one step forward.

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" A demain. " Tu saluais tes collègues avant de rentrer chez toi au pas de course. Tu avais besoin de te défouler. Le service avait été éreintant. Des chieurs en bonne et due forme qui ne savaient pas quoi commander, renvoyaient les plats encore et encore. Et toi, tu devais rien dire. Ce n'était pas possible de se plaindre dans ces cas là. Alors t'avais pris sur toi. Mais ton côté explosif avait besoin de s'exprimer. Alors à peine rentrée, tu engloutis le reste de ta tasse de café laissée à l'abandon ce matin et te changeais. Corsair, brassière, haut ample et baskets, t'étais prête. Dans un sac à dos tu glissais ta petite bouteille d'eau, ton téléphone et tes clés. Ton lecteur était accroché à ton bras et tes écouteurs vissés dans tes oreilles. Tu claquais la porte de ton appartement et commençais ta courses en dévalant les escaliers en petites foulées. Rien que ça te permettait de te sentir un peu mieux. Tu ne savais pas où courir pour aujourd'hui alors tu décidais de laisser tes pas te guider. En dehors de la ville déjà, dans un endroit un peu plus tranquille. Les arbres commençaient à se dessiner devant toi et tu accélérais ta course. Tu finis par trouver un bon rythme, la musique t'aidant d'ailleurs à te caler dessus. Tu courrais pour te libérer, tu courrais pour ne plus penser à tous ces cons que tu avais rencontré. Oui, ici, tu te sentais vivante. Alors forcément, perdue dans ce bien être, tu ne fis pas attention à ce qu'il y avait autour. Et ce cheval, clairement, tu ne l'avais pas vu s'approcher de toi. Alors dans un cri très aigu, tu te reculais de peur et t'étalais sur le sol. Tu sentais tes paumes de mains te brûler, signe que tu te les étais écorchées et pas qu'un peu. Après un rapide scannage de ton corps, ça semblait être la seule chose d'abîmé chez toi. Encore heureux, t'aurais l'air maligne au resto avec des béquilles. Dans ta chute, tu avais perdu l'un de tes écouteurs, entendant à nouveau le monde extérieur. Cette voix. Elle te percuta de plein fouet. Si fort que tu eus du mal à relever le regard vers elle. Ce fut seulement à l'entente de ton prénom que tu t'autorisas à la regarder. Elle venait d'avaler quelque chose, quoi tu ne savais pas et autant dire que tu t'en foutais. " Je tente d'éviter de me faire tuer. Par toi visiblement. " Le ton de ta voix est cinglant. Oui t'es énervée de la voir là, clairement. " Tu t'es fait mal ? " Tu te redresses, sans savoir réellement pourquoi tu t'inquiètes de son état de santé.

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Tu n'en revenais pas de voir Iris. Bien sur tu avais conscience que tu finirais par la recroiser  à un moment ou à un autre. Après tout Savannah n'était pas si grand que ça. Pourtant tu n'y étais pas préparée. Heureusement tu avais pris tes médicaments. Ils agissaient vite et t'empêcheraient de dire ou faire des choses que tu regretterais. Après tout tu venais du milieu où ne pas montrer ses émotions en public était presque la règle la plus importante. Comme on te l'avais appris, il était de ton devoir de te plier à ces règles. Alors tu le faisais. Tu le ferais. "Désolée, Clair de Lune ne réagit pas comme ça habituellement. Il a eu peur de quelque chose je crois mais j'ignore de quoi. Soit sûre que ça ne se reproduira pas." dis-tu en guise d'excuses. Après tout tu avais en effet failli la tuer avec ton cheval. Par chance ce n'était pas arrivé en public, tes parents n'auraient donc pas à intervenir pour cacher les scandales ou autres. Tu savais que c'était ce qui aurait pu se passer. Tes parents étaient comme ça. C'est alors qu'Iris te demanda si tu t'étais fait mal. Tu ne t'attendais pas à tant d'égards venant d'elle, après ce qu'il s'était passé entre vous il était normal qu'aucune de vous deux n'ai envie de parler à l'autre. D'ailleurs tu lui en voudrais toujours si tu n'étais pas continuellement assomée par les cachets que tu prenais à longueur de journée. "J'ai du me fouler la cheville, ce n'est rien." répondis-tu en enlevant l'herbe de tes vêtements tout en prenant soin de bien t'appuyer sur ton autre cheville. "Toi ça va ?" demandas-tu en retour. Après tout, elle s'était inquiétée pour toi, il était normal d'en faire de même pour elle.

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 Toi qui avait déjà passé un service de merde, on pouvait dire que les emmerdes continuaient à te tomber dessus. Ou plutôt, t'avaient renversé. Le cul par terre, tu l'avais vu. Cette tête blonde que tu n'aurais jamais pensé recroiser un jour. Ca te faisait mal de la voir. Ca te ramenait des années en arrière lorsqu'elle t'avait laissé tomber et que ton père vous avait quitté. Oui, tout était de sa faute de toute façon. Et pourtant, tu n'arrivais pas a simplement partir. " J'espère oui. " T'espérais surtout ne plus avoir à la recroiser. Elle et son maudit canasson. Pourtant, malgré tes mains écorchées, tu voulais savoir comment elle allait. Appelez ça un stupide instinct. C'était surement ça. Elle te dit qu'elle s'était surement foulé la cheville. " Ah. " Tu sais pas trop quoi lui dire. Elle devait avoir mal mais t'étais pas certaine de vraiment savoir si ça te faisait plaisir ou non. Dans tous les cas, tu la voyais avoir mal en se redressant. Tu essuies tes mains ensanglantée sur tes fesses et grimaces face à la brûlure que cela te procure. " Ouais juste les mains qui ont tout pris. " Tu sors la petite bouteille d'eau de ton sac et en verse un peu sur tes mains pour te les laver. Au moins retirer la terre au maximum. Manquerait plus que tu t'infectes en plus de tout. Tu aurais bien du mal à travailler sans pouvoir porter tes plateaux. Tu te prenais déjà assez de remarques dans la tronche comme ça. " Ca va aller pour rentrer ou t'as besoin d'aide ? " Même si la perspective de devoir faire un bout de chemin avec elle ne te plaisait pas, t'avais un léger complexe du super héros il fallait croire.

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Cette situation était assez loufoque. Tu ne comprenais pas ce qu'il se passait vraiment là. Le plus étrange dans cette situation était le comportement d'Iris. Elle te paraissait presque hostile à ton égard et tu avais du mal à comprendre pourquoi. Elle ne pouvait pas se comporter comme ça simplement parce que tu étais partie sans donner de nouvelles ! Tu avais beau te rejouer la scène dans ta tête - avec tes médicaments c'était sans risques, tu n'avais pas peur d'être submergée de sentiments - tu ne comprenais vraiment pas. Après tout c'était elle qui t'avais embrassée sur scène, c'était sa faute si tes parents avaient découvert ton homosexualité, c'était sa faute s'ils t'avaient envoyé dans un asile de fous en prétendant à qui voulait bien l'entendre que tu étais partie en mission humanitaire quelque part d'éloigné où tu ne pouvais contacter personne. Tes parents étaient assez habiles pour cacher les vérités dérangeantes. Quoi qu'il en soit, la seule raison pour laquelle Regina pourrait t'en vouloir c'est parce que tu t'étais énervée contre elle après son baiser mais rien qui ne valait un traitement aussi glacial. Mais au final, ça ne te touchait pas tant que ça, simplement ça te déroutais. Tu hésitais cependant à lui en parler. "Je boiterais jusqu'au cheval et il me ramèneras chez moi. Je pense que ça devrait aller comme ça." dis-tu en esquissant un petit sourire. A vrai dire tu te disais que ça allait être compliqué mais ce n'était pas impossible, c'était jouable. "Contente que tu n'aies rien. Rien de grave en tout cas." repris-tu alors avant de laisser un silence assez gênant s'installer. Tu ne savais pas vraiment quoi lui dire, cette situation était bien trop gênante. Et comme chaque fois que tu étais gênée ou stressée, tu tripotais la bague de fiançailles à ton doigt. C'était un tic que tu avais adopté depuis que ce caillou ornait ton annulaire gauche. "Je te ferais bien la conversation mais j'ai comme l'impression que tu es assez hostile à mon égard, même si je ne vois pas pour quoi alors je crois que je vais juste me mettre à boitiller jusqu'à Clair de Lune." fis-tu alors en soupirant. Après tout à quoi bon lutter.

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Tu lui proposes ton aide, parce que t'es comme ça. Pourtant, tu ne lui dois rien, bien au contraire. Déjà parce que tu es tombée par sa faute et qu'elle elle est tombée à cause de son cheval. Donc non, tu n'es pas en cause. Mais toi ta vie est merdique à cause d'elle. C'est à cause d'elle que tes parents ont perdu leur dîner. C'est à cause d'elle que ton père a dépéri et a fini par se suicider. Oui, c'est de sa faute à elle et à sa famille de merde. Donc non, tu n'as pas à l'aider. Tu n'as pas à jouer les chevaliers servants avec elle. Pourtant, tu le fais. Tu lui demandes si elle a besoin d'aide. Quelle connerie. A quoi tu t'attendais. Au fond, qu'elle refuse c'est la meilleure chose qu'elle puisse faire. Comme ça t'as pas à le faire. Elle ne pourra rien te reprocher. T'es peut être une meuf dans la dèche mais toi au moins t'as encore un peu de respect pour autrui. " Okay. " Simple mot que tu balances en signe que tu as bien compris. Elle n'a pas besoin de toi. Elle n'en a jamais eu besoin de toute façon. Elle te dit qu'elle est contente que tu n'aies rien non plus. " Ouais. " Voilà, monosyllabe. Quelle belle conversation vous aviez pour le moment. Mais bon, la situation s'y prête non ? Tu ne vas pas te lancer dans des phrases complexes et dépourvues de toute sympathie à son égard. Pas besoin de te forcer. Pas besoin de surjouer. Tu laisses tes bras se balançaient contre ton corps. Tu as envie de partir. Loin d'elle. Mais ton regard est attiré vers cette petite bague qu'elle porte à son doigt. Un haut le coeur te submerge mais tu te le retiens. Même si l'idée de lui vomir dessus n'est pas forcément  quelque chose qui te rendrait mal. Bien au contraire. La salir un peu ça ne serait pas de trop. T'aurais pu partir oui, tout comme ton corps te le criait. Mais non, elle reprit la parole. Tu restes conne d'ailleurs. Mais le plus frappant c'est la colère qui te submerge tout à coup. " Pardon ? " Alors non, tu ne pouvais pas laisser passer ça. " Tu penses que tu n'as rien à te reprocher ? " Tu t'approches d'elle, énervée bien sur, comment cela pourrait il être autrement. " Mes parents ont perdu leur affaire à cause de toi ! Mon père s'est suicidé à cause de toi ! Ma mère est au fond du trou à cause de toi ! Et moi je vis dans un studio minable que je paye avec de l'argent que je suis obligée de gagner en me faisant insulter à cause de toi ! Alors que toi quoi  ? Et bien t'as continué ta vie comme la pauvre petite bourge que tu es ! Mariée ? Félicitations. J'espère que t'arrives à faire bander ton mec. C'est bien la seule chose que tu peux faire de bien. " Ton doigt s'était heurté à sa poitrine à plusieurs reprises. A chaque fois que tu prononçais le mot "toi". Pour bien lui faire comprendre que tout était de sa faute. " Alors je t'interdis de dire que tu n'as rien fait pour mériter mon hostilité. " Les larmes se pointent, tu les sens. Tu les sens glisser sur tes joues brûlantes par ton énervement.

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C'est alors qu'Iris péta totalement un câble à ta grande surprise. Elle te révéla fait sur fait, des choses toutes pires les unes que les autres. Tu ne pus t'empêcher de te prendre de sympathie pour elle. Tu n'avais aucune idée de tout ce qu'il lui était arrivé. Après tout comment l'aurais-tu su ? Tu avais été envoyée au loin pendant quatre longues années dont une où tu avais été complètement coupée du monde extérieur. Et depuis ce baiser et cette dispute qui avait suivi tu n'avais absolument eu aucun contact avec Iris ou sa famille. Le soir même après cet épisode tu t'étais réveillée à l'autre bout du pays. Alors tu ignorais vraiment de quoi elle parlait. "Quoi ? Je ne comprends absolument pas de quoi tu parles. Je ne suis au courant de rien. Mais si c'est bien vrai alors je suis désolée de ce qui t'es arrivé mais il faut que tu blâme quelqu'un d'autre parce que je ne suis pas en faute." répliquas-tu d'un ton si calme que tu savait que ça ne ferait que l'énerver d'autant plus. Mais en vérité c'était grâce à tes médicaments que tu arrivais à te maitriser. Sans ça tu ne sais pas comment tu aurais réagi face à ces accusations. Probablement très mal. Tu ne voulais pas savoir en fin de compte, tes médicaments étaient devenus une sorte de bouée de sauvetage pour toi et tu t'y accrochais coute que coute. "Et pour rétablir la vérité, ce que personnellement je préfère, je n'ai pas eu la vie facile ces quatre dernières années. Tu n'es pas la seule à avoir vécu des moments difficiles. Et dans mon cas, c'est bel et bien toi qui en est la cause." repris-tu le visage dur et fermé. Tu ne te souvenais pas d'une Iris comme ça, fermée, en colère, pleine de haine. C'était comme ça que tu la voyais à présent. Et bizarrement ça te faisait mal. Pourtant tu lui en voulais toujours, sinon plus maintenant qu'elle t'accusais de choses que tu n'avais pas faites en oubliant le mal qu'elle elle t'avait causé.