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| I've failed at selling myself... [River] | |
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Moulin à paroles ▹ posts envoyés : 396 ▹ points : 10 ▹ pseudo : TheWeirdBoy ▹ crédits : XERXES. ▹ avatar : Ruben Pol
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| Sujet: I've failed at selling myself... [River] Jeu 27 Avr - 14:52 | |
| De l'argent... il me faut de l'argent... pourquoi l'argent est-il devenu si important ? Non, c'est stupide comme question... car ci ce n'était pas l'argent ce serait autre chose qui ferait loi... non la vraie question c'est pourquoi l'argent me brûle-t-il autant les doigts ? J'ai beau en accumuler je le perds plus rapidement que je ne l'amasse et mes dettes ne font qu'augmenter de jour en jour. On peut bien se marrer en repensant à la série Malcolm où toute la famille célèbre le retour de la dette à une certaine somme mais ce n'est pas marrant, non, ce n'est pas drôle du tout surtout quand les dettes on ne les a pas seulement vis à vis de l'état mais aussi de gens pas très réglos qui se sont déjà fait un plaisir de me laisser certaines marques indélébiles sur mon corps... juste en rappel, voyez vous ? Donc cela n'a rien de marrant les dettes, cela n'a rien d'amusant. Ce n'est qu'une source de stress permanente qui m'empêche de profiter de mes nuits sereinement, qui m'empêche, comme mes rares amis, de profiter d'un petit plaisir, de se dire « Oh vas y je craque ! » car si je craque ce sont mes os qui craqueront à la prochaine descente chez moi. Et de l'argent, malheureusement, je n'en ai toujours pas ! Qu'importe mon petit boulot, qu'importe mes magouilles ou mes talents de piratage, je ne suis pas un personnage de série télévisé, je ne suis pas non plus le héros de Watch Dog, tout ce que j’entreprends ne rapporte pas alors il faut que j'essaye autre chose.
Et cet autre chose... je l'ai évité pendant des années. Ce soir... ce soir je vais devoir vendre mon corps. Cela me terrifie... cela m'horrifie aussi. J'ai toujours refusé de vendre mon corps à qui que ce soit. Enfin... j'ai bien laissé des potes me payer parfois, contre un peu de détente, mais ce n'était absolument pas la même chose. Je ne suis pas débile, je me doute bien qu'ils ont bien d'autres moyen de tirer qu'en me payant, il s'agit là de pur pitié de leur part caché sous quelque chose qui nous plaît, quelque chose pour quoi j'aurais sans doute dit oui de toute manière. Mais là... là c'est l'inconnu, c'est me donner à un inconnu ! À un être pervers qui va me toucher de ses doigts libidineux, qui va se foutre de mon bien être et de ma vertu pour juste faire son affaire répugnante. C'est abandonner toute notion de fierté pour me faire tronché comme une de ces vieilles chaussettes usagées qu'on use quand on en a ras le bol d'utiliser un mouchoir. Rien que d'y penser je me sens mal, je palis atrocement et pourtant je suis là, dans la rue, dans cette rue surtout un peu trop connu pour ses service et j'attends. J'ai essayé de faire des effort, de mettre des trucs un peu sexy, un peu moulant, mais comparé à ceux que je peux voir autours j'ai l'impression d'être un vrai sac à patate. Bordel même dans ce domaine je vais me foirer... Et puis j'ai peur, j'ai putain de peur ! Alors tant pis, je me rapproche d'un autre mec faisant le trottoir... enfin je pense qu'il fait le trottoir... un grand blond décoloré à la silhouette sylphide et qui, pour le coup, pourrait me faire bander d'un regard si je n'étais pas pris par ce stress intense. Je ne connais pas vraiment les règles de la prostitution, je ne sais pas si ce sera mal vu que je l'approche ou pas. Va-t-il sortir un couteau ou appeler son mac car j'empiète sur son territoire ? Je vais m'écrouler... je vais m'écrouler sous la pression ! Mais bien vite une voiture s'arrête... de la fenêtre je vois un type... plus vieux que nous, fin trentaine mais plutôt bien conservé. Je m'attendais à pire je l'avoue, le genre de porc qui déborde de partout, pourtant cela ne me rassure pas beaucoup, un peu certes ! Mais pas assez pour me faire oublier le reste. Je le vois d'abord discuter avec le blond aux allures de fée... puis, au milieu de sa conversation, il me montre du doigt et me fait signe d'approcher. Monsieur veut s'amuser, il nous veut, tous les deux et est prêt à payer une bonne somme. J'ai l'impression que mon corps va s'auto détruire de l'intérieur... mais j'accepte, timidement, d'un hochement de la tête. Je m'installe alors dans la voiture avec le blond, un peu paumé, puis lui tend la main d'une manière un peu mécanique tandis que l'on roule, me présentant « Moi c'est Mere... Iris, enchanté. » Encore une fois je ne sais pas si ça se fait, je ne suis pas vraiment enchanté non plus, même si ce mec j'aurais aimé le connaître, juste pas comme ça. Disons simplement que cette présentation avait surtout pour but de m'occuper, un instant au moins, jusqu'à ce que l'on arrive.
Et l'on arrive, un peu trop vite à mon goût, trop rapidement pour que je décide de prendre la fuite et de sauter par la fenêtre ou pour au moins faire disparaître celle boule que j'ai au ventre. De là... j'ai l'impression que les choses se passe à une vitesse infernale. Nous étions dans la voiture la seconde d'avant et là, en un claquement de doigt, ce fut comme ci nous avions été téléporté dans l'appartement de ce mec. Une autre seconde et nous étions dans sa chambre. Encore une autre et il était là, torse nu sur son lit, avachit comme un roi tandis qu'il demandait à être divertit, comprendre par là qu'il voulait un joli strip tease. Mon camarade semblait plutôt à l'aise avec ce genre de demande. Moi ? Je me sentais juste de plus en plus mal... j'avais l'impression que j'allais vomir, c'était horrible. Seulement voilà... il me fallait de l'argent, il fallait que j'arrive à oublier, me laisser faire et tout irait bien, tout irait mieux ensuite. Je fis donc mon possible pour oublier tout le reste, pour me reconcentrer sur le présent. Je commence donc à m'effeuiller, à retirer ma veste, retirer mon haut... plutôt charmé le mec se penche, tend le bras et m'attrape par la ceinture. Il veut me voir de plus prêt, il me touche, me caresse, s'attelle sur la boucle de ma ceinture. Je devrais me sentir flatter sans doute... mais ce n'est pas vraiment le cas. En fait, c'est même tout l'inverse, j'ai envie de mourir, j'ai envie de disparaître mais surtout... j'ai vraiment envie de vomir ! Et quand ce mec pose sa main sur mon boxer, sur mon entre jambes, tout se libère, tout mon stress sous la forme d'une nauséabonde expulsion de ce qui se trouvait il y a peu dans mon estomac, ceci directement sur la tête de notre acheteur. Alors forcément il hurle, il me pousse au point de me faire tomber violemment... ou cela parait-il violent car je suis complètement sonné depuis que j'ai vomis ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que le mec est enragé, il nous insulte, nous rejette la faute à tous les deux alors que je suis le seul fautif et nous fous dehors sans ménagement. Je ne me sens pas bien, je n'ai même pas eut le temps de récupérer mes fringues et je trébuche sur mon pantalon encore ouvert qui tombe inévitablement. Je suis pâle comme la mort et je tiens à peine debout et quand, enfin dans la rue, je regarde mon camarade prostitué, tout ce que je trouve à dire c'est « Pardon... pardon je voulais pas casser ton coup. Je suis désolé, je suis même pas capable de vendre mon corps. Peut être que si je lui explique il voudra bien te payer quand même ? Peut être que si je... je crois que je vais vraiment pas très bien... » sur ces dernières paroles je me tiens le ventre, titube un peu. Vais-je encore recracher tout ce que j'ai sur l'estomac ? Non... non... rien ne vient. Par contre je tremble, je tremble comme une feuille morte, tenant à peine debout et je me sens frigorifié comme jamais. Je ne vais vraiment pas bien. |
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fleuve ▹ posts envoyés : 2534 ▹ points : 6 ▹ pseudo : Kenny ▹ crédits : camille ♥ (avatar) ; sial (sign) + rhyssa (icn) ▹ avatar : Paul Craddock ▹ signe particulier : gueule de petit prince un peu cassé, naturellement stone
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Dim 30 Avr - 0:46 | |
| Il était passé par la même ruelle que d'habitude pour rejoindre le coin qu'il occupait le plus souvent, dans cette rue qui craignait un peu, derrière le cinéma du quartier. Il avait croisé un visage connu mais toujours anonyme, ne lui avait adressé aucun signe de reconnaissance. Celui-là aimait qu'on l'ignore, comme River la plupart du temps. Il ne faisait pas partie de ceux qui traînaient ensemble et déconnaient en attendant le client, comme si c'était quelque chose de parfaitement normal. Ce ne serait jamais normal bien sûr, ça devenait simplement banal, à force, pour ceux dont c'était le quotidien. River les enviait parfois, ceux qui étaient devenus à l'aise avec leur situation, qui parlaient de leur travail et se plaignaient des clients comme n'importe quels salariés. Il n'avait jamais réussi. Et il avait arrêté de faire semblant, parce qu'il le faisait déjà bien assez pour les clients. Ça ne l'empêchait pas d'être aimable quand l'un de ses collègues nocturnes venait lui parler, mais il n'engageait jamais la conversation et ceux qui le connaissaient avaient fini par comprendre qu'il préférait qu'on le laisse faire semblant de ne pas exister. Ce soir, il y avait un groupe de trois de ces garçons-là à quelques mètres de lui, l'autre solitaire qu'il connaissait de vue de l'autre côté de la rue. Ce soir-là ressemblait à tous les autres. Mais il y avait une autre silhouette solitaire, et River ne se souvenait pas de l'avoir déjà vu. La ruelle n'était pas très lumineuse non plus, mais il ne reconnut pas davantage son visage lorsqu'il s'approcha de lui. Peut-être parce qu'il l'avait observé avec un peu trop d'insistance ? River regarda ses pieds pour lui montrer qu'il n'était pas disposé à discuter, qu'il ne l'avait fixé du regard que par pur accident. Il n'avait pas pu s'empêcher de remarquer qu'il avait l'air nerveux, pas franchement à sa place. Pour lui, tout ça n'avait pas l'air normal, pas banal. Il releva furtivement les yeux sur lui lorsqu'il entendit le bruit d'un moteur s'approcher lentement dans la rue. Le garçon avait pâli et River se demanda s'il n'allait pas tomber dans les pommes. Il s'approcha de lui, peut-être pour le rattraper, ou lui tapoter l'épaule, pour lui dire que ça allait bien se passer. Il ne savait pas vraiment, à vrai dire. Ça n'allait pas bien se passer et ce n'était pas son genre de mentir là-dessus. Le mec en voiture s'arrêta à leur hauteur. Ils devaient faire un joli duo, l'éphèbe brun et l'ange blond, parce qu'il décida qu'il les voulait tous les deux. River fut un peu interloqué, parce que ça ne lui était jamais arrivé, à lui. On lui avait déjà proposé deux ou trois fois mais il avait toujours refusé. Ceux qui voulaient deux garçons à la fois piochaient plus souvent dans les groupes ou les duos déjà formés sur le trottoir, de toute façon. Lui, il était trop souvent à l'écart, il le faisait exprès pour cette raison aussi. Il réussissait à jouer le jeu pour ses clients, mais il ne s'était jamais résolu à s'avilir devant quiconque d'autre, pas même un garçon qui gagnait de l'argent de la même façon que lui. Mais lorsqu'il vit l'autre acquiescer et grimper dans la voiture du client, il se résigna pour la première fois. S'il ne lui avait pas semblé aussi terrifié, s'il avait été l'un de ces garçons qu'il voyait se prostituer depuis des mois, il n'aurait pas hésité à refuser. Mais il eut pitié en voyant à quel point il était fébrile alors qu'il se glissait dans la voiture, alors il hocha la tête à son tour et l'y suivit, non sans avoir adressé un petit sourire qui en disait long au client. C'était un sourire qui lui disait qu'il en aurait pour son argent.
Il haussa les sourcils en voyant le garçon brun lui tendre la main, mais il la serra dans la sienne en réprimant un sourire amusé. « River, » lui fit-il simplement, sans relever l'hésitation de l'autre sur son propre prénom. Il comprenait qu'il ne veuille pas le révéler. Le sien, il ressemblait suffisamment à un pseudonyme pour qu'il ne se donne pas la peine de le cacher. Et puis il y avait longtemps qu'il avait accepté le fait que River n'était plus le gamin qui vivait dans une caravane avec son heureuse famille, que River était maintenant celui qui limitaient ses voyages d'une chambre à l'autre, d'une voiture à l'autre. River était une pute et le siège arrière de cette voiture n'était pas le lieu pour chercher à le nier. Il observa le paysage urbain défiler à travers les vitres de la voiture, répondant par monosyllabes au client qui n'essayait qu'à moitié de faire la conversation. Iris ne semblait même pas l'entendre, comme s'il était trop absorbé par sa terreur. River l'observa un moment lorsqu'ils sortirent de la voiture. Il se demanda ce que voudrait le client, exactement. S'il voulait deux garçons entreprenants, il aurait peut-être un soucis avec Iris. River allait devoir prendre les choses en main pour tous les deux. C'est ce qu'il fit, arrivé chez leur client. Il négocia le tarif en jouant avec la ceinture du monsieur, histoire de le rendre plus prompt à la générosité, et bientôt ils se retrouvèrent tous les trois dans sa chambre. Si ce n'était la présence d'Iris, qui n'arrivait pas à feindre l'aisance, les choses étaient habituelles pour River. La nervosité d'Iris semblait encourager le client plus qu'autre chose, et c'est à lui qu'il s'intéressa en premier. River avait déjà été dans ce genre de position. Pas avec un client et un autre prostitué, mais avec un couple de clients. Il savait quand laisser les autres s'amuser entre eux et quand il devrait s'immiscer. Il observa la scène sans la moindre émotion, oubliant même la pitié et la sympathie qu'il avait ressenties pour Iris, sa volonté de le rassurer. Tout à coup, on passait aux choses sérieuses, il n'était plus qu'un corps qui s'exécutait. Mais Iris n'avait pas sa maîtrise de soi, évidemment. Il le vit pâlir à nouveau et il crut encore une fois qu'il allait s'évanouir, mais il fut vite détrompé. Le charme était brisé et River redevint un humain doté d'émotions lorsque Iris rendit son dîner sur la tête du client. Il revint rapidement de sa surprise et ne laissa même pas le temps à la révulsion de poindre, la peur l'emportait déjà sur tout ça. Il ramassa les vêtements à ses pieds et avait anticipé l'ordre du client de déguerpir rapidement, déjà à la porte avant que son cerveau n'enregistre l'information. Il n'avait pas fait attention au fait qu'Iris était tombé, l'instinct de survie était une chose égoïste le plus souvent. Il se rhabilla dans le couloir et attendit une seconde que le brun le suive. Il avait déjà son téléphone dans une main, au cas où la colère du client allait au-delà des cris de dégoût. Mais Iris ne fut pas long à le suivre dans la rue, encore torse nu et débraillé, et surtout paniqué.
« Pardon... pardon je voulais pas casser ton coup. Je suis désolé, je suis même pas capable de vendre mon corps. Peut être que si je lui explique il voudra bien te payer quand même ? Peut être que si je... je crois que je vais vraiment pas très bien... »
Une chemise dans la main, River le regarda un instant en silence, les yeux ronds. Et puis il explosa de rire. Il ne savait pas lui-même si c'était les nerfs ou la situation qui allaient chercher son rire si profondément dans ses entrailles, mais il lui fallut un moment avant de se calmer et de constater qu'Iris semblait toujours malade. « Oh. T'inquiète, on s'en fout de l'argent. Ça va pas ? » Il posa une main sur son épaule et lui tendit la chemise. « Je crois que c'est celle de Machin. » S'il leur avait donné un prénom, River l'avait déjà oublié. Il ne retenait que ceux qu'il était susceptible de réutiliser un jour, et ce n'était certainement pas le cas de celui-là. « Il a rien payé, c'est pas bien grave, disons que c'est pour le déplacement. » Parce qu'il allait falloir rentrer, maintenant. Il aida Iris à enfiler la chemise, même s'il ne tremblait probablement pas tant à cause de la fraîcheur nocturne qu'à cause de tout ce qui venait de se passer. Histoire de mettre un peu de distance entre eux et l'immeuble, il remit une main sur l'épaule d'Iris et l'entraîna un peu plus loin avec lui. « Hey. Ça va aller. Mais vaut mieux pas qu'on traîne ici, on sait jamais. T'habites loin ? Ça ira mieux une fois chez toi. » S'il avait un chez lui. Pense un peu avant de parler, River. Il soupira en lui jetant un regard désolé. « T'avais jamais fait ça, hein ? »
Dernière édition par River Albarn le Mar 2 Mai - 19:28, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Mar 2 Mai - 18:49 | |
| Pourquoi étais-je aussi mauvais dans tout ce que j'entreprenais ? Pourquoi n'étais-je pas capable, au moins une fois, de faire un truc bien histoire de me sortir de ma merde ? La prostitution ne me semblait pas une si mauvaise idée pourtant... il s'agissait juste de faire une chose que j'aimais contre de l'argent pour des gens... qui me répugnaient ! Bordel non, ce n'était pas du tout une bonne idée ! Dès le départ ce n'était pas une bonne idée, je savais avant même de commencer à quel point l'idée me répugnait, à quel point l'idée d'abandonner tout ce qu'il me restait de dignité pour me laisser sauter par de sinistres inconnus me révulsait. C'était sous le coup du désespoir que j'avais tenté, c'était dans la honte que j'avais finalement perdu cette si fameuse dignité mais pas en me laissant tronché par le premier venu, non non, car même ça je n'avais pas été capable d'aller jusqu'au bout, il avait fallu que je lui vomisse dessus et ceci pour zéro dollar ! J'étais pathétique, j'étais misérable et faible et torse nu dans la rue car j'avais été jeté dehors sans mes fringues, ce qui était le pompon vu la fraîcheur de la nuit qui déjà me faisait trembler comme une feuille morte... ou peut être n'était-ce pas le froid mais le profond mal être que je ressentais ? Ouai, c'était plutôt ça en vrai... je me sentais malade et sans la moindre force restante. Sans même me voir je savais que je devais être aussi pâle que le plus pâle des cadavres. Si je ne vomissais pas à nouveau je finirais sans doute dans les vappes... au moins comme ça je ne devrais pas me préoccuper du fait de rentrer à la maison jusqu'à ce que ce soit bien passé.
Mais surtout je me sentais coupable, terriblement coupable pour mon camarade professionnel qui lui, pour le coup, aurait pu gagner pas mal de fric et venait de tout perdre car j'étais incapable de gérer ce que j'avais dans l'estomac. Il allait me détester... je sais, c'était con de s'inquiéter pour cela alors qu'au final on ne se connaissait même pas mais je ne sais pas... je ne voulais pas qu'il me déteste et sans doute car mes émotions étaient totalement en train de partir en couille suite à ce qu'il venait de se passer j'avais l'impression que j'allais juste fondre en larme en lui suppliant de ne pas m'en vouloir. Ridicule, n'est-ce pas ? L'autre garçon, River, se mit d'ailleurs à exploser de rire. Pour le coup je ne savais vraiment pas comment le prendre, je ne savais pas si je pouvais en effet me sentir rassuré ou tout son contraire et me préparer au pire des savons de la triste histoire de Meredith Lynch. Mais bien vite ses paroles eurent un effet terriblement apaisant et encore une fois j'aurais pu fondre en larmes rien que pour cela. À la place cependant je tentais de reprendre mon souffle, de calmer ma respiration tandis que je laissais River m'enfiler cette chemise qui, je l'avoue, me dégoûtait un peu à cause de qui était son propriétaire mais sur laquelle je ne crachais pas non plus car je ne me voyais pas faire le chemin du retour torse nu... disons simplement que je la brûlerais demain, quand je serais lavé et reposé. « Ce... ça va aller... je crois que je suis juste un peu chamboulé encore. » Je tentais de reprendre de la contenance, de me redresser et de faire en sorte que le monde arrête de tourner et d'être flou ! Je tentais de me concentrer sur la marche et sur l'air extérieur pour aller mieux et lentement, très lentement, je sentais les nausées s'éloigner. Au moins je ne vomirais plus... normalement... En tout cas mon camarade nocturne avait raison, il ne valait mieux pas traîner ici. « Chez moi ? Euuuh... » Je regardais un peu autours, tentant de comprendre où on était, tellement concentré lors du trajet que je n'avais même pas fait gaffe à où nous avions atterrit. C'était difficile de se faire une idée la nuit, mais heureusement le nom de la rue que je lisais sur un panneau plus loin ne m'était pas inconnu « Ouai... ouai on est pas trop loin on devrait pouvoir y être en pas trop de temps. »
J'indiquais alors une direction avant de commencer à avancer. Je restais accroché à River, me soutenant à lui plus que je ne l'aurais voulu, ayant l'impression d'être un putain de boulet mais sachant très bien aussi que sans cela je me casserais sans doute la gueule tous les trois mètres, le temps d'avoir de nouveau les idées totalement en place. Il me demanda d'ailleurs si c'était la première fois pour moi, un petit rire nerveux s'échappant de mes lèvres « C'est aussi flagrant que cela ? Qu'est-ce qui m'a vendu tu penses ? Mon coté totalement paumé et pas du tout dans une belle tenue sexy ou le fait que j'ai vomis sur notre client ? » Je riais à nouveau. L'humour... l'humour ça faisait du bien « Mais oui, c'était bien ma première fois... dernière sans doute. Je suis pas doué pour ça, votre travail est tellement difficile... Toi tu fais ça depuis longtemps ? Et comment tu arrives à... enfin pardon... c'est peut être indiscret voir insultant. J'y connais vraiment rien, je sais pas comment vous vous le vivez... enfin comment toi tu le vis en tout cas.... putain je raconte de la merde, je ferais mieux de me taire... » Je regardais mes pieds, tentant de faire un pas devant l'autre et disparaître ma gêne, avant de nouveau tourner la tête vers lui, affichant un sourire « J'adore tes cheveux, c'est vraiment très joli. Tu me fais penser à un personnage de fantaisie. » C'était lui qui était très joli tout court... mais je n'osais pas lui dire, pas comme ça, de peur qu'il pense que je pense à mal. |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Ven 5 Mai - 15:20 | |
| Rien qu'à regarder Meredith, River arrivait à s'imaginer comment il se sentait. Il avait l'air fiévreux, ou ivre, ou les deux. Il aurait aimé pouvoir l'aider, mais il n'y avait pas grand-chose à faire dans ces cas-là à part rentrer, prendre une douche et dormir. Manger quelque chose pour remplir l'estomac fraîchement vidé aussi, sans doute. Il écarquilla légèrement les yeux quand Iris lui répondit : « on devrait pouvoir y être en pas trop de temps. » On. Apparemment, il était invité à le raccompagner. La soirée était partie pour sortir de l'ordinaire, de toute façon, alors il n'était plus à ça près. Et puis étrangement, l'idée de faire une bonne action en s'occupant de ce pauvre type même pas capable de marcher droit était plus tentante que son autre option, celle de retourner attendre le client à son spot habituel. Même si ça voulait dire qu'il rentrerait les mains vides chez Peter. Il n'était pas complètement désespéré, pour le moment. Il se rattraperait le lendemain, avec un peu de chance, si l'un de ses quelques clients diurnes décidait de le contacter. Alors il avança dans la direction que lui indiquait Iris en le laissant s'appuyer un peu sur lui. Au début, il avait ri avec lui, et puis son sourire s'était transformé en une grimace gênée. Il regarda ailleurs en faisant mine de ne l'entendre qu'à moitié, et puis il reporta son attention sur lui en affectant un ton léger. « Parce que je suis habillé sexy moi ? » Il portait un jean un peu trop lâche, un sweat basique à fines rayures noires et blanches, et les sneakers à ses pieds auraient bien eu besoin d'être remplacées. « Mais ouais, t'avais l'air paumé, pas... Rôdé. Enfin tu vois. Et, ouais, le vomi ça aide pas. » Et puis il prit un air faussement sérieux, qu'il espérait très businessman. « Mais on sait jamais, tu viens peut-être de lancer ta carrière. Il a peut-être des amis dont c'est le truc, se faire gerber dessus, il saura qui leur présenter maintenant. » Il le fixa un moment avec cette expression parfaitement — ou pas si parfaitement — neutre, avant de céder à nouveau au rire. Il avait volontairement ignoré ses questions précédentes, pas franchement disposé à raconter depuis quand il se prostituait et comment il vivait les choses à quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Il aurait dû expliquer comment il en était arrivé là, il aurait dû penser à Creek et Brooke et leurs parents, et le beau-père qui les battait, et le fœtus dont il espérait au fond qu'il n'ait jamais vu le jour, et il serait entré dans des détails qu'il préférait planquer profondément dans un coin reculé de son cerveau. Et puis Iris complimenta ses cheveux, ce qui prit River au dépourvu mais lui donna une bonne raison pour passer à autre chose. « Oh, merci. C'est pas très magique, en fait. » Il hésita et ajouta, une lueur espiègle dans le regard : « C'est parce que je suis tombé dans de l'eau javel quand j'étais petit. » Il attrapa une petite mèche cendrée et la tira devant l'un de ses yeux comme pour l'examiner. Il avait eu les cheveux presque blancs quand il était petit, jusqu'à une dizaine d'années. Son refus de les voir foncer était peut-être un peu lié à son désir de revenir à cette époque et d'arrêter le temps, peut-être. Et voilà que finalement, même le sujet de ses cheveux lui faisait penser au passé, à sa famille, à sa mère surtout, parce que c'est d'elle que lui et sa sœur avaient tenu leurs cheveux nordiques. Il secoua la tête pour dégager ses yeux et décida qu'il ferait mieux d'encourager Iris à lui parler de lui-même, jusqu'à ce qu'ils arrivent chez lui. « Et toi, t'en es arrivé comment à faire ça ce soir ? C'est sûrement une bonne chose que ça ait pas marché tu sais, faut pas te sentir incapable pour ça. C'est pas une question d'être capable, juste... » Juste de désespoir. Mais ça, c'était trop personnel, comme commentaire. Ce n'était pas si facile de poursuivre naturellement la conversation sans trop toucher aux sujets qu'il n'aimait pas aborder, vu où elle avait démarré. « Tu peux trouver mieux à faire, quoi. Et du coup c'est ton vrai prénom, Iris ? Enfin, t'es pas obligé de me dire, hein, mais j'ai eu l'impression... » Il haussa les épaules. Si le gars le menait jusqu'à chez lui, il ne craignait sans doute pas trop pour son anonymat. |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Lun 8 Mai - 17:42 | |
| Rentrer maison, prendre une douche, m'affaler dans mon lit, retrouver mon ordi... là étaient les seules choses qui ne faisaient que tourner dans ma tête depuis que nous avions quitté la baraque de ce type, depuis que j'avais légèrement repris mes esprits. Je me sentais tellement malade... souillé aussi même si il ne s'était rien passé de concret. Je voulais effacer cette expérience le plus vite possible de mon esprit et ne plus jamais y repenser, plus jamais. Et l'air doux nocturne aidait un peu en soit, il apaisait, faisait du bien, donnait envie de juste se concentrer sur rien, sur rien d'autre que la fraîcheur ambiante, sur rien d'autre que les étoiles, sur rien d'autres que ce silence et surtout... sur rien d'autre sur ce merveilleux camarade nocturne que je m'étais fait, avec son air de fée, sa voix d'ange et cette gentillesse que j'appréciais terriblement vu le moment que je venais de passer. C'était agréable de ne pas être tout seul... c'était agréable de rire aussi, notamment quand il me fit la remarque sur le fait d'être lui même sexy et que je me rendais compte qu'il n'avait pas fait beaucoup plus d'effort que ça et pourtant... il était quand même carrément plus sexy que moi « Mais c'est pas juste, t'es un elfe toi, t'es sexy même avec des fringues lambda ! » lançais-je d'une voix de gamin avant de rire. Du reste il avait parfaitement deviné ma non expérience dans le domaine... bordel, je devais faire peine à voir ! Pauvre petit teubé aussi pale qu'un cadavre et tremblotant comme une feuille morte... je me demandais comment quiconque avait pu vouloir coucher avec moi... avant de me rappeler que c'était un univers où les prostitué n'étaient plus des êtres vivants mais des objets, des jouets pour combler un désir, un manque et cela me donna de nouvelle nausées en plus de me rendre profondément triste pour mon camarade. Mais je n'osais dire quoi que ce soit, bien trop effrayé à l'idée de le vexer.
Lui par contre... s'en donna à cœur joie pour me foutre la pétoche ! Prenant ce ton sérieux et me disant que sans doute je serais abordé par des gens voulant se faire gerber dessus... cette simple mention me donnait envie de vomir de nouveau... je ne voulais pas devenir ça moi ! Mais ce petit lutin jouait avec mes craintes, avec mon innocence pour me faire croire n'importe quoi avant de finalement craquer et exploser de rire. Je lui donnais un coup d'épaule en mode « Hey, c'est pas drôle de se moquer ! J'ai flippé ma race moi ! » lançais-je d'un ton faussement énervé avant de rire avec lui, ne remarquant de ce fait pas la question qu'il venait d'éluder. Du reste mon esprit qui planait comme ci je m'étais prit la plus grosse cuite de ma vie ou que j'avais fumé le meilleur des pétards avait fini par me faire lancer, sans prévenir, ce compliment sur sa belle chevelure aussi claire que le clair de lune lui même. « Moi je trouve ça trop magique, ça te donne un air angélique ou non... ça te donne un air de Jack Frost ! » Lançais-je de cet air un peu shooté par toutes les réactions chimiques que mon corps avait dû provoquer « Tu veux pas nous apporter de la neige ? Ce serait beau Savannah sous la neige. » Et je riais à nouveau, riais face à ma propre idiotie. Quel charmant spectacle je devais donner avec toutes les bêtises que je pouvais balancer « Pardon, quand je suis... moi en fait mais là plus que d'habitude, j'ai tendance à raconter de la merde. Enfin de la merde non, t'as vraiment un côté magique et Jack Frost ! Mais d'habitude j'en parle pas pour pas passer pour un demeuré. Et genre si là tu me fais pas taire je vais aggraver mon cas ! Notamment en balançant des trucs comme le fait que non, Iris est juste un pseudo que j'ai pris car j'ai un arc-en-ciel tatoué sur le cul. Hahaha, mon dieu, tuez moi ! »
Je riais, riais pour faire retomber la pression avant de repenser à ses questions, des questions bien trop sérieuses et source de tourment mais auxquelles je voulais répondre. Alors je me mis à regarder le sol, quelques instant, avant de relever les yeux en tentant un sourire, observant les étoiles « Meredith... mon nom c'est Meredith. Et ouai je sais c'est un nom de gonzesse ! Désolé pour la fausse identité mais en fait c'est à l'autre mec que je ne voulais pas le dire. Du reste... disons que j'ai des dettes, beaucoup trop de dettes au point que j'en suis désespéré. Ma vie est une ruine pas très cool dont j'aimerais me sortir. Malheureusement c'est pas aussi simple et on prend difficilement un jeune sans expérience ni diplôme d'importance pour des boulots qui rapportent. » je riais légèrement, nerveusement, avant de le regarder « Je vend des fleurs ! Ce n'étais pas vraiment comment j'imaginais mon avenir mais j'aime ça, vendre des fleurs. Et si tu étais passé par ma boutique, même en tant qu'inconnu, je t'aurais offert une rose blanche. Car c'est peur être un peu cliché mais tu me fait penser à une rose blanche, belle, parfaite, victime de son succès au point que les gens ne se rendent plus compte de sa beauté... et puis c'est ma fleur préférée... mais voilà ça ne paye pas, ça ne paye pas bien en tout cas et il me fallait une solution désespérée pour ne pas perdre le peu qu'il me reste. Enfin... je ne voulais pas dire que tous ceux faisant ce travail sont désespérés, hein ? Pardon... je suis souvent maladroit. » Je baissais les yeux, me rendant bien compte que je parlais trop. Et puis... sans doute n'avait-il pas envie que je l'embête en lui racontant toute ma vie en détail !
En parlant de ma vie nous arrivions dans mon minable lieu de vie. Bâtiment en bien piteux état qui, à moins de justement y habiter, l'on fuirait sans doute comme la peste en tant normal « On y est ! Je sais ça paye pas de mine et... ça paye vraiment pas de mine en vrai. Je suis sûr que mêmes les chambres de l'hôtel le plus cheap de la ville sont de meilleures qualités mais bon.... tadaaaaaa ! » Je le faisais donc entrer dans l'immeuble, montant les étages jusqu'à mon appartement. En ouvrant la porte je le laissais découvrir un appart pathétique... un simple L avec le lit dans un coin, du côté de la fenêtre, et l'autre coin pas vraiment très loin. Sur l'autre partie du L, à droite de la porte d'entrée, un petit coin cuisine, ce qui était concrètement mon petit « luxe » d'avoir un minimum d'espace pour la cuisine et la salle de bain dans une pièce à part qui, si on retirait les murs, transformerait ce L en rectangle parfait. « Bienvenue dans mon palace royal ! » |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Mer 17 Mai - 17:12 | |
| Après le coup du personnage de fantasy, voilà qu'il était un elfe. « Oh, et toi t'es un geek ! » s'exclama River avec l'air d'un gamin fier d'avoir enfin trouvé la bonne réponse à une question. Il savait à peine ce que c'était, un geek, avant d'arriver chez les Lost Boys. Il avait remarqué que ça n'avait pas toujours la même signification, que c'était péjoratif quand on traitait Lenny de geek, mais assez neutre dans beaucoup d'autres situations. Dans sa bouche, ça n'avait évidemment rien de méchant. Il n'était pas du genre à frapper un homme à terre, ou tout court d'ailleurs, pas gratuitement, et Iris était encore loin d'être remis de son début de soirée. C'est pour cette raison que River prit sur lui pour ne pas réagir aux commentaires qui le dérangeaient. De même qu'il ne voulait pas faire de mal à Iris quand il l'appelait geek, il savait que le garçon pensait à tout sauf à mal quand il lui disait qu'il était sexy, quand il reconnaissait en River ce don qu'il avait pour séduire presque malgré lui, ce talent qu'il détestait tellement, qui lui faisait si honte depuis qu'il avait appris à l'utiliser. Parce que ce n'était pas tout à fait malgré lui, en vérité, il était juste doué pour en donner l'impression, et c'était devenu une seconde peau, quelque chose qu'il ne lâchait que dans l'intimité de ce qu'il considérait comme chez lui. Chez lui, ça n'était pas toujours un lieu, c'était des gens aussi, surtout. Iris n'y entrait pas encore, aussi sympathique et marrant soit-il.
Parce qu'il le faisait rire Iris — Meredith, finalement. Il le faisait rire à s'embrouiller, à se perdre dans ce qu'il lui racontait, à le prendre au sérieux alors qu'il n'avait sûrement pas été très convaincant — ça n'avait même pas été son but —, à en dire trop comme s'il était incapable de s'arrêter dans son flot de paroles, une fois lancé. C'était sans doute le stress, le choc, mais River n'arrêtait pas de se marrer en le suivant jusqu'à chez lui, quasiment incapable d'en placer une. « Vas-y, aggrave ton cas, » fit-il seulement en pouffant. Il rit un peu jaune à cette histoire de rose victime de son succès, parce qu'il y avait du vrai quelque part là-dedans et River avait peur que Meredith ait un peu trop vu dans son jeu, sans même s'en rendre compte. Parce qu'il n'était pas mesquin, pas du tout, River était souvent sûr de son intuition sur les gens, et il n'avait aucun doute concernant Meredith. Il déblatérait tout ça trop vite pour qu'il y ait le moindre calcul de sa part. Et puis il secoua la tête en riant encore, mais un peu tristement, alors qu'ils arrivaient au pied de l'immeuble. « Bien sûr que tous ceux qui font ça sont désespéré, d'une façon ou d'une autre. Y a des cas particuliers, j'imagine, mais je pense qu'ils sont tous désespérés. On est tous désespérés. » Lui le premier, il ne se voilait pas la face là-dessus. Et même Otto que ça semblait beaucoup amuser de se vendre pour plumer des riches, même lui oui. « Tu vas trop vite pour moi tu sais, » il ajouta lentement alors qu'ils arrivaient en haut des escaliers. Il avait du mal à suivre le cheminement de pensée de Meredith, River. « T'es un peu hyperactif du cerveau non ? » Il découvrit le petit studio de Meredith et eut un petit pincement au cœur. Celui de Reuben avait été un peu moins miteux que ça, mais pas beaucoup plus grand, pas tellement différent. River se posa sur le lit de Meredith et balaya la pièce du regard. « C'est cool, c'est déjà bien. Moi je partage ma chambre. Enfin elle est pas franchement à moi, ma chambre. » Et puis il posa les yeux sur Meredith. « J'y passerai à ta boutique si tu veux. C'est bien d'avoir un vrai job quand même. J'ai déjà essayé aussi, quand j'étais à Seattle, mais c'était la galère, surtout que j'étais mineur et bon... J'étais en fugue et j'avais un peu peur qu'on me retrouve. » Il était embarrassé et il ne savait pas si Meredith pouvait le voir. Il n'en racontait pas beaucoup sur son passé, même à ses meilleurs amis. Il parlait parfois de Creek avec Ariel, il s'aventurait parfois dans des souvenirs d'enfance heureux, mais c'était toujours un terrain glissant. Alors parler de son passé proche, de ses années d'errance, parler de sa situation actuelle même, c'était quelque chose qu'il avait tendance à éviter. Mais ça venait toujours sur le tapis. C'était un trop gros morceau de sa vie, sans doute. Il se mordilla la lèvre et se leva du lit pour s'approcher de la kitchenette. « Hey, tu sais quoi, si tu veux te doucher, je peux te préparer un truc. Dis-moi juste ce que tu veux et où c'est là-dedans. C'est qu'on s'y perdrait dans la cuisine de ton château. »
Le plus étrange de la soirée, pour lui, c'était ça. C'était la façon dont il s'était posé sur le lit de Meredith sans y penser, c'était le fait qu'il lui avait dit qu'il passerait à sa boutique sans s'attarder sur les doutes qu'il aurait eus, normalement, concernant la sincérité de l'invitation, c'était le naturel avec lequel il était prêt à lui rendre service et à faire comme chez lui, lui qui ne se sentait jamais désiré nulle part, pas comme ça. Bien sûr, il n'osait pas fouiller, il n'osait pas trop s'imposer, il partirait dans la seconde si Meredith le lui demandait, il se sentait un peu sur la sellette parce que c'était une constante chez lui, mais il était presque aussi à l'aise au bout de deux minutes ici qu'il l'avait été après six mois chez Reuben. « T'es magique aussi en fait, » fit-il sans plus d'explications.
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Mar 23 Mai - 19:26 | |
| Un petit sourire apparut sur mon visage « Moi un geek ? Certainement ! On fait peut être pas rêver, mais on rêve pour les autres ! » Mon sourire s'étendit plus encore, un sourire idiot tout en le regardant avant de rire en faisant toujours attention à ne pas m'emmêler les pieds et me casser la gueule. Enfin, cela aurait juste été dans la continuité de ma prestation mais je trouvais m'être déjà bien assez ridiculisé, surtout que je me ridiculisais encore, donc si je pouvais sauver un peu d'honneur en restant debout c'était bon à prendre ! Mais en vrai ça me faisait rire... ça me faisait rire car ça le faisait rire et l'entendre rire de la sorte était agréable, cela retirait tout ce... malaise qu'il pouvait y avoir vis à vis de notre rencontre et me permettait de découvrir autre chose que son anatomie qui, certes, appétissante, ne m'intéressait pas vraiment, pas comme ça, pas dans ce contexte et pas maintenant surtout où ce que je voulais était avant tout un ami... ou du moins quelqu'un avec qui avoir une conversation amicale et sympathique le temps au moins d'oublier ma mésaventure et puis... comme je le disais il était une rose, une jolie rose et je voulais en découvrir un peu plus sur sa beauté, sur toute sa beauté et j'aimais tellement les roses... tout comme je sentais que lui, River, je pouvais beaucoup l'aimer. Et forcément j'étais triste d'entendre dans ses paroles que lui aussi... lui aussi était désespéré... Et ça me faisait mal... et ça me donnait l'envie de le prendre dans mes bras et le serrer en lui disant que tout irait bien même si cela aurait été bien audacieux de ma part de dire une chose pareille.
Mon attention fut cependant détourné par notre arrivé au pied de mon immeuble... immeuble craignos et carrément flippant quand ont connaissait pas mais au final... nous qui vivions là dedans... nous étions pareil ! Des épaves, des déchus, des désespérés justement et si il y avait tant de choses pour nous diviser la misère était assez... assez pour ne pas craindre des uns des autres et oublier les vieilles haines, les vieux préjugés. C'était moche, mais je n'avais pas peur du voisinage, non, j'avais peur de ceux qui n'en faisaient pas partit, expliquant, de l'intérieur, les si nombreuses serrures sur une porte dans un salle état car défoncée trop souvent par ceux à qui je devais de l'argent. Mais j'essayais de ne pas y penser, de ne pas en parler non plus pour ne pas faire peur à mon invité imprévu surtout qu'il ne craignait rien, pas en ce moment en tout cas, ayant droit à un peu de répit dans mes dettes. À la place je riais car c'était tout ce que je pouvais faire « Hyperactif du cerveau ? Hahaha, un peu oui, surtout quand je plane comme maintenant sous le coup du stress. » Je le regardais avec un petit sourire « J'avoue, l'avantage au moins c'est que dans ma boite d'allumette je suis seul, pas besoin de partager. Même si en vrai c'est... assez pesant... et angoissant aussi ! Surtout qu'avant j'avais toujours des gens mais ça... c'est fini... » Il y avait mon frère avant, il y avait toujours mon frère, mon super grand frère. Mais ça... ça c'était terminé au final et maintenant je n'avais plus ni frère ni rien et ce n'était que récemment que j'avais commencé à ravoir des contacts pour occuper mes soirées avec des sms cons après avoir perdu tous les autres dans ma déchéance. Mon attention se reporta presque automatiquement sur River alors qu'il parla de venir me voir à la boutique, une immense joie totalement absurde qui me donnait envie de sauter sur place avant d'écouter la suite de son discours. Le pauvre... il avait l'air d'en avoir morflé lui aussi... plus que moi et mes foutus problèmes que j'étalais tout le temps alors que d'autres... d'autres ont encore plus souffert. « Oh... et t'es toujours en fugue ? C'est toujours un risque pour toi de te faire retrouver ? Car tu sais sinon... je suis sûr ma patronne elle accepterait sans soucis de te donner un job ! Bon ça paye pas des masses, mais c'est vrai que ça aide un peu, ne serait-ce que psychologiquement. Puis je pourrais te montrer mes composition !... je crois que j'aime trop les fleurs... Hihihi, qui l'aurait cru. » Je parlais comme un mec sous morphine, avec une voix toute douce et toute enfantine. « Et puis pas de soucis avec le CV, moi elle m'a recruté alors que je la braquait, elle est cool ! Best entretien ever ! » Et ce fut une nouvelle crise de rire, de petit rire tout mignon comme ceux d'un enfant.
C'est là que River me proposa la chose la plus adorable du monde : Il me proposa de me préparer un petit truc à manger pendant que je me doucherais. Bondissant du lit d'un coup, ce qui n'était sans doute pas une bonne idée, je me rapprochais de lui, l'étreignant dans mes bras depuis son dos, le serrant très fort et allant pour lui embrasser la joue avant de me rétracter en me disant que ce serait pas très propre pour finalement juste blottir mon visage dans le creux de sa nuque, respirant son odeur « Merci... t'es trop chou... vraiment trop chou. Genre le meilleur ! Alors que t'es pas obligée. Du coup je te payerais en câlins, plein de câlins, car les câlins c'est bien et que les câlins t'en mérite plein. » Je me frottais affectueusement la tête contre lui, tel un chat à défaut de pouvoir lui faire un bisou encore, avant d'ajouter « Il y a des mugcake dans le placard là. Et des mugs dans celui là. Prends en un toi aussi, sinon je vais me sentir coupable. Et je vais me doucher, avant de dire encore plus de merde, héhéhé. » Je le libérais alors enfin, me reculant avant de retirer ma chemise. La pudeur ? Oh il m'avait déjà vu torse nu, c'était pas si grave et je ne comptais pas me foutre à poil ici. Non, je voulais juste balancer cette horrible chemise par la fenêtre, ce que je fis sans attendre, avant de refermer en frissonnant, trottinant vers la salle de bain, commençant à faire couler l'eau avant de finir de me déshabiller. Ce que je n'avais pas prévu par contre... c'était que dans ma soudaine excitation j'en perde tous mes moyens et surtout toute notion d'équilibre. En voulant retirer mon pantalon trop vite je trébuchais, partant avant avant de rencontrer le mur, la tête la première, dans un énorme fracas. Je geignais alors de douleur, un énorme bleu et le front ouvert bien que pas trop grave, allongé avec pantalon et boxer sur les cheville sous la douche en train de me pluiter dessus d'une manière moqueuse la connasse... voilà... moi qui voulait garder un peu de dignité... j'en avais pus aucune ! |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Lun 29 Mai - 23:59 | |
| River avait ri en s'imaginant la scène du braquage qui avait tourné à l'entretien d'embauche. Il ne savait pas si Meredith en rajoutait ou si sa patronne était effectivement assez excentrique pour avoir réagi comme ça, mais il espérait que Meredith n'avait pas réellement tenté un braquage. D'un autre côté, il avait bien été suffisamment en manque d'argent pour chercher à se prostituer, et ça paraissait sans doute pire qu'un braquage à bon nombre de désespérés. En tout cas, Meredith avait l'air sérieux à propos de cette histoire de job, mais River était incapable de le prendre aux mots. « Hum, non, enfin je suis majeur donc les services sociaux se foutent de mon cas maintenant. C'est gentil, ce serait super, » dit-il par politesse, mais sa voix manquait de conviction. Sa patronne était sans doute généreuse et apparemment pas conventionnelle, mais elle ne pouvait pas prendre son aile tous les enfants perdus et River s'était fait à l'idée que son cas était irrécupérable. Il ne voulait plus qu'on l'aide, il ne voulait plus croire qu'il pourrait mener une autre vie maintenant, une vie normale — il n'avait jamais eu une vie normale. De toute manière, aussi généreuse que soit la fleuriste, Meredith en avait quand même été réduit à faire le trottoir ce soir, alors elle n'aurait pas de quoi permettre à River d'y échapper. Il y avait quand même une question qui le travaillait : avec un salaire, même maigre, comment Meredith pouvait à ce point manquer d'argent ? River savait qu'il était possible de vivre avec pas grand-chose. Il se contentait de faire la manche tant qu'il le pouvait, il en venait le moins souvent possible à son autre activité. Est-ce que c'était si cher, un vrai loyer ? Il regarda Meredith avec une pointe de compassion dans les yeux, parce qu'il avait des angoisses seul dans son studio et River connaissait ça, la peur de la solitude, et puis à l'entendre parler, il se doutait que Meredith avait été réellement traumatisé par son expérience de la soirée. Une idée vint à l'esprit de River, mais il la balaya aussitôt de ses pensées. S'il proposait à Meredith de rester avec lui pour la nuit, il se ferait sans doute des idées, il s'imaginerait qu'il voulait profiter de son hospitalité sous couvert de lui rendre service. Et puis il y avait Ariel qui l'attendrait peut-être, de toute façon.
Il ne s'attendait pas une seule seconde à ce que Meredith surgisse derrière lui alors qu'il observait le petit coin cuisine. Il sursauta dans les bras qui venaient de l'entourer subitement, et il n'eut pas le temps de réaliser ce qui lui arrivait que Meredith avait fini sa petite déclaration et son câlin. River n'avait pas de problème avec les gens tactiles, il était lui-même de nature plutôt câline, mais quand même pas avec les gens qu'il venait de rencontrer, et c'était arrivé un peu trop vite pour lui. River avait toujours besoin de temps. Alors il se contenta d'un sourire gêné en réponse à la démonstration expansive d'affection de Meredith, désolé de ne pas être capable de lui donner davantage. Il se dit qu'il se rattraperait en lui faisant à manger et commença à fouiller dans les placards. Il ne prêta pas attention au fait que Meredith avait commencé à se déshabiller devant lui, trop habitué à partager un appartement avec des garçons pas forcément pudiques, sans parler d'un des squats où il avait vécu avec des jeunes qui passaient leur temps à se grimper dessus. Il se retourna quand même pour voir Meredith jeter la chemise de leur client par la fenêtre et haussa les sourcils avant de rire. « À ce point-là ? J'suis sûr qu'elle coûtait cher sa chemise. » Et ça le faisait sourire, mais il n'aurait pas dit non à une chemise gratuite, lui.
Il avait sorti les mugs et de quoi préparer les gâteaux, prenant sa tâche très au sérieux, quand il entendit Meredith se vautrer dans la salle de bain. Il s'arrêta net, tendit l'oreille. « Meredith ? Ça va ? » Il entendait la douche couler, mais pas la voix de Meredith, outre le gémissement de douleur qui avait suivi la chute. Alors il abandonna son poste et se précipita dans la salle d'eau. Il n'avait heureusement pas fermé la porte à clé. En revanche, il était effectivement étalé entre la douche et le sol carrelé de la petite pièce, les fesses à l'air et, surtout, il avait l'air de s'être cogné la tête. Vraiment fort. En voyant le sang perler sur le front de Meredith, River fut saisi de panique, le palpitant qui s'emballe et les idées qui fusent sans qu'il ait le temps de les saisir. Mais il n'eut pas besoin de réfléchir pour s'accroupir à côté de lui et l'aider à se redresser dans une position assise, totalement indifférent à sa nudité. Il effleura son front autour de la zone ouverte, pour voir si ça enflait monstrueusement ou non, et il fut suffisamment rassuré pour retrouver ses mots. « Je pense pas que ce soit trop grave. Enfin, tu dois avoir mal, désolé. Et tu saignes, mais t'inquiètes pas, c'est superficiel. » À gambader dans la campagne et les camps de caravanes aux abords des villes, qui ressemblaient parfois à des dépotoirs, River en avait vues, des blessures de ce genre. Deux ans plus tôt, il avait même suturé la plaie d'un junkie qui avait refusé d'aller à l'hôpital pour une blessure par couteau — superficielle, elle aussi, mais assez béante pour être impressionnante. « Viens si tu peux bouger. Enfin remonte ton fute ou vire-le avant, sinon tu vas encore trébucher. » Ça lui semblait important de le préciser, parce que Meredith ne semblait pas apte à réfléchir normalement depuis un moment, et la chute n'avait sans doute pas arrangé son état. « J'vais te chercher de la glace. » Il s’éclipsa dans la cuisine.
Dernière édition par River Albarn le Ven 21 Juil - 14:46, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Dim 4 Juin - 17:06 | |
| Je me sentais comme un débile... et sans doute l'étais-je un peu ! Moi, espèce de gros bébé bourré qui n'avait pas bu une goûte d'alcool pourtant ;.. cela m'avait tellement retourné l'estomac, retourné la tête, que j'avais l'impression de planer... planer comme ci j'avais fait une overdose de space cake et, sans doute dans un sens, cela était mieux ? Car sinon... je n'avais pas envie de repenser à ce moment qui était pour moi vraiment traumatisant ! Moment qui aurait pourtant pu être pire dans d'autres circonstances mais qui malgré tout me donnait des visions d'horreurs alors que là, tout ce que je voulais faire, c'était me détendre... et c'était exactement ce que mon corps faisait, il se détendait, il faisait sauter mes craintes et mes limites et il me faisait parler aussi tel le plus grand des moulins à parole. J'espérais au fond que je ne saoulais pas mon camarade, mon beau River qui avait prit l'image de cet elfe chevalier blanc dans ma tête et qui était en train de me ramener gentiment à la maison. Il était adorable... quand même... c'était agréable de l'entendre rire, de l'entendre parler et me montrer qu'au final... nous étions pareil ! Par là j'entendais que nous étions juste des types normaux, ayant eut recours ou ayant toujours recours à certaines méthodes qui ne nous plaisaient pas forcément des masses. Cela me permettait de relativiser et c'était agréable... même si du coup je ne voyais pas les signaux du blond, ces petites tournures de phrases et autres tons qui disaient que, oui, il était beaucoup plus en vrac que je ne l'étais sans doute moi même.
En tout cas sa présence était rassurante ! Et au fond j'espérais que moi même j'avais un bon effet sur lui. Je me sentais déjà bien assez coupable de lui avoir fait rater une bonne rentrée d'argent, je voulais au moins qu'il passe une bonne soirée, une bonne soirée dans mon petit appartement tout miteux et moche. Mais pour le moment il était le plus gentil des anges, toujours souriant, proposant même de me faire un petit truc à manger pendant que j'allais me laver, ce qui, vu les circonstances, m'aurait presque fait chialer tant c'était touchant. Ouai j'étais quelqu'un d'émotif, de terriblement émotif surtout quand je perdais le contrôle de mon propre corps comme quand ivre ou... victime d'une expérience traumatisante. Alors je l'avais remercié en le serrant fort contre moi, oubliant que tout le monde ne pouvait apprécier ce genre de contact aussi rapidement, avant de commencer à me déshabiller et surtout... de jeter cette horrible chemise qui me donnait la nausée ! « Rien a foutre ! Le simple fait de la porter... erg ! Je veux plus y repenser et puis la honte quoi... si je la gardais je pourrais jamais me retirer mon pathétisme de la tête ! » lâchais-je avec un sourire avant d'aller dans la salle de bain.
Sauf que voilà, avec toute ma maladresse ce fut le drame ! En effet, je n'avais même pas eut le temps de me déshabiller proprement pour passer sous l'eau que je m'étais connement cassé la gueule, partant tête la première dans le mur dans un terrible fracas. C'était douloureux... c'était terriblement douloureux et mouillé car cette connasse de douche était en train de me pisser dessus comme se moquant de ma connerie... la pute... Moi qui voulait faire une bonne impression... me rendre présentable pour justement bien me présenter à mon nouveau camarade nocturne... c'était raté ! En plus moi qui était heureux qu'il ne m'ait pas encore vu nu histoire de partir sur une base sans sous entendu bah... c'était raté aussi ça ! Car en entendant sa voix, en ouvrant les yeux, je le voyais au dessus de mon corps que plus rien ne cachait, me redressant jusqu'à une position assises et grognant en sentant sa main effleurer la zone d'impact. Ce n'était pas grave qu'il disait... et je le croyais ceci pour avoir vécu pire. Cela dit, telle un bébé, je lâchais quand même un « Ouai bah ça fait mal... et ça pique... » Je me relevais alors à sa demande, me débarrassant de mes vêtements plutôt que de les remonter, trouvant cela plus logique sur le coup... mouai... avant de rejoindre la chambre, ceci non sans avoir pris ma brosse a dents et mon dentifrice en passant car merde... c'était important ! Je voulais pas garder l'haleine vomis ! Je pris donc place sur le lit, assit en tailleur, le regard un peu perdu et la brosse à dent au bec. Je me les brossais tranquillement, mon visage se perdant ici et là avant de me retourner pour voir River. Je tentais alors de parler... mais tout ce qui sortit fut du charabia. Merde, foutu dentifrice ! Je me relevais une seconde pour cracher par la fenêtre avant de reprendre ma place « J'ai du dentifrice plein la bouche et plein les draps... » Non, ce n'était pas vraiment ce que je voulais dire à la base. Je secouais alors la tête, pivotant sur le lit pour pouvoir regarder River sans me tordre le coup et je le regardais alors d'un air penaud « Je suis désolé... d'habitude je suis pas comme ça. J'arrive à marcher sans me casser la gueule... la majorité du temps en tout cas... et surtout j'ai pas l'air d'un putain de bourré qui sait plus ce qu'il fait et ce qu'il dit normalement ! Je crois que j'ai juste été... vachement plus secoué que je ne le pensait. Ça va passer... ça va passer... j'espère juste que tu vas pas te faire une image de moi sur ce que tu as pu voir jusqu'à maintenant. Juste t'as été tellement gentil et je voudrais te faire bonne impression car j'aimerais te demander de rester et que j'ai fais tellement de trucs cons que je sais plus comment te le demander... et là j'ai plus d'air, j'aurais dû faire des pauses !... et j'ai faim, je crois. » Dans un élan de lucidité je me penchais vers le placard étant à porté de main depuis le lit afin d'en ouvrir un tiroir. De ce dernier je sortais un caleçon propre que j'enfilais et qui, au moins, me servirait de pyjama. |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Ven 21 Juil - 16:37 | |
| Ça fait mal et ça pique. River avait difficilement retenu une remarque gentiment moqueuse. Il n'avait pas envie que Meredith pense qu'il le méprisait, déjà qu'il passait une mauvaise soirée. Il comprenait trop bien le sentiment de honte pour en rajouter une couche, mais il avait l'impression de jouer les infirmiers pour un gosse. Il laissa le sourire l'emporter une fois dans la cuisine, en fouillant le frigo pour de la glace. Bon, quelque chose de froid au moins. « J'ai trouvé que ça, » fit-il en montrant à Meredith, assis en tailleur sur son lit et sa brosse à dents dans le bec, un sachet de rondelles de carottes surgelées. « Les petits pois c'est mieux mais bon... » Il sourit au nouveau flux de paroles que lui déversait le balafré, apparemment incapable de s'en empêcher. « Chut, » il le gronda avec un petit rire. « C'est normal, t'es encore sonné, t'inquiète pas. » Il parlait autant de sa chute à l'instant que de leur mésaventure de tout à l'heure. Ça n'avait pas été grand-chose pour lui, mais il était toujours mal après ce genre d'incident, et avant et après n'importe quelle passe, et tout le temps peut-être, sauf quand il arrivait à reléguer tout ça loin au fond de son cœur, alors il comprenait que Meredith soit dans tous ses états. Par contre il était plus que surpris qu'il tienne tant à lui faire bonne impression, à lui, qu'il avait rencontré dans cette situation scabreuse, lui qui n'était rien et qui ne valait rien. Est-ce que Meredith ne se rendait pas compte de ça ? Alors il ne trouvait pas vraiment de mots en retour. Il fallait du temps à son cerveau pour traiter toutes ces choses qui se bousculaient d'un coup, dans les mots de Meredith et dans sa tête à lui. Il était sympa Meredith mais oui, il fallait qu'il fasse des pauses, il parlait beaucoup trop, passait trop vite d'un sujet à l'autre pour River, et chaque sujet retournait des choses en lui.
Il le laissa se retrouver une tenue décente et il observa la plaie qui ne saignait déjà plus vraiment. Il y apposa doucement le sachet de carottes et le tint là, assis sur le lit une jambe pliée sous lui, l'autre en dehors. Pas très confortable mais il n'avait pas envie de demander à Meredith de bouger. « Ça devrait t'éviter une bosse, déjà. Et hm... Je peux rester si tu veux. Mais juste si tu veux, t'as pas à m'héberger, d'accord ? » Une case de cochée. Il fallait combler l'estomac de son hôte maintenant. Il attrapa la main de Meredith pour le faire tenir le sachet de légumes. « Tiens ça encore un peu, je vais me remettre aux mug cakes. On aura qu'à bouffer les carottes après. » Il fit quelques pas vers la cuisine et hésita une seconde. « Ou dans l'autre sens ? Non allez on s'en fout, c'est cool les repas à l'envers. » Il faisait souvent ça avec Creek et Brook dans sa première vie. Il secoua sa main engourdie par le froid et la frotta contre son jean. Il venait de se rappeler que son frère glissait les sachets de glace dans un torchon ou une serviette avant de les coller sur les bobos quand il était petit. Il amena l'entrée-dessert jusqu'au lit et retira le sachet du front de Meredith. « Ça va peut-être suffire. Recommence si tu sens que ça gonfle. Et tu saignes même plus ! » Il s'assit à côté de lui et avala une bouchée chocolatée. « J'aurais dû te dire de pas faire ça, tout à l'heure... Te dire de dégager d'mon trottoir. » Un sourire ironique. « Ça, ça aurait été gentil. J'avais bien vu qu't'étais pas dans ton assiette. » |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Lun 14 Aoû - 17:54 | |
| Ridicule ! J'étais absolument ridicule ! Et le pire dans tout ça c'est que je m'en rendais bien compte et pourtant... j'étais tout simplement incapable d'agir comme je le faisais. Putain de gros bébé handicapé... maladroit comme pas possible et générateur de situation compromettante. Je veux dire... je voulais bien accepter le fait qu'après mon expérience de cette nuit je n'étais en effet pas très en forme, ainsi vidé au moment le plus improbable du monde cela avait été comme ci mon corps avait été défait de toute énergie. Pourtant si il était vrai que cela provoquait vertige, nausée, sensation de faiblesse, tout ça !... pourquoi devais-je ainsi me donner en spectacle ?! Mais merde à la fin ! Ne pouvais-je pas faire preuve d'un minimum de charisme et surtout de tenu ? Alors j'avais essayer de m'expliquer, essayé oui, lâchant un énorme monologue sans interruption, un truc qui au final n'arrangeait pas vraiment ma situation mais me permettait de me libérer un peu de stress que j'accumulais depuis... trop longtemps ? Avant de simplement baisser les bras en voyant River revenir avec mon paquet de carottes que je comptais manger demain, lâchant un léger rire face à cette image et le chut lancé par River. Oui, se taire c'était pas mal. « Merci. » me permettais-je quand même avec un petit sourire tandis qu'il plaquait le sac de légume contre la zone douloureuse de mon crâne. « Je crois que j'ai été sonné toute ma vie, bébé bercé trop près du mur, hahaha ! » Je commençais finalement à me détendre, à respirer, bref, à relâcher la pression.
Je ne pouvais pas m'empêcher de l'observer. Je n'arrêtais pas de le dire, mais il ressemblais vraiment à une créature magique. Avec ses grand yeux bleus, son petit nez, sa peau de porcelaine, ses cheveux blanc et son corps tout fin. Rajoutez lui des ailes et il aurait eut la parfaite description d'une fée et je trouvais ça merveilleux. J'avais peut être pris un trop gros coup à la tête mais... tout de même ! Quoi qu'il en soit à l'observer, sourire aux lèvres, j'en avais presque raté ce qu'il était en train de me dire. Rester si je le voulais ? « Oui ! Je veux ! Hum... je veux dire, j'aimerais beaucoup. T'as été sympa avec moi et tout. Et tant qu'à faire j'aimerais vraiment que cette nuit catastrophique se finisse sur une belle rencontre. Ce n'est pas par générosité, je me doute bien que tu dois avoir ton chez toi, c'est juste que... je suis un idiot pour rencontrer des gens et je rencontre toujours les gens de manière bizarre. Mais ça ne rend pas la rencontre que plus intéressante après tout ? » mon visage s'illumina plus encore. Je le pensais... je savais bien que j'étais une vraie bille quand il était question de social ! Mais je savais aussi que ma façon de rencontrer les gens avait ce quelque chose... d'unique que je n'aurais voulu remplacer pour rien au monde. Et je ne voulais pas laisser échapper cette belle occasion de rencontrer quelqu'un de nouveau et très différent. « D'accord. Et oui ça peut être cool, carottes goût perte de dignité, hahaha ! » N'empêche... dire que j'avais été à deux doigt d'avoir un autre type de repas de carotte cette nuit... je ne voulais même pas y penser ! « Et j'approuve, les mug cake d'abord ! Puis franchement... je ne dirais tellement pas non à un petit plaisir sucré maintenant. Cela me ferait vraiment beaucoup de bien, clairement. »
En tout cas, quand River revint à mon chevets, mugs à la main et me retirant le paquet de carotte, je ne pu m'empêcher de sourire comme un gosse (Vous voyez ! Impossible de m'en empêcher ! Pathétique...) « Oh tu sais, dans l'immédiat je sens plus grand chose là haut ! Donc je pense que ça devrait aller. Merci en tout cas. » Après quoi, presque avidement, je me jetais sur le gâteau au chocolat, arrachant des morceaux que je glissais dans ma bouche avant de me tourner vers mon camarade en l'entendant me parler, du fait qu'il aurait dû me prévenir. Je posais alors une main sur son épaule, l'air de dire : T'inquiète pas. Avant d'ajouter « T'es adorable. Mais je pense que sans toi j'aurais sans doute même pas réussit à rentrer chez moi. Car si j'avais pas vécu... ça... je serais pas rentré. Malheureusement je suis dans une situation tellement catastrophique... disons que j'aurais fini avec quelqu'un quoi qu'il arrive, que ça aurait pu être quelqu'un de beaucoup moins cool et qu'en plus de cela j'aurais pu être seul... Donc non, vraiment, merci d'avoir été là. Je suis juste désolé de t'avoir coûté des heures de travail. Qui sait ? Peut être qu'un jour ce sera moi qui volera à ton secours ! Histoire de te rendre la pareille ! Un peu en mode super héros et tout ! Mais avec le slip dans le pantalon, hahaha ! » Je le regardais alors de nouveau, hypnotisé par l'aura qu'il dégageait, avant de lâcher un « Tu es tellement beau... Tu n'as jamais pensé à... faire du cosplay ? »[/color] C'était sérieusement ce que je comptais lui dire « Non mais sérieux, tu pourrais faire des personnages tellement magnifiques. Que ce soit des héros de fantasy, de SF ou même le Jack Frost le plus cute du monde ! » |
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fleuve ▹ posts envoyés : 2534 ▹ points : 6 ▹ pseudo : Kenny ▹ crédits : camille ♥ (avatar) ; sial (sign) + rhyssa (icn) ▹ avatar : Paul Craddock ▹ signe particulier : gueule de petit prince un peu cassé, naturellement stone
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Ven 1 Sep - 1:50 | |
| Apparemment Meredith pouvait être drôle autrement que malgré lui. River lâcha un rire en hochant la tête. « J'comprends, moi aussi c'est un peu ça. Ou c'est peut-être parce que j'me prends souvent des poteaux. » Ou parce qu'il y avait du THC dans le lait maternel, qui sait. Toujours est-il qu'il avait souvent le sentiment de n'être pas tout à fait là. Et puis Meredith l'invita à rester dormir chez lui ou, plutôt, accepta son invitation à l'inviter à rester — lui aussi il commençait à avoir la tête qui tournait, sûrement à cause de l'impressionnant flot de paroles de son hôte. Et il chercha à le rassurer sur le fait qu'il ne lui faisait pas la charité, mais ça lui semblait une drôle de remarque parce que River n'avait pas toujours eu un chez lui, n'avait pas de chez lui, même maintenant, seulement quelque chose qui y ressemblait assez pour qu'il puisse faire semblant. Son chez lui ce n'étaient pas les murs de l'appartement, c'étaient ses habitants, ceux qui restaient. Le problème c'est qu'il les perdait. Comme ceux de son tout premier squat, comme Felix, comme tous les membres de sa famille, un à un, jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Quoiqu'il en soit, il était touché par l'intention de Meredith qui semblait déterminé à ne pas faire de généralités gratuites sur les êtres de son espèce et à le laisser conserver un semblant de dignité. Il se contenta d'un « Hm, » pas franchement un oui mais pas non plus un non, sur la question de son chez lui, mais il acquiesça au reste dans un sourire. « Ouais, c'est sûr que c'est intéressant, le genre de truc à ne surtout pas raconter à tes petits enfants. » Il aurait préféré que les circonstances soient différentes mais, au moins, ils arrivaient déjà à en rire, et les aventures dont on pouvait rire avaient forcément quelque chose de positif.
Il avait la bouche pleine de chocolat quand Meredith lui posa la main sur l'épaule. Il avait raison, ça faisait du bien le chocolat. C'était censé être un anti-dépresseur naturel, en même temps. Il haussa les épaules aux remerciements et aux excuses répétés de Meredith, et pouffa dans son gâteau quand il l'imagina, forcément, avec un slip par-dessus le jean. « Mais arrête de t'excuser d'accord ? C'est pas comme si je préférais travailler à ça, enfin toi, enfin tu vois. » Ici. Maintenant. Dire qu'ils auraient pu encore y être, chez l'autre type. Il n'aurait jamais pu regarder Meredith en face après ça. Là, les prouesses de Meredith l'avaient suffisamment soulagé quant à sa propre humiliation pour qu'il se sente un peu moins mis à nu.
Et puis, faisant encore montre de son talent à passer du coq à l'âne, Meredith lui parla de cosplay, un mot qu'il n'avait jamais entendu avant, mais apparemment ça avait un lien avec ses elfes de tout à l'heure. Les elfes, il connaissait, il avait vu le Seigneur des Anneaux, mais sa connaissance de la fantasy était limitée, pareil pour la SF. « Non... Moi, mon truc, c'est plus les films d'horreur. » Son visage s'était un peu assombri alors qu'il reprenait une bouchée de gâteau pour se donner une contenance. La vérité c'est qu'il en avait assez des compliments de Meredith sur son physique. Un tic nerveux agita ses paupières. C'est à lui-même qu'il en voulait évidemment. Il savait que Meredith ne pensait à mal, qu'il n'aurait pas compris pourquoi ils le dérangeaient, et River tâchait de ne pas le laisser entrevoir sa gêne pour éviter de le blesser, mais il fallait qu'il arrête d'en rajouter des couches. Comment lui faire comprendre ? Quel genre de détraqué doit ravaler ses larmes quand on lui dit qu'il est beau ? Il enfourna la fin du gâteau dans sa bouche, un bien trop gros morceau qui lui donnait l'air d'un hamster. Voilà comment, en détournant l'attention. « Tu veux t'en faire un, un film d'horreur ? » Et en lui occupant l'esprit à autre chose. |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Mer 27 Sep - 22:12 | |
| Je riais bien avec River. Décidément, le rencontres improbables... c'était vraiment mon truc et ce qui avait formé mes plus beaux liens comparés à ces moments classiques et forcé que j'avais pu vivre. Bien sûr à ce stade je n'étais encore certain de rien, je n'étais pas en mesure de dire si cela allait durer ou non mais au moins... au moins cela annonçait une jolie nuit, une un peu moins seule dans ce micro appartement miteux qui était le mien. « à croire qu'il faut cogner la tête des enfants contre des objets ou des murs plus souvent, ça donne des gens sympa, hahaha ! » que je lançais en riant sans pouvoir détacher mon regard de ce bel elfe blond. « Cela dit ton nez a pas l'air si plat pour quelqu'un qui se mange des poteaux. » Et je ris encore, comme un enfant tout en faisant gaffe à ne pas faire tomber le sac de petits poids surgelé car mine de rien... ça lance encore... putain, pour quoi je devais passer franchement pour m'être mis dans une situation si ridicule dans ma propre salle de bain quoi... pathétique ! Enfin bon, au moins je commençais à en rire, à prendre toute cette expérience à la légère alors qu'il y a seulement quelques heures ma seule envie était de m'enterrer dans un trou pour ne plus jamais en sortir. « Hahaha, si petits enfants il y a ! Mais ce n'est pas pour moi ça. Je veux dire, déjà je suis gay ! Donc niveau enfantage entre deux garçons... hahaha ! Mais de toute manière je ne me vois pas... élevé quelqu'un un jour. » Car je serais le pire des modèles, tout simplement. Incapable de m'occuper de moi même, si un jour j'avais un gosse je rendrais sa vie terriblement malheureuse si je ne le menais pas simplement à la mort... donc non, jamais.
Puis voilà un de mes autres travers qui me revient à la figure, ma sale tendance à toujours m'excuser ! De tout, de rien, à chaque instant du jour et de la nuit. Je m'excuse encore et encore au point d'en agacer les autres, tout comme quand je me dénigre, et mon premier réflexe serait de m'excuser. Alors du coup, à la place, je ris encore une fois à sa remarque « C'est plus fort que moi, désolé, hahaha ! C'est devenu comme un réflexe en fait. J'ai passé toute ma vie à m'excuser, de mes conneries, de mes défauts... d'être tout ce que je suis... donc forcément ça reste. Mais je vais faire un effort, promis ! Et t'es vraiment trop chou. » Que je lui dis avec un grand sourire, sans doute plus sonné encore que je ne veux réellement l'admettre. Mais en même temps il est vraiment chou, tout gentil avec moi, tout ça tout ça. Comment ne pas le penser ? Seulement sans doute je le pense un peu trop, que je lui fais trop de compliment, tout ça tout ça. J'ai bien vu que parfois, souvent même cela le met mal à l'aise. Mais encore une fois, comment résister ?
Mais encore une fois... je le harcèle avec mes références à la con, avec mes geekeries, mes rêveries. Mes délires qui chaque jour me permettent de garder un sourire sur mes lèvres alors que, normalement, je n'aurais aucune raison de me sentir... bien, tout simplement. Et évidemment il est paumé le pauvre, il ne comprend pas ce que je peux bien raconter alors il tente de tourner la conversation vers ce qu'il connaît... vers un sujet qui en réalité me parle énormément ! « Les films d'horreur t'es sérieux ? Je KIFFE les films d'horreur ! Tu veux te faire quoi ? J'en ai plein ! Attend... » Et je me penche vers mon ordi, ouvre ce dernier qui n'est encore qu'en veille « J'en ai plein ! Dis moi juste ton favoris, je suis sûr que je l'ai. Moi je dis, on se fait un marathon jusqu'à ce qu'on ne tienne plus ! Cela te va ? Avec les petits pois, tout ça, hahaha. » |
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| Sujet: Re: I've failed at selling myself... [River] Lun 9 Oct - 11:10 | |
| Il y avait un drôle de mélange chez Meredith, d'un côté cette manie de s'excuser pour un rien, de se rabaisser, le genre de chose que faisait River en fait mais plus souvent dans sa tête, et de l'autre la simplicité, la légèreté même, avec laquelle il abordait les sujets les plus graves comme les plus anodins. Il n'avait pas peur de rire des histoires de bébés secoués, pas de mal à exprimer ce qu'il pensait de lui, et finalement quand il complimentait River c'était peut-être sans arrière-pensée, c'était peut-être juste parce que c'était vrai à ses yeux. C'était comme si ça allait de soi, comme s'il ne craignait pas de l'embarrasser, comme si lui-même ne ressentait aucune gêne, comme s'il assumait tout ce qui lui passait par la tête — parfois un temps seulement, puisqu'il s'excusait après, mais ça n'empêchait pas qu'il avait cette franchise presque excessive qui faisait un bien fou à River et qui lui inspirait confiance. C'était crevant de toujours se questionner sur les intentions de quelqu'un, sur les double-sens de ses mots, sur les réactions qu'on provoquerait avec un mot de trop, une vérité pas bonne à dire. C'était crevant d'essayer de plaire à tout prix, de faire attention à ne pas froisser l'ego d'une ordure. Meredith, il s'excusait trop de ce qu'il était, comme il le disait aussi, mais en même temps il était entièrement lui-même et River ne pouvait que l'admirer. Quoique, il l'enviait aussi. Mais ce qui l'épata le plus fut la facilité avec laquelle il lui confia qu'il était gay. Même dans son monde, c'était loin d'être une évidence, ce n'était pas toujours moins tabou qu'ailleurs. La plupart des prostitués qu'il avait fréquentés au début étaient hétéros et ne toléraient les hommes que pour l'argent qu'ils leur rapportaient, en tout cas c'est ce qu'ils disaient, tous à part celui qui l'avait initié. River n'avait jamais osé mettre le moindre mot sur sa sexualité, il refusait ne serait-ce que d'y penser, alors il n'en revenait pas que Meredith en parle avec un tel naturel. Ça avait quelque chose d'intimidant, quelqu'un qui était tellement au clair avec qui il était. River le regardait parler avec des yeux un peu ronds, un sourire hésitant sur les lèvres. Il espérait qu'il avait raison de lui faire confiance, de croire qu'il n'avait pas de sales intentions à son égard malgré les compliments. Il faudrait peut-être qu'il soit clair là-dessus, mais pour le moment il décida juste de faire attention à garder ses distances. Lui qui aimait prendre ses amis dans ses bras et s'endormir la tête sur leurs genoux, ils n'en étaient pas là avec Meredith.
Et puis l'enthousiasme de son hôte pour les films d'horreur relégua ses doutes et son appréhension tout au fond de lui. Il se pencha avec lui sur l'écran de l'ordinateur pour jeter un œil à son importante collection. « Ah ouais, » il fit, impressionné. Il n'en avait jamais eu autant à portée de main. Il rit un peu. « J'peux pas choisir, y en a trop. Mais j'suis pour le marathon. On peut commencer par un truc de fantômes ? » Il finit par choisir un film japonais qu'il n'avait jamais vu et s'installa dans le lit, prenant garde à quand même laisser un petit écart entre Meredith et lui. Il était presque dans son élément, il était presque à l'aise. Il ne savait pas encore qu'il le serait de plus en plus et qu'il venait de se trouver un refuge contre les soirées maussades. |
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