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 breathe me. (sila)

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MessageSujet: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptyLun 10 Juil - 8:26

ça repasse en boucle dans ta tête. comme un rappel éternel de ce que t’aurais pu faire. ce que t’aurais faire. le bar sans dessus-dessous et toi, te débattant probablement pour ta vie. y a le coeur qui tambourine d’une rage sourde. sans précédent. c’est différent de ce tout ce que t’as connu jusqu’ici, ça soulège ta poitrine d’une force plus importante que tout avant. plus fort que les ouragans, plus dévastateurs que les flammes et les cyclones. t’es tombée sur plus fort que toi, nora, et t’en as payé le prix. des marques violacées sur le visage, le reste du corps. quelques petits trucs ouverts, la lèvre, l’arcade sûrement, t’en sais trop rien. une côte cassée, probablement, à t’en couper le souffle. et l’égo, le plus amoché de tous. tu pouvais pas faire le poids, contre eux deux. deux petits connards qui n’attendent que la nuit tombée, seule à la fermeture, pour te piéger. deux petits connards mécontents d’une commande mal livrée. alors forcément, t’en vois le bout. tu remontes le fil jusqu’au coupable de cette affaire. un frère, un traître. et les flammes de la colère déchirant les entrailles. et tu promets de le finir une bonne fois pour toutes, de lui infliger la même peine dans laquelle tu te retrouves maintenant. tu prends même pas la peine d’arranger le barn tu te casses comme ça, les chaises renversées, les bouteilles explosées. c’est à peine si tu peux marcher de toute façon, tu te contentes de te traîner jusqu’au seul endroit où t’aies encore un tant soit peu ta place. tu ne vas trouver que le seul qu’avec lequel t’as pas encore tout foutu en l’air. parce que tu peux pas rentrer. tu peux pas faire grand chose que d’aller difficilement là où sil se trouve, probablement en train de baiser soan. c’est sans doute pas le meilleur moment pour sonner à la porte, mais tant pis, tu vomiras plus tard. y a le silence qui s’abat quand la porte s’ouvre. c’est pas soan, et t’es soulagée dans un sens. parce que tu ne veux voir personne. rien que le silence, pendant un long moment, pendant lequel tu te retiens de vaciller. et puis finalement, à travers le regard sombre et la voix voilée: j’peux dormir ici ce soir ? tu cherches même pas à t’expliquer. pour dire quoi de toute façon ? c’est sil, il comprendra. sil, il comprend toujours tout, t’as jamais vraiment besoin de parler, c’est sûrement ce que t’aimes le plus. t’essayes de te remettre droite, non sans esquisser un sifflement de douleur. mais tu relèves le menton, réajustes ta veste. c’est pas encore ce soir qu’on viendra à bout de nora caldwell. j’ai nulle part où aller. et ça retombe dans le silence comme l’aveu le plus lourd que t’aies jamais livré. la vérité profonde qui tape enfin à ta porte, plutôt deux fois qu’une. le poids écrasant des faits qui s’imposent finalement à toi, après tant de temps à les avoir repoussés. il n’y a plus rien, ni personne. pas d’appartement pourri, mille fois trop petit que tu pourrais appeler chez toi. pas de famille soudée, pas de frères bravants vents et marrées pour te venger. pas de mec chez qui se réfugier quand tout va mal. pas d’amis, éloignés après le pire. rien que toi. et sil, prêt à tenir le mât de guerre. le seul qui subsiste, encore et toujours.
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MessageSujet: Re: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptyVen 14 Juil - 22:00

T’es étalé sur le lit de Soan, à jouer vaguement avec le chien. T’as pas foutu grand chose de la journée. C’était à Nora de s’occuper du bar et Nash avait pas besoin de toi pour le trafic. T’as juste été revendre deux trois téléphones piqués dans les poches des touristes. Et t’as vaguement trainé avec Jesse. Tu sais que tu déconnes avec lui. Que tu t’enfonces tout seul un peu plus profondément dans un plan sordide. Mais tu peux pas t’en empêcher. Sa candeur t’agace et te fascine en même temps. Mais finalement, il a du rentrer chez lui. Alors t’es rentré chez Soan. Parce que toi, contrairement à lui, t’as pas de petite famille chez qui rentrer. Toi, il a volé tout ce qui te restait de famille. T’as perdu la famille improvisée que tu t’étais construit pour quelques temps. Heureusement, il te reste encore les Caldwell. Mais c’est pas comme si t’avais la place de rentrer chez eux. Ni même d’affronter autant de tempêtes à la fois. Une, ça va. Deux, c’est déjà beaucoup. La famille en entier, c’est franchement du suicide. Tu plonges ta main dans le paquet à coté de toi avant de gober une poignet de bonbons. L’argent des téléphone t’a permis d’acheter un peu de bouffe. Pour que Soan râle pas. T’as acheté des bonbons, des pâtes, du boeuf et de la bière. Tout ce dont t’as besoin pour survivre. Tu attrapes un bonbon que tu mets devant la truffe du chien. Tu rigoles doucement tandis qu’il essaye de l’attraper et tu finis par le manger.

« Je dors pas chez moi ce soir. Sois sage » Tu grimaces en voyant le SMS de Soan. T’aimes pas tellement l’idée. Tu te demandes ce qu’elle va foutre. Surement s’envoyer en l’air avec un connard de passage. T’attrapes la bouille de Puff entre tes mains « Elle nous laisse tous seuls la méchante. Ouuh, elle est méchante hein ? » Il jappe et tu ris doucement de cette affirmation plus ou moins explicite. On sonne. Tu hausses un sourcil. T’as pas commandé de bouffe. Tu grognes un peu, attrapant une nouvelle poignée de bonbon avant de finalement te lever. Tu les fous dans ta bouche avant d’aller ouvrir, te retrouvant face à une Nora dans un état lamentable. Bug. Tu restes bloqué sur sa gueule défoncée sans savoir comment réagir. D’habitude, c’est toi l’mec qui débarque avec la gueule amochée, pas elle. « j’peux dormir ici ce soir ? J’ai nulle part où aller. » Tu ouvres la bouche mais les mots peines à venir. Alors y’a un simple « Bah ouais » qui sort comme une évidence. Parce que c’est ça au fond. Une évidence. Tu te décales pour la laisser entrer, refermant la porte derrière elle. Tu te dis mme pas que c’est pas chez toi. Que tu devrais peut être demander avant de prendre des décisions. Mais c’est Nora. Tu agis avant de penser à quoi que ce soit. Parce que tu ferais n’importe quoi pour elle. Genre. Vraiment n’importe quoi. S’en est même flippant. Tu te retournes vers elle, posant de nouveau ton regard sur elle. Sur sa façon de marcher qui montre bien le niveau des dégâts. Et la colère monte. La colère de savoir que quelqu’un s’est permis de la tabasser. « Putain mais qui c’est qui t’a fait ça ?! J’vais l’défoncer ! » Tu l’attires à toi pour capturer son visage entre tes mains et observer sa blessure à l’arcade qui saigne encore. « Tu pisses encore le sang, putain » Tu l’attires jusqu’à la salle de bain sans tellement lui demander son avis. T’as aucune idée d’où trouver de quoi la soigner, alors t’ouvres tous les placards. Mais évidemment, tu trouves pas, faisant monter la colère.

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MessageSujet: Re: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptyDim 23 Juil - 7:28

y a comme une sensation d’ironie profonde qui matraque les entrailles. les situations inversées, pour le meilleur et pour le pire. surtout pour le pire. freaky friday interminable. combien de fois t’as ouvert la porte de ton appartement misérable pour y trouver sil la gueule en sang ? combien de fois tu l’as assis de force sur une chaise grinçante pour appuyer sur ses plaies sans la moindre douceur ? combien de fois t’as fait la gueule, la morale, combien de fois t’as préféré hurler plutôt de dire que t’avais peur. ce soir c’est sil qui s’étonne de te voir rentrer avec la gueule défoncée, c’est pourtant pas faute d’avoir déjà vu la situation se produire avant. à tous les âges, dans toutes les situations, t’as jamais été une grande reine du self-control, non plus celle du genre à éviter les coups. mais ça paraît toujours surprenant, comparé à eux que tu répares plus de fois que tu ne frappes encore - et le compte est pourtant déjà élevé. alors y a ce petit instant de flottement pendant lequel tu n’attends que son approbation. sil te refuses jamais rien, et t’es bien incapable de lui refuser quoi que ce soit non plus, comme une portée de chiots abandonnés qui n’auraient plus qu’eux. il a pas besoin de dire quoi que ce soit pour que tu comprennes que tu risques de passer un sale quart d’heure. ce soir c’est pas à toi de gueuler, c’est à lui. mais t’as pas vraiment le choix, pas d’autre endroit où aller, et franchement personne d’autre que tu préfèrerais voir ce soir. tu te contentes d’avancer, de te suivre ou de te laisser traîner, tu sais pas trop, de faire face à son regard partagé entre inquiétude et colère quand il attrape ton visage sans que tu ne cilles jamais. les yeux bien droits dans les siens, l’âme un peu éteinte d’avoir à se battre aussi férocement depuis tout ce temps. c’est rien. pauvre tentative de le calmer, sans conviction ni succès. y a tes doigts tremblants qui se portent à l’arcade rien qu’une seconde, le temps de réaliser qu’il a raison. les traces rougeâtres sur le bout des doigts rappellent cette sombre soirée où t’as perdu face à l’adversaire plus grand que toi. et même ça, qui te mettrait dans une rage folle d’ordinaire, ne fait que remuer un peu ton estomac au bord de la nausée. tu le regarde s’énerver, assise au bord de la baignoire, à chercher en vain ce qu’il ne trouve pas. et ça t’agace, toi aussi, ça te met sur les nerfs déjà presque sur le point de rupture. arrête ça putain ! c’est rien j’te dis. dernier relent de fureur égaré que tu regrettes presque immédiatement, pendant qu’il trouve enfin une compresse, de quoi désinfecter la plaie. t’as les dents serrées et la poitrine encore soulevée de colère quand t’attrape son poignet un peu plus doucement, quand tu colles sa main et la compresse qu’il tient entre ses doigts sur ta blessure à l’arcade. y a peut-être un grognement qui t’échappe, qui prouve que tu sais jamais vraiment y faire même quand c’est à toi de passer sous le bistouris. mais tu te contentes de retrouver ton calme, apparent seulement, quand tout le reste voudrait pouvoir sombrer sans jamais se réveiller. j’sais pas qui c’était, mais c’était pas moi qu’ils cherchaient. y a tes yeux assurés, tes sourcils froncés qui retrouvent les siens quand tu décharges le poids de la culpabilité sur lui en y réfléchissant tout de même une seconde fois. t’es pas vraiment sûre qu’il soit prêt pour ça, sil. c’est une commande qui a merdé, des mecs de qui on se fout pas. et y a le regard qui s’assombrit d’autant plus à l’évocation du petit business que sil, ton connard de frère et d’autres abrutis mènent en pleine conscience. y a le souffle court, la douleur comme des petites lames enfoncées entre les côtes quand la colère soulève une fois de plus les poumons, quand l’injustice frappe de nouveau, encore et toujours. c’est nash qu’ils veulent. nash et tous ceux impliqués dans le traffic. et puis à nouveau, plus que le silence. le silence et le chien haletant à l’entrée de la pièce, à croire que même lui comprend que c’est que le début des emmerdes.
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MessageSujet: Re: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptyDim 30 Juil - 11:27

Tu regardes sa gueule abimée par les coups. Sa peau entaillée qui prend déjà des nuances sombres. Aussi sombre que son regard bourré de colère et d’agacement. C’est moche. C’est franchement moche de dégommer un visage comme le sien. Parce que t’as beau la considérer comme une soeur, Nora, tu sais qu’elle est belle. Alors qu’on l’abime, ça te rend fou. T’as juste envie d’aller les défoncer. Les punir d’avoir oser. Tu sers les dents quand elle te gueule que c’est rien. Bordel, rien c’est pas ça. Elle s’est vu ou quoi ? Ca t’énerve quand elle fait ça. La fière là. Pourtant, t’es pareil. Même après toutes ces années à te réparer, tu grognes encore. Peut-être moins qu’elle. A peine. Elle aime pas cette attention que tu portes sur elle. Elle aime pas que tu puisses prendre soin d’elle. Nora, elle joue au bonhomme. Toujours. A prouver qu’elle a besoin de personne. Et encore moins des hommes. Encore moins de toi ou de Nash. « Joue pas à la conne. » Ta voix est un peu dure. Parce que tu la connais. C’est pas avec de la douceur que t’y arriveras. Et puis parce que t’es en colère. Et ça, t’as toujours eu du mal à le cacher. T’as la compresse imbibé d’alcool à la main. A observer ses blessures sans tellement savoir par laquelle commencer. Et finalement, c’est elle qui attrape ta main pour la mettre sur son arcade. Elle grogne. Tu la comprends. Tu sais parfaitement ce que ça fait. Ca pique. Beaucoup.

Finalement, elle te répond. Elle te répond en lançant une bombe. Ca met un temps pour monter. Et quand tu comprends que c’est toi qui aurait du être à sa place, c’est dans ta bouche que le gout du sang se répand. Tu entends même pas la suite. Cette petite tentative de remettre ça sur le dos de Nash. Non. T’entends juste que ça devait être toi. Et que c’est elle qui a pris. Elle qui a toujours dit merde à ces conneries. Tu te souviens trop bien de son agacement de te voir continuer dans le trafic après la balle perdue. Mais tu préfères enfermer ces pensées dans un coin de ton esprit. Et comme d’habitude, tu réagis comme un con. Pour te protéger de la vérité. « T’es impliquée aussi j’te signale » Ta voix est plus dure que tu le pensais. Plus accusatrice aussi. Mais tu veux te persuader. Au fond. Que c’est pas seulement ta faute et celle de Nash. Qu’elle est impliquée depuis qu’elle le sait. C’est peut-être pas elle qui compte les flingues ou déplace des boites, mais elle est là. Derrière le comptoir. A blanchir de l’argent. Et elle est devenue, qu’elle le veuille ou non, une roue de la machine. Pourtant, si c’est une commande qui a foiré, y’a de grande chance que ce soit toi. Toi qui prend tout un peu trop à la légère. Comme d’habitude. Tu sers les dents, nettoyant de nouveau une de ses blessures, appuyant un peu fort sur l’entaille. Comme si tu voulais la punir de dire quelque chose comme ça. De dire que c’est ta faute si elle est là. Dans cet état. C’est pas tellement mieux que si c’était toi qui l’avait dégommer. « Qu’ils reviennent, on les défonce » Colère brulante. T’as envie de frapper sur quelqu’un. N’importe qui. N’importe quoi. Et comme d’habitude, tu sais pas dans quoi t’es lancé. T’as les yeux fermé sur le dureté de la réalité. Ils sont pas tous comme toi dehors. A faire ça pour l’adrénaline. Juste parce que ça donne l’impression de vivre un peu. Non. Y’en a qui déconne pas. Vraiment pas.
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MessageSujet: Re: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptyMer 2 Aoû - 4:21

ça secoue. ça tremble, en-dessous, ça fait bouger toutes les fondations. volcan en éruption. si t’étais pas certaine de ce qui t’arrivait avant, il suffit de voir la colère de sil pour provoquer la tienne, comme un effet domino un peu trop souvent évité. emportés. ça grogne un peu plus sous l’effet de la douleur provoquée par la compresse que t’appuie toi-même sur ton arcade, par le biais de sa main. et t’oscilles, entre les regards accusateurs et ceux un peu plus fuyants, partagés entre colère et inquiétude, sans trop savoir où mener la conversation. alors tu ne dis rien, pendant un moment. t’as pas besoin d’observer l’air grognon sur le visage de sil pour deviner sa colère à lui aussi, t’en ressens les ondes comme si c’était la tienne. et quelque part, peut-être que ça l’est. ça le sera certainement, mais pas ce soir. demain, ou bien peut-être pas. parce qu’il parle, sil. il parle toujours pour dire des conneries mais ce soir ça atteint des plafonds astronomiques. et t’es pas capable de décrire ce qui te traverse à l’instant. colère. déception. ça se creuse, dans la cage thoracique. un truc toujours plus profond, qui s’arrête jamais. ce soir, c’est le coup de grâce, sil pense que c’est ta faute, que la seule chose contre laquelle tu te bats avec autant de ferveur soit en réalité une partie de toi. et ça, tu peux pas l’accepter, c’est plus fort que toi. ça explose en milles jets de lave brûlante sans même que tu puisses plus rien contrôler. tu te fous de ma gueule ? colère froide, serrant les dents. et presque instinctivement, sous le coup d’une colère foudroyante qui monte à la vitesse éclair jusqu’au palpitant déjà bien agité, y a ta main qui repousse dans une claque la sienne, contre ton visage. l’idée soudaine qu’il ait les mains posées sur toi te rend malade de colère, et t’as besoin de t’éloigner, besoin de respirer. t’es vraiment en train de me dire que c’est ma faute là ? t’as presque besoin de confirmer, comme pour être certaine que c’est ce qu’il a dit. mais tu le sais, t’as pas besoin d’y revenir pour en être sûre. sil a franchi la barrière et t’es pas certaine qu’il puisse être pardonné. t’es pas certaine d’en avoir envie non plus. c’est pas ma faute, c’est la votre ! bande d’abrutis, même pas capables de pas merder avec ça. tu t’es levée brutalement, le bousculant presque. t’arrives pas à croire qu’il t’inclue volontairement dans leur petite affaire à la con, alors que t’as passé des mois à essayer de les en dissuader. à gueuler chaque fois que tu voyais passer les cargaison dans votre bar. tu t’es battue comme jamais pour qu’ils laissent tomber cette histoire sans jamais pourtant y arriver. et voilà maintenant qu’on t’incluait parmi les leur, comme si t’avais fermé les yeux sur toute cette histoire. oh, ça te met dans une rage folle. mais la vérité est jamais très jolie à voir, nora. t’es sourd ou quoi ? j’viens de te dire que c’est pas des mecs que tu peux aller défoncer comme ça ! ils vont... la fin se meurt dans un soupire frustré, parce que tu veux pas y penser. tu peux pas. ce qu’ils feraient ? t’en as peut-être une vague idée, après cette soirée, et pour la première tu penses qu’il existe plus fort que toi - que vous - dans ce bas monde. qu’il y a des gens que vous ne pouvez pas combattre, parce que les pertes seraient bien plus importantes pour vous que pour eux. qu’il s’agirait même pas de simplement régler ça par les poings, ça va toujours beaucoup plus loin avec ces gars là, ça se sent à l’odeur du sang sec et du danger qu’ils trimballent partout sur eux, comme si ça faisait partie de leur vie. t’as bien une idée de ce qu’ils pourraient faire, ouais. et ça te tue que sil soit même pas capable de voir ce que tu vois. qu’il pense toujours que leur petite idée à la con de se lancer dans un trafic d’armes, c’est une idée de génie. mais t’es pas certaine de vouloir te lancer sur cette pente glissante maintenant, parce que t’es fatiguée. fatiguée de tout, moralement, physiquement. fatiguée de leurs conneries, des tiennes, fatiguée de n’arriver à rien. fatiguée de crier dans le vide. il faut du fric. un gros tas de fric. plus que vous n'en avez jamais vu. tu tournes en rond, dans la salle de bain, cet espace bien trop restreint pour te permettre de penser. tu parles sans trop savoir à qui, sûrement que tu penses à voix haute. mais sil, il doit savoir. il doit savoir que ses conneries lui coûteront cher, il doit sentir le poids de la culpabilité sur ses épaules. pour qu’il arrête enfin de protéger un frère qui n’est plus le tien.
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MessageSujet: Re: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptyVen 4 Aoû - 22:53

À la seconde ou les mots sont sortis de ta bouche, tu savais déjà que c’était une connerie. Elle a beau te connaître Nora, tu sais parfaitement que ce n’est pas le genre de choses qui passent facilement. Tu te contentes de grogner lorsqu’elle demandé confirmation. Parce que t’as beau savoir que tu t’engages sur une voie dangereuse, t’es pas non plus au point de t’excuser ou revenir sur tes paroles. Faut pas déconner. T’as encore ta fierté. Ta mâchoire est si crispée que t’as l’impression que tes dents vont exploser à l’intérieur de ta mâchoire. Tu t’enfonces, mais t’es trop con pour admettre tes conneries. Pour admettre que ça puisse être ta faute si on lui a démonté la gueule. Que tu puisses être la cause de sa douleur. Et en cherchant à te protéger, tu la blesses encore plus. Comme si la douleur physique ne suffisait pas. Tu réponds froidement « L’abruti, il t’emmerde ! » Foutrement développé. Très intelligent. Mais t’as pas tellement d’argumentation. Parce que, putain, elle a foutrement raison. Vous avez merdé. Et bien merdé. Le genre de galère qui peut vous faire finir six pieds sous terre. Toi. Ou elle. Ou ceux que vous aimez. Dans ton cas, ça se résume à quelques prénoms. Le genre qu’on compte sur les doigts d’une seule main. T’as presque envie de rire jaune lorsque ses mots rejoignent tes pensées. Ils vont vous buter. Pourquoi ? Quelques flingues manquant ? C’était simplement une mauvaise organisation tout ça. L’une de vos premières commandes. Ils auraient pu aller s’il voulait de la qualité parfaite. Vous, vous étiez pas cher. Et ça, ça les a surement bien aidé. Alors merde. Vous faites ce que vous pouvez avec ce que vous avez. C’est déjà pas mal. Mais la réalité, elle est là devant toi. Votre déjà pas mal, il est pas suffisant. Et toi, t’as toujours pris ça tranquillement. Comme un moyen de faire battre ton coeur plus fort. Comme un con, t’as jamais vraiment considéré ça comme dangereux. Si, peut-être quand Nash a manqué de te buter. Mais ça, c’était juste le flingue. Pas le trafic. Etrangement, ça t’as pas vraiment remis les idées en place. Petit con.

T’as le gout du sang dans la bouche. Le gout de la réalité trop dure à assumer. Vous êtes censés faire quoi maintenant ? Hein ? S’ils sont aussi dangereux que Nora le prétend. La vraie solution, ça serait d’se barrer. Ou ouais … De les payer. Mais putain, avec quoi. « Ouais bah, j'sais pas si c'est une surprise pour toi, mais du fric on en a pas. » Ni toi. Ni elle. Ni personne. Vous êtes que des paumés. C'est pas vraiment nouveau. Elle vit dans ses trois frères dans un petit appart' minable et tu t'es cassé du refuge que t'avais trouvé. Il manquerait pas grand chose pour que vous dormiez dehors. Vraiment pas grand chose. Alors du fric, vous en avez pas vraiment à revendre. Encore moins beaucoup de fric. Alors tu sais pas. Alors tu la regardes. Elle et son air inquiet. Une inquiétude que t’as pas l’habitude de voir sur son visage. Et la culpabilité te frappe salement. Dans quoi tu t’es lancé putain ?


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MessageSujet: Re: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptyJeu 10 Aoû - 8:41

l’abruti, il t’emmerde. ça résonne au fond de ta gorge, comme une réponse vibrante que tu retiendrais de toute tes forces. étouffée dans un grondement sourd, un rictus écoeurant qui te décroche une autre douleur vive à la côte. ça te fait pas rire pourtant, tout l’inverse même. vous vous disputez jamais avec sil. ou bien si, un peu, mais c’est jamais sérieux. pas vrai ? jamais aussi sérieux que ça. c’est jamais à propos de fric, jamais à propos d’armes - ce trafic qui vous bouffe la vie. et là, pourtant, tout est remis en question, ça prend des proportions énormes, bien plus grandes que vous. vous êtes dans les emmerdes sans même pouvoir en apercevoir la lumière, et quoi que tu fasses, que tu t’éloignes ou que tu fermes les yeux sur tout ça, tu finis toujours par être tirée avec eux, dans le puits sans fond. sans savoir jusqu’où tu vas tomber. sans même savoir par où commencer pour vous en sortir une bonne fois pour toutes. c’est comme s’ils ne voulaient même pas essayer, de vivre bien. peut-être que t’es pareille, nora, que tu ne cesses de vouloir en finir avec tout ça mais tu serais la première à t’ennuyer d’une vie sans soucis. t’es comme ça que tu le veuilles ou non, plus attirée par les ténèbres que par la lumière, par les forces de l’ombre plutôt que de l’innocence, le long chemin tranquille. alors peut-être que tu devrais pas, te battre autant pour trouver une solution. ça, c’est pas mon problème. y a le regard noir qui dérape sur lui. peut-être que tu devrais simplement t’occuper de ton cul pour une fois, c’est bien ce que tu leur reproches toujours, non, de pas te laisser tranquille avec leurs problèmes ? ça t’empêche pas de mettre le nez dedans. j’leur ai dit que vous les rembourserez. haussement d’épaule nonchalant, comme pour te décharger de la culpabilité. pour te détacher de tout ça. t’avais pas besoin de le leur dire, nora, parce qu’ils l’auraient exigé d’eux même. peut-être au prix le plus fort. le remboursement, peut-être que c’était un cadeau qu’ils vous ont fait. peut-être que y avait bien pire que vous attendait si tu l’avais pas proposé, comme un doigt en moins, celui que t’a failli perdre dans la bataille. ou bien peut-être pire, t’as pas vraiment de doute là-dessus. nouveau grognement, pour repousser la pensée de cette soirée le plus loin possible. et c’est pas pour moi qu’ils reviendront si vous le faites pas, et vite. et toi, tu prendras pas les coups pour eux. et sil, qui ne veut jamais rien comprendre. ça t’agace tellement qu’il s’énerve comme ça, alors qu’il a pas le droit. c’est à toi de gueuler, pas à lui. à toi de l’accuser, pas l’inverse. à toi de déverser ta colère, parce que t’as tout tenté pour pas le faire plonger dans tout ça, et qu’il s’y est quand même noyé, tête la première, rien que pour le cul de ton frère. rien que pour vivre une vie de danger, un peu d’adrénaline, un truc qui vaille le coup. ça t’agace, parce que sil, il sait bien qu’il y est plus haut que sa tête encore, là-dedans. tu sais qu’il s’en rend compte, mais qu’il est incapable de l’avouer, cette putain de fierté qui vous tient à tous le menton relevé. soit. vous avez pas de fric. est-ce que ça t’inquiète ? regarde-moi bien, sil, est-ce que j’ai l’air de m’inquiéter ? mais j’me fais pas de soucis, vous avez su vous foutre tous seuls dans la merde, vous saurez vous en sortir, hein ? non ça t’inquiète pas. ça t’inquiète pas quand tu le craches avec virulence, la tête haute et le regard droit. ça t’inquiète pas mais peut-être que si. peut-être que y a pas que les bleus au corps qui te tiendront éveillée cette nuit, peut-être que tu penseras à tous les et si, à tout ce qui pourrait vous arriver, que vous le vouliez ou non. vous, pas seulement eux. parce que quoi que tu dises, quoi que tu fasses nora, quoi que tu veuilles admettre ou non, t’es là-dedans tout autant qu’eux.
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MessageSujet: Re: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptyMar 15 Aoû - 23:01

Elle est en colère Nora. En colère que tu sois si con. Et elle a surement raison. Parce que tu l’es. Con. A jouer à celui qui n’y peut rien. Mais elle sait pas Nora. Elle sait pas comme l’idée que tu puisses lui avoir fait ça t’arrache le coeur. Blague. Et dire qu’on se fout de toi en disant que t’en as pas. L’gamin sans coeur. Non. C’est juste que ton l’coeur, tu l’files pas à n’importe qui. Et que récemment, les seules personnes qui l’ont eu entre les doigts ont pris un malin plaisir à l’écrabouiller. Nora, c’est ptête la seule à l’avoir jamais fait. Alors toi, tu joues au con parce que tu flippes pour elle. Parce que tu l’entraines dans tes conneries sans même t’en rendre compte. Et bordel, tu t’en fous qu’on te démonte la gueule. Tout sauf sa gueule à elle. Mais ça, ça serait dire que tu l’aimes. Et ça, c’est pas des choses que vous vous dites.

« … ça va arrête de faire chier … » T’as pas envie qu’elle parle de ça. De l’argent que vous allez devoir sortir alors que vous en avez pas. T’as pas envie de penser à quel point vous êtes dans la merde. Ta réponse est plus aussi agressive qu’au début. Les mots le sont mais le ton est plus blasé qu’autre chose. Tu soupires. « …on va gérer … » Peut être. Surement. De toute façon, vous avez intérêt. Vu l’état dans lequel ils ont mis ta meilleure amie alors qu’elle ne fait même pas parti du trafic, t’as du mal à imaginer ton état à toi. Ou celui de Nash. Tu soupires franchement, passant ta main sur le visage. Tu l’observes un instant. Ta demoiselle au regard noir. Tu attrapes une compresse et du scotch. « Aller viens … » Tu l’attires à toi. Et tu sens bien qu’elle est pas tellement d’accord. Mais elle est pas non plus en état de se débattre comme un chat sauvage. Tu t’excuses pas. Mais elle le sait Nora. Que tu sais pas tellement t’excuser. Ta façon de l’attirer à toi pour finir de la soigner, c’est ta façon à toi de t’excuser. Elle croise ton regard un instant. Et c’est toi qui fini par baisser les yeux. Comme si tu lui avouais sa victoire. Victoire à la con oui. Mais quand même. Tu soupires, lui mettant la compresse sur l’arcade tout en faisant en sorte de ne pas scotcher de sourcil. Tu veux pas tellement mourir. « … vire ton teeshirt » Elle te lance un regard noir. Noir comme le charbon. « Ca va, j’t’ai déjà vu à poil j’te signale ! » Tu veux juste vérifier ses blessures. Mettre de la crème sur les bleus. T’espères qu’elle a pas de cote pétée. Parce que tu sais pertinemment que ça prend du temps à se soigner. Trop de temps.
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MessageSujet: Re: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptyDim 20 Aoû - 19:04

c’est même plus pour faire part de l’inquiétude. ce que tu craches, c’est mesquin. c’est juste pour faire mal, tentative vaine et presque désespérée de lui faire comprendre que tout ça, c’est plus grand qu’eux. plus fort qu’eux. qu’il serait mieux pour lui qu’il s’en décroche, maintenant. avant que ça ne fasse plus de dégâts. avant que ça ne fasse encore plus mal. la commande ratée, c’était que le début d’un tourbillon d’emmerdes sur le point de vous emporter, et tu comprends pas qu’il réalise pas ça, sil. que ça semble lui passer au-dessus de la tête, comme tout le reste. toi tu sais que c’est ce qui l’emportera, tôt ou tard. malmené par les mauvaises influences. un nash qui cogne dans tous les coins de l’esprit comme un rappel incessant qu’il est à la tête de tout le malheur causé. qu’il réveille la haine profonde, les blessures géantes alors que t’es presque certaine que lui non plus n’a aucune idée de ce qu’il fait. chef désigné d’un business qu’il n’a aucune idée comment gérer. des enfants avec des problèmes d’adultes. des vrais problèmes, de ceux qui ne pardonnent pas. de ceux qui laissent des traces, des victimes dans son sillon. et sil, qui se laisse entrainer. tu veux pas qu’il fasse partie des dommages collatéraux, parce qu’il y en aura forcément. tu veux pas que ton frère le bousille lui aussi, comme il bousille tout autour de lui. alors y a la colère vaine qui retombe sur le palpitant comme un souffle sourd. elle est encore là, s’en ira pas. trop ancrée, dans chacun de tes membres. mais y a plus vraiment à dire. plus vraiment à faire. y a que ces engueulades qui ne mènent nulle part, ces arrête de faire chier soufflés comme pour y mettre un terme - provisoire, seulement - alors que tu te laisses trainer pour qu’il finisse de te réparer. arrête de mentir. parce que s’il y a bien quelque chose que tu détestes, c’est qu’on essaye de te rassurer. qu’on invente des trucs en sachant très bien que ce sera pas possible. parce que rien de tout ça n’est vrai, il croit qu’il s’en sortira tout autant que tu crois que c’est déjà foutu. et dans vos non-dits il y a le silence des excuses. de celles que vous prononcerez jamais, parce que vous êtes trop cons. parce que vous savez pas y faire, vous savez seulement gueuler, jamais reculer. jamais avouer. jamais mettre l’égo de côté, trop fiers pour seulement arrêter de se déchirer. et tu grognes même pas le reste du temps où tu le sens massacrer ton arcade, parce que la douleur est mise en sourdine, rattrapée par cet esprit qui ne cesse de penser à vive allure. d’imaginer toutes les solutions. de trouver quelque chose, n’importe quoi qui pourrait peut-être vous sortir d’ici. et tu te perds un instant dans l’obscurité des pensées noires, des pensées sales, quand t’es vivement rappelée à la réalité. enlève ton t-shirt. ça grimace dans tous les sens, de dégoût presque, à l’idée de te mettre à poil devant sil. peut-être tout autant à l’idée d’avoir à réveiller la douleur pas complètement endormie de tes côtes. quoi ? quand est-ce que tu m’as vue à poil ? y a le pic de honte qui te fait te redresser soudainement, les lames s’enfonçant un peu plus entre tes côtes. y a le regard suspicieux qui jauge sil d’un air étrange, prêt à en découdre maintenant s’il le faut. et dis pas quand on était gamins, ça compte pas. moue boudeuse, parce que t’as changé. sil a changé aussi. et la pudeur elle, demeure. mais t’as pas vraiment le choix aujourd’hui que de soulever ton t-shirt après un temps passé à réfléchir à la façon la moins douloureuse de l’enlever. et tu retiens les grognements de douleur quand il passe enfin par-dessus tes épaules, le souffle coupé par les dagues invisibles qui dansent sous ta peau. t’ose même pas regarder à quoi ça doit ressembler, en bas. si ça saigne ou si ce n’est qu’un hématome géant qui t’empêchera de bouger demain. tu sais pas ce qui est le plus grave, t’aimerais juste que la douleur s’arrête. tu te contentes de garder les yeux rivés sur lui. s’il dit rien, c’est que ça ira probablement. s’il grimace, c’est que c’est pas bon. pas bon du tout.
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MessageSujet: Re: breathe me. (sila)   breathe me. (sila) EmptySam 2 Sep - 23:01

T’hausses vaguement les épaules. Elle a pas tord. Vous allez surement pas gérer. De toute façon, c’est pas comme si tu gérais beaucoup de chose. T’es l’genre de mec qui laisse tout aller. Qui fait jamais assez attention. Qui fait tout sans réfléchir. Et, il faut l’avouer, ça fini souvent mal. Après tout, t’as une réputation à maintenir. Celle du gamin qui s’en sortira jamais. Gamin des rues qui les quittera jamais. Combat de rue. Vol à l’arraché. Y’a que ça que tu sais faire. C’est bien tes seuls moyens de te faire un peu de fric. Et mme là, tu trouves parfois plus fort que toi. Ceux qui tapent plus fort. Ceux qui te chopent à piquer un truc dans une poche de jean. Combien de fois t’as fini derrière les barreaux pour une conneries. Avec juste Baedrian pour te protéger d’une peine plus dure. En fait, c’est surement ça ton futur. Finir derrière les barreaux ou la gueule défoncée au fond d’un ravin. Triste fin.

Malgré la colère résiduelle, tes lèvres se courbent légèrement à sa remarque. Tu parlais surtout de quand vous étiez gosse, c’est vrai. Même si tu l’as déjà aperçu plus ou moins à poil depuis. En rentrant dans sa salle de bain sans frapper. Ou au détour d’une porte mal fermée. Rien d’extraordinaire. Et puis, c’est Nora. T’as beau l’embêter parfois, tu sais parfaitement qu’il n’y aura jamais rien entre vous. Rien de sexuel. Rien d’amoureux. Ca serait risquer de la perdre. Et ça, plutôt crever. Mais y’a toujours ce petit jeu. Cette douce provocation. « T’es pas au courant, jt’observe tous les soirs sous la douche » Elle grogne encore. Ca t’arrache un vrai sourire cette fois. Ca lui va trop bien à Nora. Les grognements. Pourtant, elle finit quand même par enlever son tee-shirt, te dévoilant son corps maculé de marques noires. Tu grimaces. T’aimes pas voir ça. « … Ils t’ont pas ratés … » T’attrapes le truc que Nora a l’habitude de mettre sur tes blessures à toi. Tu l’reconnais. Même boite. T’es pas mécontent que Soan en ai aussi. Un peu étonné quand même. T’as du mal à imaginer à quoi ça pourrait bien lui servir. Parce que, pour être honnête, si quelqu’un la cogne, t’iras le défoncer toi même. Tu mets un peu de crème sur tes doigts avant de les passer sur la peau de ta meilleure amie. Tu t’appliques étrangement, appuyant le moins possible pour éviter de la blesser. Et c’est étrange. Ce silence entre vous. Pas de piques. Pas de moquerie. Rien que le silence un peu pesant d’une faute inavouée. Rien que l’amour éternel d’une amitié qui ne s’éteindra, ni par les coups, ni par les mots.

Les minutes s’écoulent. Colère apaisée malgré les maux et les regrets encore brulants. Tu l’observes un instant, venant même dégager les cheveux de son visage en les glissant derrière son oreille. Et comme pour casser la douceur, tu ajoutes avec un cynisme habituel « T’as une sale gueule ma vieille. » Mais les vieilles moqueries font presque du bien finalement. Comme si tout était simplement comme avant. Comme toujours. Tu te relèves pour aller te laver les mains. Tu l’observes à travers le miroir. « Soan rentre pas ce soir, t’as qu’à aller dormir dans son lit. J’vais prendre le canap »
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