You can leave your hat on. (Ailish)

Les draps qui glissent et qui laissent apparaître une peau blanche, presque immaculée. Quelques mouvements de l'autre côté du lit et plus rien, rien à part une respiration régulière, signe d'un sommeil profond. Barbra soupire. Ce début de soirée avait été décevant jusqu'au bout. Elle avait voulu sortir, loin de toi, loin des problèmes entre gangs, loin de ses problèmes à elle. Il y avait eu ce type, pas trop mal physiquement, qui s'était approché, qui lui avait vite fait comprendre son intérêt. Elle était là, son occasion rêvée de tout oublier pendant un instant. Enfin, en théorie. Parce que ça avait été un véritable désastre. Le type l'avait ramené chez elle pour la sauter en moins de huit minutes avant de s'endormir comme une masse à côté d'elle, sans même se soucier de savoir si ça avait été un bon moment pour elle. Scandaleux, d'après la blonde. Déjà qu'il avait eu de la chance qu'elle veuille bien coucher avec lui, voilà comment il la remerciait.. Clairement, il n'était pas conscient de cette situation que bien des hommes enviaient. En tout cas, voilà Barbra plutôt agacée d'avoir gâché une soirée pour quasiment rien. Au final, son regard se pose sur le jean de l'homme alors qu'elle se rhabille. La guitariste boutonne sa chemise et, avec un léger sourire, n'hésite pas à aller chercher le portefeuille de l'homme. Elle trouve quelques billets, environ 30 dollars. C'était pas la joie mais c'était mieux que rien. Même si, pour le coup, c'était loin de dédommager la mauvaise soirée qu'avait passé la blonde. Une autre idée lui vient alors ; elle s'empare du jean et du pull du connard avant d'aller les enfoncer dans les toilettes. Avec de la chance, ils resteront bloqués et il sera bien emmerdé. Barbra, elle s'en fout, elle trouve que c'est que justice. Enfin satisfaite, elle quitte l'appartement silencieusement. La nuit lui semble encore jeune, trop jeune pour qu'elle ne retrouve son taudis. Alors elle réfléchit même pas, Barbra. Elle va là où elle va toujours quand elle en a marre, quand elle a besoin d'un bol d'air pour lui remettre les idées en place ; la plage.

Quand elle arrive, elle croise d'autres personnes, déjà bien entamée par l'alcool. C'est pas rare, les rassemblement sur la plage, jour et nuit. Au fond ça l'arrange un peu, Barbra. Déjà parce qu'elle pique une bière trouvée à côté d'un type en train de se rouler des pelles. Ensuite parce que ça l'évite d'être trop seule avec ses pensées qui font qu'aller et venir dans tous les sens, sans jamais lui laisser de répit. Le goulot aux lèvres, c'est là qu'elle l'aperçoit. Ailish. Évidemment, faut qu'elle tombe sur une foutue Kids. Elle lève les yeux au ciel. Au fond, elle préfère encore que ce soit Ailish que ce con de JJ, ou cette casse-couilles de Daire qui lui aurait pété les oreilles en gueulant parce que la mer était froide – ou une connerie du genre. Et alors qu'elle pose sa bière déjà vide, il y a son regard qui tombe sur un tas de vêtements qu'elle pense être ceux d'Ailish. Et elle hésite pas un instant, Barbra. Elle court jusqu'aux vêtements, s'en empare et se met un peu en retrait, rien que pour voir la tronche qu'elle va tirer en sortant de l'eau. Ça tarde pas à arriver ; quinze minutes après, la brune arrive sur le sable, trempée, probablement à la recherche de ce qui lui appartient. Et elle résiste pas à l'idée de la narguer, Barbra. « C'est ça qu'tu cherches ? » qu'elle gueule en levant les vêtements au dessus de sa tête. Elle éclate de rire et ne tarde pas avant de se mettre à courir pour, idéalement, quitter la plage avant qu'Ailish ne la rattrape. Si elle avait su qu'elle s'amuserait mille fois plus qu'avec l'autre connard d'incapable, elle serait venue avant sans la moindre hésitation.

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She was fury, she was wrath, she was vengeance ☾ Tu sais pas trop ce qui t'as pris de retourner à Tybee Island. T'y mets pas les pieds d'habitude, tu sais bien que c'est le territoire des Yobbos. Mais justement. C'est comme si tes pas t'y ramenaient, tout le temps, irrémédiablement. Comme si ton cœur te tirait par la main, entraînant tes pieds ton corps sans rencontrer de résistance. Comme si tu cherchais à tomber sur Jimmy, encore et encore, pour satisfaire tes doigts brûlants d'adrénaline ton sang bouillant d'envie. Bien sûr que t'as honte, bien sûr que tu souhaites qu'une chose, c'est te le sortir de la tête. Mais c'est pas si simple.

Tu traînes sur la plage, les baskets dans la main et le regard dans les vagues, sans une once d'intérêt pour les jeunes assis autour de feux de camp avec des bières et des guitares. Ils profitent des dernières soirées agréables, tu profites juste de la quiétude de la fin de journée pour te vider la tête, te changer les idées. La nuit est tombée, il fait une vingtaine de degrés, c'est tout ce qu'il te faut pour te persuader à faire un petit tour improvisé dans les eaux froides de l'Atlantique. Bien évidemment, t'as pas prévu de maillot de bain, mais t'es pas pudique pour un sou, et puis de toute façon, entre les cerveaux embrumés par l'alcool et l'obscurité vaguement illuminée par les feux le long de la plage, tu penses pas que quiconque fasse attention à une jeune femme qui décide de se faire un petit bain de minuit.
Tu poses tes affaires en tas sur le sable encore chaud après t'être déshabillée en vitesse, et tu plonges dans les vagues sans réfléchir.
Tu remontes vivement à la surface, le souffle coupé par le froid saisissant de l'océan. La surprise passée, tu te laisses flotter au gré des courants, tu nages tu plonges tu penses plus à rien. L'eau c'est ton cocon, la nuit c'est ton écrin, tu te sens en sécurité. En paix.

Trente minutes plus tard, t'es frigorifiée, gelée des pieds à la tête, et tu grelottes comme pas permis. Il serait peut-être plus raisonnable de sortir. T'attaches ta longue chevelure brune en chignon pour éviter que l'eau froide ne dégouline le long de ta colonne vertébrale et tu décides enfin de t'extraire de l'océan. Sauf que dès que tu poses le pied sur le sable, tu sens que quelque chose ne va pas. « C'est ça qu'tu cherches ? » Putain. « Barbra. » C'est murmuré entre tes dents serrées, la rage qui gronde, la colère qui bouillonne. Tu vas pas avoir froid longtemps avec toutes ces émotions qui brassent dans tes veines. La belle blonde tourne les talons et se met à courir, tes fringues dans les mains, et tu t'élances à sa suite. « Reviens là p'tite salope ! » Ton rugissement déchire le silence relatif de la plage, et plusieurs personnes se retournent sur votre passage, sourire aux lèvres et rires qui s'élèvent dans les airs. Tu jures sous ton souffle.
Tu pousses tes jambes au maximum de leur capacité, jusqu'à rattraper la jeune femme. Tu la chopes par le bras et la retournes vers toi, le regard noir. « Si tu voulais me voir nue, suffisait de le dire, t'sais. » Tu lui arraches tes fringues des mains et renfiles ta culotte et ton t-shirt. Au fond, tu t'en fous bien d'être nue devant tous ces gens, mais c'est une question de principe. Montrer que t'as gagné cette manche, que t'es pas prête de perdre la partie.
Puis pas choper la crève, aussi.

C'est souvent épuisant, ce conflit entre les deux gangs. Parce que ça va parfois loin, trop loin. Qu'ils finissent tous meurtris, blessés, eux déjà bien abîmés par les coups bas de la vie. Et malgré ça, Barbra, c'est la première à se jeter tête baissée dans le conflit. C'est qu'elle aime ça, les coups bas. Elle peut pas faire sans, et au fond, ce conflit, ça l'aide à nourrir ce côté d'elle, ce côté vipère prête à mordre à la moindre occasion. La preuve en est là ; elle aurait pu passer son chemin, se trouver un bout de plage isolé où elle aurait passé des heures sans être dérangée. Sauf qu'au final, la blonde avait saisi l'opportunité présente pour s'emparer des vêtements d'Ailish, ne manquant pas de la narguer au passage. Enfin, elle se tire vite, Barbra, parce qu'elle tient pas vraiment à ce que la brune la rattrape. Sauf que ça manque pas. Putain, elle devrait vraiment faire plus de sport. Sauf que franchement, les tenues qu'on met pour le sport sont vraiment dégueulasses, et ça suffit à la dissuader de faire le moindre sport. La gamine regrette quand même son manque de pratique quand elle est rattrapée un peu trop rapidement par Ailish. « Si tu voulais me voir nue, suffisait de le dire, t'sais. » Barbra lève les yeux au ciel alors que la brune s'empare de ses vêtements. « Prends pas tes désirs pour la réalité, McCormick. » Elle s'en fout, Barbra, de la voir nue. Enfin elle croit. C'est pas comme si on bas ventre se manifestait un peu quand Ailish devenait un peu trop entreprenante. Puis c'est comme si parfois, elle se demande ce que ça ferait de se laisser aller dans ses bras juste quelques heures, par curiosité. Non, ça lui fait rien tout ça. Ça lui a jamais rien fait les femmes et ça lui fera jamais rien. Même si faut avouer qu'elle est pas mal, Ailish, surtout quand elle est trempée comme ça. Enfin, elle essaye de pas vraiment penser à ça, Barbra. Elle met toutes ses pensées sur le dos de la curiosité, rien d'autre. « P'tête que ça t'apprendra. C'est pas parce que t'as l'feu au cul que tu dois t'sentir obligée de te foutre à poil à la moindre occasion. » Au fond, elle s'en fout de ça, la gamine. C'est la première à crier haut et fort qu'elle fait ce qu'elle veut, y compris se taper le premier venu si elle en a envie. Mais Ailish est une kids, alors la Marshall est obligée de lui reprocher tous les malheurs du monde et plus encore. C'est plutôt hypocrite finalement. Quand on sait que Barbra est la première à jouer de ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut, qu'elle se permette de juger quiconque en fasse de même est dénué de sens. Mais c'est bien connu : Barbie a tous les droits. « Après, faut dire que vous, les Kids, vous êtes pas vraiment connus pour votre classe alors ça m'étonne pas. » qu'elle lâche avant d'avaler quelques gorgées de sa bière, sans lâcher Ailish du regard, provocante. Elle semble cracher ses mots, à croire que ça lui fait mal de dire le mot 'Kids' à voix haute. Elle aurait pu passer son chemin, maintenant qu'Ailish avait récupéré ses vêtements. Mais c'est plus fort qu'elle. Barbra se sent obligée de provoquer, encore et encore, jusqu'à épuisement d'un parti ou de l'autre – toujours en croyant qu'évidemment, c'est l'autre qui abandonnera.

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She was fury, she was wrath, she was vengeance ☾ Prendre tes désirs pour une réalité ? Oh, si elle savait. « Mes désirs deviendront réalité bien assez tôt, t'en fais pas. » Et tu te gênes pas pour la reluquer ouvertement. Tout pour la mettre mal à l'aise la faire fondre. Lui faire comprendre que tu serais mieux que n'importe lequel de ses amants. Tu la ferais gémir supplier hurler ton nom. Tu lui ferais des choses à faire rougir le plus aventurier de ses plans culs. Tu te mords les lèvres pour t'empêcher de lui sauter dessus ici et maintenant. Faut qu'elle te ramène chez elle, que la victoire soit entière et la jouissance totale. Toute pensée de Jimmy est repoussée au fin fond de ton être, enfouie reniée, laissée au large par la jolie blonde qui se tient devant toi. T'as envie de chavirer, ici et maintenant, d'oublier, tout de suite. C'est pas le meilleur moyen, ça l'a jamais été, encore moins avec une Yobbos, mais c'est tout ce que tu connais. C'est tout ce que t'as sous la main pour l'instant. Elle essaye de t'insulter, bien sûr, de remettre la balle dans son camp, mais c'est minable, et y a juste un sourire en coin un sourire carnassier qui s'affiche sur tes traits, reflet miroitant du sang qui commence à bouillonner dans tes veines. « Ben alors Marshall, tu deviens prude d'un coup ? Qu'est-ce qu'il y a ? T'as chaud ? T'es gênée ? » Tu te glisses jusqu'à elle, serpent venimeux et terriblement séducteur, le souffle chaud qui caresse son visage et la main qui se faufile pour attraper la bière et s'en tirer une rasade.

Spoiler:

« Ben alors Marshall, tu deviens prude d'un coup ? Qu'est-ce qu'il y a ? T'as chaud ? T'es gênée ? » Il y a son souffle contre sa peau qui la perturbe. Elle a pas l'habitude d'être mal à l'aise quand on lui fait du rentre dedans, Barbie. Au contraire, c'est son domaine. Le seul qu'elle maîtrise. C'est ce qu'elle lui a fait comprendre, sa mère. Que de toute façon, elle était bonne à rien, rien à part se servir de ce physique avantageux dont elle avait hérité. Et ces mots sont restés, et les regards lubriques d'hommes trop vieux et les caresses déplacées qui n'ont fait qu'enfoncer le couteau dans la plaie, marteler encore et encore cette idée selon laquelle elle pourrait jamais rien faire de sa vie, rien à part peut-être séduire, s'en servir, se faire entretenir. Elle sait pas pourquoi elle était comme ça avec elle. Peut-être bien que maman était jalouse quand les regards de ses petits copains se portaient sur Barbra et non sur elle. Et maman, au lieu de la protéger, elle a fait que la rabaisser, elle a fait qu'émietter ses rêves et son égo. Alors elle a grandi comme ça, Barbra, elle a grandi en ayant peur, peur qu'on l'abandonne, qu'on la laisse, alors elle laisse les autres avant parce que c'est plus facile comme ça. C'est comme ça qu'on l'a faite, Barbie. Elle a pas choisi de vivre ici, entre la soumission, la peur et l'abandon. Non, c'est quelque chose qu'on a fait germer chez elle, au point de faire d'elle ce qu'elle est maintenant ; un masque, une façade, l'image d'une barbie parfaite, superficielle, que rien n'atteint. Alors quand Ailish commence à la déstabiliser, elle fait ce qu'elle fait de mieux ; la gamine attaque, mord. Elle espère que peut-être, comme ça, c'est Ailish qui partira parce qu'elle en aura eu marre de ses conneries – comme tout le monde. Mais non, elle fait pas ça, la Kid, elle s'approche un peu plus et il y a Barbra qui sait plus trop comment agir. Et elle déteste ça, cette sensation d'impuissance. Ça se passe pas comme ça, normalement. Normalement, c'est elle qui dirige le jeu, qui donne les règles et qui contrôle la situation. Mais là, elle contrôle absolument rien, Ailish qui apparaît comme l'électron libre qui parvient à perturber l'équilibre précaire de la blonde. Et au fond d'elle, tout au fond, bien caché et sans qu'elle ne veuille l'admettre, il y a une petite part d'elle qui semble apprécier ce qui se passe. Peut-être que c'est ce jeu, cet interdit qui l'attire, le fait que justement, rien n'est aussi facile qu'à l'ordinaire. Après-tout, les vrais délices passent par le supplice, pas vrai ? Alors, Barbra prend une grande inspiration. Il est temps qu'elle se reprenne, qu'elle agisse. Elle est pas du genre à se laisser faire sans rétorquer, et si Ailish semble être reine en matière de séduction, elle apprendra vite qu'elle a trouvé concurrente redoutable dans le domaine. Hors de question qu'elle se laisse manger, qu'elle apparaisse faible. « T'as raison, j'ai chaud. » Et elle lâche pas Ailish du regard alors qu'elle commence à déboutonner sa chemise. Elle comptait bien la déstabiliser, elle aussi ; parce qu'après tout, si la brune lui faisait autant d'avances, c'était que forcément, Barbra lui faisait de l'effet et elle comptait bien en jouer. Enfin, la Yobbo laisse tomber sa chemise. Vient ensuite le tour de son jean, qui se retrouve bien vite à ses pieds. Et la voilà qui se retrouve en sous-vêtement, pas gênée un seul instant, sous le regard d'Ailish. Elle espère bien que son changement de comportement perturbera la brune, même si pour le coup, elle n'est sûre de rien. Et sans un mot, elle fait quelques pas vers la mer, doublant Ailish au passage. Alors que l'eau commence à lécher ses pieds, elle s'arrête, enlève son soutien-gorge et le balance sur la Kid. Enfin, elle rentre dans l'eau fraîche qui ne manque pas de lui arracher des frissons. Elle se retourne, se mord la lèvre, provocante. « Tu comptes rester plantée là longtemps ? J'commence à m'ennuyer. » Reine des allumeuses, elle sait pas trop où ça va les mener tout ça, Barbra. Elle sait même pas ce qu'elle compte faire, ni ce qu'elle veut faire. Elle suit ses pulsions, son désir de pas se faire manger par Ailish sans rétorquer. Peut-être qu'elle ajoutera une énième connerie à son tableau ; elle est pas à ça près de toute façon. Disgrâce et violence, elle n'est que nuisance depuis sa naissance, alors elle n'est pas a une erreur près.

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