MAD HATTER ▹ posts envoyés : 366
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![Blurry Mary - ft. Boo. [Speed-dating Intrigue] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) |  Sujet: Blurry Mary - ft. Boo. [Speed-dating Intrigue] Mer 16 Aoû - 12:28 | |
| Les jours passaient, se ressemblaient, semblaient repasser et assurément, se ressemblaient lorsqu’ils passaient. Kizuki avait la tête qui tournait, les pensées qui se confondaient en mots cons et bien peu fondés - une fois encore. C’était que c’était coutume chez lui, l’air de rien du tout. Au placard alors, les yeux d’enfant, le rire discret, les champs de paillettes colorées, la poussière d’étoiles sur ses lèvres parfumées. Disparus les effluves de pomme d’amour et les anges collés au basket, la main sur l’épaule décharnée et le cœur pas tant en fête. Néanmoins, personne ne devait le savoir, ni le voir, ni même l'apercevoir : c’était ses petits secrets, ses petites faiblesses inavouées. Parfois oui, il se sentait un peu comme la lune qui se prenait pour le soleil, tout à fait déplacé.
« La vie, ça monte et ça démonte. » et il se rappelait en souriant de cette brève de comptoir d’un soir de jeunesse frivole. C’était il y avait quelques temps de cela, lorsqu’il était un autre déjà. En fait, il avait été tout un tas de personnes en ces 27 années de vie car il était avant tout : une éponge. Une éponge, oui, sans aucune poésie – juste parce qu'il avait assez d'ego pour dire que c'était lui qui l’ajoutait, cette poésie.
« Chaque homme est une éponge. », d'ailleurs.
La personnalité était un peu comme un miroir brisé qui usait des fragments des autres pour se reconstituer avant de se briser à nouveau, au fil du temps. Il était certain pour le japonais que nul ne pouvait prétendre être "parfaitement" original, dur à admettre pourtant pour celui qui sans cesse cherchait l’avant-garde. Dans le fond, l’originalité ce n'était que de prendre celle des autres et de savoir la réarranger avec un génie certain; ainsi, nous devenions unique aux yeux de notre royaume narcissique. Mais alors, d’où venait l’inspiration source ? La plus pure de toutes qui jamais n’avait piqué à personne quelconques idées puisque personne n’avait jamais pensé à rien auparavant ? Certainement que seul un artiste pouvait tenter encore de raisonner là-dessus, peut-être car c’était peine perdue – et l'univers tout entier savait ô combien les peines se perdaient fort bien dans l’art.
Foutue mauvaise humeur qu’il se disait : il y avait cette mélancolie qui ne le quittait pas, la marée noire qui lui collait à la peau comme des vêtements mouillés. Elle suçait l’énergie qu’il mettait en œuvre, des fleurs dans ses cheveux. Mais pourquoi ? C’était ce qu’il aurait bien crié à qui voulait l’entendre mais il n’y avait personne aujourd’hui, les mots ne faisaient que se perdre, incompris, dans la cime des arbres. Il n’y avait pas d’épaule sur laquelle pleurer – de toutes manières, il ne l’aurait pas fait - les Cavaliers avaient déserté il ne savait où et la solitude était à cet instant sa plus proche amie. Sauf qu’elle était hypocrite, cette amie ; d’ailleurs, il la détestait.
La transition entre ces réflexions et le headbang une bière à la main était un peu floue. Certainement que Kizuki était sorti en quête d'oxygène et que cette quête l'avait mené au centre-ville, centre-ville où se trouvait un festival de musique - "signe du destin" qu'il disait. Le jeune homme avait d'ailleurs était forcé de constater avec le temps qu'il y avait toujours un air de rock pour relever la tête, les choses étaient faites ainsi. Et il se rappelait qu'il n'avait rien oublié de ses pensées pour autant, que c'était juste la musique et l'alcool qui leur redonnaient des couleurs, que c'était eux qui les décoraient d'un masque de fumée parfumée. Ah, face à la défonce, il faisait presque bon d'aller mal (sauf qu'il ne fallait pas y songer, messire).
Mais il finirait la soirée debout, lui, il se l'était promis. |
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