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Serena Gianelli

Serena Gianelli
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MessageSujet: private session (seven)   private session (seven) EmptyLun 24 Juil - 23:48


Fini de résister. Y a plus à faire les choses bien, mieux. Si il y a ne serait-ce que l’envie, même si ça se rapproche aussi du besoin, autant y céder. C’est comme ça qu’elle s’est rendue compte que tout ce qu’elle était, tout ce qu’elle affirmait avec ses bons mots, c’était un peu du flan. Elle ne s’écoutait pas autant qu’elle l’aurait cru. Elle n’était pas aussi libre qu’elle le pensait. Sinon, elle aurait capté plus tôt qu’ils vivaient à côté. Sinon, elle serait venue il y a bien longtemps. C’est trop con.

Elle s’est déjà un peu shootée pour pas risquer de vaciller. Les marques de piqûre dans ses bras, c’est pas non plus un autre dealer, promis. Elle lui reste fidèle. C’est juste Tyfy et ses essais. Le reste, elle carbure encore aux p’tites herbes dont eux seuls ont la recette. Ça fonctionne encore. De temps en temps. Un peu moins chaque jour. Faudra penser à plus fort comme cocktail. Seven lui dira bien quoi. Y a peut-être déjà des grammes en moins sur ses os, y a peut-être un soleil en plein éclipse quand elle passe le seuil de sa porte, mais y a toujours cette fichue confiance facile. Elle a tout de même toqué deux fois avant d’entrer. Parce qu’elle fera toujours comme elle en a envie, ça ne changera pas. Et quand ses yeux tombent tout de suite sur Seven, elle se dit qu’il est beau. Le visage -et le coeur, probablement aussi- cabossé, les mains écorchées. C’est lui. D’ailleurs, elle l’a presque toujours vu abîmé. L’âme rapiécée, compliquée, impatiente et indocile, avec cette cruelle vérité au bout des lèvres. Alors sans cette palette de bleu et de rouge, qu’est-ce qu’il doit être…

J’ai ton pourboire, au cas où tu demanderais.” Parce qu’il a dit qu’il l’attendrait la prochaine fois. Y a peut-être eu une trace de sourire dans sa voix, mais ça n’a pas atteint ses lèvres. Le regard trop occupé à observer son appartement. “Au fait j’ai menti.” L’impression de rôder, ses doigts qui filent sur le peu de meubles installés en approchant. Pourtant, c’est toujours lui le prédateur dans l’histoire. Il y tient à cette place. Et ça lui va à Serena. “J’te jèterais pas ma culotte.” C’est dit sans détour, sans crainte de sa réaction, droit dans les yeux, juste une seconde. “Mais j’te laisserais la retirer.” Avant de se détourner, comme si finalement c’était trop simple. Alors que ça ne l’a jamais été, parce qu’elle s’est toujours retenue de le désirer. “Alors ? Satisfait que j’assume de vouloir que tu m’baises comme un bout de viande ?”, qu’elle demande le plus normalement du monde, en se laissant tomber sur son canapé. C’est sûr, ce n’est pas comme ça qu’elle se comporterait en temps normal. Mais pourquoi s’en faire et pourquoi en faire des caisses ? Pourquoi gaspiller des forces là où il n’y a plus besoin d’en mettre. Elle avait juste froid, terriblement froid. Et Seven a d’la lave dans l’sang. Seven est toujours prêt à tout cramer, tout griller. Peut-être qu'il arrivera à la réchauffer. Même si ça ne sera juste que pour retrouver l'écho d'un astre qui s'éteint. “Mais t’es sûr que t’es en état ?” Parce que pour une fois qu’ils peuvent être sur le même longueur d’ondes, ça serait encore trop con.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: private session (seven)   private session (seven) EmptyLun 14 Aoû - 20:11

Sa langue passe sur la feuille du joint qu'il finit de rouler quand il entend toquer et il sait que c'est Serena et ça lui arrache un sourire – qu'il regrette presque parce que son visage est douloureux mais au final c'est devenu une habitude alors il s'en soucie même plus. Il ne dit rien. Pas même quand il voit sa silhouette se découper dans l'embrasure de la porte, quand il remarque son teint terne et ses traits tirés, les yeux plus sombres qu'à l'accoutumée.

« J’ai ton pourboire, au cas où tu demanderais. » Il fait mine de n'pas la regarder, concentré sur le joint qu'il allume enfin, la fumée qu'il retient quelques secondes avant d'la recracher. Quand ses yeux finissent par se poser sur Serena elle est déjà concentrée ailleurs. « Au fait j’ai menti. J’te jetterai pas ma culotte. » Elle approche et il observe ses doigts glisser contre les meubles il détaille ses traits et malgré ses yeux cernés de noir il s'demande comment elle fait pour continuer de briller.

« Mais j’te laisserai la retirer. » Il sourit. Ça fait mal ça tire sur les plaies ça n'atteint même pas le fond d'ses yeux, mais il sourit. « Alors ? Satisfait que j’assume de vouloir que tu m’baises comme un bout de viande ? » Elle s'écrase dans l'canapé près de lui et il tire une nouvelle fois sur le joint avant de finir par le lui tendre – pour une fois il se fait pas prier il estime qu'elle l'a mérité. « Bof. J'le sais depuis l'début alors ça change pas grand-chose. » Sauf qu'elle a fini par dire oui elle a fini par céder. Il pourrait demander pourquoi il pourrait aussi chercher à savoir si ça va même s'il lit la réponse sans mal sur son visage dans la posture de sa carcasse. Mais il veut pas poser de question. Il veut pas qu'elle en pose non plus.

Mais Serena restera toujours Serena et il a vu ses prunelles s'attarder sur sa gueule cassée. « Mais t’es sûr que t’es en état ? »

Peut-être pas. Il a mal dans l'corps il a mal dans l'cœur, il a un œil entouré de violet et le nez tout juste réparé, des traces partout sur le torse sur les bras sur le visage, les mains déglinguées, le dos lacéré. Il dort pas il dort plus, c'est à peine s'il bouffe et il est presque sûr que s'il tient encore debout c'est seulement grâce à la rage qui l'anime. Y a qu'ça pour le maintenir en vie, parce qu'il se torture le jour et se consume la nuit, parce que ses démons l'étouffent tellement que chaque seconde prend des airs d'agonie.

« J'suis toujours en état. » Et comme pour le prouver il attrape sa nuque et soudain ses lèvres viennent happer les siennes, il mord plus qu'il embrasse mais c'est pas violent, juste un peu brutal un peu animal ; elle est habituée elle le connaît. « Tu devrais pas douter d'moi. » Il l'attire à lui, la force à venir à s'installer à cheval sur ses cuisses, enroule ses doigts autour de ses hanches alors qu'son sourire prend un air carnassier. Pourtant le cœur n'y est pas, au fond d'ses yeux ça se voit.

« C'plutôt à toi qu'il faudrait poser la question. » Il sent qu'un truc est différent mais malgré ses mots il n'en tient pas franchement compte. Il cale une main sur ses fesses, l'autre venant s'emmêler dans ses cheveux alors qu'il tire d'un petit coup sec pour qu'elle bascule la tête en arrière. Il ne demande ni son avis ni son approbation, ses lèvres se lançant dans l'exploration de son cou, ses dents venant râper la chair jusqu'aux clavicules pour mieux remonter jusqu'à l'orée de sa mâchoire. Il mordille il embrasse il griffe du bout des canines, cherche à s'envelopper dans l'odeur de sa peau comme s'il pouvait s'y noyer. Comme si ça pouvait aider à tout effacer, tout oublier.
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MessageSujet: Re: private session (seven)   private session (seven) EmptyMar 15 Aoû - 21:19


Seven et son charisme chaotique mais magnétique. Ce tout ou rien qu’il respire. Les excès et les extrêmes gravés dans sa peau aiguisée à la chaux. Comme un roi déchu qui n’en fait toujours qu’à sa tête, au risque de la perdre. Et cet état brut, elle l’a toujours aimé. Même si elle sait qu’il peut être mauvais, cruel et plutôt dangereux, Serena n’a jamais eu peur de lui ou de ses humeurs instables. Elle ne sait pas qui lui a dit qu’il était une sale type. Mais quelqu’un l’a fait. Quelqu’un dans sa vie, quelqu’un ou quelque chose l’a convaincu parce que il pense qu’il en est un et se comporte comme tel. Mais elle a toujours été persuadée que c’était faux. Elle avait prévu de lui dire un jour. Mais les plans changent. Et peut-être parce qu’il a tout de même un peu essayé de faire avec ses façons de faire qui ne lui ressemble pas, et qu’elle lui a (presque) toujours laissé tout faire. C’était peut-être aussi un jeu jusque-là, où aucun d’eux n’attendaient quoi que ce soit -ils ont au moins ça en commun. Et cette nuit aussi ils ont autre chose de semblable.

Les ravages sur sa peau, les ravages dans son corps. Toujours à s’exprimer différement. Lui brusquement. Comme quand il affirme être toujours en état et qu’il prend possession et qu’elle se fait obéissante. J’oserais pas douter d’toi. Un sourire vint étirer ses lèvres, mué par réflexe plus que par réel sentiment. Dans l’fond, elle le voit qu’il n’est pas en état, qu’il n’en a peut-être pas tant envie que ça, qu’il n’agit que par mécanique de corps. Mais pour une fois, elle ne dit rien. On s’en fiche. J’veux pas que tu poses de questions. Elle sait très bien pourquoi elle est là. Pour ressentir un truc, n’importe quoi. Un drôle de bien ou que ça fasse mal. Qu’il la désarticule, la désaxe comme il veut. Peu importe. Tous les deux, ils n’ont jamais eu la même rage, parce que d’ordinaire Serena en a, celle de vivre dans l’instant, mais maintenant, elle ne l’a plus. Est-ce qu’il a conscience qu’on vient parfois le voir parce qu’on sait qu’on a rien à espérer de sa part ? Qu’on a juste besoin d’un exutoire, même si c’est temporaire ? Qu’il est utilisé comme il utilise les autres ? Ça la dégoûte d’agir comme ça. L’italienne aurait préféré lui faire l’amour plutôt que de se laisser baiser. Parce que même si elle a toujours papillonner, Serena fait l’amour, c’est jamais du sexe pour du sexe. Mais ça n’a pas d’importance. Alors elle se cambre comme il le désire, offrant sa peau à sa bouche, calant ses hanches plus près des siennes. Elle frémit déjà aun contact de ses dents. Heureusement qu’il y a ces réflexes charnels, sinon ça serait beaucoup moins supportable. Sa main se raccroche à son épaule tandis qu’elle plie un peu plus, espérant qu’il la fasse fondre contre lui. Son autre main tient encore le spliff dont elle n’a pas beaucoup profité jusque là, chose à laquelle elle remédie avant de le repousser doucement pour le lui redonner.

C’est un peu chiant toutes tes blessures, j’sais pas où poser mes mains avec tout ça… et j’voudrais pas te faire mal. Il va ricaner et elle sait bien pourquoi quand elle ôte son débardeur. Et c’est vrai que ce n’est pas elle qui risque de le blesser de la sorte, mais quand même. À part si c’est son truc. Dans ce cas-là, pas de soucis, elle essaiera de faire avec et ne se préoccupera pas de ses impulsions. Même si elle ne sera jamais aussi brusque, faut pas croire qu’elle n’est que caresse. Comme quand elle vient mordre dans son épaule, retrace la ligne de ses os de ses dents alors que ses mains cherchent à défaire son jean. Il sent l’orage et le fer. Il en a le goût aussi. Ah c’est bon je sais... même si ça durera jamais assez longtemps. Et malgré ses mots, ça manque de cet épice enjôleuse et ronde. Ça préfère ne pas en dire plus, mordre encore et atteindre enfin.
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MessageSujet: Re: private session (seven)   private session (seven) EmptyDim 20 Aoû - 16:45

« J’oserais pas douter d’toi. » Et elle se laisse faire Serena, elle reste obéissante entre ses doigts. Elle sourit mais c'est un peu comme lui – il voit bien qu'ça manque de quelque chose c'est pas comme d'habitude c'est un peu trop terne. « On s’en fiche. J’veux pas que tu poses de questions. » Il arque un sourcil alors qu'il la sent vibrer sous ses dents et contre sa peau il laisse sa voix descendre dans les graves. « Tant mieux, pour une fois on est d'accord. » Lui non plus n'a pas envie d'en poser et surtout il veut pas en entendre. Il veut pas interroger ni répondre ni même penser, il veut juste s'laisser aller et espérer tout oublier, même si c'est qu'une seconde même si ça n'dure pas même si ça revient l'enterrer la seconde d'après.

Le spliff qu'elle lui rend et il en tire une taffe avant de souffler la fumée dans sa direction, comme un sursaut dans l'palpitant une braise qui s'ravive dans son regard brûlant.

« C’est un peu chiant toutes tes blessures, j’sais pas où poser mes mains avec tout ça... et j’voudrais pas te faire mal. » Il peut pas s'empêcher d'ricaner comme si c'était absurde comme si elle pouvait pas lui faire mal ; comme s'il se pensait invincible immunisé recouvert d'acier trempé. Bien sûr qu'il souffre, chaque mouvement lui donne l'impression qu'on enfonce des aiguilles dans sa peau mais c'est pas pour ça qu'il va rester statique c'est pas pour ça qu'il va le montrer. La douleur il la connaît il y est habitué il en a même besoin – à croire qu'sans ça il crève.

De son ricanement il ne reste qu'un sourire en coin alors qu'elle ôte son débardeur et qu'il laisse ses prunelles la balayer facilement, ouvertement. « Même si tu l'voulais t'y arriverais pas. » Il sait bien que c'est un mensonge et il sait qu'elle sait, il sait aussi qu'elle a l'habitude. Cette façon qu'il a de jouer au plus fort de s'faire passer pour un guerrier sans faille de vouloir être ce qu'il n'est pas. Il ramène le joint à sa bouche pendant que celle de Serena glisse sur son épaule, il la laisse mordre et explorer, les mains qu'il sent s'aventurer jusqu'à son jean. « Ah c’est bon je sais... même si ça durera jamais assez longtemps. » À ses oreilles ça sonne comme un défi même si y a toujours un truc absent un truc qui gêne qui gratte qui manque pourtant. Il reste silencieux, une seconde et puis deux, avant d'se mettre en mouvement.

C'est sans délicatesse qu'il la fait basculer sur le côté en l'allongeant, le spliff qu'il coince entre les lèvres de Serena sans lui demander son avis. Il se recule le temps de retirer son t-shirt et il espère qu'elle a pas vu la grimace qu'elle a pas entendu le grognement retenu de justesse. D'un geste ferme il lui écarte les cuisses pour venir se caler entre elles, son torse qui vient s'coller à elle pour laisser leurs peaux se frôler s'effleurer se toucher. L'une de ses mains vient s'accrocher à son cou mais il serre pas, c'est autoritaire mais pas violent alors qu'il plonge vers l'orée de sa mâchoire pour y planter les dents. « Touche pas mon dos. L'reste ça ira. » Entre ses lèvres on dirait un avertissement – la menace qui plane comme celle d'un fauve qu'on maintient tout juste à distance.

Déjà ses phalanges partent en chasse et c'est sa bouche qui prend le relais contre la gorge de Serena qu'il continue de prendre d'assaut. Une main glisse le long d'ses côtes jusqu'à sa hanche, à s'y agripper un peu trop vite un peu trop fort. L'autre grimpe sur sa poitrine, s'invite dans le sous-vêtement pour se heurter à la chair qui paraît beaucoup trop douce sous sa paume – l'impression qu'il va la déchirer, la souiller elle aussi parce que c'est tout ce qu'il sait faire parce qu'elle paraît trop frêle sous sa poigne. Et bien sûr il pourrait s'inquiéter, demander sérieusement, chercher à savoir si elle est vraiment en état. Mais il le fera pas. Il sent qu'ils sont sur la même longueur d'ondes ; ce qu'elle veut c'est pas lui, c'est plus c'est autre chose c'est un truc qui lui échappe et qu'il veut pas savoir.

Il la veut pas non plus, pas vraiment, pas maintenant. Il veut s'vider la tête ou combler les plaies béantes, s'prouver qu'il peut toucher sans détruire ou la broyer entre ses bras jusqu'à en jouir, faire mieux ou faire encore pire. Au final il est paumé y a tout qui se mélange et il sait pas. P't'être bien qu'il veut tout ça à la fois.
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MessageSujet: Re: private session (seven)   private session (seven) EmptyMar 3 Oct - 20:17


C’est vrai. Elle n’y arriverait pas à lui faire mal. Mais surtout, elle n’en a pas envie. Elle n’a jamais eu envie de faire mal. Pas même dans un excès de colère. Rien. Cette émotion ne semble pas avoir trouvé de quoi se rasasier en elle. Elle n’existe pas. Serena n’est même pas en colère de savoir que la médecine moderne n’a pas tenu ses promesses, qu’elle va crever dans quelques temps. Elle est juste résolue et ça fera l’affaire. Serena sait juste peut-être plus que Seven qu’il faut laisser les blessures ouvertes pour que le soleil les purifie et que l’eau de pluie les lave. Lui, il pourrait y arriver si il le voulait. Dommage que ce soit l’éclipse.
Et ça ne lui fait rien qu’il soit un peu brut quand il la manipule, quand il plonge sur elle. Au contraire, cette aura de bête, ces mouvements primaires de pur instinct, c’est tout ce qu’elle lui demande. C’est ce dont elle a besoin, rien de plus, rien de moins. Qu’il se repaisse, se nourrisse ou vampirise. Animal brutal. Elle s’en fiche qu’il ne soit pas doux, que ses doigts risquent de la déchirer au moindre mouvement, que sa peau calcine la sienne. Touche pas mon dos. L'reste ça ira. Qu’il commande et qu’elle se dissolve sous ses ordres tacites. Pour ne pas avoir à réfléchir, à penser et juste, oublier, laisser la physique faire pour elle. Pourtant, elle l’a vu, elle l’a senti sa douleur quand il a retiré son t-shirt. Elle a fait mine de ne rien voir, peut-être mal, mais c’était l’intention qui compte quand elle a aussi stoppé ses mains d’aller plus loin pour respecter ses maux et étouffé un soupir de mécontentement en comprenant qu’elle devrait se limiter.

Et malgré tout, elle a toujours une certaine tendresse qui se mêle à la fièvre brute plantée sur ses lèvres pleines. Peut-être que finalement, elle est incapable de ne rien donner. Ça s’est gravé dans son ADN bien avant que le cancer ne le soit dans son corps. C’est peut-être celle-ci, la bataille qu’elle ne perdra pas. Y a ces bribes qui jaillissent malgré tout quand elle le tire pour l’embrasser, quand elle enfonce fermement ses mains dans ses cheveux bruns comme pour lui montrer comment elle veut qu’il plonge en elle. Et l’italienne abandonne le spliff, préfère chercher à redessiner ses traits, ses cicatrices, de ses mains, de ses dents et de ses lèvres, elle envahit -sans conquérir- comme lui peut le faire. Elle ne le marquera jamais. Dans quelques heures, il aura déjà oublié. Dans quelques semaines, elle sera déjà partie. Mais en attendant, elle se plie à son désir, se tend sous son corps abîmé, et puis, il y a les souffles qui se pourchassent à mesure que les sensations s’emmêlent, l’une contre l’autre. Surtout lorsqu’elle s’échappe et se laisse glisser plus bas. Fais disparaître ses derniers vêtements et se concentre sur son ardeur. Ses mains accompagnent sa bouche. Ses mains qui divaguent parfois ailleurs, cherchant à découvrir toujours plus : son torse, ses muscles, ses cuisses, ses fesses, pour mieux revenir au point de départ et se mêler à l’intensité qu’elle commande parfois encore aussi du bout de la langue ou du bout des dents. Juste encore un long moment infernal… où elle est pleinement focalisée sur ses réactions à lui... ça lui permet de se dédier à l’autre comme elle en a envie, de se dédier à son plaisir qu’elle sent battre entre ses lèvres comme si il menait encore une guerre dont elle ne sait rien. Et ça fait du bien.

Mais quand il la redresse brusquement, c’est pour mieux lancer un nouveau balancé, un nouveau rythme, plus ravageur encore, volant encore plus d’oxygène, provoquant à nouveau cette faim qu’elle pensait avoir déjà enterrée. Ses jambes fines s’enroulent à sa taille, ses doigts se plantent tout de même dans le canapé, dans ses épaules, n’importe quoi, et il n’y a plus que leurs souffles rauques et cette putain de chaleur irradiante, sueur ennivrante sur la peau. Chair qu’elle a finie par griffer il y a quelques secondes, lorsqu’elle étouffa un “fuck” dans une morsure près de son oreille et qu’elle resserrait son étreinte plus fort, dans une drôle de fureur - une drôle de douceur aussi - comme inavouée, se cambrant plus… Plus, plus, plus, plus. Plus. À en perdre ses sens, à embrouiller ses repères, à laisser sa raison loin derrière, la cadence serrée, lui qui s’agrippent - elle qui s’accroche, et les soupirs enlacés au plaisir purement chimique, purement physique… Jusqu’à ce qui ressemblera probablement à une trève pour elle n’explose dans l’accord qu’il y a entre eux -ce moment suspendu dans la satisfaction qui fait vriller têtes et corps. À cet instant frémissant, elle aurait voulu amarrer un peu mieux ses yeux aux siens si sombres. Exceptionnellement, simplement pour être sûre d’avoir bien fait naufrage à deux.

La plus grosse commande que tu puisses me faire, avec des dosages plus forts, ça te prendrait combien de temps à avoir ? Elle a rallumé le spliff et c’est la seule source de chaleur qu’elle touche maintenant alors qu’elle s’égare distraitement dans son appartement, toujours entièrement nue. Ça sera ma dernière commande, après, je pars et je ne reviendrai pas. Elle n’a jamais eu de filtre, mais la blonde a toujours mais plus d’émotions et de rondeur dans la voix. La sensualité retrouvée de tout à l’heure a déjà disparue et elle ne s’attend pas à ce qu’il prête attention à ces détails qui marquent les changements. Elle ne le regarde même pas. C’est certainement aussi une partie de son entraînement à l’évitement, la fuite en avant. Elle l’a vu si souvent faire qu’elle aurait pu lui demander quelques astuces, mais ils ne parlent jamais sérieusement, ça serait bête de commencer maintenant. Pourtant, elle a bien une chose à lui dire avec toute la sincérité et l’affection qu’elle a pu avoir pour ce gamin terrible qu’elle a si souvent observé -comme maintenant. C’est dommage que personne ne t’ai appris à prendre soin de toi. Ou que personne ne semble prendre soin de lui pour compenser ce qu’il est incapable de s’offrir.
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