Invité ☽ ☾
| Sujet: (aj); heartline Lun 20 Nov - 22:37 | |
| No one saves us but ourselves ☾ T'es enveloppée dans un cocon de draps dans une chaleur humaine. T'entends les respirations apaisées de ta conquête d'hier soir, tu sens son souffle dans tes cheveux sur ton visage dans ton cou. Pour la première fois depuis longtemps, baignée dans la lumière du petit matin, tu te sens bien. Tranquille. Puis y a ton portable qui vibre. Une fois. Deux fois. Trois fois. « Putaiiiiin. » Ta main sort de sous la couette, fouillant le parquet à la recherche de l'objet inopportun. Une dernière vibration te permet de le localiser et tu le portes à ton visage, les yeux plissés contre la lumière bleue agressive de l'écran. MAX : lish t où ? MAX : lish MAX : LISH PTN MAX : G BSOIN 2 TOITu pousses un grognement. La jeune femme à tes côtés ne bronche même pas. Tu te redresses et te mets à taper sur ton clavier. AILISH : tu fais chier max AILISH : kes ki se passe ? MAX : c jj ptn, il s'est tiré jsais pas où il est, j'ai peur qu'il fasse de la merdeTu lui réponds même pas. Tu sautes du lit, faisant bouger le matelas sous ton changement brusque de poids, réveillant par la même occasion la rouquine qui dort près de toi. « Oh mon Dieu, désolée, rendors-toi. Faut que j'y aille. Merci pour hier soir, c'était top, on se rappelle. » Tu sors de la chambre à toute vitesse, complètement brusquée par ton attitude. La situation avec JJ fait débloquer ton cerveau. La panique monte dans ta cage thoracique, enveloppe tes poumons comprime tes tripes. T'enfiles une chemise un short des baskets tu chopes ton sac tu sors de l'appart tu descends les escaliers tellement vite que t'as l'impression de voler -en fait t'as juste failli rater des marches. Dès que tes baskets touchent l'asphalte, tu te mets à courir. Tes pas te guident tout seuls, s'orientant comme par automatisme vers Tybee Island. Tu cours à perdre haleine, jusqu'au port, jusqu'à ce vieux bâtiment de malheur, celui que t'évites non seulement parce que ça te rappelle des mauvais souvenirs mais surtout parce que tu sais que quand JJ y est, c'est qu'il veut qu'on le laisse tranquille. T'accélères le rythme. Si toi t'as failli faire une connerie, y a moyen qu'il le fasse aussi. Tu montes à toute vitesse, avalant les marches quatre à quatre, prête à tout pour éviter un drame. T'oses même pas imaginer ta vie sans lui. Ouais il est exécrable impatient violent changeant. Mais qu'est-ce que tu ferais sans lui ? Sans les Kids ? C'est ta famille. Et la famille, ça se laisse pas tomber. T'arrives en haut, hors d'haleine, et tu vois JJ assis, une clope au bec et les yeux rougis. Tout ton corps tremble de soulagement. Tes jambes te soutiennent plus et tu t'écroules en tailleur à côté de lui. « JJ. » Tu m'as foutu la trouille ptit con.
|
|
banana-split on me ▹ posts envoyés : 2817 ▹ points : 51 ▹ pseudo : mathie (miserunt) ▹ crédits : moi (ava + gif) & tumblr ▹ avatar : yuri pleskun ▹ signe particulier : regard fendillé, la folie qui crame au fond de son regard, la gueule toujours un peu cassée et l'allure dézinguée.
☽ ☾
| Sujet: Re: (aj); heartline Sam 6 Jan - 8:07 | |
| C'est comme un sifflement strident dans les oreilles, le noir dans la tête et le vide dans la poitrine. Y a plus d'émotions, plus de souvenirs, plus de pensées, y a plus rien. Juste ce noir, ce vide, ce son, et tout ce froid. J'ai froid jusque dans les os. J'ai froid jusque dans mon cœur, qui ne bat même plus, du moins c'est l'impression que j'ai. Je l'entends plus, je le sens pas. Il est plus là, c'est tout. Il a mis la clé sous la porte, il voulait pas avoir à gérer ça. C'est trop grand pour lui. C'est nouveau et je ne sais pas comment il faut faire avec toute cette merde, toute cette douleur insupportable. C'est tellement noir dans mon esprit que je ne sais même pas que j'ai couru, traversé plusieurs rues et que je suis allé me réfugier dans ma cachette. Je n'en sais rien. Je ne sais plus comment on met un pied devant l'autre, je ne sais même plus comment on fait pour respirer. C'est le néant. Et putain c'que c'est grand, on en voit pas la fin. Et ça me fait un peu peur. Ça veut dire que ça se finit jamais ? Ça veut dire que je vais rester coincé dans cet état pour toujours maintenant ? Mais mes pensées se font vite piétiner, par le vide. C'est costaud le rien, on dirait pas comme ça. Mais ça prend sacrément de la place, ça envahit tout, ça détruit tout. Je ne sais pas où je suis, ni ce que je suis en train de faire. J'ai l'impression de me voir errer dans ma tête, toute petite chose au milieu d'un désert infini. Un désert sombre, sans porte de sortie.
— JJ. Et d'un coup, y a tout qui s'ébranle dans ma tête. Le noir qui gronde, pas content de ne pas avoir pu empêcher l'intruse de s'insinuer dans ma tête. Et on est deux maintenant, en tout petit dans ma tête. Ailish est là. Et j'émerge légèrement. Je tourne la tête vers elle et c'est là que je réalise que j'ai une clope entre les doigts, à moitié consumée et pourtant je n'ai pas de goût de tabac dans la bouche. J'ai dû l'allumer et l'oublier. Je sens mes joues trempées, mais je ne pleure plus. Je la regarde s'assoir à côté de moi et j'entends son souffle haletant, je vois sa poitrine qui se soulève rapidement. J'ai l’œil hagard, vitreux. J'ai l'impression de ne pas avoir dormi depuis cent ans. Je ne dis rien, complètement à l'ouest. Mon regard part à la dérive et je comprends finalement où on est. Y avait qu'elle pour me trouver ici. Parce que y a qu'elle qui connait cette cachette. C'est là qu'on s'est rencontré. Ça fait partie de mes bons souvenirs et pourtant aujourd'hui, ça me semble tellement fade, tellement sans intérêt. — J'crois que j'ai pas fermé la porte à clé en partant. J'sais pas pourquoi je dis ça, y a rien de cohérent dans ma tête. Et puis, j'en ai jamais rien eu à foutre de ne pas fermer à clé. Je sais même pas si j'ai des clés. Putain, pourquoi je pense à ça ? Je ferme les yeux et fronce les sourcils, les muscles du visage tendus, les yeux creusés par la douleur. Je viens me blottir contre Ailish, et je sais la douleur qui revient de plus belle toquer à la porte de mon cœur. Qui s'insinue partout dans les veines, brûlante, pour tenter d'accéder par toutes les entrées. Et ça marche. Les larmes se remettent à couler, silencieuses pour l'instant. Et la voix chargée de crainte, à moitié cassée, enrouée, je murmure entre deux reniflements. — J'veux pas qu'tu meurs. Je veux pas que les gens meurent. Je veux pas que Jed soit mort. Je veux que ce soit rien qu'un cauchemar, j'veux me réveiller et rire de tout ça. Je veux que Jed débarque, là, tout de suite, et me dise que c'était une feinte, pour échapper à son ancienne femme qui veut le dépouiller de sa thune. J'en sais rien putain, je veux juste que tout s'arrête. — Dis moi que t'es venue avec une formule magique qui ramène les morts à la vie. Sinon, je vois pas l'intérêt de continuer à endurer tout ça. C'est quoi cette arnaque, hein ? Pourquoi on existe, si c'est pour morfler, si c'est pour disparaitre ensuite ? A quoi ça sert toute cette merde ? Putain mais qu'on m'explique ! Colère et chagrin se percutent dans ma poitrine, c'est comme l'explosion d'une bombe atomique. Mon visage qui se tord de rage. Je préférais le vide, finalement. |
|