Sous les néons l’aventure commence; et c’est la plus grande aventure de ses temps modernes. Il a le sentiment en vagues instables, il se balade sous ses doigts et dans le creux de son cou. Nana il est immobile dans la rue, occupé à faire des cercles dans l’air pour se repérer. Sous les néons il a l’impatience des faibles et la basse encore dans les oreilles qui caresse sans assommer, un souvenir animé de la soirée; elle qui dansait entre ses mains pendant les heures tardives, celles qui se collent à la peau, ne partent pas. C’est l'image de ses nuits, une liberté partielle et sa mâchoire écrasant les tentatives vaines de trois heures, les mots perdus entre les bouches savantes; celles qui lui disent qu’il ne va pas bien. Sous les néons il espère trouver encore une fois l’odeur amère de son calvaire, transformé en un million de chaos pacifiques, sous les néons il voit Rhoan pas loin, il a le pas du gamin timide aux paumes tièdes, aux yeux de miel et de lait, sous les néons, il y a l’aventure, la dernière, celle avec des fleurs entre les poumons, des racines sous les reins, celle qui actionne le coeur violemment, qui donne des ailes - et l’odeur du jasmin mêlée à celle des jours maudits. - Mais c’est un jour miracle.

Fracas des corps et absence de cœur
Les hanches de Rhoan voguent à travers le son
Et au-dessus de lui, les néons. Comme des monstres aux yeux brillants, comme des chauve-souris qui guettent la sueur et le sang, les pupilles dilatées des gens. Il n’y a pas une personne sobre au mètre carré et même Rhoan s’est laissé tenter, une pilule sous la langue et dans les veines une substance qu’il essaye de fuir, il n’arrive jamais à s’en sortir, il finit toujours par craquer et le lendemain par se maudire, prisonnier de sa propre faiblesse. En attendant les regrets il a les yeux clos et au lèvres un sourire presque absent, raréfié car jamais sa bouche ne se tord vers le haut, exceptions seules des rictus malsains et sourires ironiques qui le prennent trop souvent. Étranger au sentiments, ou c’est ce qu’il croyait, le cœur qui semblait avoir été enterré depuis longtemps, mais les moments de calme qui se multipliaient. Il avait fait une rencontre l’autre nuit, qui était restée dans son esprit malgré l’envie d’oublier. Parce qu’il avait été doux, exposé toutes ses faiblesses. Il avait l’habitude de sauver des inconnus, se prenait parfois pour un chevalier servant, mais là c’était différent, il s’était senti exposé d’avoir laissé quelqu’un entrer dans son cœur aussi rapidement. Alors il faisait ce qu’il avait toujours fait le mieux : il fuyait et se perdait, tentait d’oublier. Cette nuit-là entre des bras inconnus et vibrant au rythme des basses, il avait presque réussi,
Et quand il ouvrit les yeux, c’est son visage qu’il vit
Sa mâchoire se serra et il fonça vers lui
Main refermée sur son épaule comme une proie.
« Qu’est-ce que tu fous là ? J’t’avais pas dit de pas traîner par ici ? »
Il y avait des endroits où les âmes innocentes ne devaient pas finir, et le hangar où ils se trouvaient en faisait partie. Il voulait l’éloigner pour le protéger mais ça il ne voulait pas se l’avouer. C’était plus simple de se dire qu’il ne voulait plus le revoir.
« Comment tu t’appelles déjà ? Tu m’suis ou quoi ? »

Premier jour de sa tempête, elle a des yeux de tigre dans une jungle d’été. Les lumières fondent sous les paupières de Nana, il cligne plusieurs fois quand il le voit. Quand il le voit il s’répète son prénom plusieurs fois: Moi c’est Nana, Nana oui souviens-toi. Il a pas envie de se souvenir, c’est un sale fauve, une sale bête ou alors il a peur, oui Nana s’dit qu’il a peur voilà. Dans le hangar la musique saute sur les parois et il se dit que y aura des dégâts mais pour une certaine raison (cette raison a un beau prénom, un prénom de tempête) il a besoin d’faire un pas, un pas de plus vers les enfers qui brillent sous les éclairs. Les éclairs artificiels, Nana en a pas peur, ils se déploient en leds au dessus de sa tête. Nana est un gamin, attiré par les sons fous, par l’odeur de la fête immortelle, les alcools et les clopes qui s’écrasent sans se compter. Nana c’est un aventurier, il va s’perdre dans le zoo urbain sous les sauvageries des uns et des autres. Il en a pas grand chose à faire, lui c’est déjà un cataclysme, un cataclysme de sentiments.
Quand il l’voit le félin il se souvient, il a eu son coeur entre ses mains même si ça a pas duré longtemps. Nana il s’est tout de suite dit que l’organe était bizarre, entre piteux état et fureur rageuse, il aurait pas su dire mais s’il sait une chose c’est son prénom.
“Mais je voulais te voir, Rhoan”
Nana il s’agite, un petit animal dont les pattes sont toutes propres, ‘savez quand ils sortent du magasin, qu’ils ont rien vu d’autre que leur cage en or, leurs bouts de terre et puis c’est tout. Nana il connait Savannah, il sait bien qu’il faut pas rôder, mais rôder avec Rhoan c’est différent; des étoiles poussent dans le coin d’ses yeux.
“Ouais peut être bien, moi c’est Peter. Peter.” Mais je préfère Nana qu’il lui précisera pas, le souffle pris dans l’sien comme englué. “Eh, et si j'te suis ?”

Y'a la foule qui vibre et les tripes de Rhoan qui se soulèvent
le poids des souvenirs le souvenir de la faiblesse la faiblesse du cœur
il veut pas se souvenir, pour une fois, il veut oublier
les murmures les caresses les baisers qu'ils n'ont pas osé.
Rhoan n'est jamais comme ça, jamais doux, et encore moins à la nuit tombée. Il prend sans donner, il crie il cogne il hurle il baise et il se casse. Et y'a eu Peter, Peter garçon perdu Peter qui l'a capturé avec les mains plus douces que ses mains à lui de Capitaine Crochet. Quand il dit qu'il le suit et qu'il voulait le voir, il ne retient pas une grimace, sourire désolé, parce que Peter si tu cherches quelqu'un à qui t'accrocher, pauvre Peter t'es mal tombé,
tu finiras par t'en aller
ou pas être trop abîmé
Peter, Nana, à genoux sur la chaussée.
« Si tu me suis, tu vas l'regretter. »
c'est pas une menace, c'est une promesse. Mais Peter a les yeux étoiles et le corps aventurier, dans le hangar il semble presque à sa place, pourtant y'a en lui un lueur, l'innocence pas tout à fait achevée, celle de ceux qui veulent pas devenir grands. Rhoan aurait aimé faire naître dans ses pupilles un brasier en forme de cœur, un brasier brûlant l'âme toute entière de Peter. Il se penche à son oreille, sa voix qui couvre le bruit des basses. Il sait pas ce qu'il fait et il regrette déjà mais il lui semble si beau à écorcher, si facile à abuser. Rhoan ne peut pas s'en empêcher.
« T'as peur ? »
De moi, des autres, du monde et de nous.
T'as peur, Peter ?
Tu devrais.
Son souffle s'échoue contre la carotide
et il sent le pouls trembler
musique ou adrénaline.

Un des enfants miracles à avoir quitté le ciel, il est sur ses deux jambes en train de tenir malgré la nuit tombée d’la dernière fois, celle qui l’a bien foutu en pièces; dans les bras de son nouveau héros-douceur il voyait des nuages et un ciel au dessus - à la place du plafond. - Nana il invente des tas des délicatesses, il aime la proximité, le chant des enceintes qui perce ses pores les uns après les autres pour l’envahir. 
Enfant miracle, il est le fruit d’une union dérisoire et pourtant il veut sauver chaque gosse de chaque abysse, de chaque ville, de chaque pays. En attendant il se confronte aux adultes; les adultes chiens-loups, carnassiers, rancuniers. Parce qu’il cherche une vérité, vieille comme la légende du soleil et de la lune; amants intouchables - jusqu’à une heure, une heure chaos et destruction. -

Rhoan il a la voix des grands et le souffle entrecoupé, Nana se dit qu’y a un secret la derrière bien caché, il se souvient des draps froissés, de l’odeur dévastatrice des tendresses mal calculées. Nana il est presque sûr de se tromper de chemin, et s'il était pas tombé amoureux des néons, il aurait bien dit oui, oui il a peur. Peurs provisoires qui rongent un peu, Nana voudrait retrouver Rhoan sous les liqueurs enlacées d’après minuit.

« Tu t’souviens pas de moi alors ? »
Chute de l’enfant, 
Ressentiment,
Mine dépecée;
Animal blessé.
Nana vexé encadre son beau visage de ses mains, sa bouche contre sa bouche une fois; sans les monstres sortis du placard. (Il était venu dire au revoir).

« Et là tu te souviens ?»

Il n'a pas peur, il le voit dans ses yeux-comètes qui brillent sous les néons multicolores. Il fait froid et les portes du hangar sont grandes ouvertes, la chaleur et la musique à l'intérieur qui les appelle comme un trou noir,
aspirés
par la nuit
et Rhoan commence à faire non de la tête, non mensonge, non déni
pourtant y'a des lèvres qui se posent sur les siennes,
une seconde,
une caresse
Rhoan qui sent son cœur qui tangue un peu et ça lui fait peur et ça le rend hargneux
plus loin y'a des bruits de pas, des rires de filles, des gens qui passent et qui pourraient les voir, les prendre pour des amoureux, ça le fait vriller, il veut pas qu'on les voie, qu'on le voie lui et qu'on se pose des idées
alors le poing se referme tout seul
fermé sur la gorge il y a peu de temps embrassée
le corps sans danger éloigné des autres, « Refais plus jamais ça. »
il veut se donner un genre, le plus grand, le plus fort, qu'on pense qu'il est une brute, un caïd, il embrasse pas des garçons Rhoan, encore moins des garçons doux et aux souvenirs pas si flous. Et puis les rires passent et les silhouettes défilent sans un regard pour eux, il le lâche, le tire par le bras, un peu plus loin, l'immense mur de tôle du hangar, à l'ombre du monde, un soupir.
« Tu devrais pas faire ça »,
c'est un conseil plus qu'une menace,
« Nana. »
et il effleure ses lèvres des siennes
pour lui murmurer la force de son souvenir
bien sûr qu'il se souvient
il se souviendra toujours.

Etoile docile il a vingt-sept années au compteur mais beaucoup moins d’un côté du coeur (en partie à cause de cette nuit), Nana. Nana est de ceux imperturbables qui se résoudraient à tout pour réparer une voiture criblée de balles ou un gosse tabassé par un gang, mais il ferait pas grand chose si le flingue visait sa tronche de mioche et si le coup partait trop vite. Il serait déjà mort. 
Alors il en profite tant qu’il est vivant pour toucher, jauger, observer, même si ça l’rend transparent, même si il a plus de protection ni sur le dos, ni sur le ventre. Et tout tourne dans son estomac - il voit Rhoan de près pour la deuxième fois. -
Il est passé où l’gosse qui visitait les limbes ? L’impatient, le faux déserteur, celui qui revient avec son allégresse chiante, son beau visage de télévision peint de toutes les couleurs, pixel sir pixel ?
Nana a les yeux qui vrillent et roulent sur sa bouche, Rhoan (le garçon des nuits blanches), Rhoan (les draps écrasés sous les tentatives) Rhoan, (il dit Nana, et Nana s’perd), les yeux s’éveillent, océans calmes.
« Ah tu vois, tu t’souviens. »

Sourire sordide
dans la dérive,
étoile docile,
les mots sont des voyageurs
qui atteignent rarement leur destination.

Rhoan il s'appelle Storm, pas que sur scène, y'a ses yeux océan ses yeux tempêtes qui veulent trop souvent détruire, à l'intérieur ça l'épuise parfois il se sent mer trop calme sans cesse en train de vibrer, maintenant c'est pas qu'il vivre c'est qu'il est en train de se noyer. Nana qui est trop près et pourquoi il revient comme ça, il comprend pas, leur moment était hors du temps c'est de ces moments dont on n'veut pas la suite qu'on essaye d'oublier une fois le jour levé. Rhoan ferme les yeux parce que Nana sourit et que ça a tendance à l'énerver, son foutu sourire il brille plus fort que les néons.
"T'es con."
Il se souvient bien sûr qu'il se souvient.
Y'a aucune douceur quand il lui prend la main.
"Tu l'auras voulu."
Et il l'entraîne dans le hangar immense dans la foule qui danse entre les gens trempés de sueur de substances, il le jette dans la fosse aux lions. C'est trop facile quand on est soi-même un lion d'avoir entre ses pattes un agneau trop docile et sous les lumières des stroboscopes il l'observe il a presque l'air de s'y fondre, ça le dérange.

Nana, écoute bien, reste loin des belles personnes, celles avec leurs mains trop grandes qu’entourent les tiennes sans un battement d’cil. Nana, sale bestiole fragile, dans un magasin d’porcelaine, il fait trembler les murs. Nana reste pas loin d’son loup, aussi solitaire qu’il soit il aimerait lui parler d’la créature son son pieux encore, il a tellement à lui glisser dans le creux de l’oreille; crois-le, ça soulage les bains d’foule, c’est un accélérateur, un foutu combustible, Nana y aura du dégât. 
Il est là en plein milieu de l’action, à trembler au bord de la fosse, les yeux plongés sur le vide. La musique lui fait comme un filtre magique, Nana s’croit protégé parce qu’il a déjà deux balles logées au mauvais endroit par excès. Et il se souvient, c’est dans les ruelles qu’les sorts s’annulent, son souffle court sur les visages des gens, quand il tourne ça fait rose et pourpre, de beaux tableaux il se répète, la face encore dans ses étoiles innocentées devant le tribunal d’sa peine. Puis, pendant qu’il dévisage sa tempête, calmement, un enfant devant une affiche de cinéma, les grandes découvertes sont les plus brutales, la basse devient plus forte et plus forte jusqu’à percer ses tympans, Nana y reste bien sagement, sa danse cosmique vient l’soulager un temps.

Il veut pas en parler,
il veut tout envoyer valser,
Sous les fumées artificielles,
Les articulées, les mécaniques,
Le brouhaha portera son nom.

Il pensait le perdre le semer le jeter en pâture aux lions qu’il finirait dévoré. Mais quand ils fendent la foule les mains liées il se surprend à le pas le lâcher, ça lui fait mal dans le cœur de réaliser que quelque part il n’a pas envie qu’il ait mal,
Juste à cause de lui,
Seulement à cause delui.
Rhoan qui l’agrippe et quand il tourne la tête les cheveux de Nana font comme un halo le visage est celui d’un saint, la lumière des néons est rouge rose bleue sur son visage lumineux. Il ne sourit pas mais il fixe juste, Nana qui regarde autour de lui comme un enfant perdu mais comme s’il était à sa place, Rhoan a mal au cœur une nouvelle fois, il veut pas qu’il trouve sa place dans son monde il est trop pur pour ces choses là.
Alors il décide de lui faire regretter,
De le perdre un peu pour lui donner envie de tout lâcher.
Il le tire par le poignet, viens, il arrive près d’un couple en train de danser leur fait un signe de la main, un sur son doigt mimé l’index levé, et l’homme lui passe un petit bout de papier. Dessus il y est dessiné une tête de mort mais quand il le glisse sur sa langue Rhoan n’a pas peur. Quand sa main force la nuque de Nana à se rapprocher ses lèvres à se coller leurs langues à se lier il n’a pas peur,
Quand il lui transmet le poison d’un baiser,
Et doucement il se noie dans la musique qu’est Nana il ferme les yeux il perd pied, il se noie.

La musique colle à ses pieds, il remue doucement dans le lustre fantasmagorique de l’endroit, les sourires sont en plastique; guidés par des lumières vives, il a l’impression de se faire baptiser par une mer de monde, ses doigts englués, ses yeux posés sur le crâne de Storm, la chanson s’infiltrant dans son système, ravageant toute logique, interne ou externe, le résultat sera le même. Sa peau s’allume au contact de la sienne, Nana décolle du sol, à chaque pas il risque de tomber, de se renverser comme un vieux bateau en dehors de son port, c’était ça ou pas le suivre du tout et il ne voulait pas partir,
Même si l’orage éclatait dans ses oreilles, leurs bouches comme deux bestioles en collision, les mains de Nana qui se glissent dans le décor, l’action décousue lui prend la tête, la retourne et la remet en place.
Ses yeux se déploient comme des soucoupes dans le ciel, il trace des routes tordues sur son visage, retrouve Rhoan, le corps soulevé par la basse et qui veut s’rapprocher, s’confondre.
Alors il a les mains sur sa peau, il l'envahit, parce qu'il sait plus où s'oublier, il est même pas sûr de vouloir effacer les dernières minutes, il préférerait se démultiplier, trouver de quoi résoudre le mystère qu'est sa tempête, et pourquoi elle soulèverait l'océan ?

Sous les basses il se laisse apprivoiser. Juste une seconde, le temps d’un baiser, il se dit qu’il pourra ainsi mieux filer. Mais Nana s’accroche Nana s’écorche. Ses mains autour de lui et Rhoan lui sourit comme on le ferait à une proie. Il pose ses doigts sur ses yeux et ferme les paupières de Nana, pour qu’il voie plus d’étoiles encore. Rhoan lui ne sait même plus ce qu’il a avalé ce qui tourne dans ses veines il a déjà les yeux flous le nez poudré pourtant il est toujours trop connecté trop conscient de son cœur qui bat de son ventre qui se tord, il le laisse de ses mains explorer la musique résonne trop fort. Il l’entraîne sur la piste improvisée au milieu des gens trempés de sueur. Il lui a dit qu’il n’avait pas peur.
Mais lui commence à avoir peur. La substance qui joue les sentiments qui le nouent. Ses jambes qui tremblent qui flanchent il tombe au milieu des pieds d’inconnus, il a les yeux barrés de noir les flashs dans la tête le torse qui se soulève et le sueur qui perle. Au milieu de la foule il fait un bad trip. Au milieu de la foule peut être qu’il va crever. S'il crève au moins y’aura Nana pour le ramasser. Mais il veut pas lui imposer ça il voudrait lui dire de partir de filer, le pire c'est qu'il est trop faible pour parler. Trop faible tout court et ça lui donne envie de se claquer.

Nana voit d’autres planètes, courir ses rêves dans la galaxie, ses mains veulent s’perdre sur la peau de Rhoan, trouver des routes inexplorées et le bruit des autres; leurs bouches entrouvertes, leurs pieds frappant l’sol, leurs souffles qui s’achèvent à deux centimètres de son visage ça le réveille, Nana. Il fuit dans cette danse infinie où les individus se confondent en une masse folle, indissociable, pendant que ses bras se lèvent en l’air. Il entame l'air du fond de sa gorge et il se libère de ses chaînes, de son calvaires, pour quelques minutes. 
Parce que le loup tombe au sol, il laisse ses crocs sortir de sa belle gueule, Nana le regarde; mais il est pris ailleurs, en train de s’enfoncer dans une cruelle réalité parallèle où tout a l’air de s’alléger et il lui faut de lourdes secondes pleines d’insécurité pour s’écraser à côté de la bête pas câline.

Ses yeux se posent dessus, il parcoure les bords de sa figure, un sourire étrange se dressant sur la sienne, les paumes tièdes ramenant Storm jusque lui.
« Rhoan ? »
Foutue tempête.