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 pitbull terrier (branca)

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MessageSujet: pitbull terrier (branca)   pitbull terrier (branca) EmptySam 2 Déc - 1:44

La clope qu'il laisse tomber pour l'écraser nerveusement, dégainant son paquet dans la seconde qui suit pour s'en allumer une autre. Il sait plus comment calmer ses nerfs, comment faire taire la cacophonie permanente au fond d'son crâne. Il veut pas rester chez lui, il aime pas c'est noir c'est froid. Il veut pas traîner à l'Inferno, y a les œillades désapprobatrices des autres gars, y a les silhouettes des filles qui lui rappellent trop celle de Lim. Il veut rester nulle part il veut juste la trouver, mais il a beau la harceler, la chercher, la traquer – rien n'y fait. Alors il s'console comme il peut, il erre dans les rues, carcasse voûtée sous les lampadaires. Il sait pas quelle heure il est, il est même pas sûr de savoir où il est. La vérité c'est qu'il s'en fout, tout tourne un peu trop vite depuis qu'il sent sa réalité s'effriter, entre ses doigts sa vie est en train d'se déliter. Il perd le contrôle il perd le nord, il est complètement paumé et il a même plus sa boussole.

Alors il traîne des pieds et il s'acharne sur ses cigarettes, levant la tête quand il perçoit des voix un peu plus loin. Il voit deux flics en uniforme et instantanément ses veines se mettent à bouillir, son nez se fronce. Tout son mépris s'éveille, toute sa frustration se dirige sur eux.

Il sait pas vraiment ce qu'il fout quand il se dirige vers eux tranquillement, nonchalamment. Il sait pas ce qu'il veut quand il les jauge de haut en bas, quand il fait claquer sa langue contre son palais avant d'les insulter en serbe. Il voit les regards interrogateurs, la méfiance dans leur posture quand ils le scannent en lui disant qu'ils ont pas compris. Il prend son temps Bran ; il sourit. Il s'approche lentement jusqu'à se pencher vers l'un d'eux, ses lèvres étirées dans un angle carnassier. « J'avais oublié qu'vous avez pas inventé la ligne pour le beurre. » Sa langue qui traîne sur les syllabes, son accent qui rend le tout un peu incompréhensible. Mais les regards interloqués c'est pas pour ça, c'est surtout parce qu'il se trompe sur l'expression, confond les mots et mélange tout, comme toujours. Il se rend compte de rien, continue sur sa lancée. « J'disais juste qu'faudrait vous empaler sur la place publique, bande de salopes. » L'agression est gratuite et ses victimes s'y attendaient visiblement pas, il intercepte les regards interloqués, l'air choqué. Il profite de la surprise pour écraser son mégot – mais cette fois c'est pas sur le sol, c'est sur la tête d'un flic. Il sait la réaction qui va suivre et se met en mouvement avant de les voir le faire. Il court. Il court comme un môme qui a fait une mauvaise blague, p'tit con qui sonne aux portes et qui s'enfuit, gros con qui fait des bras d'honneurs aux militaires pour se sentir important. Il a pas changé, vingt ans de plus et il fait toujours les mêmes conneries, à s'marrer alors qu'il se fait courser. La fuite il gère, il a fait ça toute son enfance, à zigzaguer dans les rues de sa ville natale, à esquiver ses poursuivants en allant se planquer dans des recoins oubliés.

Le problème, c'est qu'il connaît pas Savannah comme il connaît Kragujevac.

Son seul avantage c'est l'imprévisibilité, mais chaque virage le surprend autant que les policiers parce qu'il sait pas où il va. Il s'enfonce dans des quartiers qui n'lui rappellent rien, qu'il a sûrement arpentés sans en garder le moindre souvenir. Il regarde par-dessus son épaule, ne les voit pas, devine qu'ils sont pas loin quand même. Il peut pas les semer toute la nuit et il a pas envie de finir au poste pour une telle connerie – il en prend assez pour son grade comme ça, il veut pas décevoir Lazar encore une fois. Alors il réfléchit pas vraiment quand il aperçoit une clôture pas trop haute, quand il fonce droit dessus. C'est l'instinct qui prime quand ses paumes s'accrochent aux poteaux de bois, quand ses godasses glissent contre la paroi. Il escalade d'un coup d'un seul, s'écrase lourdement de l'autre côté. Son corps qui heurte le sol trop vite trop fort, et y a pas assez d'herbe pour le recueillir. Il se mord la langue pour s'empêcher de crier, il veut pas donner sa position. Il reste couché quelques instants, juste le temps d'entendre les deux flics passer, le dépasser. Ils l'ont pas vu, ils ont tracé.

Il est fier de lui quand il s'pense en sécurité, quand il recommence à se marrer.
Il n'a plus vingt-six ans il en a douze, visage fendu d'un sourire presque innocent.

Il se fane quand il entend grogner. Il se lève quand il aperçoit la silhouette dans l'obscurité, moyennement haute, trapue. « Fait chier » murmuré entre ses dents quand il voit le chien le fixer en retroussant les babines, quand il devine qu'il a merdé. Ils se regardent pendant des secondes qui paraissent être des heures, et il a tout juste le temps de se retourner quand il le voit foncer sur lui. La douleur le traverse subitement quand les crocs s'enfoncent dans son mollet – il les sent le transpercer. « MERDE ! » Il s'écroule sous la force du molosse, son squelette qui proteste encore une fois. Et il essaie d'le faire lâcher, il essaie de secouer sa jambe, il tente de le pousser mais il arrive tout juste à l'atteindre. « Mais lâche-moi sale clébard ! » Il voudrait gueuler mais il s'en empêche, il a trop peur d'alerter les propriétaires ou le quartier tout entier – dans quel bordel il s'est encore fourré ? C'est p't'être l'ironie du sort, le karma qui vient le mordre littéralement, il sait pas mais ça fait foutrement mal. Et c'est alors qu'il grogne qu'il perçoit un mouvement au loin, mais il fait trop sombre, il voit rien. Pendant une seconde il flippe, se demandant si c'est un deuxième chien, s'imaginant déjà dévoré par deux bêtes enragées. Mais les sons qu'il entend lui font penser qu'il a affaire à un humain, et au final il sait même pas si c'est rassurant ou encore plus inquiétant. « Eh. » Il a la voix plus aiguë que d'habitude, déformée par la douleur qui s'diffuse dans tout le bas de son corps, qui remonte jusqu'à son cœur. « Eh toi, aide-moi putain ! » Il a beau se débattre, la bestiole veut pas lâcher et au plus il s'agite, au plus il se fait charcuter. Il est même pas sûr d'en ressortir entier.
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Anca Popescu

Anca Popescu
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MessageSujet: Re: pitbull terrier (branca)   pitbull terrier (branca) EmptySam 2 Déc - 2:38

Dis Anca pourquoi y a tout qui flanche. Dis Anca pourquoi tu marches plus droit ? Dis Anca pourquoi t’as le dos courbé, les épaules voutées, comme si t’étais devenue Atlas, à porter le monde sur tes épaules ? Dis Anca pourquoi tu t’évades pas, pourquoi tu respire pas, pourquoi tu expire pas ?
Elle tangue, dans la nuit, queue de cheval mal serrée, mèches folles de partout sur les cotés et puis les cernes sous les yeux. Elle fatigue Anca, son corps qui tient plus le choque, des nuits sans sommeil, des jours sans espoir. C’est Michael à l’hopital, c’est Jemmy incontrôlable, c’est Seven et son visage abimé, la peur qu’un jour quelqu’un décide de le lui arracher. C’est Ioan dans les bars, c’est Rez dans le noir, c’est tout qui flambe, qui se barre en sucette, sans qu’elle ne réussisse à rattraper le bon chemin.
Alors elle passe des nuits sans fin, à chercher quelque chose, à s’extirper de son lit quand personne ne regarde, trousse sous le bras pour aller là où tout explose. Combien de temps déjà, comme une habitude mauvaise, sournoise, se placer sur les bancs pendants que les autres s’explosent la tronche, quand Tyler l’appelle pour qu’elle le recouse la face, pour qu’elle les répare tous, cette bande de jouets masochistes.
Au fond elle est bonne qu’à ça. Elle commence à se faire une raison.
Réparer les gens, pour combler son vide, ses plaies internes. Et quand elle les regarde se fracasser sur le ring un peu plus, fermant les yeux quand ça devient trop violent. Elle comprend pas Anca. Mais c’est pas grave, on lui demande pas de comprendre. On lui demande juste de soigner. Toujours. Encore. Ca ne finira jamais.
Les rues qui se ressemblent, le chemin qu’elle connait par cœur et le corps lourd de fatigue. S’installer sur le porche de la maison un instant, avant de retourner dans la prison familiale, entendre le père endormi devant la télé, canette de bière entre les doigts, et puis les autres qui elle espèrent dorment déjà. Elle monte le son, ferme les yeux, laisse le froid rougir ses joues pendant qu’elle essaye d’oublier tout le reste quand le piano s’envole. Surement qu’elle pourrait se mettre à chanter là, maintenant, si elle n’avait pas peur de réveiller tout le monde.
Alors elle se contente de rêver, une minute ou trente, le froid qui s’installe lentement mais surement sur sa peau. Le besoin de n’être plus qu’une statue. Ne plus se réveiller. Avoir enfin la paix.
Fais pas ça.
Puis c’est le bruit, comme un hurlement étouffé par les fourrés un peu plus loin.  MERDE ! Elle sursaute, arrache ses écouteurs et se redresse légèrement pour chercher la source du bruit. Mais lâche-moi sale clébard ! Et le cœur qui palpite, déjà son cerveau qui fait dix milles scénario, Anca qui fouille dans sa sacoche pour en sortir en tremblant son scalpel, parce qu’il est tard, que le quartier est mauvais et que si Sirius attaque quelqu’un c’est qu’il y a un étranger dans le jardin d’à côté.  Eh. Quelques mètres encore, les doigts qui tremblent, la lame qui vacille, le cœur qui tambourine. Eh toi, aide-moi putain ! Elle souffle un bon coup, affirme la prise sur son arme de pacotille et décide enfin de passer sa tête par-dessus la clôture pour voir ce qui se passe.
« BRAN ? » Surprise, ça transperce dans la nuit, avant qu’elle ne porte la main à bouche pour étouffer le reste de bruit. Instantanément elle baisse son scalpel et le range dans sa sacoche avant de secouer la tête. Elle rêve pas vrai ? Non ? Si ? Non. Surement pas. Rapidement elle escalade la clôture pour se laisser tomber de l’autre côté, grimaçant quand la vieille cicatrice dans son ventre se met à tirer, à croire qu’elle n’aura jamais la paix. « Sirius ! couché » qu’elle murmure tout bas, sifflant doucement pour que le chien la regarde. «Bon chien, couché, lâche ça »  ça, le mollet de Bran, surement qu’il doit souffrir comme pas possible, elle se demande comment il se retient de ne pas hurler. « Sirius, vient ici ! » le baton qu’elle ramasse par terre, qu’elle agite devant le chien, et lui qui soudain suit le morceau de bois avec attention, la queue qui frétille, les yeux qui brillent. « Va chercher » et la voilà qui jette le jouet à l’autre bout du jardin, Sirius qui relâche sa prise et qui part en courant sans attendre à la recherche de l’objet convoité. A croire qu’elle est plus douée avec les animaux que les humains, eux au moins ils semblent l’écouter.
Doucement elle s’avance vers Bran pour lui tendre la main, histoire de l’aider à se relever avant que le chien décide de revenir croquer l’autre mollet. Ca serait con pas vrai ? « Tu peux marcher ? » qu’elle chuchote tout bas, d’abord intéressée par l’idée de se tirer e là, plutôt que de savoir, ce qu’il fout dans le jardin de ses voisins. A croire qu’ils ne se rencontrent que comme ça, quand le destin décide de lancer les dés pour décider de leur foutu chemin.
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MessageSujet: Re: pitbull terrier (branca)   pitbull terrier (branca) EmptySam 2 Déc - 12:08

« BRAN ? » Son prénom qui résonne dans la nuit et il fronce les sourcils parce qu'il reconnaît ni la voix, ni la silhouette. De toute façon il est pas en capacité de réfléchir, il a trop mal pour penser, c'est déjà dur d'articuler. « Dépêche putain ! » Et il serre les dents pour n'pas gueuler, il se mord la joue pour s'interdire de hurler sa douleur et sa colère, pour n'pas aboyer contre le chien enragé. Il pourrait frapper, il pourrait sortir son couteau et le planter, mais il veut pas. C'est qu'une pauvre bête qui n'a rien demandé à personne alors il y touchera pas – et puis il aime trop les chiens pour faire ça. C'est un peu con, à croire qu'il a plus de respect pour la vie des animaux qu'il n'en a pour la vie humaine. C'est un peu con, et sacrément inquiétant. « Sirius ! Couché. » Il l'a pas vue arriver mais il sursaute même pas, trop accaparé par sa jambe prisonnière de crocs acérés, son mollet lacéré. Il n'écoute qu'à moitié alors que sa sauveuse fait obéir le chien ; trop facilement à son goût. C'est quoi l'arnaque ? C'est son chien à elle ? Elle sait parler aux animaux ? Y a que lui qui a une mauvaise gueule ? Il sait pas mais ça lui plaît pas, et il se sent un peu stupide de n'avoir même pas essayé les ordres les plus basiques. Mais il arrive pas à penser, tout ce qu'il veut c'est le faire lâcher. Et quand enfin le chien obéit, Bran lâche un gémissement de douleur parce que finalement c'était peut-être mieux d'être emprisonné dans sa mâchoire – au moins ça tenait tout en place.

Il a l'impression que ses chairs ont été épluchées, que les morceaux pendent de tous les côtés.
Il a pas franchement envie de regarder.

« Clébard de merde. » Qu'il grogne entre ses dents serrées alors qu'on lui tend une main, et qu'il ne se fait pas prier pour l'attraper. Il s'y cramponne tellement fort qu'il manque de la faire s'effondrer avec lui, s'agrippant au premier bout de tissu qui passe pour réussir à se remettre debout. « Tu peux marcher ? » Il rit mais c'est à mi-chemin entre le grognement et la lamentation, sa main qui lâche la sienne alors qu'il se tient bien droit. « Ben ouais. » Ben non. Sa jambe ne tient pas l'coup, il la sent céder sous son poids au premier pas qu'il fait et il retourne s'écraser dans la terre dans un bruit sourd. Il râle, marmonne en serbe avant de se mettre à genoux, luttant pour se lever une seconde fois, seul. Ça tangue un peu, et il tend le bras dans le vide, comme pour inviter sa bienfaitrice à venir le tenir pour l'empêcher de tomber encore une fois. « Finalement, p't'être pas. » Ce n'est que quand elle s'approche qu'il la regarde enfin, son visage éclairé par le lampadaire à quelques mètres dans la rue. Il est sûr de la connaître mais ça revient pas, et il reste planté comme un con à la fixer de son regard le plus sérieux.

Il a rien de rassurant Bran, avec ses prunelles qui jouent les lasers et sa gueule déformée par la douleur. Et ça met le temps, mais il finit par se souvenir – la rue, la plaie dans son abdomen, la donzelle qui tombe sur lui. Elle l'a réparé une fois elle peut bien le refaire, alors il sourit et si ça ressemble à une grimace, tant pis. « Ah j'me souviens ! Anna c'est ça ? » Non, c'est pas ça. Il fronce les sourcils, se met à réfléchir comme si la situation était parfaitement normale, comme s'il l'avait simplement croisée dans une allée au supermarché. Pour lui c'est rien tout ça, c'est le quotidien. Il pense même pas aux risques de se faire prendre. « Nan c'est vrai t'as un prénom chelou, t'es pas d'ici. Annushka ? J'sais plus, c'est un truc comme ça. » Il hausse les épaules et il commence à tituber, prenant appui sur elle pour ne pas s'écrouler. Ils avancent difficilement jusqu'au petit portique, jusqu'à sortir du jardin inconnu. Et Bran peut pas s'empêcher de se retourner, ses yeux se plantant dans ceux du chien, la lèvre retroussée comme s'il montrait les crocs lui aussi. On dirait qu'il va aboyer et p't'être même qu'il est à deux doigts de le faire, mais à la place il se contente de brandir le majeur comme si la bête pouvait comprendre. « Nique ta race. » Et il retrouve son sourire aussi vite qu'il l'avait perdu, vacillant quand il remet les pieds sur le bitume. « Eh mais ça fait mal cette connerie. J'espère qu'il m'a pas filé la rage ou j'sais pas quoi, flemme de m'faire ampouler. » C'est pas le bon mot mais comme chaque fois il ne le voit pas, soudain un peu soucieux de l'état de sa jambe. Il a peur de c'que ça donne mais maintenant il voudrait voir, histoire d'évaluer les dégâts et de savoir combien de vodka il devra boire pour se désinfecter de l'intérieur – pour s'assommer surtout. « Eh tu veux pas regarder ? J'peux pas trop me baisser là. » Il la secoue gentiment, comme pour la pousser à obéir plus vite. On dirait un môme fier de ses blessures de guerre, qui veut voir c'que ça donne pour pouvoir frimer ensuite. Bien sûr il a mal mais Bran est comme les gosses, suffit d'attirer son attention ailleurs et il oublie vite.
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MessageSujet: Re: pitbull terrier (branca)   pitbull terrier (branca) EmptySam 2 Déc - 12:58

Elle sait pas pourquoi ça tombe sur elle. Toujours sur elle. Ce genre de foutues galères. Elle sait pas pourquoi elle a pas une soirée normale comme tout le monde, à faire ses devoirs à son bureau ou à sortir en boîte avec son groupe d’amies inséparable, regarder une série bien au chaud dans son lit ou collée dans le canapé à son frère, sa sœur, son copain, son père. Elle sait pas ce qu’elle a fait à Dieu, honnêtement, pour qu’il s‘acharne sur elle comme ça, à lui envoyer des hommes aux dents faites de couteaux et à l’aura trop sanglante.
Parce qu’elle se souvient de Bran, de la nuit où elle l’avait ramassé, lui l’abdomen explosé quand elle rentrait de ses cours du soir. Putain ce que ça remonte, on dirait que c’était y a dix ans, ou peut être quelques mois seulement, elle a perdu le cours du temps Anca, bloquée dans une boucle temporelle ou tout semble se casser la gueule perpétuellement.  Dépêche putain ! La violence claque dans l’air, mais elle ne s’en préoccupe pas. Ils sont nombreux les blessés, à soudain devenir pire que des chiens enragé, les mots sales dans la bouche qui viennent trop facilement. Tu me fais mal salope, arrête putain ça pique, connasse, pute, merde, fait chier, j’vais tous les crever et elle en passe. Une liste entière, longue, trop longue. C’est pas grave, c’est comme ça.
Alors doucement Anca s’approche du chien, de Sirius. Heureusement qu’elle le connait un peu, pour l’avoir promené ou gardé quelques temps, histoire de dépanner les voisins. C’est un bon chien au fond, juste le sang chaud. Ca lui rappelle quelqu’un. Finalement Sirius détale avant de revenir, tout content de son butin, plus une once de méchanceté dans son regard. Tant mieux. Clébard de merde. « Hey ! »  qu’elle réplique malgré elle, soufflant tout bas, avant de lui tendre la main pour l’aider à se relever. Et le voilà qui s’agrippe à elle, ses doigts qui l’enserre, elle titube un peu quand il se redresse, aspirée par le poids de Bran. Comme une putain d’image de déjà vu. Le truc c’est qu’il pense pouvoir marcher, homme fier, comme tous les autres, il ne fait pas un pas avant de s’effondrer de nouveau. Quand est-ce qu’ils arriveront à mettre leur ego de côté pour avouer qu’ils sont bien plus amochés qu’ils ne veulent l’avouer hein ? Finalement, p't'être pas. « Oui non je crois pas »  Anca répond doucement avant d’attraper de nouveau sa main, pour l’aider à le redresser, ne le lâchant pas cette fois ci.
Il est lourd. Mais elle est forte. Et elle ne le lachera pas.
Ah j'me souviens ! Anna c'est ça ?  « Hein ? Non ! »  qu’elle marmonne sous l’effort alors qu’elle passe le bras de Bran autour de son épaule pour le soutenir. Bien sur qu’il ne se souvient pas. Y a bien qu’elle pour se rappeler de tous les animaux blessés qu’elle ramasse sur son chemin. Nan c'est vrai t'as un prénom chelou, t'es pas d'ici. Annushka ? J'sais plus, c'est un truc comme ça. Elle soupire avant de se mettre à rire doucement. « Anca. Et tu peux parler niveau prénom chelou » bon sang, elle avait oublié à quel point il était fatiguant. « Moi je me souviens. Bran. Serbe. » Elle en est presque fière.
Et les voilà qui sortent du jardin, cependant Bran s’arrête et elle le dévisage un instant, interloquée. Nique ta race. Bon sang, vraiment ? Un vrai gamin celui là. Sans doute dans le top cinq des gars à la mentalité dérisoire qu’elle a décidé d’inaugurer. « Vraiment ? t’as quel âge ? 8 ans » qu’elle marmonne quand même avant d’accepter de sourire. Un peu. Juste un peu.
Eh mais ça fait mal cette connerie. J'espère qu'il m'a pas filé la rage ou j'sais pas quoi, flemme de m'faire ampouler. « Normalement non, t’es à jour dans tes vaccins ? »  réflexe apprit à l’école, Anca finit par se mordre immédiatement la langue, parce que surement qu’il a aucun vaccin, vu sa dégaine, son accent. « Non t’en fais pas on va bien désinfecter »  qu’elle reprend aussi vite, la voix rassurante, serrant un peu sa prise pour lui montrer qu’elle le laissera pas tomber.
Eh tu veux pas regarder ? J'peux pas trop me baisser là. Non surement qu’il peut pas trop se baisser. Surement qu’il veut pas aussi, parce que surement que c’est moche à voir, surement que Sirius l’a pas loupé. « Suis moi, faut que tu te pose »  et elle l’entraine jusqu’à sa maison, grimace quand il faut lui faire passer le portique, et le force à s’asseoir sur les marches de la maison. Ca doit faire mal. Mais pas grave, c’est un grand garçon, il a enduré bien pire, elle s’en doute bien.   « Même règle que l’autre fois, si tu te souviens. Tu hurle je te jure je te bâillonne » qu’elle murmure, les yeux dans ceux du Serbe, vraiment sérieuse, trop sérieuse. Pas question de rameuter la famille, pas question de leur présenter le foutu clébard qu’elle vient de ramasser. Et la voila qui se baisse pour regarder la jambe, fouillant dans son sac pour en sortir une paire de ciseau, elle découpe le tissus pour avoir une vue plus claire de la blessure. « Désolé, il était foutu de toute façon » ça aussi c’est une putain d’impression de déjà vu.
Elle palpe doucement la blessure, plissant les yeux avant de soupirer.   « Tiens prends ça et tu m’éclaire »  qu’elle marmonne en lui tendant son téléphone en mode lampe torche, histoire de mieux voir ce qui se passe.
Et c’est vraiment pas beau.
Mais elle ne dit rien. Sans attendre elle fouille de nouveau dans sa sacoche, au final déverse tout le contenu par terre pour y avoir un meilleur accès et attrape un cordon. Ca fera l’affaire. « Ca va faire mal. Pardon »  non. Pas pardon. Mais vaut mieux s’excuser, histoire qu’il ne pense pas qu’elle l’agresse exprès. Et Anca noue rapidement le cordon juste en dessous du genou, faire un garrot pour empêcher le sang de continuer de couler, de s’échapper, manquerait plus qu’il lui fasse une putain d’hémorragie sur les bras.   « T’as vraiment le chic toi non ? » et ses gants qu’elle enfile finalement, avant de se concentrer de nouveau sur la blessure.
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MessageSujet: Re: pitbull terrier (branca)   pitbull terrier (branca) EmptySam 2 Déc - 14:37

« Hey ! » Il hausse les sourcils en l'entendant répliquer, l'impression de se faire réprimander. Ses traits qui prennent un air innocent, comme s'il n'avait rien fait, comme si elle râlait dans le vide. Il fait l'idiot à croire que c'est qu'une embûche passagère, que c'est fini il va pouvoir rentrer – il s'écrase lamentablement sur le sol. « Oui non je crois pas. » Elle l'aide à se lever et il se laisse faire, obtempère docilement quand elle le fait passer son bras autour de ses frêles épaules, quand elle l'invite à s'appuyer sur elle. Et c'est là que ça lui revient, son air fragile mais la force dans ses gestes, poupée qui pourrait si facilement se briser mais qui reste campée sur ses deux pieds. Il sait qu'il la connaît, il s'mélange juste dans les prénoms. « Hein ? Non ! » Il a beau faire des tentatives il trouve pas, et quand elle ouvre la bouche il ouvre grand les yeux comme s'il avait une révélation. « Anca. Et tu peux parler niveau prénom chelou. Moi je me souviens. Bran. Serbe. » Y a tout qui lui revient et ses lèvres s'étirent en coin, y a un éclat d'insolence quand il plonge ses yeux dans les siens. « Ah j'vois que j'ai fait sensation. » Il est même sûr d'avoir fait bonne impression, comme si se faire ramasser avec l'abdomen troué pouvait laisser des souvenirs agréables. Pour lui ça marche, à ses yeux c'est rien de plus qu'une banalité.

Et quand il insulte le chien il la voit l'observer comme si elle était désespérée – ça lui rappelle les aînés du gang quand il joue au con. « Vraiment ? T’as quel âge ? 8 ans ? » Il se marre en haussant les épaules, sale gosse qui n'grandira jamais vraiment. « Bof faut multiplier par quatre. Non attends j'crois ça fait trop. Par trois ? Merde j'sais pas. » Il est pas bon en maths Bran, pas plus qu'il ne l'est en anglais ou en aucune matière à vrai dire, l'école il y a pas été assez longtemps. Ça se sent.

« Normalement non, t’es à jour dans tes vaccins ? » Pendant une seconde il la dévisage mais dans ses yeux c'est le vide intersidéral. Et puis il se met à rire un peu trop fort, comme si elle venait de lui raconter la blague de l'année. Il se souvient pas avoir été vacciné une seule fois dans sa vie – peut-être quand il était qu'un bébé, et encore. « Pour quoi faire ? J'bois assez d'vodka pour tout nettoyer là-dedans. » À ce stade il pourrait même avaler de l'alcool à brûler que ça lui ferait probablement ni chaud ni froid. Et il continue de ricaner comme un abruti, marmonnant dans sa barbe, répétant les mots d'Anca avant de recommencer à rire. Pas pour rien qu'il va jamais à l'hôpital, ça serait trop pénible pour lui comme pour les autres – un cauchemar administratif, et le parcours du combattant pour connaître ses antécédents. « Non t’en fais pas on va bien désinfecter. » Il se fait pas de souci lui, pour être déjà passé entre ses mains il sait que ça se passera bien. Ça se passe mieux que quand il s'en occupe lui-même, ou quand il s'en remet aux membres du gang. Anca elle est plus douce, mieux équipée aussi. « Suis moi, faut que tu te poses. » Alors il obéit, il suit sans se poser de question, grimace quand il finit par s'asseoir sur le perron. Mais il ne bronche pas, ne laisse pas échapper le moindre son ; peut-être à cause de l'habitude, peut-être parce qu'il fait un peu trop le fier. Sûrement un mélange des deux. « Même règle que l’autre fois, si tu te souviens. Tu hurles je te jure je te bâillonne. » Il arque un sourcil moqueur alors qu'il la jauge de haut en bas, sa silhouette trop frêle et son air fatigué – s'il voulait il n'en ferait qu'une bouchée. « J'veux bien t'voir essayer. » Son sourire est carnassier mais il ne fait que jouer, ça l'dérange pas de la voir se faire autoritaire. C'était comme ça la première fois et ça l'fait toujours autant rire. Bran il s'en fout, tant qu'on finit par le recoudre sans l'emmerder.

Il ne sourcille même pas quand elle coupe son pantalon, quand elle s'excuse. C'est qu'un bout de tissu, il en trouvera d'autres, c'est pas comme s'il faisait attention à tout ça. Il serre les dents quand il la sent palper la blessure, quand elle finit par lui tendre son téléphone. « Tiens prends ça et tu m’éclaires. » Encore une fois il se tait et il obéit, mal élevé mais bien dressé, toujours docile quand il le faut. Elle regarde mais elle dit rien ; il aime pas ça. « Bah alors ça ressemble à quoi ? » Elle balance toute sa trousse par terre et il reste silencieux, un peu dubitatif jusqu'à ce qu'elle brandisse un cordon. Il sait ce qui va suivre et il se raidit, se mord la langue pour être sûr de n'pas broncher. « Ça va faire mal. Pardon. » Un hochement de menton pour lui dire qu'elle peut y aller et il s'immobilise complètement quand elle passe le cordon autour de sa jambe, quand elle serre pour empêcher le sang de continuer à couler. Il dit rien, retient son souffle. « T’as vraiment le chic toi non ? » Il recommence à sourire alors qu'elle enfile des gants, comme une professionnelle. C'est le strict minimum pour l'hygiène mais il a tellement pas l'habitude que ça l'impressionne presque – ça lui donne la sensation d'être choyé comme jamais, c'est ridicule. « Pas ma faute, il m'a pris pour un bout d'saucisson ou j'sais pas quoi. Quand j'l'ai vu j'ai su qu'les carottes c'était des frites. » Il essaie d'être attentif à ce qu'elle fait, parle sans réfléchir, finit par se pencher. Il oriente le téléphone de manière à voir un peu mieux ce qui passe en bas, et il lâche un juron serbe en voyant la blessure. « Il m'a pas loupé ce p'tit salopard ! Attends. » Il bataille avec sa poche et se contorsionne quelques secondes avant d'en sortir son propre portable, le déverrouillant pour ensuite le tendre à Anca. « Prends une photo. S'te plaît. » Et il place la lumière de façon à bien éclairer sa jambe, attendant qu'elle s'exécute comme si tout était parfaitement normal. « Et t'sais j'm'en fous de m'faire soigner devant la porte, mais si tu pouvais aller m'chercher d'la vodka ce serait l'top. Ou même autre chose, j'sais pas trop c'que vous buvez chez toi. Tant qu'c'est pas un truc de fillette ça devrait aller. » Il prend ses aises, comme s'il était un client qui paie pour un service, éclairant le visage d'Anca sans se soucier de l'éblouir. Et puis il remarque les cernes sous ses yeux, ses joues un peu creusées, son teint trop terne. « La vache c'que t'as une sale gueule. Pire que moi. » Et il rigole tout seul, d'la même façon qu'il parle tout seul. À débiter trop d'âneries à la seconde comme si ça pouvait faire taire le brasier qui irradie dans sa jambe, comme si ça suffisait à effacer la colère et le désespoir qui lui nouent l'estomac. Il fait comme il peut pour s'occuper l'esprit, pour n'pas penser à tout ce qui le détruit. Peut-être que s'il y croit assez, ses démons seront avalés par la nuit.
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Anca Popescu

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MessageSujet: Re: pitbull terrier (branca)   pitbull terrier (branca) EmptySam 16 Déc - 11:40

Elle le voit son sourire grandir quand elle dit qu’elle se souvient. Foutu sourire. Celui là aussi elle s’en souvient. Sourire canin, un peu plus et c’est lui boufferait Sirius plutôt que l’inverse, violence qui se mélange au grand gamin qui semble l’habiter. Ah j'vois que j'ai fait sensation. Oui. Un peu. Ramasser un Serbe poignardé qui se vide de son sang sur le pavé, ça marque les esprits. C’est pas tous les jours que ça arrive, même si pour Anca ça commence à devenir un peu trop répétitif. « Commence pas » les yeux levés au ciel, elle ne lui donnera pas cette satisfaction. Pas comme la dernière fois. Non. Elle se souvient maintenant, de la fierté qui coule dans ses veines à lui. Heureusement d’un côté, ça compense avec le manque de lumière dans son cerveau. Faut dire qu’il est pas très brillant le serbe. Mais c’est pas grave. On est pas obligé de tous être des génies. Bof faut multiplier par quatre. Non attends j'crois ça fait trop. Par trois ? Merde j'sais pas. La preuve, et ça lui arrache un léger rire, elle soupire mais cette fois ci y a un sourire affiché sur son visage, ça vient chasser la fatigue, ça fait du bien. « T’es bête » ouais un peu. Pas grave. Encore une fois.
Quand il parle de rage ça fait tilte dans sa tête et la réponse ne la surprend vraiment pas. Pour quoi faire ? J'bois assez d'vodka pour tout nettoyer là-dedans. Le sourire qui disparait quand son instinct de professionnelle reprend le début, elle secoue la tête avant de dévisager son patient d’infortune. « Ca marche pas comme ça. On reparlera de ça plus tard, y a plus urgent » ouais. Comme recoudre la putain de plaie avant qu’il ne se vide de son sang par exemple. Alors elle finit par le faire s’asseoir sur le perron, pose les règles avec fermeté, pas question de rameuter toute la maison. Lucian voudrait surement la peau de Bran, Bran voudrait la peau de Lucian, ça finirait en bain de sang merdique et elle devrait passer la serpillère pour tout nettoyer après. Mais Bran ça le fait rire, quand elle joue la chef, autoritaire, y a bien que là et au fight club qu’elle s’autorise ça. Le reste du temps c’est plus difficile. Plus compliqué. J'veux bien t'voir essayer. Gamin. « Non tu veux pas. Je bosse avec des gars comme toi depuis trop longtemps vous êtes tous aussi fatiguant » elle soupire. Encore. Encore. Repense à Tyler et à sa gueule amochée, à tous les autres au club. Puis à son frère. Seven.

Bah alors ça ressemble à quoi ? A quelque chose de moche, quand elle regarde la blessure, la grimace qu’elle n’arrive pas à cacher. Il a eu de la chance, il a pas sectionné des muscles ou quoi que ce soit. Mais c’est moche quand même. Et bon sang ce que ça doit être douloureux. Rapidement elle met en place le garrot et Bran qui se laisse faire sans argumenter. Comme la dernière fois, obéissant, pas de hurlement. Elle est surprise Anca, de voir à quel point il est résistant. Elle imagine des choses, le genre de gars qu’il est vraiment et elle préfère vite oublier. Ouais. Des emmerdes elle en a déjà suffisamment.
Par contre la remarque c’est plus fort qu’elle, mais Bran semble ne pas vraiment s’en préoccuper.Pas ma faute, il m'a pris pour un bout d'saucisson ou j'sais pas quoi. Quand j'l'ai vu j'ai su qu'les carottes c'était des frites. Et le rire qui la traverse de nouveau en l’entendant parler. Pire que son père. Pire que sa mère. Faudrait qu’elle note ça quelque part, faire un recueil des pires expressions utilisées. Et Bran qui bouge déjà, intenable le gosse, elle voudrait pouvoir l’attacher pour pouvoir le soigner normalement. Elle soupire mais déjà qu’il la coupe dans ses réprimandes à peines formulées. Il m'a pas loupé ce p'tit salopard ! Attends - Prends une photo. S'te plaît. « Sérieusement ? » Mais bon hein, si ça l’amuse, la trace de sang qu’elle laisse sur l’écran quand elle prend la photo, les yeux levés au ciel pour la énième fois de la soirée, surement qu’il pourra frimer de tout son soûle auprès de ses potes. « Heureux ? Maintenant tu me laisse travailler ou ta jambe on va devoir la couper » menaçante, même si c’est pas vrai, elle veut juste lui faire peur pour qu’il arrête de gigoter entre ses doigts.
Et t'sais j'm'en fous de m'faire soigner devant la porte, mais si tu pouvais aller m'chercher d'la vodka ce serait l'top. Ou même autre chose, j'sais pas trop c'que vous buvez chez toi. Tant qu'c'est pas un truc de fillette ça devrait aller. De nouveau elle relève la tête pour le dévisager. Il est sérieux ? Remarque, c’est ptêtre la moindre des choses, surement qu’il doit douiller le pauvre, avec sa jambe à moitié bouffée. Alors Anca se redresse tant bien que mal avant d’enlever ses gants. « T’as de la chance qu’on soit chez moi. Tu bouge pas d’ici et si ça fait mal ta jambe hésite pas à défaire le garrot le temps que je revienne d’accord ? Je vais te chercher ça. » la fin de sa phrase qui se tasse dans sa gorge quand la lumière vient l’aveugler elle pousse un petit cri de frustration qu’elle étouffe bien vite, la main devant ses yeux pour se protéger La vache c'que t'as une sale gueule. Pire que moi. « Bientôt c’est toi qui sera pire si tu continue à faire le con » petite tape sur l’épaule alors qu’elle le dépasse pour rentrer dans la maison. Elle monte d’abord à l’étage pour vider la pharmacie, tout ce qui lui manque dans son nécessaire qu’elle trimballe au fight club. Puis elle passe par sa chambre ou son regard se pose sur l’agrafeuse qui trône sur le bureau. Parfait. Sans faire de bruit pour ne pas réveiller Rez elle la met dans son sac puis descend finalement dans la cuisine. Silencieusement elle ouvre la porte du frigo et attrape la bouteille de țuică de Lucian qui traine là. Elle trouvera une excuse plus tard, tant pis.

« Ca va pas trop mal ? » qu’elle demande à Bran quand elle le rejoint dehors, lui tendant la bouteille avant de s’installer à sa place. Déjà elle remet les gants avant de continuer « c’est pas un truc de fillette ça, c’est un truc de chez nous, tu devrais aimer » parce qu’elle a un peu pitié de lui quand même, pour ce qu’elle va lui faire souffrir ensuite. Et elle sort de son sac l’agrafeuse et son briquet et commence à faire chauffer le tout pour stériliser. « Si t’es si fort que ça, c’est le moment de le prouver. »
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MessageSujet: Re: pitbull terrier (branca)   pitbull terrier (branca) EmptyJeu 11 Jan - 18:21

« Ça marche pas comme ça. On reparlera de ça plus tard, y a plus urgent. » De toute façon, tout lui paraît plus urgent que cette histoire de vaccins. Il fait pas confiance à ces trucs-là et il est persuadé que c'est inutile – la preuve, il en fait pas et pourtant il se porte comme un charme. Sûrement qu'il changera jamais d'avis, même s'il chopait une infection qu'il aurait pu éviter. C'est pas important tout ça, puis il se dit qu'elle a juste à le recoudre et c'est fini. C'est rien du tout, la routine ou presque alors il se marre quand elle le fait s'asseoir sur le perron, quand elle montre l'autorité d'une matriarche qui refuse de se laisser marcher sur les pieds. Il laisse faire, il provoque un peu, juste pour le plaisir. « Non tu veux pas. Je bosse avec des gars comme toi depuis trop longtemps vous êtes tous aussi fatigants. » Et il voudrait lui poser une ou deux questions mais il en a pas l'temps, déjà elle examine la morsure et il se fige pour ne pas protester à la douleur. Mais elle reste tellement silencieuse que ça en deviendrait presque inquiétant, alors quand il finit par orienter la lumière pour voir ce que ça donne, il est pas étonné que ça soit si moche. Pourtant il perd pas son sens des priorités, portable sorti pour demander une photo. « Sérieusement ? » Il hausse les sourcils parce qu'il comprend pas ce soudain air blasé, parce que ça lui paraît affreusement normal. Ils font souvent ça chez lui ou dans le gang, garder une trace des blessures et se les envoyer, se les montrer, s'en vanter. C'est qu'une banalité. « Ben ouais, c'est plus impressionnant quand c'est encore à vif. » Une fois que c'est recousu, ça sert plus à rien.

Elle finit par obtempérer et prendre la photo alors qu'il affiche un sourire – un peu tordu par la douleur, mais un sourire quand même. « Heureux ? Maintenant tu me laisses travailler ou ta jambe on va devoir la couper. » Il se marre à moitié, reprend son portable et le dépose à côté de lui. « Eh j'ai p't'être l'air con, mais j'le suis pas à ce point. » Il sait bien que c'est rien de grave, s'il s'était soigné lui-même il aurait sûrement fait trois points grossiers avant de coller un pansement et d'attendre que ça finisse de cicatriser tout seul. Par contre il aimerait bien un remontant, parce qu'il a beau fanfaronner il souffre, ça brûle ça tire ça fait comme des centaines d'aiguilles enfoncées dans la chair. C'est juste qu'il est devenu trop résistant pour s'épancher là-dessus, mais son endurance à des limites. Le meilleur truc qu'il connaisse pour tenir le coup, c'est l'alcool fort. Une lampée pour lui, une autre versée sur la blessure pour désinfecter – c'est comme ça qu'il a l'habitude de procéder. « T’as de la chance qu’on soit chez moi. Tu bouges pas d’ici et si ça fait mal ta jambe hésite pas à défaire le garrot le temps que je revienne d’accord ? Je vais te chercher ça. » Il hoche vaguement le menton avant de l'éclairer, et faut dire qu'à la lumière elle a pas tout à fait la même tronche que la dernière fois. Les traits plus creusés, plus tirés. Elle a l'air trop fatiguée. « Bientôt c’est toi qui seras pire si tu continues à faire le con. » Il rit encore une fois, lève les bras en signe de paix, comme s'il avait besoin de brandir le drapeau blanc. Quand elle s'éloigne il en profite pour reprendre son portable et envoyer la photo à tous ses contacts ou presque, fierté de sale gosse au coin des lèvres. Mais son sourire se fane vite parce que sa jambe continue de le lancer, parce qu'il a besoin de quelque chose pour anesthésier la douleur, et vite.

Quand Anca revient enfin il lève la tête vers le ciel comme s'il accueillait le messie, souriant quand elle lui tend une bouteille. « Ça va pas trop mal ? » « Si. » Il observe l'inscription sur l'étiquette, țuică ça lui dit rien, il connaît pas. Il s'en formalise pas vraiment, hausse les épaules avant d'en avaler une trop longue gorgée qui lui brûle la langue et la trachée. « C’est pas un truc de fillette ça, c’est un truc de chez nous, tu devrais aimer. » Elle a vu juste. « J'espère que t'as d'autres bouteilles en stock. » Parce que celle-là, elle ne la reverra pas. Il compte bien la vider – ou à défaut, l'emporter avec lui. Il demande même pas son avis, il se contente de l'informer.

Du coin de l'œil il la voit sortir une agrafeuse et la stériliser avec un briquet, et il grince un peu des dents en sachant ce qui viendra ensuite. « Si t’es si fort que ça, c’est le moment de le prouver. » Un ricanement lui échappe et il reprend une grosse lampée de  țuică pour s'donner du courage, jouant pourtant celui qui n'a peur de rien. « Bof ça ira, l'agrafeuse ça sera plus rapide que l'aiguille alors c'est encore mieux. » Il en faut plus que ça pour lui faire vraiment peur ou lui donner envie de reculer. Tant qu'elle finit par refermer la plaie ça lui va, elle peut bien utiliser la solution qu'elle veut – même si elle décidait de faire ça à la glue il broncherait probablement pas. Et il voit l'application qu'elle met à tout stériliser, les gants enfilés, la concentration sur ses traits, la trousse qu'elle traînait avec elle et ses mots qui lui reviennent en tête. Il se souvient d'la première fois – elle a dit qu'elle était infirmière. « C'est à l'école d'infirmière qu'ils t'apprennent à utiliser du matos de bureau ? Ils vous font opérer avec des compas ? » Il taquine mais y a un peu de vrai, il s'demande où elle travaille pour utiliser ce genre de technique, et surtout pour dire qu'elle bosse avec des gars comme lui. Ça doit pas être un endroit très fréquentable. « Tu dois taffer dans l'hosto l'plus pété de l'état. » Pourtant s'il découvre où il est et s'il est sûr de tomber sur elle à chaque fois, il est prêt à y aller. C'est toujours mieux que se débrouiller tout seul. Avec Anca c'est moins douloureux et le fini est plus propre, sa cicatrice de la dernière fois est la moins moche de toutes. « Au fait, j'te dois deux faveurs maintenant. » Il a pas oublié ça non plus, et s'il est impoli il n'est pas pour autant ingrat ; il lui doit bien ça.
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MessageSujet: Re: pitbull terrier (branca)   pitbull terrier (branca) EmptyMer 7 Fév - 16:52

Elle grimace Anca, prendre en photo la plaie qui pisse le sang et ça lui rappelle ces soirées explosées au fight club où les membres en ressortent bien trop heureux malgré les nez explosés. Ca la fatigue. Mais elle s’exécute. Parce qu’après tout pourquoi. Parce qu’il y a ce sourire idiot sur le visage de Bran et que ça l’adoucit un peu. Juste un peu. Elle passe d’austère à légèrement moins agacée. Ben ouais, c'est plus impressionnant quand c'est encore à vif. Elle ne répond pas, se contente de secouer la tête pour lui montrer à quel point elle le trouve puéril. Mais elle a bien compris que ça ne changerait rien. Alors elle en profite pour rajouter une couche, menace Bran comme on menace un enfant avec le croque-mitaine, parle de lui couper la jambe et le Serbe qui rigole, pas vraiment dupe. Logique, elle imagine qu’il a du voir bien pire, qu’il a du infliger bien pire aussi. Eh j'ai p't'être l'air con, mais j'le suis pas à ce point. Elle hausse les épaules, s’autorise un sourire rapide. « Chai pas, faut croire que t’as quand même du potentiel hein » avec cette histoire de vodka, de désinfection, de virus et autres conneries. Mais bon. Y a un truc sur le visage de Bran qui l’empêche de trop râler, d’être trop méchante. Quelque chose dans son regard qui fait trop enfantin malgré le corps de géant et les dents aiguisées comme des rasoirs, ptêtre qu’il lui rappelle trop Nash ou Malo, tous ces gars qui se vantent d’être des brutes mais qui ont autre chose. Ou peut être qu’elle est juste bien trop utopiste, pour changer.
Elle finit par se lever pour lui apporter de quoi supporter la suite des opérations, maison silencieuse, elle prie pour ne réveiller personne, pour que personne ne lui demande pourquoi elle a les mains pleines de sang et pourquoi un putain de Serbe se marre sur le perron. Son stock de mensonge est arrivé à expiration, surement qu’elle balancerait juste la vérité, que son karma est merdique et qu’elle sait pas laisser les chiens errants sur le pavé.
Lorsqu’elle revient avec tout ce qu’il lui faut, elle demande à Bran comment il se sent et sans surprise il lui avoue que ça fait mal. Normal. Ce genre de blessures c’est des saloperies, la chaire à vif, la peau qui se barre en lambeaux. Instinctivement elle passe la main sur son ventre, comme un rappel d’où elle se trouvait y a un an maintenant, cicatrice encore gonflée, ptêtre qu’elle aussi elle a besoin d’une gorgée d’alcool pour se donner du courage. J'espère que t'as d'autres bouteilles en stock. « toute une armoire. Boisson préférée de papa avec la bière » qu’elle marmonne tout bas en secouant la tête, elle n’a jamais compris la passion des gens pour l’alcool, l’effet grisant puis la nausée qui s‘en suit, le mal de crâne, l’oubli, le noir. Elle soupire, le regarde ouvrir la bouteille et commence à s’affairer. Pas le temps d’être délicate, pas envie aussi, puis elle a pas les moyens aussi. Bof ça ira, l'agrafeuse ça sera plus rapide que l'aiguille alors c'est encore mieux. Ca lui arrache un nouveau sourire, elle secoue la tête, amusée. « Bon au moins j’ai pas à te sortir tout le discours rassurant c’est déjà ça » De toute façon le discours rassurant elle le sort presque jamais, pas besoin, tous des grand qui serrent fort les dents quand elle recoud habilement les plaies.
C'est à l'école d'infirmière qu'ils t'apprennent à utiliser du matos de bureau ? Ils vous font opérer avec des compas ? Elle relève la tête, surprise. Puis ça lui revient. C’est vrai, la dernière fois elle était encore étudiante, y a tout qui marchait à peu près droit dans sa vie, à part deux trois conneries, ça la renvoie en arrière. « Oui et puis on stérilise avec l’alcool à dégivrer et on cautérise au lance flamme » la blague pour faire comme si tout était normal, comme si le fait de refermer une plaie à l’agrafeuse c’était bien trop commun. Tu dois taffer dans l'hosto l'plus pété de l'état. Si seulement. Le rire qui meurt elle secoue la tête. « Non je suis plus à l’école et je taff pas à l’hosto. Enfin j’y ai bossé, mais pour passer la serpillère tu sais » femme de ménage, à croire que y a que ça qui lui va, et tous les autres job pourris qu’elle arrive pas à garder. « C’est sur le tas que je t’ai dis les gars comme toi je connais ça trop bien, ça forme avec le temps » elle secoue la tête avant de tendre la main pour attraper la bouteille, bois une grande lampée d’alcool qui lui brule la gorge, la fait grimacer, avant de la rendre à Bran. Courage liquide avalé, matériel stérilisé, elle est prête à opérer non ? « Tiens bien la lumière sur la jambe s’il te plait » qu’elle marmonne alors qu’elle resserre doucement les deux pans de chaire, pose l’agrafeuse sur la plaie.
Au fait, j'te dois deux faveurs maintenant. Anca suspend son geste, redresse la tête pour le dévisager. « Bon à savoir » parce que ces derniers temps elle prend tout ce qu’elle peut trouver, même si ça veut dire demander paiement à un Serbe qui a l’air un peu trop dangereux, elle se fera sans doute pas prier le moment venu. « Serre les dents » et sans plus attendre elle appuie. Un, deux, trois, quatre, une jolie ligne avec les agrafes bien parallèles dans la chaire, elle se recule. Satisfaite. La trousse qu’elle tire vers elle pour fouiller dedans, sors le désinfectant, avant de finir par enrouler le tout dans de la gaze. Joli pansement qui se tâche déjà de sang, pas grave, le principal c’est que ça protège la blessure. Silencieuse elle finit le travail en refermant le tout avant de se redresser, soudain extrêmement fatiguée. « Ca devrait tenir. Mais si tu peux, demain ou dans quelques jours va voir un vrai médecin, pour s’assurer que c’est pas fait n’importe comment » même si elle sait que c’est parfait. Sans doute une de ses rares qualités. « Faudra changer le pansement. Et enlever les agrafes aussi. Quand ça sera bien recollé. » les gants qu’elle retire, elle s’adosse sur les marches, ferme les yeux, avant de tendre la main pour récupérer la bouteille. Boire un peu, oublier. « Je peux te le faire si jamais. » parce qu’elle est trop gentille, parce qu’elle s’attache peut être un peu à lui au fond, parce qu’il est pas le pire patient qu’elle ai eu à recoudre et que ça la rend un peu trop charitable. « Juste cette fois » parce qu’il faut pas non plus abuser.
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MessageSujet: Re: pitbull terrier (branca)   pitbull terrier (branca) EmptyMer 14 Fév - 13:49

« Toute une armoire. Boisson préférée de papa avec la bière. » Ça le fait sourire alors qu'il s'essuie négligemment la bouche, fait mine de lever la bouteille dans sa direction. « Ben ton père il a bon goût, c'est sûrement un mec bien. » Ou à défaut, un mec comme lui.

Y a l'agrafeuse qu'elle sort, le matériel qu'elle stérilise, les gants qu'elle enfile. Il la regarde faire et il est tout sauf inquiet – il sait qu'il est entre de bonnes mains et qu'elle sera plus douce que les gars du gang ne le seront jamais quand ils le rafistolent. « Bon au moins j’ai pas à te sortir tout le discours rassurant c’est déjà ça. » Il ricane et bombe un peu le torse, l'air de dire qu'il est un guerrier. Les discours rassurants il a oublié depuis longtemps, ceux qu'il avait quand il était môme c'était pour le faire sortir des endroits où il se planquait quand dans les rues les bombes pleuvaient. Alors forcément, l'agrafeuse, il peut gérer. Elle aussi à en voir ses gestes assurés, pourtant il est presque sûr que c'est pas ça qu'ils apprennent à manier, en école d'infirmière. « Oui et puis on stérilise avec l’alcool à dégivrer et on cautérise au lance-flammes. » Encore une fois il se marre, grand gamin au regard un peu détraqué. « Hâte de passer au lance-flammes, j'te l'emprunterai pour faire rôtir le clebs après. » Sale chien qui l'a charcuté, il est convaincu que c'est ce qu'il mériterait même s'il ne le fera pas.

« Non je suis plus à l’école et je taffe pas à l’hosto. Enfin j’y ai bossé, mais pour passer la serpillère tu sais. C’est sur le tas que je t’ai dit les gars comme toi je connais ça trop bien, ça forme avec le temps. » Il comprend mieux. Il hausse les épaules alors qu'elle lui vole la bouteille un instant, avant de la lui rendre. « Tant mieux, ceux qu'apprennent sur l'tas c'est les plus efficaces. » Au moins on va directement à l'essentiel et personne ne fait chier pour les papiers, les vaccins et toutes ces conneries qui le dépassent. « Tiens bien la lumière sur la jambe s’il te plaît. » Il s'exécute sans broncher, grimace quand elle pose ses doigts sur les pans de chair déchirée pour les resserrer. Ses mâchoires qui se crispent avant même qu'elle lui demande de serrer les dents, ses doigts qui se cramponnent à la bouteille et au rebord de la marche sur laquelle il est assis. La première agrafe lui coupe le souffle et il grogne sous le coup de la douleur qui éclate dans toute sa jambe, le goulot qu'il amène à ses lèvres pour compenser en se brûlant la trachée. Elle continue et il fait de même – le temps qu'elle finisse sa besogne il a quasiment terminé la bouteille. Elle désinfecte et enroule la gaze autour de sa jambe alors qu'il se laisse faire en silence, tenant toujours la lumière vers elle, le regard qui vagabonde pourtant vers le ciel. « Ça devrait tenir. Mais si tu peux, demain ou dans quelques jours va voir un vrai médecin, pour s’assurer que c’est pas fait n’importe comment. » Il rigole à moitié, se penche pour observer le résultat avec un air satisfait. « Pas besoin, t'as fait ça comme une pro. » S'il avait fait ça lui-même, il aurait recousu avec du fil de pêche, des points mal faits et pas alignés, une vieille bande usée enroulée par-dessus et basta. À ses yeux, le travail d'Anca est proche de la perfection – c'est presque même un luxe qu'il s'octroie. « Faudra changer le pansement. Et enlever les agrafes aussi. Quand ça sera bien recollé. » Il hoche vaguement la tête, pas franchement intéressé alors qu'elle se pose sur les marches à son tour, tend la main. Il lui donne la bouteille même s'il ne reste plus grand-chose à l'intérieur, l'observe boire comme si elle portait tout le poids du monde sur ses épaules. « Je peux te le faire si jamais. Juste cette fois. » Ses lèvres qui s'étirent trop largement, ses yeux qui se posent sur elle alors qu'il arque un sourcil. « J't'avais dit que tu deviendrais mon infirmière attitrée. » À choisir, évidemment qu'il préfère elle plutôt qu'Anton le boucher ou Novak qui n'a pas la moindre délicatesse. Pas comme Anca.

Il finit par se lever difficilement, l'équilibre un peu bancal alors qu'il descend les marches pour se planter face à elle. « File-moi ton portable. » Il tend la main, l'air un peu inquisiteur mais pas agressif pour autant. Une fois qu'elle obtempère il entre son numéro à l'intérieur avant de lui rendre, visage toujours fendu en deux. « Réfléchis à tes faveurs et appelle-moi quand t'es décidée. T'façon j'reviendrai pour enlever les agrafes. » Un clin d'œil entendu et il s'éloigne doucement, le pas claudiquant. « Garde la bouteille finalement, t'as l'air d'en avoir plus besoin que moi. » Il ne prend même pas la peine de se retourner, lève le bras en l'air comme pour faire un salut silencieux et déjà il s'en va, un peu boiteux, dégaine débraillée sous les lumières des lampadaires. Une clope au bec et le sourire aux lèvres, il a suffi d'un clébard enragé pour tomber sur la bonne personne et lui faire retrouver sa bonne humeur dans un instant fugace. Faut croire qu'entre bêtes, y a un peu d'entraide.

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