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| dans les mailles du filet (moïra) | |
| Auteur | Message |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: dans les mailles du filet (moïra) Sam 29 Juil - 18:15 | |
| Y a pas à dire, tu trouves vraiment ça tordu cette émission. Sortir de prison c’est la merde, t’as toute une vie à refaire et personne pour accepter que tu le fasses, tout le monde te regarde comme un paria, t’es un paria. Se refaire une vie ce n’est pas titanesque, ça demande presque une intervention divine. Et y a ces vautours de la télé qui viennent leur coller des caméras sous le pif pour passer leurs doutes au fisheye. Ils leur donnent mauvaise image, ils les font passer pour des débiles ou des brutes. Alors que toi dans le lot il y en a que tu connais, ils viennent presque tous des rues de Savannah. Il y a même deux anciens Lost Boys dans ce refuge, ça t’a fait mal de les voir sous le feu des projecteurs alors qu’ils sont au fond du trou. En fait tu détestes cette putain de chaîne, des porcs sans morale. Sauf que voilà, un job c’est un job, ton entreprise t’a affecté ici et ils ont beau être des fils de pute, se faire assassiner c’est une étape un peu extrême. Puis ce ne sont pas tous des raclures les employés. La plupart aimeraient faire autre chose que de la télé réalité. Tout le monde a besoin de se nourrir à la fin du mois et de nourrir sa famille. Alors tu ne fais pas attention, tu gardes tes reproches pour toi, tu fais ton travail sans moufter. Les premières fois tu es venu en costard pour surveiller le studio puis quand ils t’ont affecté au centre de réhabilitation ils t’ont dit que c’était mieux de te fondre un peu plus dans la masse. Cela t’arrange toujours, ça t’évite de crever de chaud et puis on est bien mieux en pantalon et T-Shirt qu’en veste et chemise. Ils s’en foutent même que tu sois rasé tant que tu es sur le terrain, alors peu à peu tu te laisses aller, bientôt t’auras une moustache. Tu extirpes de ta poche le lacet de cuir fatigué et regardes l’heure sur cette vieille montre fêlée que tu traînes toujours partout, la première que Niamh ait jamais volée. C’est l’heure de la pause dèj tiens. Pas besoin de te le dire deux fois, tu finis ta clope et te diriges à l’intérieur vers la cafétéria, claquant l’épaule de ton collègue au passage. Bah ouais, toujours un de garde au grand minimum. Poulet, épinards informes, rien à faire toi tu amènes tes propres repas. Tu serais un mauvais passionné de cuisine sinon. Tes Tupperware ils paient pas de mine ça fait des années que tu te les traînes mais ce n’est pas comme si qui que ce soit allait te faire la remarque. Il y a une table d’entièrement libre là dans un coin, tout le monde n’est pas encore arrivé, alors tu t’y assieds en te disant que les équipes de tournage se mêlent rarement à celle de sécurité. Tu devrais être tranquille. C’est sans compter sur la tornade, l’ouragan, le cataclysme. Tu sens son parfum avant même qu’elle ne passe la porte et un soupir venu du fond des âges meurt sur tes lèvres. Avec plus d’énergie qu’un feu de forêt elle débarque, parle, parle, parle à tout le monde. Le fol espoir survit qu’elle ne te verra pas, qu’elle ira s’asseoir ailleurs. En vérité, elle ne te pose pas tant de problèmes. Elle te fait bien rire même la demoiselle, c’est rafraîchissant. Sauf que déjà hier elle t’a tenu la jambe pendant une heure. On peut en faire des overdoses tu en es plus que certain. Tu plonges la tête dans ton saumon, tes brocolis et tes lentilles comme si ça allait te rendre invisible. Spoiler alert : ça ne te rend pas invisible. Tremblez de joie, tremblez d’effroi, car voici la Moïra. L’odeur de fleurs se rapproche, tu abandonnes, il est trop tard pour fuir. Un bras se pose autour de tes épaules, sa voix trop heureuse s’élève dans l’air. « Hey Moïra. » La défaite. Cuisante. Il semblerait que tu aies une compagne pour le déjeuner, tu ne pourras pas finir le plus vite possible et aller fumer ton joint. |
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accident à chaque feu tricolore ▹ posts envoyés : 588 ▹ points : 8 ▹ pseudo : zoé ▹ crédits : elodie la queen (ava) & anesidora ▹ avatar : Anna Speckhart ▹ signe particulier : achromate, elle voit le monde en noir et blanc - rescapée de la vague de kidnapping, elle a le bras en écharpe et un reste de PTS qui ressort
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| Sujet: Re: dans les mailles du filet (moïra) Lun 31 Juil - 0:53 | |
| Elle a du mal à suivre les choses Moira, et son cerveau qui fait pas la mise au point. Elle a du mal le matin, quand tout son corps hurle à l’agonie, quand son crâne la supplie de refermer les yeux, quand le sommeil s’enroule autour d’elle comme un amant capricieux. Elle a du mal à suivre Moira, ptêtre que c’est une maladie après tout, même quand c’est compliqué comme ça et les souvenirs des mots de Leonard qui tournent en boucle ; Y a le sang en bas des escaliers, y a les regards terrifiés, y a VTT qu’est bouleversée. C’est rare. Très rare. Mais ça elle suit toujours pas. Elle suit rien Moira quand elle s’habille à tâtons, sans doute qu’elle confond le rose avec le vert, enfile une robe citron et les chaussures rubis. Tourbillon de couleurs indécent, le rose sur les lèvres et puis le bleu sur les yeux. C’est ridicule. Terriblement ridicule. Mais elle prend même pas le temps de vérifier, de croiser Adam ou Rose pour s’assurer qu’elle sera pas associée à un clown une fois de plus durant la journée. Meora qu’est pas là et la voiture qui tangue. Elle a les yeux qui se ferme Moira et la route qu’elle suit pas. C’est difficile, de faire le point dans le brouillard, le paracétamol qui embrume le crâne pour faire taire la fanfare. Y a les doigts sur le volant qui serrent un peu trop fort et l’envie de faire demi tour pour aller se noyer dans l’eau, passer des heures dans l’océan à oublier. Il est mort. Ouais crevé. Le caméraman. Ca fait combien de temps déjà ? Pas trop, quelques semaines ou quelques mois ? Des jours ? Putain. Pourquoi elle suit pas tout ça. C’est tellement plus simple quand tout va bien, quand y a pas les yeux d’Elliot qui la harcèlent quand elle ferme les siens. Elle est folle. Et la certitude que la Leslie n’est pas pour rien, surtout quand Moira se souvient des traces de couteau sur les bras de Leonard. Ca elle suit. Putain. Ca elle suit.
La journée basique, faire semblant d’écouter, le café dans les veines, si seulement ça existait en intraveineuse surement qu’elle bénirait le ciel. Y a les rires sur son passage, Moira qui hausse les épaules. C’est pas nouveau. Même plus drôle maintenant. Ptêtre qu’elle se changera, qu’elle piquera à quelqu’un de quoi refaire son visage dans les vestiaires, juste du mascara et un crayon histoire d’arrêter de se planter sur le mélange des couleurs. Ca la frustrerait presque aujourd’hui, qui sait. C’est tendu, l’ambiance, les regards qui s’échangent et les murmures inquisiteurs. On se croirait de retour à la cours des Lumières, où Jeff serait le roi et tous les autres ses sujets, à colporter des rumeurs sans sens ni fondement pour essayer de briller. Mais Moira n’écoute pas. Moira se contente de faire son boulot, le casque sur les oreilles et le sourire qu’on lui connait que trop bien aux lèvres. Puis c’est l’heure du repas. Rédemption programmée, le matériel posé avant de se précipiter vers la cafétéria. Dommage que Meora ne soit pas là, elle aurait adoré le plat, les épinards c’est plein de fer, d’après ce qu’ils disent à la télé. Hey salut les coups de coude échangés, blagues sur Jeff et son air constipé, elle butine de personne en personne, à la recherche de sa tête blonde préférée mais sans succès. T’es où Leonard ? mais à la place on lui tend son foutu poulet. Pas pire, pas mieux, au moins le poulet est muet et il pourra pas la blesser. Plus facile comme ça pas vrai ? Elle continue de nager un peu, plateau à la main, avant de remarquer l’autre et son regard blasé. Parfait. Parfait ? Peut être, qui sait. Y a rien de mieux qu’un vieux au sourire trop rare pour lui changer les idées. Peadar et son accent Ecossais, nouvel agent de sécurité qu’elle essaye de capter. Non pas qu’elle veuille savoir ce qu’il aime manger ou quel type d’alcool il aime bruler. Non. Elle s’en fout un peu Moira. Juste que ça passe le temps, le rejet qui l’obsède et l’envie d’en savoir plus sur le mystère de l’étranger. « Hoy Mate » ou une vieille imitation pas vraiment réussie de l’accent irlandais, son bras qui se pose autour de l’épaule du brun alors qu’elle s’installe à côté de lui sur la table délaissée. Faut dire qu’il fait pas l’unanimité Peadar, et y a déjà trop de trucs qui circulent dans son dos. Sans doute que ça les fait flipper. Lavettes, qu’elle voudrait leur murmurer. « Wow t’as ta gamelle ? Fais voir » et sans qu’il puisse l’en empêcher elle tire la boite devant elle, repoussant son assiette déprimante pour fixer le contenu. « Y a du porc dedans ? » juste question de sécurité, avant qu’elle décide de piquer dedans pour gouter. Même si elle se doute bien que ce sera un challenge d’arriver à toucher ne serait-ce qu’une lentille. « Jte savais pas gourmet l’Irlandais. C’est toi qui cuisine ou ta petite femme au foyer ? » et le sourire qui grandit alors qu’elle lui donne un coup de coude dans les côtes, clin d’œil légèrement grivois comme pour se marrer. Pardon Peadar, elle fait pas exprès.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: dans les mailles du filet (moïra) Lun 31 Juil - 17:12 | |
| Il s’avère que ça paie bien d’être ici, au fil des années de toute façon, ton salaire ne fait qu’augmenter. Mais tu ne t’es jamais autant fait chier. Garde du corps pendant des années ça avait le mérite d’avoir des moments intéressants, les adolescents de la famille ayant parfois des idées assez saugrenues. Les concerts il y a toujours des trucs à faire. Les clubs et les boîtes de strip-tease vous donnent à vous agents de sécurité une place appréciée au sein du personnel. Dans tout ça y a un aspect social relativement plaisant, une impression de faire partie d’une équipe professionnelle. Ici, vous êtes complètement séparés de ceux que vous protégez, ils n’ont pas l’air d’avoir compris que vous faite partie du tournage à part entière, que vous n’étiez pas d’étranges créatures effrayantes. Ils vous traitent comme des chiens de garde. Rien de plus agaçant que ça. Tu vois bien les regards qu’on te lance souvent, ainsi qu’à tes collègues. Encore que tu as l’air d’attirer plus l’attention que certains autres. Peut-être bien ton look un brin moins classique que tes compagnons. Peut-être l’accent. Il n’en faut pas beaucoup à ces américains. L’ingénieur son, elle, n’avait pas eu l’air gênée par ton arrivée, au contraire, elle t’avait invité à boire un verre, danser la salsa, sans doute plus si affinités. Tu as bu un verre et tu as dansé la salsa. Et depuis elle ne cesse de t’assaillir de questions, de te demander ce qui te plaît chez les femmes. Cela ne te dérange pas outre mesure, elle n’est pas d’une compagnie absolument désagréable, au contraire. Mais tu n’as jamais été le meilleur quand il s’agissait d’écouter les gens et franchement, tu as du mal parfois. On ne peut pas tout faire dans la vie, tu es agent de sécurité pas psychologue. « Hoy Mate. » Ouh là, c’était pitoyable. J’espère vraiment qu’elle n’essayait pas sérieusement de faire un accent irlandais parce que ça avait tout de Tom Cruise dans Far Away, une honte impardonnable. Même Jael y arrive vingt fois mieux et elle est loin d’être la meilleure actrice que tu connaisses. Comme elle te passe un bras autour de l’épaule tu lui ébouriffes les cheveux. Son parfum est vraiment presque étouffant, tu pensais qu’elle avait des problèmes de vision, pas d’odorat. Enfin, tu es sûr qu’elle a des problèmes de vision, encore aujourd’hui elle arbore des couleurs aussi étonnantes que détonantes. Cela t’arrache un sourire, tu te demandes si c’est encore un mauvais tour de ses amis ou si elle était juste pressée. « Well you smell just like you look today. A bold statement. » « Eh bah tu sens comme tu t’es habillée aujourd’hui. Une déclaration audacieuse. » Tu n’es pas là pour l’accabler non, ce n’est pas méchant. Une moquerie sans mauvais fond disons. C’est de bonne guerre.
« Wow t’as ta gamelle ? Fais voir. » Elle s’est assise à tes côtés sur le banc et déjà s’approprie ton déjeuner. Pire que les adolescents qui squattent chez toi celle-là. Tu hausses un sourcil dubitatif, te demandant si elle pense vraiment que tu vas la laisser faire. « Y a du porc dedans ? » C’est vrai qu’elle s’appelle Benssaïd la demoiselle, pas un nom à manger du porc. Oui, tu sautes souvent aux conclusions sur les gens, c’est autant un truc d’abruti qu’un truc nécessaire avec tous les gens qu’on croise dans la rue. Disons que c’est un réflexe dont tu n’as pas personnellement honte. « Dude it’s fucking salmon are you blind ? » « Meuf c’est du saumon t’es aveugle ? » Tu veux bien accepter que les couleurs ce ne soit pas son truc mais ce n’est pas une excuse pour voir du poisson et te demander si y a du cochon caché dedans. C’est aller chercher trop loin là. « Jte savais pas gourmet l’Irlandais. C’est toi qui cuisine ou ta petite femme au foyer ? » Ah, ta vie serait bien plus simple si au lieu de quinze marmots à problèmes tu avais juste chez toi une sympathique compagne. Dans un univers alternatif peut-être, on peut rêver. Mais ce serait tout de même toi qui ferais la cuisine il ne faut pas se voiler la face, tu ne laisses personne d’autre toucher aux fourneaux. Tu lui rends son coup de coude, un peu plus fort. Pas pour lui faire mal non, juste pour lui rappeler un peu d’arrêter de te malmener. « Lots of things you don’t know about me Benssaïd. » « Tu ignores tant de choses sur moi Benssaïd. » Sur ce tu lui reprends ton tupperware avant qu’elle ne puisse taper dedans. Tu ne viens pas pour nourrir gratuitement des adultes qui ont leur propre assiette sous le nez. Si les épinards douteux ne la tentent pas tant pis pour elle. Elle n’avait qu’à penser à se faire un déjeuner. « I love cooking but I don’t cook for you love. You don’t look like you go to the gym much, don’t think you need my meal. » « Cuisiner j’aime ça mais je le fais pas pour toi, love. T’as pas l’air d’aller beaucoup à la salle, j’pense pas que t’aies besoin de mon repas. » Sur ce tu te remets à manger, avec la ferme intention de faire un sort aux légumes avant qu’elle ne trouve un moyen d’attirer ton attention ailleurs et de te voler ta pitance. |
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| Sujet: Re: dans les mailles du filet (moïra) Mar 1 Aoû - 18:30 | |
| Des rumeurs sur le nouvel agent de sécurité elle en a trop et pas assez, comme quoi il servait dans la légion étrangère et qu’il a découpé des méchants étrangers avec sa machette entre les dents. Il parait aussi que c’est ancien milliardaire à la fortune évaporée, qui s’est fait avoir par sa maitresse qui l’a laissé sans le sous et sur le pavé. Bref elle pourrait continuer des heures Moira, à remplir des carnets, faut dire que c’est ce qu’ils aiment le plus ici à VTT : les ragots, cracher dans le dos. Elle a sa bonne part de rumeurs sur elle aussi, sur ses pauses avec Leonard dans la salle de mixage ou encore le vestiaire du fond. C’est de notoriété publique qu’elle est facile Moira, ça lui colle à la peau mais ça ne la brûle pas. Parce qu’elle n’en a rien à cirer, comme Peadar n’en a rien à cirer surement que les gens aient peur de l’aborder ou parient sur s’il pourrait manger des araignées pour quelques billets. Peut être pour ça qu’elle est attirée par cette place libre à côté du brun, peut être pour ça aussi qu’elle est si tactile, si familière, un peu comme avec tout le monde mais encore plus. Il lui ébouriffe les cheveux et ça la fait marrer un peu plus parce qu’elle n’est pas plus coquette que ça et que le geste la réchauffe. Ca veut dire qu’elle a le droit de s’asseoir et qu’il va pas se mettre à bouder. Pas tout de suite. Well you smell just like you look today. A bold statement. ah ? Elle se recule un peu, renifle son bras et ses cheveux avant de grimacer un peu. « La sinusite ça pardonne pas faut croire, jpensais avoir bien dosé » Ou plutôt la gueule de bois, le brouillard du matin et les cachets qui embrouillent le tout. « Mais avoue ça serait pas drôle si je sentais la rose et que je portais une jolie petite robe noire comme Astrid là bas ! » Astrid. Et le sourire qui se crispe un peu, non pas qu’elle peut pas la saquer, c’est juste, compliqué. Toutou de Jeff par excellence, Moira comprend pas comment on peut s’écraser comme ça.
Y a la gamelle de Peadar qui prend soudain toute la place, qui occupe son esprit et qui fait gargouiller son ventre. C’est vrai que ça à l’air bon, délicieux même. Parfois elle regrette de pas avoir le temps de cuisiner, de plus trouver une seconde à trainer dans l’appartement, trop occupée à aller se péter les jambes à danser jusqu’à plus d’heure et à rusher pour finir les foutus montages. Dude it’s fucking salmon are you blind ? c’est le rire qui la transperce et le regard qui vient chercher celui de son compagnon. Sans doute qu’on les regarde, qu’on se demande ce qu’ils peuvent se dire pour que Moira rigole comme ça, pour que Peadar lui réponde aussi. « C’est pas très politiquement correct ce que tu viens de dire, j’pourrais porter plainte pour discrimination envers personne handicapée » une blague de trop sur ses yeux flingués, non pas qu’elle s’en offusque vraiment, c’est juste pour se moquer, pour charrier. Elle tire la langue avant de reprendre l’offensive, cherchant à connaitre l’origine de ce plat et si par la même occasion Peadar n’avait pas une femme cachée sous le coude. Qui sait. Lots of things you don’t know about me Benssaïd. et Peadar qui lui enlève le plat des yeux, lui arrachant presque un petit soupir de protestation. I love cooking but I don’t cook for you love. You don’t look like you go to the gym much, don’t think you need my meal. Ah. La gym. Moira qui attrape sa propre assiette et commence à jouer avec ses épinards avant de hausser les épaules. « Toi non plus y a pas mal de choses que tu sais pas sur moi monsieur grognon. J’ai pas besoin d’aller à la gym c’est trop déprimant » qu’elle marmonne avant de commencer à manger son plat, les yeux toujours rivés sur ceux de l’irlandais. « C’est plein de vieux mecs sur-confidents qui pensent être les rois du pétrole pis ça pue la transpiration, et les machines sont ridicules » déjà testé, surement qu’elle remettra pas les pieds là-dedans. Pour elle le sport c’est l’océan, c’est nager des heures durant, c’est surfer sur la vague ou plonger dans les tréfonds à la recherche de trésors. C’est pas courir comme un hamster sur un tapis rouillé. « Donc tu aime cuisiner. Tu vois je sais peut être pas beaucoup de choses à propos de toi mais j’apprends un peu plus chaque jour » petit sourire, clin d’œil amusé, elle profite d’un moment de battement pour piquer un morceau de saumon dans l’assiette de Peadar. Surement qu’elle le paiera, mais tant pis, il avait pas qu’à flâner. « Remarque je sais pas si le saumon c’est casher. Une longue histoire les poissons tu sais ? » ça ne l’empêche pas d’enfourner le poisson dans sa bouche et de pousser un gémissement de bonheur, du genre oh mon dieu c’est bon, un poil beaucoup trop exagéré, un poil beaucoup trop sensuel, et les regards qui se retournent sur elle encore et encore, pendant qu’elle lèche sa fourchette de façon trop provoquante avant de se rapprocher pour murmurer à l’oreille de Peadar « faut bien leur donner de quoi causer tu sais, ils sont là pour le show » et le baiser qu’elle dépose sur sa joue avant de recommencer à manger ses épinards brûlés.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: dans les mailles du filet (moïra) Mer 2 Aoû - 19:42 | |
| Dans tous les boulots de sécurité on assiste à quelques scènes étonnantes et on entend beaucoup d’histoires. Evidemment quand tu travaillais chez les Al Shaikhly tu voyais devant toi se dérouler toutes les intrigues amoureuses et émotionnelles des adolescents. Dans les concerts les équipes des salles sont généralement les mêmes, ils ont tous leur lot de coucheries. Dans les boîtes et pubs évidemment les barmen et le personnel se fait draguer constamment par la clientèle, ça donne de quoi discuter avant l’ouverture ou à la fermeture. En salons de stip-tease il y a souvent quelques histoires entre les filles, des disputes, des choses qui circulent. Mais tu n’as trouvé aucun endroit, aucun, où les gens sont plus commères qu’ici. Ils vivent pour le dramatique, c’est leur métier, et ils semblent qu’ils essaient de l’inclure partout dans leur vie personnelle et également dans celle des autres. Il y a plus de rumeurs ici que de dollars dans le compte en banque du patron qui est pourtant loin d’être dans la pauvreté. Moïra se plaît souvent à te les raconter et elles ont tendance à beaucoup t’amuser. Rester dans le mystère c’est le secret pour que les gens ne t’emmerdent pas. Puis on ne peut pas leur ôter qu’ils ont quand même une sacrée imagination. Tu as tellement l’impression d’être dans un champ de fleurs que tu en ferais presque une allergie tiens. La sinusite ça pardonne pas faut croire, jpensais avoir bien dosé. Eh bien non. Pas le moins du monde bien dosée toute cette eau de parfum. Mais avoue ça serait pas drôle si je sentais la rose et que je portais une jolie petite robe noire comme Astrid là bas ! Eh, la rose ça sent pas mauvais, tu ne dirais pas non à une douce senteur florale au lieu de te faire agresser par le printemps sous stéroïdes. Mais elle a raison. Ce serait moins drôle, assurément. Et puis Moïra serait-elle Moïra sans cette explosion éhontée de couleurs ? Instinctivement tu lances un regard vers la jeune femme mentionnée, laquelle ne t’a jamais adressé un mot. Elle a tout le temps l’air pressé. Ah si, une fois elle t’a demandé un café et quand tu lui as fait remarquer que t’étais de la sécurité, pas un assistant, elle t’a lancé un regard noir et a sauté sur quelqu’un d’autre. Tes yeux font le trajet inverse et reviennent sur ta voisine. « You’d look too good for work. » Allons bon, un compliment. Pourquoi pas après tout, ce n’est pas parce que la jeune demoiselle n’est pas ton style que tu ne peux pas reconnaître qu’elle est belle.
Il n’empêche, belle ou pas, tu ne vas pas lui donner ta nourriture, c’est un principe. C’est pas très politiquement correct ce que tu viens de dire, j’pourrais porter plainte pour discrimination envers personne handicapée. Oh tout de suite, elle exagère enfin. Ce n’était même pas dit par rapport à son handicap vu que, encore une fois, reconnaître un bout de poisson n’a rien à voir avec des couleurs quelconques et qu’elle pose juste des questions stupides. Si elle était aveugle, sans doute qu’elle pourrait porter plainte mais elle ne l’est pas. Tu t’arrêtes avant de lui faire la remarque, haussant les épaules. Cela n’a pas grand intérêt. Tu continues à la charrier un peu pour qu’elle jette plutôt son dévolu sur ses épinards. D’ailleurs c’est assez étrange, elle continue de te fixer droit dans les yeux en mâchant, c’est incongru et presque gênant. Disons que d’habitude les gens se concentrent un peu plus sur leur assiette. Toi non plus y a pas mal de choses que tu sais pas sur moi monsieur grognon. J’ai pas besoin d’aller à la gym c’est trop déprimant. Comment ça c’est déprimant ? C’est juste la salle de sports. C’est plein de vieux mecs sur-confidents qui pensent être les rois du pétrole pis ça pue la transpiration, et les machines sont ridicules. Ah c’est donc ça le complexe. La population des salles de sport. Je peux la comprendre en fait. A part pour mater ça vend pas tant de rêve que ça ces histoires de transpi. Peut-être qu’elle préfère le poney. Tu me diras, ça sent pas toujours super bon non plus le poney. En grignotant tes lentilles tu souris malicieusement et gonfles les bras, te rapprochant d’elle presque menaçant. « Do you feel threatened by my over-confidence baby ? » Tu roules des mécaniques, embrasses ton biceps en riant, tu fais le con pour qu’elle râle encore un peu. Elle est drôle quand elle râle, au final tu n’avais pas à redouter ce moment tant que ça. Mais on ne sait jamais ça pourrait empirer. Donc tu aimes cuisiner. Tu vois je sais peut être pas beaucoup de choses à propos de toi mais j’apprends un peu plus chaque jour. Elle profite de ton petit manège pour piquer un bout de saumon. Trahison. Disgrâce. Qu’est-ce que je disais ? Je le savais que tu allais te faire avoir à un moment ou un autre. Immédiatement tu arrêtes de faire l’idiot. Intolérable ça. Remarque je sais pas si le saumon c’est casher. Une longue histoire les poissons tu sais ? La radinerie des juifs, c’est pour ça qu’elle essaie de te piquer ta bouffe en fait. « Dunno, don’t give a shit, hope you choke on a bone, die and go to hell cause it wasn’t kosher. » C’est un peu dur pour un bout de saumon ça tout de même. De son côté, la demoiselle a décidé de te faire une Quand Harry Rencontre Sally et laisse échapper un gémissement absolument sexuel en léchant sa fourchette. Faut croire que tu cuisines très bien, n’est-ce pas. Pour le coup tu ne t’y attendais pas, la surprise doit se lire sur ton visage. Faut bien leur donner de quoi causer tu sais, ils sont là pour le show. C’est bien un peu le problème de tout le monde dans ce business. Son baiser claque sur ta joue. Alors tu te demandes si c’est vraiment pour emmerder le monde ou s’il y a quelqu’un en particulier qu’elle essaie de rendre jaloux. A moins qu’elle n’essaie encore de te séduire mais elle semblait avoir arrêté, plus intéressée par la chasse aux informations. Malheureusement elle a raison, voir les tronches de tout le monde autour de vous c’est bien trop drôle. Alors sous les regards brûlants de la salle tu te penches pour lui embrasser le cou avant qu’elle ne se remette à manger les épinards. Peut-être qu’il y aura une rumeur de plus qu’elle pourra te raconter. Ce faisant, tu retiens ta respiration pour ne pas te faire asphyxier par la senteur de pivoine. Puis tu reviens à ton repas comme si de rien n’était. « If the salmon was this damn good you’re gonna have to pay for it next time. » |
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| Sujet: Re: dans les mailles du filet (moïra) Ven 4 Aoû - 1:54 | |
| VTT, les gens, les regards et les chuchotements. Elle connait tellement bien Moira, depuis presque trois ans qu’elle traine ses os à suivre la troupe de ville en ville, de sujet en sujet, et Savannah comme arrêt final, le temps de se poser, mine d’or de la télévision avec ce foyer de prisonnier. Y a pas d’éthique dans ce métier, elle l’a bien compris et elle a laissé son cœur sur le paillasson, prête à tout pour continuer, enfant gavée de la téléréalité c’est les rêves de gamines de tenir la perche, de bosser derrière la caméra et pour rien au monde elle n’échangera. Mais pas pour autant qu’elle se travestira, qu’elle bafouera ses fondements, qu’elle acceptera de rentrer complètement dans le moule, robe noir et parfum classique, maquillage sobre et sourire coincé sur le visage – et sourire est un bien grand mot. Non elle est pas comme ça Moira, avec ses vêtements bariolés qu’elle empile à l’aveugle pour déconner, catastrophe ambulante arc-en-ciel parce que y a écrit moquez vous de moi en néon au dessus de sa tête. You’d look too good for work. sourire gamin, un peu plus et elle aurait le rouge aux joues la Moira, parce qu’on n’a jamais assez de flatteries, surtout quand elles sont données par un homme comme Peadar. Elle vient le taquiner du bout du doigt, replaçant une mèche de sa main libre derrière l’oreille. « Oooh regarde toi, monsieur tire-la-gueule qui me fait un compliment, il va neiger dans quelques instants c’est ça ? » et le sourire qui la lache pas. Sourire qui continue de resté fixé sur ses lèvres, malgré les assauts de l’Irlandais pour la dissuader de piquer dans sa bouffe. Pauvre fou, des comme lui elle en mange au petit déjeuner avec Adam. Et Adam elle le connait depuis la nuit des temps. C’est pas comme ça qu’il va réussir à l’empêcher d’agir. Mais pour le moment elle le laisse croire qu’elle a renoncé, les épinards – pas si mauvais que ça – dans la bouche et le débat sur la salle de sport qui se lance. Il a pas l’air de la croire le Peadar et quand il commence à mettre ses muscles en valeur, cliché sur patte, Moira explose de rire. C’est plus fort qu’elle, puis le baiser c’est trop. Bien trop. Ou jamais assez. Do you feel threatened by my over-confidence baby ? Main devant la bouche, elle essaye de pas s’étouffer et de retrouver son souffle, la tête qu’elle secoue de droite à gauche l’air profondément atterré. « Menacée ? Non. Je crois pas. Par contre le fait que tu m’appelle baby oui là ça m’inquiète. J’vais me demander si t’as pas pris un coup de chaud ! » Elle a la main qui vient se poser sur le front de Peadar, l’autre en miroire sur le sien, comme pour vérifier qu’il n’a pas une fièvre surprise qui serait la cause de son délire instantané. « Viens surfer avec moi un jour habibi on verra qui est menacé » parce que c’est différent de la salle, parce que des gros biceps ne lui permettront pas forcément de tenir sur la planche, de prendre la vague. Au final elle profite de l’attention détournée pour attaquer l’assiette de Peadar. Il l’avait pas vu venir et ça la fait frimer. Elle se lècherait presque les babine, chat satisfait de son vol, mais à la place elle commence à déblatérer sur la religion, la bouffe casher et les histoires de poissons. Faut dire qu’ils ont jamais trop été regardant là-dessus dans sa famille, c’est pas comme pour Rose où la religion c’est matin midi et soir. Y a le shabbat, le jeune de kipour, les quelques prières pour hanouka ou pessah et puis emballé c’est pesé. Alors les poissons. Dunno, don’t give a shit, hope you choke on a bone, die and go to hell cause it wasn’t kosher. Ah Peadar et sa répartie légendaire, un autre quelle aurait sans doute laisse quelques plumes dans tout ça. Mais pas elle. Pas encore. Pas tout de suite. Elle épaisse sa cuirasse à Moira, et les provocations elle aime ça, sans jamais se vexer, elle renvoie la balle, savoure la piqure sur sa peau. « On fait ça comme ça alors l’Irlandais. On se retrouvera là-bas parce que t’as espéré que je crève et que c’est pas très chrétien ou bouddhiste ou que sais je de ta part. » l’enfer elle y croit pas Moira. Ni au paradis. Crevé elle l’a déjà fait, allez retour vers le néant, l’absence lumière et toutes ces conneries, sauf celle de la chambre d’hopital quand on l’avait ramené à elle. Mais c’est pas le moment pour parler de tout ça et sans doute que Peadar est pas là pour se lancer dans un débat philosophique sur la vie après la mort. Alors à la place elle enchaine sur ce qu’elle sait si bien faire : la provocation mélangée à la comédie, le gémissement de plaisir qu’elle laisse échapper, la fourchette entre ses dents et le regard planté dans celui de Peadar. C’est tellement drôle, la surprise qui nait tout d’un coup sur son visage, qui balaie un court instant cette putain d’over-confidence. Elle dépose un baiser sur sa joue avant de lui expliquer qu’il n’y a rien de plus marrant que de faire parler d’elle dans cette putain de boite. Peut être que ça remontra à Leonard, mais au fond elle s’en fout, elle sait que Leonard s’en foutra aussi, qu’au fond ptêtre même qu’il la félicitera, mais pour ça faudrait qu’il soit là. Alors à la place elle se raccroche à Peadar, à la distraction qu’il propose. Même pas pour essayer de l’embarquer dans un tango endiablé, non ça elle a abandonné. Juste profiter un peu de son humour piquant, de son aura qui écarte les gens, de son air de gosse cassé, coincé dans un costume trop grand quand il pense que personne regarde et que y a le sourire qui fleurit sur son visage. Elle est pas aveugle Moira, même si elle le prétend trop souvent. Plus simple comme ça la vie. Bien plus simple. Puis y a Peadar qui rentre dans la danse, le baiser dans son cou comme une invitation à la provocation. Elle loupe un battement Moira, parce qu’elle est faible pour ces gestes là et que si elle pouvait elle réclamerait plus, maintenant, que ce soir lui ou Astride, ou encore Matthew qui la dévisage sur le banc là-bas. Juste un besoin de chaleur, de s’oublier un peu, fermer les yeux. Mais c’est pas ça. Ses yeux elle les rouvre quand il s’éloigne, sourire satisfait sur leurs deux visages. If the salmon was this damn good you’re gonna have to pay for it next time. Et le voilà qui recommence à manger comme si de rien n’était, elle qui retourne à ses épinard et à son poulet cramé. « C’est vrai ? Tu ferais ça ? » elle est curieuse Moira, puis elle dirait pas non à un bon ptit plat cuisiné. Puis c’est pas qu’elle est pauvre Moira, pas riche non plus. Normal. Alors ptêtre qu’une fois elle pourrait essayer, histoire de changer. « Fais gaffe Brannigan, on pourrait croire presque croire que t’es doué dans autre chose que tirer la tronche » et faire peur aux gens avec ses bras qui font surement le double des siens et sa barbe de quelques jours qui lui va bien. « Enfin c’est vrai quoi, tu rigole avec moi, tu me fais des bisous, tu montre tes muscles…. » elle pose sa fourchette, retourne sa chaise pour faire face à l’irlandais, l’air soudain très sérieux. « Tu sais je suis touchée de ton attention…Mais…Tu n’es vraiment pas ce que je recherche pour une relation Peadar. Je sais c’est triste » l’index qu’elle pose sur ses lèvres à lui, l’air profondément brisée par ce qu’elle est entrain de raconter. « Mais en l’honneur du saumon, on peut rester ami. Tu sais je serais toujours là pour toi. Toujours » shhh ne pleure pas Peadar c’est mieux comme ça, c’est mieux pour toi, et Moira qui finit par lui tapoter l’épaule solennellement avant de retourner à sa nourriture, parce que mine de rien elle quand même faim.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: dans les mailles du filet (moïra) Mar 15 Aoû - 4:24 | |
| Oooh regarde toi, monsieur tire-la-gueule qui me fait un compliment, il va neiger dans quelques instants c’est ça ? C’est faux, tu as le compliment relativement facile. Un peu moins que l’insulte certes mais on ne passe pas du gamin qui volait les jouets des autres dans la cour à celui qui soutient émotionnellement tous ceux qu’il rencontre en leur donnant confiance en eux. Pas ton genre ou alors faut que ce soit un jour sous une bonne étoile – et de la drogue douce. Mais de temps en temps, à des gens pour lesquels tu n’as aucune haine, il est possible qu’une phrase positive soit prononcée. D’ailleurs je te trouve aujourd’hui d’une humeur radieuse gamin, malgré ton appréhension initiale tu es finalement de bonne disposition. En espérant qu’aucun des gosses n’aura fait de conneries quand tu rentres. Enfin en l’espérant surtout pour eux parce que la vie de tout le monde est bien plus agréable quand tu es satisfait. Trêve d’aparté, profitons de ce rayon de soleil. A Moïra ça a l’air de lui plaire, elle manque de s’étouffer de rire devant tes singeries. Un plaisir de servir. Menacée ? Non. Je crois pas. Par contre le fait que tu m’appelle baby oui là ça m’inquiète. J’vais me demander si t’as pas pris un coup de chaud ! Bah oui mais tu passes ton temps à appeler les demoiselles ‘love’, il faut bien changer de temps en temps non ? De bonne grâce tu la laisses mimer une prise de température. Non, tu n’es pas malade, juste d’humeur bavarde. Qu’elle en profite tant qu’elle peut avant que tu te remettes à fermer ta gueule. Viens surfer avec moi un jour habibi on verra qui est menacé. Tu l’emmènerais bien se baigner au port de Dun Laoghaire celle-là, on verrait qui rigole entre la météo et la température de l’eau. Mais le surf ça ne te tente guère, tu passeras l’offre. La plage ce n’est ton truc que pour boire à trois heures du matin avec tes compères égarés habituels. La seule qui arrive à t’y traîner sinon c’est Jael qui prétexte vouloir du temps de famille avec les Lost Boys et encore, tu ne te baignes jamais avec eux.
Ah, tu vois, à force de divaguer dans la frime et dans tes pensées, l’inimaginable est arrivé. Tu t’es fait rouler comme un bleu, noraj de son piquassiettage. Du coup les compliments ils passent à la trappe et tes mots suivants sont un peu plus rudes. Tu souhaites sa mort, rien que ça. Mieux même, tu lui souhaites l’enfer. On fait ça comme ça alors l’Irlandais. On se retrouvera là-bas parce que t’as espéré que je crève et que c’est pas très chrétien ou bouddhiste ou que sais-je de ta part. Ah s’il n’y avait que ça pour te vouer aux flammes éternelles, ta vie serait une vraie croisière. Si seulement. Avant ce souhait tu y allais déjà dix fois rencontrer l’étoile du matin, et avec le sourire même. Mais si on croit en lui, on doit croire aussi que Dieu pardonne tout de toute façon non ? Il te suffira de demander, si tu n’as pas trop peur pour ouvrir ta gueule. En attendant tu prononceras toutes les menaces de mort que tu veux et tu ne te fustigeras pas pour autant. Toi tu t’en laves les mains pas la bouche. A côté de toi mademoiselle Benssaïd fait son show, tu es un public tout à fait réceptif. Ce serait dommage qu’elle n’ait pas une audience à la hauteur. Tu le sens bien le frisson qui la secoue quand tu réciproques la faveur mais elle n’en fait pas cas et heureusement, parce que tu n’aimes pas réitérer les rejets. Tu préfères te lancer dans le business de saumon, bien plus lucratif. C’est vrai ? Tu ferais ça ? Eh bien au final pourquoi pas. Après tout ça ne te prendrait pas plus de temps, tu doublerais juste les quantités. A la maison les gamins ne mangent pas la même chose que toi, du moins jamais au déjeuner, tu es le seul à te coltiner la nourriture de fitness. « As long as you pay for your share maybe we have a deal. » Qui sait, un partenaire de déjeuner, peut y avoir pire dans la vie. D’un autre côté il y a des jours où elle te fera sacrément chier et tu en soupires d’avance. Ne vaudrait-il mieux pas garder tes horizons libres pour ne pas être lié par une promesse de tupperware ? Fais gaffe Brannigan, on pourrait croire presque croire que t’es doué dans autre chose que tirer la tronche. Mais enfin. Tu ne tires pas la tronche. Comme tout agent de sécurité, ton boulot c’est d’avoir une resting bitch face pour dissuader les gens de venir foutre la merde. Forcément après on se plaint que tu n’as pas l’air avenant… Mais peut-être que si tu ne veux pas parler c’est aussi que tu n’as rien à dire, ils y ont pensé les autres ? Si c’est pour que ces snobs de la télé se foutent de ta gueule parce que t’as dit une connerie c’est pas la peine. Tu as plein de talents outre tirer la tronche. Enfin deux. Cuisine et bricolage. Trois si on compte le nombre de cannettes de bière que tu peux t’enfiler sans broncher. Enfin c’est vrai quoi, tu rigoles avec moi, tu me fais des bisous, tu montres tes muscles…. Et tu ne comptes même pas coucher avec elle au bout du compte, c’est ça qui est très spécial au fond. Sauf qu’elle prend soudain un air grave et tu te demandes ce que tu as bien pu faire. Tu sais je suis touchée de ton attention…Mais…Tu n’es vraiment pas ce que je recherche pour une relation Peadar. Je sais c’est triste. Ah la pute, elle t’a presque fait peur. Heureusement bon dieu qu’il n’y a pas de relation entre vous, tu exploserais en trois jours et tu irais acheter des cigarettes au bar-tabac du coin pour ne jamais revenir. Techniquement tu t’es coltiné bien pire et pendant des années mais ce n’était juste pas le même style. Elle tu ne pourrais pas. Overdose immédiate, sugar rush et puis nausée. Son doigt t’empêche de parler un instant pour qu’elle puisse finir sa tirade. Mais en l’honneur du saumon, on peut rester ami. Tu sais je serais toujours là pour toi. Toujours. Mouais. Toi aussi disons que tu seras là. Enfin dans des situations limitées. Si elle a besoin d’aide avec un pneu et qu’elle est à moins de cinq minutes. Voilà, là tu seras présent. C’est déjà beaucoup non ? C’est à ton tour d’affecter la tristesse, tu portes une main à sa joue. « Oh Moïra… It’s so cute… You think you’re my friend… » Schlagagueule. Elle était facile celle-là. Ceci dit, ton humour a beau être exigeant, je n’ai pas dit que toi étais particulièrement talentueux. « You know you’re not my type and I know you’re like trying really hard to compensate but it’s just not gonna work. You’re not gonna get me. Don’t try to friendzone me so I’ll start thinking I need to get you. » Tout ceci serait donc un plan machiavélique compliqué ? Intéressante théorie ma foi. Tu retires ta main et poses ton index droit au milieu de son front avant qu’elle ne retourne à sa nourriture insipide. « I see right through you. It’s clever but a little pathetic. » Tu affiches une moue désolée et à ton tour te concentres sur ton assiette, bien plus appétissante.
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accident à chaque feu tricolore ▹ posts envoyés : 588 ▹ points : 8 ▹ pseudo : zoé ▹ crédits : elodie la queen (ava) & anesidora ▹ avatar : Anna Speckhart ▹ signe particulier : achromate, elle voit le monde en noir et blanc - rescapée de la vague de kidnapping, elle a le bras en écharpe et un reste de PTS qui ressort
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| Sujet: Re: dans les mailles du filet (moïra) Mar 22 Aoû - 13:59 | |
| As long as you pay for your share maybe we have a deal. Ah l’argent, les deal, comme quoi rien ne s’obtient sans rien dans ce monde, mais ça Moira le sait depuis trop longtemps, bien avant VTT, même si travailler pour la boîte n’a fait que renforcer son idée. Tant pis, elle est pas comme Leo Moira, elle a pas des grands idéaux, des trucs à défendre en brulant son soutif avec les autres féministes. Moira elle se laisse porter, ptêtre qu’un jour elle mènera la révolte, mais seulement si ça y a quelque chose qui menace sa liberté. Et rien d’autre. « Peut-être. Faudrait que j’en parle à mon avocat pour voir ce qu’il pense de cette proposition » sourire requin, elle pourrait bouffer la terre entière. Son avocat c’est Meora, voir ce que la blonde pense de tout ça, surement qu’elle se foutra de sa gueule en lui disant qu’elle s’est encore faite plumer et que si elle veut manger correctement elle a qu’à bien cuisiner. Oui mais ; Cuisiner c’est long, c’est chiant, et à défaut d’être nulle, Moira est extrêmement fainéante dans ce domaine. Les seules fois où elle accepte de passer derrière les fournaux c’est pour Pessah ou bien Roch Hachana. Mais passons, l’offre est alléchante et vu le gout du saumon, sans doute qu’elle en aurait pour son argent. Y a l’idée qui reste coincée dans un fond de coffre pendant que Moira reprend la parole. Moqueuse ; Encore, toujours. A croire que y a que le jeu dans la vie, et les rires pour remplir les vides. Y a son air désolé qui prend toute la place, la comédie qui refait surface. c’est pas toi, c’est moi, un air de dispute ou de fin de relation, sans doute que les autres sont accrochés à leurs pop corn, à regarder ce simulacre raté de soap opéra qu’elle aime tant. Elle se retient de rire quand elle voit le visage de Peadar passer d’une expression à un autre. C’est fou ce qu’il est expressif avec ses yeux trop verts, on s’y perdrait si on ne faisait pas attention. Mais Moira fait toujours attention, alors elle reste sur les sentiers qu’elle connait. Oh Moïra… It’s so cute… You think you’re my friend… La main de l’irlandais sur sa joue, la tristesse dans ses yeux, Moira qui sentirait presque son cœur se serrer et elle qui vient poser sa main en miroir. Connard épellent ses lèvres alors qu’elle tente de garder son sérieux. You know you’re not my type and I know you’re like trying really hard to compensate but it’s just not gonna work. You’re not gonna get me. Don’t try to friendzone me so I’ll start thinking I need to get you. Une larme ? Est-ce qu’elle peut lacher une larme ? Rien qu’une petite ? Oui. Bien sur qu’elle peut. Elle pleure sur commande Moira, et soudain y a l’eau salée qui dévale ses joues, lentement, silencieusement. « Ne dis pas ça » qu’elle murmure tout bas alors qu’elle se mord la lèvre inférieur, trémolo dramatique dans sa voix. Putain. Ce qu’elle mériterait un oscar pour cette performance sans égales. Ptêtre que Jeff fera d’elle sa nouvelle star. Beurk. Pitié. Tout mais pas ça. I see right through you. It’s clever but a little pathetic. Et là c’est plus fort qu’elle, c’est le rire qui explose, c’est Moira qui manque de tomber en arrière, les larmes qui deviennent bien réelles tant elle a mal au ventre. « Tu m’as eu Brannigan. Tu m’as eu » entre deux souffles, entre deux éclats. « Laisse moi reprendre mon souffle » la main sur l’abdomen, elle se redresse du mieux qu’elle peux, fait de nouveau face à son assiette déprimante. « N’empêche j’espère qu’au moins tu me considère comme une bonne connaissance. Parce que sinon je serais très frustrée. » la fourchette qui vient piquer le poulet trop cuit dans son assiette, elle continue. « J’veux dire, avoue tu te marres bien avec moi. Tu pourrais manger avec Jeff ou l’autre débile aux cheveux colorés là, ça serait sans doute moins marrant » non vraiment moins. Quoi que Jeff, c’est discutable, parfois il est vraiment marrant. Mais la plus part des gens de cette équipe ? Des coincés tordus, qui ont oubliés comment s’amuser. Heureusement qu’il y a la petite bande, qu’il y a Leonard ou Mathew. « Si c’est moi la prochaine à me faire tuer j’espère que tu pleureras un peu. En souvenir du saumon et du râteau que tu m’as mis » bien sur qu’elle ne compte pas se faire tuer, et sans doute qu’elle a bien plus de réflexe de survie que la plus part des gens dans cette boite. Mais c’est juste comme ça, parfois ça revient, réaliser que y a pas tout qu’est parfait. « Tu me file ton feu ?» le sien qui meurt, la cigarette qu’elle vient de sortir qui reste froide, un peu comme son assiette qu’elle a définitivement abandonnée.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: dans les mailles du filet (moïra) Mar 22 Aoû - 14:53 | |
| « Peut-être. Faudrait que j’en parle à mon avocat pour voir ce qu’il pense de cette proposition. » Oh, madame a un avocat, quelle classe. Tu ne savais pas qu’un ingénieur du son ça se faisait tant d’argent que ça, faut être riche pour avoir un avocat attitré non ? Enfin, sans doute qu’elle en a pas, après tout c’est juste une blague. Comme si vous alliez transformer ça en accord officiel. « Oh baby don’t, don’t ruin things with a contract, that’s way too much commitment. » Tiens, si ça peut lui faire croire que ton problème c’est que tu ne sais pas t’engager, elle pédalera dans la semoule un peu plus longtemps et toi tu auras le plaisir de la voir galérer. Quant à elle, elle sera persuadée d’avoir glané un peu plus d’informations. Gagnant-gagnant en soi. Un jour elle finira bien par savoir d’ailleurs, ce qu’est ton type, mais si tu peux faire en sorte que sa quête soit aussi longue que celle du Graal ou l’Odyssée ce sera avec grand plaisir. En attendant vous faites de cette cantine une scène, de votre duo un destin tragique de deux amants. C’est rare ce genre de moments, tu ne te glisses généralement dans une autre identité que pour berner des gens et si possible les dépouillés. Pas ce midi. Ce n’est pas une répétition, c’est le grand show, vous voilà au théâtre et vous êtes en tête d’affiche. Tu perçois bien son insulte qu’elle prononce sans un son et tu l’ignores sciemment. Elle ne te déconcentrera pas. Mais Dieu du ciel elle est encore meilleure que toi, elle devrait peut-être même être actrice au final. Y a ses larmes qui coulent – propre, gracieuse, comme dans les films, rien de morveux ou de sale – et t’y croirais presque si tu n’étais pas certain à cent pour cent qu’elle joue la comédie. « Ne dis pas ça. » Vaincras-tu sa mascarade ou quitteras-tu la pièce vaincu par ses larmes sous les yeux d’une foule persuadée que tu es un connard fini et que tu viens de lui briser le cœur ? Tu n’es pas dupe, tu ne te prends pas à son jeu, et tu le lui dis bien. Victoire. Les larmes de fausse tristesse ne peuvent tenir plus longtemps, les voilà transformées en larmes d’hilarité. Quand elle rejette la tête et le torse en arrière pour rire tu es obligé de la retenir avant qu’elle ne perde l’équilibre et se viande du banc. Elle aurait pas l’air con avec une commotion. La blague qui tue. « Tu m’as eue Brannigan. Tu m’as eue. » Droit dans le mille, t’es un killer Peadar. « Laisse-moi reprendre mon souffle. » Non, étouffe toi Moïra. Comme tu l’avais souhaité avec le saumon. La justice divine pleut sur ceux qui la méritent, c’est du karma pour avoir volé de la bouffe à un pauvre mec qui avait rien demandé. Qu’elle souffre, qu’elle en meure de rire. Ceci dit tu attends sagement, qu’elle s’en remette ou qu’elle crève d’asphyxie. Bon, apparemment c’est la première solution. Ce sera pour une autre fois la rétribution karmique.
« N’empêche j’espère qu’au moins tu me considère comme une bonne connaissance. Parce que sinon je serais très frustrée. » Comme si la moitié de vos interactions ne la frustraient pas déjà. Bien sûr la première fois c’était juste la frustration sexuelle vu qu’elle s’est essuyé un refus. Mais les autres fois c’était aussi de la frustration constante de ne pas avoir assez d’indices sur les parties intimes de ta vie. Pourquoi pas continuer dans cette voie ? « J’veux dire, avoue tu te marres bien avec moi. Tu pourrais manger avec Jeff ou l’autre débile aux cheveux colorés là, ça serait sans doute moins marrant. » Comme si tu allais manger avec le patron tiens. Ou l’autre chieuse insupportable. Non merci, tu tiens à avoir un temps de paix dans la journée, ou au moins tu comptes essayer d’en avoir un. « Dunno if you noticed but I was trying to eat alone and it worked really fucking well till you showed up. But I’ll be generous. You can be ‘‘that funny girl from work’’. That good enough ? » Elle devra s’en contenter, que ça lui semble suffisant ou non, ceci n’est pas une négociation. « Si c’est moi la prochaine à me faire tuer j’espère que tu pleureras un peu. En souvenir du saumon et du râteau que tu m’as mis. » En souvenir du saumon qu’elle a volé sans aucune honte elle veut dire ? Y a réflexion à avoir. Tu fais semblant de réfléchir pendant une minute, de te plonger dans des réflexions qui te tiraillent. « Eh, I probably won’t cry. But I do promise to be sad. » Ce qui est, il s’avère, parfaitement vrai. « That being said, try not to die, it’ll reflect badly on me. » Il est vrai que s’assurer qu’un nouveau meurtre ne soit pas commis est un peu – complètement – ton boulot. Donc si elle se fait tuer la demoiselle tu auras le droit à des remontrances et ce serait quand même bien emmerdant. Tu recommences à manger sans accorder à cette histoire bien d’importance. « Tu me files ton feu ? » Bon Dieu mais cette fille, on lui tend la main elle arrache le bras, c’est pas vrai quoi. Tu soupires. « Nope, you’re not allowed to smoke in here. » Pas que tu en aies quelque chose à foutre mais encore une fois ça fait partie de ton boulot alors tu vas pas la laisser s’en griller une juste devant toi et l’ignorer. Cependant tu sors un de tes multiples briquets d’une des innombrables poches de ta veste posée sur la table, et tu le lui tends. « Go outside. You can keep this one. » Et toi tu peux finir ton repas tranquille si possible.
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| Sujet: Re: dans les mailles du filet (moïra) Mar 29 Aoû - 23:36 | |
| Oh baby don’t, don’t ruin things with a contract, that’s way too much commitment. Il croit l’avoir Peadar, avec ses mots doux, ses jeux de rôles, ses propositions bancales. Et sans doute qu’elle tombe dans le panneau, parce que ça sert à quoi de réfléchir dans ces moments-là hein ? Sans doute que si elle avait vraiment un avocat elle ne l’appellerait pas, qu’elle se ferait rouler en beauté et qu’elle ne le regretterait même pas. Et tout ça pour quoi ? Un regard trop tendre et un saumon à vous envoyer les papilles au paradis ? Ouais. Voilà. Elle a le sourire qui se dessine sur ses lèvres Moira, la tête qui bascule de gauche à droite, comme pour montrer qu’elle a compris, que la manche c’est lui qui la remporte. Mais pas la guerre. Parce que c’est la but à la fin, c’est tout gagner, massacrer l’ennemie qu’importe les pertes, c’est s’asseoir sur le trône et enfiler la couronne. D’habitude c’est pas son truc Moira, la bagarre. Mais y a quelque chose en Peadar qui éveille sa combativité, son envie de continuer plutôt que d’abandonner. C’est con pas vrai ? Les choses seraient tellement plus simples si elle se contentait de fermer les yeux et de tourner les talons. Mais Peadar la cherche, alors Peadar la trouve, les larmes de crocodile qui coulent le long de ses joues, emportant un peu de mascara au passage. Putain ça pique les yeux. Pourtant malgré son entêtement elle rend les armes Moira. Une nouvelle fois. Faut dire que le rire c’est son talon d’Achille et que Peadar maitrise l’humour bien plus finement qu’elle ne le pensait (ou maitrise tout court en fait). Alors elle explose de rire Moira, manque de se ramasser si bien que son collègue doit l’empêcher de tomber. Bon sang ce que ça fait du bien de rigoler.
Finalement le rire qui se calme et eux deux qui reviennent à leur état initial. C’est-à-dire, Moira chiante et Peadar qui la supporte. Moira et ses questions, Moira et ses mots qu’elle balance à tout va, Moira qui parle trop. Avoue tu serais triste sans moi. C’est ce qu’elle voudrait se dire, que le monde entier serait triste si jamais elle disparaissait, un brun mégalomane sur les bords quand elle décide de jouer. Dunno if you noticed but I was trying to eat alone and it worked really fucking well till you showed up. But I’ll be generous. You can be ‘‘that funny girl from work’’. That good enough ? Ouais. La funny girl, ça lui va bien ça. Bonne description, un peu l’image qui la suit depuis toujours, celle qu’on aime bien, avec qui on rigole mais qu’au fond on connait pas si bien. Moira hoche doucement la tête, sourire satisfait sur le visage, comme un chat qui vient de dévorer une souris en entier. « Donc tu trouve que je suis drôle. Je note » clin d’œil mesquin elle reprend ses questions, un peu plus sérieuse cette fois ci, et la menace qui plane. Qui crèvera en prochain ? comme un vieux film d’horreur bien naze ou toute l’équipe se fera descendre un par un, sauf la blonde vierge chrétienne qui reste à la fin. Dommage, Moira n’est ni blonde, ni vierge, ni chrétienne. Sans doute qu’elle sera la deuxième à clamser, au bucher les hérétiques. Eh, I probably won’t cry. But I do promise to be sad. Seulement triste ? Hm. Elle hausse les épaules avant de soupirer « je suppose que je devrais m’en contenter, triste ça me va aussi » de toute façon elle sera morte, et à moins de revenir en tant que fantôme pour les hanter, elle verra pas les gens chialer à son enterrement ou danser sur sa tombe. That being said, try not to die, it’ll reflect badly on me. « Promis chéri je ferais un effort rien que pour toi » puis surtout c’est qu’elle a encore trop de choses à faire avant de tirer sa révérence et que l’idée de pourrir six pieds sous terre ne l’enchante pas vraiment. Finalement elle abandonne pour continuer de manger, concentrée sur son poulet, mâcher et pas s’étouffer, puis le silence. Bon sang ce qu’elle déteste le silence. Nope, you’re not allowed to smoke in here. elle en soupirerait presque de frustration. Presque. A croire qu’il fait vraiment son job le Peadar, et qu’il veille à ce que personne ne déconne vraiment dans la cafet. Le reste c’est plus libre, elle le sait Moira pour avoir déconné un bon nombre de fois avec Leonard ou bien Meora, trainée blanche sur une table à s’enfiler pour continuer la journée ou baisers volés au détours d’une tabe de mixage. « T’es pire que mon père » et c’est pas vraiment un compliment, monsieur Benssaïd n’étant pas spécialement l’homme le plus chaleureux et drôle du monde. Mais passons. Go outside. You can keep this one. Et le signal claire comme de l’eau de roche : laisse moi bouffer en paix. Bon. Rien que pour cette fois elle va accepter, et le briquet qui disparait dans sa poche alors qu’elle se lève. « Merci j’te le rendrait la prochaine fois » sous-entendu : prochaine fois il y aura, pense pas avoir gagné mon chou. « Merci pour la compagnie chef et courage pour cet aprem, on tourne dans la cours et y aura des couteaux impliqués, j’espère que tu seras la pour surveiller » doucement elle se baisse, dépose un baiser sur la joue de l’homme et tourne les talons, embarquant son plateau, plus assez faim pour terminer de manger.
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