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 Back to black - baedens

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MessageSujet: Back to black - baedens   Back to black - baedens EmptySam 26 Aoû - 0:41

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Maxens & Baedrian

Les heures, les jours, et les mois s’enchainent les uns après les autres toujours aussi similaires et identiques aux précédents. Un an qu’il a été relayé au placard après cette enquête qui avait failli couter la vie à son coéquipier, son ami, son amour. Il n’a de cesse depuis cette date de remercier chaque jour le seigneur de l’avoir épargné et de maudire chaque jour son capitaine pour les avoirs mis à l’écart du terrain. Lui qui avait une carrière si brillante, le plus haut taux d’arrestation du comté. Une carrière brillante et toute tracée devant lui, une carrière qui avait chaviré en un clignement d’œil, un coup de feu, un tireur non vu, une erreur, une seule qui lui a tout couté. Un an qu’il passe sa journée dans sa voiture à surveiller dans des quartiers où l’âge moyen est de 70 ans et que les seules infractions pouvant être commises sont traversé trop lentement en déambulateur, ou donner un coup accidentel de canne. Et quand ce n’est pas ce substitut de terrain qu’on leur donne, ils se retrouvent derrière leur bureau à gratter du papier. IL en gratte tellement que ses yeux en finissent même par le bruler. Bon Dieu qu’il s’ennuie dans ce commissariat désert la plupart du temps. Qu’il est frustré de collecter les plaintes sans pouvoir enquêter dessus, de voir des collègues bien moins qualifier effectuer des missions alors qu’il est condamné à remplir des feuilles et des tableaux à longueur de temps. Il ne prend même plus le temps de parler à Maxens, eux qui se parlaient sans arrêt de tout et de rien. Mais que dire quand on n'a que parler pour s’occuper et que tous les sujets ont été épuisés. Puis depuis peu il l’évite. Involontairement bien évidemment, mais malgré lui il le laisse de côté. Préférant ne pas trop l’aborder au risque de trahir ses sentiments et d’instaurer une gêne entre eux. Mais malheureusement c’est ainsi que la gêne s’est peu à peu créée. Alors à défaut de lui parler, il le regarde. Il le regarde si souvent et avec tant d’attention que les moindres détails de son visage se sont peu à peu imprimé sur sa rétine. Il connaît les moindres courbes de sa mâchoire anguleuse, la façon si parfaite dont elle se rejoint au niveau de son menton le marquant d’une légère fossette. Fossette qui l’obsède constamment, Dieu qu’il payerait cher pour y laisser courir sa langue, se frottant au mordant de la barbe de trois jours qui la sublime. Il ne savait même pas qu’il pouvait aimer les fossettes avant ça. Puis son regard se pose alors sur ses lèvres entrouvertes. Ces lèvres fines mais charnues, ces lèvres rosées qui ne demandent qu’à être embrassées. Ces lèvres qui le réveil dans la nuit à bout de souffle, ces lèvres qui cachent un royaume humide qui l’obsède encore plus. Son cœur s’accélère rendant son souffle difficile, il sait qu’il devrait détourner le regard mais comme pris dans un cercle infernal, il est happé et incapable de se détacher de cette vision malgré toute la volonté qu’il peut y mettre. Alors hypnotisé par ce physique d’Apollon qui se dessine dans le bureau d’en face, il reprend sa lente ascension sur ces courbes époustouflantes. Iris qui balaye le grain mordoré de cette peau lisse jusqu’à ce nez parfait, légèrement retroussé, nez qu’il a toujours secrètement voulu posséder. Escapade dangereuse qui s’achève dans l’immensité azurée de ses prunelles. Divines opalescences dans laquelle il aime se perdre, se laisser bruler jusqu’à s’en désintégrer.

Soudain une voix retentie dans l’enceinte silencieuse du commissariat. Voix qui arrache brusquement Baedrian à sa rêverie le faisant sursauté. Sursaut violent, jambes qui viennent heurter son bureau, faisant choir son pot à crayon au sol. Il profite de l’opportunité pour se réfugier sous le meuble, dissimulant ses joues rouges. Couleur de feu trahissant la gêne qu’il ressent à ce moment d’avoir certainement été attrapé en flagrant délit de son plaisir coupable. Il n’a pas le temps de ramasser un stylo que la voix retentie de nouveau. « Howard, Bennett, dans mon bureau, maintenant. » Gêne aussitôt dissipée, remplacée par le stress et l’appréhension. Cela faisait des moins qu’il n’avait pas pénétrés dans l’enceinte du bureau du capitaine. Presque un an. La dernière fois qu’il y avait été il avait fini au placard. Et là, bien là il ne sait pas à quoi s’attendre, certainement la dernière étape, la porte, le renvoie. Il pense alors à ses factures qui s’accumulent et qu’il ne pourra alors plus régler. Il songe à la rue, rue qui sera surement sa prochaine destination. Il a bien de la famille chez qui crécher, mais il est bien trop fier pour leur demander de l’aide. Foutue fierté qui lui a souvent que trop couté. Alors il se redresse hésitant, se sentant soudain si petit et vulnérable. Léger coup d’œil à son coéquipier, qui semble dans le même flou artistique que lui. Il tire alors sur son t-shirt blanc et réajuste sa veste de motard en cuir, regrettant soudain de ne pas porter la traditionnelle chemise et cravate de l’uniforme imposé. Uniforme qu’il avait laissé tomber à peu près en même temps que tous ses espoirs de faire carrière il y a de ça quelques mois. Il déglutit péniblement et s’avance doucement vers le bureau si proche et pourtant si loin. Les secondes prennent des allures de minutes et sa marche lui semble soudain un chemin de croix, comme si toute la misère du monde lui était tombé dessus. Il s’arrête un instant devant la porte vitrée se redressant et reprenant son souffle avant de toquer. Sa main n’a pas le temps d’affleurer la surface boisée que l’invitation à entrer est prononcée. Dernier regard de détresse à son coéquipier avant de pousser la porte qui grince sur ses gonds.
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MessageSujet: Re: Back to black - baedens   Back to black - baedens EmptyMar 29 Aoû - 0:10



       

         
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En bon policier, il était capable de camoufler sa personnalité à volonté, de devenir aussi inoffensif et banal qu'un meuble.
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Être enfermé dans un bureau ce n’est définitivement pas pour moi. Je ruminais sans cesse sur mon accident qui me cantonnait désormais à des tâches superficielles, sans importance. Ce qui me gênait le plus ce n’était pas le fait de me restreindre au bureau mais le fait que tu y sois également obligé en tant que partenaire. Je t’avais pourtant poussé à trouver un nouvel équipier pour que tu puisses repartir sur le terrain et ne pas être entravé par ma personne. Mais tu semblais t’entêter à rester coincé dans ce bureau alors que tu aurais pu tout simplement me laisser là et continuer ta voie. Moi, je m’étais fait à l’idée, même si je détestais cette inaction qui me rendait malade. Mais tant que notre supérieur n’était pas convaincu que j’étais revenu au meilleur de ma forme je ne pourrais pas retourner sur le terrain, ou alors sur des interventions où il n’y a absolument aucun danger. Je sais que je peux dire adieu pour le moment à l’idée de promotion, mais je refusais qu’il en soit de même pour toi. Alors je tentais de convaincre notre tête de mule de capitaine de te donner des affaires de plus grandes envergures, mais il faisait la sourde oreille, persuadé que l’on ne peut pas fonctionner avec un autre. Je n’en suis pas persuadé personnellement, surtout ces derniers temps. On ne se parle pratiquement plus, enfin surtout toi. Toutes mes ébauches de conversation se tarissent au bout de quelques minutes. Nous qui nous disions absolument tout, tu devenais secret et presque inatteignable. Si je n’étais pas aussi certain de l’attachement qui nous liait tous les deux, je commencerais sérieusement à douter. Mais la routine de notre travail a fait le reste. Je déteste cette distance qui s’installe entre nous, qui me donne presque l’impression d’être un étranger pour toi. Mais je ne peux pas te forcer à me parler si tu ne le veux pas. Mais ça m’attriste, car à part toi, je n’ai pas beaucoup de monde à qui je confie mes joies et mes peines. Et surtout tu es celui qui me connais parfaitement. Même Caroline, ma petite amie, ignore des choses que toi seul sait. J’aurais pu t’en parler, essayer de crever l’abcès.. Mais à croire que je suis trop faible pour aborder le sujet. Je n’ai surtout pas envie de casser notre amitié, alors je fais comme si de rien n’était et espère secrètement que tout redeviendra comme avant. C’est peut-être une erreur mais je ne saurais pas supportais une dispute. Notre relation est tendue comme un fil de rasoir, où tout est prêt à exploser. Alors à défaut de parler je me contente de sa présence. Certains diraient que notre relation est étrange, voire même malsaine, mais depuis l’école de police on est inséparable et j’ai trop besoin de lui dans ma vie pour imaginer ne serait-ce qu’une seule seconde ne plus l’avoir dans ma vie. Et dans cette épreuve que je traverse depuis que cette balle a fauché mon corps et rendu ma vie nettement plus compliquée, il m’a été d’un soutien infaillible. Lui seul pouvait comprendre ce que je pouvais vraiment ressentir, alors que Caro ne comprenait pas que je puisse continuer à vouloir aller sur le terrain, c’était d’ailleurs notre unique source de dispute entre nous deux.. Mais c’était ma vie, et surtout je faisais mon métier pour rendre fier mon père, enfin continuer de le rendre fier de ce que je fais.

J’étais concentré sur le dernier rapport que je devais encore remplir, après j’aurais rattrapé tout mon retard. Mais je suis interrompu par notre capitaine qui nous demande de venir dans son bureau. Je lève le nez de ma paperasse avant de hausser un sourcil, interrogateur. Il y a bien longtemps que l’on nous avait pas convoqué ainsi. Etrange. Je te cherche du regard avant de te voir enfoui sous la table. Je me demande ce que tu fais mais je n’ai pas le temps de poser la question que l’on nous somme de nous dépêcher. Je soupire en refermant le dossier pour qu’il soit à l’abri des regards malveillant. Je ne sais pas à quoi m’attendre, mais ce n’est certainement pas bon à la vue de l’expression de notre cher capitaine. Je finis par croiser ton regard et je hausse simplement les épaules. J’ignore totalement ce qu’il nous veut, et ça ne sent pas bon, pas bon du tout. Peut-être que c’est notre destin, que l’in n’était pas fait pour cela après tout. Pourtant on abattait du beau boulot avant cette tragique erreur. Alors je ne vois pas pourquoi une simple balle arrêterais notre ascension. Si tout va bien, alors il a fini peut-être par le comprendre, à force de venir le tancer dans son bureau pour que l’on reprenne le terrain. Je réajuste simplement mon tee-shirt. Il était maintenant rare que je porte l’uniforme, que je n’aimais pas vraiment de toute manière. Et comme on ne sortait pas tellement de notre bureau, je trouvais que cela ne servirait pas à grand chose. Mais j’aurais peut-être dû. Je remarque que tu sembles porter un fardeau aussi lourd que toi. Je pose simplement une main sur ton épaule, on n’a pas le choix de toute façon. Il est temps pour nous de pénétrer dans le bureau. Je déglutis péniblement, essayant de repousser au plus profond de moi ce sentiment vicieux qu’est le stress. Je suis prêt à accepter la sentence, mais pas le fait de t’entrainer avec moi. Je ne pourrais jamais me le pardonner. Pourtant quand on rentre, je remarque ce dossier qui trône devant notre chef. Un seul dossier pas deux. Et certainement pas les nôtres à ce que je vois. Ce qui attise un peu plus ma curiosité. Je tourne vers toi, espérant que tu vois la même chose que moi. « Asseyez-vous. » Je soupire avant de prendre place en face de notre supérieur. Involontairement ma jambe droite se met à tressauter sous le stress. Je n’aimais vraiment pas ces mystères. Et notre chef, lui, semblait vraiment s’en amuser.

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MessageSujet: Re: Back to black - baedens   Back to black - baedens EmptySam 2 Sep - 1:09

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Maxens & Baedrian

Cela faisait des mois que nous avions été relayé à la paperasse toi et moi, des mois d’inactivité. Tu avais pris une balle et je n’avais su te protéger. Je me souviens de ces nuits sombres où tu étais dans le coma. Ces longues nuits où je n’avais pas fermé une seule paupière durant des heures. Mon corps m’intimé de me reposer, de clore mes paupières juste un instant, justes quelques minutes pour remettre. Mais ma tête n’avait pu s’y résoudre. J’avais si peur de te perdre et je craignais plus de m’assoupir et que tu t’effondres durant mon sommeil, de ne pas pouvoir t’aider si besoin. Tu étais si vulnérable et moi si coupable de ton état. Je suis ton coéquipier ça aurait dû être mon rôle de te protéger de cette balle mais j’avais failli et tu étais là dans ce lit à cause de moi. Même après un an je ne me le pardonne pas. Alors ces nuits-là j’ai veillé pour être certain que ton souffle ne s’arrête pas. Et c’est surtout à ce moment-là que j’ai commencé à vraiment te voir. Je ne voyais plus Maxens mon meilleur ami, mais Maxens l’homme que j’aime et qui était en train de s’éteindre. La culpabilité et mon impuissance face à cette situation m’ont rongé durant des jours. Je priais sans relâche moi qui n’ai jamais cru en Dieu, mais quand rien ne nous reste seule la foi nous est encore accessible. Alors j’ai prié trois jours durant, et j’ai pleuré aussi. Moi qui pleure si peu souvent, je n’ai jamais su si c’était l’éventualité de te perdre ou le manque de sommeil qui ont tant fait pleurer mes yeux. Certainement un savant mélange des deux. Et quand tu as rouvert les yeux j’ai juré que plus jamais rien ne nous séparerait. Et pourtant aujourd’hui nous n’avons jamais été aussi loin. Chaque fois que je te parle ma culpabilité me ronge, je m’en veux de ton état et ça me bloque. Je ne sais quoi te dire car je ne m’estime plus légitime de ton amitié moi qui ai failli. Puis surtout je t’aime et ça c’est le bémol. Je tente constamment de le camoufler et cela m’éloigne chaque fois un peu plus de toi. Chaque fois que tu poses tes iris azurées sur moi mon cœur tressaute, chaque fois que tu me tapes dans le dos de façon amicale, la sensation de ta peau contre mon corps me déchire. Alors chaque fois que je te parle je calcule et pèse mes mots tentant de dissimuler mon trouble. Mais ces échanges calculés n’ont rien à voir avec nos conversations légères du passé et se font de plus en plus courts loin du terrain qui pourrait être notre diversion. J’aimerais y remédier mais chaque fois cela est au-dessus de mes forces. Pour autant je ne t’ai pas lâché. Ce n’est pourtant pas comme si tu avais essayé de me faire entendre raison. Tu savais que ta carrière serait ralentie peut-être même déjà achevée avant même d’avoir réellement débuté. Chaque jour tu me disais de trouver quelqu’un d’autre, et quand je refusais d’écouter tu allais directement en parler au capitaine. Mais comment puis-je t’abandonner quand je me sens responsable de cette situation ? Cette vie professionnelle monotone n’est pas de ton fait mais du mien. Si j’avais été plus vigilant, un meilleur coéquipier, jamais tu n’aurais pris cette balle, jamais nous n’aurions été relégués à la paperasse et jamais notre relation ne se serrait détériorée. Alors oui je refusais de t’abandonner car nous sommes coéquipiers et si tu tombes je tombe aussi, c’est ainsi que cela devait être. Puis c’était une façon pour moi de faire pénitence du mal que je t’ai fait. 

Alors quand le capitaine nous appelle j’ai peur, peur qu’il te retire à moi, qu’il ne nous sépare. L’équipe est en sous-effectif, ce n’est un secret pour personne, surtout avec la criminalité grandissante. Ainsi chaque agent est précieux et même si dans ton cas il veut être certain de ton opérationnalité avant de te renvoyer sur le terrain, dans le mien il sait que je suis apte à continuer mon travail. Travail que je refuse catégoriquement de faire sans toi. Nous sommes complémentaires et notre connaissance de l’autre fait notre force. Un seul regard nous suffisait à comprendre l’autre et je nourris secrètement l’espoir que c’est toujours le cas. Mais j’en doute, car chaque seconde passée vissée à nos sièges respectifs n’a fait qu’enterrer un peu plus cette complicité qui nous unissait. Je m’avance alors lourd vers ce bureau qui semble soudain annoncer la fin pour nous, une fin que je refuse de voir depuis des semaines. Mais la main que tu poses sur mon épaule chasse tous les doutes de mon esprit. Je déglutis péniblement sous le poids des troubles qui m’envahissent et je te décoche un sourire timide, un sourire qui a pour but de te rassurer sur mon état, de te dissimuler mon tumulte intérieur. Un sourire dans le seul but que tu retires cette main qui me fait défaillir. C’est alors tête baissée que je rentre dans ce bureau blanc et aseptisé. Je suis rongé par le stress, comme un mauvais étudiant convoqué dans le bureau du proviseur. Autrefois j’aurais tué pour m’y rendre, car chaque fois nous étions couverts de lauriers, nous parlions de nos affaires en cours et de celles que nous avions achevées. Mais aujourd’hui il ne reste qu’un vestige de cette époque. Alors je prends place sur l’un des deux sièges usés jusqu’à l’os, symbole dénonciateur du manque de moyens financiers des institutions de l’État. C’est d’ailleurs là le principal problème de la croissance de la criminalité selon moi. Nous nous battons avec peu de ressources contre un ennemi qui en dispose de beaucoup. Je respire difficilement tant l’appréhension me coupe le souffle. Intimidé je suis incapable de regarder face à moi, alors je regarde mes pieds et c’est là que je vois tes jambes tressauter, certaines les stress qui te ronge autant que moi. Alors ma main vient se poser instinctivement sur ta cuisse pour y administrer une frêle pression et une délicate caresse rassurante. Caresse aussitôt avortée lorsque je remarque que c’est plutôt inapproprié entre simples amis, collègues même. Je relève alors brusquement la tête vers le capitaine, me concentrant violemment pour retenir le fard qui menace de s’exprimer vivement sur mes joues. Sourire narquois qui se dessine sur le visage de notre capitaine. Capitaine qui fait office de figure de père pour la totalité de la brigade. Mais un patriarche bien sadique qui s’amuse des situations gênantes dans lesquelles il nous met. Je le regarde alors scrutant son visage impassible à l’exception de son sourire. Et le silence s’éternise, plombant ainsi l’air quelques secondes de plus qui prennent des allures de minutes à mes yeux. J’aimerais savoir comment va Maxens mais je suis incapable de le regarder, pas depuis que ma main s'est égarée un instant dans un élan d’impulsivité. Alors je n’en fais rien sachant qu’à la seconde où je poserais mes yeux sur sa mâchoire, certainement serrée par le stress comme à son habitude, je rougirais dans un subtil mélange de gêne et d’excitation. Alors je repose mes yeux sur mes mains que s’emmêlent et se démêlent entre elles. Puis soudain quelques palabres viennent fendre l’air, brisant le silence et mettant fin au doute. « J’ai une affaire pour vous les gars. » Je souffle alors de soulagement. Soulagement de ne pas être séparé de Max, soulagement de me dire que tout cet enfer prend des allures de fin et que peut-être enfin notre relation reprendrait sa routine habituelle.
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MessageSujet: Re: Back to black - baedens   Back to black - baedens EmptyMar 5 Sep - 23:07



       

         
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En bon policier, il était capable de camoufler sa personnalité à volonté, de devenir aussi inoffensif et banal qu'un meuble.
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Tu subissais ma mise au placard sans même m’en vouloir. Tout aurait été plus simple si tu m’en avais voulu. Tu aurais eu quelque chose à quoi te raccrocher et tu aurais pu avancer sans même l’attendre. Mais tu étais resté et tu avais accepté la situation sans broncher. Je me posais des questions parfois sur le fait que tu n’ai jamais voulu continuer ton ascension. Mais je finis par me dire que j’aurais fait exactement la même chose. Jamais je n’aurais pu te lâcher, et surtout pas pour une carrière professionnelle, quelqu’elle soit. Alors je me sentais mal de t’entraver, mais je ne pourrais jamais te forcer. D’autant plus que je ne pouvais pas nier que j’appréciais ta présence. Et puis au moins comme ça tu ne mettais pas ta vie en danger inutilement, sans que je ne sois là pour te sauver les fesses en cas de besoin. Parce que c’était ça que d’être équipier, on se protéger l’un l’autre. Je ne t’en voulais pas une seule seconde pour la balle que j’avais prise, tu n’aurais rien pu faire de toute manière. De plus tu avais été d’un soutien indéfectible après mon réveil, la première personne que j’avais vu quand j’avais ouvert les yeux. Et tu étais resté à mon chevet tout au long de mon hospitalisation, ce qui m’avait permis de garder le moral, surtout quand j’avais du subir la tornade qu’était ma petite amie. Son inquiétude avait pris des dimensions démesurées. Et sans toi j’aurais littéralement péter un câble. Je ne pouvais pas lui en vouloir, elle ne connaissait mon métier que de ce que j’en dis et elle ignorait la plupart des risques, même si on ne peut pas nier que notre métier est dangereux. Mais toi, tu n’avais pas besoin que je t’explique. Pourtant à l’heure d’aujourd’hui la distance se creusait un peu plus entre nous, à mon plus grand désarroi. Je n’aimais vraiment pas cela, et encore moins me sentir totalement impuissant face à ce sentiment. Surtout que je n’avais aucune explication pour comprendre de quoi il retourne. Je vois bien que ton comportement est plus froid, mais je n’en vois pas les raisons. Je ne pense pas avoir fait quelque chose de mal, ou même de m’être mal comporté. rien n’avait changé pourtant. Mais depuis cet accident, c’est comme si quelque chose s’était cassé entre nous. La complicité s’envolait petit à petit, comme si plus rien n’était naturel entre nous. Il fallait simplement que je trouve le courage d’affronter la vérité, de te mettre face à moi et de te demander ce qui se passe au risque de déclencher une dispute entre nous. De manière générale, on se dispute rarement, tout simplement parce que l’on se connait que trop bien. Pourtant parfois maintenant j’avais l’impression de faire face à un inconnu, et je détestais ça. Alors peut-être que si on ne bosse plus ensemble tous les jours on pourrait retrouver cette proximité qui nous fait défaut. C’est pour cela que je te pousse à reprendre le terrain, et que j’essaie en même temps de pousser notre chef à te convaincre, mais je ne sais pas qui des deux est le plus têtu. Je pourrais taper dans un mur que ce serait la même chose. Résultat on pourrissait tous les deux dans un bureau à faire le boulot ingrat que personne ne veut faire. Mais on n’avait pas le choix, si on ne voulait pas perdre notre travail. C’était ennuyant à souhait, et ça allait finir par nous rendre fou. Nous n’étions pas destiné à ça, ce n’était tout simplement pas possible. Je ne l’accepterais pas, surtout que je suis de nouveau en pleine possession de mes capacités.

Pourtant quelque chose change aujourd’hui. Cela faisait des semaines que le chef ne nous avait pas convoqué dans son bureau. Je ne sais pas si c’est de bon ou de mauvaise augure. Mais je verrais bien quand on y sera. Le fait que je sois avec toi me met déjà un peu moins la pression. Si c’était pour me virer il m’aurait convoqué seul. Il sait très bien que je n’aurais pas opposé de résistance, contrairement à toi. Tu étais l’impulsif alors que moi j’étais le plus réfléchi des deux. Ce qui faisait un bon équilibre entre nous dans les affaires que l’on devait régler. Cette complémentarité est pratiquement impossible à retrouver avec quelqu’un d’autre, même si j’ai essayé de te persuader du contraire. Mais je sais que notre chef n’est pas encore prêt à me laisser retourner sur le terrain. Depuis mon accident il est devenu réticent sur le fait que je fasse partie des opérations délicates voire dangereuses. Je peux totalement le comprendre. Mais je ne veux pas laisser paraitre mon trouble ni mon stress. Je ne veux pas t’inquiéter davantage. Je pose ma main sur ton épaule autant pour te donner du courage que pour en prendre. J’ai quand même hâte que cet entretien se termine et surtout de savoir de quoi il en retourne. On finit par s’installer face lui. Comme deux gamins pris en faute. Avant on n’avait aucune crainte de confronter notre chef car c’était le plus souvent pour recevoir les mérites. Ou pour que je rattrape tes frasques. Mais je le faisais toujours avec plaisir, surtout pour voir ta tête de gamin repenti, c’était vraiment un beau spectacle. J’en rigolais plus qu’autre chose. Mais c’était le bon vieux temps. Je sais que je suis sur la corde raide, prêt à être éjecté, c’est peut-être l’heure de mon dernier entretien, même s’il était hors de question que tu tombes avec moi. J’allais m’en assurer. Mais notre cher capitaine fait durer le silence pendant de trop longues secondes. Je commence à m’agiter sur mon siège, son air un peu trop sérieux ne me disait rien qui vaille. Pourtant il ne fuyait pas mon regard, ce qu’il aurait probablement fait s’il avait une mauvaise nouvelle à m’annoncer. Ca apaisait un peu mon coeur tambourinant. Tu poses une main sur ma jambe, qui se calme instantanément. On a toujours été très tactile, sauf dernièrement, alors je ne m’offusque aucunement de ton geste, même si tu le retires rapidement. JE finis par fixer notre capitaine en attendant qu’il prenne la parole. Je ne veux pas lui demander ce qu’il se passe, plus par crainte de ce qui va sortir de ses lèvres que parce qu’il n’apprécie pas le fait qu’on le presse. Je m’adosse contre la chaise n’osant même pas te regarder. Notre capitaine semble réellement s’amuser de la situation. Comme à chaque fois qu’il s’amusait à nous mettre mal à l’aise. Il adorait ça et on en subissait les conséquences à chaque fois. Mais j’en avais l’habitude, depuis les années que l’on travaillait ensemble, cela ne m’étonnait plus. J’avais hâte d’avoir le fin mot de l’histoire car la tension s’accumulait alors que le silence s’éternisait. Je détestais attendre et pourtant notre capitaine le faisait avec grand plaisir, surtout qu’il connaissait mon impatience, même si je savais la contenir. Tu étais plus volcanique, et s’il faisait trop durer l’attente je ne peux pas promettre que tu restes calme. Je remarque ton agitation, tu semblais au prises avec l’impatience. sans même réfléchir je pose une main sur les tiennes pour te calmer, sans même savoir l’effet que ça peut te faire. Néanmoins je me fige en entendant la raison qui nous a amené dans ce bureau. J’ai du mal comprendre, il n’a pas pu décider de me remettre sur le terrain. « Quoi ? Une affaire? » Ma tête d’idiot fini, et mes yeux qui sortent de leurs orbites montrent mon grand étonnement. Je ne m’attendais vraiment pas à cette nouvelle. MAis je ne voulais pas me réjouir trop rapidement.

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