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 remedy ( alixia )

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MessageSujet: remedy ( alixia )   remedy ( alixia ) EmptyJeu 17 Aoû - 16:49

Y'a la fumée qui lui encrasse les poumons et la musique qui lui salit les oreilles et elle est bien, Trixia. Elle est bien au milieu de ce brouillard de bruit et de cris, ce bar c'est une place de magie, elle a claqué la porte et tout s'est évaporé. pouf. Plus de mental gris et de corps bleui, plus rien de fracturé, ni le cœur ni le nez. Aucun monde dehors, aucune âme qui vive. Il y fait noir dans ce bar, c'est un sortilège parce qu'avant d'entrer y'avait la blancheur sale qui souligne les cernes violettes et les cicatrices, la lumière qui force à exister et qui braque des paires d'yeux mauvais sur le mauvais visage. Elle aime les projecteurs, Trix. Briller sur scène, astre qui aspire les attentions. Mais depuis quelques semaines, elle est son mauvais profil en permanence alors elle désire plus les luminaires, se terre dans l'ombre qui rassure. La noirceur lui ouvre les bras et au moins les siens ne cognent pas.

Des bras autour de sa taille Trix, assise sur des genoux inconnus, et elle rit aux blagues même si ça sonne comme du verre brisé. L'autre ne remarque rien bien-sûr et ça lui fait du bien, quand il plonge dans ses yeux il y voit pas le sang, il s'attarde pas sur les écorchures alors elle se moque de savoir à quoi il pense quand son regard s'égare un peu trop là où il devrait pas. Elle prend toute son attention et la sirote à la source. Prend tout, pour que Trixia redevienne Trixia et peut-être bien qu'elle a besoin de la chaleur d'autres vivants pour ça. Ou peut-être que c'est la tiédeur de l'alcool qui chauffe là, au creux du ventre au creux des veines, qui lui donne l'impression de renaître de son tas de cendre.
Alors que la bouche tente de glisser sur son cou, elle s'écarte, un rire ingénu. Besoin de plus de liqueur. Et là, du coin de l’œil, elle voit. Un spectre de la réalité qui vient de s'infiltrer dans son champ de vision. Un fragment du dehors moche, mais c'est un joli fragment. Elle l'observe un peu de loin et quand son faire-valoir humain se fait à nouveau trop aventureux, elle s'arrache à sa contemplation silencieuse et au corps qui la berçait. « J'vais boire », elle lance, j'reviens pas elle veut dire. Elle se dirige vers le bar, s'arrête juste à côté de son beau fantôme et feint l'étonnement quand leurs regards entrent en collision. « Blondasse ? Tu m'as suivie jusqu'ici ? ». Elle hausse un sourcil, sonde les opales claires comme si ça pouvait être la vérité, comme si Alice avait souhaité la trouver. Elle fait mine de regarder derrière son épaule, inquiète. « Rassure-moi, t'es pas venue avec le reste de ta troupe ? J'tiendrais pas le choc si je devais vous entendre jouer. ». Toujours aimable. Et sur ses lèvres vient s'étirer un sourire faiblard qui fait triste écho à la cicatrice qui lui barre le nez. Le serveur vient à elles, attendant la sentence. « Tu bois ? » On boit ? Bois avec moi, Alice. Bois-moi. Et aide moi à recoller les morceaux.
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Alice Rivera

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MessageSujet: Re: remedy ( alixia )   remedy ( alixia ) EmptyMar 22 Aoû - 2:35

Y a des nuits comme ça, des nuits sans fin, des nuits sans fonds. Des nuits où y a pas de pause, de stop, d’arrêt sur image. Des nuits qui passent en boucle, infernales, et le cerveau qui fume, le cerveau qui craque. Il y a des nuits comme ça, les nuits qui la rendent folle, l’insomnie tenace qui s’accroche à ses jambes, hurle à ses oreilles. réveille toi, réveille toi, réveille toi. Mais à quoi bon si elle n’a jamais fermé les yeux pas vrai ? Pauvre Alice privé de ses Merveilles, Alice sans Pays, Alice sans frontières. Elle a le visage marqué de noir, de mauve, de jaune. Couleurs qu’elle ne maquille même plus, les cernes qui s’épanchent sous ses yeux comme des conquérantes. Hey Princesse. Mais elle n’a rien d’une princesse, fantôme de vie qui passe sans lever les yeux, ignore tout simplement, l’aura trop maussade qui suffit à le décourager de l’approcher. Elle mordra tu sais, c’est comme les chiens errants, quand y a la faim dans le ventre qui gronde elle finit par planter ses dents dans tout ce qui traine.
Quel déchet putain, t’allais si bien pourtant Alice. T’allais si bien. Les concerts, Rhoan & Moe, puis y a Nana. Tout allais si bien alors c’est quoi ça ? Pourquoi est-ce qu’on dirait que tu passes ton temps sur les montagnes russes ? Elle fait de son mieux pourtant Alice, quand elle vend ses fleurs sur le trottoir le jour pour Minerva ou quand elle crache sa hargne sur scène le soir. Elle fait de son mieux ouais, les médicaments à la bonne heure, les séances de psy quand il faut, manger des fruits et des légumes bien frais.
Non ça c’est pas vrai.
Ca la fait rire toute seule, ses doc au cuir élimé qui cognent contre le gravier, la cigarette qui se termine entre ses lèvres au rouge qui s’efface. Elle a jamais mangé les cinq fruits et légumes règlementaires, sauf si les patates et les haricots ça compte double et sans doute que sa mère arriverait à lui mettre la maladie sur le dos de son régime diététique. Le rire qui s’éteint quand elle pense à sa mère. « Putain » ouais putain Alice. Tu devrais boire pour oublier, pour oublier ta mère, pour oublier tes frères. Ca te ferais du bien, rien qu’un peu, histoire de te cogner le crâne contre le comptoir et de finir torchée, ptêtre même que tu pourras squatter les toilettes ou la remise, dormir quelques heures avant de te sauver comme la voleuse que t’es.
« whisky coca » comme une adolescente en soirée étudiante, elle sait même plus comment elle est rentrée là, dans ce bar mal foutu. Tant pis, on mettra ça sur le compte de la fatigue, celle qui use et qui torture, celle qui va jusqu’à empêcher les paupières de se baisser tant on est crevé. Blondasse ? Tu m'as suivie jusqu'ici . Mais finalement Savannah c’est trop petit, fallait tomber sur elle dans un bar paumé, comme quoi y a pas d’autre endroit pour les désespérées et les désespérantes. « Non Chickenpox je te suis pas, promis juré tu n’obsède pas mes pensées » y a pas de sourire sur le visage d’Alice, mais sans doute que Trix y est habituée, faut dire qu’elles font la paire au fond, les bras croiser et le sourire qui tombe, le regard prêt à dissuader le premier qui essaye de leur parler. Rassure-moi, t'es pas venue avec le reste de ta troupe ? J'tiendrais pas le choc si je devais vous entendre jouer. ça lui arrache un rire sec, Alice qui regarde autour d’elle puis hausse les épaules. « Chai pas tu pense que je les aurais cachés où ? j’ai plus trop de place dans mon sac et tu sais combien Rhoan prend de la place » puis ça la frappe comme un missile, les sourcils qui se froncent et c’est à son tour de poser la question. « Et toi ils sont où tes monstres ? » [/color] il est là Seven ? Parce que si oui, elle ne garanti pas sa propre survie, à elle, à lui, à tous.
Mais ils n’ont pas l’air d’être là.
Non. C’est juste elles deux, les voix des autres, celles qui s’éparpillent sur scène en crachant leurs poumons, ou scindant leurs cordes vocales. C’est juste elles deux, les sans sourires et sans cœur, les reines des glaces qu’on aime difficilement et c’est tant mieux. Tu bois ? Le serveur qui arrive à leur niveau et sa commande qui apparait comme par magie devant elle, une belle histoire de synchro. Alice lève son verre et l’agite devant Trixia avant de faire signe au serveur de remettre ça. Pas besoin de mots, bien sur qu’elle boit. Qu’elles boivent.
« T’es moche ce soir Trixie, t’es passé sous un tractopelle ? » et pour une fois que c’est pas Alice qui à la gueule cabossée, elle en jubilerait presque. presque, si les bleus sur le visage de Trixia ne faisaient pas echo à quelque chose qu’elle connait sur le bout des doigts. « T’as pas peur des maladies que t’attrapera quand tu boira dans ce verre ? » qu’elle finit par murmurer, moqueuse, quand le serveur pose le deuxième verre devant Trixia. « Imagine les bactéries qui grimperont jusqu’à ta gorge » les doigts qui rampent sur la table, les ongles qui viennent agacer la peau de sa camarade d’un soir. Et le rire qui transperce Alice alors qu’elle porte le verre à ses lèvres.
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MessageSujet: Re: remedy ( alixia )   remedy ( alixia ) EmptyVen 25 Aoû - 23:10

Il est moche, ce bar. Ce soir, Trix l'est un peu aussi. C'est pas joli, le noir sous les yeux, les bleus sur le corps et le masque tout craquelé. Elle a ramassé les morceaux la poupée de porcelaine mais elle a pas encore eu le temps de tout recoller. Y'a quelques fissures en travers du visage, la couleur est pas uniforme, on dirait un jouet abandonné. Abandonnée elle l'est un peu, peut-être pour ça qu'elle s'abandonne sur les genoux d'un type trop vieux. Aimez-moi, elle répète en boucle c'est son mantra. Aimez-moi putain, ça avait fonctionné jusque là. Elle avait pas besoin que tout le monde l'aime Trixia. Juste d'une ou deux âmes égarées prêtes à se perdre dans ses bras. Dans sa poitrine un trou béant qu'elle entend boucher avec n'importe quoi, du vent de la vodka des insultes dispensées par une joli voix. « Non Chickenpox je te suis pas, promis juré tu n’obsède pas mes pensées » Elle lève les yeux au ciel, ses coudes trouvent le comptoir et elle laisse tomber son menton dans sa main. « Pitié, Rotten. Tu vaux mieux que ton pote sataniste. » Une grimace. Chickenpox. Abruti de rouquin. Pas foutu de disparaître pour de bon et maintenant il la poursuit dans les mots d'Alice. C'est pas des mots d'amours mais c'est des mots quand même qui disent t'es plus seule et même son rire sec allume un petit feu. « Chai pas tu pense que je les aurais cachés où ? j’ai plus trop de place dans mon sac et tu sais combien Rhoan prend de la place » Elle hausse les épaules. C'est donc entre elles deux. C'est tant mieux. Parce que si y'avait eu l'ombre d'un Rhoan se profilant sur les murs du bar elle aurait dû claquer la porte du paradis gris artifice et elle a pas envie, c'est la première fois depuis quelques jours qu'elle a moins froid dedans. « Et toi ils sont où tes monstres ? » Si tu savais, Alice. Dans sa tête, dans les placards, sous les cicatrices et même là derrière le comptoir. Elle parle pas de ces démons là blondie, seulement de ceux qui montent sur scène avec elle certains soirs quand on dirait qu'ils forment une bande pas juste un agrégat de tout seuls qui chantent en chœur. « Pas là. Ne parlons pas de connards qui ne sont pas là, ok ? » Un soupir. C'est pas l'alcool qui la rend mauvaise, lui adoucit les maux de son cœur, les mots durs c'est l'habitude pas la biture. Connards, tous des connards, elle laisse ses yeux traîner vers son homme accoudoir qui lui jette un regard noir.
« T’es moche ce soir Trixie, t’es passé sous un tractopelle ? » Elle passe une main sur son visage fêlé. Sourit à l'envers comme un croissant de lune. « J'suis morte. Mais on m'a déterrée. », sérieuse. Mais c'est pas vrai, personne n'a creusé pour la retrouver. Elle l'a fait toute seule à la force de ses dents de ses ongles comme un sale cauchemar increvable. « J'lui ai fait plus mal. » Confidence, un mensonge dans un grincement, comme pour sauver les apparences là où le fond de teint a échoué. Elle peut pas lui avoir fait plus mal. Il l'a cassée. Un instant elle se détourne de la blonde pour porter son attention sur le verre qui tient la main du serveur avant de le saisir. « T’as pas peur des maladies que t’attrapera quand tu boira dans ce verre ? » Elle plisse le nez, fixant le contenant. C'est stupide, elle en a déjà bu quelques uns mais elle peut pas s'empêcher. Elle va pour tremper ses lèvres dedans mais Alice a l'air de s'amuser, à faire courir ses doigts sur sa gorge et son rire dans ses oreilles. « Imagine les bactéries qui grimperont jusqu’à ta gorge » Elle envoie son coude dans les côtes de l'agaçante, excédée. « Gâche pas mon plaisir, pétasse. » le verre proche de sa bouche, hésitant encore. « Tu dis des conneries. L'alcool, ça désinfecte » finalement. Elle avale une gorgée, défiant son regard, tu vois. Elle a l'esprit un peu flou Trix alors elle s'éclaircit la gorge pour compenser. « C'est moche, de se moquer des malades, Alice. » elle secoue la tête, comme si elle s'était un jour préoccupée de ce qui était moche à faire et de ce qui ne l'était pas. Et elle pense à la maladie, celle d'Alice et la sienne et celle des autres et elle boit. « On boit à quoi ? A la santé des autres débiles de notre groupe d'alcooliques anonymes ? » est-ce que c'est une moquerie ? La question traverse ses lèvres sans y penser. « Pourquoi t'y vas, Alice ? J'veux dire, ça t'apporte quoi ? », ça changera rien Alice n'est-ce pas ? Ni pour toi ni pour moi. Y'a des choses des gens qu'on répare pas et c'est comme ça.
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Alice Rivera

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MessageSujet: Re: remedy ( alixia )   remedy ( alixia ) EmptyJeu 31 Aoû - 13:46

Elle aime pas ça Trixia, quand le surnom la frappe en pleine tronche. Chickenpox. Un peu plus et elle entendrait la voix de Nemo le murmurer. Frissons nerveux le long de sa nuque, l’envie de gerber. Pitié, Rotten. Tu vaux mieux que ton pote sataniste. « Il est pas satanique » pourquoi est-ce qu’elle le défend au juste. Pourquoi est-ce qu’elle parle de lui tout simplement ? Pourquoi est-ce qu’elle reprend ses tics de langages quand appeler la fille Trixie est quand même plus marrant. Et ça lui explose à la gueule, comme une bombe surprise dans un paquet cadeau, les souvenirs de la nuit passée avec lui, le sang, les dents. « Juste un peu dérangé »  ou beaucoup trop dérangé. Je t’aime Alice. Tais-toi, tais-toi, tais-toi. Alors à la place elle sort les armes Alice, sarcasme comme une deuxième peau et le sourire mauvais sur le visage. C’est pas ta faute Trix. Promis. Enfin un peu. C’est juste ce soir, c’est compliqué, comme tous les autres soirs. Pas là. Ne parlons pas de connards qui ne sont pas là, ok ? Au moins elles sont d’accord sur ce point, et sans doute que ça l’adoucit un peu Alice, la calme sur les angles, les rend moins épineux. « Tes connards, les miens c’est juste des imbéciles » qu’elle ne peut néanmoins s’empêcher de souligner. Parce que Rhoan et Moe ont beau être cons au possible par moments, c’est pas des connards. Ca ne sera jamais des connards. Et quand bien même ils en sont, y a que Alice qui a le droit de les appeler comme ça.  « Mais soit c’est une bonne proposition »  parce qu’il y a des soirs où y a juste elle, elles. Où y a pas besoin du reste, des autres. Alice soupire doucement, soulagée à l’idée d’éviter le reste du gang, sans doute qu’elle n’aurait pas fait long feu, qu’elle aurait fini étalée sur le pavé, comme une mauvaise blague.
Mais ce soir c’est pas elle qu’est déglinguée, ce soir c’est Trixia. Ca lui échappe, presque fait exprès la remarque sur sa gueule cassée. Faut dire que ça passe pas inaperçue et que même malgré les touches de maquillage pour camoufler la misère, Alice elle sait. Elle connait. J'suis morte. Mais on m'a déterrée. « J’croyais que c’était moi le zombie dans l’histoire » clin d’œil, les nerfs qui pourrissent dans son corps, la vie qui tient pas vraiment. Putain. Pourquoi elles sont aussi niquées. Elles ont rien demandé pourtant. J'lui ai fait plus mal.  « J’en doute pas Trixie. J’en doute pas. Toi contre Terminator, je sais sur qui je place mon argent » sur personne parce qu’elle n’a pas d’argent. Mais si elle en avait, elle miserait sur Trix. Pire qu’un cafard celle-là, tu l’écrase elle revient encore, encore, sans jamais te laisser en paix.

Y a comme un goût d’aigreur dans le bar, dans sa bouche, dans l’air. Comme un goût de saleté, d’envie de chialer, de tout plaquer. Les néons dégueulasses, les gens dégueulasses, l’ambiance dégueulasse. Pourtant elles sont là, assises, toutes les deux avec leurs verres et leurs problèmes, leurs merdes qui s’étalent au grand jour. Gâche pas mon plaisir, pétasse. Désolé Trixia, c’est ça qu’est marrant, des idées à la con piquées à Nemo, se moquer des autres pour éviter de penser à soi. Alice dévisage sa camarade d’infortune, vraiment intéressée par le fait qu’elle va vraiment boire le verre. Fantastique. Tu dis des conneries. L'alcool, ça désinfecte . Elle boit. Et Alice applaudit doucement.  « Un truc que tu pourras raconter à la réunion »  petit rappel acide de leur situation, la thérapie, les cercles de paroles, l’angoisse et les mensonges. C'est moche, de se moquer des malades, Alice. Et de nouveau le rire qui la transperce. Il lui ferait presque mal ce rire, s’il n’était pas aussi désespéré. Putain de soirée. Putain de nuit. Putain de Trixia. « J’ai tous les droits chéries, je crève moi aussi ne l’oublie pas »  et son verre qu’elle agite en l’air, comme pour souligner ses propres. Parce qu’elle est malade Alice, c’est un fait . Et que même si d’habitude elle ne s’en vante pas sur tous les toits, ce soir elle a envie de jouer la carte pitié, rien que pour déconner. Mais ça Trixia est-ce qu’elle comprendra ? Ou bien sera-t-elle trop occupée à chasser ses bactéries imaginaires, grimacer quand on lui tend la main pour l’effleurer.
 On boit à quoi ? A la santé des autres débiles de notre groupe d'alcooliques anonymes ? Non. Jamais elle ne trinquera pour eux. Pour les autres. Pour ce marasme de dépression et d’insanité. Pour ces malades qui l’entourent un peu plus, serrent leurs mains pâles autour de sa gorge, plantent les ongles dans sa chaire. Alice secoue doucement la tête. Ce soir elle veut pas trinquer à ça. Surtout pas. « Non. Pourquoi pas plutôt à une trêve. Regarde nous Trixie, juste un soir, on fait la paix. Demain on pourra de nouveau s’écharper. »  mais pas ce soir. Plus ce soir. Elle est trop fatiguée Alice, le cerveau qui hurle au manque et la tristesse qui s’enroule autour d’elle comme une écharpe serpent. Etouffe la jusqu’au bout cette fois ci, qu’Alice ne puisse plus respirer.
Pourquoi t'y vas, Alice ? J'veux dire, ça t'apporte quoi ? Alice qui ne répond pas tout de suite, vient faire tinter de force son verre contre celui de sa camarade d’infortune. Elle ne devrait pas boire, c’est mauvais avec les médicaments, ça fait des mélanges chelou et ça bousille les neurones. Mais elle a besoin de sa dose ce soir. Alors Alice porte de nouveau son verre à ses lèvres, avale encore un peu, savoure l’alcool bon marché qui ne lui coutera sans doute pas grand-chose mais qui l’enverras valser dès qu’elle décidera d’abuser un peu. « Parce que ça m’aide. » c’est vrai ce mensonge Alice ? C’est vrai ? Et ses yeux qui se plantent dans ceux de Trixia. « Tu devrais essayer, rien qu’une fois tu sais, dire la vérité. Tu verrais ça soulage vraiment » bon, admettons. Ca c’est pas faux. Ca décharge un peu le poids de ses épaules, parler pour mettre les choses en lumière, avouer la vérité. « Mais bon je suppose que t’es comme les autres, trop poule mouillée pour oser parler » et de nouveau elle vient frapper l’ego, parce que c’est tellement le plus facile, la zone la plus sensible chez tous les humains, elle y comprit. Trix ne sera sans doute pas une exception.
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MessageSujet: Re: remedy ( alixia )   remedy ( alixia ) EmptyLun 4 Sep - 1:50

Elle sait pas trop ce qu'elle fait là Trixia, pourquoi elle a traîné sa carcasse délabrée dans le bar qui l'est plus encore, pourquoi elle enchaîne les verres comme tant de potion qui répare les brèches et déblaye les décombres sous lesquels elle s'est enterrée. Elle se demande de quels décombres Alice essaye de se dégager, d'où vient cette poussière qui voile ses regards. Elle se demande, pourquoi Alice ? Pourquoi elle boit, pourquoi elle reste, pourquoi elle accepte ce soir de jouer le phare de sa tempête. Et y'a une part d'elle qui est soulagée aux côtés d'Alice, une part d'elle qui supporte plus d'être seule, qui voit des cauchemars dans les ombres des menaces dans les silences. Et une lueur dans les mots blonds. C'est peut-être pour ça qu'elle dit rien quand Alice défend Nemo. Elle lève juste les yeux au ciel à effleurer la pensée du roux démon. Mais elle veut pas souffler la lumière d'Alice qui veut bien luire dans sa soirée. « Tes connards, les miens c’est juste des imbéciles » Là non-plus, elle ne la reprend pas. Parce que dans le fond elle a sans doute raison. Ses connards à elle, ses cauchemars à elle. Et pour ce soir elle préfère les mettre au placard, ravie qu'Alice la laisse fermer la porte.  
« J’croyais que c’était moi le zombie dans l’histoire » C'est vrai. C'est Alice la dépravée, c'est elle qui joliment pourrit et qui leur confie sa décrépitude en thérapie. Chez Alice c'est physique. Chez Trix c'est le cœur l'esprit qui faillissent et y'a même pas de mot pour désigner ses maux. « C'est temporaire. Après je te rend ta place promis. » elle y croit Trix, pas parce qu'elle est optimiste. Parce qu'il ne peut pas en être autrement. C'est pas son rôle. C'est pas ça son histoire, les bleus sur la face et tous les hématomes sur le corps, c'est pas elle. Simple erreur de parcours, bourde des costumiers mais pour une fois elle va pardonner et le monde va se remettre à tourner, il ne peut pas en être autrement. « J’en doute pas Trixie. J’en doute pas. Toi contre Terminator, je sais sur qui je place mon argent » et elle lui sourit. Les lèvres qui s'étirent et c'est rare, tellement que ça pourrait craqueler le masque de reine des glaces. Merci Alice, merci d'y croire, y'a aucun intérêt aux chimères contées si y'a personne pour s'y intéresser. Elle ment tout le temps Trixia, c'est sa maladie. Rien ne compte plus qu'être crue.
Elle boit même si c'est pas un grand cru, elle veut sentir bouillir ses entrailles et tourner ce maudit bar, tout oublier ce soir sauf Alice peut-être qui joue les mains tendues là où les autres s'échappent et la blessent. Son rire son regard comme tant d'indices qui disent là maintenant t'existe pour quelqu'un quelque part. C'est fatiguant l'oubli. C'est fatiguant la haine. Elle se repose sur elle pour s'évader des peines. « Un truc que tu pourras raconter à la réunion » C'est une des peines. Rien que l'idée la fait grimacer. « Comme si je racontais quoi que ce soit. » Comme si elle avait quoi que ce soit à raconter. Elle est pas folle Trix, c'est pas une tarée. Mais ils se veulent tous sourds à ses protestations et elle les déteste, pour ça comme pour le reste. « J’ai tous les droits chéries, je crève moi aussi ne l’oublie pas » Elle acquiesce. « Je sais. Je te jure que je sais » et elle boit. Elle sait parce que tout le monde sait pour Alice. Elle sait parce qu'elle était Alice. Et pire qu'Alice. Pire que mourante. Morte. Dans un enterrement sans larme, le corps du passé aussi dégueulasse que ses présentes pensées. Tout noyer dans le whisky pas dans les larmes. Pleurer jamais. De fer faites les tristes dames. Alors à quoi trinquer Alice ? A elles et tout ce qui les désunit les piques envoyées les prétextes à se détester ? « Non. Pourquoi pas plutôt à une trêve. Regarde nous Trixie, juste un soir, on fait la paix. Demain on pourra de nouveau s’écharper. » Pour ce soir c'est bien la paix. Les deux soldats sont fatigués des trop de guerres à mener, y'a plus l'énergie de s'entretuer. « Bonne idée. Mais la reprise sera dure pour toi Alice. Oublie pas que t'es face à Terminator. » regard entendu elle serre la main tendue et elle voudrait plus la lâcher, sa colombe blonde de la paix. Habituée à brandir les armes elle redécouvre l'armistice. Ça a un goût de whisky.  
Elle profite du temps suspendu pour chercher, chercher Alice et quelle est-elle quand elle se dissimule derrière les paroles quand Trix se cache dans le silence. Pourquoi parler Alice ? « Parce que ça m’aide. » Rien n'aide. La preuve, Alice n'a pas guéri. Personne ne guérit de vivre. « Tu devrais essayer, rien qu’une fois tu sais, dire la vérité. Tu verrais ça soulage vraiment » Les dents qui grincent. Elle préfère taire cette idée dans une autre gorgée. « Mais bon je suppose que t’es comme les autres, trop poule mouillée pour oser parler » C'est qu'elle semble persuadée. Elle pourrait presque faire vaciller ses volontés si Trixia était du genre à douter. « J'ai pas peur. » elle a peur. Tous les soirs depuis quelques temps. « La vérité est moche. Personne n'aime ce qui est moche. » Elle est là, la seule vérité. La seule vérité de Trix. « Et je déteste les gens qui pleurent. Même toi tu pleurerais, j'parie. T'as pas envie de pleurer hein Alice ? On pleure pas toi et moi » on meurt sans bruit et pas que ça rende ça plus joli, c'est seulement pour sauver l'honneur quand tout le reste est perdu. Parfois elle chiale Trix, sans sanglots, sans cris, juste les larmes qui roulent alors elle se dit que c'est rien que de l'eau. Pour rien au monde elle livrerait la source et ouvrirait les vannes sous des regards médusés qui la changeraient en pierre tombale.
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MessageSujet: Re: remedy ( alixia )   remedy ( alixia ) EmptyJeu 28 Sep - 21:44

C'est temporaire. Après je te rend ta place promis. Sauf que peut être qu’Alice elle n’en veut pas de sa place, peut être qu’elle veut le laisser à Trixia, le rôle du zombie. Ca serait tellement plus simple, redevenir celle d’avant, Alice au cheveux de jais, l’accent latina qui siffle un peu trop et les sourrires innocents. Ils ont tout pris. Tout. Pour ne laisser qu’un cadavre abimé qui essaye vainement de se relever. Back from the grave. Quelle mauvaise blague. Mais ça ne la fait plus rire depuis longtemps Alice, trop fatiguée par la vie, par les autres, par le temps.
Par contre Trixia, elle la fait rire. Trixia et sa carapace de glace. Elle a la même, elle connait ça Alice, ça raisonne en parallèle quand elles parlent toutes les deux, y a qu’un con ou un innocent pour ne pas s’en rendre compte. Blagues de merde, piques non dissimulées, c’est une danse curieuse dans laquelle elles se lancent. C’est l’alcool qui aide, la brûlure du whisky dans le fond de la gorge. C’est pas une grande buveuse Alice. Pas une grande fumeuse, pas une grande parleuse, pas une grande vivante. C’est triste. Elle arrive plus. Elle essaye pourtant, un peu comme Trixia, toutes les deux, remonter la pente. Et à la place on leur distribue des coups, dans la gueule ou dans le ventre, on les empêche d’atteindre le sommet.
Comme si je racontais quoi que ce soit. Pourtant elle devrait. Ca fait du bien parfois, de libérer ce qu’on a sur le cœur, le poids sur les épaules. Ca allège un peu le fardeau, la peine. Je sais. Je te jure que je sais. Ca sert aussi à ça, à faire en sorte que les gens soient au courant. Bonjour moi c’est Alice et je vais crever. Ca sera long et douloureux, surement moche et triste. Enchanté. Puis y a tout le reste, le poison dans les veines, l’addiction, les bleus sur les os. Les traces de dents. « Bien. » Ouais. Bien. Souviens-toi de ça Trixia, qu’Alice elle est quand même un peu devant toi, qu’elle assume pleinement contrairement à toi. Surement qu’elle parlera de cette rencontre à la prochaine réunion, si elle y va. C’est flou encore, les souvenirs de la soirée passée avec Nemo, les mots, le gout du sang et de ses doigts.
Mais pour ce soir elle veut pas y penser à la thérapie, aux autres, à l’univers qui s’acharne sur elles. Non. Ce soir elle lève son verre pour promettre de pas être trop salope et que des conneries elle en fera qu’un minimum. Ce soir elle propose une main tendue à Trixia, juste une fois, s’entraider. Ca sert à quoi de s’enfermer dans des châteaux de glace hein ? On finit par crever d’hypothermie et c’est triste. Bonne idée. Mais la reprise sera dure pour toi Alice. Oublie pas que t'es face à Terminator. Main dans la main, comme un pacte qui se scelle, le sang en moins. Faut dire qu’il a déjà assez coulé. « Et toi oublie pas que je suis un zombie, difficile de m’exterminer quand il reste plus grand chose » clin d’œil sordide, elle n’arrive pas à s’empêcher de penser que Nemo aimerait sans doute le ton de cette conversation. Sans doute aussi qu’il arriverait à tout gâcher.

C’est un face à face, combat qui s’engage. Pourquoi tu fais ça – et pourquoi pas – peureuse – menteuse. Faudrait rajouter des sous-titres à leurs conversations. Pas pour elles, pour les autres. Faut croire qu’elles viennent d’autre part. J'ai pas peur. menteuse. La vérité est moche. Personne n'aime ce qui est moche. Gorgée d’alcool dans le gosier, Alice qui hoche la tête. «Non personne n’aime le moche. » Sauf moi peut être. Et je déteste les gens qui pleurent. Même toi tu pleurerais, j'parie. T'as pas envie de pleurer hein Alice ? On pleure pas toi et moi. Bien sur que si. Elle pleure Alice. En silence comme elle a appris, la tête dans l’oreiller de Rhoan, les mains qui s’accrochent aux draps quand la douleur pointe. C’est jamais beau. C’est moche, quand ça la frappe comme ça, aiguille du destin dans le creux de ses reins. Y a le monde qui flanche. Je vais crever. Je veux crever. Reprend un shot de morphine Alice, ça te fera planer. Ou juste sangloter. « Essaye moi Trixia » elle se rapproche un peu plus, les doigts baladeurs sur son bras, de son autre main libre elle fait signe au serveur de les resservir. Elles ont rien servit mais surement qu’elles auront besoin de plus. Bien plus. [color=#660033] « On pleure pas non. On pleure pas. Alors essaye moi. » vas-y crache ta bille Trixia. J’écoute. Rien qu’une fois, rien que ce soir. « J’ai plus rien à pleurer de toute façon. Je veux savoir la vérité » une vérité qu’elle ne dévoilera sans doute pas. Elle respecte les choses, même les filles comme Trixia. Promis juré, ça reste derrière ses lèvres scellées.
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MessageSujet: Re: remedy ( alixia )   remedy ( alixia ) EmptyDim 19 Nov - 0:23

Ça tourne dans sa tête comme un carrousel maudit. Des ombres, pas des licornes, y'a rien de magique pour l'emporter. Elle a le tournis, un peu plus elle en vomit, c'est pas tant le spiritueux c'est de penser. Elle se veut pas spirituelle Trixia, elle veut tout oublier. Se retourner le crâne pour voir si dans l'autre sens tout est moins moche à regarder. Peine perdue. La bouche d'Alice sourit toujours à l'envers. Comme la sienne. La moue des mortes. Qu'est-ce qu'elle est venue chercher chez Alice Trix, de l'amour ? Un semblant de chaleur pour palier aux grandes claques qui congèlent le cœur ? Des yeux. Qui regardent sans flinguer, qui susurrent pas t'es finie j'vais te saigner. Des putains de bras pour l'empêcher de s'écrouler, parce qu'elle la connaît pas tant mais ceux qui le font s'acharnent à l'étrangler et ils finiront par l'avoir c'est sûr, même les pires cafards finissent par crever.
« Et toi oublie pas que je suis un zombie, difficile de m’exterminer quand il reste plus grand chose »
Elle acquiesce pour dire non. Non, tu te trompes Alice. C'est dangereux. Elle y croyait aussi Trix, mais c'est rien que des illusions de gamines fracassées qui croient à la légende qui dit qu'on peut toujours se relever. C'est pas vrai Alice. On sème des morceaux sur la route, trop de bouts, des miettes de nous. Un souffle suffit pour balayer les restes. Les failles ne font pas des armures.

C'est pas doux, quand Trix rencontre Alice. C'est pas tendre, elles se voudraient onctueuses qu'elles ne pourraient pas. Comme deux sales bêtes, avec trop de crocs trop de piques, incapables de l'attention délicate. « Non personne n’aime le moche. » Et c'est peut-être bien pour ça qu'elle a échoué seule dans ce bar Trixia. La pourriture commence à se voir, des salissures sur la peinture, des écailles à force de gratter le vernis. Ils la voient telle qu'elle est. Lui l'a vue telle qu'elle est. Et ça lui en a donné des envies de meurtres, des pulsions de fracasse. Elle peut pas le blâmer, c'est un effet qu'elle leur fait. Sans doute quelque chose dans l'aura qui pue le défoulez-vous, bousillez-moi, j'suis bonne qu'à ça. A boire elle oublierait qu'elle le hait, les hait tous. Même qu'elle se rangerait de leur côté pour peu, qu'elle crierait bien fait. Bien fait, vous faites tous bien, abattez-moi en vous donnant la main. « Essaye moi Trixia » T'as envie de voir Alice ? Ça promet d'être exaltant à regarder. Cogner sans gants, pas de grandes giclées de sang, ce soir personne n'y perdra de dents. C'est rien que l'armure qui tombe. La muraille qui se fissure. Elle regrettera demain, d'avoir trop pensé trop parlé, d'avoir laissé Alice descendre dans son enfer. Demain ce sera trop tard. On ne rattrape pas les mots. On ne répare pas les morts, surtout pas à coups de confessions livrées dans un mauvais décor. Un frisson au contact de sa main sur son corps à penser que c'est les premiers doigts qui l'effleurent depuis l'autre nuit. Plante tes ongles dans sa poitrine, Alice. Cherche donc si il y a quelque chose à en retirer. « On pleure pas non. On pleure pas. Alors essaye moi. » Les défis c'est des excuses qui servent à blâmer les autres pour les erreurs qu'on fait. Elle ouvre la porte Rotten, soulève le couvercle de la boîte de Pandore. « J’ai plus rien à pleurer de toute façon. Je veux savoir la vérité » Elle est trop faible Trix, tout est trop, trop lourd à porter. Ouvrir les vannes, lâcher les chiens. Sa bouche se fermera plus sans avoir déversé jusqu'aux derniers maux. Si pour s'alléger elle doit donner son fardeau à Alice elle va le faire, du poids des mots balancés à pleines poignées. Elle se laisse le temps de l'hésitation, trempe ses lèvres prêtes à céder dans le whisky qui saura la conseiller, finit le verre d'une traite. « Bon. Si tu insistes. » Trémolo de la tragédienne cédant aux trépidations du public. Traître. Vilaine bouche écorchée, tu vas t'en repentir. Demain le temps des regrets.

« Je sais pas par quoi commencer » c'est détaché, les mots un peu allongés qui commencent à avoir du mal à se former. Elle resserre ses doigts autour du verre que le serveur ressert. « J'ai pas de père. J'sais, c'est pas original, c'est le grand truc des ados mal dans leurs peaux, mais juge pas trop vite. J'en ai eu deux, pis j'en ai perdu deux. C'est pas commun quand-même, non ? » elle rit, ingénue. « En fait, ça m'arrive souvent. Je perd les gens. Comme on perd des clés. Comme le gosse qui semait du pain et des cailloux. J'les sème sur le chemin, puis je les retrouve pas. Je rentre pas à la maison. » Perdue, c'est un état permanent. Son regard aussi s'égare. « J'ai eu deux mères, aussi. Je te parle pas de la deuxième, c'était une pute. C'est. Je sais pas. Elle est pas morte, elle pourrait. Je m'en fous. » hausse les épaules. « La vraie, je l'aimais bien. Vraiment. C'était nous et c'est tout. Les deux doigts de la main d'un mec qui en a perdu trois. Un peu comme toi et moi, tu vois. L'amour le vrai. » rire lourd d'un ciel qui éclate. « Maman m'aimait tellement, tellement qu'elle m'a tuée. » Une récurrence, le mal-amour. « J'en ai passé du temps à l'hôpital, Rotten. Dans mes souvenirs, il était plus joli que le notre. Sans doute parce que vous y étiez pas. On se battait pour me voir, un vrai cas d'école. J'y allais pas à l'école, d'ailleurs. J'étais trop concentrée à pas crever, 'pas tout faire. » la fin de la phrase se noie dans le liquide ambré. « Et puis un jour, ils ont trouvé. Plot twist : ce que maman me glissait sous la langue, c'était pas des dragées. » Elle feint la surprise, joue mal. Surprise, pourquoi ça fait si mal ? « Bêtabloquants. Ça te file la gerbe et ça te retourne la tête mieux que n'importe quoi. Et des trucs pour animaux, aussi. Des laxatifs pour porcs, des tranquillisants de bête de somme. Pas ce que tu t'attend à retrouver dans le sang d'une gamine de dix ans » comme elle énumère elle compte sur ses doigts. « J'aurais dû crever Alice. Depuis que j'ai esquivé la mort, elle me court après. Maintenant, c'est lui qui essaye de me tuer. Lui, les autres. Au moins, elle m'empoisonnait d'amour. » Le verre est vide comme ses yeux qui veulent pas trouver ceux d'Alice. « J'ai peur de caner, Alice. Tout le temps. Alors comment tu fais toi pour vivre avec la mort ? » Vivre pour mourir, c'est à se flinguer.
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Alice Rivera

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MessageSujet: Re: remedy ( alixia )   remedy ( alixia ) EmptySam 16 Déc - 11:50

Bon. Si tu insistes. Est-ce qu’elle insiste Alice ? est-ce qu’elle veut vraiment savoir ce qui se cache dans la caboche de Trixia ? D’où ça vient les larmes, les cernes, la chaire de poule et tout ce qui va avec ? C’est lourd, de porter le secret de quelqu’un d’autre, partager son histoire. Elle le sait Alice, trop souvent elle a accepté de porter un fardeau qui n’était pas le sien. Et la voilà ce soir dans un bar merdique, l’alcool trop fort sur les lèvres, sous la langue, pour essayer d’effacer le manque qui résonne comme un ancien amant. « J’insiste » dis lui tout Trixia. Elle insiste. C’est décidé. Surement qu’elles regretteront toutes les deux demain. Fort probable même, quand la gueule de bois frappera et qu’elles retrouveront leur lucidité. Je sais pas par quoi commencer « Par le début c’est ptêtre plus simple » petite pique vicieuse, parce que c’est trop sincère tout ça, l’ambiance, c’est pas elles et ça lui glace le sang Alice. Elle imite son amie et vient s’accrocher à son verre quand le serveur leur verse la même chose qu’avant. Demain tu t’en voudras. Surement. Il n’est pas une minute sans qu’Alice regrette le moindre de ses gestes de toute façon.
Puis Trixia se lance. Vraiment. Et Alice ravale ses remarques acides, pose son regard sur son amie d’un soir, attentive. Promis je dirais rien, alors vas y J'ai pas de père. J'sais, c'est pas original, c'est le grand truc des ados mal dans leurs peaux, mais juge pas trop vite. J'en ai eu deux, pis j'en ai perdu deux. C'est pas commun quand-même, non ? Ca la renvoie à son propre père, l’absence de ce dernier trop récurrente, disparu dans la forêt, dans son bunker secret où il ne capte rien, pas même un pigeon voyageur. Elle est amère Alice. Même pas qu’ile st venu la voir à l’hôpital la première fois. Surement qu’il sait pas, qu’il sait plus. Il s’est perdu. En fait, ça m'arrive souvent. Je perd les gens. Comme on perd des clés. Comme le gosse qui semait du pain et des cailloux. J'les sème sur le chemin, puis je les retrouve pas. Je rentre pas à la maison. Y a quelque chose de trop mélancolique dans les paroles de Trixia, quelque chose qui demande qu’à sortir maintenant qu’elle ouvre la bouche. « Tu rentreras ce soir, promis » qu’elle murmure tout bas, pas sur que Trixia l’entende. Mais elle sent prise d’une putain de compassion l’espace d’un instant, l’envie de border la jeune femme qui lui fait face, de lui dire que ça va passer, que les coups on se les prends pendant un temps puis on finit par les rendre fois cent. J'ai eu deux mères, aussi. Je te parle pas de la deuxième, c'était une pute. C'est. Je sais pas. Elle est pas morte, elle pourrait. Je m'en fous. - La vraie, je l'aimais bien. Vraiment. C'était nous et c'est tout. Les deux doigts de la main d'un mec qui en a perdu trois. Un peu comme toi et moi, tu vois. L'amour le vrai. Alice qui hausse les sourcils. « Parce qu’on s’aime toi et moi ? » non vraiment, je crois pas Trixia, le cœur d’Alice il est congelé, elle l’a fermé quand elle est partie de chez Nash un matin, bien trop tôt. Mais ça la fait marrer parce qu’au fond, elle sait ce qu’elle veut dire, enfin elle croit. Un peu quand même. « Pardon continue » [/color] qu’elle finit par s’excuser, portant son verre à ses lèvres pour s’empêcher de continuer à balancer des conneries. Maman m'aimait tellement, tellement qu'elle m'a tuée. - J'en ai passé du temps à l'hôpital, Rotten. Dans mes souvenirs, il était plus joli que le notre. Sans doute parce que vous y étiez pas. On se battait pour me voir, un vrai cas d'école. J'y allais pas à l'école, d'ailleurs. J'étais trop concentrée à pas crever, 'pas tout faire. « Pour ça que t’es aussi nulle quand faut qu’on écrive des poèmes à la thérapie ? Ou que tu sais pas placer le Luxembourg sur une carte » elle se moque, mais de toute façon l’école c’est un sujet compliqué pour elle aussi. Mais c’est mieux que de se poser sur la vérité, sur ce que Trixia est entrain de révéler. Et puis un jour, ils ont trouvé. Plot twist : ce que maman me glissait sous la langue, c'était pas des dragées. Elle croit deviner la suite Alice, et ça lui retourne le bide, surement qu’elle a besoin d’un peu plus d’alcool pour noyer le sentiment de colère qui grandit. C’est pas elle ça. Putain. Arrête de compatir Alice. Ca marche pas comme ça. Bêtabloquants. Ça te file la gerbe et ça te retourne la tête mieux que n'importe quoi. Et des trucs pour animaux, aussi. Des laxatifs pour porcs, des tranquillisants de bête de somme. Pas ce que tu t'attends à retrouver dans le sang d'une gamine de dix ans. La nausée qui monte. Putain. Alice qui ferme les yeux et s’enfonce dans son siège. J'aurais dû crever Alice. Depuis que j'ai esquivé la mort, elle me court après. Maintenant, c'est lui qui essaye de me tuer. Lui, les autres. Au moins, elle m'empoisonnait d'amour. « Mais t’es pas morte Trix. T’es pas morte » la main qui vient chercher la sienne, presque par réflexe, illusion de l’ancienne Alice quand elle acceptait encore de sourire pour espérer, gamine aux cheveux de jais à l’arrière de la moto de son père à hurler dans le vent. « Personne te tuera. Personne. » même si elle n’y croit pas vraiment. Parce qu’il y a ce il le x dans l’équation, foutu inconnu, surement celui qui lui a refait le portrait à Trixia. Bon sang ce qu’elle connait ça, les coups assassins, quand les os du visage craquent sous les poings d’un homme furieux. J'ai peur de caner, Alice. Tout le temps. Alors comment tu fais toi pour vivre avec la mort ? Elle a les mots qui touchent trop fort Trixia et Alice qui lui lâche la main pour venir chercher son verre, l’alcool qui commence à monter et la chaleur qui l’envahit. Si seulement ça pouvait rester indéfiniment, chasser la glace qui encrasse ses os, ses nerfs. « J’ai surtout peur de pas crever » comme un aveu qui lui noue la gorge, l’impression d’étouffer alors qu’elle vide son verre d’un trait. « De rester paralysée dans un fauteuil sans plus pouvoir bouger, danser, chanter, hurler » et la douleur, la douleur insupportable et personne pour l’aider. Plus personne. Juste elle ; Toute seule. Encore pire que d’habitude. « Surtout ne plus pouvoir hurler. T’imagine ça chickenpox ? » elle sent la panique qui monte un peu, beaucoup, elle a du mal à respirer Alice quand les images la frappe. « Parfois j’me dis que le néant ça s’rait préférable. Que Nemo est pas si con à tenter de se faire sauter le caisson à chaque occasion. Bam. Du néant pour plus rien ressentir, la paix dans la poitrine » et dans la tête. Rien que l’infiniment grand, et plus de sensation, anesthésie générale.
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MessageSujet: Re: remedy ( alixia )   remedy ( alixia ) EmptyDim 4 Fév - 2:27

Elle parle trop Trix. Dégueule sur Alice des mots broyés noirs trop longtemps enfouis. Ça salope tout, elles en garderont des traces, des pièces à convictions de confessions maladroites. Elle s'accroche à la blonde comme l'alcoolique à sa bière. T'aurais pas dû insister Alice. La vérité c'est qu'elle n'attendait que ça. Que quelqu'un ouvre la porte du placard. C'est toujours l'alcool qui vient huiler les gonds, elle n'est pas douée pour le parler franc sinon, à peine honnête quand elle dort. Sa gorge tremble un peu quand elle déballe, faut dire qu'ils en prennent de la place, ses démons. La sortie est remarquable, ce soir devant vos yeux embués une représentation unique, un freak show désopilant. Elle veut le début Alice, mais le début c'est la fin. Après ça plus rien. Elle n'a pas grandi Trix, pas avancé. Elle est toujours la gamine maigrichonne, pâle parmi les draps blancs, empoisonnée par sa mère et couvée par les yeux doux de la mort. Pas de papillon sorti du cocon aseptisé. L'unique métamorphose, elle s'est faite cirrhose, elle est malade-maladie, qui gâte ceux qui se laissent prendre au jeu de la boire elle, la Poison.
Elle se parle plus qu'elle ne parle à Alice. S'écoute raconter, attend la suite des mots coupés par une gorgée. Elle compte ceux qu'elle a égaré comme si rien ne lui appartenait, la voix, les pertes, les peines. Le bilan est désolant, c'est rien qu'elle veuille assumer. Elle peut tout garder Alice, tout prendre avec elle. « Tu rentreras ce soir, promis ». Ça ne l’interromps pas, elle l'engloutit dans sa logorrhée, elle n'en veut pas des mots d'Alice, elle va la noyer dans les siens. Elle peut pas la prendre sa pitié, elle ne saura pas quoi en faire, y'a pas la place pour la loger dans sa chambre en enfer.
Elle lui parle d'amour. Qui parle d'amour ? C'est les bleus de ses bras qui l'étreignent, les commissures de ses lèvres fendues se moquent d'elle. « Parce qu’on s’aime toi et moi ? » Elle hoche la tête, oui « Bien sûr que non ». Crois-le c'est mieux ainsi, ceux qui disent oui vous laissent gisant dans le sang, sans un regard en arrière, sans un regret ? Elle elle en a des tas, ceux-ci à ajouter à la longue liste qui lui fait une traîne, un traîner avec Rotten deux lui raconter de mauvaises histoires, du linge sale en guise de rideaux pour une pièce noire. Le show « continue » sous les ovations imaginaires des échos de rires transformés par le brouillard spiritueux. L'hospice, l'école, huit murs qui mènent à ceux du bars, baladée de sales prisons en prisons sales. « Pour ça que t’es aussi nulle quand faut qu’on écrive des poèmes à la thérapie ? Ou que tu sais pas placer le Luxembourg sur une carte » Elle rit presque. Mauvaise malade, mauvaise élève. Il n'y a que dans le whisky qu'elle réussit. Elle peut pas rétorquer Trix, il faudrait freiner le grand déballage et elle sait que ça ne reprendrait jamais. Et elle ne peut plus tout garder. Plus ce soir, c'est bien trop tard, elle a flanché. Qu'ils sortent tous, les souvenirs qui la serrent dans leur étau de cauchemar, qui laissent leurs dents longues lui labourer le cœur, lui lacérer tout l'intérieur. C'est probablement ce qui la crèvera Trix. Elle est bien trop nuisible pour mourir sous leurs coups à tous, elle finira rongée par sa propre acidité, il n'en restera rien du tout à se rappeler. « Mais t’es pas morte Trix. T’es pas morte » Tu crois vraiment Alice ? Regarde de plus près. Elle tressaille au contact de sa main, finit par refermer ses doigts dessus, à cet instant elle aimerait la serrer toujours. Elle a le souffle court à force de courir pour se semer, avec un peu de chance elle ne se rattrapera pas avant la fin de la soirée. « Personne te tuera. Personne. » Y'a comme des vagues dans ses yeux de femme qui ne pleure pas, elle fixe Alice pour se promettre qu'elle ne lui ment pas. « T'as raison, Rotten. Je les tuerai avant. » c'est une vérité. Une à laquelle elle compte s'accrocher de cette poigne qui lui reste pour ne s'écrouler ni ce soir ni demain. Une promesse qu'Alice ne peut pas rendre, parce qu'elle va mourir, parce que ce qui tuera Alice c'est Alice. Comment tu fais ? « J’ai surtout peur de pas crever. De rester paralysée dans un fauteuil sans plus pouvoir bouger, danser, chanter, hurler » Elle dit rien Trix, essaye de figer Alice pour s'en rappeler si un jour il ne reste d'elle que du marbre dans un coin, une statue bien abîmée, même pas de l'art, ça ne rimera à rien. « Surtout ne plus pouvoir hurler. T’imagine ça chickenpox ? ». Elle ne peut pas aider Alice. Rien ne la sauvera d'elle. Elle est trop lasse, lessivée Trix pour mettre du paracétamol dans ses vers. « J'imagine pas non. » elle sourit à se fendre le cœur « j'incendierai le monde pour deux » juré, ils auront tous double ration de haine, c'est dans ses cordes, elle les vocalisera toutes leurs peines. « Parfois j’me dis que le néant ça s’rait préférable. Que Nemo est pas si con à tenter de se faire sauter le caisson à chaque occasion. Bam. Du néant pour plus rien ressentir, la paix dans la poitrine » Elle secoue la tête. « Dis pas ça. Le néant c'est l'enfer. Et t'as pas le droit de parler de lui tant qu'il servira pas d'engrais pour chardons. » Certaine qu'on ne pourra rien en tirer d'autre. Elle jette un œil au serveur qui les regarde de travers, incapable de savoir ce qu'il a entendu. « Cet endroit aussi c'est l'enfer. » elle se lève de son tabouret, manque de basculer, se rattrape à Alice avant de glisser sa main dans la sienne, malhabile. De l'autre elle vient semer quelques dollars sur le comptoir. « Viens. Viens on s'en va. » elle malmène un peu ses doigts, la tire vers la sortie. Elle ouvre la porte du bar, c'est leur salut, la tragi-comédie le grand final. « On se casse de cette vie de merde, bande de culs ! » lui a juré qu'elle crierait pour deux. En claquant la porte, elle croit par quelque intuition traître qu'elle se sent mieux. Elle lui revaudra, à Alice. Lui en voudra demain.
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