il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
☽ ☾
| Sujet: (père fouettard) i am the plague Lun 4 Déc - 23:59 | |
| we stopped checking for monsters under our beds when we realised they were inside of us
Dans son dos c'est dur ça fait mal, ses paupières sont lourdes ses yeux ont du mal à faire le point. Il les plisse en se redressant, il fronce les sourcils en reconnaissant les murs qui l'entourent. Sa piaule – celle qui l'a retenu enfant, celle qu'il a perdu trop de temps et d'énergie à fuir, celle qu'il continue de maudire. Il reconnaît le papier peint défraîchi, le parquet abîmé. Il fait sombre il fait froid il sait pas ce qu'il fout là, ses muscles tendus à l'extrême alors qu'il se lève d'un bond.
Il réfléchit pas quand il se rue hors de la pièce, quand il se met à dévaler les escaliers, quand sous son poids ça craque ça grince on dirait que tout va s'effondrer. Personne ne l'arrête, on dirait même que personne n'est là et ça l'arrange, de toute façon il ne perd pas une seconde. Il se précipite jusqu'à l'entrée il veut partir sans se retourner, mais la porte n'est pas là où elle devrait être. Elle est nulle part y en a pas, ni porte ni fenêtre y a que du béton et les pièces qui l'ont vu grandir, qui lui ont trop souvent donné l'impression de mourir.
Puis derrière lui, un rire.
Il voit son père, trop grand trop imposant, sa mâchoire carrée comme la sienne, son regard orageux comme le sien, ses phalanges abîmées comme les siennes, son sourire tordu comme le sien. Son père qui s'approche et il n'a aucune échappatoire il n'a nulle part où aller, son père puis sa mère dans l'fond qui ne bouge pas, il voit même passer Elena – elle le regarde comme si elle le connaissait pas. Il voit Anca et ses poignets tranchés, son teint qui se vide de toutes ses couleurs, son sang qui encrasse le parquet. Il voit Valerian tourner le dos Iulia menottée Serghei qui se tait Ioan planqué. Il voit Rez qui hurle des mots qu'il n'arrive pas à assimiler, Mihail la tronche amochée qui le fixe sans bouger.
Il voit Siam qui s'arrache les cheveux qui crie que c'est d'sa faute il comprend rien. Il voit Jael et les bleus sur sa peau ses genoux qui râpent le sol les sillons qui noient ses joues. Il voit Nur qui dégueule de l'eau qui a les lèvres bleutées et la trace de ses doigts autour du cou.
Il voit JJ et les marques qu'il a laissées sur lui, ses phalanges imprimées sur sa chair il s'approche et ne lui laisse aucun moyen de s'échapper. Il voit Sam le visage déformé par les coups qu'il lui a portés, le couteau qu'il vient brutalement agiter sous son nez. Il voit Rhoan un trou béant dans le crâne et le flingue qu'il lui colle contre la tempe en murmurant bang bang. Il voit Peadar les poings défoncés, maculés de ce qu'il devine être son propre sang séché.
Il les voit tous ils sont là ça grouille ça gueule ça ricane, c'est le chaos le plus total et il est incapable de bouger, il est complètement paralysé. Ils sont là et ils approchent ils s'agglutinent autour de lui ils se penchent sur sa carcasse qui se recroqueville, ils le touchent ils le poussent ils le frappent, ils hurlent à ses oreilles ils lui crachent dessus.
Ils le haïssent ils le scandent et lui aussi se hait putain, lui aussi.
Ils sont autour de lui, sur lui, à l'intérieur de son esprit. Ils l'oppressent et il suffoque, la bouche ouverte mais l'oxygène ne passe pas, sa gorge est nouée son souffle est saccadé. Il respire plus, ce sont eux qui l'étouffent, eux qui le piétinent et l'assassinent. Leurs griffes plantées dans sa chair dans sa tête dans sa poitrine, son cœur qu'ils s'arrachent, son âme qu'ils fracassent.
Tout ce qu'il voit c'est des visages qui se superposent et se mélangent, leurs silhouettes qui lui bouchent la vue qui fondent sur lui qui menacent de n'en faire qu'une bouchée. Il est à leur merci et ils le déchirent en lambeaux, broient ses os, lacèrent sa peau.
Il a mal il a mal il a mal. Il bouge plus. Il attend juste que les ténèbres l'avalent.
|
|