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 (père fouettard) Numb.

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Barbra Marshall

Barbra Marshall
Barbie Cœur de Pétasse
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▹ pseudo : bangkok.
▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen.
▹ avatar : Sahara Ray.
▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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MessageSujet: (père fouettard) Numb.   (père fouettard) Numb. EmptyLun 4 Déc - 0:16

Les paupières qui se ferment, crispés, alors que les draps se froissent. Il y a son corps qui remue dans tous les sens, ses battements cardiaques qui accélèrent. Puis, son cri, perçant à en déchirer la nuit. Barbra se relève, la peau moite, les cheveux en bataille. C'est seulement après avoir cligné plusieurs fois des yeux qu'elle réalise qu'elle n'est pas seule ; il y a sa mère, accroupie à sa hauteur, qui semble la fixer avec inquiétude. Elle comprend pas, Barbie. Elle devrait pas être là – il y a bien longtemps qu'elle a déménagé, qu'elle est partie pour quelque chose de meilleur – ou plutôt, de moins terrible. « Maman ? Qu'est-ce que.. » « Chut, c'était rien qu'un cauchemar. Tout va bien chérie, je suis là. » Elle fronce les sourcils. Sa mère, elle lui a jamais vraiment parlé comme ça, avec tant de douceur, d'affection. Sauf quand elle était ivre, sauf quand elle savait que la veille, un de ses petits amis avait été un peu trop tactile avec la gamine ; à croire qu'un peu de douceur suffirait à effacer ce qu'elle laissait arriver. « J'comprends pas, je.. Qu'est-ce que j'fais là ? » Cette fois, c'est sa mère qui fronce les sourcils. « C'est Noël, Barbra. Où voudrais-tu être ? Allez, prépare-toi, je t'ai préparé ton déjeuner et il y a ton émission préférée à la télé. » Sa mère part et Barbie comprend toujours pas ce qui peut bien lui arriver. Elle rêve – c'est forcément ça. Elle rêve de cette mère qui a l'air de l'aimer, de prendre soin d'elle, comme elle a toujours voulu que ce soit le cas. La blonde se pince – ressent la légère douleur. Ça a l'air réel, beaucoup trop réel, au point que son cœur se soulève d'espoir. Peut-être qu'en fait, c'était qu'un cauchemar tout ça – long, cruel, qui s'accapare davantage à de la torture qu'à une simple chimère. Elle se lève difficilement, ses jambes lui donnant l'impression d'être sur le point de céder à chaque instant. Fébrile, elle enfile rapidement une robe qui traînait là, noue ses cheveux en un chignon lâche, se maquille légèrement avant de descendre lentement les escaliers. Elle entend sa mère fredonner, ce qu'elle n'avait jamais entendu auparavant. Puis, Barbra découvre avec stupeur l'état de la maison – pas de cadavre de bières jonchant le sol, pas de vêtements partout. Tout semble normal. Elle reste sur ses gardes, a l'impression de ne pas être à sa place. « Barbra ? Viens manger, ton déjeuner va être froid. » Un dernier coup d’œil à sa mère et elle abdique ; tant pis si tout ça n'est qu'un rêve, autant en profiter tant qu'elle le peut. Alors la gamine se rue sur sa mère et l'enlace avec toutes ses forces, avec cette crainte qu'à tout moment, tout va disparaître, tout va redevenir misère, crasse et pleurs. D'ailleurs, quelques larmes lui échappent ; c'est son cœur qui semble déborder de joie et d'amour. Il a pas l'habitude, son cœur, de ressentir quelque chose d'aussi positif et il sait pas quoi en faire alors ça déborde, ça se transforme en larmes de bonheur. Sa mère s'écarte un peu, fronce ses sourcils et frotte légèrement ses joues. « Regarde-moi dans quel état tu t'es mis, Barbra. Va t'arranger un peu pour notre invité, tu veux ? »

Elle comprend toujours pas, Barbie, mais elle obéit, parce que tout ça est trop beau et qu'elle a peur que ça s'envole si elle suit pas les conseils de sa mère. Alors elle frotte le mascara qui a dégouliné sur ses joues, s'installe à la table alors qu'un coup se fait entendre à la porte. Il y a sa mère qui vient ouvrir, et Barbra elle voit bien que le type donne une liasse à sa mère mais elle comprend pas – elle comprend pas jusqu'à ce que le type vienne s'asseoir à côté d'elle. « Barbra, je te présente Denis. Sois gentille avec lui, tu veux ? » La gamine penche la tête, fronce ses sourcils, a peur de comprendre. Et il y a plus de doute possible quand l'homme glisse sa main sur sa cuisse, sa main moite et dégueulasse qui lui donne envie de vomir, et il y a tout qui s'accumule, les informations qu'elle comprend peu à peu, la panique qui l'envahit, le dégoût, la tristesse, les espoirs brisés et sa tête qui tourne encore et encore. « J'ai beaucoup entendu parlé de toi, Barbra. » C'est son souffle fétide qui heurte sa peau, et elle veut pas Barbie, alors elle secoue la tête, enfin elle essaye mais elle est immobile, paralysée par la peur. Ça devrait pas arriver, ça n'a aucun sens. Elle est partie, loin de tout ça, loin des hommes et de sa mère – ou peut-être qu'elle est jamais partie, que ça a toujours été comme ça, que ça a pris des allures de fausse famille heureuse pour au final, se servir d'elle, de ses espoirs et de son cœur fragile, contre une poignée de billet, parce qu'elle vaut bien ça, la petite Marshall. Elle hésite, elle sait pas comment réagir. Elle y a vraiment cru, à cette mère qui agissait comme elle l'avait toujours voulu, à cette maison qui semblait bien plus harmonieuse et heureuse qu'avant, à ce bonheur qu'on lui avait livré sur un plateau. Et elle voulait y croire, encore. Prolonger sa joie, même quelques instants de plus. Là voilà qui se retrouve gamine, faible et sans défense, à vouloir faire plaisir pour arranger la situation, ou plutôt pour pas l'empirer, pour avoir l'illusion d'un semblant de famille et de bonheur. Et elle sanglote, Barbra, ce qu'elle a plus fait depuis des années, depuis qu'elle a enfilé son masque de Barbie. « Chérie, on a déjà discuté de tout ça. » souligne sa mère, l'intimant d'arrêter, de se laisser faire docilement. C'est pas comme dans ses souvenirs – c'est différent, c'est pire. C'est un cauchemar, ça l'est forcément, même si elle la sent bien, la main de l'homme à ses côtés qui monte un peu plus haut, sa respiration haletante, son parfum bon marché mélangé à sa transpiration. Et elle peut pas vivre ça, la gamine, pas encore, pas alors qu'elle avait réussi à s'en échapper – elle peut quand même pas s'être échappée de tout ça pour finir dans quelque chose d'encore pire, si ? Alors, elle se lève précipitamment, fait tomber la chaise au passage. « NON ! » Et c'est le visage de sa mère qui se transforme, laissant apparaître déception, colère, agacement – éléments bien plus familiers que tout ce qu'elle a pu voir au cours de cette mascarade. Barbra sent son rythme cardiaque s'accélérer, comme si son palpitant voulait s'enfuir, ou exploser, elle sait pas vraiment ce qui serait préférable. Et même si a l'impression que ses jambes sont faites en coton tant elles lui paraissent faibles, elle rassemble le peu d'énergie qu'il lui reste et elle court vers la porte d'entrée, évitant au passage sa mère et Denis, elle sort de cette réplique de l'enfer. Puis elle s'arrête pas, Barbie, elle s'arrête plus, parce qu'elle a peur qu'on la rattrape, qu'on la tire de force là bas. Elle sent son mascara qui dégouline sur ses joues, l'air frais qui lui brûle les poumons et le cœur au bord des lèvres, l'estomac noué sous l'effet du dégoût mais elle s'arrête pas, elle continue à courir comme si sa vie en dépendait – parce que sa vie en dépend. Ils lui ont déjà tout pris ; ils ont déjà souillé son âme, brisé son cœur en un tas de morceaux – mais elle les laissera pas récupérer les morceaux, Barbra. Ils sont à elle et elle compte bien en faire ce qu'elle veut, elle laissera plus jamais personne décider pour elle. Alors elle court, loin de son cauchemar, avec les fragments restants de son cœur faible et abîmé.
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