Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: panic station (ezra | intrigue) Lun 2 Oct - 16:00 | |
| Ça court ça gueule ça part dans tous les sens, il sait plus où donner d'la tête il sait même plus où il veut aller. Y a du monde partout, des gyrophares, des éclats de rire et des cris d'rage, on se croirait à la purge. Il regarde passer les voitures de police et il peut pas s'empêcher d'espérer voir son père au milieu de tout ça, pour s'rassurer pour s'abriter, il sait pas mais il aime pas tout ce brouhaha. Il voudrait savoir où est Mads il est même à deux doigts de l'appeler, mais il se souvient d'la façon dont elle s'est barrée et ça lui fout la nausée. Il sait plus trop où il est où il va, il voulait juste sortir boire un verre ou deux ou quinze mais il a même pas pu arriver jusqu'au bar. Maintenant il est là malgré lui et il fait comme les autres : il se presse.
À travers les rues à travers les gens, il avance tête baissée, encapuchonné, sans jamais se retourner. Il fait plus attention à ce qui l'entoure et c'est sa première erreur. La seconde, c'est de ramasser le flingue à ses pieds.
Il sait pas pourquoi il l'a fait il sait juste qu'autour de lui c'était le chaos, des types qui s'insultent et se menacent et il y comprend rien, il veut pas comprendre putain. Il veut juste passer mais c'est trop tard il est au milieu et l'pire c'est qu'il se fond parmi eux, avec sa sale gueule et sa dégaine de voyou. Il voit les armes et dans ses veines ça bout dans son cœur c'est l'bordel – il a déjà eu le canon d'une arme pointé sur lui, il aurait voulu que ça ne recommence jamais. Alors p't'être bien que c'est un réflexe, p't'être bien que c'est juste l'instinct de survie. Entre ses doigts le revolver et le reste va trop vite.
On le voit, on l'interpelle, il panique, serre la gâchette. Ça s'agite ça lève les voix et soudain le bruit d'une balle fend l'air, ça éclate à ses oreilles comme une grenade et il n'entend plus rien. Juste un bourdonnement et le corps qui s'effondre face à lui, ses yeux qui s'écarquillent ses membres qui tremblent. Il sait pas pourquoi il se précipite vers lui, pourquoi il met les mains sur la blessure comme si ça pouvait tout réparer. Il sent les regards qui pèsent sur lui il voit les gens qui s'mettent en mouvement ; son corps réagit plus vite que sa tête. Il se relève brusquement, trébuche, sent des mains empoigner son sweat et crier quelque chose qu'il ne comprend pas. Son cerveau s'emmêle son myocarde s'affole, il réfléchit plus c'est juste la peur qui le guide. Il se débat pour échapper à celui qui le tenait et il court, il court malgré ses mains qui tremblent malgré la bile qui remonte le long d'sa gorge, il court sans savoir où il va sans s'rendre compte qu'il continue de serrer le flingue entre ses doigts.
Derrière lui ils sont légion – ou du moins il en a l'impression. S'il s'arrête il crève il en est persuadé, alors il court encore et encore même si son corps menace de n'plus pouvoir le porter, même s'il arrive plus à respirer. Il a envie de gerber.
Il tourne dans les p'tites rues il bouscule les gens il ignore la cohue, il se retrouve dans des coins qu'il ne connaît pas ou ne reconnaît plus. Il voudrait rentrer chez lui il sait que c'est pas vraiment loin mais ils sont toujours à ses trousses il le sait il le sent, il peut pas risquer d'se condamner tout seul. Faut qu'il se planque. C'est tout c'qui tourne dans sa tête et il a beau regarder de tous les côtés il voit nulle part où se cacher, rien d'autre que des ruelles mais il finit par y jeter son dévolu, s'enfonçant dans les ombres dans l'espoir d'aller se terrer entre deux poubelles. Mais quand il s'accroupit pour disparaître entre elles il voit qu'il est pas le premier à y avoir pensé, y a déjà un gamin. « Fais moi d'la place s'te plaît ! » Sa voix est pressante et il voit pas le spectacle qu'il offre, avec ses fringues de gosse des rues, sa gueule de truand et le flingue dans sa main. Il a même pas remarqué le sang sur ses doigts, qu'il a étalé jusque sur son sweat dans la panique. Le sang du type qui s'est écroulé à ses pieds ou presque, le sang du type qu'une balle a perforé. « ALLEZ PUTAIN, » qu'il insiste pour que l'autre obéisse, tellement paniqué qu'il a presque l'air menaçant si on fait pas gaffe à la peur qui tord ses traits. « Ils vont m'buter, bordel ils croient que c'est moi, mec s'te plaît.. » Il finit par le pousser pour se faire plus de place encore, se calant près de lui, carcasse tremblante et peau brûlante. Il a le souffle court et les yeux écarquillés, un filet de sueur sur le front et les muscles raidis. Il est sûr qu'ils vont le trouver, il est pas bien planqué, c'est le pire plan du monde et y a ce foutu môme avec lui. « Faut qu'tu m'aides, faut que.. faut qu'j'me cache. S'ils arrivent faut pas qu'tu fasses d'bruit ok ? Ok ? Faut pas qu'ils m'trouvent, j't'en supplie. » Il avale la moitié des syllabes et il trébuche sur les mots, ses mains agrippant les épaules de l'inconnu comme pour s'assurer qu'il va lui dire oui qu'il va pas le laisser tomber. Il réalise pas qu'il est plus flippant qu'autre chose, à le secouer à s'agiter à paniquer. Le rouge sur ses doigts l'arme toujours dans sa main, il réalise soudain qu'il a pas remis le cran de sécurité. « Merde merde merde. » Il répare cette erreur rapidement, passant sa main libre sur son crâne rasé, continuant de gesticuler sans pouvoir s'en empêcher, tendu d'la tête aux pieds, à rejouer la scène dans sa tête sans savoir d'où est parti le coup d'feu. Peut-être même que c'était lui et rien que d'y penser il a la gerbe il a envie de hurler ou pleurer, il sait pas il veut croire qu'il n'a rien fait mais il n'en est même pas sûr. Le contrôle lui échappe et ça se voit – on dirait un cinglé au bord de la rupture. |
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