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 Death Note - ft. Winifred.

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Owen Miyazaki

Owen Miyazaki
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MessageSujet: Death Note - ft. Winifred.   Death Note - ft. Winifred. EmptyDim 19 Nov - 20:42

    Kizuki venait de terminer quelques lignes sur des airs de Pink Floyd lorsque son téléphone se mit à vibrer. De coutume, il avait horreur d'être déconnecté de ses heures de travail, aussi précieuses que rares; sauf que là, c'était de toutes, sa mort préférée. Il ferait exception pour celle-ci, celle qui le détruisait comme entretenait le feu de la passion, aussi n'en avait-il peut-être pas le choix. Face à Winifred, il était un peu comme un enfant en quête des limites, ses propres limites en l’occurrence. Pourtant, il n'y avait pas l'innocence d'avec Ivy, ni tout à fait la rage à apaiser de Seth, c'était un peu et aucun des deux à la fois, un drôle de mélange. Mais quoi qu'il en était, il se devait de mener la barque tandis qu'elle le fascinait encore - elle, qui lui apportait ces ailes noires dans le dos en attendant que ses yeux soient à jamais clos.

    D'ailleurs, des morts aux yeux du jeune japonais, il y en avait des milliers et chaque jour était l'occasion d'en célébrer une nouvelle, même une toute petite. C'était exactement comme l'amour - le grand, le vrai, et les relatifs, les échantillons en plus beaux quelquefois; alors, il y avait la mort - la grande, la vraie, celle d'où l'on ne revenait jamais, et toutes les autres : mort d'une relation, d'un espoir, d'un projet, de n'importe quelle donnée morale ou psychique, toute donnée qui nous faisait mourir à petit feu. Comme tout cela symbolisait le romantisme en son essence, comme tout cela était digne du poète raté qu'il demeurait.

    Il était dit, était écrit que c'était les limites qui donnaient toute la beauté à l’œuvre de l'artiste, que même, elle forgeait la créativité. L'infini n'était bon que pour les inconscients donc, ceux qui jamais ne seraient venus à se poser des questions. N'était-ce d'ailleurs pas la mort elle-même qui donnait toute la beauté à cette vie ? Bien des philosophes s'accordaient à le démontrer. Que serions-nous sans cette grande voile noire planant au dessus de nos têtes comme un damier à l'arrivée ? Rien de plus que des entités errant dans le néant, ne sachant quand terminer leur quête. A l'idée d'une existence sans fin, il y avait quelque chose d'effrayant bien qu'excitant. Le jeune homme tentait de percer les secrets de la mort si souvent qu'il lui arrivait d'oublier de vivre, il se donnait à elle tout entier.

    Des années auparavant, déjà, il jouait avec elle et écrivait dans son journal en japonais : Je me représente cette jeune fille, plus belle que jamais mes yeux n'avaient su voir, je me rappelle en avoir été épris à un point tel qu'elle en prit ma raison. Mes passions inassouvies crurent trouver en elle l'être idéal. Mais tout n'était qu'illusion et aussitôt que j'eus l'illusion de m'en apercevoir un soir, voilà que je sombrais dans le vague. Ma fougue adolescente crut bon de me faire croire en l'absence d'un monde au-delà de cet amour et me poussa jusqu'au cabinet où je vidais les piluliers, des boîtes entières de comprimés colorés pour assombrir un avenir que je ne voyais plus. Quelle stupidité, vraiment, quelle erreur qui m'a vu grandir.

    Lorsque Winifred sonna à la porte du microscopique deux pièces, la symphonie fantastique de Berlioz résonnait entre les murs. Sans même prendre le temps de la saluer d'une manière plus convenable socialement, Kizuki s'exclama : " Tu connais ça ? " Puis, sans même lui laisser le temps de répondre, il continuait : " Un chef d'oeuvre ! Première partie : rêverie, la mélancolie de l'artiste, le vague des passions, oui. Ha ! Chateaubriand, Berlioz, ne me dis pas que tu n'aimes pas. "

    Et il venait à peine de quitter la terre ferme - " Joie, passion, délire, la rencontre de l'idéal, une lumière dans le cœur du jeune musicien. " Comme un chapelier fou, il se mit à illustrer ses propos de gestes burlesques, s'offrant en spectacle à celle qui venait d'arriver. Il avança un peu la musique avant de continuer : " Le deuxième mouvement, mon préféré ! Le bal, l'artiste qui se mélange à la vie et cette idée, cette femme, qui continue de le hanter. "

    Rien n'avait été pensé à l'avance et pourtant, l'on aurait pu croire à une pièce de sa création longuement révisé. C'était juste qu'il était ainsi Kizuki et Mort le savait, peut-être parfois même aurait-elle aimé le connaître différent : " Troisième mouvement, l'adagio, je ne suis pas un grand fan des adagio mais qu'importe, la fin me donne envie de l'aimer. Ce ranz des vaches à sens unique, le tonnerre, la solitude, le silence. Pourrait-ce être mieux présenté ?"

    Quelques pas de côtés, il n'avait guère encore cesser ses sauts et la passion : " Quatrième : Intense mais court moment, la marche au supplice. La tentative de suicide de l'artiste, le meurtre rêvé, la marche qui transcende, la mort encore, jusqu'à la tête qui roule sur le sol... "

    Tout n'était que le reflet d'une phase maniaque, en réalité. Il n'avait pas dormi plus de 5H en deux jours, ne cessait de parler à quiconque avait le malheur de croiser son chemin illuminé et avait plus de projets que de temps de vie à envisager. " Et enfin, cinquieme mouvement. La danse des créatures et elle, elle qui vient au sabbat. La cloche. Une orgie diabolique. Et la parodie du Dies Irae, le Dies Irae... Dies iræ, dies illa,Solvet sæclum in favílla, Teste David cum Sibýlla ! L'appoccalypse, les cavaliers... " Et ça, personne ne pouvait le changer.

    Enfin, presque à bout de souffle, Kizuki vint se mettre à genoux devant elle, lui tendant la main comme pour l'inviter à une quelconque danse macabre.

    "Sinon, j'ai du David Bowie."

    Un sourire sur son visage trop enjoué.
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MessageSujet: Re: Death Note - ft. Winifred.   Death Note - ft. Winifred. EmptyJeu 23 Nov - 15:23


Elle a pris son traitement aujourd’hui. Elle l’a mixé à d’autres substances illicites aussi. Pour mieux en profiter probablement. Elle en sait fichtre rien. Elle sait juste que Seth oublie trop souvent que la maladie va la ravager -et ça l’emmerde. Qu’elle devra probablement demander à l’un des Cavaliers de la tuer. Ou pas. Elle sait pas. Elle décidera plus tard. Elle a pas prévu de crever aujourd’hui. De toute façon, c’est elle qui décide. C’est elle qui provoque. Peut-être que demain, elle s’fera égorger pour avoir craché sur le mauvais gars. Ou peut-être que dans dix minutes, c’est Kizuki qui s’déchaînera enfin. Sur elle.
Mais c’est moins sûr quand elle capte déjà la mélodie classique à travers sa porte. Ses lèvres pincées autour de la clope l’empêche de jurer. Il est dans une de ses phases, ça se sent au nombre de décibels qui bourdonnent derrière. Berlioz lui parle comme le souvenir criard d’une obsession de sa mère parmi d’autres. Elle aussi s’enfermait dans son monde, réduit aux carreaux d’une salle de bain où tout pouvait se faire écho, se confondre. Symphonie, requiem, perle d’eau, pensée sulfurique, expiration, tout. Et bientôt, ça sera à son tour. Ça va être drôle.

La porte s’ouvre sur la bête : il n’y a pas de prélude. Et omnivore, elle est bien en plein festin harmonique. Bestiole suspendue dans sa bulle, mais qui sans le monde, perd la raison. Avec cette bête, y a des jours sans ennui garantis. Un sans dessus dessous étourdissant que WIni voudrait bien propager. Comme une infection essentielle pour réveiller les fous, secouer les mous et crever leur léthargie. Kizuki, il devrait avoir sa propre scène pour pouvoir croître -et tout dévaster. Et son sacerdoce à elle, c’est de la lui donner.
Goût personnel : le quatrième et cinquième mouvement se suffisent à eux-mêmes. La fumée qui perce sa bouche et le regard qui pique le Leviathan depuis son piedestal. Elle aime bien cette place, lui à ses pieds, elle en hauteur. Pourtant, son terrain à elle, reste et restera cette terre faite de pétrole, de lave, de sang et de cendres. L’y emprisonner serait dommage. Il n’est pas fait pour ça. Mets c’que tu veux, c’qui t’inspire… ça l’fera pour moi aussi. Elle lui laisse toute la place dont il a besoin. Et son sourire s’étire lentement, carnassier. Et sa main capture la sienne pour le tirer jusqu’à elle. Élan dansant, élan percutant, y a son rire qui perce à cause du déséquilibre qui ne les fait pas tomber pour autant. Pas maintenant. J’ai faim. Nourris-moi.

Tu voulais que je vienne pour quoi ? Il appelé hier ou avant-hier, elle ne sait déjà plus. Soi-disant qu’il avait eu une idée, presque une vision. Elle ne sait plus si c’est lui qui n’était pas clair ou si c’est elle qui avait l’esprit embrumé, mais quoiqu’il en soit, c’est seulement aujourd’hui qu’elle lui a répondu un “j’arrive” intrusif. C’est quoi ton délire du moment ? Ravalement de façade ? Nouvelle peau ? Tu as appelé, je viens, donne-moi ta requête et je verrais si je l’accorde. La voix caresse, les mots à peine piquants et le regard flou. L’amadouer, l’énerver lentement, le perdre. L’entraîner, le stopper, le pousser. Un jeu rien que pour lui. Un tourbillon rien que pour eux. Elle connaît déjà la fin mais elle ne lui dira jamais rien.
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MessageSujet: Re: Death Note - ft. Winifred.   Death Note - ft. Winifred. EmptyLun 4 Déc - 14:07


    " Diabolique. " qu'il laissa échapper, fixant la jeune femme, son corps se mouvant lentement sur une de ses hymnes de la mort. Une de " ses " hymnes car il conservait chaque musique qu'il aimait précieusement, comme un diamant qu'il n'aurait jamais fallu faire tomber. Cela lui valait des dizaines de cahiers entassés, emplis de playlists bien souvent oubliées mais qu'importait désormais - un jour, il les avait noté. La symphonie fantastique en revanche, jamais il ne l'oubliait. Il y avait certaines mélodies faites ainsi qui pénétraient l'âme pour ne plus jamais en ressortir, qui transcendaient plus que tout autre chose pour nourrir l'enfant artiste qui résidait alors en chacun. Oui, cela faisait aussi et tout autant partie des croyances de Kizuki, qu'en chacun résidait un artiste assoupi, n'était-ce que parce que tous nous avions connu un jour ou l'autre l'imagination abondante de l'enfance - et certains n'en sortaient jamais.

    Winifred l'attira brusquement vers lui et ensemble, ils manquèrent de tomber, ensemble, ils se retinrent. Tout avait des airs d’apocalypse en sa présence. De même qu'il y avait ce sourire idiot sur son visage, les yeux illuminés tel le fanatique face à l'Idole. Elle entrait dans son jeu pour une fois, rien qu'une toute petite fois, enfin. Il se délectait de cette idée tandis qu'elle lui offrait la scène dont il avait toujours rêvé. Dans sa bulle, il évoluait et avec lui, il l'emportait. Elle n'était pas des plus légères spirituellement pourtant, elle, dont les pieds rouillaient le sol à son passage, dont le toucher faisait pourrir le monde entier et dont les mots pouvaient bien faire fuir les plus sages paroles. " J’ai faim. " " Tout ce que tu voudras et si la faim ne disparaît pas, il restera toujours un peu de moi ", qu'elle lui faisait penser. " Tu peux me... tu peux manger les biscuits qui restent sur la table, ça ne m'importe pas. "

    De tous les venins, le sien était le plus puissant, le plus vicié. Elle jouait avec Kizuki comme un marionnettiste et son pantin ; en avait-il seulement conscience ? Oui et non. La même conscience que celle qui l'habitait lorsqu'il était prêt à sauter de la fenêtre, persuadé qu'il saurait voler. En réalité, il ressentait la tension du fil, constante, imperturbable, lassante mais terriblement tire un peu plus fort encore. Et il aimait cela, oui, cette impression d'exister à travers la douleur, la raison même pour laquelle il se laissait détruire par chacun des cavaliers, tour à tour, petit à petit. C'était qu'il n'avait plus tout à fait les pieds sur terre non plus, Kizuki, il planait sans rien avoir eu à toucher. Il avait un traitement pour sa connerie pourtant mais la folie de vivre était incurable : il aurait pu tout essayer - il avait presque tout essayé - rien ne lui ferait jamais s'accorder à l'existence imposée. Il était appelé " fou " lorsqu'il exprimait la manière dont il se l'imaginait, dont il la vivait même. Car dans ce monde, tout ce qui s'éloignait de la " normalité " était " anormal " et cela ne se discutait pas.

    " Tu voulais que je vienne pour quoi ? ", ha oui ! Une illumination dont il n'était plus tout à fait sûr du fondement. " J'avais envie d'entendre ta voix me détester. ", c'était vrai désormais. " En fait, j'aime t'entendre maudire mon univers." Doucement, il s'approcha de la jeune femme pour presque lui murmurer : " Ca me fait me sentir... vivant. ", puis s'éloignant à nouveau, il compléta : " Réel, oui. " A cet instant, elle était la seule attache qu'il possédait encore, celle qui l'empêchait de s'envoler pour un monde dont lui seul avait la connaissance. Et il en avait besoin. " Je sais que je ferais une connerie si tu n'étais pas là. " Laquelle ? Allez savoir. Il n'était conscient que du fait que dans une phase maniaque, un pas de travers était si vite arrivé. Le danger venait de partout sans qu'il n'en vit jamais aucun. " Mon délire ? " Le jeune homme laissa échapper un rire. " Mon délire, ce serait que tu pénètres mon esprit, rien qu'une fois, pour voir comme le monde est beau ici, aujourd'hui. " Le renouvellement de façade, c'était la deuxième étape.
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MessageSujet: Re: Death Note - ft. Winifred.   Death Note - ft. Winifred. EmptyMer 13 Déc - 11:18


Faut pas lui dire deux fois où trouver les biscuits, même si c’est qu’une fringale, qu’un caprice. Et faut pas lui répéter deux fois qu’on aime quand elle déteste. La fossette qui se creuse parce qu’elle a ce rôle de garce et qu’il en redemande. Bête terrible qui sait charmer ses maîtres autant que eux le dominent. Mais il faut qu’il gâche tout. Qu’il parle de son opposé. Que sa présence le fait se sentir vivant, réel. C’est une blague, n’est-ce pas ? Il devrait avoir envie de se tirer une balle plutôt. Son sang ne fait qu’un tour, infernal et incendiaire. Depuis quand elle rend les gens vivant ? J’devrais peut-être y aller alors. J’suis pas ton garde-fou., qu’elle siffle, brutalement. Cailloux entre les dents. C’est ce qu’il veut, pas vrai ? De la haine et de la brutalité. Que ça fasse trembler le si joli monde pour lequel il se pavanne, comme une prostituée sur le premier trottoir éclairé. Il se verrait peut-être plus en nymphe qui rabat les âmes égarées pour les enfermer dans sa cage trop colorée. Sauf que Wini n’est pas perdue. Et elle n’ira jamais dans ces mondes merveilleux qui habitent certains fous d’esprit. Sortez les briquets il fait trop dark dans nos têtes. Mais peut-être qu’elle n’est pas assez folle finalement. Parce que tout ce qui compte pour elle c’est ce que toutes ces jolies choses finissent en morceaux, souillées et déchiquetées. Elle s’en fout du beau. Elle n’y aura jamais sa place. C’est bien pour ça qu’elle se détourne pour déjà repartir, paquet de biscuits sous le bras.

Mais y a son rire déglingué qui vient picorer son échine, qui ralentit son départ, puis fait retentir le sien dans un écho tout aussi tordu. Pourquoi ? Parce que tu sais que ton joli monde va m’filer la gerbe ? Ou parce que tu veux que j’y mette le feu ? Elle revient sur ses pas, vient manger les siens pour le pousser à reculer, le faire chuter lentement, doucement comme on dresse un chien en lui faisant comprendre qu’il aura peut-être ce qu’il veut si il s’assoit gentiment et lève la truffe. Et parce qu’il se laisse faire, ses iris presque tendres coulent sur son visage bariolé. Sa main glisse dans le rose de ses cheveux, la poigne s’y reserre et tire fermement. Son front vient se poser contre le sien le temps de quelques mots bonus à incruster dans ses pensées au bord de la dislocation. Il manque pas grand chose Kizuki. Juste une main contre tes reins. Tu sais que t’as pas besoin de moi pour ça. Son autre main s’impose entre ses lèvres, force à peine une entrée pour une p’tite pilule sans couleur. La bête à qui on ouvre la gueule pour y enfoncer son traitement. L’euthanasie, c’est pas pour maintenant. Tu ferais mieux de venir dans ma tête, j’suis sûre que t’amuserais. Sauf si tu as peur du noir. Alors on n’pourra pas donner leurs pires cauchemars à nos monstres préférés.
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MessageSujet: Re: Death Note - ft. Winifred.   Death Note - ft. Winifred. EmptyDim 17 Déc - 9:30

    Appuyer là ou ça faisait mal, sans cesse jouer avec le feu, dans le fond, qui était le plus suicidaire des deux ? Il y avait celui qui criait sur tous les doigts qu'il pourrait crever, que ça ne changerait rien. Puis, il y avait celui qui se taisait, qui attendait, qui était toujours au mauvais endroit, au mauvais moment, volontairement. Kizuki, il avait cette rage de vivre, comme celle de mourir parfois et à cet instant, il n'était plus très sûr de rien. " J’devrais peut-être y aller alors. J’suis pas ton garde-fou. " Non pas toi aussi, putain, qu'est-ce que vous avez tous à vouloir partir, à croire que vous êtes sains d'esprit, vous. Mais à garde-fou il rit, rit sincèrement à ne plus savoir s'arrêter, à sombrer un peu plus dans la folie, simple témoin de sa connerie. Il n'avait pas pris son traitement le garçon, depuis plusieurs jours... peut-être que le cabinet pour renouveler l'ordonnance était trop loin et que c'était trop tentant de voir ce que cela faisait, à nouveau. Souvent, il se persuadait que les gélules qu'il prenait était inutiles, que c'était un plan de l'industrie pharmaceutique pour se remplir les poches en faisant croire qu'il y avait des solutions pour les dérangés profonds. Oui parce que miracle n'existait pas. Puis c'était sympa cette fois, de coutume, c'était la dépression qui venait s'installer en premier. Au moins, il était gagnant sur un plan de sa vie à cet instant, un seul plan.

    " Peut-être un peu des deux. " Fous le feu en gerbant, vas-y, lâche-toi. Et il y avait Wini qui cherchait les limites de Kizuki, et Kizuki qui cherchait les limites de Wini : c'était le jeu du chat et de la souris, de deux chiens qui inlassablement se mordaient la queue. De tous les cavaliers, il n'y en avait qu'une qui chevauchait réellement la bête, dominante plus que jamais, à lui en faire perdre la tête. Il recula face à elle, s'inclina, sourit diaboliquement parce que malgré son esprit embrumé, il savait qu'il allait y arriver. Le cuir chevelu qui s'enflamma d'un coup et le sourire qui grandit encore - la tendresse, c'est pour les faibles et il n'était pas faible. Il redressa la tête, bête disciplinée, s'exécutait sans broncher ; c'était le prix à payer, très justement façonné. Et la douleur sourde qui continuait de résonner dans son paradis rose, le frisson qui parcourait son échine... si seulement il était toujours aussi simple de vivre l'instant présent.

    Le jeune homme sentit alors la pilule entre ses dents, la laissa descendre tranquillement jusqu'à ses entrailles intoxiqués. Dieu seul savait jusqu'où il irait, quel enfer il comptait visiter désormais. " Tu es mon guide." Qui connaissait mieux l'esprit de Winifred que Winifred elle-même ? Certainement beaucoup de monde mais chut. Il relâchait la tension de sa mâchoire peu à peu face à celle à qui il aurait bien mordu les doigts s'il n'était pas tant dans le besoin. Et maintenant, aime-moi, regarde ce que je fais pour toi. A genoux, il se recula jusqu'au canapé, les yeux larmoyants d'on ne savait où. Il voulait s'envoler Kizuki, avec elle, la prendre par le bras et faire le grand saut. Ou bien il voulait juste faire l'amour à en crever. Ou peut-être bien encore se laisser emporter. Ou alors... poser des mots sur ce qu'il ressentait. Un crayon, vite. Et il n'y avait pas le temps de laisser passer les idées.

    Le jeune homme se leva d'un bon d'ailleurs, cherchant frénétiquement de quoi écrire quelques vers, quelques lettres tout juste associées par son esprit embrumé. Qu'est-ce que cela allait donner ? Il n'en avait pas la moindre idée. Un instant, il abandonna Winifred pour une illumination. " Écoute ça ! Suspendre le florilège de mots, caresser l'ivresse de vivre ; sombrer dans de plus beaux bateaux pour embrasser l'âme qui enivre. " Décollage imminent.
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MessageSujet: Re: Death Note - ft. Winifred.   Death Note - ft. Winifred. EmptyDim 31 Déc - 18:26


Ça a des allures d’un drôle de jeu. À celui qui se poussera le premier. Tombe, tombe, tombe, tombe, Kizuki. Et ne te relève que sous ta pire forme. Parce que moi, j’suis déjà en bas, à attendre de faire partie de ton prochain carnage. Même si à cet instant, l’impression est donnée. C’est elle qui vole et lui qui se plie. Et elle aime ça aussi. Des volontés à ses pieds. Au moins quelques secondes. Parce qu’elle sait très bien que quand il est dans cet état, plus que dans tous les autres, rien ne dure avec Kizuki. Il passe d’une flamme à l’autre. De la destruction à la création et vice-versa. Mais elle aime l’entre-deux aussi, quand il s’y perd au milieu. Tu es mon guide. Ça la fait sourire et en même temps, ça ne lui plaît pas qu’il en attende autant. Alors finalement, c’est elle qui le suit des yeux, dévore son attitude fantasque et trop théâtrale pour être supportable. C’qu’elle adore le détester. C’est presque trop facile quand il n’est plus là avec eux.

Elle file s’échouer de tout son long sur le canapé, cherchant déjà une nouvelle cigarette à glisser entre ses dents pour mieux attendre qu’il revienne à eux. Kizuki est l’image la plus frappante des Cavaliers, celle qui prouve haut et fort qu’ils ont tous un monde à part entière coincé sous leur crâne et entre leurs os. Et ce n’est pas forcément beau à voir. Du moins pour la Mort. Kiz lui arrive à briller parmi eux, au milieu d’eux. Même quand elle est là. Regardez-le… Ça m’énerve. Pourtant ses yeux sont fascinés par l’espèce de folie qui glisse hors de lui. Pas ses oeuvres en tant que telles, elle s’en fout de l’art, même si ça paraît ironique pour quelqu’un qui sait encrer aussi bien. Mais c’est ce voile qui se déchire de lui à chacun de ses gestes qui lui plaît autant et qu’elle ne se lasse pas de regarder. Écoute ça ! Suspendre le florilège de mots, caresser l'ivresse de vivre ; sombrer dans de plus beaux bateaux pour embrasser l'âme qui enivre. Elle ricane en le quittant finalement des yeux, enfonçant un peu plus son dos dans le moelleux du canapé, menton relevé vers le plafond, ses lèvres poussent la fumée hors de sa gorge. Trop lumineux pour moi. Ça plairait à la princesse j’suis sûre. Les lèvres toujours étirées dans un drôle de sourire. Elle se demande si parler d’Ivy ne va pas l’enflammer un peu plus. Mais y a une tension musculaire qui fige son poignet et les nerfs dans sa main. La cigarette tombe sur son ventre, entame le tissu de son t-shirt le temps qu’elle la chope de son autre main. C’est comme ce matin. Tu vois ça ? Elle tend vers lui la main bloquée dans la même position. J’crois que mon corps aime se souvenir de la forme qu’avait les ciseaux que j’ai utilisé pour me défendre. Elle se plaît à le croire en tout cas, seule histoire qu’elle accepte de raconter pour ne pas parler de sa maladie. Même plus de dix ans après… Alors que la nuit, je rêve aussi de cette chair qui se teinte de sang... Sa motricité revient doucement et avec ça le besoin de tirer une nouvelle taffe. Elle ne leur a jamais rien caché, ils savent ce qu’elle a fait, mais peut-être pas tout ce qu’on lui a fait, pas eu l’occasion d’en parler. Mais puisqu’il l’a demandé si gentiment, elle veut bien partager un peu de son monde alors que dans sa tête tout y meurt. Elle sait juste que ça ne lui plaira que pour un temps mais jamais très longtemps. Qui viendrait y habiter réellement avec elle de toute façon ? Elle doute même de Seth depuis quelques temps, depuis que Toad est revenu dans sa vie. Là où tous se méprennent, même les Cavaliers, c’est qu’elle est déjà morte et qu’être là ou non n’y changera rien. Voyage immobile a passé des mois à passer d’autres mois à se détourner de l’ennui et plonger dans la colère.
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MessageSujet: Re: Death Note - ft. Winifred.   Death Note - ft. Winifred. EmptyMer 14 Fév - 12:18

    " Trop lumineux ? " Et il plongeait à nouveau dans les méandres de son esprit malade à la recherche de quelques vers marbrés, glacés par la mort qui se tenait devant lui, impassible. Il aurait tant aimé que ces lignes résonnent en elle comme elle le faisait en son âme - c'était peine perdue pourtant, il ne le savait que trop bien. " Le temps d'un songe immonde, ne te relâche ni ne te hâte, au doux pays des ondes égarées et disparates. Ici, l'ivresse est reine et la soif est pêché, le verre se remplit avant même d'y avoir pensé... Ah ! Je sais ! Les ombres sur les murs jouent les sépultures - sur le marbre, déjà, sont gravés leurs futurs, et les sourires sont exquis, tant ils ne sortent jamais de leur lit. " Il recula la feuille d'une distance certaine, sa main gauche tremblant encore dans l'action. Il aurait été mentir que de dire qu'il ne se délectait pas de ses quelques mots, artiste égocentrique constamment rongé par les maux. Il adorait créer son univers et le partager, le voir se faire se recouvrir de terre et en pleurer. Il n'y a point de génie sans un grain de folie, disait Aristote. Et son grain à lui, prenait des airs de rocher enneigé.

    " Non, t'aimes pas. " Il la dévisagea un instant, à la quête d'une émotion tandis qu'elle observait le plafond, la main se figeant. Il releva à peine sa remarque, trop absorbé par son petit monde ingrat et continua la quête de phrases avec emphase, grandiloquence, vastes apparences - trompeuses et tueuses. " Tu veux un bisou ? " qu'il sortit finalement, le regard pétillant, presque enfiévré d'une de ces fièvres enfantines. " Attends. " et il s'approcha d'elle, un paquet de cigarette dans la main - ultime hochet d'un grand bébé devenu déchet. Il passa sa main sur son pull, histoire d'enlever les cendres qui le hantait. " Si seulement tu pouvais brûler. " Il marqua une pause joueuse, étouffant un rire léger et sortant une clope du paquet. Puis il l'alluma, d'un geste bref, peu délicat, exécuté trop de fois pour en voir encore la beauté cachée. " Peut-être que tu renaîtrais de tes cendres. " Une taffe et - " Comme le Phoenix. "

    L'hirsute ne tenait pas en place mais se tenait de crainte qu'elle ne se lasse. Il était amusé, terriblement amusé que même la noirceur des mots de Winifred ne savait lui ôter sa joie d'exister. " En fait, le temps d'un songe immonde, c'est la vie. Cette vie tout autour de nous, ce que nous voyons tous les jours et que pourtant nous ne réalisons parfois qu'après coup. C'est un songe immonde. " Petite amertume dans la voix, la fumée qui s'en allait par dessus sa main aux doigts sans fin. " Si je le pouvais, je transformerais ce songe immonde en rêve merveilleux, juste comme Lewis Carrol. " Et il rapprocha la table avant d'y installer ses pieds, s'enfonçant un peu plus dans le canapé. " Mais je ne peux pas. "

    Kizuki semblait un peu plus troublé, juste comme l'eau d'un marais que l'on venait de remuer. Décoller avec la jeune femme, c'était prendre le risque de retomber, violemment - vivre, également. Il y avait tout une dimension derrière ce sourire et ces faux-semblants. " Alors " Il haussa la voix légèrement - " Je me baigne d'illusions comme un con. " Petites commissures relevées, un peu plus tristes cette fois, bataillant pour ne pas retomber. " Tu devrais faire de même. " Il se leva alors d'un bond, secouant la tête et semblant chercher frénétiquement quelque chose - la boîte de pandore peut-être ? Oui, c'était cela et il ne lui fallu pas plus de temps pour en sortir juste de quoi oublier la morbidité planante, juste de quoi... planer à sa place.
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Teddy Dobson

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MessageSujet: Re: Death Note - ft. Winifred.   Death Note - ft. Winifred. EmptyMar 6 Mar - 8:02


Il déblatère encore, avec ces élans rocambolesques, son lyrisme étouffant, sa fantasmogorie perpétuelle, ses élucubrations dont elle se passerait bien, incompréhensibles, impalpables : qu'il est fatiguant. Non, t’aimes pas. Exact : je hais. Le souffle toxique s'échappe à nouveau de ses lèvres peintes, la remarque de l'enfant ne l'atteint pas. Mais son envie de la voir brûler la fait frissonner. Sorcière sur son bûcher, si seulement ça pouvait déjà être vrai. Mais elle manque de s'étouffer lorsqu'il parle du Phoenix. Elle ne sait pas si c'est à craindre ou à espérer, si ça serait une malédiction pour elle ou pour eux, probablement les deux. Alors elle grimace à l’idée, pas qu’elle espère obtenir une paix de l’âme quand elle dépérira pour de bon. Soit ça sera le rien, le vide absolu, constant et inconscient, soit ça sera l’enfer, tourments incessants. Des mondes sans fin qui lui vont bien, las du résultat.

Mais ces visions n’ont même pas le temps de s’installer que Kizuki repart dans ses délires agités, trop colorés. C’est pas qu’elle se lasse, mais plutôt que ça provoque un ulcère. Elle comprend rien, veut pas faire l’effort de le suivre. Qu’il se dissipe sous ses yeux, elle le rattrapera pas. Il aurait dû appeler Ivy si il était dans un tel univers. Ça leur va bien, ça leur va mieux. Elle ne l’aime pas quand il est comme ça. Il ne l’amuse plus. Elle préfère quand c’est plus réel, avec le risque que ça fasse mal. Elle crache sa dernière latte, écoutant à peine sa nouvelle tirade. Peut-être qu’il la tuera à l’usure au lieu d’faire un carnage ? Pas aujourd’hui. Tu m’ennuies. Mégot jeté vers lui, sur lui, ses notes griffonnées, toute matière inflammable trop présente ici. Que ces petits papiers inspirés crament comme il a souhaité qu'elle crame. Que sa poésie finisse poussière. Que sa philosophie termine en cendres. Parce que lui renaîtra. Alors oui elle espère que la bête gronde déjà dans son dos. Rien qu’à cause de ça, de ce petit geste dédaigneux. Son illusion à elle, celle qui la satisferait, serait que tout flambe d’un coup. Mais finalement, le seul risque réside à lui trouer sa moquette et c’est pathétique. Appelle les autres si tu veux te paumer dans tes chimères. Vous êtes doués pour ça tous les trois. Pique gratuit alors qu’elle se redresse pour se tirer de cet appartement comme le noyau d’un univers parallèle. Sa patience a déjà atteint ses limites, ses médocs déjà dissipés dans son système, déjà habitué ? Alors elle les prend tous pour cible comme si leur loyauté ne comptait pas. Peu importe, c’est pas comme si elle avait l’intention d’admettre un jour, que si ils ne la tuent pas avant, elle tuera pour eux.
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MessageSujet: Re: Death Note - ft. Winifred.   Death Note - ft. Winifred. EmptyJeu 15 Mar - 11:18

    Protestation. C'était une protestation qui échappait des lèvres envenimées du japonais. Presque un murmure désespéré, comme tendrement enragé. Le mégot qui effleura sa peau ne lui fit aucun effet, la douleur physique n'avait que très peu d'impact face à ses maux de l'âme éparpillée. Mais il l'ennuyait : ces mots qui venaient heurter son esprit délirant, d'un coup - seul et grand. Tout sauf ennuyant. Il le savait pourtant mais l'entendre lui fit un drôle d'effet à cet instant, instant mal choisi pour son entité perturbée. Cela n'était plus drôle du tout en fait, c'était vrai, stupide petit jeu qu'il jouait depuis trop longtemps déjà. Non, finalement. A quoi bon ? Il compta présenter ses doléances en se levant d'un bond. " Tu ne pars pas. " Les dents qui se resserraient alors, mâchoire au bord de l'implosion. Il vint se placer devant la porte tel un chien de garde bien éduqué, tel la bête qui somnolait en lui. Imprévisible. Un air plus qu'ignoble sur le visage, il avait laissé tomber la boîte de pandore pour que la mort ne lui échappe. Le spectacle n'est pas terminé. Pas maintenant.

    " J'aurais très bien pu appeler quelqu'un d'autre, mais c'est TOI que j'ai appelé. " Sombre grognement qui vint briser l'atmosphère qu'il tentait de créer - joyeux bordel désorganisé, anéanti désormais. " Alors, tu ne peux pas partir. " qu'il s'exclama en riant tristement " Non, tu ne peux pas." - une fois encore. Guère plus d'arguments, la simple évidence comme justification. Les émotions semblaient peu à peu venir posséder son visage comme pour le déchirer de toutes parts. " Tiens, on va fumer. " Juste de quoi décoller, de quoi se détendre, avant qu'il ne perde pied, ah douce ironie ; peut-être était-ce le manque de ce démon qui lui faisait parler ainsi, ou bien peut-être l'était-il, ce démon ? " Viens. " Et il tentait de l'attirer comme l'on attirait un animal à ses pieds, misérablement. Jamais, elle ne lui obéissait, jamais, c'était toujours elle qui dominait et lui à genoux, inlassablement victime de sa condition. Pas cette fois qu'il se disait.

    " Ou je te brûle, pour de vrai. " Un monde qui explosait dans sa tête, brisant les barrières - non, les murs dûment construits - pénétrant les interdits. " C'est ce que tu veux voir de toutes manières. " Et elle rira de lui une fois encore, et lui ne saura le tolérer, fin de l'histoire. D'ailleurs, Kizuki ne riait plus beaucoup, ou un peu trop, un entre-deux démoniaque baignant dans la folie - pure. Il retourna s'asseoir sur son canapé bon marché, à l'affût du moindre des mouvements de Winifred, de la moindre de ses réactions, ne laissant qu'une toute petite marge à l'erreur, il le sentait. " Je crois que je suis malade, d'un de ces maux qui rongent l'âme. " Il utilisait de grands mots pour dire de bien misérables choses. Mais pas de grands scoops, pas vrai ? Il croyait à cet instant en faire la constatation cependant, dans son esprit décousu régnait une drôle d'illusion. " Et je ne sais l'expliquer... Ça fait tellement chier. " - vraiment. C'était comme si deux mondes l'écartelaient à nouveau au fur et à mesure que la bête montait. Encore un peu de raison, bientôt perdu dans les feux de la passion, morbide. Kurosawa, vous jouiez un bien mauvais rôle aujourd'hui.
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