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 kill the silence (peadar)

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Nur Al Shaikhly

Nur Al Shaikhly
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▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds)
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MessageSujet: kill the silence (peadar)   kill the silence (peadar) EmptyMer 16 Aoû - 0:12


Ma force s’est diluée dans l’écume et ma conscience avec. Petit à petit. Lentement. Ça a failli. J’ai failli fermer les yeux complètement et plus jamais me réveiller. Se noyer c’est pas quand on s’débat violemment dans l’eau. Non, c’est quand tout se calme subitement. Quand tout devient silencieux. Les réflexes, les gestes et les instincts. Plus d’éclaboussements. Plus de mains jetées à la volée pour chercher de l’aide. Et encore moins de cris possibles. Y a plus rien qui m’maintient, plus rien qui m’rattache. J’suis même plus sûre que Seven soit encore là, encore mon bourreau. J’le vois pas, j’l’entends pas. Rien. Mais finalement, j’sens l’air s’engouffrer dans mes bronches et tout brûler. Ça fait mal, si mal que j’aimerais cracher mes poumons, qu’on les extirpe d’un coup sec et sans bavure.

Est-ce qu’on a appris comment ça fonctionnait ? L’apnée réflexe puis l’hypoxie, qui, si elle dure assez longtemps, entraîne l’anoxie, et donc l’arrêt cardiaque ? Oui, ça devait être ça. Combien de temps ça a duré ? Jusqu’à quelle étape ai-je été ? Ma conscience qui semble s’échapper encore comme mon souffle devrait indiquer la grande hypoxie. Et si je pouvais voir mon reflet, les lèvres bleutés seraient aussi un des signes que je n’suis pas passée loin. Le sable est dur et froid sous mes côtes.  Et l’eau qui m’atteint encore me tranche la peau. C’est probablement pour ça que je tremble à en perdre mes sens, que j’arrive pas à m’éloigner, que j’me sens encore partir ?

Le retour à la réalité est aussi vif et brutal que de la peau arrachée, que la première bouffée d’oxygène d’un nouveau né. Il fait encore nuit mais plus si noir. L’entre-deux où le ciel prend des couleurs d’orange-pamplemousse déboule doucement pour tout éclairer, et j’ai qu’une envie : me planquer. Mon visage me tire, irrité ou comme brûlé. J’ai le bout des doigts abîmés et la gorge encore en feu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Y a ses mains autour de mon cou, puis sa poigne dans mes cheveux qui me heurtent à nouveau comme si il était encore là. Spasmes effrayants. Ça m’fait m’lever puis tomber deux pas plus loin. Encore l’air qui s’fait la malle et des aiguilles qui mitraillent mes poumons dès que j’force le contrôle sur mon souffle. Les sens en ébullition, j’mets du temps à me repérer. Mon sac. J’l’ai laissé tomber en m’agenouillant devant c’fumier. Mais où ? Où ? Ça devait pas être bien loin ? J’reconnais le sillon où il m’a traîné et c’est le sprint entre mes côtes. J’me laisse tomber à genoux devant mon sac et farfouille dedans avec une seule idée en tête : appeler à l’aide. Et y a toute la coloc’ qui défile sous mes doigts agités, douloureux. Mais j’arrive pas. J’arrive pas à m’dire qu’ils vont m’voir dans cet état, qu’ils vont s’en faire et me regarder avec toute la pitié due aux filles fragiles qu’il faudrait plus surveiller. Sanglots étouffés. Même les ravaler ça fait mal. J’veux juste disparaître. J’veux être en sécurité. J’veux Peadar. J’vais… Ça percute. Est-ce qu’il viendrait me chercher si j’lui demande ? Après six ans de bons et loyaux services pour ma famille, il pourrait accepter ? Ou ou au pire j’pourrais le réembaucher ? C’est ça, ça sera simple, discret et efficace avec Peadar. Pas de vagues. Personne saura. J’craindrais rien. Personne craindra rien. Tout ira bien. Et mes doigts s’affolent sur le téléphone, seules parties d’mon corps qui semblent encore en vie, à fonctionner normalement. Parce que si il ne vient pas, j’sais pas comment j’vais faire pour m’éloigner d’ici. J’suis clouée sur mon presque-tombeau, mon propre radeau.  


Dernière édition par Nur Al Shaikhly le Mer 16 Aoû - 7:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: kill the silence (peadar)   kill the silence (peadar) EmptyMer 16 Aoû - 5:07


Tes poumons c’est un aquarium. Pas de poissons, juste du poison. La fumée qui s’insinue dans chaque alvéole, sirupeuse, et s’en empare, l’encrasse, particule par particule. Tu les noies dans le gaz, dans le goudron, jour après jour tu t’étouffes un peu plus sans t’en rendre compte. Il y a ce goût familier d’herbe sur tes papilles, les volutes épaisses qui stagnent dans l’air quand tu exhales, se mouvant à travers la nuit à la lueur des réverbères. Même dans le quartier historique, la nuit, il n’y a guère de silhouettes sur le trottoir. La ville est trop petite, loin d’une cité qui ne dort jamais. Il y a vingt minutes tu aurais pu observer une âme esseulée, l’alcool au corps, qui cherchait le chemin qui la mènerait chez elle avant le lever du soleil. De la baie vitrée ouverte derrière toi aucun son ne parvient, l’appartement est rempli du silence d’une dizaine de sommeils. Ce silence que tu apprécies autant qu’il t’angoisse. Heureusement, toujours quelque part dans les rues on peut entendre une voiture passer au loin. Tu ne pourrais survivre à la campagne, tu te noierais dans la nuit trop noire, les silences trop vides, les espaces trop étendus. Cela te tuerait plus certainement que n’importe quelle quantité de tabac. Peu à peu le joint s’étiole entre tes doigts, part en braises dans le vent chaud. Pas besoin de montre, ton timing est impeccable, constamment. Lorsque tu te brûleras les doigts sur le tonk il sera temps d’enfiler ta veste et de partir. Surveiller le foyer t’est bien plus agréables à ces heures ci qu’en pleine journée où tu es forcé de marcher aux côtés de tous les requins de la télé, les équipes de nuit ne s’embêtent pas à faire plus que laisser tourner leurs caméras et se poser dans un coin pendant que tu peux fumer tranquillement avec un collègue, avec uniquement quelques rondes à effectuer dans les couloirs vides.

Il te reste environ cinq lattes quand ton téléphone vibre dans ta poche. Nonchalamment, tu vérifies, t’attendant à un message de Caïn à cette heure. C’est Nur. Tu fronces les sourcils en ouvrant le sms. ‘Tu peux vnir me chercher ?’ Depuis que tu as quitté le service des Al Shaikhly il y a quatre ans elle ne t’a fait cette requête qu’une fois, elle était bourrée et à une rue de chez toi. T’es pas un taxi mais vu la fréquence des demandes, tu peux bien faire une faveur au nom d’anciens temps révolus. Un doute pointe en toi lorsque le deuxième message arrive. Un souci, ça peut être rien. Un souci, ça peut être une histoire de vie ou de mort. Le bout de carton pressé entre les lèvres, tu t’apprêtes à répondre quand ton portable vibre pour la troisième fois. Peur. Le joint finit dans la rue et tu prêtes à peine attention à la dernière requête, tu es déjà dans l’entrée, en train d’enfiler ta veste. La porte claque derrière toi, tes doigts pianotent des ordres tandis que tes jambes dévalent les marches. Nur elle a peur de rien, c’est un peu un de ses problèmes, ça t’a pourri la vie pendant des années. Ou bien quand elle sent l’appréhension monter en elle, elle fait la dure. Alors si tu pouvais le voler tu le ferais. Tes ailes c’est cette vieille Cadillac rouillée dont le moteur rugit dans la nuit. Bien au-delà des limites de vitesse, ignorant les feux comme les stops, t’as le téléphone à l’oreille, appelant un collègue. Qu’il t’attende pas, qu’il te remplace, t’as une urgence. Ils te doivent bien ça, tu prends jamais de vacances.

Les pneus crissent sur l’asphalte, laissant derrière eux des traces de pneu quand tu t’arrêtes. A peine sorti du véhicule tes yeux cherchent frénétiquement la gamine sur la plage. Il te faut pas longtemps, de silhouettes il n’y en a qu’une en vue, avachie près d’un sac dans le sable. « Nur ! » Tu gueules. Tu cours.
Tu ne savais pas à quoi t’attendre. Pas à ça sans doute. A tes pieds c’est presque un cadavre, elle en a la couleur au moins. Même à douze ans elle ne t’a jamais semblée aussi petite, ratatinée sur le sol. A la lueur ridicule du lampadaire à des dizaines de mètres de là tu la distingues à peine mais assez pour déceler l’absence totale de couleur. Accroupi à ses côtés, tu tends une main pour toucher sa joue. Autant caresser du marbre. « Holy fuck you’re freezing. » Elle a un côté rat mouillé. En un geste ta veste a quitté tes épaules pour venir couvrir les siennes, tes mains s’agitent à essayer de la réchauffer. « Can you… Oh fuck it. » T’allais demander si elle pouvait marcher. Un peu stupide la question sans-doute quand on a face à soi une créature qui semble rescapée du radeau de la méduse. Déjà tu as attrapé son sac, tu passes une main sous ses genoux et tu la soulèves. « Hang on. » Jamais tu ne l’as portée autrement que pour l’éloigner du malheureux chat de la famille ou de ce qui allait se transformer en pugilat. La demoiselle a beau être grande, elle ne pèse guère plus lourd qu’un chat des rues qui a pris un bain forcé. Il ne te faut pas longtemps pour rejoindre la voiture et l’installer à la place de passager. Debout à côté de la portière, tu peux enfin l’observer à la lueur de l’ampoule intérieure. C’est ton estomac qui se tord ou ton cœur ? Elle a une peau de cendre et des lèvres de lilas, c’est à se demander si elle n’est pas déjà morte. Puis il y a ces mains écarlates autour de sa gorge, une marque que tu connais trop bien, que tu as vue sur le cou de Jael si peu de temps auparavant. « What the fuck happened? » Comme si t’avais besoin de tous les détails tiens, ce qui s’est passé c’est qu’elle s’est pris une sacré dérouillée et qu’elle a dû en sentir l’haleine des moires sur sa nuque. Tu l’enserres un instant, espérant la réchauffer un peu, la rassurer peut-être. Mais vous n’allez pas rester sur ce parking toute la nuit – ou du moins ce qu’il en reste – alors tu te glisses dans le siège passager et enclenches la marche arrière. « I’m taking you to my place you need a hot shower and some dry clothes. » Ensuite viendra l’interrogatoire.
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Nur Al Shaikhly

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MessageSujet: Re: kill the silence (peadar)   kill the silence (peadar) EmptyMer 16 Aoû - 18:26


Que je prenne un truc pour me protéger ? Mais quoi ? Y a rien ici. Rien à part ce fichu sable. Et j’étais censée savoir me défendre avec le bartitsu, j’étais censée savoir me protéger pour éviter que ça recommence. Putain, si Rhoan l’apprend, il va s’mettre en colère, il va faire une bêtise, c’est pas bon pour lui. Ah. La bombe lacrymo qu’il m’a donné. Je l’ai encore. Je crois. Pourquoi j’y ai pas pensé plus tôt ? Pourquoi j’ai pas deux neurones qui fonctionnent correctement ? J’la cherche au fond d’mon sac et plaque le tout contre moi. J’m’y accroche comme une désespérée. Le temps qu’il arrive. Temps qui ne passe pas assez vite. Les secondes, les minutes qui s’étirent trop, j’en peux plus, j’veux partir d’ici. J’tente une échappée mais mes jambes ne sont toujours pas d’accord, toujours cotonneuses, les muscles pétrifiés. C’est bien l’moment ! Mais en même temps, il m’a dit de pas bouger… Mais alors dépêche-toi. Plus j’reste seule, plus j’reprends conscience et plus j’ai peur.

Y a mon prénom qui fuse dans l’air. Je cherche sa silhouette dans l’horizon. C’est lui pas vrai ? Oui oui oui. Y a tous mes nerfs qui se détendent d’un seul coup quand j’le vois arriver et j’ai l’impression que j’viens de lâcher une chape de béton. Il est venu, il est vraiment venu. Et rien que ça, ça va déjà mieux. Mais alors pourquoi j’me recule quand il tend la main ? Pourquoi j’suis à nouveau mal quand il s’évertue à me réchauffer ? J’devrais dire merci, merci d’être venu, si vite, de t’occuper encore de la sale gamine qui s’fourre toujours dans les emmerdes. J’devrais lui dire qu’il jure toujours autant et que ça lui va toujours aussi bien. Mais j’dis rien. Trop concentrée à essayer de réfreiner les relans de crainte, les frissons dans mes veines. Et j’lève juste les yeux pour être sûre que c’est bien lui. Oui, c’est bon. Lui et ses manières d’Irlandais, sans détour. Ça sera bien la première fois que je suis aussi docile en sa présence -désanimée-, que je ne réplique rien et reste mutine à tout ce qu’il dit. Y a rien qui sort. J’ai même peur de lui dire qu’on vient d’essayer de me tuer, justement parce que j’ai trop ouvert ma gueule. I’m taking you to my place you need a hot shower and some dry clothes. Mais ça, ça m’fait réagir. Non. Mes doigts s’accrochent à sa chemise. Y a Jael. Faut pas qu’elle sache ou elle risque d’en parler à Arthur. Faut pas qu’elle sache au risque de casser peu importe quelle image de moi elle a. Avec ses grands yeux d’oisillon aimants. J’veux pas que ça change. Pour personne. Un hôtel, n’importe lequel, j’ai j’ai de quoi payer. Mes cordes vocales se fusillent, mon visage se froisse de douleur et ça amplifie la sensation de peau brûlée sur mes joues. J’réalise même pas qu’il peux déduire que j’me suis pas faite voler pour mon portefeuille. Ça ne me traverse pas du tout l’esprit. La douche brûlante ne serait pas d’refus pour gommer tout ce sel et ce sable incrustés dans mes cheveux et dans ma chair, mais l’idée même de repasser la tête sous l’eau me rend nauséuse. Pitié, j’veux juste me terrer dans un trou de souris et plus jamais en sortir.

J’ai donné l’instruction, puis j’suis restée accrochée à Peadar du bout des doigts, tremblant parfois, j’ai cherché à m’enfoncer plus encore dans sa veste, et j’ai gardé les yeux grands ouverts tout le long du trajet. Pourtant j’ai rien vu d’où on allait. Mais une fois à destination, faut bien sortir de stase, faut bien faire face à la réalité. Aux regards interloqués de la réception. Aux yeux perçants de Peadar. À mon reflet biaisé par le métal de l’ascenseur. Et j’fais que me détourner, m’cacher derrière sa grande carrure. Lentement mais sûrement. Mais parfois, si ses gestes sont trop vifs, j’arrive pas à m’retenir de tressaillir, tanguer, tiraillée entre le réflexe traumatique et le refus d’succomber encore plus. Il me fera rien. C’est l’ancien garde du corps de la famille, il a l’habitude de protéger les gens, d’en prendre soin. Il a toute une troupe de gamins sous ses ailes pour les y réfugier. J’crains rien. P’tite faible, p’tite faible, p’tite faible. Et j’me sens vidée, comme si il avait réussi à couler une partie d’moi. Alors j’me laisse faire. La porte qu’on passe, le chambre qu’on traverse, la salle de bain qu’on pénêtre. J’bloque devant la baignoire, le jet d’eau. J’me détourne encore et tombe sur mon visage. La palette de couleurs s’associe mal. Le teint blême fait ressortir les érafflures du sable -et j’comprends mieux la sensation d’avoir eu la peau frottée à l’alcool à 90°. J’reconnais les pétéchies rougeoyant au fond des yeux à cause du manque d’oxygène. Le bleu s’en mêle sur mes lèvres, sur ma joue et la mâchoire -les gestes incontrôlés de Seven m’frappent encore, parce que ceux-là n’étaient peut-être pas volontaires. Mais le violacé qui éclôt autour de mon cou, ça c’était maîtrisé par sa folie. Ma main sur la céramique comme béquille. Allez putain. Pense rationnel. Pense comme un médecin. Ça a fonctionné la dernière fois. Tu Je me crispe, main sur la poitrine. Parler fait mal. Respirer fait mal. J’en tousse violemment mais j’m’obstine. Tu pourrais trouver de la crème antiseptique et cicatrisante... et des anti-inflammatoires, les plus forts que tu trouveras sans ordonnance. Mes yeux encore perdus, vaseux finissent tout de même par dériver dans les siens à travers le miroir. Et des fringues, peu importe quoi. Prends ce que tu veux dans mon sac. J’suis éreintée mais j’sais que j’dormirais pas avant longtemps. J’ai plus envie de me sentir sombrer. Ça m’fait flipper, j’peux pas. J’grimace en me retournant vers l’ex-garde du corps qui n’a pas l’air de prendre une ride. Ça va aller, j’vais y arriver. J’sais même pas pourquoi j’dis ça, ni ce que je veux dire par là, ni à quoi ça sert. Il n’est pas dupe et il ne l’a jamais été. Il voit et il comprend. Il sait toujours. J’ai jamais vraiment su qu’elle était son expérience de vie -il parle trop peu- mais il donne toujours cette impression si solide et inébranlable. Ça fait autant de bien que de mal quand ça vous renvoie à votre propre faiblesse. Alors j’dévie encore. J’retire mes chaussures et seulement ça. J’passe difficilement mes jambes dans la baignoire. L’équilibre bancal.

Et toute ma raison s’écoule au même rythme que cette pluie artificielle, -et le temps s’y faufile aussi.
C’est plus le sable ou les mains de Seven ma prison. C’est le marbre de cette salle de bain. Et toujours cette eau que j’regarde couler, s’réchauffer comme si c’était du venin. Y a plus que ça autour de moi -Peadar disparu depuis longtemps- et j’arrive toujours pas à aller d’ssous. J’suis debout à l’opposé. Figée. Bloquée. Submergée par ces vagues fictives, ces vagues forcées qui reviennent comme un rouleau-compresseur. Et à l’intérieur, j’ai l’impression de me noyer une deuxième fois. Apnée.
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MessageSujet: Re: kill the silence (peadar)   kill the silence (peadar) EmptyVen 18 Aoû - 6:15


Y a comme un truc qui se tord au fond de toi, comme une sensation d’échec. Pourtant c’est débile, t’as rien fait de mal, t’avais aucun devoir. Quand tu étais chez eux tu n’as jamais failli à ton devoir et tu as toujours protégé les gosses. Cela fait des années que c’est fini, tu n’as plus aucun lien officiel, ces quatre-là ne sont plus ton boulot. Plus besoin de te soucier des conneries de la petite dernière, tu n’y peux rien. Oui mais. Oui. Mais. Impossible d’arracher ça du coin de ta tête, l’impression que tu aurais dû être là. Comme si tu avais pu. Comme si tu étais censé deviner quand quelqu’un allait être en danger. Ridicule. La vérité c’est que tu ne peux protéger personne et ça te tue, te donne envie de hurler, de cogner. Ce sentiment d’impuissance te taraude depuis que tu as surpris Jael à cacher tous les bleus qui couvraient son corps, il a lentement creusé sa galerie et fait son terrier dans ta poitrine, il chuchote des choses terrifiantes à ton oreille. Tu ne l’écoutes pas. Pas encore. Tu as des choses à faire au lieu de penser à tout cela, tu dois t’occuper de Nur, la réchauffer, lui filer des vêtements, panser ses plaies. « Non. » Comment ça non bordel de merde ? Mais y a ses doigts qui se prennent désespérément dans tes vêtements. « Y a Jael. » Une question de secret. Toujours cacher aux autres ses failles, putain de monde pourri. Pourquoi faudrait avoir peur de montrer à ceux qu’on connaît qu’on s’est pris la vie dans le coin de la gueule ? Dans un monde idéal ils aideraient. Dommage qu’on ne soit que dans le meilleur des mondes possibles. Tu t’apprêtes à lui expliquer qu’elle n’aura pas à la croiser, que personne n’utilise ta salle de bains, qu’elle peut aller dans ta chambre sans être vue, mais déjà elle te coupe. « Un hôtel, n’importe lequel, j’ai j’ai de quoi payer. » Tout ceci fait très film d’espionnage. La vérité tu la connais bien cependant, c’est que t’as sur les bras une gosse terrifiée qui a peur d’être reconnue, qu’on voie qu’elle a failli crever, et qui cherche tout endroit où elle ne sera pas reconnue. En soi ça peut se comprendre. C’est pas pour autant que ça te fait plaisir mais tu l’écoutes. Elle ne fait pas partie de tes Lost Boys, l’autorité que tu as pu avoir sur elle a toujours été glissante. C’est en silence que tu conduis, lui laissant le temps de respirer, de voir la route glisser et les lampadaires défiler sous ses yeux, reprendre pied. Sa main sur ta manche te gênait un peu pour passer les vitesses mais t’as rien dit.

L’hôtel tu l’as choisi pas trop luxueux, sans pour autant la ramener dans un bouge. Tu veux juste un endroit propre où le cash vaudra qu’on ne pose pas trop de questions sur l’état de la jeune femme. Alors ouais bien sûr elle a les sourcils froncés la bonne femme de l’accueil et tu vois bien qu’elle essaie de dévisager Nur mais celle-ci se cache derrière ta silhouette et se perd dans ta veste large. Peut-être bien que ça lui fait bizarre d’ailleurs, de pas te voir en costard, après six ans à te voir tous les jours tiré à quatre épingles tu ne la croises pas assez souvent pour qu’elle s’habitue. C’est en tendant la liasse de billets à la réceptionniste que ça te frappe. Quand on agresse quelqu’un qu’on ne connaît pas on prend l’argent qu’ils ont, sinon ça n’a aucun intérêt, et t’en sais quelque chose. Alors tu grimaces. Pas étonnant qu’elle ne veuille pas retourner chez elle, le type elle le connaît. Après avoir bien fait comprendre d’un regard sans équivoque à l’employée qu’elle devrait arrêter de fouiner si elle ne veut pas de problème, elle te tend enfin la clé et vous montez sans un mot. Elle te suit comme un robot, t’en as rarement vu des gens dans ces états-là. La première chose que tu fais c’est commencer à faire couler un bain pour qu’elle puisse s’éloigner un tantinet de l’hypothermie, t’as toujours peur qu’elle gèle sur place. Pendant qu’elle se regarde dans le miroir tes yeux à toi aussi parcourent l’étendue des dégâts mais tu abandonnes vite pour aller observer la rue. Pas de la paranoïa non, de l’entraînement c’est tout. Sa toux te fait mal au cœur, autant que sa voix qui croasse. « Tu pourrais trouver de la crème antiseptique et cicatrisante... et des anti-inflammatoires, les plus forts que tu trouveras sans ordonnance. » En quelques pas tu es derrière elle, tes iris croisent les siens dans le reflet. Elles sont mortes ses prunelles, en tout cas c’est l’impression que tu as. « Et des fringues, peu importe quoi. Prends ce que tu veux dans mon sac. » Comme si à cette heure-ci tu allais trouver une boutique Chanel d’ouverte et aurais besoin de tout le liquide que contient son sac. Comme si tu allais trouver quoi que ce soit d’ouvert qui vende des vêtements d’ailleurs. « I don’t wanna leave you, I told you we should’ve gone to my place. » Sauf qu’à mi-chemin entre Tybee Island et la ville comme vous l’êtes, il y a quinze minutes jusqu’à chez toi – huit si tu conduis comme à l’aller – et l’aller-retour pour prendre des vêtements il est hors de question que tu le fasses. Bien trop long. Tu vas devoir te débrouiller autrement. « Ça va aller, j’vais y arriver. » A voir le mal qu’elle a eu à se retourner tu as bien peine à y croire. Qui essaie-t-elle donc de convaincre ? Peut-être plus elle-même que toi. Tu n’es pas dupe. Mais tu n’as pas le choix. Elle a besoin de médicaments et elle a besoin de vêtements. Tu grinces des dents. « I’ll be quick. Don’t. Open. The door. For. Anyone. » Tu poses une main sur sa joue en espérant qu’elle se soit réchauffée mais elle est toujours glacée. « And get into that bath now. »

Tu te transformes en coup de vent. La réceptionniste incrédule te regarde passer en se demandant sans doute quel diable tu as aux trousses. Et peut-être aussi si elle devrait monter vérifier qu’il n’y a pas un cadavre d’adolescente que tu viens d’assassiner dans la chambre. Il te suffit d’une minute avec la voiture pour atteindre la pharmacie en continu la plus proche. Miraculeusement il n’y a personne alors le temps que l’employé se ramène de la pièce où il devait se morfondre tu lui as déjà exposé tes requêtes et tu boucles ça en moins de trois minutes. Trois minutes parce que tout de même il est un peu lent et il a une tendance à vouloir t’expliquer ce que font ces trucs alors que tu n’en as rien à foutre toi, Nur elle saura bien. Le trajet de retour ne te prend pas plus de temps. Non, ce qui est un peu plus long c’est la suite. En descendant de la chambre tu avais remarqué la porte marquée d’un beau ‘‘employees only’’ derrière laquelle se trouve forcément leur blanchisserie. Aucune chance pour que la blonde de l’entrée ne te voie pas y aller, il n’y a personne d’autre dans le lobby. Heureusement ton portable est dans ta poche de pantalon et pas celle de ta veste alors tu cherches sur google le numéro de l’hôtel et tu appelles. Tu baratines, baratines, passes pour le mec qui est un peu sénile, et insistes pour qu’elle aille voir dans les objets trouvés s’ils n’ont pas ton pull préféré. Depuis le trottoir tu vois la femme laisser le combiné, se lever et pénétrer dans la pièce derrière le guichet après t’avoir assuré au téléphone qu’elle vérifiait. Vu la taille de l’hôtel, tu estimes que leur stock d’objets trouvés ne doit pas être infini, à moins qu’ils ne les jettent jamais. Alors tu fonces, disparais derrière la porte des employés. Juste là des placards remplis d’uniformes. Tu attrapes une chemise blanche et un pantalon noir qui te semblent être à la taille de Nur, et des chaussettes. Pour le reste elle devra faire sans, ils ne fournissent pas les sous-vêtements à leur personnel. La voix retentit à nouveau au téléphone, te disant qu’elle ne l’a pas trouvé. Alors tu lui sors un ‘‘comment ça j’ai dit bleu ? il est noir mon pull’’ pour qu’elle y retourne, et tu te faufiles dans l’ascenseur. Ce n’est pas de piquer des vêtements qui t’emmerde, c’est d’être obligé de te cacher comme un ado, t’as autre chose à foutre. Au final ça fait environ un quart d’heure que tu as quitté la chambre et tu pries tous les dieux pour qu’elle ne se soit pas barrée. Quand tu rentres la lumière est toujours allumée, la porte de la salle de bains toujours ouverte et l’eau coule toujours. « Nur ? »

C’est comme dans un film indie qui se prend pour une révélation artistique. Elle est allongée ou plutôt recroquevillée dans la baignoire, entièrement habillée. Même ta veste est restée autour d’elle, elle semble s’y accrocher. L’évacuation supérieure de la baignoire peine face au flot d’eau chaude, il y a une grande flaque sur le carrelage là où la flotte a commencé à déborder. Les fringues tu les as jetées sur le lit et tu t’approches. Le premier truc que tu fais c’est fermer le robinet puis tu t’accroupis à côté de sa tête. Sans un mot tu retires la veste dans laquelle elle est enroulée et tu vas l’essorer au-dessus du robinet. « With too much clothes you’re never gonna get warm. » Mais son visage a déjà repris un peu de ses couleurs, le bleu quitte ses lèvres, ses joues sont parées de rouge, contrecoup sans doute du changement de température. « I got your medecine. » Tu poses les boîtes de médocs sur le porte-savon, la laissant choisir les dosages, ton ignorance en la matière serait bien trop dangereuse. Tu retrouves ta position accroupie pour être à son niveau, et tu la forces à te regarder dans les yeux. « You’re safe now. But you gotta tell me what the fuck happened and who did this. » A peine as-tu fini ta phrase que tu vois venir le ‘‘je ne sais pas’’ en réponse. Le problème c’est que tu n’as ni le temps ni l’envie qu’on te mente. « I know you know him. He didn’t take anything in your bag. » Puis de toute façon statistiquement la plupart des agressions sont commises par des connaissances voire des proches de la victime. Putain, victime. Un sale mot ça, presque une injure, et certainement pas l’étiquette que tu as envie de coller sur le front de Nur. Nur l’invincible. Mais ouais ce soir elle a été la victime d’une violence incroyable, il n’y a pas vraiment d’autre mot, on ne peut pas y échapper, surtout pas elle et tu sais bien que ce mot là fera partie de ceux qu’elle ressassera pendant longtemps après ce soir. Tu ne le prononceras pas. D’autres le feront à sa place sans doute. Alors de la part d’un fauve comme elle peut-on s’étonner qu’elle n’ait pas voulu rentrer chez elle ? Elle a du rouge plein les yeux, veines explosées, mais surtout elle a un air brisé dans le reflet de l’iris. Et ça fait gronder en toi une rage volcanique.
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MessageSujet: Re: kill the silence (peadar)   kill the silence (peadar) EmptyDim 3 Sep - 10:39


Il a toujours été beaucoup trop autoritaire et ça n’a pas toujours été facile pour lui comme pour moi. Il a toujours eu ce côté daddy dont je n’ai jamais eu besoin. Le comportement du grand-frère, j’aurais pu l’y épingler également, mais ça aussi j’en ai bien assez et Peadar n’est pas assez sentimental pour jouer les chaperons avec tous ceux qu’il croise. Même si ça doit peut-être faire un peu partie de lui, sinon il n’aurait pas fait ce travail. Alors j’ai appelé qui au juste ? Un ami ? Un p’tit bout de la famille ? Ma ceinture de sécurité ? Probablement un peu tout ça à la fois. Et c'est ce qui me fait obéir, machinalement, alors que par le passé, j’ai rarement suivi ses instructions. Y a bien un faux contact quelque part entre mes os.

Et le sentiment défectueux coule toujours plus en moi, au même rythme que l’eau qui file du robinet de la baignoire. Mes jambes ont peut-être lâchées à force des minutes qui passent, mais je n’ai rien pu faire d’autre, comme si j’avais trouvé refuge dans une forme de catatonie en l’absence de Peadar. La chaleur émanant de l’eau atteint certainement doucement ma peau mais rien d’autre. Au fond, j’ai toujours froid. Incapable de bouger, incapable d’exprimer quoique ce soit. Moi qui parle fort, m’énerve ou pleure un peu plus fort d’ordinaire, là : y a plus rien qui sort. Peut-être que tout s’accumule à l’intérieur de mon corps, peut-être que tout se durcit et que ça me rendra finalement plus forte. Ou alors, peut-être que tous mes sentiments se sont figés et meurent encore un peu. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je n’ai plus aucune notion de rien. Même mes sens me trompent. J’ai cru entendre mon nom alors que je suis seule.

Mais à croire que je me ranime tout de même quand Peadar revient. Enfin. Y a quelque chose qui grésille en écho à ses mouvements, et sa voix revient comme pour me tracer un chemin. Sillon que mes yeux suivent lentement. Sa carrure massive à l’évier. Ses grandes mains déposant les boîtes de médoc, puis me tendant un grand verre d’eau. La mécanique se remet peu à peu en marche. Enfin. Et je m’apprêtais à avaler un cacheton quand il me force à le regarder, à lui faire face, lui et son intransigeance à toute épreuve qui me permet aujourd’hui de le croire sur parole. You’re safe now. But you gotta tell me what the fuck happened and who did this. Yeah i know i’m safe. Especially with him. He always protected me well. My parents, my brothers and I… back then, we’ve never been in danger under his watch. But even now he’s here, even if i am really safe... still, i don’t feel alive. Je déglutis en fuyant son visage et profite de la seconde de répit que m’offre l’effroi à l’idée de raconter à voix haute ce qui est arrivé pour continuer mon geste. Pourquoi est-il obligé de savoir ? Pourquoi se sent-il obligé de poser la question ? Si je l’ai appelé lui et pas un autre, c’est parce que j’étais certaine qu’il ne ferait pas de vagues. Comment suis-je censée raconter que quelqu’un a souhaité assez fortement mettre un terme à mon existence pour presque réussir ? Et comment suis-je censée lui dire que j’n’y suis peut-être pas pour rien ? Que j’ai attaqué plus fort que moi, et que j’ai perdu… Encore une fois. Je ferme mes yeux et fronce mes sourcils à mesure que mes pensées se nouent et se brouillent. Tout devient confus, tout s’emmêle. J’veux pas y penser maintenant. J’veux plus y penser maintenant. Faites que tout s’éteigne, que tout soit réduit au silence. Parce que pour l’instant, je ne sais pas où mettre toutes ces horreurs. I know you know him. He didn’t take anything in your bag. Je cille. Percutant seulement maintenant qu’il a tout observé, tout noté, et presque déjà tout déduit. J’aurais dû m’y attendre. J’aurais dû savoir que Peadar, lui, il me forcerait à sortir tout de suite la tête de l’eau. Pour pas que je me noie plus que ce que je ne l’ai déjà été. Non. Je grimace. J’connais pas ce type. Dans un sens c’est vrai. Même si on s’est croisés plusieurs fois, même si je ne l’ai jamais aimé, même si je soupçonnais la crasse… Cette part de Seven... aussi craquée, aussi démente, aussi dangereuse... je ne la connaissais pas et j’aurais voulu ne jamais la connaître. Laisse-moi... Je le regarde et le vois peut-être vraiment pour la première fois ce soir. Laisse-moi me changer d’abord. Mes mains glissent sur mes épaules cherchant encore à les dégeler. S’il te plaît.

Quand je suis sortie de la salle de bain dans ce peignoir qui me semble plus confortable que ma propre peau, je ne sais pas si j’ai encore cet espèce de masque de mort sur le visage, mais Peadar lui a le même air. L’impatience frémissante dans ses traits, la frustration en colère dans sa chair… Il ne lâchera pas l’affaire. Alors j’lui dis. J’lui raconte sans le nommer, que j’ai croisé ce gars que j’avais déjà vu avant. Qu’il était en piteux état, que malgré mes idées contre lui, j’ai essayé de l’aider, mais que je n’ai pas non plus retenu mes griffes quand il s’agit de protéger Grace. Après ça, les marques parlent pour elles. Et j’ai rien réussi à faire quand il a voulu me noyer. Rien. Rien du tout. Et l’aveu écorche un peu plus mes lèvres, refout en vrac mes poumons en flammes dont les cendres m’irritent la gorge. Ça siffle et hurle juste là, sous mes côtes et jusque dans mes entrailles. Et le sanglot que je voulais ravaler suinte de toutes les douleurs, de tous mes pores. Et la panique du souvenir trop vivace m’étrangle à nouveau. Mais il m’a relâché... il m’a relâché... il m’a relâché hein ? Les iris qui refusent de se fixer, les tremblements qui continuent de secouer mes os, et la question qui se suspend trop sincèrement. Parce que c’est trop frais, trop présent. J’sens encore sa poigne. J’sens encore des parties de moi s’refermer violemment sur elles-mêmes. Le besoin organique d’avoir un barrage, contre l’écume qui ravage, contre Seven et sa rage.
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MessageSujet: Re: kill the silence (peadar)   kill the silence (peadar) EmptySam 23 Sep - 3:56


Ne pas poser de question en ça ça fait partie du boulot. Quand on est garde du corps la seule priorité c’est de s’assurer que rien n’arrive à son employeur, sans avoir à demander pourquoi tel ou tel danger les menace ou ce que leur veut telle ou telle personne. On ferme sa gueule et on fait son job, moins on en sait mieux c’est. Et faut avouer que c’est quelque chose qui t’es resté. Le problème c’est que tu n’es plus payé, que tu n’as plus pour devoir de la protéger, qu’en soit c’est simplement de l’altruisme. Alors quand on t’appelle au milieu de la nuit pour voler à la rescousse, tu mérites des explications. Mieux que ça, tu exiges des putain d’explications. Comme si tu allais juste détourner le regard et la laisser repartir comme si rien ne s’était passé. Comme si tu allais tout oublier. Il semblerait qu’ils te prennent tous pour un con, ‘‘non t’inquiète c’est pas important retourne à tes trucs’’. Il y en a qui ne se rappellent pas que tu ne fais que ce qui te chante, que les ordres tu ne les acceptes que contre un chèque confortable. Elle a encore moins d’excuses que les autres, même dans le cadre du travail elle n’a jamais pu prétendre avoir de l’autorité sur toi, bien au contraire. Alors tu auras les réponses à tes questions, que cela lui plaise ou non. Pourtant tu pourrais te dire qu’elle a déjà assez souffert, qu’elle mérite qu’on lui foute la paix, qu’elle a besoin d’un répit. Avoir un peu de putain de pitié ça t’arracherait pas le cœur. Mais ça t’arracherait la gueule alors t’attendras pas. « Non. » Tu laisseras pas celui qui a fait ça t’échapper juste parce qu’elle veut pas en parler. « J’connais pas ce type. » Si elle ment t’y crois pas. Si elle joue avec les mots ça t’intéresse pas. T’es pas là pour lire entre les lignes, interpréter les signes. Tu veux la vérité, rien de plus, rien de moins, un coupable, une cible. « Laisse-moi... » Tu voudrais protester mais ses iris te vrillent le cerveau, son regard te blesse. La fatigue de ses prunelles est bien trop vieille pour elle. « Laisse-moi me changer d’abord. S’il te plaît. » Demande raisonnable. C’est bien toi qui lui as dit qu’elle ne se réchaufferait pas en gardant autant de vêtements, et tu as beau être déterminé à ne pas l’abandonner, cela ne signifie pas lui refuser toute intimité. Alors tu hoches la tête et reprends ta place près de la fenêtre de la chambre, refermant la porte derrière toi. Assis sur une chaise que tu as déplacée, tu fixes la rue, détaillant chaque fenêtre et chaque allée en te rongeant les ongles. Non, personne ne va la chercher, c’est à peu près certain, mais ça calme les nerfs, ça t’occupe. Tu fais tourner entre tes mains ton couteau de chasse, machinalement. Il y a comme une force supérieure ou bien de sacrés tordus – ou une combinaison des deux – qui ont décidé d’écraser la trachée des gens dans ta vie, de leur arracher leurs derniers atomes d’oxygène, de parer leurs gorges de colliers bariolés. Jael, Nur, et River qui essaie de le cacher. D’habitude on pourrait plutôt dire que c’est toi qui es étouffant avec ton autorité. L’inversement des rôles ne te plaît guère. Le grincement du battant de la porte te fait tourner la tête, tu ranges ton couteau.

Elle a repris des couleurs et ça te rassure. A présent elle semble avoir repris sa place parmi les vivants. Cet air de cadavre te rendait malade. Pas besoin d’ouvrir la bouche, pas besoin de redemander, elle semble disposée à tout avouer. Les mots déferlent, l’histoire se déroule, et dans tes cellules la rage se propage peu à peu. Tout ça pour Grace. Rien d’étonnant. Elle ferait n’importe quoi pour ce bout de blonde bien trop sage pour elle, ça fait des années que c’est comme ça. Puis elle a un passif de commencer des batailles qu'elle ne peut pas gagner. Sauf qu'il y a généralement quelqu'un pour la sauver avant qu'elle ne se ramasse ses erreurs dans la gueule. « Et j’ai rien réussi à faire quand il a voulu me noyer. » Le regard que tu lui lances est désolé, un peu trop sans doute, tu ne veux pas qu’elle lise de la pitié dans tes yeux. Mais putain tu peux pas t’en empêcher. Qu’est-ce qu’elle aurait bien pu faire de toute façon ? T’as beau avoir essayé de lui apprendre les conseils de base, quand on commence les hostilités ça ne tient plus vraiment ces choses-là. Et puis du bout de ses membres maigrichons elle n’allait pas déplacer ni montagnes ni agresseur. Si ce mec avait voulu la tuer il aurait pu. Facilement. Et elle n’aurait rien pu faire. Elle va devoir vivre avec ce souvenir de faiblesse, ce sentiment d’impuissance atroce. Peut-être qu’elle essaiera de changer ça, ou peut-être pas, ça ne modifiera pas cette nuit. « Mais il m’a relâché... il m’a relâché... il m’a relâché hein ? » Si elle était morte elle aurait un paradis bien pourri avec toi en premier ange gardien. A moins qu’elle ne soit au purgatoire, ça expliquerait des choses. Mais toi tu n’as pas passé l’arme à gauche, et puis tu serais dans des contrées un peu brûlantes alors on peut assurer sans trop d’incertitude qu’il l’a relâchée, que sa dernière bouffée n’a pas été une gorgée. « Yeah, he let you go. It’s over. You made it out kid. » Avec compassion tu lui tends la main, tu prends ses doigts entre les tiens et les serres un peu, comme pour lui rappeler que ouais, elle est pas morte, elle peut toujours sentir la pression de tes empreintes digitales, la chaleur de ta paume. Ce monde n’est pas parfait mais elle ne lui a pas encore dit adieu. Ta seconde paluche vient se poser sur l’entrelacs déjà formé, comme une ancre de plus, limiter les tremblements de la grande gosse. Toujours assis c’est d’en bas que tu la regardes. « You know I’m gonna need a name Nur. I’m not just gonna let this go. » De toute façon tu t’es déjà embarqué sur le train de la vengeance, autant faire plusieurs arrêts non ? « It’s not like I’m gonna kill anyone. I just need to know. I think I deserve that. »
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MessageSujet: Re: kill the silence (peadar)   kill the silence (peadar) EmptyMer 25 Oct - 22:36


J’la vois sa pitié. C’est même plus que ça. C’est comme une autre gifle, claquant la cruelle vérité. Qu’est-ce que t’aurais pu faire ma pauvre ? Tu l’as cherché alors que tu n’es pas armée. J’les déteste, j’le déteste, j’leur en veux et j’m’en veux. Ha.ha. Qu’est-ce que j’vais dire à Rhoan ? “Hey, j’ai encore eu tort, donc j’suis encore une victime. T’es fier de moi, hein ?” J’en tremble d’aigreur, j’ai presque peur de ma fureur qui s’enfouit dans tous mes os. Putain mais qu’est-ce que j’ai fichu ? Y a une faille de doutes qui me déchire en deux et mon esprit émietté ne trouve rien de mieux que de se jeter dessus. Ce que j’aurais dû faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire. Les pensées insensées courent, basculent et s’éclatent au sol, s’enfoncent dans l’sable. Encore, encore, encore. À nouveau ce poids mort qu’on tire, qu’on jete à la mer et qu’on maintient sans air. Il n’a même pas besoin d’être là pour que je revive le calvaire. Ma lucidité ne suit plus. Repères perdus. J’sais plus. Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce que j’fais ?

La dernière fois, y a presque deux ans, quand ce groupe de nazis m’est tombé dessus, j’ai eu mes bleus et mes plaies. Mais la possibilité d’en crever n’avait pas semblé si proche, si réelle que maintenant. Pourtant, je n’arrêtais pas de penser “comment ça peut arriver et finir si soudainement ?”, “comment des vies peuvent-elles être remises en cause si facilement ? d’un claquement de doigt quasiment ?”. Depuis, il y a eu les stages à l’hôpital et surtout aux urgences. La conscience devient plus grande. Il suffit de pas grand chose. Et ça m’dégoûte d’en devenir une preuve à demi-vivante. Et mes nerfs s’effondrent à nouveau. Plus vivement même. Aveuglément aussi. La silhouette solide de Peadar a disparue. Faut sa voix, faut le contact de sa main pour revenir petit à petit sur terre. Ses mots sont flous… “over” … “kid” … mais aussi comme des cailloux balancés dans l’eau, espérant peut-être que les ricochets me touchent. “Kid” et son autre main pour m’attacher à la réalité où il est là. Même gamine, je détestais quand il m’appelait de cette façon. Ça a toujours eu le don de m’agacer. Mais là, ce petit mot, ce simple mot, tout bas, très grave comme rocaille, ça paraît affectueux. À la fois, le feu dans la cheminée qui lèche le visage et le plaid duveteux qui couve les épaules en hiver. Réconfortant, bienveillant, sécurisant. Juste là. Okay, oui. J’suis là. Bien là.

En quelques secondes, il est devenu un nord magnétique sur lequel me fixer, me focaliser. Et lui n’a pas perdu le sien de nord. Il n’oublie jamais ce qu’il veut. Si stable, si fiable, Monsieur Brannigan. Il doit aller en enfer en premier., que je tente d’affirmer avant toute chose, en m’installant doucement à côté de lui comme si j’étais prête à lui confier mes pensées les plus secrètes. Si tu ne veux pas laisser tomber, si tu promets de ne pas le tuer, qu’est-ce que tu vas lui faire ? Je ne suis clairement pas en phase avec moi-même, mais c’est pas une raison pour me prendre pour plus idiote que je ne le suis. Quel est l’intérêt si ce n’est pas pour chercher vengeance ? Je cherche la réponse au fond de ses yeux. Juste pour savoir ? C’est pas suffisant, c’est pas une bonne raison. Parce qu’il le mérite ? Touché. J’baisse les yeux, à nouveau la proie des doutes. Mais oui, je lui dois la vérité pour m’avoir sorti de là-bas, pour pas me laisser sombrer, pour me planquer sous son charisme protecteur. Et si je l’ai appelé, c’est parce que j’ai confiance. Po… Popescu je crois. Mes lèvres pourraient en tomber. Qu’est-ce que tu vas lui faire à Seven ? Son prénom tranche ma gorge et noiera pour toujours mes poumons. Me mens pas.
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MessageSujet: Re: kill the silence (peadar)   kill the silence (peadar) EmptyLun 13 Nov - 21:20


La violence ça a jamais été ton truc. La violence ça te dégoûte. Comme un jeu un plaisir mais une fois réelle elle t’effraie. Comme une envie de gerber, comme une envie de détourner les yeux, lâcher les armes, remettre ça à un autre jour, trouver une autre solution. Une question de pouvoir sans vouloir. « Il doit aller en enfer en premier. » Mais la vengeance c’est autre chose. Qu’elle soit tienne ou au nom d’autres, la vengeance, lorsqu’elle est méritée, doit tomber. Et alors la violence n’est qu’un outil, un moyen justifié par la fin. Tant pis pour les nausées passagères, tant pis pour la tristesse du son des poings qui s’écrasent contre la chair, tant que ça vaut la peine ça doit être fait. En soi t’es une anomalie, dans ton milieu si ce n’est dans la race humaine. Qui aurait cru que l’agent de sécurité, le délinquant, le drogué, avec tous ses couteaux et tous ses gosses qu’il transforme en criminels, qui aurait cru que la violence le débectait ? Pas grand monde. Pas grand monde qui a foi en la basse société pour penser que la violence n’est pas leur plaisir.

Rien qu’à voir toutes les marques qui s’étalent sur Nur, toutes ces veines explosées jusque dans ses yeux, tu sais ce que tu vas devoir faire. Même certitude que le soir où Jael est rentrée à la maison avec ces hématomes et cette honte. Toutes les deux brisées par des gens qui auront des comptes à rendre. Si tu ne vas pas réclamer la créance, personne le fera, elles laisseront l’affaire être balayée sous le tapis, sombrer dans le silence pourtant jamais dans l’oubli. C’est hors de question. La vengeance c’est la justice. T’es pas con, tu te prends pas pour un vrai justicier, un Batman incompris, tu sais que tout ce que tu feras c’est juste un crime, mais, à défaut de t’en foutre, tu sais que c’est nécessaire. Faut toujours quelqu’un pour faire le sale boulot et c’est jamais quelqu’un du standing de Nur. C’est pas sa faute à elle bien sûr mais le monde tourne dans un sens et pas l’autre, c’est comme ça. « Si tu ne veux pas laisser tomber, si tu promets de ne pas le tuer, qu’est-ce que tu vas lui faire ? » Son tortionnaire, sans doute qu’il ira en enfer en premier. Mais ce n’est pas toi qui l’y enverra. La violence ne fera pas de toi un meurtrier. Hors de question. Tu te contenteras d’être artiste, de refaire un portrait ou deux. « The next best thing. » C’est ça que tu vas faire, médaille d’argent dans la connerie, deuxième place dans la saloperie, violences sans l’intention de donner la mort.

Elle est assise à côté de toi, t’as comme un déjà-vu. Mais Nur n’est pas Jael, Nur est remplie de colère, Nur voudra se venger quand la peur sera passée si elle passe un jour. « Po… Popescu je crois. » Putain c’est pas vrai. Au fond t’as même pas besoin d’un prénom. Ses frères t’en connais plusieurs mais ce n’est certainement pas Sergheï, ni même aucun des autres qui aurait fait ça à la petite brune. Pas qu’ils soient incapables de violence, loin de là, mais c’est juste une question de style, de déraillement systématique. « Qu’est-ce que tu vas lui faire à Seven ? » Voilà, la sentence est tombée. Putain. Qu’est-ce qui t’a pris gamin ? Pourquoi tu peux pas t’empêcher de défoncer ceux qui ne risquent pas de rendre le coup ? Un putain de lâche le Popescu, un putain de lâche et rien de plus. Les sucs gastriques qui remontent à l’arrière de la bouche, une bile que t’as envie de cracher là. Tu te lèves, tu prends ta tête entre tes mains, tu fais les cent pas, t’y crois pas mais pourtant c’est trop évident. C’est un putain de cycle qui se répète, encore et encore, un vinyle en boucle. « Me mens pas. » Mais putain t’as pas l’intention de mentir, t’as juste l’intention de comprendre, d’intégrer l’information, de la digérer, de la recracher. Tu plantes tes yeux dans ceux de Nur, un brasier de haine rugit dans les tiens. « For once I’ll show him what a punch back feels like. » Pour toi mais aussi pour Jael et aussi sans doute pour tous les autres parce que ce gamin est pathologique.

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MessageSujet: Re: kill the silence (peadar)   kill the silence (peadar) EmptyMar 21 Nov - 14:38


La tête entre ses mains. La lave qui monte. Peadar devient volcan. Peadar devient lion. La férocité dans la ligne de ses muscles. Les nerfs tendus. Je l’ai déjà vu maîtriser des mecs plus baraqués que lui avec une facilité déconcertante. Mais je ne l’ai jamais vu comme ça, l’aura bouillonnante et affligée. Il le connaît ? C’est peut-être pas bon signe, j’aurais peut-être dû rien dire. Peut-être que je ne fais qu’aggraver une situation dont j’ignore tout. Que les conséquences vont s’amonceller un peu plus autour de moi et que j’implique ceux qui ne faut pas. Pourquoi je devrais partager ça, ce poids avec lui ? Après tout, y a une vie derrière son rôle de garde du corps. Tout un pan de lui que je ne connais pas. Parce qu’il n’en a jamais parlé, parce qu’il ne parle jamais totalement de lu. Faut toujours deviner, supposer, et c’est pas toujours bien. Petite je l’ai imaginé à la fois branleur de première et mafieux de pacotille. Maintenant, je ne saurais le définir autrement qu’à travers le prisme de ce qu’il représente pour moi. Un bout de famille. Plus important qu’il n’y paraît et que je ne le laisserais jamais paraître. Pour pas le coincer plus que ce que je viens de faire, à gérer un de ses vieux clients dans les pattes. Par fierté aussi. Êtres trop sensibles, mais êtres qui apprennent encore à le contrôler. Forcée de constater que jusqu’à présent, il a toujours été meilleur que moi à ce jeu-là.

For once I’ll show him what a punch back feels like. L’inquiètude se glisse dans le creux de mes yeux abîmés, usés. Dans un autre contexte, à un autre moment, j’aurais pu sourire, apprécier et même jubiler de la vengeance à venir. Et ça viendra peut-être, même si je préfèrerais probablement le faire moi-même. C’est vrai après tout, je l’ai laissé partir sans lui arracher les yeux. Mais pas là. Pas maintenant. Pas comme ça. Peadar en protecteur, oui. Peadar en arme de représailles, non. Surtout pas si ça a cet effet-là sur lui ou pire encore. Une chimie et une physique que je ne peux même pas imaginer ou calculer. Okay... Mais pourtant, j’ai pas la force de me battre à nouveau, surtout pas contre la volonté vorace de l’Irlandais. Même si je ne sais pas ce que ça va lui coûter, j’suis déjà coupable de tellement de choses qu’un remord de plus sur la pile ne changera rien. Et puis, Peadar n’a jamais obéi à mes ordres de gamine, c’est pas aujourd’hui qu’il commencera. J’lui manquerais presque de respect si je ne le laissais pas faire ce qu’il a décidé. Parce que quelque part, il fait ça pour moi, que j’ai une revanche sur laquelle m’appuyer. Il a ce côté générosité inavouée qui surprendra toujours. Merci. La voix qui se craquelle et le mot qui se répète, cherche à se faire entendre malgré les sanglots qui déferlent à nouveau malgré tout. Et derrière chaque larme qui perle, il y a aussi le “désolée” qui s’ancre au fond. Pardon de t’embarquer là-dedans, pardon de devoir compter sur toi encore maintenant, pardon de pas avoir été plus combative, désolée de subir mon naufrage. Un jour peut-être, ça sera à mon tour de t’empêcher de couler.
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