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 don't wanna know if you're looking into his eyes | leden

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MessageSujet: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptySam 2 Sep - 15:09

if he's holding onto you so tight the way I did before

Eden & Landon

Y a les mèches ivoirines qui volent dans la brise et les perles nacrées dévoilées par ses lèvres, les joyaux de ses yeux qui se déclinent en un prisme de nuances azur dans lesquelles se plongent, se noient, se perdent ses propres opalescences. Y a son corps frêle qui se déplace rapidement, gracieusement sur le sable rocailleux, retour de la tornade blonde. Et les éclats de rire cristallins qui se mêlent au bruit des vagues, du vent marin qui siffle à leurs oreilles, qui résonne à ses tympans en une douce mélodie. Elle tournoie sur elle-même, l’entraîne dans sa valse, et les visages qui se rapprochent, les lèvres qui se rencontrent, les souffles qui se mêlent et les langues qui dansent ensemble sans qu’ils se posent plus de questions, le feu plus chaud que les rayons du soleil sur leurs peaux qui embrase son cœur.

Sonnerie tonitruante qui résonne dans la chambre silencieuse, vibrations étouffées par l’épais matelas sur lequel le téléphone est tombé des mains de Landon lorsqu’il s’est enfin assoupi. Jeune homme réveillé en sursaut par cet appel nocturne, jeune homme qui émerge difficilement, l’esprit embrumé par les bribes d’un songe trop douloureusement plausible, et Porthos qui aboie à ses côtés, debout sur le lit qu’il partage avec son maître, inquiété par ce grand bruit inconnu.

- Ça va, c’est rien Porthos, calmes-toi, qu’il grommelle, le tintamarre de la mélodie électronique et des aboiements résonnant bien trop fort dans son cortex endormi, cherchant à tâtons à mettre la main sur l’appareil infernal pour y mettre un terme.

Doigts calleux qui rencontrent enfin le cellulaire, ancien militaire qui plisse les yeux, ébloui par la luminosité de l’écran, qui décroche sans même faire l’effort de voir qui l’appelle. Il ne cherche même pas à être aimable, Landon. S’il n’a pas la moindre idée de l’heure qu’il est, il sait assurément que c’est le beau milieu de la nuit, et quiconque ose interrompre le sommeil fragile de Landon James le paie au prix fort. Et puis il s’avère que ce n’est autre que Baedrian à l’autre bout du fil. Il se radoucit instantanément le beau brun, n’ayant pas pour coutume d’agresser son meilleur ami, pas même lorsqu’il vient de le réveiller, pour une bêtise sans doute, le connaissant.

Il le fait bien répéter deux fois, Landon. La première fois car son cerveau est encore tout endormi, envahi sans vergogne par les tendres sensations de son rêve, plus vives que jamais, plus chimériques que jamais ; la seconde fois car il ne parvient pas à croire à l’objet de son appel. Le policier lui parle d’Eden, de l’aéroport. D’une histoire de mission, un appel de son supérieur qui le retient. Il passe une main maladroite sur son visage ensommeillé, ferme un instant les yeux, les sourcils froncés, les doigts refermés sur l’arête de son nez. Tâchant d’assimiler ce que lui demande celui qu’il considère comme un frère. Aller chercher Eden à l’aéroport. Eden qu’il ne porte pas spécialement dans son cœur, pas ce soir en tout cas. Pas après cette vidéo qu’il a laissée tourner en boucle sur le compte Instagram de la jolie blonde, cette vidéo qui n’a par la suite cessé de tourner en boucle dans son esprit, sans qu’il puisse cette fois-ci fermer l’application correspondante. Elle. Et puis ce type. Un type au visage bouffi, aux traits grossiers, dénué de toute beauté, aux gestes pourtant bien trop tendres à son égard. Un type pas assez bien pour elle, elle mérite mieux Eden, tellement mieux que ce gros balourd. Et, comme si cela ne suffisait pas, ils avaient l’air heureux ensemble, heureux et cons, à tourner en boucle sur l’écran numérique de son smartphone. Il avait bien cru devenir fou, l’ancien militaire, et était parti se coucher sur ces entrefaites. Et, à son réveil, il est toujours aussi peu disposé à rendre service à la jeune femme.

Et pourtant, pourtant il ne peut se résoudre à la laisser dans la panade. Un rapide coup d’œil à l’écran de son téléphone, sa vue s’étant quelque peu réhabituée à la lumière, lui apprend qu’il est trois heures passées ; et c’est avec un soupir venu du fond des âges qu’il accepte la demande de Baedrian. Il se souvient, désormais, qu’elle lui avait appris rentrer dans ces eaux-là à Savannah. Paraîtrait même que ça fait un moment qu’elle attend, coincée dans le hall de l’aéroport, pauvre petite chose au poignet brisé par une mauvaise chute. Il se sent bien con, Landon, d’avoir accepté la demande de Bae. Il se hait de toujours se porter au secours d’Eden des années après, sept ans après la rupture, telle une brave bête. Mais c’est dans sa nature. De la même manière qu’il ne peut tirer un trait sur l’amour qu’ils ont partagé si longtemps, il ne peut se résoudre à la laisser en détresse, seule en pleine nuit. Peu importe combien il a peu envie de la voir sur le moment.

Alors il envoie valser la couette, se lève, la démarche ankylosée par les affres du sommeil, attrape précipitamment les premiers vêtements qui lui tombent sous la main, un tee-shirt, un jogging noir, un hoodie de la même couleur, enfile une paire de baskets tout en sortant de sa chambre, sautillant à moitié sur un pied. Et puis l’air froid de la nuit qui le heurte de plein fouet sitôt entré dans le salon, salon dont il a eu la bonne idée de laisser les fenêtres grandes ouvertes. Quelques jours de pluie ont coûté à Savannah son habituelle chaleur estivale, et l’air s’est rafraîchi, particulièrement la nuit. Aussi il rebrousse chemin, récupère un blouson en cuir dans son placard, son téléphone qu’il avait oublié sur le lit, et s’empresse de prendre ses clés sur le meuble de l’entrée. Porte du loft refermée dans son dos, jambes qui dévalent les escaliers de la vieille bâtisse, il se dépêche le jeune homme, bêtement, docilement, incapable de se résoudre à laisser la petite blonde dans la galère une minute de plus.

Portière de voiture qui claque dans le silence nocturne, véhicule qui démarre en trombe dans les rues sombres. Il se concentre comme jamais sur la route Landon, encore un peu endormi, craignant de ne pas arriver à l’aéroport en un seul morceau. Ce n’est pas le but de cette sortie nocturne improvisée, ce n’est pas étendu sur un brancard qu’il sera d’une grande utilité à la jeune femme.

Aéroport atteint au terme d’un long quart d’heure de route, voiture à peine garée sur le parking que le sportif en sort déjà. Y a les pas qui se pressent sur l’asphalte, sur le revêtement cliquant du hall de l’aéroport, et les souvenirs qui l’envahissent sans pitié, cruel spectre d’un amour avorté qui hante sans relâche les murs de ce lieu. Il sent l’épaisse étoffe de son uniforme militaire peser contre sa peau, le poids de son énorme sac sur ses épaules. Il se revoit sortir de l’avion, passer les contrôles de l’arrivée, arpenter les couloirs vitrés du bâtiment. Et il la revoit, elle. Immense sourire aux lèvres, la petite silhouette blonde qui se précipite vers elle, court dans ses bras, et lui qui la serre contre lui, fort, si fort, comme s’il pouvait espérer que cela suffise à oublier un peu de l’horreur, retrouver son odeur, sa bouche, le toucher chaud de sa peau.

Et puis tout vole en éclats. Les souvenirs trop présents, trop réels s’évanouissent en fumée lorsqu’il se rappelle que ce n’est que chimères. Les choses ne sont plus comme ça depuis bien longtemps, et ce n’est pas pour cela qu’il est là aujourd’hui. Soupir qui franchit ses lippes, il s’arrête un instant, les mains enfoncées dans les poches de sa veste, fouille l’immense hall du regard. Autant chercher une aiguille dans une motte de foin. Il dégaine son téléphone portable, n’ayant que peu de temps à perdre avec cette vaste blague, et tente de joindre Eden… sans qu’elle lui réponde. Bien évidemment. Il est fatigué, Landon. Il est fatigué, en colère contre elle et ses posts bidons, et il s’est pointé en quatrième vitesse au beau milieu de la nuit pour qu’elle ne réponde même pas à son appel ? Il se sent trop con le jeune homme. Il se sent trop con, et est à deux doigts de partir lorsque, ayant continué à marcher tandis qu’il essayait de la contacter, il aperçoit une frêle silhouette échouée sur l’un des sièges de l’espace d’attente, noyée sous une masse de cheveux platine. Bon.

Jeune homme qui se dirige vers elle, cœur qui se serre un peu plus douloureusement à chaque pas qu’il fait dans sa direction. Il est heureux de la revoir, plus qu’elle ne le mérite, et il se hait pour cela. Il se hait un peu plus chaque jour de ne parvenir à l’oublier, à la haïr, il se hait de continuer à ressentir le manque d’elle, à sentir son palpitant s’agiter lorsqu’il la revoit pour la première fois depuis un mois, un long mois, un mois entier. Mais les choses sont telles qu’elles sont, et il ne peut lutter contre. Tout ce qu’il peut faire, c’est ne rien montrer de ce qu’il ressent.

Et c’est ce qu’il s’applique à faire. Le visage fermé, la mâchoire contractée, le regard dur, même lorsque les douces prunelles d’Eden se relèvent enfin vers lui, que leurs yeux se croisent, que son pauvre cœur rate un battement. Il ne cille pas, se contente de marcher en silence jusqu’à parvenir à sa hauteur.

- Baedrian m’a demandé de venir te chercher, il a eu un empêchement. Une connerie avec son job.

Et c’est tout. Ni « je suis content de te voir », ni « tu m’as manqué », pas même un « bonsoir Eden ». Il n’est pas d’humeur à faire plus que le service minimum, cette nuit. Ton froid, expéditif, retour du bon vieux Landon plus glacial que la neige hivernale, bienvenue à Winterfell Eden. Regard qui ne s’attarde pas trop sur le visage de son interlocutrice, c’est trop risqué, il le sait, et elle ne mérite pas qu’il se laisse aller à être doux avec elle. Certainement pas. Alors il baisse les yeux vers son poignet, le plâtre bariolé de coups de crayon qui lui donne l’air plus fragile que jamais, serre les dents, malgré lui peiné qu’elle souffre ainsi. Baedrian lui a bien dit qu’elle ne pourrait porter tous ses bagages seule, des suites de sa blessure. Évidemment. Bagages qu’il remarque enfin, deux grosses valises, un sac à dos, un sac de voyage, on ne peut pas dire qu’elle voyage léger la poupée.

- T’as que ça comme bagages, ou tu caches encore deux malles et six sacs au fond de tes poches ? Non, parce que faut me prévenir hein, j’suis peut-être pas ta meilleure rencontre à Savannah mais j’suis tout ce que t’as sous la main ce soir.

Et le ton qui se fait sarcastique, il parle trop, en révèle trop quant à la cause de sa mauvaise humeur, sans même le faire exprès. Mais les paroles sortent toutes seules, il n’a jamais su contenir son ressentiment. Et, sans attendre, il attrape le gros sac à dos de la jolie blonde, le passe sur ses épaules, lui tend le sac de voyage, jeune homme toujours parfaitement dénué de la moindre expression extérieure.

- Je m’occupe de tes valises, prends ça.
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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptySam 2 Sep - 17:26

You don't want to talk with me anymore, like we used to do.

Eden & Landon

Poupée avachit dans son fauteuil inconfortable depuis maintenant près de trois heures. Elle est fatiguée la jeune Howard, elle a la tête qui a failli exploser plus d’une fois à cause des hurlements du bébé assis dans les bras de sa mère juste derrière elle. Elle aurait aimé se tourner et dire à cet enfant bien trop petit pour comprendre qu’il serait préférable qu’il se la ferme avant qu’elle ne décide de le jeter par la fenêtre elle-même. Vraiment. Mais c’est ainsi que ça se passe dans les avions en classe économique. Il y a toujours ce gosse qui fait chier, qui rend fou tout le monde mais personne ne peut rien y faire car même la mère finit par avoir honte. Même celle-ci voudrait le jeter par le hublot pour satisfaire tout le monde. Fort heureusement, la dame derrière n’a pas succomber à cette pression et pour la dernière demi-heure de vol le bambin s’était enfin calmé envoyant à ravir chaque personne proche de cette source de pleure dont le bouton stop ne semblait pas marcher. Soupire de joie qui s’échappent d’entre les lippes de tout le monde, habitacle qui gagne le silence. Tranquillité bien méritée, tout le monde peut en profiter pour se reposer.

Pour cisailler l’ennuie de l’impatience qui est en train de s’emparer d’elle. Elle a le regard qui vient se river dans les nuages Eden. Hublot qu’elle fixe avec insistance, ville natale qui est la sienne qu’elle voit tout doucement de mieux en mieux se dessiner au fil des mètres que parcours l’avion dans les airs, se rapprochant à chaque fois un peu plus de la terre. Aussi, elle a les écouteurs visser dans les oreilles. Ecouteurs qu’elle aura à peine retrouvée à une demi-heure d’arriver. Et elle sourit en y pensant à ces foutus écouteurs. Elle aimerait éclater de rire mais s’en empêche pour ne pas faire un peu plus de bruit dans cet avion ou presque tout le monde dort. Car il est tard actuellement, elle est l’une des rares dont le sommeil n’a rien voulu entendre. Recalée par la fatigue comme une malpropre. Alors, les doigts qui s’emmêlent dans le fil blanc de ses écouteurs, elle repense à cette nuit à Los Angeles, repense aux dizaines de shot qu’elle avait bu avant de décider qu’il était judicieux d’aller taper la causette avec son ex. Elle repense à la conversation débile qu’ils avaient eu au sujet de ces fameux écouteurs perdu. La tristesse d’une demoiselle imbibée d’alcool qui pleurnichait car elle pensait qu’elle devrait en racheter. Et juste pour le souvenir, pour rire. Dès qu’elle arrivera à Savannah, dès qu’elle le pourra. Elle lui enverrait un message à Landon. Juste un message inutile sur Instagram à titre indicatif pour le prévenir qu’elles les avaient retrouvés ces foutus fameux écouteurs. Elle se promet d’engager la conversation, promet de continuer cet échange étrange qu’ils ont débuté lorsqu’elle était en déplacement.

Dernière ligne droite, une dizaine de minute maximum avant qu’elle n’ait les pieds posés dans l’aéroport de Savannah. Mais en attendant, elle profite de la vue aérienne une dernière fois. Prend quelques photos avec son portable. Car c’est beau, c’est apaisant le spectacle qui lui est offert dans les airs. C’est joli de voir sa douce Savannah dans le noir mais illuminé par les milliers de lumière. Elle imagine les gens faire la fête, imagine ceux qui sont tranquillement posé chez eux avec pour seule lumière celle de leur télévision encore allumée. Et elle se perd dans ses pensées, perd dans l’idée que sa ville natale lui avait manquée. Comme jamais avant elle n’avait pu lui manquer.

Débarquement qui se fait rapidement, attente des bagages qui se fait par contre bien plus longue que de coutume. Elle soupire Eden, la file d’attente est immense et pourtant ça n’a pas l’air d’avancer. Peu de personne ont réussi pour le moment à récupérer leurs bagages. Et elle a ce petit stress dans le ventre Eden, elle se demande comment elle va faire pour récupérer tout ce qu’elle a avec un bras en moins. Elle va devoir s’en tirer toute seule, comme une grande ou peut-être bien qu’elle sera prise en pitié. Et c’est ce qu’elle espère secrètement. Que quelqu’un veuille bien l’aider à déposer ses valises au pied d’une place assise dans l’immense aéroport le temps qu’on vienne la récupérer. Avec très peu d’espoir, elle regarde alors son téléphone en espérant y lire que son frère est déjà là. Prêt à venir l’aider avec ses bagages. Mais non, celui-ci ne présente aucun appel manqué, aucune notification tout court et d’ici peu de temps son cellulaire sera coupé par le manque imminent de batterie. Alors elle soupire, mais pas de panique. Elle sait que Baedrian va venir la chercher, elle sait qu’il aura surement un peu de retard comme toujours lorsqu’il le fait mais rien de grave. Depuis le temps elle s’y est fait au manque de ponctualité de son ainé. Elle va réussir à se débrouiller… Enfin, elle l’espère.

Installé sur un banc depuis près d’une heure, les bagages à ses pieds elle commence à réellement se demander ce que son frère peut bien foutre pour ne pas arriver à ce point-là à l’heure. Elle l’appelle, ne fait que ça mais aucune réponse et elle bouillonne la blonde. Elle commence à être agacée ; très franchement fatiguée par le voyage qu’elle vient de se taper et la douleur dans son poignet qui commence à la lancer. Elle tente d’être calme, vraiment. Elle soupire un instant et s’essaie à un nouvel appel mais bien évidemment, comme si la situation entière n’était pas suffisamment grotesque. C’est son téléphone qui décide de la lâcher. Alors elle en arrête-là. Elle range son portable dans la poche zippée de son sac à dos et se met à regarder les gens qui viennent, qui partent. Elles les regardent avec l’esprit qui divague. Elle regarde cet aéroport qu’elle connait par cœur. Cet aéroport qu’elle aura traversé bien souvent avec impatience, avec les larmes coincées au bord des yeux tant l’attente entre chaque retour avait été longue. Des larmes prêtent à couler du moment qu’elle apercevait le kaki du treilli de son petit ami. Larmes qui n’arrêtaient de s’évader que lorsqu’il le lui demandait. Lorsqu’il venait déposer sur son visage entier des myriades de baiser. Elle se rappelle du nombre incalculable de fois où elle sera passé des pleures à l’euphorie en le voyant dans la foule, elle se rappelle encore de la sensation de ses bras autour d’elle lui montrant dès qu’ils se retrouvaient ô combien elle aussi avait pu lui manquer. Elle se rappelle de tout, moments qui seront gravés en elle pour toujours.

Bulle de souvenir dans laquelle elle est plongée depuis un bout de temps maintenant la princesse de Tybee Island, ne se rendant même pas compte que la sécurité de l’aéroport qui passe devant elle encore et encore se demande bien ce qu’elle peut attendre la jolie blonde avachit sur ce pauvre banc. Elle est perchée actuellement Eden, elle est plongée dans le passé sans se rendre compte que celui-ci est en train de se rapprocher. Si près, si proche d’elle soudainement qu’elle s’oblige à relever les yeux vers celui-ci. Pensant faire face à un Baedrian qui s’excuserait pour son retard abusif.

Cœur qui bondit dans la poitrine, souffle qui se coupe et prunelles qui clignent pour comprendre que c’est bel et bien Landon qui est ici. Qui lui fait face. Palpitant qui tambourine, organe vitale que tout le monde dans l’aéroport pourrait entendre tant il bat fort par l’effet de surprise. Elle se relève rapidement Eden, sans faire gaffe à son sac à dos qui jusqu’à présent était posé sur ses genoux et qui vient maintenant lamentablement s’échouer au sol. Et elle balbutie, y’a que des petits sons qui sortent mais qui ne veulent strictement rien dire. Elle agit comme une gamine, comme l’ancienne adolescente qu’elle était il y a presque dix ans. Elle le regarde avec les yeux brillant, prunelles parsemées d’étoiles que de le voir ici après un mois passé aux abonnés absents. Elle entrouvre les lèvres la blondinette, prête à lui demander ce qu’il fait ici car elle croit soudainement au hasard qui les réunis trop souvent sans qu’ils ne le veuillent réellement. Elle veut savoir si c’est une surprise ou bien un drôle de karma qui s’amuse deux bien trop souvent.

Elle s’approche de lui, prête à saisir ses bras pour se serrer contre lui car elle est euphorique Eden. Elle a en tête les souvenirs auquel elle était en train de penser, elle a les messages en tête qu’elle voulait lui envoyer si son fichu portable n’était pas éteint depuis maintenant une éternité. Mais elle est coupée dans son élan, coupée par la voix monocorde, le ton bien trop glacé de son ex petit-ami. Elle se mord la lèvre Eden, s’en foutant complet de la raison pour laquelle Baedrian n’est pas là. Elle est même plutôt contente soudainement que Baedrian soit coincé au travail. Au moins, Landon est là mais un truc la chiffonne, il n’est pas comme lors des conversations par message Landon. Elle tente de regarder dans les yeux son ex pour déceler quelque chose mais celui-ci l’évite comme la peste alors elle abandonne. « Ah heu… Bah ok il aurait pu me prévenir quand même ! » Et elle sourit de plus belle Eden, car elle espère se faire des fausses idées. Elle espère qu’il est juste fatigué et qu’il ne fait pas réellement la tête.

Pas un mot de plus à son égard, il ne répond même pas à sa phrase et se met déjà à regarder au sol le nombre de bagage qu’elle a. Ton ironique que le beau brun lui adresse, lui faisant remarquer qu’elle a ramené beaucoup de chose de sa tendre terre d’accueil à l’autre bout du continent nord-américain. Et à son tour, elle regarde le bordel monstre d’affaire qu’elle a ramené en passant sa petite main valide dans crinière platine. Se rendant bien compte qu’elle en a trop ramené, qu’elle aurait dû faire un nouveau tri avant de tout emballer. « J’ai deux valises à roulette et deux sacs ouais… J’suis désolé j’étais pas censé me casser le poignet … ça aurait été plus simple sans ça… » Voix qui se fait timide, embarrassée par la situation d’être handicapée. De ne même pas être fichue de pouvoir s’occuper elle-même de son arrivée. « Enfin, je suis contente que tu sois venue toi, ça me fait plaisir que tu sois la première tête que je vois- » en rentrant…  Qu’elle aimerait dire, phrase qu’il ne lui laisse même pas le temps de terminer en se baissant pour attraper un maximum d’affaire. Lui tendant un sac qu’elle pourra tenir avec son bras valide. Elle le fixe Eden, outrée par l’attitude grotesque qu’il entretient avec elle. Totalement différente de celle qu’ils entretenaient par message depuis une semaine. « Je suis désolé si Baedrian t’as reveillé en pleine nuit, il aurait pu simplement me prévenir et m’appeler un Uber … » Excuse qu’elle lui présente car elle le pense fatigué par les entrainements Eden, elle ne s’imagine pas que la cause de cette humeur est un simple post Instagram mal interprété.

Les valises à peine redressées qu’ils se mettent à marcher vers la sortie de l’aéroport les deux anciens amants, dans un silence de mort que Landon a décidé d’installer. Elle marche derrière lui la blonde, regardant son ex petit ami tirer ses affaires, brisant à tout jamais les réminiscences dont elle s’était rappelée un peu plus tôt avant qu’il ne vienne la retrouver sur son banc.  

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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptySam 2 Sep - 22:11

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Eden & Landon

Jeune femme qui s’excuse de s’être brisé le poignet, paroles qui ne font qu’accroître la hargne du brun. Elle n’a pas tort, elle a été bien stupide de se blesser de la sorte, telle la gamine un peu trop casse-cou qu’elle est supposée ne plus être depuis des années ; et Landon qui se fait de mauvaise foi, qui peste intérieurement contre le comportement juvénile de son ex lorsqu’il n’est lui-même guère plus mature. Mais il se montre tout sauf juste cette nuit, la faute à la colère qu’il dirige contre Eden et ce gros lard d’inconnu, la faute à cette jalousie qui le consume comme un feu de forêt ; si les sentiments continuent à se bousculer ainsi en lui, à ce rythme-là, il ne restera de lui qu’un maigre tas de cendres au lever du soleil. Il se montre tout sauf juste, ne voit que les torts de la demoiselle, se répète que si elle avait été un peu plus maligne ils n’en seraient pas là tous les deux, probablement aurait-elle été en mesure de trouver un moyen de rentrer chez elle sans son aide, de se débrouiller comme la grande fille qu’elle devrait être. Et en même temps, il n’est pas sûr qu’il aurait préféré ne jamais recevoir cet appel de Baedrian, poursuivre sa nuit comme prévu. Il a beau être fâché contre elle, il aime mieux la revoir ce soir que d’être privé de sa présence quelques heures, quelques jours de plus. C’est à en pleurer de pathétisme, mais ne rend pas les faits moins vrais.

Et elle n’aide en rien, la diablesse. Elle ne l’aide pas en étant plus belle que jamais cette nuit, et ce malgré le négligé de sa tenue, adorable petite créature aux mèches folles, tendrement sauvage, subtilement sublime. Elle ne l’aide pas en affichant cet immense sourire, sourire ravageur auquel il n’a jamais su résister, sourire qui l’atteint en plein cœur, lui fait se demander comment diable il est supposé rester campé sur ses positions défensives face à pareil tableau. Mais il n’a pas le choix. Elle ne peut pas batifoler d’homme en homme, faire du mal autour d’elle et espérer que quelques battements de cils suffiront à tout effacer. Elle n’en a tout simplement pas le droit. C’est donc pendant qu’elle lui exprime combien elle est heureuse de le revoir qu’il se baisse pour ramasser le sac qu’elle a fait tomber en se relevant, ignorant délibérément sa bonne humeur, se mordant l’intérieur de la joue pour ne pas céder à ses doux sourires. Il est à deux doigts de se laisser rattraper par le passé Landon, à deux doigts de la serrer dans ses bras, comme avant, avec l’urgence pantelante de rattraper, tout rattraper, le temps perdu pour compenser les crises de larmes engendrées. Il en est à deux doigts mais il ne peut se le permettre, car il n’en a aucune envie. Et en même temps, il n’est rien qu’il désire plus, actuellement. Cruelle ambivalence, jeune homme habitué à être sans cesse tiraillé entre ce que lui dictent son cœur et son cerveau en sa présence.

Il l’interrompt, lui tend abruptement l’un des deux sacs sans même lui laisser le temps d’achever sa phrase. Il ne veut pas en entendre davantage. Il ne veut pas l’entendre dire qu’elle est heureuse, soulagée de le voir ce soir. Il ne veut pas car si elle en dit trop, si elle est trop gentille avec toi, son armure gelée fondra comme neige au soleil. Elle n’a pas le droit de lui dire des choses pareilles, le bombarder de tels posts et ensuite revenir en disant très précisément les mots qui, elle le sait, le dérideront en une fraction de seconde.

Elle le fixe sans trop comprendre la poupée, immobile, n’esquissant pas un geste pour s’emparer du sac qu’il lui tend. Alors il avance un peu plus encore son bras, rapproche le sac de la jeune femme, car il est tout simplement hors de question qu’il s’embête à tout porter. Sa bonté à des limites.

- Bon, tu le prends ? C’est pas que ça m’amuse pas de tenir ce sac dans le vide depuis cinq minutes, mais un peu quand même, j’ai mieux à faire.

Il se ferait presque agressif Landon, c’est plus fort que lui, plus il se sent près de craquer, plus il surenchérit en attitudes désagréables, il en fait des caisses, comme pour se convaincre lui-même que non, il est plus fort que cela. Bagage qu’il fourre sans ménagement dans la main valide de la jeune femme, haussement d’épaules qui accueille les nouvelles excuses de la demoiselle.

- J’suis là maintenant, t’excuser ne changera pas ce qui est fait.

Réponses qui se feraient monosyllabiques s’il le pouvait, ancien soldat qui divulgue le moins d’informations possible. Il ne confirme pas le fait que l’appel de Baedrian l’a tiré de son sommeil si fragile. Il ne lui dit certainement pas qu’il est parti en trombe de chez lui, qu’il a tout fait pour rejoindre l’aéroport aussi vite qu’il le pouvait, que s’il en avait eu la capacité, il se serait même téléporté sur les lieux. Il refuse catégoriquement de lui montrer qu’il tient encore suffisamment à elle pour rappliquer en plein milieu de la nuit si elle a besoin de lui, il ne manquerait plus que cela. Il n’a de toute manière rien à confirmer ; ses cheveux en désordre témoignent très clairement qu’il a été tiré du lit, qu’il est parti de chez lui sans même prendre le temps de croiser son reflet dans le miroir. Soupir qui franchit ses lippes tandis qu’il soulève les deux lourdes valises, une dans chaque main, coup d’œil qu’il lui adresse rapidement.

- Bon, tu viens ? Il est quand même trois heures passées.

Il est lourd Landon, clairement décidé à appuyer sur le fait qu’il est bien tard dans la nuit, et ce dès que l’occasion se présente. Et, sans même s’assurer que la jolie blonde le suit, il tourne les talons, direction la sortie de l’aéroport. Chemin qui se fait dans un silence implacable, jeune homme qui marche rapidement dans ce vaste hall qu’il connaîtrait presque mieux que son propre foyer. Bien décidé à rentrer dès que possible, se glisser sous sa couette sitôt la jolie blonde déposée à bon port.

Froid nocturne qui les heurte de plein fouet à l’instant où s’ouvrent les portes automatiques de l’aéroport, regard qui vient spontanément se poser sur le haut court d’Eden, sur ses bras dénudés sur lesquels se dessine déjà une esquisse de chair de poule. Alors il s’arrête un instant, libère un nouveau soupire, dépose les bagages au sol, retire le sac à dos de ses épaules. Et c’est son blouson qui suit bientôt, qu’il ôte pour poser le lourd vêtement sur les frêles épaules de celle qui était, fut un temps, la femme avec laquelle il se voyait faire sa vie. Vieille habitude que de prendre soin d’elle, habitude qui a la vie dure, dont il ne parvient à se libérer, et ce même sept ans plus tard. Il ne prononce pas un mot Landon, se contente de rabattre la capuche de son hoodie sur sa tête et de reprendre les bagages pour se remettre en marche. Car il a honte, le footballeur. Honte de toujours agir ainsi alors qu’elle l’a largué des années plus tôt, alors que s’il n’a qu’une envie ce soir, c’est bien de la laisser plantée là. Et c’est dans un silence toujours aussi pesant, silence qui l’arrange bien néanmoins, qu’ils prennent le chemin de la voiture.

Véhicule bien vite rejoint, parking qui s’avère être quasiment désert en cette heure tardive. Jeune homme qui déverrouille son joujou qu’est sa voiture, ouvre le coffre, hisse sans effort les nombreux bagages de la demoiselle à l’intérieur. Coffre qu’il claque bruyamment avant de se diriger vers la portière côté conducteur, envoyant valser la galanterie que lui a inculquée sa chère mère, et avec elle l’ancienne habitude de toujours ouvrir la portière de l’habitacle à Eden. Elle n’aura qu’à se débrouiller, pour ce soir ; après tout, elle est assez grande pour enclencher une poignée toute seule.

Il s’installe face au volant, s’enfonce un peu dans son siège, et soudain cela lui revient. L’une de leurs dernières conversations par messages interposés, conversations trop rares qu’il n’a que trop relues au cours des derniers jours. Et la promesse qu’il avait faite à Eden, la promesse qu’il s’était faite à lui-même, jeune homme qui a une dette à honorer. Alors il plonge la main dans la poche de son pantalon, dégaine son portefeuille, en sort quelques billets, l’équivalent de soixante dollars. Dollars qu’il fourre brusquement dans la main de la poupée, et ses doigts qu’il lui fait refermer dessus, n’ayant pas la force de supporter ses protestations.

- J’te devais une course Uber. Et des écouteurs. Inutile de protester, je reprendrais pas cet argent.

Et, sans un mot de plus, il démarre le véhicule, quitte sa place de parking en marche arrière et, une main posée sur le volant, s’occupe enfin d’enclencher cette foutue ceinture de sécurité. Centaines de mètres qui se passent dans un silence lugubre, ancien militaire qui garde les yeux soigneusement rivés sur la route, la mâchoire serrée. Et la musique tonitruante qu’il entend soudain retentir dans l’habitacle, le regard qui se baisse instantanément vers les boutons de réglage de la radio pour constater que, Ô surprise, Eden s’est permis de l’allumer sans lui demander son avis, comme à son habitude. Mais cette musique elle lui casse le cerveau, elle est bien trop joyeuse pour son humeur, aussi il l’éteint d’un geste brusque, replongeant le véhicule dans le silence. Toujours sans prononcer un mot, sans quoi ce ne serait pas drôle. Monstre de froideur, monstre de mutisme qu’est devenu le conducteur de la voiture.
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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyDim 3 Sep - 0:12

You don't want to talk with me anymore, like we used to do.

Eden & Landon

Joie qu’elle s’était faite en arrivant à l’aéroport qui dégringole en une fraction de seconde ; en une seule et unique parole de Landon. Il ne lui porte pas d’attention le garçon. Pas de salut, pas d’étreinte, pas un mot. Juste rien. Et en prime, il s’en fout complet de ce qu’elle a lui dire. Il montre bien qu’il n’a pas envie de s’éterniser sur les lieux en lui tendant l’un des sacs, l’avançant un peu plus vers elle comme si elle ne comptait pas le prendre s’il ne le lui brandissait pas sous le nez comme ça. « Deux secondes Landon, je voulais juste te parler car je m’attendais pas à te voir. C’est bon, ne t’inquiète pas, je vais pas te laisser galérer avec mes affaires. » Paroles qui sortent d’un ton excédé en attrapant le sac qu’elle glisse jusqu’à son épaule à la volée. Elle est dégoutée la poupée. Dépitée, car elle ne s’attendait pas à cet accueil nocturne la belle. Elle a très bien compris Eden, elle a saisi ce qui ne va pas avec son ex. il n’est pas heureux d’être ici et il ne se prive pas de le faire ressentir. Il n’avait clairement pas envie de la voir et ça se voit. Elle a le sourire qui fout le camp la demoiselle en pensant à ça et lorsque le brun lui dit de sa voix lasse qu’elle devrait arrêter de s’excuser car ça ne changera rien au fait que maintenant il est là, elle ne bronche pas. Elle regrette juste que son frère ne soit pas celui qui soit venue la chercher ici, même avec huit heures de retard.

Silhouette baraquée qui s’éloigne d’elle, muscles qu’elle imagine bandés sous la veste de Landon qui porte ses deux valises comme si le poids de celles-ci n’était pas énorme. Elle l’admire, le trouve beau le garçon. Beaucoup trop charmant pour un homme qui n’en a que faire d’elle. Qui change d’humeur comme de chemise lorsqu’il s’agit d’elle. Pour ne pas le faire gueuler une nouvelle fois, elle s’active la petite. Elle marche, suit attentivement le garçon devant elle jusqu’à la sortie de l’aéroport.

Un pied à peine mit dehors qu’elle resserre la mâchoire Eden, qu’elle crispe les muscles de tout son corps en se rendant compte de la température bien trop différente à celle de la Californie, de la côte-ouest qui soudainement lui manque déjà trop. Au moins là-bas, il n’y avait pas de Landon Snow. Elle s’arrête un instant, le temps de s’y habituer pour mieux reprendre le chemin jusqu’au véhicule de son ex mais il n’est pas d’accord. Dans un soupire qu’elle entend, elle le voit poser ses deux valises au sol et se délester de l’un de ses vêtements. Au début elle ne comprend pas Eden, elle se demande ô diable ce qui peut passer dans la tête du jeune homme pour enlever une couche avec le temps qu’il fait actuellement mais bien rapidement sa question obtient une réponse. Elle le voit se tourner vers elle, elle le voit s’approcher sans même la regarder pour poser son blouson sur ses frêles épaules dénudées, recouvrir son bras plâtré. « Mer- » Sans grand étonnement, il ne l’écoute pas de nouveau. Ne lui laisse pas de finir ses remerciements qu’il a déjà tourné les talons ; repris les valises posées à même le sol et continuer sa route jusqu’à son moyen de locomotion.

Voiture qu’elle assimile comme étant celle à Landon lorsqu’elle voit les phares s’allumer quand celui-ci s’approche de la bête. Une voiture assez belle, une voiture dans laquelle elle n’a aucun mal à imaginer le garçon. Voiture bien plus brute, plus ronronneuse que la petite Chevrolet trois porte qu’elle venait de laisser à quelqu’un à Los Angeles pour une petite somme. En y pensant, elle se mordille l’intérieur de la joue la poupée. Se demandant si elle avait réellement fait le bon choix en abandonnant tout ce qu’elle avait. Car elle a tout laissé Eden, elle a tout lâché pour revenir vivre ici. Et lorsqu’elle voit le comportement de son ex vis-à-vis d’elle. Elle se demande sincèrement si elle arrivera à vivre dans la même ville que lui. Si elle arrivera à s’habituer aux changements d’humeur de celui-ci. « Tiens » Lui dit-elle en accompagnant le geste à la parole en lui tendant le dernier sac qu’il doit mettre dans le coffre de sa caisse. Sac qu’il attrape sans un mot, sans lui adresser un regard de nouveau.

Jeunes adultes qui gagnent les sièges de la voiture, intérieur qu’elle regarde un instant en souriant Eden. Intérieur qui montre la petite somme qu’il a dû déboursé dans son jouet pour qu’il soit aussi bien équipé. Tout en attachant du mieux qu’elle puisse à l’aide d’une seule main sa ceinture de sécurité elle hésite à parler, faire un petit commentaire. Elle se demande si la petite blague, le ton humoristique sera accepté ou si au contraire il lui demandera de la fermer. Elle a la phrase qui lui brule les lèvres l’ancienne petite amie et elle n’a pas pour habitude de se retenir alors elle essaie. Nouvelle tentative d’adoucir l’humeur massacrante de son interlocuteur. « Du coup t’as bel et bien retrouvé ta voiture … La dernière fois qu’on en a parlé tu savais pas du tout où elle pouvait être … » Cliquetis qui confirme que sa ceinture est bel et bien attachée, opalescences qu’elle se permet de remonter sur le faciès strict de son ex bien trop concentré à faire la gueule.

Portefeuille qu’elle le voit tirer de la poche de son survêtement noir à la hâte, elle hausse un sourcil la blonde cherchant à comprendre toute seule pourquoi il compte les billets soudainement après ce qu’elle vient de lui dire et la suite la laisse pantoise. Elle le voit extirper une somme qu’il vient presque brusquement lui foutre entre les doigts. Main fraîche qui touche la sienne en lui reparlant du Uber qu’elle lui avait payée quelques jours avant à distance ainsi que de la paire d’écouteur qu’il avait promis de lui payer si elle arrêtait son caprice durant la conversation. Elle ricane amèrement la blonde, regarde les billets un instant et pose la moitié de la somme dans la boite à gant. « Pas besoin pour les écouteurs, j’ai retrouvé les miens dans ma poche tout à l’heure. » Phrase qui sonne soudainement bien plus monotone que ce qu’elle imaginait si elle aurait dû lui en parler par message. Là est toute la différence. Par message, elle ne voyait pas la tête macabre, les traits durci de son interlocuteur. Elle l’imaginait souriant Landon derrière son téléphone la nuit. Elle l’imaginait tout autant heureux qu’elle. Mais elle avait dû se tromper, elle avait tort sur toute la ligne la poupée. « Mais si ça te tient à cœur pour le Uber, grand bien te fasse. » Elle accepte le reste de la somme en soupirant, roulant des yeux et foutant rapidement les billets dans son sac à dos à ses pieds. Situation qui la lasse à la blonde, la fatigue encore un peu plus de cette journée éreintante. Mais elle reste calme pour le bien du peu de temps qu’ils leurs restent ensemble. Une vingtaine de minute tout au plus si la route est bonne.

Prunelles qu’elles n’osent plus tourner vers lui, par crainte d’éveiller une colère monstre qu’elle lui a que rarement vue. Ainsi, elle ne s’autorise qu’à fixer la chaussée au travers de la vitre de la voiture en route vers le centre de la ville. Elle garde sur deux cent mètres ses yeux rivées sur le sol encore mouillée de ce qu’elle imagine des longues nuits de pluie éparse qu’a pu connaitre la ville pendant son absence. Elle pourrait lui parler météo à Landon, elle pourrait lui demander si il a apprécié le cadeau empoisonné qu’est la pluie Georgienne mais elle s’abstient. Encore. Car il n’a pas l’air d’avoir envie de parler, qu’il a l’air fatigué et vraiment éreinté d’être levé en plein milieu de la nuit. Si il n’était pas si casse-pieds ce soir, elle l’aurait même gentiment recoiffé car il a les cheveux tout ébouriffé le beau garçon. Mais non, interdiction de le toucher, interdiction de lui parler et elle s’y tient. Elle ne veut pas plus le déranger si c’est qu’il veut Landon.

Silence de mort qui l’angoisse au fil des minutes qui passent, elle a la jambe qui frétille sur son siège Eden. Elle commence à plus réellement supporter le blanc que Landon impose et l’ambiance glaciale qui va avec. Machinalement, sans se prendre la tête elle allume la radio. Au moins, elle se concentrera sur autre chose que garder la tête soit rivés vers la vitre ou sur le pare-brise mais à peine la musique retentit que Landon décide d’appuyer rapidement sur le bouton off. Mettant fin au minimum d’ambiance que la radio offrait dans l’habitacle. Et là, pour la première fois depuis que le brun a allumé le contacte de la voiture elle se permet de tourner la tête vers lui. Le fixer. Elle ne dit rien, elle le regarde d’un air lasse jusqu’à qu’il se décide à enfin tourner la tête vers elle et là. Elle déballe ce qu’elle a au fond de l’estomac. « J’suis tellement contente d'être à Savannah et de te voir que j’serai prête à te parler de la pluie juste pour te faire plaisir Landon. » Sincérité qu’elle lâche comme ça, sans remord car c’est vrai. Elle était prête à le faire si il lui l’avait laissé la chance de s’exprimer. Qu’il n’avait pas taclé à chaque reprise ses tentatives d’aller vers lui. « Mais le hic, c’est que t’es d’une humeur massacrante … J’sais bien que venir me chercher c’est pas le plus beau cadeau du ciel mais quand même ? T’aurais pu dire non si ça te faisait tant chier… ? A moins que tu fasses la tête pour autre chose ? » Elle ne voit pas pourquoi il lui ferait la tête mais elle demande quand même, d’un air hésitant. La lèvre inférieur coincé entre les dents en attendant comme une damnée que la sentence tombe.

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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyMar 5 Sep - 1:34

if he's holding onto you so tight the way I did before

Eden & Landon

Doux timbre de voix qui perce le silence lugubre de l’habitacle, jeune femme qui se charge de lui rappeler l’une des dernières conversations qu’ils ont échangées, par l’intermédiaire de messages. Une conversation dont il n’est pas fier le beau brun, une conversation tenue un soir où elle était sobre, lui ivre, une conversation sans queue ni tête, l’alcool ayant la fâcheuse habitude de le rendre particulièrement con, con et trop honnête. Il aurait souhaité pouvoir l’effacer cette discussion ; pas seulement en faire disparaître les preuves écrites, mais revenir en arrière, ne pas contacter son ex cette nuit-là. Car il s’était tout bonnement ridiculisé, dans tous les sens du terme, et Eden ne manque pas de rappeler cette soirée à son bon souvenir, s’assurer qu’il n’oublie surtout pas qu’il avait égaré sa voiture dans la vaste ville qu’est Savannah, qu’il aurait été prêt à prendre le volant pour aller s’écraser contre un tronc d’arbre s’il avait eu la moindre idée d’où pouvait se trouver ce satané véhicule.

- Oui, j’ai demandé à un pote de m’aider à la retrouver, le lendemain.

Comme tu me l’avais conseillé. Paroles qu’il se garde bien d’ajouter, à croire que ça lui arracherait la langue de reconnaître que la jolie blonde lui a été d’une aide précieuse, cette nuit-là. Il en est des choses qu’il passe sous silence, ce soir, comme par exemple le fait que son véhicule n’était garé, très logiquement, qu’à quelques mètres du club où avait débuté sa nuit. Il a honte le jeune homme, honte de s’être montré à son ex dans le plus piteux des états, honte de s’être mis mal au point de ne même plus être capable de se souvenir qu’il a laissé sa voiture dans l’une des rues voisines de la boîte, honte de ce comportement qui se fait dangereusement coutumier depuis quelques années. Sept ans, exactement. Rapport à l’alcool qui va de mal en pis depuis son retour à Savannah, depuis qu’il a du temps libre, trop de temps libre en tête à tête avec lui-même. Sept années que l’alcool est passée du statut de simple boisson festive à celui de sombre refuge, la vérité c’est que plus rien ne va depuis qu’Eden a rompu avec lui, depuis qu’il n’a pas esquissé un geste pour la retenir. Plus rien ne va, la Terre continue de tourner pendant qu’il semble rester figé, prit au piège entre la bibine et le sport dont il a choisi de faire son métier, et il ne peut plus que se demander s’il se réveillera un jour de ce cauchemar, si la sortie de secours de cet Enfer damné dans lequel il évolue existe bel et bien, ou s’il la cherche en vain depuis sept longues années désormais.

Ancien soldat qui insiste pour rembourser sa dette à Eden, qui lui imposerait presque la somme d’argent qu’il lui fourre entre les mains. Il ne la regarde pas la jeune femme, pas directement tout du moins, se contentant de suivre ses gestes du regard, simplement pour s’assurer qu’elle accepte les billets, ce n’est que ça, c’est ce qu’il se répète en tout cas pour justifier le fait qu’il ne parvient jamais à totalement la quitter des yeux. Et puis il la voit compter la monnaie, glisser quelques billets dans la boîte à gants, et ça le fait tiquer Landon. Il sent ses dents se serrer, sa mâchoire se contracter, déjà prêt à contre-attaquer, à lui gueuler de prendre ce foutu pognon qu’il lui offre. Il n’y a bien qu’elle pour être chiante au point de refuser de l’argent lorsqu’on lui en propose. Il est sur les starting-blocks le beau brun, il a déjà enfilé ses gants de boxe et s’apprête à entrer sur le ring, car toute excuse est bonne à prendre pour s’engueuler, lui cracher à la gueule toute la hargne et la douleur qu’il emmagasine depuis plusieurs heures.

Et puis l’occasion s’envole, la pression, elle, demeure. Ne cesse de croître, même, car voilà le jeune homme frustré d’avoir vu s’évanouir sous ses yeux l’opportunité de décharger un peu de ce trop-plein de sentiments irrationnels, incohérents, impossibles à assumer face à elle. Ce sont quelques mots qui suffisent à clarifier la situation, elle lui apprend qu’elle les a retrouvés ces foutus écouteurs, et ces paroles lui parviennent avec une amertume étouffante. Sans doute l’auraient-elles fait sourire, peut-être même rire, si elle les avait prononcés la veille, plus tôt dans la journée. Mais plus maintenant. Plus maintenant, car toute envie de rire s’est envolée à l’instant où il a vu cette vidéo à la con.

Et elle enfonce le clou la jolie blonde, aggrave son cas en laissant finalement la hargne de Landon la gagner. Soupir qu’il perçoit très clairement dans sa voix, roulement d’yeux estampillé du sceau Howard qui ne lui échappe pas, qu’il avait appris à aimer, fut un temps, qui lui donne de nouveau des envies de meurtre aujourd’hui. Et le ton qui se fait plat, si bien dénué d’émotion qu’il s’en ferait presque arrogant, jeune homme toujours décidé à s’en tenir à des réponses courtes au possible.

- Génial.

Trajet qui débute dans le silence le plus total, sportif qui ne s’autorise à détourner son regard intransigeant de la route que pour couper l’autoradio. Lui-même ne sait pas très bien pourquoi il fait cela, à vrai dire. Probablement dans le seul but de faire chier Eden. L’énerver, valser avec ses limites pour la faire craquer, car ce serait tellement plus simple s’ils faisaient tous deux la gueule, ce serait tellement plus gérable pour lui que de devoir sans cesse lutter pour ne pas se laisser attendrir par ses grands sourires et ses douces paroles, dans le seul but de lui faire comprendre qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Qu’il n’est pas dans son assiette ce soir, qu’un sentiment nauséeux l’a pris il y a plusieurs heures désormais, et ne semble pas vouloir le quitter. Pour une raison, une unique raison d’un pathétisme monstre.

Regard azuré qu’il sent peser sur lui, qu’il décide d’ignorer, espérant secrètement que la petite blonde finisse par se décourager, détourner les yeux de son profil. Visage fermé, il s’obstine à fixer la route, n’esquissant pas un geste dans la direction de sa voisine, jusqu’à ce qu’un feu rouge le force à s’arrêter. Il attend, une seconde, deux secondes et, n’y tenant plus, tourne enfin la tête vers elle. Sans prononcer le moindre mot, se contentant d’arquer un sourcil vaguement interrogateur, comptant sur elle pour avoir la présence d’esprit de prendre la parole d’elle-même.

Premières paroles qui font se froncer les sourcils de Landon ; pour la première fois de la soirée, il laisse une expression sincère transparaître sur ses traits, il faut croire que sa vigilance a ses limites, elle aussi. Le truc c’est qu’il ne comprend pas le jeune homme, il ne saisit pas pourquoi elle se comporte de la sorte, comme si tout était arrangé entre eux, que rien n’avait changé, que la vie réelle pouvait être aussi simple que de bêtes messages échangés dans les une heure du matin, lorsque non. Lorsqu’elle crée des dommages, à dessein sans doute, il parvient pas à comprendre pourquoi elle serait si gentille avec son ex lorsqu’elle est de toute évidence maquée à l’autre bout du pays.

Et les mots qui suivent, accusateurs, mots qu’ils méritent sans les mériter, pas de son point de vue, en tout cas. Dans sa tête c’est elle qui est en tort, certainement pas lui. Dans sa tête le comportement qu’il adopte est parfaitement légitime, lorsque c’est en réalité l’exact opposé. Fait dont il ne pourra prendre conscience que par le dialogue, voie dans laquelle il s’engage alors, sans trop savoir où il va, la froideur pétrifiante qui cède la place à un air soudain bien fatiguée, et l’arête du nez qu’il vient pincer entre deux doigts.

- Non, t’as raison Eden, c’est loin d’être un cadeau du ciel. Seulement ton frère m’a appelé, et quand ton meilleur ami t’appelle pour te demander un service, c’est la moindre des choses que de lui rendre. Peu importe s’il est trois heures du matin, peu importe si ça implique d’aller chercher une personne que t’as pas envie de voir.

Et le regard qu’il relève enfin vers elle, les lèvres qu’il humecte légèrement, cherchant quoi répondre face à l’air d’incompréhension profonde qu’elle lui sert. Y a les yeux qui se tournent alors vers le ciel, la tête qui se secoue doucement, jeune homme qui laisse enfin transparaître ses émotions, sans le vouloir, sans même s’en apercevoir.

- Oh, j’t’en prie, n’ai pas l’air si surprise ! T’aurais pas pu demander à ton super mec de rentrer à Savannah avec toi, tant qu’à faire ? Histoire qu’il continue à te rendre des petits services, comme porter tes quarante valises… Ç’aurait été plus simple pour tout le monde.

Et l’incompréhension qui se fait croissante sur le visage d’Eden à chaque nouveau mot libéré, incompréhension qui exaspère le sportif qui, à bout de nerfs, donne un coup sur le volant, appuie du même coup sur le klaxon, ne sursaute même pas en entendant jaillir le son accidentel.

- Mais si, tu sais bien… Ta meilleure rencontre à LA.

Et le premier rictus de la soirée qui se dessine sur ses lèvres, le sourire désabusé et le rire vibrant d’amertume qui quitte sa gorge. Les prunelles azurées qui s’ancrent dans les siennes, regard d’un garçon dévasté à l’idée qu’elle ait trouvé le bonheur avec un autre, ces putain d’yeux qui sont le reflet de l’âme, paraît-il, qu’il aimerait parfois se crever pour oser être plus sincères que lui. Plus sincères qu’il ne le voudrait.
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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyMar 5 Sep - 15:01

You don't want to talk with me anymore, like we used to do.

Eden & Landon

Elle a le regard perdu sur le profil du nouveau roi des glaces Eden. Les prunelles qui vacillent de ses cheveux bruns en bataille jusqu’à sa mâchoire carrée qu’elle voit contractée, puis se décontracter quelques secondes pour mieux se recontracter par la suite. Souverain des tempêtes glaciales. Dieu des phrases courtes et cassantes lorsqu’il daigne bien ouvrir la bouche devant elle, lorsqu’il prend le temps de lui répondre pour lâcher quelques palabres encore plus mauvaises que les silences qu’il lui offre par dizaine. Vents par rafales, méchanceté gratuite qu’elle ne comprend pas. Pas ce soir du moins, elle n’a rien fait la demoiselle. Rien du tout. Pourtant, elle se creuse la cervelle la belle. Elle se sent fautive, elle est presque certaine qu’elle est la cause de ce retournement de situation. Car finalement, elle l’est toujours. Elle ne se permet même pas d’imaginer qu’il puisse être énervé par autre chose que par elle. Elle se prendrait presque pour son centre du monde la diablesse, se pensant assez importante pour diriger comme avant les humeurs de son ex. Elle oublie que sept ans sont passés, elle oublie qu’il a une vie et qu’il peut être énervé sans que son prénom ne soit mêlé.

Il résiste le bel enfoiré. Elle a beau rester le visage tourné vers lui, il ne bouge pas d’un cil. Elle voit ses mains se resserrer sur le volant, voit ses opalescences éviter les clignements tant il se concentre dans sa mission de parfaite ignorance. Elle le voit faire, elle étudie le sujet. Elle voit sa façon de montrer qu’il est énervé et elle commence à douter d’un quelconque arrangement de la situation pour ce soir. Il est borné le garçon, vraiment trop et ça lui fout un coup au moral de le voir intransigeant comme ça. Mais elle persiste, car ainsi est faite la plus jeune des Howard. Constituée d’un caractère bien emmerdant, grande acharnée qui préfère perdre son temps dans une cause perdue plutôt qu’abandonner lorsqu’il est encore temps. Le genre à ne pas baisser le regard tant que la personne d’en face ne le fait pas. Du genre à le fixer sans relâche son ex petit-ami tant qu’il n’y aura pas la confrontation qu’elle envisage depuis trois minutes déjà. Elle veut toujours gagner la bataille Eden, et l’adversaire Landon a toujours été son plus grand rival. Elle le hait pour ça, le déteste d’être aussi têtu qu’elle. Car finalement, si il ne veut vraiment pas tourner la tête, elle sait qu’il ne le fera jamais. Mais elle essaie quand même. Juste une dernière fois pour ce soir. Elle s’autorise deux petites minutes pour que la situation change. Espoir inopinée qu’à un moment ou un autre il se lasse et tourne la tête. Juste une seconde même. Juste le temps pour elle de lui dire ce qu’elle élabore comme monologue dans sa tête.

Comme dans un sablier, elle voit sa patience s’écouler bébé Howard. Patience qu’elle voit filer par petit grain de sable, patience qu’elle voit s’étioler à son plus grand désarroi. Mais elle est fatiguée Eden, elle a le voyage dans les pattes, le bras qui lui fait mal et la joie d’être de retour à Savannah qui s’est envolé du moment que Landon a décidé qu’il ne la calculerait pas ce soir. Va te faire voir qu’elle aimerait lui lâcher pour avoir l’audace de tant résister à ses appels de phare, de se donner à cœur joie de faire comme si elle n’était pas assise à cinquante centimètres de lui, qu’elle n’est tout bonnement pas là dans l’habitacle. Elle est à deux doigts de lâcher l’affaire, à un rien de tourner la tête et se contenter de tirer la gueule comme lui fait et ne plus tenter de comprendre ce qu’il se passe car il a le sang qui monte à la tête ; les nerfs qui craquent un à un. Ce qu’elle voyait comme l’une de ses plus grandes joies ce soir se transforme tout doucement en un véritable désastre. Elle va lâcher, elle va le faire mais y’a cette aubaine, ce feu vert qui passe au rouge. Le moment ou la concentration de conduire dans la nuit se coupe. Puis enfin y’a le visage de son ex qui se tourne vers elle. Enfin, les prunelles se croisent, enfin il lui offre un peu d’attention. Privilège qu’elle saisit, privilège qu’elle vient d’obtenir à l’usure et qu’elle utilise sans tarder avant que de nouveau, il se défile.

Bien évidemment, ce n’est pas lui qui prend la parole le premier. C’est à elle de tout faire. Ce soir, c’est elle qui tient les rênes. A elle d’ouvrir le bal et de mener la première danse. Alors elle ne perd pas une seconde, elle se montre sincère. A cœur ouvert, elle se dévoile. Lui avoue en face à face qu’elle est réellement contente de le voir, mais qu’elle ne comprend pas, ne saisis pas ce qui ne va pas et elle veut savoir le fond du problème. Lorsque les mots sont sortis, c’est le langage corporel qui fait le reste du travail. Elle l’interroge du regard, y’a la tête qui se penche subtilement sur le côté droit laissant sa cascade de mèche platine aller caresser le cuir de la veste de son ex. Elle a l’air perdu la mauvaise graine. Elle attend sagement, avec patience qu’il veuille bien lui répondre.

Les centièmes de secondes dégringoles, rendant le moment encore plus dur qu’il ne l’est déjà. Sans grande surprise il y a la peur de ne recevoir aucune réponse qui augmente en l’imaginant saisir le retour du feu vert pour lui foutre un nouveau vent. Elle a le supplice dans le regard Eden, les mains moites qu’elle vient doucement glisser contre le coton de son legging de sport tant la pression monte. Elle évacue comme elle peut l’angoisse en attendant avec espoir cette putain de réponse. Elle a besoin de savoir ce qui trottent dans la tête de son ex pour le rendre si méchant, et ça tombe. Y’a le flot de palabres virulentes qui lui explose au visage ; le cœur qui éclate mais pas pour les bonnes raisons. Cœur qui se fissure d’entendre qu’il n’est pas un brin content d’être là. Et ça fait mal. Car dans l’esprit de la blonde se repasse en boucle les conversations nocturnes, l’attention qu’ils s’étaient portés des jours durant. Elle se sent conne bébé Howard, elle pensait que leur relation avait changé pendant ce lapse de temps, lorsque six longues heures les séparaient. Mais non, il est vraiment là que parce que Baedrian lui a demandé un service. Il s’enfiche de ne pas l’avoir vue pendant un mois Landon, il est juste là car c’est une obligation et ça pique, fort. Elle a les prunelles rivées vers les siennes mais perdue pourtant dans le vague, elle a la bouche entrouverte mais rien ne sort, pas une seule palabre.

Et quand y’en a plus, y’en a encore avec le vétéran. Il crache de nouveau son venin le grand garçon. Il tape encore plus fort, avec plus de rage dans la voix. S’en foutant complet des dommages qu’il cause sur celle qu’il est venu chercher à l’aéroport. Il ne manque pas la nouvelle occasion pour l’enfoncer un peu plus dans l’incompréhension à la blonde. Car là, tout de suite. A ce moment de la conversation elle ne voit pas qui est le super mec auquel il fait référence. Elle cligne des yeux et l’écoute sans trop comprendre car la hargne qu’il lui porte à zéro fondement, et plus elle cligne des yeux sans répondre plus la situation empire, il monte dans les tours un peu plus encore. Il tape alors contre son volant, faisant rugir le klaxon en pleine nuit. Faisant sursauter Eden sur son siège à côté de lui. Et s’en est trop, c’est l’action qui réveille la part de haine qui sommeillait depuis des semaines en elle. C’est le grand retour de la diablesse. D’une Eden qui fronce des sourcils, agacé de s’en prendre plein la tronche, une Eden qui se met à parler aussi fort que le conducteur pour se faire entendre. « Mais tu parles de qui Landon ?! C’est quoi cette histoire encore ? T’as fait un rêve avant de venir me chercher ou quoi ?! T’es complètement malade d’inventer n’importe quoi putain ! » Elle l’imagine déjà fou à ce pauvre garçon, elle l’imagine mythomane pour lui inventer une vie qu’elle n’a pas, lui inventer l’existence d’un copain qu’elle n’a pas eu depuis des années. « T’es illuminé putain d’merde, je comprends rien à ce que tu racontes j’vais juste plus t’écouter je crois. » Tête qu’elle bouge de gauche à droite, air lasse qui prend place sur son visage tout autant fatigué que celui qui est venue la chercher. Elle n’y pense pas, ne s’imagine pas qu’il parle d’un simple post Instagram qu’elle a posté plus tôt dans la journée pour remercier un ami de longue date qui a bien voulu l’aider.

Sa meilleure rencontre à Los Angeles … Phrase qui tourne en boucle dans son cortex, ironie qu’elle perçoit dans son ton, qui laisse comprendre qu’il fait référence à quelque chose. Et y’a l’illumination qui se fait toute seule. Peut-être trop lentement mais y’a le visage qui prend une drôle d’expression, les yeux qui s’écarquillent la bouche qui s’ouvre en un grand O d’exclamation. Et comme une imbécile, plutôt que de parler, plutôt que se justifier elle le fixe droit dans les yeux car elle voit très bien le souci de Landon maintenant. Martyr de sa propre jalousie. Elle a le cœur qui se resserre en voyant l’air blessé de son anti-héros de la soirée la diablesse. Puis y’a un rire nerveux qui ricoche entre les quatre portes de la voiture, un rire cristallin qui s’échappe d’entre ses lippes alors qu’une main vient négligemment caresser son propre visage fatigué, choqué qu’il puisse vraiment tirer la gueule, se soucier de ne pas être comme il fut un temps sa meilleure rencontre dans le monde entier. « Bon j’peux en placer une ? » Question rhétorique, elle ne le laisse même pas cligner des yeux qu’elle reprend avec plus d’assurance. « Donc. Qui t’as dit que c’était mon copain … ? Non car la personne qui t’as dit ou fait croire ça, elle est mal renseignée… » Sourcil qui se haussent, bras qui se croisent sous sa poitrine en tentant du mieux qu’elle puisse de ne pas lui rire au nez. « Si ça vient de toi, bah comme d’habitude ça prouve bien que les sportifs ne savent pas lire… J’ai bien écrit dans la légende que c’était un AMI. » Guillemet qu’elle accentue à l’aide de ses doigts sur le mot ami, car il n’est que ça Alexander. Un simple ami depuis des années, avec aucune ambiguïté. « C’était même un meilleur ami. Tu dois connaitre le concept je crois que t’en a une de meilleure amie depuis des années… Tu sais les gens avec qui tu sors, a des conversations sans rien attendre de l’autre… Puis bon. Il a sa vie à Los Angeles, il risquait pas de venir pour mes beaux yeux, surement qu’on se reverra pas avant longtemps donc il a juste été aimable et m’a amené à l’aéroport. » Et elle s’arrête là, un instant le fixant droit dans les yeux, perdant son sourire car la suite la fait moins rire, elle se rappelle les palabres odieuse de celui qu'elle espère voir se décomposer par la honte sous ses yeux. « J’étais pas un fardeau pour mon ami au moins. »

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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyVen 8 Sep - 0:53

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Eden & Landon

Visage d’ange qu’il voit se déformer sous le coup de la colère, petite Eden qui aura fini par se laisser gagner par les ondes négatives qui suintent par tous les pores du garçon. Il ne l’a pas vu venir, le jeune homme, à croire qu’il s’imaginait que son interlocutrice encaisserait sans broncher ses reproches et autres insinuations. C’est sûr que ça lui ressemble tellement ce comportement à Eden, à peu près autant que l’attitude qu’elle a tenu jusqu’à présent, une amabilité et une joie de vivre insolites, presque déstabilisantes pour le brun, faut dire qu’elle l’a pas habitué à un autre genre de traitement depuis leurs retrouvailles.

Mais non. Non. Fidèle à elle-même, Eden Howard laisse un cocktail d’incompréhension et de hargne se peindre sur ses traits, se déverser d’entre ses lippes pour venir se heurter en plein sur Landon. Paroles qui n’arrangent rien à son humeur déjà massacrante, il se fait des films Landon, d’autres encore, toujours plus pour remplir le cinéma où se jouent ses pires cauchemars. Elle nie. Elle a le toupet de jouer la carte de la naïveté, de l’innocence suprême, n’a même pas le courage de reconnaître les faits dont il l’accuse. C’est tout de moins ce dont il est persuadé en l’entendant lui rétorquer qu’il raconte n’importe quoi, qu’il a dû faire un rêve avant de venir au vu des calomnies qu’il déblatère. Alors oui, il en a fait un de rêve. Un rêve bien plus doux que la cruelle pièce de théâtre que sont leurs vies, un rêve qui se teinte de relents doux-amers lorsqu’il voit le démon auréolé d’une couronne de cheveux platines qu’il a réveillé, lorsque lui revient avec la violence d’un coup de poignard la douleur apportée par la vidéo qu’elle a postée quelques heures plus tôt. Il ne l’a pas rêvée, cette vidéo. Peu importe combien il aurait souhaité que ce soit le cas. Peu importe combien il souhaiterait que la vaste mascarade à laquelle il prend part ne soit guère plus qu’un songe dont il puisse se réveiller dans la minute.

Mais c’est bel et bien la réalité. C’est bel et bien la réalité et il doit faire avec, il doit faire de son mieux pour encaisser sans broncher les conséquences de ses actes, ne pas laisser le thermostat monter pour que son sang boue un peu plus encore lorsqu’elle l’accuse d’être atteint psychologiquement. Mission dans laquelle il échoue lamentablement, bien trop profondément touché par ses mots. Car il a beau savoir qu’il est sain d’esprit le jeune homme, son ex vient de mettre des mots sur l’une de ses pires craintes : qu’on lui découvre des défaillances psychiques dues aux horreurs de la guerre, comme tant d’autres anciens soldats.

Il a beau savoir que ce n’est pas le cas, cela n’empêche pas la rage de monter, embrouiller un peu plus encore ses méninges, le rendre plus con, plus borné que jamais. Aussi il continue, inarrêtable, jeune homme qui rue dans les brancards à coup d’allusions toujours moins subtiles, qui ne prive pas de montrer à la jolie blonde combien il est à bout de nerfs ce soir, et l’ultime remarque qu’il libère sur cette soi-disant meilleure rencontre qui veut bien dire ce qu’elle veut dire, la douleur qu’il laisse se peindre dans ses yeux pour la première fois de la nuit.

Regard qui se porte alors sur la jeune femme, qui détaille ses traits, la façon qu’a son visage de se muer sous le coup de la surprise. Et il sait plus trop où il en est, Landon. Il sait pas s’il est en colère, persuadé qu’elle continue de jouer les innocentes, mimant un choc parfaitement factice. Il sait pas s’il est anxieux à l’idée d’enfin avoir le fin mot de l’histoire, savoir ce qu’il en est exactement de ce balourd californien. Il sait pas s’il est pas simplement épuisé, épuisé de ces retrouvailles qu’il torpille depuis le début, épuisé d’une nuit entière passée à maudire la terre entière pour palier à la déchirure de son cœur, épuisé par sept années de souffrance inavouée qui lui reviennent d’un coup en pleine figure. Il sait pas, il sait rien, et les émotions qui se mêlent, s’emmêlent, floutent sa vision et tétanisent son cortex.

Prunelles azurées qui se croisent, regard chargé d’émotions en tous genres qu’il voit s’ancrer dans le sien. Regard qu’il soutient sans broncher, attendant, fort peu serein, que tombe la sentence. Car elle ne va pas l’épargner. Il le sent. Il le sait. Il l’entend déjà au rire qui s’échappe d’entre ses lippes purpurines, ce rire qui forme au creux de son ventre une boule d’angoisse dont il ne veut pas. Car il ne le connaît que trop bien ce rire, il sait mieux que quiconque qu’il n’annonce rien de bon, qu’il n’a rien d’un inoffensif bonheur éclatant, qu’il ne jaillit que pour l’avertir que attention, le taureau Eden entre dans l’arène. Et plutôt que de l’exciter en agitant son tissu carmin, le toréador James la laisse foncer sur lui à pleine vitesse, sans même tenter de l’esquiver. Se contentant d’arquer un sourcil, faire un léger mouvement de tête lorsqu’elle lui demande si vient enfin son tour de parler, l’air de dire « à toi de jouer, Eden ».

Coup de feu synonyme de signal de départ qu’elle n’attend même pas pour reprendre la parole, se souciant manifestement bien peu d’avoir ou non la bénédiction de l’ancien soldat. Mais à peine a-t-elle prononcé deux phrases que déjà le jeune homme ouvre la bouche, prêt à lui rétorquer qu’il n’a besoin de personne pour tirer ses propres conclusions, car la vérité c’est qu’il est bien incapable de se tenir tranquille le beau brun. Il est comme ça Landon, s’il fait une concession, il attend de l’autre qu’il lui renvoie l’ascenseur, le double même, deux ascenseurs, soyons fous. Mais c’était sans compter sur la virulence de la demoiselle. Il n’a même pas eu le loisir d’émettre le moindre son qu’elle reprend ce qui est bien parti pour être un monologue, s’engageant sur des terraines périlleux.

L’insulte tombe. Si pour elle sportif rime avec imbécile, il serait grand temps que la demoiselle se replonge dans ses classeurs de lycée pour relire ses cours sur la poésie. Il est piqué, Landon. En plein cœur, en plein dans son estime, son ego un peu trop important qui gémit sous l’assaut. Il ne la pensait pas comme ça, Eden. Il la pensait un peu plus maligne que cela, pas le genre de nana à s’abaisser à des raccourcis aussi bien vus et revus, témoignant d’une étroitesse d’esprit peu souhaitable. Il est déçu Landon, déçu d’apprendre qu’elle n’a probablement toujours eu de lui que l’image d’un benêt tout juste bon à envoyer un ballon entre deux poteaux. Il est déçu et agacé, agacé par le ton moqueur qui imprègne sa voix, agacé par cette petite mimique qu’elle répète un peu trop depuis leurs retrouvailles, alors qu’elle sait pertinemment que mimer des guillemets a le don de l’exaspérer à la vitesse de la lumière. Et les mâchoires qui se contractent, les poings posés sur ses genoux qui se serrent à en faire sauter les phalanges, tout pour ne pas exploser, ne pas répondre le moindre mot, ne surtout pas lui montrer que ses paroles vengeresses l’ont atteint.

Et puis il se détend le vétéran. Il se détend en apprenant que l’homme contre lequel il a mentalement déchaîné ses foudres toute la soirée durant n’est rien de plus qu’un ami aux yeux d’Eden. Il se détend en apprenant qu’ils n’attendaient rien de l’autre. Qu’il restera coincé au fin fond de la Californie, à des milliers de kilomètres de Savannah. Qu’ils ne risquent pas de se revoir avant un bout de temps. Y a la rage qu’il sent le quitter pour être remplacée par un soulagement ridicule au vu de leur situation mais, plus que tout, par un sentiment bien moins plaisant : la honte. Il est mortifié, Landon. Il est mortifié et il se sent con, con comme jamais, con à un point qu’il n’avait encore eu l’occasion d’expérimenter au cours de sa vie, comme s’il se voyait soudain contraint de porter sur ses épaules la connerie de l’humanité tout entière, jeune homme qui aimerait disparaître sous terre, se laisser absorber par la matière. Et les ultimes palabres de la jeune femme qui n’arrangent rien, la douleur lisible dans ses yeux lorsqu’elle lui fait comprendre qu’elle a saisi le message, qu’elle ne représente rien de plus pour lui qu’un fardeau lorsque la vérité est tout autre, lorsque la vérité c’est que ce n’est pas pour Baedrian mais bien pour elle qu’il a sauté dans sa voiture en quatrième vitesse au beau milieu de la nuit, car il ne peut toujours pas se résoudre, au bout de sept interminables années de séparation, à laisser dans la panade cette fille qu’il avait aimé plus que sa propre vie. Paroles qui resteront à jamais tues, parce que ça fait trop mal de prononcer de tels mots à voix haute.

La douleur dans le regard d’Eden, parfait reflet de cette même douleur qui hantait le sien quelques instants plus tôt. La douleur dans son regard qui lui bousille le cœur, le met à terre le grand garçon, le fait se sentir plus misérable que jamais pour avoir osé blesser la fragile poupée. Une fois de plus. Il s’est fait des films, aveuglé par la jalousie, par ce trop-plein de sentiments jamais vraiment étouffés et ce brasier ardent qu’il n’a su éteindre en sept longues années de solitude, malgré la distance, malgré la rancœur. Il s’est fait des films, a laissé son esprit concrétiser l’une de ses plus grandes craintes et, pire que tout, a réservé un traitement misérable à cette pauvre gamine qui semblait si heureuse de le voir, pour une fois. Il se sent con et coupable car il réalise enfin tout le mal qu’il lui a fait, de manière purement injuste et arbitraire. Pour rien, finalement.

Coup de klaxon qui retentit dans son dos, unique véhicule partageant la route nocturne avec eux, conducteur qu’il voit lui indiquer grossièrement que le feu est repassé au vert, depuis Dieu sait combien de temps. Coup de klaxon qui a le mérite de le faire sortir de sa torpeur, mains qui viennent retrouver leur place habituelle sur le volant, pied qui écrase la pédale de l’accélérateur. Le regard rivé sur la route, il devient blême Landon tant il est mortifié, n’osant même plus tourner la tête vers sa passagère. Et les paroles qu’il hait tant, les paroles si difficiles à prononcer pour lui, paroles qu’il se doit pourtant de formuler, il ne mérite que ça ce soir.

- J’te demande pardon Eden. J’ai déconné, j’étais épuisé, j’vais te ramener chez toi comme prévu, t’inquiète pas. Oublie juste tout ça. C’était sans importance.

Et le léger soupir qui échappe à ses lèvres, la main fatiguée qu’il passe dans ses mèches brunes, refusant toujours, piteusement, de poser ses yeux sur elle.

- Du coup, ça s’est bien passé pour toi à Los Angeles ? Si l’on omet ton poignet, bien sûr…

Et le regard qu’il tourne enfin vers elle, sans pour autant soutenir le sien, préférant le baisser vers le plâtre multicolore de sa voisine pour plus de sécurité. Il rame le jeune homme, tente comme il peut de rattraper ses erreurs d’une bêtise sans pareille, fait de son mieux pour ramener un semblant de conversation, peut-être même de bonne ambiance, à terme, au sein de l’habitacle. Espérant qu’elle ait la bonté de saisir la perche qu’il lui tend.
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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyVen 8 Sep - 14:36

You don't want to talk with me anymore, like we used to do.

Eden & Landon

Diablesse qui utilise le ton sarcastique pour s’adresser à son bourreau de la nuit. Elle s’explique, énumère petit à petit à son ex les choses pour qu’il comprenne qu’elle n’est pas en couple avec l’un de ses amis de Los Angeles. Elle n’a pas à le faire Eden, elle devrait l’envoyer se faire foutre ou bien même s’amuser de cet excès de folie qui le traverse, utiliser cette petite dose d’agacement qu’elle attise en lui pour s’amuser, le faire souffrir. Elle devrait, elle le sait. Elle l’entend ce petit diable dans sa tête qui lui dit d’appuyer sur la pédale à fond. D’aller chercher dans les tréfonds de l’âme de Landon les émotions les plus tordantes, les plus accablantes. Elle a l’impression qu’elle pourrait l’abattre ce soir. A bout portant. L’arme fatale étant ses douces lèvres et la cible qui vaux mille points la fierté de son ex. Elle pourrait le faire, elle devrait car ce soir il n’a pas été aimable avec elle Landon. Mais non, le cœur l’emporte sur la raison. L’envie de le détruire qui montait en crescendo dans sa tête s’envole lorsque le palpitant lui hurle de ne pas aller sur cette pente bien trop glissante. Alors non c’est non. Elle ne jouera pas au plus con ce soir bébé Howard. Ce soir elle prend la carte de la sincérité, elle ne s’amusera pas à titiller les nerfs déjà mit à vif de ce bel enfoiré.

Il a les traits du faciès qui se détendent Landon, il se déride à chaque mot qu’il entend et elle le voit la belle. Assise à vingt centimètres de son ex, elle la voit sa mâchoire carrée se décontracter ; les ridules sur son front s’estomper. Et elle le hait. Elle le déteste d’être si virulent, déteste encore plus sa manière de s’en être prit à elle pour une histoire dans laquelle elle n’a aucun tort. Elle n’a pas à s’en vouloir Eden, elle n’avait pas à subir sa colère. Cette sorte de sarcasme-jalousie qu’il lui a craché durant le dernier quart d’heure alors qu’ils ne sont plus ensemble depuis sept ans. Il n’avait pas le droit et pourtant il se l’était autorisé. Envoyant valser les humeurs de Eden, envoyant valdinguer son excitation, sa joie d’être rentrée et surtout, surtout le plaisir qu’elle avait eu de voir sa tête en premier. Elle a le regard triste maintenant la fille aux cheveux couleur platine. Elle l’a peut-être soulagé lui mais au détriment de son propre sourire.

Elle n’a plus envie de parler la poupée, pour ce soir c’est surement terminé. Elle n’a plus envie de le voir non plus. Là aussi c’était la minute de trop, la minute en plus. Alors, enfin elle s’ose à décrocher ses prunelles bleutées, fatiguées de celles de son ex. Elle retourne à sa contemplation de l’extérieur. Elle a le bras qui vient s’appuyer contre la portière de la voiture, la tête qui vient se poser contre la paume de sa main et elle reste comme ça. Les opalescences qui fixent rien du tout au final. Juste une vague tentative pour ne plus lui faire face. Elle a mal à son orgueil. Mal à croire qu’elle ait à s’expliquer de la sorte pour quelqu’un qui ose lui dire en face à face qu’il n’a pas envie de la voir. Qu’il est là que par pure obligation amicale. Et ça fait mal, dans son cortex en bazar et ça tape encore et encore dans son cœur d’aimer encore inconsciemment quelqu’un qui se montre aussi détestable. Et il y a le coup de klaxon qui fend le silence, le bruit qui fait grincer des dents. Le poing de la blonde qui se referme sur lui-même tant tout devient insupportable actuellement. Et heureusement Landon ne perd pas de temps, ne laisse pas le temps à la personne derrière d’appuyer une nouvelle fois sur le champignon qu’il reprend le contrôle.

Silence qui se fait lourd, oppressant dans un si petit habitacle qu’est une voiture. Y’a du gaz dans l’air, surtout du côté d’Eden. Elle n’a qu’une hâte et c’est celle de rentrer chez elle, de se foutre dans un vieux tee-shirt et avaler ses calmants pour soulager son poignet de misère histoire qu’elle plane jusqu’à tomber de sommeil. Elle regarde la route qu’elle connait par cœur d’un œil distrait, s’évertue à se calmer de soi-même. Elle essaie, se concentre sur ses émotions jusqu’à l’entente de la voix portante du fléau Landon. Directement, elle se braque la belle. Elle se retient de soupirer à peine a-t-il commencé à parler, la voilà qui pince les lèvres lorsqu’elle l’entend s’excuser. Et les yeux toujours autant rivées sur les barrières de sécurité de l’autoroute qu’il emprunte pour la raccompagner. Voie de la facilité qu’il emprunte. Bien évidemment, remettre la faute de ses actes à la fatigue c’est le plus simple, comme ça il ne se trempe pas trop. Car surement qu’il croit qu’elle ne peut pas trop lui en vouloir d’être fatigué ; d’avoir été réveillé en pleine nuit pour venir la chercher et d’avoir eu un comportement exécrable hein ? Bien sûr qu’elle lui en veut. Et elle roule des yeux. Heureusement qu’il ne la voit pas. Sans quoi, il arrêterait de faire le minimum d’effort qu’il lui doit.

Tête de mule qui a encore en travers de la gorge les paroles mauvaises de son ex. Mauvaise graine qui voudrait se montrer aussi dure que lui plus tôt mais qui a du mal ce soir. Elle est réellement fatiguée, n’a pas envie de contre-attaquer. Si il souhaite qu’elle fasse semblant d’avoir oubliée, alors elle le fera. Mais ça ne sera qu’une mascarade. Un mensonge qu’elle lui fera sauter au visage à un moment ou un autre. Car elle est vengeresse Eden, elle passe au-dessus mais n’oublie pas. Jamais. Elle les a encrées les palabres de son ex dans sa tête, nul besoin de les noter sur un petit carnet qu’elle sait déjà que ça ressortira. Quand elle aura envie, dans une semaine ou peut être dans quelques mois. « Mh. » quelle lâche pour acquiescer, sans grande conviction. Juste histoire de ne pas le laisser dans la galère, de ne pas lui mettre un vent comme lui avait pu le faire jusqu’à maintenant. Jusqu’à qu’il ne sorte de sa bulle de colère et de mensonge qu’il avait construit tout seul, comme un grand garçon. Il sait bien ce que ça signifie un « Mh » chez elle, elle est certaine qu’il s’en rappel Landon. Que même en jouant les indifférents, celui qui n’a plus que des frasques de réminiscences de leur trois années communes il se rappel au moins de ses marmonnements. Et tant mieux si il le sait, tant mieux si il comprend qu’elle est énervée. Elle l’entend soupirer à côté d’elle, elle l’entend mais elle s’en fout. Tant pis pour les humeurs du footballer.

Nouvel essai qu’il se permet, nouvelle tentative de prise de parole pour tenter d’apaiser, éteindre les étincelles qu’il a lui-même crée celui qui porte la honte sur ses épaules comme le fils d’Atlas le poids du monde. Alors Eden, il était comment ton voyage à Los Angeles ? « Sympa, mais encore plus lorsqu’on passait nos nuits bourrées à discuter ensemble sur un réseau social. Comme des Adolescents à dire n’importe quoi. A me laisser croire que toi et moi ça pourrait le faire en rentrant, qu’on pourrait s’entendre. » Landon en gros, c’est lui qui décidait de la météo dans son esprit durant les dix derniers jours d’aout. La journée était sympathique si il était venu lui parler dans la nuit, moins si ils s’étaient disputé entre minuit et quatre heures du matin. Mais elle ne le dira pas, jamais. Car la mort avant le déshonneur. Plutôt se faire écraser que lui avouer qu’il avait rendu à des milliers de kilomètres d’elle, ses vacances un peu meilleures. Elle ne sait quoi répondre. Elle sent les prunelles céruléennes de son ancien amant posées sur elle, dans sa nuque ça brule. Ça démange, elle l’a senti se tourner vers elle en commençant à parler. Sensiblement, à l’usure elle tourne alors sa tête de la fenêtre de sa portière au parebrise. Elle se met alors à fixer la route comme si c’était elle qu’était au contrôle du volant juste quelques secondes. Et ça ne suffit pas, et la concentration la lâche à un moment. Car c’est trop difficile de sentir un regard sur soi, elle tourne seconde la tête vers lui et leurs regards se croisent, bleu plus tendre contre le sien de glace. Et ça ne dure pas longtemps, une seconde tout au plus avant qu’il ne glisse ses opalescences sur son bras, sur son poignet cassé et quelle se décide à prendre la parole. « Ouais normal, j’ai vu au maximum mes copines et mes petits-co- oups, mes amis avant de partir, c’était cool. » erreur voulue, lapsus crée de toute pièce pour emmerder son ex. Il l’aura bien cherché, il l’aura bien mérité cette ironie qu’il va récolter par petite vague tout le long du chemin jusqu’à la maison sur la plage. La maison qui est pour le moment sienne mais que bientôt elle quittera pour prendre son propre nid. « Ils m’ont préparé un pot de départ surprise tous ensemble et quand je dis ils, je parle de l’ensemble confondues pas de mes petits-copains qui étaient les meilleuuuuures rencontres de l’univers. » Elle force Eden, elle appuie de façon débile sur le mot meilleure pour de nouveau faire réponse à son post Instagram, ce fameux post qui avait mis le feu aux poutres. Le feu dans la tête de Landon. Puis y’a le sourire niais qu’elle lui adresse en prime, battant des cils comme une imbécile.

Humeur qui s’adoucie malgré elle, fatigue intense du voyage qui n’arrive à la tenir dans un état constant de haine envers son ex. Elle se radoucie même dans sa posture, elle se cale un peu plus aisément dans le siège en cuir, laisse sa tête aller se poser contre l’appuie-tête. « J’suis contente d’être revenue mais ça fait bizarre, j’ai l’impression d’avoir de nouveau vingt et un an, de devoir tout recommencer. Racheter une voiture, reprendre un appartement, repasser des entretiens pour des boulots … C’est chiant mais bon c’est le choix que j’ai fait. » Epaules qui se haussent alors qu’un soupire sort librement d’entre ses lippes. Puis le silence reprend, un peu moins oppressant mais toujours aussi gênant. Pendant un temps, elle se remet à fixer la route mais c’est ennuyant, elle s’endormirait si elle se laissait aller et elle n’a pas envie de dormir. Même si elle boude, même si elle est énervée contre lui elle veut en profiter. Un peu, car il lui a manqué. Ça fait un mois qu’elle ne l’a pas vue et il a l’air de s’être déridé maintenant qu’il sait la vérité. Alors elle essaie de faire un pas vers lui, un pas de fourmis mais un pas quand même. « La reprise des entrainements après ta soirée de folie n’a pas été trop difficile ? » Un pas qui fait la différence entre celle qui ne veut plus du tout lui parler, et celle qui essaie malgré tout, malgré la peine engendrée et la haine de renouer un petit quelque chose avec son ex.

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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyVen 8 Sep - 17:03

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Eden & Landon

Qui sème le vent récolte la tempête, dicte l’adage populaire ; proverbe qui prend tout son sens aux yeux de Landon en cette nuit du mois de septembre, nuit particulièrement fraîche pour la saison, conditions météorologiques qui n’égalent en rien le blizzard soufflant au sein de l’habitacle. La froideur qui suinte par tous les pores de la jeune femme, la froideur qui contraste crument avec le sang bouillant de sa voisine, rage qui l’a envahie mais dont il n’a pas conscience. Naïf footballeur qui imagine son ex blessée mais certainement pas si profondément fâchée contre lui, prête à lui faire payer au centuple des paroles malheureuses, abusives mais finalement uniquement formulées sous le coup de la douleur. À croire qu’il a oublié à qui il avait affaire. À croire qu’il a oublié combien la belle princesse dont il s’est épris il y a des années de cela peut se montrer rancunière, vengeresse.

Il n’en perçoit rien le jeune homme, sans doute est-ce la fatigue qui ankylose ses neurones, ou bien c’est simplement plus facile de se persuader qu’elle ne fait guère plus que son boudin habituel, mais que l’échec cuisant que représente cette soirée sera bien vite effacé, déjà oublié pour passer à autre chose. C’est toujours plus simple que de voir la vérité en face, que de venir regarder sous le nez sa victime de la nuit pour se rendre compte qu’elle roule des yeux avec ce savoir-faire qui lui est propre, que de la fumée brûlante filtre de ses narines. Alors il se laisse berner, et c’est volontairement qu’il saute à pieds joints dans le traquenard que lui tend la diablesse. Se laissant convaincre que sa volonté s’est vue exaucée, qu’elle fera les mêmes efforts que lui pour tout oublier de cette nuit fâcheuse, et que ce « mh », ce « mh » qu’il ne connaît que trop bien, qui lui donne toujours envie de s’arracher les cheveux, pas autant que ses roulements d’yeux mais presque, que ce son à peine esquissé n’est que le signe d’un tirage de gueule qu’il a amplement mérité. Mais cela ne fait rien. Elle peut bien bouder tant que ça lui chante, si cela peut lui permettre de passer outre ses paroles. Il veut y croire Landon, il veut y croire alors il y croit, se contentant de son boudin qu’il accueille par un soupir fatigué. Aimant à croire que cette syllabe vaguement marmonnée signifie que ses excuses sont acceptées.

Jeune homme qui s’accroche comme une huître à son rocher, aussi dur à désincruster que le calcaire. Jeune homme qui se raccroche à la bonne humeur que la poupée affichait à son arrivée, cette joie surprenante, si puissante qu’il ne peut quand même pas en avoir tout détruit, c’est impossible, merde ! Il se le refuse, et aime mieux penser qu’il en reste une carcasse balbutiante quelque part au fond d’elle-même, carcasse qu’il lui est possible de ramener à la vie en prononçant les paroles qu’il faut. Car il est comme ça, Landon. Déterminé, persévérant, ce n’est pas pour rien qu’il aime tant le sport, c’est un battant prêt à tout pour gagner, que ce soit la manche d’un match de football ou du match de sa vie, un match contre la mauvaise humeur d’Eden qu’il est prêt à mettre au tapis. Comme s’il n’en était pas l’unique responsable dans cette histoire. L’unique fautif de la soirée.

Il faute beaucoup, Landon. Il est pas parfait, loin de là. D’aucuns le qualifieraient d’égoïste, d’autres de type trop possessif, lui-même est le premier à reconnaître qu’il a le sang chaud, le liquide carmin qui boue à la première incartade, il est trop impulsif Landon, réfléchit pas assez avant d’agir dès lors que ça touche d’un peu trop près à ses sentiments. Et c’est pas un heureux cocktail ça, ça le rend pas facile à vivre, fait trop souvent oublier qu’il a un bon fond malgré tout, dès lors qu’on creuse un peu, y a même pas besoin de le caresser dans le sens du poil en soi, suffit qu’il porte quelqu’un dans son cœur pour être prêt à tout pour lui, peu importe le degré de rancœur qu’il peut éprouver à son égard. Alors il faute, oui, et il se rattrape aux branches tant qu’il peut avant la chute fatale, le plongeon en plein sur la nuque qui coupe la respiration et brise tout espoir de vie. Tout espoir de voir leurs rapports redevenir ce qu’ils étaient, en l’occurrence.

Il fait des efforts Landon, sait revenir vers l’autre lorsqu’il est en tort, même s’il hait cela, même s’il a le sentiment qu’on lui arrache un poumon à chaque pas qu’il fait vers l’autre. Parce qu’il a encore le bon sens de saisir que c’est le seul moyen pour lui de réparer ce qu’il a brisé, de racheter ses torts. Aussi il prend sur lui, s’escrime à faire la conversation à la jeune femme, faisant fi de l’absence d’intérêt qu’elle porte à ses paroles, tâchant tant qu’il peut de ne pas se laisser décourager par son attitude, de ne pas céder à la facilité en se disant que tant pis, il a fait un effort et c’est bien assez, elle n’a qu’à continuer à bouder si cela lui chante. Car ce n’est pas assez. Et il en est bien conscient.

Visage qui se détourne quelques instants de la route sombre pour regarder la jeune femme, pâles opalescences qui se heurtent instantanément à la silhouette fermée de sa passagère. Demoiselle appuyée contre la portière, obstinément tournée vers un Savannah nocturne à travers lequel ils roulent en silence. Et ses dernières paroles qui semblent flotter dans l’habitacle, question qui reste en suspens entre les anciens amants dans l’attente d’un mot de la jeune femme, un geste, n’importe quoi pourvu qu’elle ne le laisse pas sous le vent. Et puis elle s’éveille. Lentement mais sûrement, esquisse des mouvements progressifs, se tournant d’abord vers le pare-brise puis, au terme de ce qui semble être un effort colossal, vers lui. Rencontrant le visage d’un jeune homme qui attendait presque anxieusement de la voir réagir à ses mots, tout ça pour détourner son regard sitôt ses yeux croisés, pour mieux se concentrer sur ce stupide plâtre qui lui fait un peu mal au cœur à chaque fois qu’il le voit.

Grand garçon soulagé de voir ses lippes s’entrouvrir, d’entendre sa petite voix s’en échapper. Soulagement de courte durée néanmoins, il suffit qu’elle bute sur un mot, mentionne des petits copains fictifs pour que son palpitant sursaute dans sa poitrine, que son sang semble se glacer dans ses veines. Elle était voulue, cette erreur, il n’est pas encore assez stupide pour ne pas le saisir. La volonté de le blesser comme il a pu la blesser ce soir, mais il l’a cherché, il a joué au con et il le sait, aussi il prend sur lui pour n’en rien montrer, ne même pas sourciller à l’entente de ces paroles. Il passe outre, Landon. Se souvenant enfin combien son ex peut se montrer mesquine quand elle veut, humeur vengeresse qui se rappelle finalement à son bon souvenir. Il mérite, aussi il se tait, les mains qui se crispent à peine sur le volant tandis qu’il se répète de ne pas lui en tenir rigueur pour ces piques.

Elle met sa patience à mal Eden, bat sans vergogne patience et bonne foi, et le jeune homme qui déploie un monstre d’efforts pour ne pas laisser sa nature colérique reprendre le dessus, ne pas laisser une nouvelle fois ses sentiments jaillir hors de sa bouche, courir plus vite que sa raison, comme il l’a déjà trop fait ce soir. Assez de méchanceté, assez de paroles blessées blessantes, c’est fini pour aujourd’hui. Il va la laisser tranquille cette pauvre Eden. Alors il reporte son attention sur la route histoire de ne pas les envoyer dans le décor, répond, s’efforçant d’adopter un ton sincèrement intéressé pour ne pas laisser transparaître le léger agacement qui le tiraille :

- Oh, c’est sympa ça, c’est vrai que tous les Californiens que je connais sont des gens cools. Je comprends mieux que tu leur attribues ce titre de meilleuuures rencontres de l’univers !

Et le garçon qui s’efforce d’entrer dans son jeu, allant jusqu’à singer le ton ridicule qu’a adopté la petite blonde sur la fin de la phrase, un léger sourire presque pas forcé aux lèvres pour lui montrer qu’il plaisante, qu’il ne se contente pas de l’imiter comme un pauvre type aigri. Il semblerait presque bipolaire Landon, à changer de la sorte d’humeur comme de chemise ; mais faire des efforts est délicat pour lui, et il fait au mieux avec les moyens qu’il a à sa disposition.

Efforts qui semblent payer puisque son interlocutrice se radoucit sensiblement, lentement mais sûrement. Et ça l’encourage Landon, aussi il hoche doucement la tête, écoutant avec attention les paroles qu’elle lui délivre. Des paroles qui résonnent sans doute un peu trop précisément en lui, faut croire qu’ils ne sont pas aussi différents qu’ils le souhaiteraient les anciens amants.

- Oui, j’vois ce que tu veux dire. Ça m’a fait un peu le même effet lorsque j’ai quitté l’armée et que j’suis rentré à Savannah. J’me suis de nouveau retrouvé chez mes parents pendant quelque temps, j’ai repris les entraînements après ne pas avoir fait de foot sérieusement pendant cinq ans, j’me suis retrouvé à la fac… J’avais l’impression d’être ramené à la fin du lycée, comme si ces cinq années n’avaient jamais existé alors que si, tout avait changé en cinq ans. C’était très bizarre.

Et les prunelles qui restent soigneusement rivées sur la route, de crainte de croiser son regard à un moment où il ressent un peu trop de choses, où il a le cœur qui se serre un peu trop face au constat qu’à son retour à Savannah, tout était de nouveau comme au temps du lycée. Tout, sauf qu’il avait perdu quelque chose, la chose la plus précieuse de tout ce qu’il avait jamais détenu dans sa vie. Une personne, plus précisément, Eden. Et le silence qui s’ensuit, le silence un peu pesant, le silence qui lui laisse tout le loisir de contempler cette pensée, la perte d’Eden aujourd’hui encore trop présente à son âme. Même lorsqu’elle est de nouveau à ses côtés, comme ce soir, car il sait que, quoi qu’il advienne d’eux deux, rien ne suffira à pallier la souffrance de ces sept années passées loin de l’autre, l’un sans l’autre.

Douce voix qui brise enfin le silence régnant en maître dans l’habitacle, soulagement que de constater qu’il n’est pas le seul à faire des efforts, à présent. C’est toujours ça de pris.

- Un peu. Comme tu le sais, j’me suis fait porter pâle le jour suivant, mais comme c’était juste avant un week-end, j’ai bien eu le temps de me remettre… J’crois qu’ils ont rien cramé au club, donc ça va, puis j’ai repris les entraînements comme avant depuis plusieurs jours.

Léger haussement d’épaules qui agite le haut de son corps, jeune homme bien décidé à ne pas en rester là, poursuivre la conversation après que qu’Eden l’ait relancée.

- Et toi alors, tu disais tout à l’heure que tu cherchais un appart’… Tu penses rester sur Tybee Island, ou y a un autre quartier qui t’attire davantage ?

Réponse à laquelle il acquiesce d’un signe de tête, nouvelle question qui ne se fait pas attendre, jeune homme qui se fait soudainement soucieux, presque hésitant, craignant qu’il soit trop tôt pour lui demander pareille chose.

- Et ta grand-mère ? Comment va-t-elle, ça se passe bien quand tu vas la voir ?

Visage chaleureux de la doyenne des Howard qui se figure à son esprit, vieille femme pour laquelle Landon aura toujours une certaine affection, ne serait-ce que pour avoir apporté tant d’amour à la femme dont il s’était lui-même épris.
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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptySam 9 Sep - 3:41

You don't want to talk with me anymore, like we used to do.

Eden & Landon

Visage de son ex qui reste figée tel quel lorsqu’elle bute sur le précieux mot. Ledit mot, celui sur lequel elle veut le voir avoir une putain de réaction pour se rassurer, peut-être même pouvoir clamer haut et fort qu’il est jaloux Landon. Jaloux qu’elle puisse avancer dans la vie ; aller plus vite que lui. Et elle l’attend au tournant Le brun, elle l’attend prête à combattre sur le ring si il le veut, si il le faut. En disant ça, elle pense avoir déclenché la guerre Eden Howard. Elle l’imagine déjà repartir au quart de tour pour tout exploser sur son passage. Et cette fois, elle ne se gênera pas pour s’enflammer aussi. Elle est prête à tout pulvériser, envoler valdinguer les derniers reste de ce début d’amitié qu’ils ont créé lorsqu’elle était sur la Côte-Ouest. Là, tout de suite, elle s’en fout de tout. S’en fout de savoir si il prendra bien ou mal sa tentative d’humour noire. Elle s’en fiche, n’en a que faire car c’est une emmerdeuse, une provocatrice Eden.

Mais étonnement, y’a rien qui se passe. Strictement rien de ce qu’elle prévoyait du moins. Et ça la fait redescendre direct d’un étage à la poupée. Il y avait cette infime chance, ce minuscule pourcentage qu’elle ne pensait pas voir de la partie ce soir qui est pourtant là. Il reste calme le vétéran. Un miracle. Elle qui pensait le voir s’énerver, elle qui pensait l’agacer comme jamais en jouant la carte du lapsus en parlant de ses amis comme étant ses petits-amis. Elle s’est lamentablement trompée. Sur toute la ligne. Elle a oublié le gout des anciennes disputes un peu plus diplomatique la princesse des plages dorée de Tybee Island. Elle a zappé qu’il n’est pas qu’impulsivité et colère Landon, que lui aussi peut être sagesse et persévérance quand il veut bien s’y laisser prétendre. Alors, y’a les dents de l’avant qui vont se planter doucement dans la lippe inférieure lorsque la voix riante de Landon vient répondre avec amusement dans le même ton qu’elle que les Californiens sont vraiment des personnes sympathiques, qu’il comprend pourquoi elle les surnomme comme étant les meilleurs de l’univers.

Lèvre inférieure qui prend tout doucement une teinte un peu plus carmin au fil des secondes passées à en mordiller sa chair. Elle a envie de rire Eden, et c’est ainsi qu’elle se retient. Car elle ne lui donnera pas cette chance de l’entendre rire, pas encore. Il ne le mérite pas. Ainsi, la lèvre entre les dents pour ne pas laisser aller un éclat cristallin de sa voix se répercuter dans le petit espace. Elle réfléchit à ce qu’il vient de dire, ça passe en boucle dans sa tête et elle rit de façon amère intérieurement. Si seulement elle y croyait à ce qu’il raconte, si seulement les garçons qu’elle avait pu rencontrer là-bas était les plus intéressants, les plus amusants et les plus forts en tout de l’univers… Elle aurait aimée, au moins elle en aurait oublié sa préférence qu’elle pensait à l’autre bout de l’univers lorsqu’elle est arrivée à la cité des anges. Mais non, jamais il n’a quitté sa tête Landon. Pas une seule fois, pas une seule seconde. Il a toujours été son garçon préféré. Toujours trois mètres au-dessus du ciel, toujours là pour écraser, décimer la concurrence sans avoir besoin de faire acte de présence. « Les Californiens ils sont deuxième dans ma liste, à la base j’ai toujours eu une légère préférence pour les Philadelphiens … » Regard perdu dans le blizzard extérieur, fixant les lignes blanches au sol qu’ils dépassent à grande vitesse. Palabres qui s’écoulent par flots bien trop sincère qu’elle ne contrôle guère. Philadelphie, ville d’origine des James. Ville qui a vu naitre le numéro quatorze, son amour de jeunesse. Elle s’en rend compte quand il est trop tard Eden qu’elle vient de dire l’imprononçable. Elle a les lèvres qui se pincent, le cœur qui rate un battement en se rendant compte de la bêtise qu’elle vient de faire alors elle tente de se rattraper, du mieux qu’elle le puisse. Avec ses faibles moyens maintenant qu’elle en a trop dit. « Mais je reste team Savannah, toujours Savannah et ses habitants en premier dans mon cœur. » Et la main libre qui vient se poser sur le cœur, les paupières qui se ferment dans un geste théâtral pour faire oublier les premiers mots prononcés. Patriotisme surjoué, patriotisme qui lui est presque étranger à bébé Howard. Ça ne lui coule pas de source d’être comme ça, elle n’a jamais revendiqué qu’elle était un pro de sa Géorgie Natale.

A son tour, elle l’écoute parler à l’ancien militaire. Elle l’entend lui expliquer que lui aussi a vécu ce ressentiment à rentrant de la guerre. Que pour lui aussi de rentrer aux bercails n’a pas été la chose la plus simple qui lui été donné de faire. Et de façon bizarre, mais non étonnante ça ne la choque pas Eden qu’il puisse comprendre ce qu’elle peut ressentir en revenant vivre ici. Même en ayant vues des choses différentes, vécues des vies où tous les opposent l’un à l’autre il reste encore et toujours celui qui la comprend le mieux. Celui qui a les ressentiments les plus proches des siens. Celui dont la vie se rapproche toujours et encore le plus de la sienne. Alors, elle hoche de la tête. Bien trop plongée dans ses propres pensées pour se rendre compte d’elle-même que surement, il ne l’a pas vue hocher de la tête car lui-même a les yeux rivés sur la route sur laquelle il n’hésite pas à foncer. « Ouais… T’as raison. C’est très étrange de voir tout changé, et en même temps non, pas tant que ça… C’est vraiment nul par contre de retourner chez ses parents … Même si ils ne sont pas là pour ma part ça me fait chier d’être là-bas. » Elle déteste vraiment ça Eden, elle n’aime pas avoir cette impression d’avoir de nouveau dix-sept ans tout en sachant qu’il lui manque la partie la plus cruciale de cet âge-là. L’insouciance. Ça lui manque de n’être qu’une adolescente ; une jeune fille qui ne réfléchit à pas grand-chose pendant son temps libre. Sauf à quelle tenue mettre, quelle coiffure faire pour être un peu plus présentable, jolie devant son petit-ami. Puis Il lui manque Landon de l’époque et il n’y a pas que ça. Y’a aussi le fait de ne pas avoir autant de responsabilités, avoir encore ses grands frères à la maison pour l’embêter. « Enfin bon, c’est passager. J’vais essayer d’aller vite pour me trouver un appartement. » Haussement d’épaules qui accompagne sa dernière phrase, elle espère, elle croit en elle Eden. Elle veut retrouver sa liberté, elle veut s’échapper au plus loin des réminiscences du passé.

Silence qu’elle brise, voix de son ex qu’elle veut entendre de nouveau au creux de ses oreilles alors elle pose une question banale. Elle prend le sujet facile en lui demandant si ses entrainements se passe bien depuis la semaine dernière. Depuis cette fameuse soirée où il avait bu comme un trou, ce soir ignoble ou il avait osé lui sortir qu’il donnerait comme excuse pour son absence à son entraineur le lendemain même « Mon chien a mangé mon équipement et mes chaussures » Et rien que d’y penser, elle en rit encore Eden. Sans le vouloir, elle s’esclaffe. Montre ses perles, son beau sourire à son ex alors qu’elle s’était promis de se contenir. « T’étais vraiment dans un état pas possible ce soir-là, j’aurais pu rester toute la nuit à te lire … Je sais pas si t’as lu la conversation une fois sobre mais je t’ai quand même sacrément embobiné pour que tu rentres chez toi à un moment … » Regard en coin qu’elle lui adresse pour voir sa tête, voir si il se rappelle l’entourloupe qu’elle lui a faite. Elle, elle sait très bien de quoi elle parle. Elle sait très bien qu’elle promesse elle lui avait fait pour qu’il rentre chez lui, pour qu’il s’efforce d’aller un peu plus vite pour trouver sa porte. Mais lui s’en rappel-il ?

Sujet qu’elle croit le voir éviter, il relance une autre conversation et cache son trop grand sourire à l’aide de sa main un instant. Juste une seconde pour calmer ses zygomatiques en folie et l’écouter lui demander dans quel genre de quartier voudrait-elle investir, aller vivre. « Non non. Je me cantonne pas qu’à Tybee Island, y’a déjà mes parents, puis Baedrian… On va se calmer sur la plage hein. Peut-être le centre-ville ? J’sais pas, je vais plutôt marcher au coup de cœur avec l’appartement, pas le quartier. » Elle n’en sait que trop rien pour le moment Eden, elle n’y a pas réellement encore pensée en réalité. Alors avant de dire des bêtises, avant d’énoncer trop rapidement dans quel quartier elle souhaiterait habiter elle se permet de lâcher vaguement le centre-ville. Car c’est large, ça veut tout dire et rien dire. « Toi t’es à historic district c’est ça ? » Question à laquelle il acquiesce rapidement et elle lui sourit en retour pour le remercier d’avoir répondu. « Bon alors je vais éviter historic district, histoire de pas t’énerver de bon matin si on se croise hein … » Langue qu’elle lui tire, nouvelle référence à ce qu’il avait pu lui dire plutôt Landon, lui dire qu’il n’avait pas spécialement envie de la voir. Pique lancée avec douceur, mais toujours amer dans le cœur de celle qui l’a reçu il n’y a pas moins de cinq minutes.

Question à laquelle elle ne s’attendait pas, question qui la redresse sur son siège tant à chaque fois elle lui fout une claque. Elle cligne alors des yeux Eden, balbutiant déjà à moitié en analysant un millier de fois la question qui lui brise le cœur. « Heu bah… Oui… J- ça va » Elle est toute embrouillée la poupée, y’a cette boule à l’estomac qui vient en plus s’ajouter. Ainsi que les flashs dans la tête de cet après-midi ensoleillé d’il y a trois mois sur le toit de l’immeuble, QG général des anciens amants. Souvenirs douloureux de cet après-midi ou tous les deux n’avaient eu aucune pitié pour l’autre, après-midi ou ils avaient failli en venir aux mains. S’insultant comme des chiens. Après-midis bien différentes des suivantes, fin de journée qui avait été la plus marquante de sa vie jusqu’à présent. Qui lui en tort encore l’estomac, lui compresse le cœur quand elle y pense. « Elle va mieux qu’il y a trois mois mais on a connu mieux… » Sourire qui en dit long, sourire triste qui annonce qu’elle sait déjà que cette situation ne tiendra pas longtemps encore. « Mais quand je suis avec elle c’est comme avant, comme lorsque tu l’as connu. Elle est géniale … » Petite fille qui a les étoiles pleins les yeux en parlant de son aïeule. Petite fille qui ne s’imagine pas la douleur à laquelle elle sera confronté lorsqu’il sera temps de lui dire adieu. « Elle est au courant qu’on se voit de temps en temps… Elle m’a dit qu’elle serait contente de te voir, j’crois elle veut te tirer les oreilles … » Rire timide qui s’empare d’elle, main non handicapée qu’elle glisse dans sa propre crinière blonde emmêlée par le voyage qu’elle vient de se taper. « J’te dit ça comme hein… Ne te sens pas obligée si t’as pas envie bien évidemment. Mais tu connais ma famille… Ils te portent tous un peu trop dans leur cœur … » Et les opalescences qui font un dernier looping, car elle a une phrase en tête et qu’elle ne peut pas la garder pour elle. « Puis y’a moi qui te porte sur mes côtes pour la vie … Chacun sa manière de ne jamais oublier un James. » Voix qui traine, voix qui laisse sous-entendre à bon entendeur qu’elle ne le fera pas enlevé ce satané chiffre qu’elle s’est fait graver pour l’éternité.

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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyDim 10 Sep - 2:01

if he's holding onto you so tight the way I did before

Eden & Landon

Il a le regard rivé sur la route Landon, la concentration de celui qui sait qu’il doit se montrer prudent sur les routes d’un Savannah nocturne. Le regard rivé sur la route qui s’en détourne pourtant un instant, le temps de jeter un coup d’œil à Eden, amusé, et le petit sourire contenu qui se dessine sur ses lippes. Parce qu’elles ne lui ont pas échappé, les paroles de la jolie blonde, vantant les mérites des garçons originaires de Philadelphie, des habitants de Savannah. Il sourit parce qu’il se sent concerné le footballeur, doublement concerné, à vrai dire. Car il est né à Philadelphie. Et que, pour avoir passé dix-neuf de ses vingt-sept années de vie à Savannah, il se considère finalement comme un Géorgien de pure souche. Alors il sourit, il sourit car la demoiselle révèle réserver à ces habitants la première place dans son cœur et que, sans peut-être même s’en rendre compte, ses paroles semblent tracer deux énormes flèches rouges qui clignotent dans sa direction à lui. Aussi il la regarde rapidement, l’air de se délecter au plus haut point de toute cette situation, répond doucement, le ton qui se veut convaincu mais ne l’est en réalité pas le moins du monde :

- Oui oui, bien sûr…

Et la discussion qu’il laisse volontairement dériver vers de nouveaux sujets, plus légers peut-être, car il voit bien que sa passagère est quelque peu embarrassée par les paroles qu’elle a elle-même prononcées, et il pourrait l’embêter avec cela, il est vrai, ce serait bien son genre d’ailleurs de tirer sur la corde, lui demander d’expliciter, de préciser à quelle personne elle pense exactement, mais pas ce soir. Ce soir, il a perdu la position l’autorisant à agir de la sorte, et leur entente est encore trop fragile, à deux doigts de s’enflammer, pour qu’il puisse se permettre de telles paroles. Aussi il la laisse s’égarer sur son retour à Savannah, sur toutes les pensées et autres sentiments que lui inspirent ses retrouvailles avec la vie qu’elle a laissée derrière elle il y a des années de cela, et à son tour il lui explique combien il comprend son ressenti, dans quelle mesure ses paroles font écho à ce qu’il a lui-même expérimenté trois ans auparavant. Et le mince rictus qu’il esquisse en entendant sa réponse, en l’entendant mettre les mots exacts sur ce qu’il a lui-même vécu, ressenti au plus profond de lui-même, ce cruel paradoxe que promet les retrouvailles avec une vie passée alors même que la Terre a continué de tourner pendant son absence.

- Ouais, j’comprends. Déjà à vingt-trois ans ça me rendait dingue de vivre de nouveau chez mes parents, me retrouver dans ma chambre d’ado, croiser mon père dès que je faisais un pas dans la maison… Alors j’imagine même pas ce que ça doit faire à vingt-six ans. Puis contrairement à toi mes parents vivaient encore là-bas, du coup ma mère tenait absolument à s’occuper de moi, faire mes lessives, elle me préparait des repas gigantesques à tour de bras… C’était carrément étouffant après la vie que je venais de mener pendant cinq ans.

Et l’éclat de rire bref qui lui échappe, le cœur qui n’y est pas, le rire qui se fait seulement amer, presque cynique. Car la vérité c’est qu’il l’aime, sa mère, énormément, c’est l’une des personnes les plus importantes de sa vie, l’un des piliers de son existence et, comme toute personne d’une telle valeur, il serait prêt à tout pour elle. Mais à son retour, elle avait fait de se trouver son propre appartement sa mission première, prioritaire, car si être ainsi materné convenait parfaitement au jeune Landon qui avait quitté le nid familial pour l’armée, cela ne convenait plus du tout à l’homme qu’il était devenu, roc savamment taillé par la guerre qui n’avait plus besoin de sa petite maman depuis longtemps.

- Oui, tout s’arrangera du moment que t’auras quitté la maison de tes parents. Ça change la vie d’avoir son propre appart’, pouvoir en faire ce qu’on veut, y faire ce qu’on veut sans s’attendre à ce qu’on te tombe sur le dos au premier truc que tu fais de travers.

Visage qu’il tourne de nouveau vers elle, plus longuement cette fois-ci, sourire rassurant qu’il lui adresse. Et c’est ainsi, que sans même s’en rendre compte, il retombe dans les filets du passé. Filets dans lesquels il s’est empêtré dès l’instant où il a accepté de venir la chercher à l’aéroport, à vrai dire, les habitudes passées de date et l’importance qu’il lui accordait qui reviennent au galop, l’inquiétude de la savoir embourbée dans une situation délicate, le besoin de lui venir en aide tant qu’il le peut, quoi qu’il en coûte. Filets dans lesquels il continue de se prendre allègrement les pieds tandis qu’il reprend le pli de lui prodiguer des paroles apaisantes, tout pour ne pas la voir s’inquiéter, s’énerver pour un souci qui sera finalement réglé sous peu. Et heureusement qu’il n’a pas conscience de tout cela, Landon. Heureusement qu’il ne réalise pas qu’en sa présence, le Landon adolescent reprend un peu trop de place, reprend cette place qu’il refuse de lui accorder depuis sept ans, depuis la rupture, car s’il prenait conscience de tout ceci, nul doute qu’il freinerait des quatre fers. Ne supportant pas l’idée de ramener à la vie une part de lui-même qu’il a enterrée vivante.

Regard interrogateur qui se porte sur elle en l’entendant s’esclaffer, regard qui se détourne bien vite sitôt qu’il l’entend se référer à cette sombre soirée où il avait bu comme un trou, où il n’avait rien trouvé de mieux à faire qu’envoyer un message à son ex. Il détourne le regard Landon car il est embarrassé, un peu plus à chaque mot prononcé, et le sourire mi-mortifié mi-amusé qui se trace sur ses lèvres lorsqu’elle reparle de la promesse qu’elle lui a faite, la carotte qu’elle a agitée sous ses yeux pour mieux le convaincre de rentrer passer la nuit chez lui.

- Oui, fin non, j’m’en rappelle pas mais j’ai tout relu au réveil… Et c’est pas beau d’abuser ainsi de la bêtise et de la naïveté d’un type complètement cuit, j’espère que t’en es consciente ?

Œillade faussement sévère qu’il lui adresse alors, avant d’ajouter, plus doux :

- Mais j’étais très heureux, sur le moment, de recevoir ta photo. Ça m’a vaguement donné l’impression de briser la distance qu’il y avait alors entre nous.

Cliché qui aurait dû l’énerver, le frustrer, lui qui s’attendait à quelque chose d’un poil plus croustillant qu’une bête photo de son plâtre bariolé aux crayons de couleurs. Cliché qui l’avait pourtant fait sourire ce soir-là, la faute à l’alcool sans doute, l’alcool qui étouffe son impulsivité, l’alcool qui adoucit ses traits, adoucit sa voix, adoucit son âme. Il avait souri, caressant du bout des doigts l’illusion d’être à ses côtés à ce moment-là, savourant l’idée d’être la seule personne à avoir vu à quoi ressemblait le lourd pansement.

Mais il sent le terrain glissant Landon, il la sent sous ses pieds cette pente abrupte qu’il s’apprête à dévaler à chaque nouvelle parole prononcée. Il le sent, aussi il change de sujet, se dirige vers des horizons un peu plus sûrs, lui demande si elle a déjà une petite idée du quartier où elle compte louer. Réponse qui lui fait doucement hocher la tête, paroles qui lui semblent sensées, il vaut parfois mieux partir sans idée bien précise afin d’éviter de se poser des barrières inutiles. Elle lui demande alors s’il habite bien Historic District, question à laquelle il acquiesce d’un signe de tête, avant de rouler des yeux à l’entente de sa réponse, le rictus amusé qui se dessine au bord des lèvres lorsqu’il la voit lui tirer la langue comme une gamine.

- Touché de voir que tu te rappelles que j’ai jamais été du matin… Et c’est vrai que ta présence n’a jamais arrangé les choses !

Il dit vrai Landon, il dit vrai car s’il est un moment en particulier dans la journée où il ne faut pas lui parler, c’est bien le matin. Mal réveillé, il peut faire des ravages le beau brun, l’humeur massacrante et la moindre contrariété qui lui met les nerfs en pelote. Il dit vrai et pourtant elle n’est pas censée le savoir, ça, Eden. Elle n’est pas censée le savoir, car s’il était déjà comme ça du temps où ils sortaient ensemble, il était toujours d’une douceur sans pareille lorsqu’il se réveillait à ses côtés, que la première chose qu’il voyait était son beau visage assoupi et que sentir son corps contre le sien suffisait à dissiper toute menace de sombre humeur. Plaçant d’office sa journée sous une bonne étoile.

Sérieux qui reprend le dessus dans l’habitacle à l’instant où Landon se risque à poser la question tant redoutée, demander à Eden des nouvelles de sa chère grand-mère. Y a la boule qu’il sent se former au creux de son estomac dès l’instant où sont libérées ses interrogations, sans qu’il sache bien pourquoi, la crainte d’entendre que la situation est critique, peut-être même déjà clôturée sans qu’il en ait été averti, car après tout, il a perdu ce droit le jour où la diablesse au visage d’ange a rompu avec lui. Mais non. Non, elle ne peut pas déjà les avoir quittés cette solide vieille femme, sans quoi sa petite-fille n’aurait eu nulle raison de rentrer à Savannah. Elle ne serait simplement jamais rentrée de son séjour estival à Los Angeles.

Premiers mots qui se font balbutiants entre les lèvres de la demoiselle avant qu’elle ne se ressaisisse, le sourire qui se fait triste et les yeux brillants, panel d’émotions qui se succèdent sur son visage. Et la mine de Landon qui s’assombrit sensiblement, le rictus lourdement attristé qui le gagne lorsqu’il la regarde, car il sait ce qu’elle traverse, le jeune homme. Il l’a perdu il y a des années de cela son grand-père fétiche, il y a plus de dix ans déjà, aussi il sait ce qu’elle traverse, et ça lui broie le cœur de se dire que d’ici peu, la douce poupée connaîtra la même douleur qu’a été la sienne en voyant son cher aîné disparaître à jamais dans les entrailles de la terre.

- C’est génial qu’elle ait encore bien sa tête, qu’elle puisse rester la mamie que t’as toujours connue… Avec un peu de chance les choses resteront ainsi, et le souvenir que tu garderas d’elle ne sera pas entaché par des instants où elle perd la tête, c’est tout ce que je peux te souhaiter en tout cas.

Doux sourire qu’il lui adresse, il est honnête l’ancien militaire, espère sincèrement que la suite des évènements se passera aussi bien pour elle, pour sa grand-mère, pour sa famille, finalement. Surprise qui le gagne lorsqu’il apprend qu’elle a informé son aïeule de leurs récentes entrevues, légère inquiétude qui l’envahit de ne pas savoir ce qu’elle a bien pu lui raconter, si elle a passé des actes, des paroles sous silence ou non, à quel point il a bien pu baisser dans l’estime de cette charmante vieille dame au vu de son comportement un peu trop problématique. Il est pourtant un peu soulagé Landon, soulagé et touché que d’apprendre que la doyenne des Howard a exprimé le désir de le revoir. Malgré le temps, malgré la séparation, malgré le tort qu’il a pu causer à sa précieuse petite-fille. Parce qu’il l’a toujours portée dans son cœur cette vieille dame, l’amour que lui portait Eden étant contagieux, il la considérait presque comme une troisième grand-mère, à la longue.

- Non, non non ! Fin j’veux dire oui, ça me ferait très plaisir de venir lui rendre visite. Vraiment, j’te dis pas ça parce que j’me sens obligé ou quoi. J’aimerais beaucoup la revoir.

Petit rictus qui ponctue ses paroles, rictus qui s’agrandit légèrement à l’entente de ses derniers mots, sourcils qui se haussent, l’air vaguement impressionné, clairement surpris par ses insinuations. Ce « pour la vie » qui veut tout dire, l’étonnement d’apprendre qu’elle ne semble pas décidée à effacer cet héritage de leur première soirée partagée depuis son retour. Et la main qui se porte spontanément à son bras, effleure à travers l’épais coton de son hoodie la petite portion de son biceps qui porte l’initiale de la jeune femme, et il avoue, presque à demi-mots :

- J’suis allé faire retoucher le mien y a trois jours…

Il ne se montre pas bien explicite le jeune homme, pour la simple et bonne raison qu’il sait qu’il n’en a pas besoin, il sait qu’Eden comprendra, saisira que c’est bien de son tatouage qu’il parle. Ce tatouage pas si joli que ça, un peu fade, inégalement pigmenté que, plutôt que de décider de le faire effacer, il a choisi de faire retoucher, rattraper ses maigres défauts afin que ce soit un « E » parfait qui orne son bras jusqu’à son dernier souffle.

- Mais faudra qu’on se refasse une sortie, une soirée comme ça. C’était sympa.

Et le voilà déjà qui se surprend à faire des plans sur la comète le jeune homme, à rêver de nouvelles nuits partagées avec celle qu’il maudissait dix minutes plus tôt. Landon James, ou la représentation même du paradoxe humain.
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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyDim 10 Sep - 17:52

You don't want to talk with me anymore, like we used to do.

Eden & Landon

Elle l’entend prendre la parole au conducteur, elle entend sa voix rassurante qui s’adresse à elle, lui répétant que ça ira du moment qu’elle aura trouvé son propre appartement. Et elle y croit la poupée, elle se laisse amadouer par ce ton trop gentil qu’il emploi. Elle se laisse apaiser par ce Landon qui tourne la tête pour la regarder droit dans les yeux, ce Landon qui la connait que trop bien. Qui sait comment faire redescendre d’un étage la tornade d’émotion qui se préparait déjà en elle en s’imaginant finir sa vie dans sa chambre d’adolescente à Savannah. « T’as raison oui, d’ici peu ça ira. » Dit-elle tout en hochant de la tête vivement, habillant son visage d’un sourire qu’elle veut montrer peu inquiet par la situation dans laquelle elle est.

Sujet quelle pense un peu moins sérieux que le précédent, sujet qu’elle aborde en riant ne sachant comment va réagir le sportif assis du côté du volant. Assumera-t-il les conversations écrites au beau milieu de la nuit ou bien va-t-il les esquiver ? Que ce soit sous l’emprise de l’alcool ou sous l’emprise des réminiscences d’un passé commun qu’ils ont du mal à oublier beaucoup de mots ont été lâchées. Qu’ils soient bons ou mauvais. Mais pour ce soir elle ne veut pas prendre le sujet trop au sérieux, elle utilise alors le ton humoristique pour en parler ne relatant qu’une infime partie drôle de l’une des conversations. Et ça ne rate pas, comportement du beau garçon qui ne l’aide pas à s’arrêter de rire pour le moment à la poupée. Au moins, elle est certaine d’une chose : c’est qu’il sait exactement de quoi elle parle. Il a en tête précisément la même chose qu’elle. Et elle s’esclaffe la blonde, sans vergogne. Elle rit aux éclats tant elle trouve la situation drôle en y repensant et en voyant un air gêné s’imprégner sur le faciès de son ex. Mais elle ne veut pas le braquer, ce n’est pas l’effet voulu donc elle tente d’apaiser son rire bien trop sincère et reprend peu à peu son calme. Les yeux rivés sur le centre-ville qui commence à se dessiner au loin dans la brume nocturne. Et elle écoute sagement la réponse du garçon, lui jetant des œillades discrètes du coin de l’œil, un sourcil arqué lorsqu’il prend son ton à moitié sévère pour lui faire remarquer que ce n’est pas très sympathique de sa part d’utiliser des techniques fourbes -tel qu’insinuer envoyer un nude- sur un garçon trop bourré. Et la voilà qui prend un air outré, plaçant une main contre sa poitrine, ouvrant la bouche de façon dramatique avec les paupières qui battent d’un air faussement surpris. « Mais je n’ai rien fait Monsieur James, j’ai juste dit que je vous enverrais une photo que personne n’avait vue juqu’à maintenant …. C’est vous qui avez eu l’esprit un peu trop vif… » Jeune homme qui s’attendait surement à recevoir une photo un peu dénudée comme récompense pour avoir retrouvé comme prévue la porte de son appartement mais qui malheureusement, c’était retrouvé qu’avec un simple cliché d’un plâtre fraichement customisé à coup de feutre et crayons de couleur pour cisailler l’ennuie de la journée catastrophique qu’elle avait passé en amont. Avant qu’il ne vienne éclairer un peu sa soirée en venant lui parler.

Et y’a le sourire qui se fait grand mais qui est caché par la cascade de cheveux blond qu’elle glisse sur le côté qui lui est visible à lui de son visage. Les opalescences qui se baissent sensiblement vers son plâtre qu’elle se met à lorgner avec grand intéressement lorsqu’il lui dit qu’il était tout de même content de ce qu’il avait reçu comme photo derrière son écran. Qui laisse sous-entendre qu’il n’avait pas été vexé par la non-nudité du cliché. Car comme ça, aussi inutile avait été la photographie balancée ça donnait l’impression que la distance Los Angeles-Savannah n’avait plus existé juste le temps d’un instant. Et il a raison, elle aussi s’était senti proche de lui à chaque fois qu’il avait bien voulue lui montrer son faciès un peu trop charmant en photo. Mais elle ne pipe pas un mot de plus, motus et bouche cousue. Il ne mérite pas qu’elle lui dise ce qu’elle pense, car il a été tout de même trop méchant ce soir Landon. Il n’a pas encore obtenu le pardon absolu.

Langue qu’elle range lorsqu’il daigne de nouveau tourner la tête vers elle, plutôt que fixer la route. Palabres qu’il lui sert comme un petit tacle gentillet mais qui ne frappe pas la demoiselle, qui ne l’atteint pas un brin. Elle fronce les sourcils d’un air réfléchit. Elle ne se rappelle pas d’un Landon énervé le matin la poupée. Elle se rappelle que d’un jeune homme adorable, le sourire aux lèvres à chaque réveil à ses côtés. Ses bras l’encerclant un peu plus fort contre lui. Ses doigts dessinant des arabesques sous son tee-shirt, caressant le derme de son ventre pour la réveiller tout doucement. Le nez venant se frotter contre sa nuque brûlante. Elle se rappelle de sa voix endormie, se rappelle aussi des réveils sous la couette bien moins angélique. Et le cœur qui se resserre en y repensant, les yeux qui vont se perdre à l’extérieur pour reprendre un peu de contenance avant de lui dire d’un air faussement las, un sourire en coin qu’elle lui sert, peut-être un peu trop sûre d’elle. « J’ai pas les mêmes souvenirs que toi bizarrement… » Doigts qu’elle vient frotter à son menton, Sherlock Holmes en action. Tentant de donner la vague impression qu’elle triture sa mémoire. « Je n’ai pas dû me réveiller avec le même garçon pendant trois ans alors … Je dois me tromper, celui avec qui je me réveillais il était heureux de me voir le matin… Mais ceci va bien avec ton discours de tout à l'heure, je suis une plaie pour le nouveau Landon ! » Phrase qu’elle termine de façon limite hautaine. Faussement vexée de retrouver sa propre personne juxtaposée au mythe de la mauvaise humeur du bonhomme. La voilà qui se redresse pour de bon sur son siège, passe l’une de ses jambes sur l’autre tel une grande dame et d’un geste théâtral, elle jette sa crinière tirant sur le blanc vers l’arrière, allant fouetter le cuir du siège.

Air condescendant de petite diablesse qu’elle lui servait lors de la conversation précédente bien vite rangée au placard quand le sujet se tourne sur l’aïeule. Elle est soudainement au naturelle Eden, nature peinture comme dirait son père lorsqu’il parle d’elle. Elle a plus le traque, elle a plus ce sentiment que la conversation va tourner mal une fois qu’elle se met à parler de la vieille dame. Envolée les souvenirs de l’après-midi sur le toit, là ce soir, ça se passe bien lorsqu’ils échangent sur ce sujet sur lequel chacun prend des pincettes contrairement à la fois dernières pour s’exprimer. Y’a le sourire et les paroles tendre de Landon qui essaie tant bien que mal de la rassurer en lui disant que c’est génial si elle peut garder un souvenir intact de sa grand-mère pour la poignée de temps qui lui reste à vivre tout au plus. Lui, il sait de quoi il parle, il l’a vécu ce qu’elle vit. Il a vue l’un de ses grands-parents mourir il y a de ça quelques années et connait la peine de voir l’un de ces ancêtres dépérir petit à petit. Ça c’était passé un peu avant de la rencontrer si les souvenirs de la blonde sont bon. Il lui en avait parlé, lui avait fait part de la peine que ça lui avait fait, les traces à tout jamais plantée dans son cœur et dans son âme de perdre ses proches un à un.

Et ça lui fait de la peine à la poupée de venir lui faire repenser à ce genre d’évènement marquant en lui parlant de sa propre grand-mère, ça lui fait un pincement au cœur que de l’imaginer triste à l’intérieur en se repassant un moment aussi épouvantable qu’est une mort en tête. Alors, elle vient poser sa main comme une gamine contre le bras du pilote de la soirée. Geste tendre et inattendue. Comme pour détendre une atmosphère qui l’est déjà pourtant bien assez depuis qu’ils ont décidé de faire la paix. Elle utilise juste un prétexte con Eden, elle se donne des explications là où il n’y en a pas réellement. Et elle lui sourit, sourire aussi tendre que celui que le garçon avait pu lui servir deux secondes avant pour la faire relativiser. Et tout aussi rapidement que sa main s’était gentiment posée sur le biceps de son ex, elle l’enlève. Replaçant prudemment sa main sur sa propre jambe comme si de rien était avant de reprendre. « On espère aussi que son état ne se dégradera pas plus que ça, On verra bien comment ça avance cette histoire… En attendant elle a pas perdu sa langue… » Car toute personne qui a connu la doyenne Howard sait qu’elle n’a pas la langue dans sa poche. Qu’elle ne manque certainement pas d’audace pour dire les choses directement.

Yeux qui s’écarquillent, lèvre inférieure qui finira par saigner si elle continue de la triturer ainsi sans respect. Elle a le regard de celle qui ne s’attendait pas à recevoir une réponse aussi positive, celle qui ne s’attendait certainement pas à voir son ex accepter de poser un pied chez la mamie Howard pour lui rendre visite. Car après tout, ça fait longtemps qu’entre eux c’est fini. Leurs familles n’ont plus rien à se dire. Mais elle apprécie l’effort, sincèrement. « Oh, génial alors à l’occasion, quand t’auras du temps tu me diras quand tu veux passer la voire, je te promets que ça lui fera vraiment plaisir. » Elle a les yeux qui brillent la gamine rien qu’à l’idée de voir l’envie de sa nanny être assouvie. Rien que d’imaginer son ex assis sur la chaise à coté le lit hospitalier lui parler de sa vie, de ce qu’il est devenu. Car c’est ce qu’elle veut savoir Gloriana Howard, elle veut savoir la suite de l’histoire, veut savoir ce qui retient le jeune homme de reprendre sa place de privilège dans le cœur de sa sauvageonne de petite fille. « A moi aussi ça me fait plaisir… »

Elle le voit discrètement passer ses doigts contre le tissu de son sweat, à l’emplacement de son propre tatouage pendant qu’il lui avoue qu’il est allé se le faire retoucher il y a quelques jours de cela. À ce moment-là, elle donnerait n’importe quoi pour voir cette petite marque faite à l’encre noire. Elle donnerait cher pour la revoir car finalement, elle ne l’a vue qu’une fois réellement. La fois chez le tatoueur, et elle en a des souvenirs que très floues ; que très abstrait de ce mignon petit E qui orne sa peau dorée. « Je suppose que t’as juste ramassé les pots cassés à trop tenter de faire ton mignon, dire des bêtises à celle qui allait te tatouer hein… » Dit-elle en haussant les épaules et pensant à son propre tatouage. Le trouvant bien réussi, peut-être un peu trop claire mais pas de quoi aller retourner se faire triturer les côtes pour autant.

Organe principal au bon fonctionnement de sa personne qui s’arrête un instant en entendant la demande implicite, l’espoir imperceptible que Landon lui donne à la revoir un soir. Une nouvelle soirée, à boire, s’amuser comme il l’avait fait. Elle s’ose à le regarde un instant la poupée. Regarder ce profil parfait, tout en souriant comme une parfaite imbécile en imaginant une soirée à l’identique. « Avec en prime encore un super tatouage ou pour la nouvelle édition on trouve un truc encore plus con à faire ensemble ? » Sourcils qui se haussent en rythme avant qu’elle ne se mette à doucement rire n’imaginant même pas ce qu’ils pourraient faire de pire que se tatouer quelque chose en commun pour toute la vie.

Centre-ville atteint à trois heures du matin. Tout semble mort en ce milieu de semaine. Les bars sont déjà fermés, personne ne traine dans le quartier. Seul les trottoirs sont illuminés par les lampadaires et elle soupire de joie Eden, se prélasse sur son fauteuil en voyant les rues qu’elle connait par cœur. « Toi aussi t’étais aussi heureux en rentrant la première fois … ? »

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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyLun 11 Sep - 1:47

if he's holding onto you so tight the way I did before

Eden & Landon

Y a la fine main qu’il sent se poser sur son bras, les phalanges délicates qui se resserrent sensiblement autour de l’épais coton de son haut, et le contact, toujours aussi brûlant, toujours aussi électrisant que la première fois. Y a la douce chaleur qu’il ressent avec une infime précision à travers les fibres du vêtement, chaleur qu’exhalent ses doigts, chaleur qui atteint son derme dans une sensation agréable, trop agréable, rassurante finalement, les gestes réconfortants de son ex qui ne lui ont que trop manqué. Les geste qui sauvent, qui redonnent un peu de baume à son cœur meurtri par les souvenirs, bribes d’une jeunesse partagée avec son cher papy, bribes qui s’entrelacent aux réminiscences, plus crues, plus amères, d’un jour bien trop ensoleillé pour faire ses adieux à quelqu’un. Les souvenirs qui broient le palpitant, malmènent sans vergogne l’organe vital, et Eden qui panse les plaies, comme toujours, comme avant.

Il tourne la tête vers elle Landon, croise son doux regard, effleure du bout des yeux son tendre sourire. Tendresse qu’elle n’a plus eu à son égard depuis la rupture, depuis l’anéantissement des âmes, les adieux inacceptables, inacceptés. Enfin si, peut-être ce fameux soir où ils ont bu comme des trous, ne lui laissant pour tout souvenir qu’une pauvre lettre à jamais encrée dans le biceps. Car il a tout oublié. Et il se souvient de tout, tout à la fois. Mais réalité et désirs de la nuit se mêlent dans son cortex à chaque fois qu’il se risque à y repenser, et il ne parvient plus à dissocier le vrai du faux, savoir s’ils ont réellement dansé ensemble, s’ils se sont embrassés, sont allés plus rien ou n’ont rien fait. Seules demeurent les sensations vives, pantelantes, de ce qui n’aura peut-être été que chimérique.

Cette tendresse qui ne lui a que trop manqué, souvenirs de cette tendresse qu’il a dû se contenter de caresser du bout des doigts durant sept longues années, la tendre expression de celle qui fut son amante d’abord marquée au fer rouge dans son esprit, cette même expression qui s’estompait peu à peu, longuement, difficilement, avec le passage du temps, pour mieux revenir le frapper en plein cœur cette nuit. Et le sourire qu’il lui adresse, ce même sourire doux, empreint d’amour, de reconnaissance, manière silencieuse de la remercier pour ce geste anodin, et pourtant nécessaire. Car, une fois de plus, elle est là quand il a besoin d’elle, sans même qu’il n’ait à le lui demander.

Sourires échangés le temps d’un contact, jeune femme qui s’empresse d’ôter sa main de son bras, laissant dans son sillage la sensation glaçante du vide, du manque de chaleur humaine, du manque d’elle. Déjà. Et le regard qui reprend la direction de la route, l’expression qui retrouve un semblant de gravité tandis qu’elle approuve ses dires, exprime une certaine incertitude quant à l’avenir. Incertitude qui fait se bousculer les questions dans le cerveau du jeune homme, quelle sera la suite des évènements ? La vieille dame tiendra-t-elle encore six mois, ou deux semaines ? S’éteindra-t-elle en laissant derrière elle le souvenir d’une femme forte, restée elle-même dans la bataille, ou celui d’une grand-mère sénile, méconnaissable dans ses derniers moments ? Il n’en sait rien Landon, il aimerait pouvoir rassurer la petite blonde mais ne le peut pas, et le cœur qui se serre à la simple pensée que la doyenne Howard ne sera bientôt plus là. Laissant, dans le sillage de son lit de mort, une Eden dévastée, une Eden si bien brisée qu’il ne sait pas s’il saura la réparer.

- Oui, elle n’a jamais eu sa langue dans sa poche, qu’il acquiesce, le rire au bord des lèvres. Je me souviens que la première fois que j’ai rencontré ta grand-mère, j’ai eu le sentiment d’enfin comprendre d’où tu tenais ton honnêteté… Cette honnêteté un peu irritante qui te caractérise si bien.

Et l’œillade rapide qu’il lui adresse, le sourire en coin, l’art d’immanquablement lancer des petites piques aux personnes qu’il apprécie un peu trop. Unique moyen qu’il ait trouvé jusqu’à présent pour montrer à une personne qu’elle compte à ses yeux.

Elle semble être aux anges Eden, sincèrement heureuse qu’il accepte sa demande. Et elle le lui dit, d’ailleurs, ne manque pas de lui expliquer combien sa grand-mère sera contente, combien elle l’est elle-même. Elle a des étoiles pleins les yeux la princesse de Tybee Island, des étoiles pleins les yeux et le visage illuminé d’une joie nouvelle, et cette simple vision suffit à dessiner un grand sourire sur les lèvres de Landon. Car ce sont ses paroles, un simple « oui », qui ont suffi à peindre une joie sincère sur ses traits. Et que ça n’a pas de prix.

- Oui, pas de souci. J’suis plus souvent disponible l’après-midi que le matin, mais si jamais je pourrais toujours venir sur un jour de congé… J’sais pas si y a des moments où elle est plus en forme que d’autres ?

Il en a vu des grands-parents malades, il en a passé des heures à l’hôpital, à respirer un grand coup dans le couloir face à l’appréhension de voir un proche diminué, à lui dire au revoir le cœur lourd, la gorge serrée, avec l’idée que c’était peut-être la dernière fois qu’il le voyait. Mais c’était avant ça, c’était il y a longtemps, avant l’armée, avant que ce soit à son tour de rester cloîtré au fond d’un lit tout équipé à cause d’une mauvaise blessure donnée sur le champ de bataille. C’était avant, puis c’était après aussi, une grand-mère cette fois-ci qui a rendu son dernier souffle peu de temps après son retour à Savannah, il s’en est voulu Landon de n’avoir pu être plus présent à ses côtés dans ses derniers mois, et les cartes du jeu de sept familles qui s’effritent une à une.

Conversation qui vogue tranquillement, poussée par le vent vers un autre sujet, les tatouages, le numéro quatorze qu’elle porte sur les côtes, la lettre E qui orne son biceps, juste à côté des plaques militaires gravées là depuis des années déjà, cruelle ironie que de faire s’avoisiner la personne la plus précieuse qu’il ait jamais connue et la raison pour laquelle il l’a perdue. Elle ne se prive pas de le taquiner Eden, rappeler à son bon souvenir son attitude pitoyable dans le tattoo shop. Souvenirs qui se font pourtant rares, qui lui font défaut, réminiscences floutées par l’alcool qui pulsait alors dans ses veines, images un peu moins nettes à chaque nouveau lever de soleil.

- Moi qui pensait que mes techniques de drague étaient infaillibles… Faut croire que j’me suis trompé, elle y a été bien hermétique pour le coup.

Et le sourire qui se fait désabusé, car la vérité c’est qu’il n’avait pas la moindre intention de tenter quoi que ce soit avec cette pauvre femme. Kat Von D du pauvre qui ne sera décidément jamais son genre, lui il les aime un peu plus menues les demoiselles, la peau plus pure et les cheveux radicalement plus clairs, puis les yeux couleur de l’océan, c’est pas mal ça aussi, ça lui plaît bien. Bonne femme bien trop désagréable de toute manière, aujourd’hui encore il ne réalise pas combien il était casse-pieds ce soir-là, combien il a mérité de se faire envoyer sur les roses par la tatoueuse.

C’est tout naturellement qu’il propose à la jeune femme de la revoir, réitérer l’expérience d’une soirée à la gloire du bon vieux temps. Il est un peu perdu le grand garçon, trop inexpérimenté en matière d’ex pour se rendre compte que c’est pas normal. Qu’aucun aspect de son comportement, aucun aspect de leur relation n’est normal. Ce n’est pas normal pour des ex de se faire un matching tattoo, pas plus que de piquer une crise de jalousie car l’un voit quelqu’un d’autre, ou de recommencer à sortir ensemble lorsque l’histoire d’amour est passée de date depuis sept ans. Rien de tout ceci ne va dans le bon sens et il semble refuser d’en prendre conscience, préférant laisser la joie le gagner en entendant que son ancienne amante semble être charmée par l’idée.

- Non, on va se renouveler attends, on n’a pas encore quatre-vingts ans pour toujours se cantonner aux mêmes choses ! Peut-être qu’on pourrait adopter un pingouin ? Ou alors s’envoler ensemble pour la première destination venue…

Ou encore réitérer. S’accorder une seconde chance, regoûter aux éclats de rire sous les draps, à la sensation de leurs peaux nues l’une contre l’autre et aux souffles qui se mêlent. Voilà qui serait une belle connerie. Se retrouver pour mieux se quitter, s’unir pour mieux souffrir. Puis il sait même pas pourquoi il pense à tout ça Landon, ça lui fout la peur au ventre et ça tiraille dans son cœur, car il en veut plus de tout ça. C’est ce qu’il se répète, les prunelles qui fixent la route sans vraiment la regarder. Il en veut plus en veut plus en veut plus, c’en est finit de tout ça.

Attention qu’il détourne volontairement de ces pensées dangereuses, regard qu’il oriente vers Eden, et le sourire qui monte immédiatement en l’entendant rire aux éclats suite à ses paroles, en voyant ses beaux yeux se plisser, ses lippes dévoiler des dents d’une blancheur sans égale. C’est trop bon de la retrouver, retrouver sa Eden, celle avec laquelle il entretenait une complicité sans pareille, celle qui ne semblait pas vouloir l’assassiner au moindre mot prononcé. C’est bon, si bon que les lèvres s’étirent, et le cœur se gonfle d’une esquisse de bonheur retrouvé.

Curieuse question que lui pose la jolie blonde, question qui lui fait seulement réaliser combien elle semble heureuse d’être de retour en Géorgie, va savoir pourquoi. Et la question qui chamboule tout en lui, le ramène quatre ans en arrière, envahit sa personne toute entière des sensations, émotions, pensées qui étaient les siennes le jour où il est définitivement rentré de mission.

- Oui et non… C’est un peu ambivalent, d’un côté j’étais content de pouvoir retrouver ma mère, Ethan… même Savannah. Mais de l’autre, ben j’me sentais un peu coupable de rendre les armes. J’avais l’impression d’abandonner tous les gens que je laissais derrière moi dans ces pays en guerre, tu vois ? Un peu un sentiment d’inachevé en fait, l’idée que j’aurais pu les aider tellement plus. Puis au début j’étais content de pouvoir retrouver un semblant de routine, pouvoir me poser de nouveau, mais très vite j’ai eu ce besoin de repartir… On tient plus trop en place après avoir mené une vie pareille pendant si longtemps.

Puis toi, il manquait toi, tu me manquais, ta présence me manquait, t’avoir à côté de moi dans la voiture en rentrant de l’aéroport, tes sourires, ton odeur, ta chaleur, tout en toi me manquait. Savannah ça a plus jamais été la maison sans toi, qu’il aimerait ajouter, mais non, non, c’est hors de question, c’est pas lui ça, c’est trop honnête de s’ouvrir à ce point, confesser ce manque qui le hante. Alors il s’en tient là, hausse les épaules, lui demande :

- Et toi alors, pourquoi t’es si heureuse de rentrer ?

Véhicule qui s’engage dans les sombres rues de Tybee Island, destination finale qui approche vite, bien trop vite à son goût, jeune homme qui aimerait voir le trajet se poursuivre un peu plus encore, qui serait presque prêt à se tromper de chemin à dessein pour tourner en rond dans le quartier, curieux retournement de situation pour celui qui n’avait aucune envie de voir la demoiselle.

- Tu m’avais dit l’autre jour au parc que tu prenais des photos pour tenter de trouver un boulot… Ça a donné quelque chose, finalement ?

Et le regard attentif qui se tourne vers elle, sincère intérêt que de savoir comment elle se débrouille dans cette nouvelle vie, si cette jeune femme encore trop importante à ses yeux parvient à s’en sortir.
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MessageSujet: Re: don't wanna know if you're looking into his eyes | leden   don't wanna know if you're looking into his eyes | leden EmptyLun 11 Sep - 23:40

You don't want to talk with me anymore, like we used to do.

Eden & Landon

Elle devrait rétorquer, elle devrait y mettre un point d’honneur à se dédouaner de ce trait de caractère qu’il se permet de lui faire remarquer. Mais non, y’a rien qui sort d’entre ses lippes charnues. Honnêteté irritante ? Vraiment ? Elle a les sourcils qui se haussent d’un air étonnée la poupée. Elle le voit la regarder du coin de l’œil, d’un air amusé. Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle n’a rien à dire. Elle joue les étonnées la princesse des plages alors qu’elle ne l’est pas tellement. Elle le sait qu’elle est comme ça, elle le sait que sa grand-mère l’est aussi. Elle n’a juste aucun argument valide. C’est simplement vrai. Elles sont irritantes les Howard, elles ont cette fâcheuse manie de dire les choses sans se rendre compte de leurs impacts. Ou alors, même si elles savent ce qu’elles font… Elles s’en foutent et foncent dans le tas. Ce qui est encore plus affligeant quand on y pense. Mais c’est comme ça. Et alors, plutôt que de parler Eden elle agit. Petit poing valide de sa main droite qu’elle vient cogner contre l’épaule musclé de son ex. Elle est impulsive Eden, ne pense même pas qu’il est au volant que dans une certaine mesure -si elle avait de la force- ça pourrait être tragique. Là c’est juste drôle, il bouge à peine le garçon, le volant ne tangue pas d’un côté ou d’un autre. Et elle souffle de façon exagérée sous ses opalescences bleutées qui la regarde toujours d’un air amusé. Elle feint d’être vexée, croise ses bras sous sa poitrine. Mauvaise actrice qui fait son cinéma. Fâcheuse tendance depuis toujours à jouer avec lui la mascarade.

Puis elle n’a guère plus de raison pour lui faire la tête. Elle n’a pas l’âme de se faire supplier en cette nuit de retrouvaille. Elle n’essaiera pas de l’embobiner ce soir car elle commence à le connaitre le nouveau Landon James. Elle sait qu’il n’en fera rien, il ne rentrera pas dans son manège. C’est plus comme avant. C’est l’ancien numéro quatorze qui s’amusait de ses états d’âme surjoué, qui comme elle en faisait des tonnes pour se faire faussement pardonner. L’ancien Landon, pas le vétéran. Pas le combattant. Ainsi, elle arrête de faire durer le suspense, elle reprend son air visage naturel, elle arrête son numéro et devient sincère. Le sourire aux lèvres de savoir qu’il ait dit oui pour rendre visite à nanny. « Nan elle est assez constante mais l’après-midi ça va très bien t’inquiète, on se tiendra au courant de toute façon. » Secondes de silence qu’elle prend pour regarder avec attention son ancien amant. L’homme qu’elle a dans la peau depuis dix-ans. Regard qui se croisent et s’enlacent quelques secondes lorsqu’il tourne de nouveau la tête vers elle. Sentant surement son regard azur lui. Bulle agréable qui se forme autour des anciens amoureux, prunelles qu’elle a du mal à percevoir avec cette faible lueur nocturne. Car il est tard, trop tard même. Mais elle n’a pas besoin de lumière pour les décrire ces deux perles d’un bleu ciel qui orne gracieusement le visage de son ex. Elle les connait par cœur, s’en rappelle comme si c’était hier du nuancier de ces deux billes qu’elle se complait à fixer, un quart de seconde, une seconde entière tout au plus qu’elle voudrait répéter encore et encore pour l’éternité.

Bulle qui éclate lorsque le contact visuel est rompu, la première elle tourne la tête vers la fenêtre. Elle se remet à fixer la chaussée la petite blonde. La regarde avec un grand intérêt pour calmer le feu ardent qui coule dans ses veines actuellement lorsqu’elle repense à la soirée qu’ils avaient passé ensemble un mois avant. Lorsque ensembles, ils remuent le sujet de cette soirée pour mieux s’enliser dans des réminiscences qui foutent l’estomac en bordel. Y’a trop de flash floues qui se succèdent dans sa tête. Beaucoup trop de chose interdite, pas rationnel lorsqu’on pense à son ex qui viennent frapper son cortex. Y’a les danses collé-serré dans un bar ; les mains qui s’entrelacent pour traverser d’un trottoir à l’autre ; y’a un baiser qu’elle imagine. De façon floue mais qui lui fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac rien que de le supposer. Souvenirs qui s’enchainent, s’emmêlent. Souvenirs qui n’ont des fois ni queue ni tête car elle n’arrive à en déceler la part de vérité. Démanteler ce qui est faux de ce qui est réellement arrivé. De ce que sa petite cervelle a bien pu inventer pour s’amuser d’elle.

Rire qu’elle étouffe à l’aide de sa main lorsqu’elle l’entend suggérer que son charme n’avait pas opéré sur la tatoueuse ce fameux soir. Ça par contre, elle s’en rappelle et pas qu’un peu. Elle la revoit très bien la tête blasée de la Kate Von D. Du pauvre, elle la revoit soupirer à chaque mot que lui ou elle prononçait, à chaque gloussement qu’ils lâchaient tant ils étaient bourrés. O oui elle s’en rappelle, et ça fait rire maintenant qu’elle y pense. Ils ont payé le prix de leurs actes. Surtout lui. Autant en donnant trop d’argent pour ces deux misérables tatouages, autant par les coups lacérés des aiguilles dans son derme qui avait fini écarlate, laissant des trainées de sang sur sa peau devenue blafarde. Ça lui en retourne encore l’estomac, lui resserre le cœur et la fait contracter les doigts sur le tissu de son legging. « Vraiment une garce cette nana, elle t’a fait pissER le sang comme si on avait égorgé quelqu’un. » Soupire réel qui s’échappe, opalescences qui croisent le reflet de l’astre lunaire par la fenêtre avant de rajouter tout doucement, en marmonnant un infime. « Pétasse. » Car elle est comme ça bébé Howard, elle la rage facile, le caractère volcanique. Elle n’aime pas qu’on s’en prenne comme ça à ceux qu’elle chéri… chérissait. Oui, chérissait au passé. Fut un temps, il y a des années. Vas-y Eden, console toi comme tu peux.

Conneries qu’ils se lancent tour à tour, marquant de chaque mot qu’ils prononcent le ridicule de s’être fait tatoué ensemble dès lors de la première soirée qu’ils avaient passée ensemble. A noté, Première soirée post-rupture datant d’il y a sept ans. Car c’est important de s’en rappeler, de le redire encore et encore tant c’est risible de leurs parts d’avoir agis de la sorte à vingt-six et vingt-sept ans. En plus d’être aussi ridicule et de ne pas se l’avouer ils s’enlisent dans la connerie l’ancien couple. Suggérant qu’à la deuxième sortie, ils trouveront une frasque tout aussi colossale à réaliser une fois qu’ils seront bourrés. Y’a les dents blanches qui se montrent, les zygomatiques qui font mal tant le sourire est grand. Elle se laisse aller à ses rêves rocambolesque Eden, se laisse couler dans les conneries que Landon lui suggère car c’est drôle. Elle se met à rêver éveiller juste le temps de cette discussion. « Génial on s’organise l’adoption et le voyage dès que possible ! » Elle tape dans ses mains de façon faussement euphorique l’ancienne gamine, en joie de se voir adopter peut-être un pingouin, ou bien un tigre. Ou se réveiller un jour dans un avion en direction de Bora-Bora en ayant dans son sac à main qu’une paire de tong et un maillot qui feront guise de vêtement pour toute la période vacancière. « Et pourquoi pas un mariage à Vegas la prochaine fois histoire de rester dans le thème d’être ensemble pour toute la vie ! » Qu’elle enchérie. Il ne manquerait plus que ça oui, un mariage rassemblant les deux ex. Rassemblant deux êtres dont la seule chose commune est une histoire d’amour passée, une histoire qui s’est mal terminée. Une histoire dont la cause de rupture est toujours à discuter, une histoire d’amour qu’aucun des deux n’a jamais réellement réussi à surmonter.

Car il y a un temps pour tout dans la vie, et là pour aujourd’hui. L’euphorie c’est fini. Ils se sont calmés les deux grands enfants, du moment qu’ils sont entrés officiellement dans le centre de Savannah tout doucement, tranquillement ils se sont radoucis et ont laissés au placard leur quart d’heure de folie. Eden elle est paisible, la crane enfoncée dans le cuir de l’appuie-tête. Elle regarde les grands bâtiments qui se dresse tout en écoutant la réponse de son ex à sa question. Elle l’écoute en se demandant si lui aussi il avait pensé à elle en rentrant pour la première fois à Savannah. Si il s’était demandé si il la reverrait, si ça avait été son premier réflexe comme ça l’avait été pour elle en prenant ce terminal aérien tout droit venu de L.A il y a trois mois. Mais non, elle n’y croit guère, il n’y a qu’elle pour rester dans le passé. Ne jamais avancé. Lui, comme il l’explique il était heureux d’être rentré pour sa famille mais pas que y’a bien eu cette ombre sur le tableau, ce nuage gris qui lui faisait penser à sa carrière. Au métier qu’il s’était vu obligé d’abandonner. Foutu métier. Saleté de carrière qui a ruiné son couple d’après elle. Et y’a la boule d’angoisse qui s’ancre comme un boulet fait de plomb au creux de son ventre quand il finit de parler. « J’peux pas vraiment te comprendre mais j’imagine que ça a dû être difficile d’abandonner pour de bon ta fonction de militaire toi qui t’es donné corps et âme dedans. » Légère amertume dans ses paroles, si légère qu’elle n’est même pas sûr qu’il ait pu le ressentir Landon. Elle a le gout amer de la rancœur, celle de ne pas avoir été cité mais elle se ressaisit la poupée. Bien évidemment qu’il n’avait pas pensé à elle, comme elle avait pu penser à lui. C’était évident et bien mérité. Elle l’avait quitté, c’est elle qui l’avait plaqué. Elle n’avait même plus à s’immiscer dans ses pensées. « T’as trouvé une autre vocation qui te fait bouger et en moins dangereux c’est que du bénéfice je suppose. »

Elle ouvre la bouche la poupée, prête à parler mais elle la referme un instant ne sachant par où commencer. Réfléchissant à ce qu’elle pourrait dire, donner comme raison. Elle est juste contente Eden, contente de revoir ses proches en sachant qu’elle est ici pour de bon. Contente de reprendre sa vie à Savannah sans avoir cette angoisse qu’elle avait il y a cinq ans en la quittant sa ville natale. Alors elle hausse des épaules, un sourire bête sur les lèvres, tournant sa tête vers le garçon ne sachant que dire. « J’sais pas vraiment à quoi ça tient, quand j’suis revenue y’a trois mois je pensais même pas me réinstaller ici. Quand j’ai quitté Savannah y’a cinq ans je m’étais juré que plus jamais je reviendrais vivre ici et pourtant … J’sais pas, je m’y sens bien. Comme à la maison. » Car t’es là Landon, voilà ce qui change de y’a cinq ans auparavant. T’es revenue. C’est ce que son cœur hurle, mais que la raison ignore. Car c’est plus simple de rester sur des « je ne sais pas à quoi ça tient », se laisser croire bêtement qu’il n’y a pas une raison plus forte à ce changement d’horizon qu’une autre alors que ça le hurle dans sa tête.

Ils s’approchent du quartier des grandes plages de sable blanc, rapidement. Peut-être même un peu trop rapidement à son gout. Elle va poser ses yeux sur la radio et voit l’heure qui est affiché. Heure qui a bien avancée, minute qui ont filé sans qu’elle ne s’en rende compte et elle bouderait presque la nature des choses. Hurlerait presque contre le monde d’avoir créé des routes si courtes, des raccourcis qui font qu’ils s’approchent de chez elle un peu plus à chaque instant. Tant concentrée à fixer la route qu’elle sursaute en entendant de nouveau la voix de Landon. « Ah ! heu … Quand … ? » Elle fronce les sourcils sans trop comprendre de quelles photos il veut bien parler, elle réfléchit un instant, caressant ses lèvres du bout de l’index, mordillant l’intérieur de sa joue pour faire marcher ce cerveau anchylosé par la journée trop chargée. Et ça revient, ampoule qui s’illumine dans sa tête, yeux qui s’écarquillent en se revoyant bouder Landon entre deux grands pins, s’échappant loin de lui à la première occasion. Finissant les fesses dans la fontaine en riant. « Ahhhh oui ! Bah j’ai été prise, je dois d’ailleurs aller signer mon contrat et chercher mes horaires dans la semaine. Je vais travailler officiellement pour le journal de Savannah. » Opalescences qui roulent sur elle-même, légère fierté qui teinte ses paroles. Sa grand-mère aussi avait travaillé dans ce journal. Une pionnière avant qu’elle ne soit embauché par un plus grand magazine, qu’elle ne s’ouvre à des horizons encore plus larges qu’à sa petite et tendre Savannah.

Maison qu’elle reconnait au bout de la rue comme étant la sienne, soupire de satisfaction mais aussi de tristesse. Enfin à la maison, mais en même temps Déjà la maison. Voiture qui fait son bout de chemin jusqu’à celle-ci, qui s’arrête devant ses grilles et le regard qui se tourne vers son ex petit-ami, le bourreau et ensuite le héros de sa soirée. « Merci Landon d’être venu … Sans toi j’serais encore là-bas en galère … » Sourire sincère qu’elle lui adresse, portière qu’elle ouvre en grand tout en restant dans la voiture, laissant entrer dans celle-ci un brin d’air frais. Air qui vient érafler son visage, qui vient glacer les bouts des doigts qui s’étaient habitué à la température ambiante de l’habitacle. « Par contre… ça te dérange pas de porter mes 38 bagages jusqu’à l’intérieur malheureusement mon bras il s’est pas réparé par magie … » Dernier regard suppliant qu’elle lui adresse, la lèvre inférieure coincée entre les dents. Elle est chiante Eden avec sa gueule d’ange, elle en joue, encore et encore.

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