas ses mots, et t’es arrivée à ta limite Rez, t’es arrivée au bout de ce que tu peux endurer. Et alors qu’avant tes yeux pleuraient, tu les sens terriblement secs désormais, aussi secs que ton cœur à l’instant même. Il est parti ton soleil, elle est partie ta chaleur, et ton regard gris n’a jamais été aussi froid que la couleur qui l’habite. Il te tourne le dos et tu sens quelque chose qui se brise définitivement en toi, un espoir qui s’accrochait et finit par te quitter. Et t’as plus rien à dire, plus rien à lui dire, plus rien à exprimer alors que ta bouche se tord dans une grimace qu’elle n’a pas l’habitude de dessiner. Sauf deux mots, deux mots qui t’écorche la gorge mais que tu ne peux pas garder en toi. « Adieu Seven. » Tu quittes finalement son appartement, le cœur étrangement lourd, des sanglots qui grossissent entre les dents que tu gardes serrées. T’as perdu ton frère aujourd’hui.
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