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 No damsel in distress here (Penelope)

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Tito Ochoa

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MessageSujet: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyLun 24 Avr - 19:40

Ivory contemple les billets dans sa main comme s’il venait de dégoter le Saint Graal, un sourire trop grand à la bouche alors qu’il compte avec soin les deux cents dollars qu’il s’est fait en réparant le frigo d’une vieille dame qui ne sait pas quoi faire de son argent. Tybee Island est un paradis sur terre pour lui, les gens ont des milliers d’appareils ménagers à ne plus savoir quoi en faire et sont prêts à dépenser les yeux fermés pourvu qu’il fasse fonctionner ces maudites machines. Argent facile. Le rêve. Ils donnent toujours beaucoup trop, en plus, et ils pensent qu’ils arnaquent ce pauvre petit jeune homme. Ivory suppose qu’être riche fait perdre la conscience des coûts. Toujours est-il qu’il a deux cents dollars à claquer, et ce n’est pas en les regardant que ça va se faire. Il les met dans la poche arrière de son jeans bien trop moulant, attrape un tas informe de vêtements sur la banquette arrière de sa caisse et entre dans la laverie devant laquelle il s’est garé. Il fourre une partie du tas dans une machine, enlève son jeans sans tenir compte des deux types qui traînent là et peuvent pas s’empêcher de le mater tout en étant trop estomaqués pour faire un quelconque commentaire, et hop, le jeans rejoint le reste de ses affaires pour le tour de manège. Il ferme le hublot, glisse une pièce et. Il rouvre le hublot, récupère son fric, et réitère l’opération comme si rien ne s’était produit, lance la lessive.

Il ramasse les habits qu’il a séparés des autres en chantonnant et s’en va en boxer squatter les WC de la laverie pour se faire un brin de toilette. Il enfile une minijupe en cuir noir, un T-shirt avec un col V vertigineux, se colle un bandana dans les cheveux et se peinturlure la figure avec un eye-liner digne de Cléopâtre en personne. Il fait un doigt d’honneur aux deux mecs en sortant – c’est pas drôle, ils réagissent pas – et décide d’aller faire du shopping en attendant que son linge soit propre. Pour une fois qu’il est bien garé, ça se refuse pas. Il coince sa liasse entre sa jupe et sa taille, jette ce qui lui reste de bordel dans sa voiture et se dirige vers la rue commerçante la plus proche, un sourire aux lèvres. Il observe son reflet dans les vitrines pendant un temps, se trouve absolument canon, mais rien ne l’inspire vraiment à rentrer dans les magasins. Il attend une épiphanie, une révélation, un magasin qui lui donne envie de péter la vitre et de tout voler. Il continue son chemin, presque sautillant dans ses bottines à talons, adressant ses plus beaux sourires aux passants qui le fixent un peu trop. Il prend ça comme un compliment. Au détour d’une rue, y a trois gros relous qui glandent contre un mur à fumer du weed, ils ricanent comme des chacals et Ivory est aux anges. C’est son espèce de mecs préférée dans le monde. Il s’emploie à ne pas les regarder en passant devant eux, faire comme s’il n’était pas suprêmement intéressé. Ça mord direct, il se fait siffler et il a même droit à un « Heeey, tu prends combien pour la totale, poupée ? » Poupée. Oui, poupée. Il n’aurait pas pu mieux tomber. Des bolosses puissance mille.
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MessageSujet: Re: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyDim 7 Mai - 23:34

Junior. Et le cœur qui bat la chamade. Junior. Et le sourire aux lèvres. Junior qui pulse un peu partout, dans ses veines, dans son ventre, dans sa putain de tête. Stop. C’est stupide. Terriblement stupide. Pourtant ça la fait rire. Dès le matin, puis dans la douche et puis à table. C’est le sourire qu’elle essaye de ravaler quand y a Tex qui s’installe en face d’elle, les souvenirs de ses mains contre ses hanches dans l’habitacle trop petit de la voiture et la mort aux trousses. Puis y a Tom, le regard inquisiteur et la gorgée avalée de travers. Y a Tom et la connexion. Il sait. Il sait qu’elle sait et elle sait qu’il sait qu’elle sait. Bref. Des enchainements de regards lourds de sens, absence de communication verbale parce qu’avec le temps ça s’est effacé. Ils ont évolué tous les deux. Depuis le temps, collés ensemble, à la vie à la mort, Monroe dans le sang. Faut qu’on cause. Et Penelope qui se lève, parce qu’elle a pas envie de causer justement. Elle n’a pas envie de balancer à la bande entière qu’elle a réussi ce qu’il attendait d’elle, elle a envie de garder ça secret, entre Junior et elle, eux deux dans leur bulle comme l’autre nuit. Alors oui elle se lève et murmure un plus tard du bout des lèvres, parce que la confrontation est obligatoire mais pas nécessairement immédiate.
C’est un coup de hanche contre les fesses de Billy quand elle pose ses assiettes dans la cuisine, une envie de contact qu’elle assume et fait glisser ses doigts contre la joue de l’homme. Il sait lui aussi. Surement. Ils savent tous. Mais tant que y a pas de parole, ça reste des non-dits et c’est toujours mieux comme ça pas vrai ? «Je sors ! » pas un mot, pas plus. C’est cheveux relevés en arrière, brassière et short de sport, c’est les écouteurs dans les oreilles et le téléphone glissé dans sa pochette sur son bras. Courir. Elle en a besoin. Maintenant. Tout de suite. Evacuer le tout, le trop plein d’adrénaline qui pulse dès qu’elle repense à ses lèvres à lui, sur ses lèvres à elle. Vite.
Alors elle s’envole Penelope, fusée sur la plage et le rythme régulier. Elle cour encore et encore, elle cour pendant des minutes et des minutes sans prendre le temps de s’arrêter. Y a le paysage qui défile, de plage ça devient ville, les routes pavées et le monde autour d’elle. C’est le cœur qui bat tellement vite et les endorphines qui vont avec chaque effort trop poussé. Toujours plus loin, toujours plus fort, jamais s’arrêter. Jamais. Puis c’est la galerie marchande, le rythme qui ralenti pour éviter de se fracasser contre les gens, la dernière fois ça s’était vraiment mal passé. C’est le rythme qui ralenti et son regard qui accepte enfin de se poser sur ce qui l’entourent, les gens, et cette tignasse orange qui sors d’une laverie, des jambes à en couper le souffle et visiblement pas que les siens parce que la belle emprunte un chemin qui va la mener tout de suite vers une bande de débiles. Le genre de mecs qu’elle ne peut pas supporter, ceux qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas, petits voyous qui pisseraient dans leur froc si elle leur pointait son canon sur la tempe. Et merde. Pas altruiste pour deux sous, y a quand même ces foutues jambes qui l’obsèdent et la chanson qui s’arrête pile au moment où l’un des singes ouvre la bouche. Pas de bol coco. Pas de bol. Lentement elle change de trottoir, enlève ses écouteurs avant de les glisser dans sa poche et se place devant celui qui a parlé. « Hey connard » et le poing qui s’abat sans hésiter, sec, net, froid. Crac. L’os du nez qui se fissure et le sang qui commence à couler. « Pour moi la totale c’est gratuit si tu veux » sourire aux lèvre et son pied qui vient se fracasser sur son thorax, le plaquant au mur violemment. « On parle pas comme ça aux femmes ok ? Tu t’excuse maintenant » sauf que y a les deux autres débiles qui décident de faire les malins et Penelope qui s’écarte de sa cible pour s’occuper des nouveaux attaquant. Un coup, deux coups, les phalanges qui hurlent et les muscles qui pleurent. Un à terre, deux à terre, le pied qui vient shooter dans le ventre par pur plaisir d’humiliation. « On ne frappe pas non plus les femmes, c’est très malpoli. » Tom rigolerait surement avant de murmurer que de toute façon elle n’était pas une femme. Peut être qu’elle l’aurait frappé lui aussi.
De nouveau elle attrape le premier gars avant de le trainer face à la demoiselle. Enfin. Demoiselle. Peut être. « Ok le nul, dit pardon à la dame. Euh. La dame oui. » sacrément plate la dame, et une ossature pas très féminine, quoi que déjà très fine. Puis y a la pomme d’Adam au niveau de sa gorge. Pourtant c’est que les hommes non ? Elle avait lu ça quelque part, lors d’un cours de science à la con. Merde. Pas grave. Et son sourire qui s’illumine quand elle appui sur la nuque de l’homme pendant qu’il s’excuse, les mots bafouillants et les larmes aux yeux.
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MessageSujet: Re: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyMer 17 Mai - 15:01

Ivory prend le temps de piler et de se retourner d’une manière dramatique, une main sur les hanches et une autre passé dans ses cheveux telle Queen B. Il adore être théâtral, il adore montrer ses jambes et il adore remettre les débiles qui lui font des commentaires graveleux à leur place, c’est une sorte de passion, pour lui, et puis ça lui donne vraiment l’impression de rendre le monde meilleur, d’être Wonder Woman ou, encore mieux, une des Super Nanas – Bulle, si vous vous demandez. Seulement, avant d’avoir pu décider s’il balance son poing dans la gueule de Mojo Jojo ou s’il lui montre sa bite – ça fait toujours son petit effet, l’air de rien –, ce n’est pas son poing qui s’écrase sur sa face, mais celui d’une joggeuse absolument ravissante dotée d’une force qui le ravit encore plus. Passée l’amertume de ne pas avoir eu l’occasion de se défendre lui-même (c’était un peu le but de la manœuvre, sinon il aurait continué son chemin), il admire la précision des coups et la grâce qu’elle met à tabasser les trois relous, qui n’ont aucune chance contre elle, même s’ils y vont à deux, en bons machos lâches qu’ils sont. Ivory ponctue le spectacle d’exclamations sincères outch, joliii et autres, profitant pleinement de cette effusion de violence cathartique. A la fin, époustouflé, il applaudit sa sauveuse avec enthousiasme, un sourire gigantesque accroché aux lèvres. En fait, c’est assez jubilatoire, de voir ça, même s’il préfère frapper que regarder, et qu’être une demoiselle en détresse, c’est pas vraiment son kiff. Au moins, cette fois, il se fera pas engueuler par Mia d’être encore allé chercher la bagarre alors qu’il ne peut pas savoir s’il s’est cassé un truc ou non. C’est un peu injuste, n’empêche, de ne pas ressentir la douleur et de récolter que des sermons quand il utilise son superpouvoir, comme il l’appelle.

Il baisse les yeux sur le crétin, qui a curieusement l’air de ramper debout, c’est assez drôle à voir, misérable entre les doigts de la jeune femme, à marmonner des excuses pitoyables. « Pardon, je n’ai pas bien compris, tu peux répéter, mon mignon ? » Toujours aussi enjoué, le Ivory. Ok, c’est cruel, mais il le mérite grave et ce serait bête de ne pas en profiter, histoire qu’il ne recommence plus jamais à insulter des femmes en pleine rue. Il acquiesce en souriant quand le mec répète ses excuses pourries, en articulant bien fort malgré la souffrance que ça semble lui procurer. Ivory compatit que dalle. Ce n’est pas comme s’il pouvait savoir ce qu’il ressent, eh. « Oh, c’est gentil, ça. Dommage que tu le penses pas. » Il fait une moue déçue, juste pour le plaisir de voir son visage se décomposer, la crainte au ventre de s’en prendre une autre. Puis un sourire revient ensoleiller le visage d’Ivory, il lui attrape le menton pour plonger son regard dans le sien. « Je déconne, n’aie pas peur, on va plus rien te faire. Si tu recommences, par contre… Bah, on filmera et postera ça sur YouTube, ma copine et moi. Ça sera super fun ! » lance-t-il en riant, d’un rire solaire qui sonne tout sauf faux. Ivory transpire la sincérité par tous les pores, là, et il pousse un cri réjoui quand l’autre lui promet qu’il ne parlera plus jamais mal à une femme, surtout parce qu’il pourra lui faire ravaler ses dents le jour où il le refera. Il est quand même triste d’avoir oublié son téléphone dans la boîte à gants, sinon il aurait déjà filmé et envoyé cette scène épique sur les réseaux sociaux.
Il se tourne ensuite vers sa nouvelle meilleure pote, qu’elle le veuille ou non, sans se départir de son sourire, et les yeux qui pétillent trop. « Si on lâchait ces demeurés et qu’on allait se boire un smoothie ? Je t’invite, en tant que ma superhéroïne officielle. » Il fait un tour sur lui-même, tire sur une de ses mèches bouclées, songeur, en pleine réflexion très sérieuse sur son état actuel. « Je m’appelle Ivory, et je suis bien une femme. Aujourd’hui, du moins. Ça change souvent, ça me déroute moi-même, parfois. » Sourire mutin, clin d’œil. Plus qu'à voir si l'opération charme est réussie.
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MessageSujet: Re: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyVen 26 Mai - 0:07

Elle a un publique. C’est rare. Elle a un publique et quand elle entend les applaudissements elle ne peut s’empêcher de sourire bêtement, comme une gamine qui a gagné le prix de la meilleure baston de l’année. Elle aime bien ça, pour une fois on ne lui reproche pas de foncer dans le tas, y a pas Tom ou Billy pour la tirer par le col loin de la mêlée histoire qu’elle piétine pas trop de mondes. Parce que se battre c’est vital pour elle, encore plus ces derniers temps, car la violence lui permet d’évacuer le trop plein de stress, d’idées à la con qui tournent dans son cerveau. Frapper c’est simple, c’est le poing contre la tronche de l’autre et cogner jusqu’à ce qu’un des deux finisse au sol à demander grâce. C’est tellement plus simple oui. Tellement plus simple que de penser à la suite, que de penser à Cecilia qui ne répond pas et les rumeurs qui circulent sur son cambriolage avec Junior. Alors oui elle profite Penelope, elle savoure, fait presque une révérence avant de forcer l’un des gars à s‘excuser. Pardon, je n’ai pas bien compris, tu peux répéter, mon mignon ? La jeune femme (ou homme) se prend aussi au jeu, et Penelope rigole doucement appuyant un peu pour que l’homme parle plus fort. Ce qu’il fait en se tordant de douleur. De loin ça doit ressembler à une séance de torture, mais Penelope n’en a strictement rien à foutre, des blessures y en a des pires, elle pourrait lui casser les os par exemple. Mais elle ne le fait pas. Oh, c’est gentil, ça. Dommage que tu le penses pas. « Non il ne le pense pas mais bon…Je pense que ça lui passera l’envie de recommencer pas vrai ? » elle adresse un clin d’œil à son nouveau compagnon d’aventure, compagnon qui se prend au jeu à son tour. Je déconne, n’aie pas peur, on va plus rien te faire. Si tu recommences, par contre… Bah, on filmera et postera ça sur YouTube, ma copine et moi. Ça sera super fun ! Peut être pas à ce point mais bon, c’est pas le moment de le dire, à la place elle se contente d’hocher la tête en rigolant doucement. L’homme finit par abdiquer et promet qu’il se tiendra correctement et Penelope regarde ses amis pour leur faire comprendre que ça vaut aussi pour eux. Même si techniquement elle ne les retrouvera sans doute jamais, c’est pas grave, ça leur restera gravé dans la tête.
Si on lâchait ces demeurés et qu’on allait se boire un smoothie ? Je t’invite, en tant que ma superhéroïne officielle. Penelope la dévisage, sourire rayonnant sur le visage et relâche le gars pour le laisser partir. « Allez dégagez les nullosses » qu’elle siffle entre ses dents avant de se tourner vers sa nouvelle amie. Héroïne hein ? Non. Superhéroïne. Sans doute la première fois qu’on l’appelle comme ça et ça lui fait tout drôle. Elle s’apprête à répondre quand la rousse reprend la parole. Je m’appelle Ivory, et je suis bien une femme. Aujourd’hui, du moins. Ça change souvent, ça me déroute moi-même, parfois. Penelope la regarde un instant, interloquée par sa phrase avant de secouer la tête en haussant les épaules « Je comprends pas tout ce que tu me raconte mais bon au pire on s’en fout. » elle lui tend la main avant de reprendre « Moi c’est Penelope et femme toujours même si parfois mon frère me demande si je suis pas un robot plutôt » Imitation ridicule de robocop ou terminator, entre les deux et la tronche pas vraiment impressionnante. Pas grave, elle est pas l’actrice du groupe. Personne n’est vraiment acteur chez eux de toute façon. Finalement elle reprend son sérieux et réajuste un instant ses vêtements avant de regarder de nouveau Ivory « Bon. Tu connais un endroit pour ce fameux smoothie ? Ca m’a donné soif tout ce sport » et la sueur qui coule encore un peu de son front qu’elle essuie rapidement avant d’offrir un sourire resplendissant à sa nouvelle amie. « Et puis comme ça tu m’expliquera cette histoire de femme un jour. Tu m’excusera je connais pas grand-chose donc faut me raconter, ça a l’air très intéressant » ouais, bien plus que sa pauvre mentalité de gamine du sud qu’elle essaye de perdre année après année passées sur la routes à rencontre des gens différents. Mais c’est difficile souvent, quand on vit en autarcie depuis aussi longtemps.
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MessageSujet: Re: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyLun 3 Juil - 23:32

Ivory attrape la main de Penelope de bon cœur, un sourire éclatant sur la bouche. Il la serre et l’agite avec douceur, ce qu’il n’aurait pas fait des années auparavant, du temps où il croyait qu’il fallait avoir de la poigne et secouer le plus fort possible pour être poli. C’était en partie dû au fait qu’il n’avait aucune conscience qu’il pouvait faire mal à quelqu’un de cette façon. Il en avait fait pleurer un paquet, des gamins, quand il était gosse. Penelope, c’est joli, ça lui fait penser à la mythologie, à l’Odyssée, elle pourrait rentrer directement dans l’Egide avec un prénom pareil, et il se mâchouille la lèvre pour ne pas lâcher le morceau. Trop cool, tu veux pas venir dans notre super organisation de hackers top secrète ?, Minnie lui a déjà tapé quelquefois sur les doigts parce qu’il avait ramené des gens au club de lecture. Il a du mal à tenir sa langue, Ivory, et quand il trouve quelque chose cool il a envie de le crier sur tous les toits, évidemment. Faut pas trop lui confier des secrets, faut pas trop espérer qu’il réussisse à mentir, aussi. Cette fois, il y arrive. Enfin, il arrive à ne rien dire, ce qui est déjà un bon début. Elle est rigolote, Penelope, quand elle imite ces robots de films d’action. Ivory glousse, doucement. Il a toujours été bon public. « Ouiii, y’a un bar à smoothies juste au bout de la rue, là », il fait, en pointant théâtralement l’extrémité de la rue du doigt. Il a le chic pour les gestes de diva, c’est un peu sa seconde nature, il aurait fait une très bonne Gloria Gaynor. Il passe son bras sous celui de Penelope en riant à sa dernière remarque et l’entraîne jusqu’au bar en expliquant : « C’est pas très compliqué. J’ai une bite, mais je ne pense pas que ça fasse de moi un homme à temps plein, tu vois ? Je trouve ça ennuyeux d’être la même personne tous les jours, alors j’ai décidé d’être qui je veux tous les jours, homme, femme, rien du tout, c’est pas le regard des autres qui me définit, c’est juste moi, mon ressenti intérieur, tout ça. » Il met l’emphase avec ses mains qui ondulent dans l’air, le long de son corps, dans ses cheveux. Sa mère l’explique mieux que lui, elle a les termes scientifiques, même s’il ne comprend pas lui-même le bouquin qu’elle a pondu sur sa personne.

Il commande un smoothie fraises-bananes, allonge les billets verts en lançant un « Tu prends quoi ? Tu peux prendre un maxi, j’suis pas radine. » Nouveau clin d’œil avant de se recoiffer en se matant dans le comptoir recouvert de métal. La commande passée, les smoothies bien en mains, ils vont s’asseoir en terrasse, parce que le Soleil est le meilleur ami de sa peau caramel. Il s’assied de biais, étendant ses jambes sur le trottoir pour laisser aux passants le loisir de les admirer, tout en sirotant distraitement sa boisson aux teintes rosées. « Tu sais, je t’en veux un peu. J’avais prévu de les rétamer moi-même ou de leur montrer mes bijoux de famille – j’adore cette expression – et de me barrer en courant. Ça les humilie pas mal, en général. » Il rit de bon cœur en repensant aux expressions choquées ou dégoûtées qu’il collectionne depuis un paquet de temps, maintenant. « Mais merci quand même, ça m’évite de devoir passer à l’hosto, et j’ai pas taché mes vêtements, comme ça. » C’est vrai que d’habitude, ça ne finit pas très bien pour ses habits, la douleur lui faisant défaut, il a tendance à frapper fort et à faire gicler le sang facilement, que ce soit le sien ou celui du pauvre type en face. Et il se pointe toujours chez son médecin pour un check-up, au cas où il aurait eu un truc de cassé dans l’équation. C’est devenu un rituel, à force d’apprendre à faire attention à la moindre marque sur son corps. Puis son docteur est plutôt sexy, alors c’est toujours un plaisir d’aller se faire ausculter. « Tu te bats vachement bien, en tout cas. Tu serais pas boxeuse, par hasard ? J’adooore Million Dollar Baby. »
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MessageSujet: Re: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyMer 19 Juil - 22:27

Elle a trouvé son publique Penelope, elle l’entend dans le rire d’Ivory quand cette dernière lui serre la main. Et ça lui fait plaisir, parce que pour une fois elle a pas l’impression de merder, pas l’impression de mettre les pieds dans le plat et tout faire foirer. Ouiii, y’a un bar à smoothies juste au bout de la rue, là. Sans doute, elle fait confiance Penelope, faut dire que les smoothies elle est pas habituée, c’est plutôt café noir sans sucre ou thé glacé. Les smoothies ça implique des fruits. Et les fruits elle a jamais eu confiance, sauf quand ils sont en bonbons, genre les bananes ou les fraises entourées de sucre pétillant. Mais bon, c’est l’occasion d’essayer de nouveau et elle dit jamais non à une nouvelle aventure.
Ivory glisse son bras sous le sien et Penelope se laisse entrainer, sourire gamin sur le visage pendant que la jeune fille lui explique le plus crument possible ce qu’elle veut dire par je suis une fille aujourd’hui. Parce que de base c’est pas spécialement percutant pour Penelope. Y a fille et garçon. C’est tout. Ce que le bon Dieu distribue et la suite ça va de soi. Sauf qu’apparemment dans la vraie vie c’est différent. C’est pas très compliqué. J’ai une bite, mais je ne pense pas que ça fasse de moi un homme à temps plein, tu vois ? Je trouve ça ennuyeux d’être la même personne tous les jours, alors j’ai décidé d’être qui je veux tous les jours, homme, femme, rien du tout, c’est pas le regard des autres qui me définit, c’est juste moi, mon ressenti intérieur, tout ça. Elle est captivée Penelope, retient tout pour le ressortir à Junior ce soir quand elle le verra. Elle a hâte de voir ce qu’il aura à raconter sur ça, mais elle en tout cas ça la fascine. Elle comprend pas tout, les agencements de mots et la vitesse avec laquelle parle Ivory, mais globalement y a un ensemble qu’elle arrive à cerner. Aujourd’hui elle a des jolies jambes et les montres, demain ptêtre qu’elle sera en costard formel et dans trois jours en onesie de dragon. C’est bon ? Elle atout bon ? 10/10 au test de compréhension ? Ptêtre, ptêtre pas. « Okkk je vois je comprends mieux. Du coup ça veut dire que moi aussi je peux dire que demain je suis un garçon ? » pas sur que Junior apprécie. Il a pas signé pour sortir avec un homme le pauvre. Mais qui sait. Faudra définitivement qu’elle en cause. Question de curiosité qui commence à gratter.
Elles rentrent dans le bar et Ivory commande sans attendre. Penelope elle est plutôt intriguée par la carte, la multitude de choix – et de fruits – les couleurs, les odeurs. Y a trop de choses, elle est un peu paumée. Faut dire que c’est pas le genre d’endroit où les gars vont l’emmener, surement que Tex jouerait le pingre et Billy et Tom les aveugles. Tu prends quoi ? Tu peux prendre un maxi, j’suis pas radine. La voix d’Ivory la fait redescendre sur terre et elle s’empresse de commander un peu au hasard « speculos et vanille » la voix un peu incertaine de la débutante. Elle a pas l’habitude Penelope d’hésiter comme ça. Faut qu’elle se reprenne, ça va pas du tout. « Mais pas en maxi après j’aurais plus faim et Tom va me tuer » enfin qu’il essaye. Quoi que c’est surement le seul de la bande à pouvoir l’atteindre vraiment. Faut dire que 21 ans de vie commune ça force les habitudes. « Merci » qu’elle répond quand même parce qu’elle a appris que c’était plus poli.

Une fois que leur commande arrive, Penelope suis la rouquine dehors en terrasse. Soleil sur sa peau qui commence déjà à brunir à force de courir comme une dingue tous les jours pour évacuer le trop plein de tout. Elle joue un peu avec sa paille, la boisson qui sent le sucre à dix kilomètres, hésite. Pendant ce temps là Ivory reprend un de ses monologues endiablés qui lui donne envie d’applaudir à la fin de chaque tirade. Tu sais, je t’en veux un peu. J’avais prévu de les rétamer moi-même ou de leur montrer mes bijoux de famille – j’adore cette expression – et de me barrer en courant. Ça les humilie pas mal, en général. Elle est drôle Ivory et Penelope secoue la tête en imaginant la scène. Surement que ça aurait choqué les gars si elle avait soulevé sa jupe un peu trop haut, révélant des attributs tout sauf féminin. La fierté masculine est fragile, elle l’a appris y a bien longtemps quand à l’orphelinat elle cassait déjà des doigts au lieu de jouer à la poupée. Mais merci quand même, ça m’évite de devoir passer à l’hosto, et j’ai pas taché mes vêtements, comme ça. De nouveau elle rigole Penelope, rayonne de mille feux parce qu’elle se sent importante tout d’un coup, genre unique et c’est rare. « De rien, toujours là pour casser des machos débiles, y en a beaucoup trop dans ce monde malheureusement. Pis ça aurait été dommage d’abimer un aussi joli visage » et un aussi joli corps. Mais bon. Ca elle le dit pas, parce qu’elle a retenu qu’on disait pas trop de compliments d’un coup, sinon ça pouvait être mal perçut.
Finalement elle décide d’imiter sa nouvelle amie et aspire une première gorgée, grimace quand le froid tape contre ses dents avant de fermer les yeux pour savourer. C’est bon. Une dose de sucre parfaite. Elle emmènera Junior la prochaine fois. Promis juré. Ptêtre même qu’il sera d’accord pour qu’elle le lui offre, faisant entorse à sa fierté masculine ne serait-ce qu’une fois.
Tu te bats vachement bien, en tout cas. Tu serais pas boxeuse, par hasard ? J’adooore Million Dollar Baby. Elle est fière Penelope, avale une autre gorgée avant de porter ses poings devant son visage, envoi une droite dans l’air avant de redevenir sérieuse. « Boxeuse oui. J’en fais depuis que j’ai 7 ans, c’est le seul moyen qu’ils ont trouvé de me canaliser à l’orphelinat. C’était ça où le ballet. Je pense que t’as deviné ce que j’ai choisi » Tout plutôt que la danse stupide. Un tutu rose ? Pitié. Non. Penelope elle préférait frapper, hurler de rage et jouer avec son pistolet. Gamine cow boy à la recherche du farwest évanoui, elle y croit encore, ptêtre juste un peu moins. « J’en fais une heure par jour chez moi, souvent avec mon frère puis je me suis inscrite à un cours de krav maga ici c’est sympa » puis y a le terrain aussi, l’habitude du sang, du combat, la poudre sur les doigts et le cœur qui bat trop fort. Ptêtre qu’elle veut frimer un peu alors elle montre son bras, la fine trave blanche qui traverse « tient combat de rue, il avait un couteau et pas moi. Mais jlui ai fait sauter le plombage, t’aurais vu sa tête » Penelope et la violence, Penelope et le combat, Penelope et le filtre qu’elle n’a pas. Promis c’est pas fait exprès, elle veut pas l’effrayer, juste un peu frimer.
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Tito Ochoa

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MessageSujet: Re: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyVen 21 Juil - 12:32

C’est difficile à expliquer, parce que c’est elle, c’est lui, c’est Ivory. Il a toujours été comme ça, depuis tout petit. Il ne savait pas encore mettre des mots sur ce que c’était, pas comme après que sa mère lui a expliqué en détail la théorie du genre et le reste, mais il sait que ça a toujours été là, qu’il a toujours été changeant, flottant. Une certitude de l’incertitude. Chaque jour, il peut être quelqu’un de différent, et il ne peut pas le prédire, il ne choisit pas, il est. Il est, elle est, c’est tout. Il ne serait probablement comme ça s’il n’avait pas eu les parents qu’il a, il le sait aussi, même s’il ne comprend pas la souffrance de ceux qui ne naissent pas dans une famille qui les soutient qui qu’ils soient et qu’ils deviennent. Sa mère ne lui a jamais dit non, tu ne peux pas porter de robe à l’école, ni ce n’est pas normal pour un garçon d’aimer les Barbies, ni de plus subtil tu es sûr que tu ne préférerais pas le vaisseau spatial ?. De toute façon, il prenait les deux, poupée et vaisseau spatial, parce qu’il n’y a rien de mieux que Barbie dans l’espace. Bien sûr, il a entendu des tas de remarques, dans sa vie, des freak, des femmelette, des pédale, à des phrases plus construites de la part des parents de ses amis, qui se faisaient toujours ramasser par sa mère, au final. Il est passé au travers de tout ça sans écouter, sans se sentir obligé d’expliquer, sans s’en soucier. Ça n’a jamais eu d’importance, ils n’ont jamais été dans son corps, ils ne peuvent pas savoir, comme lui ne sait pas ce que c’est qu’être un homme ou une femme à plein temps. « Hmmm. C’est pas tellement un truc qui se décide à l’avance, tu vois. Mais tu pourrais être un garçon demain. Si tu l’es, tu le sauras. L’essentiel, c’est d’écouter son corps. » Elles commandent leurs smoothies – même si c’est plutôt un milkshake pour Penelope, du coup, et Ivory paye avec le sourire.

Une fois assis, il sirote son smoothie, parle, écoute, rigole en répondant : « J’sais pas, j’ai un faible pour les visages abîmés. Le style Fight Club, c’est plutôt sexy, tu trouves pas ? » Elle est fascinante, Penelope, avec sa fierté quand elle dit qu’elle boxe depuis qu’elle est gamine et quand elle lui montre sa blessure de guerre, une longue cicatrice sur son bras, un couteau qui s’y est planté un jour. Il se penche au-dessus de la table pour mieux voir, parce qu’il aime bien la violence, lui aussi. C’est facile, quand on n’a pas mal. Il est toujours curieux des cicatrices des autres, ces jolis dessins à même la peau. « Joliiii. J’avoue que je suis devenue assez lâche, ces derniers temps, quand j’dois me balader chez les merdeux, j’y vais avec ma batte de baseball. Ça les refroidit pas mal. » Oui, certains quartiers, après une certaine heure, il faut pas trop tenir à la vie pour y aller. Ivory se sent plutôt invincible, donc il y va quand même, mais il sait qu’il n’est pas à l’abri des mauvaises rencontres, d’où la batte de baseball. Y’a de ça, et de la lassitude, aussi, à force de ne pas pouvoir soigner ses blessures lui-même, incapable d’en mesurer la gravité. Il ne montre pas ses cicatrices, lui, parce qu’il en a peu qui viennent de combats de rue, au final, beaucoup plus qui proviennent de mutilations volontaires et il sait que peu de gens apprécient le spectacle de la brûlure de fer à repasser en haut de sa cuisse gauche, entre autres. Il ne tient pas à faire fuir sa nouvelle amie. « Au fait, c’est qui, Tom ? Ton cuistot ? » Il ne sait pas trop ce que c’est que d’avoir des comptes à rendre à quelqu’un, même pour des broutilles comme la nourriture. Il vit sans attache, sans horaire, au gré de ses envies, sans que personne ne l’attende quelque part, et ça l’amuse toujours de voir que ce n’est pas le cas de tout le monde, même si pour eux, c’est sans doute de la routine. Il a grandi dans l’idée qu’il peut tout faire et sans schémas préétablis, Ivory, c’est pour ça qu’il avait tant de mal à l’école, des horaires fixes, chaque semaine la même chose, quand à la maison, tout était libre. Souvent, ceux qui connaissent ses parents lui demandent si ça n’a pas été trop dur de n’être qu’une expérience pour eux. Ivory ne sait pas vraiment répondre à ça, parce qu’il ne croit pas qu’il ne soit que ça, et, en plus, il n’a pas l’impression d’envier l’existence des autres. C’est ma vie, elle est comme ça, et tant pis si ça te plaît pas.
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MessageSujet: Re: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyVen 11 Aoû - 17:06

Elle est marrante Ivory avec son monde nouveau. Ouais. Elle est marrante et Penelope elle ne cesse de sourire, sourire stupide qu’elle réserve aux jours ensoleillés, ceux qui deviennent un peu trop rare dernièrement parce que tout ça commence à lui peser. Mais y a Ivory et ses cheveux de feu, Ivory qui lui explique que y a plus que 1+1=2. Hmmm. C’est pas tellement un truc qui se décide à l’avance, tu vois. Mais tu pourrais être un garçon demain. Si tu l’es, tu le sauras. L’essentiel, c’est d’écouter son corps. « Ah écouter mon corps je connais » enfin. Façon de parler. Combien de fois qu’elle l’a poussé à bout ce corps ? Jusqu’au sang et aux larmes ? Combien de fois qu’elle a finit par vomir dans une poubelle parce que le footing lui a retourné l’estomac. Mais maintenant elle sait mieux, elle comprend mieux, elle gère mieux. « Bon. Réflexion faite je pense être une fille. » Pas besoin de réfléchir en fait, même si elle a vécu toute sa vie entourée de garçons, elle sait parfaitement que dans son corps c’est une fille qu’est logée. Elle attrape sa commande et suit Ivory dehors pour s’installer en terrasse.

La discussion reprend, sur la violence, sur les gueules cassées. Faut croire que ça la dérange pas tant que ça Ivory. J’sais pas, j’ai un faible pour les visages abîmés. Le style Fight Club, c’est plutôt sexy, tu trouves pas ? ah fight club. La référence d’un bon nombre de gens. Bizarrement elle n’avait jamais vraiment aimé ce film, trop compliqué, trop de psychologie pour elle. Mais elle voit ce qu’Ivory veut dire. « le bleu sous la pommette et les jointures égratignées c’est ça ? » elle fait jouer de ses poings, là où la peau est plus dure, à force de frapper. « Je sais pas si je trouve ça sexy mais ça a de la gueule ouais, ça annonce la couleur tout de suite » comme quoi faut pas merder avec eux, que y a du sang de dragon dans leurs veines et qu’ils n’hésiteront pas à le réveiller. Elle avale une nouvelle gorgée, grimace quand le froid lui monte à la tête avant d’en reprendre une deuxième comme pour recommencer.
Puis c’est le moment de frimer, la cicatrice sur son bras, les souvenirs de Tom qui avait gueulé quand elle avait débarqué pissant le sang dans le salon, Tex paniqué parce qu’il ne savait pas quoi faire et Billy qui s’était occupé de chercher de quoi la recoudre. Pas question d’aller à l’hopital, ça laisse des traces, on remonte à vous plus facilement. Elle avait serré les dents, mordu fort la ceinture et Billy l’avait recousu lui disant d’arrêter de gémir comme la gamine qu’elle était pourtant. Joliiii. J’avoue que je suis devenue assez lâche, ces derniers temps, quand j’dois me balader chez les merdeux, j’y vais avec ma batte de baseball. Ça les refroidit pas mal. Elle manque de s’étouffer, rigole à moitié et ça fait des bulles dans sa boisson. C’est qu’elle la voit bien avec sa batte de baseball à menacer les idiots. Remarque c’est efficace même si Penelope a tendance à préférer sentir la peau contre ses poings, la batte reste un bon moyen de tenir les débiles à l’écart. « C’est vintage la batte de baseball, j’approuve. Mais parfois tu tombe sur plus grand que toi et la batte ça suffit pas » non parfois faut sortir le calibre, mettre le doigt sur la gâchette, viser le front et crier bang. Ca fait toujours son effet. Mais pas sur qu’Ivory ai envie de savoir tout ça.

Au fait, c’est qui, Tom ? Ton cuistot ? Ca la prend par surprise la question, elle se redresse un peu. Elle parle trop. Ca lui jouera des tours un jour. Mais pourtant Ivory lui semble plutôt clean, le genre de personne à qui on peut raconter des trucs et qui ira surement pas le gueuler sur tous les toits. « C’est mon frère » foutu grand frère, celui qui la trimballe depuis bébé, la seule famille qu’elle ai jamais vraiment connu. « Mon grand frère, tu sais, le papa poule de substitution, fais ci, fais ça, blablabla » elle imite Tom, prend l’air sérieux qu’il affiche quand il se met à gronder, fronce les sourcils. Faut dire qu’il fait tout le temps la morale Tom. Et combien de fois qu’elle s’est faite taper sur les doigts alors qu’elle avait presque rien fait. Enfin bon. Penelope s’enfonce dans son siège en soupirant avant de regarder Ivory. « T’en as toi des frères ? Ou un. Un c’est suffisant déjà » parce que un c’est déjà trop, ou pas assez, un c’est toute une histoire, c’est compliqué.
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MessageSujet: Re: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyJeu 31 Aoû - 18:22

Le sourire ne disparaît pas sur la bouche d’Ivory, trop grand, trop heureux, les yeux qui pétillent comme ceux d’un gamin qu’on traîne pour la première fois à Disneyland. C’est qu’il serait presque prêt à embarquer Penelope dans sa Jaguar pour aller la présenter à sa mère : voilà ma nouvelle copine, on va faire des cookies et taper dans mon punching-ball. Puis il l’invitera à dormir, aussi, tant qu’à faire. Surplus d’enthousiasme. Faut dire, elle est fascinante, Penelope, avec son assurance quand elle dit qu’elle est une fille, sa façon de se battre et d’en être tellement fière. Il adore ça. Comme toujours. Il s’attache en un clin d’œil. Déjà, il appuie son menton sur la paume de sa main pour l’écouter, déjà, il bat un peu trop des cils, déjà, il a envie de la voir se battre pour lui encore une fois, qu’elle le défende encore en assommant quelques machos sans neurone. « Très sexy... » Il fait, en hochant de la tête presque pensivement, les yeux rivés sur les jointures de ses poings. Peut-être qu’il flirte un peu, peut-être pas, faut dire que la frontière est mince, chez Ivory, il ne fait jamais vraiment attention à ce qu’il raconte ou fait, laisse toujours ses désirs s’exprimer librement, sans réprimer quoi que ce soit. Il aime bien, les filles qui cassent les gueules, les garçons qui se cachent en pleurant, il aime bien tout ce qui fait la nique aux clichés, il aime bien les bleus sur la peau qu’on transforme en planètes d’un trait de stylo. Il aime bien parler de batte de baseball avec Penelope, comme s’ils avaient la conversation la plus banale de l’univers, comme si le nombre de mâchoires fracassées à la batte était quelque chose dont on se vante entre filles, comme si c’était aussi bien que le dernier album de Justin Timberlake et la dernière palette maquillage de MAC. En fait, c’est mieux, même si Ivory aime un peu tout ça, dépendant d’où le guident son corps, ses envies, ses lubies.

Puis Tom, le frangin, et ça fait sourire Ivory, d’un sourire tendre, pour toutes les fois où il a jalousé quelqu’un d’avoir tant de frères et sœurs. Une grande famille, c’est ce qu’il voulait, petit, Maman, Papa, je peux avoir un petit frère, une petite sœur ?. Jamais eu, malgré la baraque qui aurait pu en accueillir dix au moins. Au final, sa grande famille, il l’a eue, il l’a choisie, amis, amants, tous ces gens qu’il fait entrer dans sa vie comme ça, sans rien demander en retour, sans leur laisser le choix non plus. Les liens du sang sont pas si importants, pour Ivory, c’est liens de l’âme qui valent quelque chose. « Non, je suis fille unique. C’est pas faute d’avoir supplié, mais ils avaient pas le temps. » Ses parents, leurs carrières trop prenantes, les absences répétées et un Ivory trop libre, trop indépendant, une trop grande fierté pour ses géniteurs. « Je compense en adoptant toutes les personnes que je croise. Puis j’ai un Corgi et une Jaguar. J’pense que c’est bien. » Il ramène la paille à sa bouche d’un mouvement de langue calculé, sirote le fond du verre d’une traite, se délectant de la brûlure du froid et du trop-plein de vitamines, les commissures des lèvres qui s’étirent de nouveau vers le haut. « Tu fais des combats officiels parfois ? » Il forme des guillemets avec ses doigts, comme pour dire qu’officiel est pas le mot important. « J’ai envie de te revoir te battre. » Soupir satisfait en léchant un reste de jus de fruits au coin de ses lèvres. « De te revoir tout court, d’ailleurs. »
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MessageSujet: Re: No damsel in distress here (Penelope)   No damsel in distress here (Penelope) EmptyMer 13 Sep - 23:54

Peut être qu’elle flirt Ivory. Peut être qu’elle lui lance des perches ou même des poutres. Peut être qu’au fond il n’y a rien. Ou peut être tout. Mais Penelope de voit rien. Rien du tout. Penelope ne voit qu’une jeune femme au corps un peu trop masculin, comme une boîte de pandore avec des secrets et des histoires sans fin. Parle encore, qu’elle a envie de demander, la paille entre les dents, le smoothie qui descend. Elle a le sourire gamin Penelope, les mots faciles, l’impression d’être en pause un peu quelque part, dans une autre dimension. Peut être qu’elle en parlera à Tex. Ou peut être pas. Surement à Junior, il doit savoir lui tout ça. Ou peut être pas, et elle lui apprendra quelque chose de moins dangereux que de tirer avec une arme.
Elle se perd un instant dans ses pensées, la tête à l’envers dans les nuages quand ça remonte à Junior, à Tex puis aux gars en général. Billy et Tom, les deux piliers, les indéniables. C’est parler de lui qui met un sourire léger sur son visage, les sourcils froncés, sans doute qu’il ralerait s’il la voyait l’imiter de cette manière. Pourtant il devrait être habitué depuis le temps, avec Tex à l’arrière de la voiture, quand ils font les cons pendant le voyage. Combien de coup au cul et dans les dents, de menaces d’abandon sur le bord de la route. Promis c’est la dernière fois et pourtant ils recommencent dès qu’ils le peuvent. Non, je suis fille unique. C’est pas faute d’avoir supplié, mais ils avaient pas le temps. Pause. Penelope imagine un instant, la vie sans Tom, le vide, l’absence. Et ça fait peur. Elle secoue doucement la tête. « Dommage, c’est nul je trouve de la part des parents de te lancer dans le monde et de te donner personne pour t’épauler » parce que sans Tom elle serait pas allée bien loin. Sans doute qu’elle trainerait toujours ses fesses en Louisiane, ou alors qu’elle serait crevée au fond du trou. Elle a beau dire ce qu’elle veut, Tom restera sans doute la personne la plus importante de sa vie. Je compense en adoptant toutes les personnes que je croise. Puis j’ai un Corgi et une Jaguar. J’pense que c’est bien. La tristesse qui fait place au rire. « Une Jaguar ? Faudra me la présenter, bon c’est pas moi la dingue des voitures dans le groupe mais quand même » non elle c’est plus les motos que les voitures, mais sans doute qu’elle pourra rendre Billy vert de jalousie et ça la fera marrer. [color=indianred] « Puis les corgi c’est mignon. Je veux tout voir » quoi une certitude que cette rencontre ne s’arrête pas là de toute façon.
Penelope se recule un peu sur sa chaise, pousse devant elle son verre vide, le ventre plein et le taux de sucre au maximum. Tant pis elle sera insupportable en rentrant, mais elle l’a bien mérité. Son regard se pose sur Ivory qui prend de nouveau la parole. Tu fais des combats officiels parfois ? - J’ai envie de te revoir te battre. - De te revoir tout court, d’ailleurs. Les guillemets, le sourire. Penelope secoue doucement la tête. « Non. Pas de combats. » c’est qu’elle n’a pas le droit, manquerait plus qu’elle devienne virale, célèbre ou une connerie du genre, sa tête affichée partout sur internet au vu de toutes les polices des USA. C’est comme ça, une de leurs règles principales. « Mais je donne des cours dans une petite salle, parfois je fais des combats pour m’entrainer avec les autres débiles » petit rire quand elle repense à Cash, la lutte qui n’avance pas et la montagne à déplacer. Un jour elle l’écrasera. « Passe à la salle, ça me fera plaisir, qui sait jpourrais même t’apprendre des trucs » puis Ivory dans cet endroit qui pue la testostérone, ça la ferait bien marrer en fait.
« Passe moi ton téléphone » et quand elle attrape l’engin, elle pianote rapidement pour y entrer son numero, avant de le rendre à Ivory. « Je dois y aller là, j’ai pas vu l’heure et Tom m’attend. Mais je t’ai laissé mon numéro, hésite pas à m’appeler ou juste un sms, et on se reverra. Je bouge pas d’ici » malheureusement. Mais au fond, ça devient de moins en moins emmerdant. Léger sourire elle se baisse pour déposer un baiser sur la joue d’Ivory avant de tourner les talons. « Merci pour le smoothie ! » Et déjà elle se remet à courir pour se diriger vers Tybee Island, sourire aux lèvres, gamine heureuse.
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