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 drown my soul, my mind burns (alice)

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Samih Scully

Samih Scully
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MessageSujet: drown my soul, my mind burns (alice)    drown my soul, my mind burns (alice)  EmptyVen 27 Oct - 18:12

Qu’est-ce que t’as fait ?
Rien.
Il s’est passé quoi ?

Répond putain. RÉPOND.

Je suis fou.
Ouais.

Il était essoufflé, Samih, quand il arrêta enfin de courir. Quand est-ce qu’il s’était mis à courir putain ? QUAND ÇA ? Il était où d’ailleurs ? Il tourna dans le premier cul de sac, s’appuya les mains contre le mur, le regard plongé dans le vide, il respira profondément. Doucement, ses yeux remontèrent jusqu’à sa main, cette main. Les phalanges égratignées, il avait mal, y avait du sang. Du sang. Quel sang. Et y avait des flashs dans sa tête, ça apparaissait comme ça un tier de seconde, il n’avait même pas le temps d’assimiler l’image qu’elle disparaissait déjà. Ces images. Trixia. Trixia putain.

Vous vous êtes déjà réveillé un lendemain de cuite sans avoir aucune idée de comment vous étiez arrivé là ? Cette angoisse de se dire qu’il y a des moments de votre vie qui vous échappe totalement, vous n’arrivez pas à joindre les deux bouts, y a des incohérences, y a rien qui tient la route. Vous non plus, vous ne tenez pas la route. Samih était dans cette situation. Sauf qu’il n’avait pas bu. Il avait tout simplement cédé le volant à une voix dans sa tête. Ou une voix dans sa tête avait pris le volant sans lui demander son avis. Comment ça s’était passé ? Comment c’était arrivé ? Qu’est-ce qu’il avait fait à Trixia ? C’était comme se souvenir de quelque chose, sans vraiment le visualiser. Comme s’il savait, sans le savoir en même temps. Et dans son crâne, c’était tellement calme que c’était terrifiant. T’es passé où ? Hey, l’autre, t’es où ? Non rien, personne. Plus personne pour gueuler, plus personne pour serrer les poings, pour le calmer. Sam était tout seul dans cette putain d’impasse et c’était aussi flippant que ça en avait l’air.

Ses souvenirs s’arrêtaient au moment où les choses avaient commencé à dégénérer avec Trixia. Il revoyait son bras balayer la commode, le verre tomber et se briser en mille éclat sur le sol, et les mots acides qu’ils s’envoyaient l’un et l’autre, tellement acide que ça faisait fondre ses veines, ses cotes, son coeur. Tout qui foutait le camp, tout qui se délitait entre ses doigts, aussi sûrement que toutes ces certitudes avaient foutu le camp quand il avait apprit, plus tôt dans la journée l’aventure de JJ et Trixia.

On peut parler d’une bonne journée de merde, oui.

Tremblotant comme un clochard un soir d’hiver, il avait finit par se laisser tomber sur le sol humide (il avait dû pleuvoir) et avait ramené ses genoux contre son torse, entouré de ses bras ses jambes, tenté de mettre de l’ordre dans ses idées. Les flashs continuaient, et c’était comme un film d’horreur qui s’imprimait sur la rétine. Comment il avait pu faire ça ? Comment putain. Et plus il y pensait plus il s’approchait du collapse, du pétage de plomb. C’était comme voir un accident de bagnole au ralenti. Les phares qui se rapprochent, et l’impact, inévitable maintenant.

Il tremblait en envoyant un message à Alice.

Elle mit tellement de temps à répondre, qu’il eut l’impression de mourir dix fois.

Elle lui donna rendez-vous dans historic district, à une adresse qu’il en connaissait pas. Il ne prit pas le temps de réfléchir, sa parano était peut-être à son état maximal, qu’il aurait couru dans ce traquenard même si on lui avait confirmé que s’en était un. Il avait besoin d’Alice, de ses pilules magiques, de son esprit amorphe, de son sourire compatissant. Besoin de s’enfermer dans une pièce, de ne plus réfléchir, de laver le sang sur ses mains et laver son esprit de ses souvenirs qui n’étaient même pas les siens. Alors il y allait, il attrapa un bus. Il fut, dans ce même bus, le type dont personne ne veut s’approcher, car ila vait la capuche relevé, les yeux écarquillés, façon psychopathe, et qu’il n’arrêtait pas de se frotter les mains ensemble comme un taré.

Il sonna à la porte de ce pavillon qui ne ressemblait en rien à tous les lieux de rendez-vous qu’Alice lui avait donné jusqu’ici. Il ne se demanda même pas s’il s’était trompé d’adresse, non, une seule chose l’animait : la pensée que d’ici quelques minutes sa peur panique qui lui retournait les viscères serait apaisée. Il sonna une fois. Sembla attendre 10 ans avant de resonner. En réalité il avait attendu 2 secondes. N’ayant toujours pas de réponse, il ouvrit lui même la porte, il fut rapidement arrêté par deux types dont il ne connaissait rien, devant l’entrée. Deux types d’une tête de plus que lui. Sam leva la tête, recula d’un pas sur le péron. Ouais, t’es qui ? Dit l’un deux. Je… Alice. Ses pensées s’emmêlaient, son coeur s’accélérait. Il tremblait. Tu t’appelles Alice ? demanda l’autre, rieur. Je… Alice m’a donné rendez-vous ici. Et leurs regards changèrent d’un coup. J’dois vraiment la voir. Plus de place à l’hésitation, il tenta de forcer le passage rien à faire. Et tous ses muscles se liquéfiait, son esprit s’était fait la malle, et les flashs de Trixia dansaient encore dans sa tête. Il avait besoin d’extirper tout ça de sa mémoire, d’exorciser le truc avant d’en faire des nuits blanches, ou noires. Putain tu crains. Tiens, le r’voilà lui.
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Alice Rivera

Alice Rivera
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MessageSujet: Re: drown my soul, my mind burns (alice)    drown my soul, my mind burns (alice)  EmptyLun 6 Nov - 10:34

Ça fait mal. La douleur dans le creux des reins. Comme un feu qui se répand. Elle a le souffle coupé, elle chute. Encore. Encore. Elle chute.
Est-ce que ça s’arrêtera un jour ? Non. Sans doute pas. Sauf quand elle crèvera.
Tient bon Alice. Elle sent les bras de son frère se refermer autour d’elle. C’était pas prévu pourtant, de craquer comme ça, et quand le monde s’effondre sous ses pieds, elle a l’impression que ça ne finira jamais.
Son lit. Non. Pas le sien. Celui d’Alexandre. C’était son lit avant puis c’est devenu celui de son frère quand elle est partie. Elle ferme les yeux, les rouvre, comme pour tester la solidité de la réalité. Elle a la mémoire fragile Alice, elle se souvient juste de la rue et du café dans les doigts, de son frère et de son regard boudeur, même pas foutu de lui offrir un sourire quand elle ne demande que ça. Ils sont compliqués les Rivera. Ils ont la rancœur tenace. Pourtant suffit d’une maladie qui s’installe pour fragiliser les fondations. Un jour peut-être qu’Alice elle en rigolera. En attendant, elle se réveille avec l’impression d’avoir été écrasée par un éléphant, le souffle court, le crâne brulant. Tient bon Alice. Mais se tenir à quoi. Et dejà elle chute de nouveau dans le noir, pas le temps de se demander comment elle est arrivée là.

C’est le bruit de son téléphone qui finit par la réveiller. Je pensais qu’on m’avait coupé la ligne. Première pensée. Puis Alice qui se redresse d’un coup lorsqu’elle reconnait le nom qui s‘affiche sur l’écran.Samih. Bam. Ça transperce. Encore. Souvenirs qui remontent. T’es encore vivant ? Elle aurait pas cru. Elle sait plus ces derniers temps, y a tout qui s’effiloche autour d’elle, elle perd la notion du temps. Ses doigts qui refusent de taper une réponse cohérente alors elle laisse tomber le téléphone sur son ventre. « Alex ? »  Silence. « Pollux ? » Silence.  « Castor ? »  sa voix qui se brise quand elle croise les doigts pour que cette fois ci ça fonctionne. Bingo la porte qui s’ouvre et son frère, Castor, franchit la porte. C’est compliqué entre eux, le chaud, le froid, ça va et ça vient. Parfois elle a l’impression qu’elle a disparu pour cette famille Alice. « Tu peux lui répondre s’il te plait ? » elle fait signe à Castor de prendre le téléphone pour qu’il réponde à sa place. Lentement elle lui dicte la réponse avant de secouer la tête quand son frère la regarde, méfiante. « Promis, j’amène personne de bizarre » c’est pas vrai. C’est totalement faux. Samih est sans doute un des gars les plus étrange qu’elle ai jamais rencontré. Mais il est pas méchant. Pas vraiment. Juste abimé. Surement qu’elle saura le gérer. Merci et Castor qui soupire, avant de tourner les talons.
Après quelques minutes à se concentrer, Alice finit par réussir à se redresser, à se lever. Ca tangue, un peu, beaucoup, ses mains qui se plaquent contre le mur pour l’empêcher de chuter. Elle grimace, inspire, expire. Putain. Elle déteste quand c’est comme ça, quand c’est pire que les nuits blanches et que les cernes sous ses yeux viennent plus de la douleur que de la fatigue.
Finalement elle réussit à attraper de quoi se changer dans l’armoire, Marigold lui en voudra pas, elles font à peu près la même taille, le même gabarit. Elle veut juste avoir l’air moins d’un déchet quand il arrivera, lui montrer qu’elle est là. Depuis quand t’es comme ça Alice ? Celle qui aide les gens ? C’est quoi cette blague putain ? Il est où ton cœur de glace ? Bousillé, par les mots des autres, par les regards des gens. Elle en gerberait si elle pouvait.
Alors qu’elle se décide à sortir pour affronter la tempête familiale, la sonnerie qui résonne. Une fois. Deux fois. « Vous pouvez ouvrir ? »  qu’elle murmure quand elle se laisse tomber dans le canapé, usée par le simple fait d’avoir eu à faire à peine vingt pas.
A l’entrée elle entend Castor, puis Pollux répondre, la voix trop faible de Samih et Alice qui ferme les yeux. Dans quoi elle s’est lancée encore. « Faites pas les cons putain » ça claque dans le couloir, sa voix qui se veut forte pour compenser le reste. Ses frères soupirent avant d’hausser les épaules, faisant signe à Samih de se diriger vers le salon. Elle s’installe un peu plus droite, un peu mieux, affiche un sourire un peu trop faux sur son visage quand Samih arrive. Pardon Samih tu sais qu’on a jamais été très doué toi et moi. « Hey. Ca fait longtemps » trop longtemps ou pas assez. Ce que ça fait ressurgir, en elle, les souvenirs d’une période, la douceur de l’opium et la seringue dans les veines. « T’as une sale tête. » Léger rire « On fait la paire toi et moi »  on l’a toujours faite, pour ça que ça colle autant, même après toutes ces années. « viens là » qu’elle finit par murmurer, tapotant la place à côté d’elle sur le canapé, regardant autour d’elle pour s’assurer qu’aucune oreille traine. Elle est peut être plus chez elle, mais ils savent encore la respecter. Un peu. Leur grande sœur cassée.
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MessageSujet: Re: drown my soul, my mind burns (alice)    drown my soul, my mind burns (alice)  EmptyMer 22 Nov - 10:55

Faites pas les cons putain. La voix filtra depuis la maison pour venir glisser dans la nuque des jumeaux qui se calmèrent d’un coup. Le regard paniqué de Samih n’osait même plus les fixer. Qu’il le laisse passer, c’est tout ce qu’il voulait. Traverser ce couloir sombre et oublier. Oublier tout. JJ, Trixia, la douleur de ses phalanges, le sang sur ses fringues et lui, et l’autre. Moi. Plonger dans du coton, ne plus avoir conscience de rien, se tabasser le crâne avec quelque chose de plus fort que ses analgésiques habituels, que sa weed pure ou peu importe les minables tentatives jusqu’ici. Il n’y avait qu’Alice pour lui procurer ce dont il avait besoin. Rectification, il n’y avait qu’Alice en qui il avait assez confiance pour lui procurer ce dont il avait besoin. Enfin, et comme si la voix d’Alice était un putain de “sésame ouvres-toi” les deux frangins se décalèrent sur le côté pour laisser passer l’égyptien, qui se faufila entre les deux corps baraqués d’une démarche mal assurée. D’ailleurs, il trébucha sur le pas de la porte et dû se retenir au mur, tâchant au passage le papier peint jaunie d’une imperceptible trace rouge. C’était comme s’il s’était fait électrocuté, court-circuité, et que maintenant il peinait à retrouver le contrôle sur ses membres. Le marche jusqu’au salon semblait interminable, parsemée des flashs dans sa tête. De Trixia et son visage cabossé, le sang partout, le verre, les lampes cassées. Mais ces flashs n’avaient ni début ni fin, comme sortis d’un rêve, d’un cauchemar, sortis du plus profond de son inconscient. Et sa main qui tapait, sans vouloir s’arrêter, sur le visage si parfait de son ex, il ne la reconnaissait même pas comme la sienne. Et pourtant il la voyait, en totale immersion, comme un foutu jeu vidéo en réalité virtuelle, il la voyait cogner, encore. Mais il ne pouvait rien contrôler. Il ferma fort les yeux au moment de passer le pas de la porte du salon. Quand il les rouvrit, il était face à Alice, dans un état encore plus lamentable que lui, si toutefois c’était possible.

Hey. Ca fait longtemps. Dit-elle d’une voix éteinte depuis le canapé sur lequel elle s’était lovée. Sam ne répondit rien, incapable de se souvenir quand était la dernière fois qu’il l’avait vu. Sans doute dans une période aussi sombre et flippante que celle-ci, un soir d’insomnie où il n’arrivait même plus à distinguer ses micro sommeils de la réalité. Un soir où il s’était mis à réfléchir, comme il ne faut jamais le faire. Un soir où l’autre ne voulait plus la fermer. Et depuis, quoi ? Depuis il s’était dit qu’il pouvait s’en sortir tout seul, depuis il avait essayé d’être autre chose qu’un déchet de la société obligé de s’anesthésier le cerveau pour ne pas devenir un dangereux psychopathe. Il avait pensé être en contrôle, sans se douter qu’il ne le serait plus jamais. Que tout ce que l’autre lui donnait c’était une illusion même pas bien ficelée. Le voilà donc en train de tanguer entre deux précipices. Celui de la folie ou celui d’Alice. Car ce n’était jamais une bonne idée d’aller la voir, jamais. Il en avait bien conscience. Il n’y allait pas pour se défoncer, loin de là. Il y allait pour se soigner. Le tout était de comprendre quel était le moindre mal. Je suis le moindre mal. Non, c’est faux, si c’était le cas, jamais t’auras fait ça à Trixia. Putain, je sais même pas si elle est encore en vie. Pas de réponse, bien sûr. Aussi bien dans la tête de Sam que dans la réalité. Car il resta désespérément muet face à la péroxydée. T’as une sale tête. Je sais, toi aussi. Mais rien, non, rien ne sortait de sa bouche, il était juste là, avec son sweat-shirt à capuche souillé par le sang. Il baissa les yeux sur ses mains qu’il avait planqué dans ses poches, les sortit doucement de celles-ci, pour dévoiler le sang séché sous ses ongles et sur chaque jointures de ses mains. Il tremblait. On fait la paire toi et moi. J’suis pas sûr de ça, tu vois, Alice. Je crois que je suis encore pire que tu ne pourrais te l’imaginer. Est-ce que toi aussi, y a des moments où tu bugs ? Des moments qui échappent totalement à ton contrôle. Pas parce que t’es défoncé, non, parce que quelque chose de plus fort que toi prends les décisions pour toi. Est-ce que ton pire ennemi, c’est ta cervelle malade qui se rebelle contre toi ? Putain je ne comprend même pas ce qui se passe. Qu’il aurait pu dire, mais encore une fois, rien. Rien du tout, juste des tremblements incontrôlables. Et quand elle l’invita doucement à s’asseoir à ses côtés, il ne se fit pas prier.

Gardant tout de même ses distances, le voici survolté sur le canapé, accoudé à ses cuisses. Il ne la regardait pas, semblait encore perdu dans ses souvenirs qui n’étaient même pas les siens. Il jeta un coup d’œil autour de lui, ce salon, c’était flippant. Savoir qu’il y avait les deux gorilles non loin, c’était flippant aussi. Il était flippant. Je… Une première tentative de communication rapidement avortée, il se passa la main sur son visage pour respirer un grand coup. On devrait peut-être aller dans un endroit plus tranquille, non ? Que personne ne puisse être là pour l’empêcher de se soigner. Elle assurait que non, c’était un endroit sûr. Ouais, enfin il semblait qu’il n’y avait plus aucun endroit sûr pour le petit Samih désormais. La personne qui lui faisait le plus peur n’était jamais loin. Non, jamais.

Il frotta énergiquement ses mains contre son jean pour essayer de faire partir le sang séché, et puis, d’un coup sec il se tourna vers Alice, y avait une panique qu’elle n’avait sans doute encore jamais vu dans son regard. Une peur, couplée à une profonde culpabilité. Putain, si tu savais ce que j’ai fais, si tu savais Alice. Faut que tu me donnes quelque chose pour me calmer. Finit-il par avouer, la voix tremblante d’émotion. Quelque chose de fort. Il la regardait si profondément qu’il était presque sûr d’entrechoquer leurs âmes brisées. De fort, t’as compris ? De plus fort que ces petites pilules auxquelles je ne suis au trop habitué.
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MessageSujet: Re: drown my soul, my mind burns (alice)    drown my soul, my mind burns (alice)  EmptySam 16 Déc - 11:51

C’est comme un retour en arrière, de voir Samih débarquer dans son salon. Pardon. Le salon de sa mère. Plus sa maison depuis longtemps mais elle s’y croit encore parfois, comme si on l’avait pas foutu à la porte, comme si tout allait bien encore. Elle dévisage, longuement, le visage fatigué, les cernes sur les yeux. Elle connait ce regard, la folie qui se réveille doucement. Elle le connait Samih. Un peu, pas beaucoup, juste assez pour savoir qu’il a plus d’une guerre à l’intérieur de son crâne et que ça résonne trop fort en ce moment. Il est pas dangereux. Peut être que si quand elle voit le sang sur ses doigts. Qu’est-ce que t’as encore foutu qu’elle a envie de lui demander, mais elle sait bien que ça servirait à rien. Il est pas là pour venir parler de ses méfaits et elle n’est pas là pour l’écouter. Pour ça faudrait qu’il vienne à la thérapie, ptêtre qu’un jour elle pourrait lui proposer de passer. Je… Lui qui se laisse tomber à côté d’elle sur le canapé, comme monté sur des ressorts il n’a pas l’air de vouloir se calmer. Pas grave. Elle peut supporter. Elle a l’habitude des excités avec Rhoan et Tito qui n’en finisse jamais de tout casser. Alice lui offre un léger sourire, comme pour l’encourager à parler. On devrait peut-être aller dans un endroit plus tranquille, non ? Ah. Le sourire qui s’efface un peu elle secoue la tête avant de répondre « t’en fais pas ils s’occupent de leurs histoires et moi des miennes » c’est pas totalement vrai mais surement que pour le moment ils la laisseront tranquille, trop fatiguée, trop abimée, ils lui donnent un peu d’espace pour se reposer. Mais ça ne semble pas le rassurer. Parano de la première heure, elle en a vu des cas comme lui aux réunions à l’hôpital. Elle a jamais vraiment compris comment ils font. Mais c’est pas grave, elle est pas là pour juger.
Faut que tu me donnes quelque chose pour me calmer. Ca explose comme une grenade, elle fait semblant d’être surprise par la détonation, comme si c’était vraiment surprenant, quelque chose d’inédit. Mais elle sait Alice, qu’à chaque fois qu’il l’appelle c’est pour quelque chose comme ça, de l’époque où elle avait les poches pleines de cachets, de poudre d’aller-retour pour le paradis pour une nuit. Quelque chose de fort. Elle se fait triste Alice, parce qu’elle sait ce qu’il veut et que ça lui fait mal au cœur de devoir en arriver là. Doucement elle se rapproche, lui attrape les mains, pour essayer de le calmer. Un peu. « Viens. » elle lui fait signe de se lever pendant qu’elle se hisse à son tour, lente, trop lente, elle traverse le salon vers la salle de bain, tout son corps qui hurle de douleur et la fatigue qui grimpe. Elle voudrait tout arrêter, partir de ce foutu réceptacle pour un récupérer un nouveau. Malheureusement la vie ne fait pas de SAV et elle est coincée.
Une fois dans la salle de bain elle referme la porte derrière eux et enclenche le verrou avant de faire signe à Samih de se poser sur le rebord de la baignoire. « Fais voir tes mains » elle les lui attrape avant de passer une serviette mouillée pour effacer les traces de sang, comme si ça pouvait faire quelque chose, l’aider un peu à respirer. « Tu veux en parler ou pas du tout ? » qu’elle finit par murmurer tout bas quand elle lui libère les mains pour le dévisager. « tu prends quoi en ce moment » qu’elle enchaine, comme pour lui montrer qu’elle a bien entendu sa requête. Surement qu’elle a ce qu’il faut pour lui. Elle a toujours ce qu’il faut. Même quand elle n’est plus censée toucher à tout ça. C’est son secret. Juste au cas où, dans un coin, pour les urgences comme maintenant. Ses yeux qui se posent sur son sac qu’elle a planqué dans la salle de bain en arrivant, elle sait où elle a caché tout ça, pour pas qu’ils puissent trouver même en fouillant. Parce qu’elle sait qu’ils fouillent, tous, ses frères, ses cousins, sa tante et même sa mère. Elle sait Alice qu’ils surveillent ses bras quand elle revient à la maison, à la recherche de trace récente. C’était la prise de sang je te promet menteuse menteuse menteuse, et cette piqure de morphine étendue sur le matelas du squat, pour effacer le reste, partir loin. « on change pas une équipe qui gagne tu me diras » et sa tête qu’elle repose contre le mur pendant qu’elle se laisse tomber sur le carrelage, ses mains qui s’activent quand elle fouille dans son sac pour sortir un joint. C’est pas ce qu’il a demandé elle sait, c’est pas pour lui de toute façon, c’est pour elle, pour la douleur dans tout son dos, dans ses jambes.
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MessageSujet: Re: drown my soul, my mind burns (alice)    drown my soul, my mind burns (alice)  EmptyMer 27 Déc - 14:20

Elle ne s’y attendait pas. Les démons de Sam étaient trop bien caché dans son labyrinthe intérieur. Ses hurlements étaient sourds, il n’y avait que lui pour les entendre. Samih Scully, pauvre petit égyptien paranoïaque qui vérifiant dix fois chaque comprimé qu’il avalait. Pauvre Samih, qui roulait ses pétards avec une précision chirurgicale, qui faisait attention de toujours consommer chez lui ou chez quelqu’un de confiance, qui ne voulait jamais rencontré ne serait-ce qu’un dealer de peur qu’il coupe sa dope avec autre chose. Mais là, ça n’avait plus d’importance. Il avait besoin de quelque chose de fort, il avait besoin d’appuyer sur off, besoin de sentir l’autre endormi pour pouvoir souffler. Besoin de calmer la panique qui nécrosait son corps, ses veines, qui se répandait partout comme un virus mortelle. L’autre, se répandait partout, prenait de plus en plus d’importance, de plus en plus de place. Tellement, que Sam se sentait à l’étroit dans sa propre enveloppe charnelle. Il ne voulait plus l’entendre, plus lui parler, et surtout plus le voir. Arrêter de revivre, encore et encore ces moments dont il ne se souvenait quasi plus, dès qu’il fermait les yeux. Alice ne s’en doutait pas, elle ne comprenait qu’à moitié, à force d’assembler les indices. Alors maintenant faut l’aider, Alice, faut qu’il oublie, faut qu’il se calme. Et bien vite elle comprit.

Viens. Sam expira bruyamment, presque soulagé. Elle comprenait, elle lui donnerait ce qu’il voudrait. Tout finirait par s’arranger. Tu sais que c’est faux. TAIS-TOI. Tu te tais ! Je ne veux plus t’entendre, plus jamais. Ça aussi c’est faux. Le silence était presque devenu plus angoissant que le bruit maintenant, foutu syndrome de Stockholm. Sam, n’avait pas envie d’être seul, mais son foutu drame c’était que la personne qui ne le laissait jamais tomber était en même temps un sociopathe. Et par-dessus le marché : c’était lui-même. Une part si sombre qu’il n’avait même pas envie de savoir jusqu’où ça allait. Jusqu’où il pouvait aller. Poignarder Seven Popescu au rayon ravioli d’un supermarché ou tabasser Trixia pour une soit-disant trahison ? La tabasser, ou la tuer ? Bordel il n’en savait rien, il ne savait même pas comment ça s’était terminé, comment cette baston avait tourné. Et s’il avait fini par la tuer ? Attraper un bout de verre sur le sol, trancher sa gorge clair avant de s’enfuir ? Et si l’autre lui cachait des choses ? S’il lui avait menti ? Qu’est-ce que t’as fait putain ? Qu’est-ce qu’on a fait ensemble ? Le revoilà muet. Mais Alice s’était levée, avec toute la difficulté du monde, et prenait avec une lenteur maladive le chemin de la salle de bain attenante, Sam sur ses talons. C’était comme s’il s’était pris un coup de boule, un coup de massue sur le crâne, il tanguait bizarre, toujours en tremblant de tout son corps. Dans la pièce carrelée, Sam se sentait presque à l’abris, bizarrement beaucoup plus tranquille dans les endroits confinés, peut-être car il avait vécu toute sa vie dans des appartements trop petits, ou bien dans cette maison en préfabriquée près de Cork. Peut-être aussi parce qu’il savait que personne ne pourrait les interrompre ici, que dans quelques minutes il pourrait s’allonger dans la baignoire, fermer les yeux, ne plus ressentir cette peur panique qui l’étranglait complètement, allez savoir. Le bruit du verrou se fit entendre malgré le boumboum bruyant de son coeur tachycardique. Il suivit comme un automate les indications d’Alice et s’asseya sur le rebord de la baignoire, le regard vide. Fais voir tes mains. Il s’exécuta encore, pendant qu’elle lui passait la serviette humide sur ses jointures abimées. Il la regardait faire, comme une douce infirmière, prenant toutes les préoccupations du monde. S’il voulait en parler ? Il ne pouvait même pas le faire. Il ne savait même pas avec certitude ce qui s’était passé. L’autre refusait de raconter, ne lui laissant entrevoir que des bribes d’informations. Sam n’était sans doute pas assez fort pour encaisser, pas encore en tout cas. J’me… j’me souviens pas. Tu mens. Il se souvenait, pas de tout, mais il savait. Et c’était ce qui le tuait : il savait parfaitement à qui il avait fait du mal. C’est pas moi qui lui ai fait ça… faut… faut que tu m’crois Alice… J’ai pas voulu… À quoi ? Fait quoi ? Il sortait des trucs sans trop savoir s’il s’adressait vraiment à la blonde ou à lui-même. En état de choc, il était incapable d’en dire plus. Incapable d’expliquer pour le moment, ce qui s’était vraiment passé. Il avait envie de pleurer sans y arriver, il était paralysé, voilà tout. Quand elle lui lâcha les mains, il les laissa retomber contre l’émail du rebord de la baignoire et s’y agrippa fermement. C’était comme s’il avait mal. Comme si on douleur physique lui déchirait la chair. Tu prends quoi en ce moment ? Il secoua légèrement la tête pour tenter de se réveiller, de se sortir de ce cauchemar éveillé dans lequel il était embourbé. Euh… beuh et… oxy, deux par prise. Morphine quand j’en trouve. Il récitait ses addictions comme s’il lisait la prescription d’un médecin. Et quand il la vit regarder dans son sac, y a un genre d’excitation qui lui donna la force de lever les yeux sur elle, accroché à ses gestes, accroché à ce qu’elle allait lui donner. Seul exutoire. Il ne disait plus rien, parce qu’il avait peur de l’interrompre. Allez, dépêche Alice. Vite, avant le collapse.

Quand elle sortit un joint, juste un joint magnifiquement roulé, soit dit en passant, mais juste un joint, c’était comme si le coeur de Sam s’était arrêté, lui-même choqué. Non, non, non. C’était pas ce qu’il avait demandé. Il la regardait allumer le joint, allongée sur le carrelage, et lui qui était en train de se déliter complètement, de partir en lambeaux. Sa tête était en train de flamber, fallait faire quelque chose. Voilà, il paniquait à nouveau. Se respiration était courte, son coeur s’emballait. Je crois que t’as pas compris. Commença-t-il à voix basse, et ça sonnait presque comme des menaces tant sa voix s’étirait puis martelait chacun des mots. Il se leva de la baignoire et s’approcha d’Alice de quelques pas, là il se laissa à nouveau tomber sur le sol carrelé, à genoux devant elle, se noyant dans la fumée du joint qu’elle expirait douloureusement. Faut que tu m’aides. Maintenant ! Insistait-il en attrapant à la volée le sac qu’elle avait laissé ouvert devant elle. Sans même réfléchir il le retourna et en renversa tout le contenu entre eux deux. Tout se mélangeait, surtout des cachets, des cachets et une boite métallique qui tinta dans toute la mienne. Sam n’y connaissait rien en drogue, rien. Il était un toxicomane qui s’ignore, trop naïf pour vraiment savoir ce qui lui arrivait, n’ayant jamais eu la moindre envie d’être dépendant d’une quelconque substance, il regardait ça de loin. Et puis ce n’est pas de la drogue, ce sont des médicaments. Alors il passait ses mains tremblantes sur tous les cachets pour essayer de trouver son bonheur. Mais il se rendait bien compte que ce n’était toujours pas ce qu’il cherchait. Ce n’était pas les analgésiques habituels. C’était encore moins ces morceaux de beuh qui s’étalaient parmi la pharmacie. Il cherchait quelque chose qui agissait en une seconde seulement, quelque chose qui le tabasserait si fort que même si l’autre continuait à crier, il n’entendrait pas. Il cherchait le blast, celui qui durait si longtemps qu’il ne pourrait plus jamais réfléchir correctement. Mais il ne savait pas quoi prendre. T’oses pas, c’est tout. L’autre savait bien ce qui le ferait taire, mais refusait d’aider Sam. Donne-moi quelque chose, j’t’en supplis, n’importe quoi. Non, pas n’importe quoi. Sam lâcha quelques sachets de cachets qu’il avait dans les mains pour se pencher vers Alice d’un air suppliant. Les yeux brillants de larmes ravalées difficilement. J’lui ai fais du mal… À Trixia, je l’ai… Blessée ? Tabassée ? Tuée ? QUOI ? T’as dit quoi ? Il laissa ses mains retomber le long de son corps, puis sur le carrelage froid. Silence maintenant, dans sa tête, dans la pièce.
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Alice Rivera

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MessageSujet: Re: drown my soul, my mind burns (alice)    drown my soul, my mind burns (alice)  EmptyDim 21 Jan - 16:22

Samih c’est un miroir, qui lui renvoi en pleine gueule ce qu’elle a été pendant trop longtemps, abrutie par les stupéfiants, le besoin mordant d’autre chose pour décrocher de la réalité, faire taire la douleur, se laisser voguer. Samih c’est un miroir et ça lui serre la gorge à Alice quand elle le regarde, lui et ses mains tâchées, son regard malade, l’envie de le prendre dans ses bras et de lui dire que ça va aller, qu’elle est passée par là elle aussi, qu’on s’en sort. Vraiment. Un peu. Promis. Pas à pas. Elle y croit Alice. Que toutes ces foutues séances de thérapie ça sert à quelque chose, que l’hôpital l’aidera à ne pas rechuter, elle s’y accroche comme elle peut à ces idées futures. Et pourtant comme une menteuse elle cache ses secrets dans un sac, petites pilules qu’elle déguise en autre chose, change le nom sur le sachet, sur le paquet, pour faire semblant que c’est bon, que c’est safe. Promis juré, c’est pas ce que tu crois. Même Samih il saura pas. J’me… j’me souviens pas. Combien de fois elle a eu ce vide dans le cerveau, le trou noir après une soirée, après quelques cachets avalés, et se réveiller dans un lit qui n’est pas le sien, gout dégueulasse dans la bouche et le corps couvert de bleus ? Elle frissonne un peu, serre les mains de Samih dans les siennes, essaye de lui montrer qu’il peut continuer à parler. C’est pas moi qui lui ai fait ça… faut… faut que tu m’crois Alice… J’ai pas voulu… « Non bien sur. C’est pas toi Samih, c’est pas ce que t’as voulu. Je te crois » qu’elle murmure tout bas, la voix apaisante, elle fait du mieux qu’elle peut pour qu’il comprenne qu’elle ne le jugera pas. Elle est pas là pour chercher à savoir à qui appartient le sang qui coule maintenant dans le lavabo, ce qui s’est passé pour mettre l’Egyptien dans un tel état de panique.
Elle le lâche, jamais très loin mais elle le lâche. Lui demande ce qu’il prend, parce qu’elle ne veut pas faire de mauvais mélanges, elle ne veut pas foirer un truc de plus dans sa vie pour un camé qu’elle aura mal conseillé. Elle s’y connait Alice, après toutes ces années à bosser pour Darcy, du moins c’est ce qu’elle aime penser. Euh… beuh et… oxy, deux par prise. Morphine quand j’en trouve. Comme toujours au final, et Alice qui se laisse tomber au sol pour sortir un joint de son sac, le cale entre ses lèvres et l’allume comme elle peut, juste pour se libérer la tête. Surement que ça va sentir, surement que les jumeaux remarqueront. Tant pis, c’est trop compliqué en ce moment, ils attendront qu’elle soit plus stable de toute façon avant de la jarter dehors sans ménagement. Je crois que t’as pas compris. En face d’elle c’est Samih qui panique. Pourtant si, elle a bien compris Alice. Très bien compris même. Mais elle ne dit rien, se contente de le regarder craquer, arracher son sac et le renverser sur le sol. Pas un haussement de sourcil, pas une protestation, elle le laisse faire, parce que c’est pas son rôle de lui dire d’arrêter de se calmer. . Faut que tu m’aides. Maintenant ! Et ça coince un peu. Parce qu’elle ne supporte pas les ordres Alice. Non. Elle ne supporte pas qu’on lui ordonne quelque chose, même quand c’est le désespoir qui pousse au vice, à l’abus, à l’excès. Donne-moi quelque chose, j’t’en supplie, n’importe quoi. Le sourire triste qui s’étale sur ses lèvres, elle secoue la tête, expire un peu de la fumée.
J’lui ai fais du mal… À Trixia, je l’ai… Le prénom qui résonne. Alice qui se redresse souvent bien plus intéressée, le regard qui se pose sur Samih, curieuse. « Trix. Tu la connais ? Tu lui as fait quoi ? » Parce que Trix et elle c’est compliqué, c’est beaucoup trop de haine à la thérapie, c’est la tension quand elles sont sur scène face à face. C’est aussi un truc un peu cassé qui résonne quand elles se fracassent. Lentement elle se rapproche de Samih et lui glisse le joint de force entre les lèvres avant de prendre sa tête entre ses mains. « Calme toi Samih. Calme toi. C’est bon ok ? Je suis là, reste avec moi » la main qui glisse sur sa joue, caresse volée comme pour calmer un enfant qui sort d’un cauchemar terrifiant. « C’est pas en exigeant des trucs et en cassant tout que je vais t’aider tu sais ? » non clairement pas. Elle l’attire contre elle, serre un peu maladroitement le corps de Samih contre elle, lui donne un peu de chaleur pour essayer de le calmer. Elle est jamais très douée pour ça, mais quand on le lui fait ça, elle se calme, alors pourquoi ne pas essayer ? « J’vais t’aider d’accord ? Mais pour ça tu dois te calmer, sinon tu vas faire une autre connerie et ça sera encore pire. » la blesser, prendre tout et n’importe quoi qui lui tombe sous les doigts. Alice s’écarte et récupère son joint, avant de ramasser le contenu étalé sur le carrelage. « Morphine ça te va ? Ou c’est pas assez ? » qu’elle finit par demandé sur un ton trainant, parce qu’elle a plus. Toujours plus. Et que c’est jamais assez, alors qu’elle s’amuse à crier sur tous les toits qu’elle a arrêté. Promis je deal plus. Promis je touche plus. menteuse, menteuse, menteuse. Bon sang ce qu’elle se hait dans ces moments là.
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MessageSujet: Re: drown my soul, my mind burns (alice)    drown my soul, my mind burns (alice)  EmptyVen 2 Fév - 15:05

Sur le carrelage, Sam passait ses doigts tremblants sur tout ce qui s'était éclaté sur le sol, tous les vices d'Alice, ou ce qui restait d'elle, tant amorphe aujourd'hui. Il paniquait, c'est clair. Il angoissait de ce qu'il avait fait, angoissait de ce qu'il allait faire. Et si ce n'était pas suffisant ? Et si, même en tabassant son cerveau, ça ne changeait rien? S'il l'entendait encore depuis le fin fond des ténèbres ? Son palpitant pompait difficilement tout ce sang qui bouillait dans ses veines, sa respiration était courte. Sam était en plein bad sans même avoir consommé quoi que ce soit. Fallait qu'elle comprenne, Alice, à quel point il vrillait, à quel point il était bugué. Qu'elle comprenne que c'était sa dernière chance, la toute dernière, pour retrouver la paix. Une paix qu'il n'avait pas connu depuis des lustres désormais. L'autre prenait de plus en plus de place, il parlait de plus en plus fort, il prenait le contrôle. Cette petite voix intérieure, qu'il entandait depuis aussi loin que ses souvenirs remontaient, cette petite voix avait pris de la consistance, de l'importance. Regarde ce qu'il est capable de faire maintenant, regarde ! Que Sam avait envie de crier sans oser. Parce qu'il ne devait jamais révéler ce secret. Il ne devait pas en parler, il savait bien que ce n'était pas normal. JJ avait deviné, Trixia aussi. Mais si Sam le disait à voix haute, alors c'était reconnaître son existence. Reconnaître… Trix. Tu la connais ? Tu lui as fait quoi ? Un instant de silence pendant lesquels Sam fronça les sourcils légèrement. Bien sûr qu'il la connaissait. Comment pouvait-elle l'ignorer. Peut-être parce qu'elle t'a largué depuis un bail maintenant. Et cette idée lui mis le coeur à l'envers. Avant Trix et Sam étaient indissociables. Maintenant, comme des étrangers aux yeux du monde. Il avala sa salive, les yeux brillants. C'est pas moi… c'est pas moi… Qu'il répéta doucement avant de baisser à nouveau son regard sur le carrelage, sur les pilules étalées, sur ses mains qui tremblaient. Il se fit tomber sur les fesses et remonta ses mains devant son visage pour les regarder longuement, désemparé. Il veut pas l'me dire… il veut pas que je sache ce qui s'est passé. Il parlait tout seul. Combien d'autres choses l'autre lui avait caché ? Combien de pétages de plomb avaient été effacé de sa mémoire ? Ces mains, égratignées, c'étaient bien elles qui avaient frappé Trixia. Il ne se souvenait que de flashs, et que quand il se concentrait très fort que son cerveau était en surchauffe. Bordel, mais qu'est-ce qui s'était passé ?

Calme toi Samih. Calme toi. C’est bon ok ? Je suis là, reste avec moi. Sam sentit entre ses lèvres le joint, il cligna des yeux pour voir à nouveau avec netteté, Alice était juste devant lui. Il la considéra une seconde, comme si d'un coup il en avait même oublié ce qu'il faisait là. Jusqu'à que petit à petit il reprenne conscience de tout. Il baissa ses mains, l'une d'elle attrapa le joint sur lequel il s'était mis à tirer nerveusement, tandis qu'Alice caressait sa joue. Sam était trop dans les vappes pour ne serait-ce qu'avoir un mouvement de recul. Il hocha simplement la tête pour signifier qu'il allait essayer de se calmer. L'autre partie dans un grand rire dans sa tête. C’est pas en exigeant des trucs et en cassant tout que je vais t’aider tu sais ? Il y eut une rapide expression qui traversa son visage. Un genre de colère qu’il ravala immédiatement. Il se laissa entraîner par elle, à contre coeur. Et son coeur tapait si fort contre ses côtes que ça faisait mal. Sa première réaction, c’était de se crisper complètement. Il n’était pas tellement à l’aise avec les contacts humains, surtout quand il connaissait peu la personne en face de lui. Et puis, après quelques secondes qui semblèrent durer une heure, il se détendit enfin, se laissa aller contre elle, monta même une main jusqu’à son dos, pendant le joint continuait de les envelopper dans une fumée opaque, oppressante. Il posa sa tête contre son épaule. Faut qu’tu m’aides... Qu’il chuchota, et c’était presque inaudible. En fait, il était presque sûr de l’avoir pensé. Et pourtant, Alice répondit avec cette douceur macabre qui la définissait si bien. J’vais t’aider d’accord ? Mais pour ça tu dois te calmer, sinon tu vas faire une autre connerie et ça sera encore pire. Pire ? Comment ça pourrait être pire ? Elle lui reprit le joint sans qu’il ne puisse le retenir. En même temps elle cherchait sur le carrelage de quoi le calmer, de quoi éteindre le feu qui prenait au fond de lui. Il tenta de reprendre un rythme normal en se passant une main tremblante sur le visage.

Morphine ça te va ? Ou c’est pas assez ? Il arrêta sa main devant sa bouche et remonta un regard jusqu’à elle. Ok. Elle n’avait toujour pas compris. Hahaha, c’est énorme. se moquait ouvertement l’autre, confortablement installé dans un coin de plus en plus grand de l’esprit de Sam. Ce dernier serra les dents. Silence. Et d’un coup il se pencha vers elle et attrapa le t-shirt qu’elle portait pour qu’elle s’approche, dans une violence à peine maîtrisée. Je prend déjà de la morphine. Il venait littéralement de lui énoncer ce qu’il prenait. Les opiacés il avait le temps de les assimiler. Trixia est la femme de ma vie, et je lui ai tellement cassé la gueule que j’suis même pas sûr qu’elle soit encore en vie. Il sifflait entre ses dents, à la manière d’un sociopathe, mais ses yeux se gorgeaient de larmes, qui finirent par glisser le long de ses joues. J’sais pas pourquoi, je sais pas comment j’ai fais ça. Tu comprends ? Je m’en souviens à peine et c’était y a… j’sais même pas quelle heure il est Alice. La phrase éclata dans sa gorge sur la fin. Les larmes continuaient de couler, par dizaines le long de son visage où le sang avait séché. Il voyait bien que quelque chose au fond d’Alice était totalement et irrémédiablement brisé et terrifié par ces révélations. Peut-être que ça serait l’électrochoc. J’suis en train de péter littéralement un câble, alors quand j’te dis que j’veux plus rien ressentir, que j’veux même plus être capable de penser, c’est pas un putain de cachet de morphine qui va m’aider. Il la lâcha enfin, piqua le joint qu’elle venait de récupérer par la même occasion.
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MessageSujet: Re: drown my soul, my mind burns (alice)    drown my soul, my mind burns (alice)  EmptyJeu 15 Fév - 0:43

C'est pas moi… c'est pas moi… Y a quelque chose de cassé dans la voix de Samih, quelque chose de terrifié dans son regard quand il se laisse tomber au sol, les mains tremblantes. . Il veut pas l'me dire… il veut pas que je sache ce qui s'est passé. Elle accuse Alice. Des mots, des explications, pas trop conne pour savoir depuis un bout de temps, parce qu’elle le connait un peu Samih, ses tendances à l’automédication, buser des drogues pour faire taire les conflits dans son crâne. Elle connait que trop bien. Et dans son cœur ça se serre, elle essaye d’imaginer la tête de Trixia après ça, et même si elle ne porte pas la jeune femme dans son cœur, ça la démange un peu, parce qu’elle sait ce que ça fait de se faire fracasser par des poings qu’on aime trop. Alors elle devient plus douce Alice, un brin d’humanité qu’elle laisse transpercer, cherche le contact parce qu’elle ne sait pas trop comment agir, la fumée du joint qui la pousse un peu plus loin, un peu plus fort.
Faut qu’tu m’aides... Qu’il marmonne et elle hoche la tête. « Promis J’vais t’aider » même si elle sait pas comment, même si elle sait pas pourquoi. Elle doit rien à Samih, et Samih lui doit rien. Mais y a quelque chose dans son désespoir, dans sa folie qui lui donne envie de lui tendre la main. Alors elle fouille dans les pilules Alice, trop consciente de ce qui s’étale devant leurs yeux, le joint coincé entre ses lèvres elle se concentre, imagine la tête de ses frères s’ils débarquaient ici. Promis elle y touche plus à tout ça. Promis c’est au cas où, quelques cachets glissés par ci par là, les vieilles habitudes qui ont la peau tenace. Et ses doigts qui s’arrête sur un sachet. Morphine. Elle tente le coup, parce que dans ce cas c’est le plus prudent.
Mais ça lui plait pas.
Non vraiment pas.
Y a la violence avec laquelle il l’attire, ses doigts sur son t-shirt, il déforme le tissu et elle grimace. Elle a toujours détesté ça. Ces hommes. Tous ces putains d’hommes. Ceux qui se pensent au dessus des autres parce qu’ils portent une paire de couilles, le droit de prendre ce qu’ils veulent. Il la tire avec violence et ça la renvoi trop loin, Darcy et elle, le sang sur les mains. Je prend déjà de la morphine. Elle le dévisage, comme une trace de défi dans ses yeux. Ose me frapper Samih, ose une seule fois et tu morflera. Parce qu’elle est plus forte maintenant, plus la même camée au corps décharné. Les coups c’est elle qui les rends maintenant, plus jamais elle les laissera la bousiller comme avant. « Lache moi tout de suite Samih ou je hurle. Castor se fera un plaisir de défoncer ta jolie petite gueule » qu’elle murmure entre ses dents, serpent qui se dresse, elle déconne pas. Trixia est la femme de ma vie, et je lui ai tellement cassé la gueule que j’suis même pas sûr qu’elle soit encore en vie. Surement qu’elle est encore en vie. C’est un putain de cafard Trixia. On la crève pas comme ça. Mais elle ne dit rien Alice, silencieuse elle dévisage Samih, comme une spectatrice qui se repait devant les démons trop apparents du jeune homme. . J’sais pas pourquoi, je sais pas comment j’ai fais ça. Tu comprends ? Je m’en souviens à peine et c’était y a… j’sais même pas quelle heure il est Alice. Surement trop tard. Mais les mots ne sortent pas. C’est comme un putain de puzzle qui s’assemble. Elle a trop trainé à la thérapie pour ne pas reconnaitre les symptômes. Et ça la rend soudain beaucoup trop triste. Parce qu’elle se dit que la meilleure chose qu’elle pourrait faire pour l’aider serait de le trainer chez un médecin. Mais y a l’égoisme aussi, le fait qu’elle a déjà trop de trucs sur les bras, pas pouvoir tendre la main à tout le monde. Putain d’égoiste ouais. Elle serre les dents, sait déjà. J’suis en train de péter littéralement un câble, alors quand j’te dis que j’veux plus rien ressentir, que j’veux même plus être capable de penser, c’est pas un putain de cachet de morphine qui va m’aider. Il la relâche finalement et elle s’écarte, le laisse attraper le joint avant de soupirer. « C’est pas la drogue qui va t’aider Samih » pas le joint entre ses lèvres, pas la morphine, pas tout ce qu’il s’enfile pour faire taire les voix. « T’es malade. Ca se soigne » pour les gens comme elle, qui bouffe des anti dépresseurs à longueur de journée, drôle de mélange dans son système, parait que ça calme la mélancolie. Peut être. Et anesthésie tout le reste. « Mais eh c’est pas mon rôle de te dire ça. » elle replace une mèche derrière son oreille, le dévisage. « Héroïne. C’est ça que tu veux. » sur sa langue ça sonne comme du sucre, un peu plus et elle pourrait sentir son cœur s’accélérer rien qu’à l’idée. Rien qu’une dose. Minuscule. Un tour sur le manège, faire vibrer le cœur. « Pas vrai ? » y a comme un foutu rire désabusé qui la transperce, elle se redresse maladroitement, commence à faire les cents pas. « Putain mais quel con » ouais. Quel con. Mais surement qu’il sait pas. « J’en ai fini avec ça tu sais ? » non encore une fois, surement qu’il sait pas. « J’en ai pas. J’en aurai pas. Jamais. Compris ? J’ai finis avec cette merde » qu’elle se met à cracher, la panique qui grimpe un peu, à son tour de réclamer le joint pour essayer de se calmer. Parce que ton son corps se souvient, c’est douloureux putain. Rapidement elle se baisse de nouveau, attrape un autre sachet entre ses doigts qu’elle plaque contre la poitrine de Samih « Méthadone. C’est ce qu’on utilise pour le sevrage. J’ai que ça sous la main. » ptêtre que ça lui dit rien. Ptêtre qu’il comprend même pas le terme sevrage. Elle sait plus quoi faire Alice. « Et si t’es pas satisfait. Je te dirais où en trouver. Mais je décline toute responsabilité » parce qu’un nom c’est un nom, et qu’elle ne fait rien à proprement parler, c’est pas elle qui tient la seringue, c’est pas elle qui écrase le cachet. Et dans sa tête comme une petite voix qui lui dit, que si Samih va en chercher, ptêtre qu’elle pourra lui en piquer.
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MessageSujet: Re: drown my soul, my mind burns (alice)    drown my soul, my mind burns (alice)  EmptyDim 25 Fév - 18:40

Ses doigts étaient agrippés au t-shirt lose d’Alice comme pour l’essorer. Il serrait si fort que ça lui faisait mal. Ses phalanges se coloraient de rouge, le sang stagnait dans ses veines, c’était comme s’il attendait le feu vert. Comme si on attendait que l’un ou l’autre ne donne le premier coup, ainsi il pourrait laisser la colère et la peur pulser dans chacun de ses membres. Mais il faisait tout son possible pour faire pause. Juste avoir le temps de prendre une grande inspiration, profonde, pour essayer de reprendre le contrôle. Et au final, c’est la voix d’Alice qui trancha l’air devant lui d’un coup sec, qui réussit à le faire hésiter. Lache moi tout de suite Samih ou je hurle. Castor se fera un plaisir de défoncer ta jolie petite gueule Ses doigts se relachèrent un tier de seconde, et le tissu fluide du t-shirt lui échappa, lui glissa entre les doigts. Alice était libre, Sam buguait complètement. Suffisait d’une seconde d’inattention, une seule et voilà ce qui se passait, il surgissait, bondissait, agrippait, menaçait. Putain, il ne savait même plus qui il était à l’heure actuelle. Et voilà maintenant qu’il avait une migraine pas possible. Ce n’était pas tellement qu’il avait peur du frère d’Alice, en fait, il n’en avait tellement rien à faire, il ne se rendait même pas compte de la situation dans laquelle il aurait pu glisser si Alice ne l’avait pas arrêté. Son code n’arrêtait pas de crasher, il buguait voilà tout. Et pourtant, il se laissa traitement tomber sur ses fesses, les jambes repliées contre son torse, et la paume de ses mains moites dans ses cheveux, les doigts crispés comme des épingles qu’il avait envie de s’enfoncer dans les tempes pour faire cesser ce boucan. Le joint qu’elle lui redonne aidait un peu, en fait, pas tant que ça. C’est pas la drogue qui va t’aider Samih Elle n’allait pas l’aider. Il l’avait compris maintenant, et il fermait les yeux d’un air perdu. Comment il allait faire ? C’était quoi le plan ? Il partait de chez Alice et il braquait la première pharmacie qu’il croisait ? il avait déjà braqué des supérettes, des stations services ou autre connerie dans ce genre. Le plus souvent pour une grosse dépense inattendu ou payer la caution d’un des kids. Il arrivait alors, un flingue dans la poche de sa veste à capuche, et il le tendait devant lui. Ce qu’il y avait de bien avec les braquages, c’était qu’il n’avait même pas besoin de parler. Il se contentait de tenir en joug un pauvre ado boutonneux qui lui donnait quelques billets verts, il filait avant même que l’ado ait fini de mouiller son froc. Rien de bien méchant. Ouais, il pourrait faire ça en sortant. Même s’il paniquait tellement qu’il ne s’en sentait pas capable. Je t’aiderais si tu veux. La ferme… la ferme. Alors voilà il ignorait sa menace à deux balles, juste pour se déculpabiliser au cas où Sam lui faisait un arrêt, sombrait dans le coma ou on ne sait quelle connerie que la drogue peut engendrer. Faut qu’on arrête de traiter les dealers comme des criminels. Ils sont des revendeurs, de la même manière qu’une banque accorde un crédit à une personne ruiner pour gagner des taux d’intérêts astronomiques ou que l’industrie du tabac continue à rendre les clopes cool, ou encore qu’un bar sert un dernier vers à l’ivrogne, car sinon, il perdrait les fameux pourboires qu’il distribue quand il est bourré. Des bourreaux il y en avait à chaque coin de rue. Suffisait d’être pas trop con et de les éviter. Vous aurez compris que Sam était particulièrement con. Non, pas con, tiens. Alice avait une théorie intéressante sur le sujet. T’es malade. Ca se soigne Mais eh c’est pas mon rôle de te dire ça. C’était comme se prendre un coup d’jus ou se faire une sale petite coupure sur le bout du doigt. C’était dérangeant, c’était douloureux. Et pourtant ça semblait d’un coup incroyablement cohérent. Quoi, t’y as jamais pensé Samih ? Que t’étais pas normal ? Que t’étais simplement fou ? Les yeux globuleux de l’égyptien se perdaient dans le vide pendant que son rythme cardiaque s’accélérait. Son torse de gonflait. Fallait qu’il se calle sur quelque chose; Quelque chose de régulier. Quelque chose de rassurant. Tiens, les carreaux. Il posa ses yeux dessus, sur les carreaux du sol, et commença à les compter. Un, deux, trois… Ca semble logique, tu trouves pas ? Tu pensais réellement que tout le monde entendait quelque dans sa tête ? Tu penses que les gens oublient aussi ? Oublient ce qu’ils font ? Quatre, cinq, six. Tu tapes une nana et tu ne t’en souviens pas, tu es incapable de te contrôler et tu crois que c’est normal ? Sept, huit neuf. Tu peux m’ignorer maintenant, mais tu pourras pas le faire toute ta vie. Tu vois, tout le monde le voit déjà, que t’es détraqué. Et puis, le regard flou de Sam se fixa enfin sur quelque chose. Sur Alice. Il la voyait à nouveau en couleur, et y avait une peur si intense dans ses yeux, qu’il était tout simplement paralysé. Et muet. Des syllabes sans vraiment de sens filtraient de ses lèvres, tentaient de faire une phrase. C’est… c’est pas vrai. Mais Alice n’écoutait pas, elle n’entendait même peut-être pas.

Héroïne. C’est ça que tu veux. La peur laissa place à honte. Ce qu’il n’avait même pas osé lui dire, parce qu’il n’était même pas sûr d’être prêt pour ça. Prêt pour cette terrible chute, pour la mauvaise décision de trop. Mais la fin justifie les moyens, non ? Non ? Il ne savait plus. Maintenant qu’il avait entendu ce mot, héroïne il n’était plus sûr de rien. Des larmes coulaient encore en cascade le long de ses joues creuses. Il était complètement anesthésié, engourdi. Faudrait qu’il parte hein ? Qu’il se lève, et qu’il quitte cette maison immédiatement. On était dans l’une de ces moments-là, ces moments où tout se joue. Ces moments auxquels on repense, quand tout s’est écroulé. Si seulement je n’avais pas fait ça. Si seulement. On était dans un de ces moments parfait pour le cinéma. Sur le carrelage froid, tout ce nécessaire de toxicomane éparpillé autour d’eux, et puis l’odeur du joint qui commençait à leur taper la tête. Alice se releva, elle n’était pas contente. Pas vrai ? Fallait qu’il le dise, fallait que ça vienne de lui. Il comprenait le principe. Fallait qu’il se rende compte du train qui était entrain de foncer sur lui. Il avait encore le temps de l’éviter. Et pourtant, il savait pertinemment qu’il se ferait écraser. Il savait qu’il ne s’écarterait pas des voies à temps, il entendait déjà le sifflement, pour en revenir à l’instant, il s’agissait surtout du rire froid d’Alice qui résonnait contre les quatre murs si proches. Sam restait désespérément sur le sol. Il ferma les yeux pour les vider de leur eau salée. Je veux juste que tu m’aides… chuchota-t-il, sans oser le dire encore, sans oser le demander expressément. Putain mais quel con Qu’elle cracha du tac au tac. Sam avait envie de disparaître. Mais il tenait le coup, même si toutes les particules de son corps étaient en train de crever, de se nécroser. Il avait mal. Il se frotta d’ailleurs le bras avec la main, il était comme allergique. Allergique à sa propre démence, à ses propres démons.

Elle en avait fini avec ça.
Elle n’en avait pas.
Jamais.

Elle était si claire, et Sam ne savait même pas s’il devait être soulagé ou non. Visiblement non. Il y avait un grand vide dans son esprit, dans son corps. Un moment de légèreté intense, puisqu’il semblait qu’il avait laissé tomber. Toutes ces questions, elles trouvaient réponses dans la bouche d’Alice. Il était malade, fou à lier, et en plus de ça il venait de passer un nouveau niveau de l’Enfer. Putain ce que c’est rassurant d’être aussi bas, parfois. De quoi pouvait-il encore s’inquiéter ? De toute façon, rien n’allait. L’autre laissa échapper un petit pouffement de rire, avant d’éclater complètement. Le pire fou rire de la vie de Sam se passait dans sa tête, pendant que lui, aux yeux du monde, restait parfaitement impassible, le regard creux. Un petit coup sec dans sa poitrine lui permet de revenir sur terre et d’arrêter d’entendre le rire tonitruant de l’autre dans sa tête. Il baissa ses yeux, Alice plaquait contre lui un sachet. Méthadone. C’est ce qu’on utilise pour le sevrage. J’ai que ça sous la main. Méthadone. L’héroïne des repentis et des bons acteurs. L’héroïne sans le trip, juste le trou noir, et le néant. L’héroïne médicalement prescrite. Un sourire fendit sa joue. Il avait gagné. Appelle ça comme tu veux. maugréait l’autre, il ne riait plus. Peut-être.. peut-être que ça pourrait marcher ? Non ? La seule chose qui marcherait, c’était cette nouvelle obsession. Car maintenant que l’idée lui était venue. Il n’arriverait jamais à s’en débarrer. Et Alice lui proposa de lui donner les bonnes adresses, laissant à l’autre la responsabilité de bousiller Sam plus qu’il ne l’était déjà. Mais il n’écoutait pas. Il reviendrait lui demander de l’héroïne plus tard, un autre jour, dans quelques mois. Quand il sera persuadé de s’en être sorti mais que tout lui retombera dessus. Quand ça fera encore plus mal que ça ne fait mal aujourd’hui. Il ne s’en doutait juste pas encore. Mais moi je sais déjà. Sam attrapa à pleine main le sachet qu’Alice lui avait donné et l’observa. Il leva doucement ce simple petit sachet qui allait tout faire disparaitre pendant quelques heures. C’était si simple, de descendre d’une marche. Et Alice s’en voulait déjà, il le sentait. Quand il la regarda. Merci. répondit-il, apaisé. Il ouvrit le sachet et fit tomber devant lui deux cachets, sans vraiment savoir la dose à prendre. Il ramassa parmi le bazar une cuillère et commença a écraser d’une main sûre et impatiente le cachet sur un morceau de miroir. Sniffer un médicament, ça aide à ce qu’il agisse plus vite. Tous les pseudos drogués savent ça. Une fois avoir réduit en bouilli les deux comprimés, et tentant vainement d’ignorer la présence d’Alice qui le faisait se sentir incroyablement mal, il sortit de sa poche son porte monnaie. Il avait piqué dans la caisse de la supérette aujourd’hui. Un billet d’un dollar ferait l’affaire. Une fois la trace parfaitement faite, il se pencha en avant sans rélféchir, inspira sur la moitié de la ligne et se redressa d’un coup sec, les yeux exorbités. Il les ferma et respira profondément, avant de tendre son billet roulé vers Alice. Merci. répéta-t-il, pendant que l’image de Trixia dans sa tête devenait de plus en plus sombre.
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