La maison était calme. Trop calme. Cela faisait bientôt une semaine que Percy avait disparu et les miaulements râleurs de la vieille carne commençaient un peu trop à manquer à Wolfgang. Il soupira alors qu’il reposait le livre qu’il était en train de lire sur la table basse en bois laqué. Il avait fait tous les refuges du coin pour le retrouver, avec une photo où il était bien reconnaissable, avec son gros bide, ses yeux verts de tueur en série et sa petite tache blanche sous le cou. Personne ne l’avait vu et plus les jours passaient, plus Wolfgang se disait qu’il aurait décidément du mal à remettre la main sur son colocataire… la déprime totale. En dernière tentative pour le retrouver, il avait passé une après-midi à placarder des affiches en ville :
« Je suis un gros chat noir nommé Perceval, je réponds au doux nom de Percy. J’ai une tâche blanche sous le menton. Je suis parti me balader lundi dernier et comme je suis vieux il semblerait que je me sois perdu. Azheimer me guette ! Si vous me voyez, merci de me ramener chez moi, mon papa s’inquiète beaucoup ! J’habite au 127 av Hoawkins à Tybee Island.
Récompense : 500$
Voilà, maintenant il était prêt à lâcher de l’oseille pour son putain de chat. Il espérait au moins que ça aurait le mérite d’encourager les gens à le chercher, parce que sérieux même s’il était chiant il l’aimait son Percy. Il aimait le voir méchamment défoncer l’arbre à chat, courir dans le salon, sauter après les mouches (excellent indicateur pour savoir si oui ou non un insecte était rentré dans la maison), dormir et ronfler devant la fenêtre ouverte. C’était chou. Sérieux il allait le garder enfermer à double tour après cette aventure. Si jamais il le retrouvait. Pour le moment disons qu’il avait encore du mal à se faire à l’idée que si ça se trouve, le pauvre matou était passé sous une voiture ou entre les dents d’un chien, ou bien s’était bêtement empoisonné avec de la mort au rat ou autre chose. C’était trop con comme mort pour un chat qui s’appelait Perceval, quand même. Bref.
Nerveux, il s’alluma une clope et tâcha de finir son boulot. Il avait un projet à rendre pour mardi prochain. Une affiche de nouveaux jus de fruits. Super passionnant. Les gens voulaient toujours la même chose, les nouveaux slogans à la mode : des produits frais, bio, sains ! blablablablabla. Evidemment ils n’allaient pas écrire : produits réalisés à base d’orange bourrées de conservateurs et de pesticides, boissons à base de ¾ de sucre et ¼ de jus de fruits concentrés parce que vous croyez quand même pas qu’on va vous filer du pur jus ahahahahahaha. Il faillit donner un coup dans son Mac. Il avait envie de tout péter.
Des fois il adorait son job. Des fois il le détestait.
En l’occurrence, il le détestait d’autant plus qu’il n’arrivait pas à se concentrer dessus à cause de la disparition de son foutu chat. Et dire que depuis qu’il avait posé la pancarte, au moins 5 ou 6 personnes s’étaient ramenées avec des chats noirs en pensant qu’il s’agissait du bon, et ce n’était jamais lui. Il les avait tous renvoyé en gueulant parce que quand même ce n’était pas si compliqué que ça de reconnaître Percy, ALO QUOI ! Et en plus certains avaient eu le culot de demander une contrepartie ! Non mais ça va pas !! Y’avait des claques qui se perdaient vraiment.
Il se leva de sa chaise de bureau et décida que le mieux à faire était d’attendre encore… Il fallait qu’il se détende, de toute manière il ne pourrait pas finir ce boulot s’il était trop stressé ; et quoi de mieux pour se changer les idées qu’une bonne partie de jeu vidéo. Il traversa donc le salon d’un pas trainant et s’affala dans son canapé en cuir qui avait la sublime capacité d’être à mémoire de forme, se passant la main dans les cheveux pour se frotter les yeux et se mordilla la lèvre… Il avait dû recouvrir ce dernier d’un plaid turquoise parce que Percy avait fait ses griffes dessus. Ce chat n’en faisait qu’à sa tête de toute façon.
Il parcouru des yeux la liste des jeux qu’il avait à disposition sur sa PS4 et son choix s’arrêta sur Horizon Zero Dawn. Un jeu sympa où on pouvait dégommer des robots et des humains, le graphisme était top, l’histoire aussi. Il l’avait toujours pas fini, ce qui était étrange parce que le jeu était sorti il y a 2 mois et en général il pliait les jeux en 2 semaines. Il avait été un peu trop occupé ces derniers temps, beaucoup de commandes étaient arrivées en même temps… Il avait à peine eu le temps de profiter de son jardin pourtant il avait pris la peine d’y installer un transat et un parasol pour pouvoir profiter du soleil. Mais il n’avait pas mis un orteil dehors depuis des jours à cause de son moral qui était particulièrement bas.
Il jouait depuis déjà une bonne heure lorsque quelqu’un sonna à la porte. Arquant les sourcils, Wolfgang se leva non sans difficulté du canapé qui l’avait littéralement englouti et alla regarder par la fenêtre, apercevant une ombre devant sa porte d’entrée qui semblait tenir une cage. Oh nom de dieu encore un abruti qui ramenait un faux Percy pour empocher la thune. Cette ville était remplie de rapia. Sales cons capables de se faire de la thune sur le dos d’un animal. Mais au cas où, il décida quand même d’aller ouvrir.
La manette toujours en main, il vérifia sa tenue. Il était décontracté, il ne portait qu’un jean et un vieux tee-shirt de style pyjama sur lequel on pouvait clairement lire, bien que délavé : WEST COAST. Beauf mais passable. Bref. Il ouvrit la porte et son regard tomba immédiatement sur le chat noir qui était dans la cage de transport posée par terre. Il regarda Percy. Percy le regarda.
« - Hey c’est mon chat !! » S’exclama t’il avant de relever le visage vers le sauveur de sa journée. OH BORDEL C’ETAIT SON CHAT. C’ETAIT SON CHAT.
Percy miaula. Un miaulement du genre : Bon ça suffit crétin maintenant tu me soules j’étais juste partie draguer la voisine et regarde où j’en suis à cause de tes conneries d’humain à la con je vais te péter la tronche et détruire ta famille.
C’était un peu long, certes. En tout cas c’est comme ça que Wolfgang l’interpréta.
Il avait envie de sauter de joie, de sauter au cou de l’inconnu (non mais non il le fera pas, un peu de tenue quand même). Parce que c'était un mec. Et qu'il était un peu trop jeune peut-être. En tout cas il avait ramené son chat donc il était forcément sympa. Il était plutôt mignon. Oh ta gueule Wolfgang offre lui plutôt un café.

Cela fait quelques temps déjà que je ne suis plus seul dans mon appartement. En effet, depuis un certain temps déjà je me suis trouvé un nouveau colocataire pour mon appartement minuscule, un qui s'est un peu invité de lui même t que j'avoue avoir adopté tant il était mignon. Oui, depuis quelques temps j'ai un chat à la maison, un adorable chat qui, certes, a pas toujours un caractère facile mais qui, dans ma misère, arrive à faire naître sur mes lèvres un sourire immense qui est plus que bienvenue je dois l'avouer. Car voilà, ces derniers temps, malgré l'argent que je gagne, malgré que j'ai débuté une histoire avec quelqu'un... j'ai l'impression que ma situation ne fait qu'empirer. Je n'arrive pas à rembourser tout le monde, je n'arrive pas à payer tout le minimum syndicale dont j'ai besoin et pire que cela, je ne fais que bêtement augmenter mes dettes. Ce n'est vraiment pas la joie et feinter cette dernière devient de plus en plus difficile. Au final même offrir des gens aux autres ne me permet plus d'avoir du baume au cœur car ce que je vois... disons que ce que je vois ce sont des gens heureux, des gens dont la vie ne risque pas de partir en fumée du jour au lendemain et j'avoue que du rêve vendu à mon âme cela se change peu à peu en frustration et ma motivation à m'en sortir disparaît.

Mais il y a eut ce chat, ce chat d'abord venu me faire chier à la boutique et qui, jour après jour, revenait. D'abord une simple distraction durant mes longues journées à regarder les gens passer devant la vitrine sans y entrer, bien vite j'avoue m'être vraiment pris d'affection pour cette boule de poile. Elle me faisait rire comme jamais... sauf avec Jesse peut être ! Et me donnait l'impression de... ne plus être aussi seul. Alors quand je me suis rendu compte que ce chat ne semblait plus avoir de domicile, j'ai pris une décision : L'adopter ! Sans vraiment hésiter bien longtemps je l'ai ramené chez moi, je l'ai ramené dans mon antre pas forcément très belle mais où, clairement, il apportait un peu de gaieté. Et ça a été parfait un temps ! Parfait malgré qu'ironiquement il augmentait ma misère à cause des dépenses qu'il nécessitait mais au moins je pouvais avoir l'impression d'être heureux. Sauf que comme toute bonne chose dans ma vie... disons que je ne peux jamais rien garder très longtemps. Et alors que j'allais tranquillement travailler à Tybee Island, faisant mon trajet à pied comme d'habitude... j'ai aperçu ces affichettes... affichette présentant ce chat que j'avais adopté comme étant le mien et mon cœur s'est brisé je l'avoue. Car égoïstement je ne voulais pas le rendre, je voulais le garder pour moi, ma boule d'amour ! Je me disais que si son ancien propriétaire avait été incapable de garder son chat alors il ne le méritait pas et que dans ce cas il serait mieux avec moi... Mais je me suis vite rendu compte que c'était immonde ce que je faisais, immonde et égoïste et malheureusement, pour un gangster j'avais vraiment un trop gros cœur. Je ne pouvais pas garder un animal que quelqu'un cherchait avec tant d'ardeur et en étant prêt à donner autant pour le retrouver... ce qui malheureusement était une autre chose que je pouvais ignorer... la récompense était grande et malgré mon amour pour la boule de poil, pour ma propre survie je ne pouvais pas cracher sur un peu d'argent, surtout avec tous ceux pour qui j'avais des dettes qui n'allaient pas tarder à me tomber dessus.

Alor j'ais pris la décision de le ramener... à contre cœur bien sûr mais c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. J'ai profité d'un jour de congé, mis me petit compagnon dans une cage de transport de peur qu'il ne fuit avant d'arriver à destination étant donné son caractère et je me suis rendu à l'adresse indiquée sur l'avis de recherche. Au moins, je pouvais être certain qu'il ne risquait pas de vivre dans la crasse ! Car la baraque devant laquelle j'arrivais... était un véritable palace ! Au final la crasse c'était ma maison. Je soupirais, mon cœur se serrant un peu, avant d'approcher de la porte avant de sonner. En attendant je regardais autours... il n'y avait rien à faire, ici je ne me sentais vraiment pas à ma place, j'avais l'impression de faire tâche au milieu de toutes ces baraques sublimes et je n'avais qu'une envie... fuir... fuir aussi car cela me rappelait cette unique fois où j'avais tenté de me prostituer et ça c'était vraiment mal passé. Et alors que les images de cette nuit catastrophique commençait à me submerger l'esprit, la porte s'ouvrit, me ramenant à la réalité. Et là... ce fut le drame... Car le type qui venait de m'ouvrir... disons que je n'arrivais pas à y croire, j'avais l'impression d'halluciner ! Car je le connaissais bien ce type ! Je le connaissais même sous toutes les coutures pour avoir maté la moindre de ses courbes dans les magazines que ce pervers de pasteurs me faisait garder pour lui et là il se tenait devant moi... en chair et en os... Et ma réaction ne se fit pas attendre, un couinement pas glorieux tandis que tout mon corps se crispais, alors que le blond confirmait qu'il s'agissait bien de son chat. Je lui tendais alors la cage, l'ai gêné, les joues en feu en bafouillant comme... un puceau devant son acteur porno préféré ! « Je... je... Oui, je suis désolé ! Si j'avais su... je vous l'aurais ramené plus tôt. » Je regardais alors la manette dans sa main, mon côté geek ne pouvant s'en empêcher et surtout pour ne pas penser à un autre joystick du blond « Vous... vous étiez en train de jouer ? »

« Je... je... Oui, je suis désolé ! Si j'avais su... je vous l'aurais ramené plus tôt. » La voix était timide, presque gênée. Quoi il avait un truc sur le visage ? Wolfgang se mordilla la lèvre inférieure. « Vous ne pouviez pas savoir tant que je n’avais pas mis les affiches y’à pas de mal ! » Lâcha-t’il pour essayer de calmer le stress palpable de son interlocuteur. Ce dernier lui tendit la cage de Percy et c’est avec plaisir que Wolfy la récupéra, ignorant le miaulement arrogant du locataire de celle-ci. Il recula un peu pour la poser dans son dos alors que le jeune homme qui lui faisait face prenait à nouveau la parole : « Vous... vous étiez en train de jouer ? » Un amateur de jeux vidéo ? A nouveau, il se mordit la lèvre. Il n’avait pas vraiment prévu de visiteurs aujourd’hui. Il détestait les imprévus, même si sa baraque était hyper clean comme d’habitude. Il n’était pas spécialement fan à l’idée de laisser entrer ce mec chez lui. Il avait son intimité, et puis c’était pas comme si la ville regorgeait d’individus capables de venir la nuit pour le cambrioler… C’était franchement pas hyper recommandé de laisser la porte de chez soi ouverte ici… Mais bon. Pour ce type, il pouvait bien faire une exception, après tout il lui avait rapporté son chat. « Euh… Ouais. » Marmonna t’il. Il se rendit compte que son ton n’avait plus rien de cordial, et il le regretta immédiatement. Merde. Ça se voyait tant que ça qu’il n’aimait pas recevoir chez lui ? Il tenta de se reprendre au plus vite, s’écartant de la porte pour permettre à l’inconnu d’entrer : « On va se tutoyer déjà. Je m’appelle Wolfgang. Entre, je vais chercher l’argent, tu veux boire quelque chose ? Coca, eau, jus d’orange ? Café, thé ? » Voila. Ça c’était mieux. Plus poli, plus sympa. C’est bien Wolfgang. Il referma la porte dernière le joli brun et alla tout de suite fermer la fenêtre de la cuisine qui était restée ouverte avant de revenir vers la cage de Percy pour le libérer. Le matou se dirigea immédiatement vers sa gamelle de croquettes, puis se rendant compte qu’elle était à moitié vide, il bifurqua immédiatement vers son arbre à chat fétiche pour s’y faire les griffes et passer sa mauvaise humeur sur le grattoir qui craquait douloureusement sous ses puissants coups de pattes. Il finit par jeter un regard meurtrier à Wolfgang avant de revenir vers lui pour quémander une caresse dédaigneuse, ce que son maître, accroupi, fit non sans y prendre plaisir à retrouver enfin sa boule de poil favorite. Puis, baillant et s’étirant, le gros chat noir alla s’installer à sa place, sur le canapé, pour se lover dans son panier entre deux coussins. Mine de rien, il lui avait vraiment manqué. Il était hyper triste de l’avoir perdu, mais le retrouver enfin provoquait chez lui un petit fourmillement de bonheur. Ce n’était pas qu’un stupide chat, c’était Perceval, son Perceval, celui pour qui il avait craqué ce jour-là dans le refuge, au milieu de tous les chatons, de tous les chats joueurs, câlins, ultra affectueux, il y avait eu lui. Le jemenfoutiste de la bande. Celui dont recevoir une caresse était davantage un cadeau qu’un besoin. Oh, Percy était affectueux à sa façon, et c’était ça que Wolfgang aimait chez lui. Il n’aurait jamais pu retrouver un chat semblable. « Je vais devoir priver ce crétin de sortie pendant un moment après le coup qu’il m’a fait. » Expliqua-t-il. « J’espère qu’il ne t’a pas causé trop d’ennuis, d’ailleurs j’aimerais bien savoir comment tu as fait pour le récupérer parce que ce vieux ronchon ne se laisse pas facilement avoir… Il a du bien t’aimer pour te laisser t’approcher. » Wolfgang laissa entrevoir un sourire amicale à son interlocuteur. C’était vrai ça, si Percy lui avait fait confiance, alors il pouvait se permettre de se détendre un peu. En règle générale, son chat n’aimait personne. Il se redressa et s’approcha d’un tiroir d’une commode du salon pour en tirer une enveloppe qui contenait la liasse de billets, qu’il tendit au jeune homme : « Voila, 500$ pour te remercier d’avoir pris soin de l’homme de ma vie. Ça doit très largement rembourser les frais de croquettes et de litière et la peine qu’il t’a fallu pour supporter son sale caractère. » Sa voix avait pris une tournure amusée et il ne put s’empêcher un clin d’œil au beau brun.

Voila quelque chose qui était... assez surprenant pour le coup ! Insensé même j'aurais envie de dire. De toute les personnes, de toutes les personnes à qui pouvait appartenir ce chat... en vrai j'avais été renversé par un bus en chemin et à présent je délirais, c'est ça ? Je m'étais enfermé dans un fantasme où l'acteur porno... le modèle porno ? Comment on disait pour un mec faisant des photos érotiques sans pour autant tourner de film ? Bref ! Un fantasme où ce mec du porno m'ouvrait afin de me récompenser pour un chat perdu, ceci me permettant de ne pas penser au fait que j'étais sans doute agonisant sur le bitume en train de me vider de mon sang. Pourtant je me sentais bien, j'avais toutes mes sensations, je n'avais pas vraiment l'impression de flotter ou quoi que ce soit mais... ce mec quoi ! Était-ce possible d'avoir autant de chance sur des rencontres au hasard ? Ce chat était-il comme le chat des Halliwell, un guide pour nous rapprocher sauf qu'au lieu de nous rapprocher pour la magie il rapprochait nos queues ? Ce serait marrant cela dit et d'un coup je serais beaucoup plus attentif de tout chat passant dans la rue ! Mais pour le moment je devais surtout ressembler à un bel idiot, planté là devant lui et bégayant quelques peu... se doutaient-ils seulement que je pouvais être un de ceux le connaissant ? Un de ceux qui s'était astiqué plus de raison en imaginant que c'était ses doigts qui me donnaient du bien ? Hum... Je faisais un effort monstre pour ni rougir, ni bander... tentant de me concentrer sur autre chose : Sa manette de jeu ! Le seul truc qui pouvait me détourner de toutes pensées perverse du moment que je ne pensait pas au mode vibration de la dite manette...

Mais sans doute devais-je être beaucoup plus awkward que je l'imaginais, ce qui, je vous jure, veut dire beaucoup ! Car la réponse du garçon... disons qu'on aurait vraiment dit qu'il se disait « Mais de quoi il me parle celui là ? » D'un coup j'avais envie de balancer la cage dans ses bras et de me barrer en courant tellement je ne savais pas comment me tenir, comment réagir. Mais je tins bon... surpris d'ailleurs en le voyant s'écarter quelques peu, m'invitant à entrer. Ah ok ! C'était pas vraiment ce que j'avais en tête mais ok ! Je fis donc quelques pas jusqu'à passer la porte, encore terriblement timide et gêné tandis que mon regard se posait partout sauf sur lui pour ne pas pousser un autre couinement « D'accord, enchanté moi c'est Meredith. » que je répondais presque pas automatisme tant j'étais perdu dans... dans la beauté de cette putain de baraque de ouf ! À croire que montrer sa queue dans des magasines coquins rapportait un max. « Et euh... volontiers ! » Wolfgang... j'avais eut envie de le dire à voix haute car son prénom aussi était magnifique et que je voulais savoir ce que cela faisait d'en laisser le son s'échapper d’entre mes lèvres... mais je n'en fis rien, de peur de paraître encore plus bizarre. « Un coca s'il te plaît. » ajoutais-je quand même car bon... j'allais pas le laisser tirer ça au dé ! Du reste je le regardais faire, fermant la fenêtre, libérant son chat, tout ça tout ça. D'un coup j'avais envie d'être un chat... pour avoir le droit à le même genre de gestes... étais-je pathétique ? Il n'y avait pas le moindre doute !

Je sursautais d'ailleurs en entendant de nouveau sa voix, de quoi prouver mon bel état de stress ! Avant de le regarder avec un immense sourire et de secouer la tête « Non non, du tout ! Il a même été adorable ! Enfin adorable pour un chat avec du caractère. Il m'a bien tenue compagnie, j'avoue que c'était agréable d'avoir sa petite présence avec moi. » Que je disais d'un air rêveur... avant de me rappeler que justement, cela voulait dire que j'allais retourner à la case départ, seul et accrocher à mon téléphone dans l'espoir que Jess ait un peu de temps pour moi sinon... accroché à ma bite devant les photos de ce blond car de toute manière qu'avais-je d'autre à faire ? Ma vie était une véritable ruine ! « Et il doit sans doute aimer les fleurs ! Il squattait la boutique où je travaillais du coup le contact a fini par s'établir facilement. » Ce fut alors le moment du paiement. L'annonce de la fin de cette rencontre ? J'avouais que cette simple idée m'attristait énormément... je ne voulais pas déjà repartir et pourtant à présent j'avais l'enveloppe en main « Merci. Je suis heureux de t'avoir ramené l'homme de ta vie, hahaha ! Puis bon ça va, ce ne fut pas une telle peine, surtout si il m'a permit de rencontrer son si charmant propriétaire. » Que je disais avec un sourire... Putain j'étais sérieux là ? Manquerait plus que je me mettre à dire qu'on avait mis toutes les étoiles du ciel dans ses yeux et ce serait le pire cliché du monde ! « Désolé, c'était nul je le reconnais, hahaha ! Je t'avoue que je suis un peu stressé car... » et d'un seul coup je devenais plus rouge que jamais. Je voulais lui avouer que je savais qui il était mais mon corps m'avait trahit avant. Faisant mine de m'étouffer pur changer de sujet je lançais finalement un « Du coup... un coca on avait dit ? Je t'avoue que je serais pas contre boire un coup avant de devoir refaire la route ! » C'était pas extraordinaire mais au moins ça me faisait gagner du temps, surtout que finalement je commençais à serrer les cuisses. Pense à Jesse, pense à Jesse, pense à Jesse... non, mauvais plan ! Finalement pense à un pamplemousse !

Ce mec était dans un état de stress quasi palpable. Wolfgang l’avait bien vu lorsqu’il avait sursauté, à plusieurs reprises, en fait presque à chaque fois qu’il lui adressait la parole. Il avait jamais eu de contacts humains avant ou quoi ? C’était quoi son problème ? « Non non, du tout ! Il a même été adorable ! Enfin adorable pour un chat avec du caractère. Il m'a bien tenue compagnie, j'avoue que c'était agréable d'avoir sa petite présence avec moi. » Ce n’était pas le blond qui allait le contredire… « Et il doit sans doute aimer les fleurs ! Il squattait la boutique où je travaillais du coup le contact a fini par s'établir facilement. » Tient donc, les fleurs ? Wolfgang regarda Percy avec un regard dubitatif. Les fleurs, sérieusement ? Ce gars était fleuriste (C’était absolument chou comme métier, et il se demandait toujours d’où les fleuristes tiraient la patience de composer des bouquets….) ? Percy avait squatté sa boutique ? Lui qui dégommait absolument tous les bouquets de fleurs et avait mise à mal toutes les tentatives que Wolfgang avait mise au point pour essayer d’avoir des plantes à l’intérieur de sa maison ? Peu importait la plante choisie, Percy agissait toujours de la même façon avec elle : il renversait le pot, creusait la terre, mangeait les feuilles et mordillait les racines. Chance de survie après un tel traitement : 0. « Merci. Je suis heureux de t'avoir ramené l'homme de ta vie, hahaha ! Puis bon ça va, ce ne fut pas une telle peine, surtout si il m'a permis de rencontrer son si charmant propriétaire. » Lâcha le dénommé Meredith lorsque Wolfy lui mit l’argent entre les mains, et ce dernier ne put retenir un léger rougissement. Ses joues se colorèrent d’un rosé pastel alors qu’il tentait d’ignorer sa gêne, presque d’un coup aussi sévère que celle de son interlocuteur. Mais bordel il avait quoi ce type ??? Il le draguait là ?? C’était quoi ça ? Il avait regardé un tuto youtube pour apprendre à draguer ou quoi ? « Désolé, c'était nul je le reconnais, hahaha ! Je t'avoue que je suis un peu stressé car... » Ouai mec c’est nul. Et surtout, cette dernière phrase avait permis à Wolfgang de faire enfin le déclic. Son regard tomba sur l’entrejambe de Meredith presque aussitôt, encouragé par la couleur pourpre qu’avait pris son visage. C’était donc ça. Cette information le soulagea presque aussitôt. Ok, ce mec était simplement un de ses admirateurs. Ce n’était pas lui qu’il draguait, c’était l’image de lui à poil sur un magasine en papier glace. Ça avait quelque chose de rassurant. Enfin d’autres personnes auraient surement flippé, mais Wolfgang lui, ça le rassurait en tout cas. Il n’était pas devant un pervers ou quoique ce soit, juste un mec gay, ou bi, normal qui s’était déjà tartiné devant une photo de lui. Rien de tragique, il était même content que le magasine plaise à autre chose qu’à de vieux dégueulasses.
Un sourire de malice commença à s’esquisser sur son visage. « Du coup... un coca on avait dit ? Je t'avoue que je serais pas contre boire un coup avant de devoir refaire la route ! » Un coca oui… Wolfy ouvrit le frigo pour en sortir une bouteille qu’il posa sur le bar devant Meredith avant de s’en prendre un aussi. Il décapsula les deux et but une grande gorgée, ce qui eut le mérite de lui remettre les idées en place. Bon après tout, Savannah n’était pas une si petite ville que ça. C’était évident qu’un jour il allait rencontrer quelqu’un qui connaissait ses photos. Après tout il avait déjà vécu cette situation à la caisse d’un supermarché. Là ça avait été gênant à mort.
Ici, il était chez lui, il ne craignait rien. Il n’avait qu’à profiter de la situation. Il avait un fan après tout, c’était mignon non ? Il posa à côté du coca de Meredith la manette qu’il avait gardé à portée de main et lui adressa un clin d’œil : « Bon, on se fait une partie de PS4 pour fêter le super point qu’on a en commun ? » Lâcha t’il d’une voix moqueuse avant de se diriger vers son canapé et de s’y affaler, invitant Meredith a le suivre. Il l’observa s’approcher, ses habits qui soulignaient un corps trop mince, une tignasse brune aux reflets blonds cuivrés, des yeux verts tel la fameuse maison Serpentard. Il avait quel âge ? Il faisait jeune. « Comme ça tu auras peut-être un autographe après. » Wolfgang éclata de rire. Avec ça si Meredith n’avait pas compris qu’il avait compris. Enfin, il avait peut-être compris avant, qui sait. Mais en tout cas maintenant les choses étaient claires. « Si tu es sage… » Il prit la deuxième manette et alluma sa console.

C'est bien Meredith, c'est bien... tu te retrouves juste dans la baraque de rêve d'un acteur... ou appelez ça comme vous voulez... porno après lui avoir ramené son chat... bien ! Bien ! Tout est parfaitement normal... si ce n'est que j'ai envie de hurler comme une gonzesse tant cela est juste improbable ! Genre... quoi ? Sérieusement ? Non non non, ce n'est juste pas possible comme situation... en vrai j'ai juste dû me faire percuter comme un cake par un bus et maintenant je suis en plein délire car ce genre de chance ne m'arrive pas et qu'en vrai je dois juste être en train de me ridiculiser car mon corps inerte doit être en train de bander comme un cheval... Cela dit une chance, une chance... ce n'est pas comme ci j'avais réellement une chance non plus. Au mieux le mec doit me regarder bizarre, au pire il doit me voir comme un possible pervers... ce n'est pas non plus comme ci en pénétrant dans sa maison c'est une autre histoire de pénétration qui allait finir par se dérouler. Naaaaaaaaaan ! Puis j'avais un mec maintenant en plus... même si il se passait un truc j'étais casé... putain... pour une fois qu'il m'arrivait un truc un peu fun fallait que je sois casé... avec un mec qui baise toujours sa copine certes mais... quand même ! Du coup finalement je n'étais plus aussi convaincu que cela soit une chance, juste encore une originalité de la vie pour me frustrer d'autant plus et me balancer à la figure un « Hahaha ! T'as pas fini de t'astiquer tout seul gros con fauché ! »... Joie...

Enfin bref, j'étais donc chez lui, on papotait chat tout ça et à dire vrai... je ne savais absolument pas quoi faire ou quoi dire réellement pour ne pas juste être totalement sans intérêt ! C'était limite je me torturais pour essayer de trouver de bons sujets de conversations mais tout ce qui me venait... était d'un bateau que même moi je me trouvais pathétique avant même d'avoir pu dire quoi que ce soit. Une torture je vous dit, une torture ! Bien qu'à dire vrai... j'aurais aimé savoir fermer ma gueule et donc garder pour moi toutes ces répliques nulles et autres mais malheureusement... il y avait bien un truc qui m'avait échappé, une tentative de drague qui me vaudrait de me faire réellement renverser par un bus tellement c'était moisi... Et en plus son silence me mettait tellement mal à l'aise, c'était terrible ! Alors quand vint la bouteille de coca je me jetais dessus comme un dingue, en vidant la moitié et regrettant qu'il ne s'agisse que de soda et de rien d'un peu plus... fort ! Car là, pouvoir m'embrumer un peu l'esprit m'aurait franchement bien aidé, c'est clair et net.

Mais le gars ne semble pas être un si mauvais bougre. Il me propose de jouer, comme ça, tranquillou ! De m'incruster en somme plus que de raison comme ci on était deux bons potes. Il me met à l'aise ? Sans doute... et j'avoue je lui en suis reconnaissant même si j'ai du mal à faire redescendre la tension, à oublier que je vais tâter du joystick avec le mec qui m'aura fait user du mien en l'imaginant tâter du siens. Alors je m'approche, tente de me détendre, m'installe et... putain de sale petit con de fourbe de merde ! Car en réalité, au vu des paroles du blond... c'est qu'il a compris le gueux, qu'il a bien compris pourquoi je suis autant gêné et il en joue pour me mettre mal à l'aise. Alors posant la bouteille et la manette je cache mon visage devenu plus rouge que jamais tout en poussant un gémissement de gêne « Désolé... je suis vraiment pas discret... » que je lance alors, serrant les cuisses au passage car... voilà ! « J'ai... j'ai essayé de faire comme ci de rien était mais oui, je t'ai en effet reconnu et je devine bien que tu sais vis à vis de quoi. Je sais tellement pas où me mettre c'est horrible ! »

Wolfgang observe Meredith. Ce dernier ne semble pas saisir tout de suite, puis le rouge empourpre ses joues et reposa tout ce qu'il avait dans les mains pour se cacher le visage de gène. « Désolé... je suis vraiment pas discret... J'ai... j'ai essayé de faire comme ci de rien était mais oui, je t'ai en effet reconnu et je devine bien que tu sais vis à vis de quoi. Je sais tellement pas où me mettre c'est horrible ! » Sa réponse tira un sourire au blond. Il s'attendait pas à ça. Il voulait juste se marrer lui, c'était pas le but de lui foutre la honte... Et puis quoi ? Tout le monde matait du porno non ? T'avait pas de problème. En tout cas Wolf, lui, n'avait aucun soucis avec ça... Cela étant dit, il tenta de se mettre à la place du brun. C'est vrai qu'avouer à quelqu'un qu'on se tartine sur des photos de lui, c'est pas easy... Il flatta le dos de Percy alors que ce dernier se cherchait une place entre les deux lurons. Mais qu'est ce qui lui avait pris de le laisser entrer chez lui ? Il aurait mieux fait de le laisser repartir avec l'argent et ne rien proposer de plus, cela aurait éviter la confusion. Mais il savait pas pourquoi, ce mec lui était sympathique. Silencieusement, il but une gorgée de coca, ne sachant pas vraiment comment venir en aide à son interlocuteur... Il se racla la gorge. « C'était pour rire hin. » Finit-il par lâcher lorsque la tension se fit vraiment trop palpable. Merde... Fallait vraiment qu'il foute la merde partout où il passait, il lui suffisait juste d'ouvrir la bouche pour qu'une situation tourne au vinaigre. « Je n'ai aucun problème avec le fait que tu connaisses un magasine porno pour mec. Je m'en fous complètement. » Marmonna t'il alors qu'il reprenait sa manette de PS4 pour chercher un jeu à 2 correct. Finalement, il alluma StarWars Battlefront. Puis son regard retomba sur Meredith, le jugeant de haut en bas. Il examina ses traits gracieux et son corps agile avant de continuer : « C'est de l'argent facile... Hésites pas si un jour tu veux essayer, ils recherchent constamment de nouveaux modèles. » Mais je doute que ça t'intéresse vu que tu as l'air d'avoir la pudeur d'une vierge Marie. C'était dommage d'ailleurs parce que ça aurait été amusant de le voir se foutre à poils lui aussi. Non pas que Wolf voulait le voir à poils, il voulait pas non plus baiser tous les mecs du monde hin, on se calme, mais voila, ça aurait été drôle quoi, c'est tout. « Sinon mon vrai métier c'est Web designer, au cas où. Donc je fais pas ça à temps plein, j'ai une séance photo par mois environ... » Au cas où Mery pense qu'il passait son temps à poser cul nul pour le plaisir des mirettes... C'était pas non plus une passion, juste un truc qu'il avait fait au début pour faire chier ses parents, et qu'il avait finalement continuer parce que, comme il l'avait dit plus tôt, c'était de l'argent facile... Une séance rapportait entre 800 et 1000 dollars selon la page sur laquelle étaient destinées les photos. Une photo en couverture c'était le banco assuré. Après, pour ceux qui commençaient, étant donnés qu'ils n'étaient pas encore connus, une séance photo rapportait entre 500 et 600 dollars, ce qui n'était pas non plus négligeable, d'après Wolf. Mais montrer son corps n'était pas forcément chose aisée. Il fallait être à l'aise avec soi-même, et il avait mis du temps à s'y habituer. Désormais il en tirait presque une certaine fierté. Il le criait pas sur les toits non plus, mais en parler ne le dérangeait pas, si Meredith avait des questions, il était tout à fait disposer à y répondre. Mais bon, c'était pas vraiment le but là tout de suite maintenant. « Bon on joue ? Star Wars ça te va ou tu veux autre chose ?»