poing violent, oeil sanglant. et le goût ferreux de la victoire jusqu’au-dessus de la langue, claquant comme un rappel orgueilleux de ta victoire. un autre homme mis au tapis tandis qu’on brandit ton poing dans l’air, indiquant la fin du match dans une effervescence totale. une autre victoire pour conforter l’égo, pour te rappeler que c’est toi le roi, nicky. invaincu depuis quatorze combats, prêt à remettre ça au moindre moment. t’es fou, bouillonnant d’une rage ressortie pour l’occasion, pour mieux détruire la gueule de ce petit merdeux qui regrettera sûrement d’avoir été ton adversaire demain. et ça te démange encore, comme des milliers de petits fourmillements jusqu’au bout de tes doigts. une colère incapable d’être rassasiée. t’en veux encore, t’en veux toujours. comme le monstre de sortie, assoiffé de sang. de violence. de victoire. parce que l’idiot a des choses à prouver, des comptes à rendre, encore et toujours. remettre les choses dans leur ordre, pour rappeler à tout le monde qu’ils ont tord de miser contre toi. de ne pas croire en toi. tu leur prouveras tord même si c’est la dernière chose que tu fais. tu tournes, comme un lion dans ta cage, comme une bête sur ton ring, salut euphorique de la victoire, la gueule déformée par une faim insatiable. et presque instinctivement, tu te mets à chercher sa crinière rousse dans la foule endiablée. ses yeux malicieux et son sourire carnivore, tout aussi assoiffé de violence que le tien. y a peut-être un léger pincement quand tu réalises qu’elle n’est pas là. que ce n’est pas ce soir que vous fêterez ça, comme deux bêtes enragées dans les vestiaires ou dans la ruelle de derrière. mais tant pis, pas vrai ? elle n’est pas là. et si elle n’est pas là, peut-être bien que c’est toi qui ira jusqu’à elle, comme tu l’as déjà fait des tas de fois avant, par envie ou par dépit, quand t’avais rien de mieux à te mettre sous la dent. quand tu préférais le sourire familier d’une amie plutôt que le visage d’une inconnue. l’euphorie retombe au fil de tes pas dans les rues noires, chaudes. le temps lourd pour contrecarrer cette folie qui ne semble pas vouloir te quitter mais qui laisse l’exaspération des muscles endoloris se faire reine. le calme après l’ouragan. et quand t’arrives enfin devant la porte de chez elle, tu réalises qu’elle n’est pas là non plus. tu restes un peu à te demander si tu devrais l’attendre, ou bien rentrer. mais il lui faut pas beaucoup de temps pour apparaître à l’autre bout du couloir - juste assez pour toi pour t’ennuyer de son absence. t’étais partie ? yeux ronds, provoqués par la surprise de l’homme stupide. peut-être qu’elle te l’avait dit, mais t’as sûrement pas écouté. peut-être que tu le savais, mais tu préfères prétendre l’inverse, comme pour mésestimer son importance. parce que t’as besoin de personne, pas vrai ? tu vis en solo. tu roules en solo. ça a toujours été toi et que toi nicky, parce que tu peux pas vraiment compter sur les gens. ils arnaquent peut-être encore plus que toi, prennent leur dû sans jamais revenir. c’est peut-être que ce t’aimes bien chez elle. les yeux innocents qui t’idolâtrent. le toucher doux sur les blessures de guerre et les mots susurrés du bout des lèvres bavardes pour te couronner roi. y a le rictus affamé qui revient presque immédiatement, rien qu’un coup d’oeil dans sa direction pour éveiller tout ce que t’étais venu chercher chez elle ce soir. un coup d’oeil pas vraiment discret sur ses courbes cachées par une couche de trop, à peine à t-elle le dos tourné que tu te sépares déjà du mur, prêt à la suivre dans l’appartement partagé avec tout un tas de gens qui t’agacent. mais elle n’ouvre pas - pas encore - et t’as les yeux qui s’éclairent d’une malice diabolique quand elle se retourne vers toi, prisonnière dans ta cage. y a tes bras qui l’emprisonnent, appuyés contre le mur, l’odeur enivrante du chaton inoffensif venant chatouiller les narines de grand méchant loup affamé quand tu t’approches un peu plus, quand elle t’attire un peu plus vers elle. t’en perds la notion de qui est qui, affamé et dévoré, loup ou agneau, t’en oublies qui tire les ficelles, quand elle tire sur ton t-shirt pour t’amener jusqu’à elle, quand ses lèvres ne sont qu’à quelques millimètres des tiennes mais que tu puises au fond de tes forces pour pas les attraper tout de suite. non, le chaton réveille tes instincts de chasseur, ceux du gamin qui a envie de jouer un peu, quand il s’approche encore un peu pour effleurer son visage de tes lèvres quand tu lui glisses un devine, l’incitant à prendre part au jeu auquel vous ne finissez jamais de jouer. bien sûr que t’as gagné - tu gagnes toujours. malgré la lèvre ouverte, malgré l’oeil au beurre noir qui fait résonner le sang jusqu’au fin fond de ton crâne, t’as gagné. et tu savoures la fierté en jouant des muscles douloureux sous ses doigts froids, te laissant aller au réconfort qu’elle t’apporte. m, c’est le cocon dans lequel tu viens te réfugier chaque fois que t’as envie de t’effacer de la surface de la terre. m, c’est la facilité et son contraire, le paradoxe qui te garde sur tes gardes. m, c’est la folie enivrante, la beauté foudroyante, les courbes qui te rendent fou lors des nuits de démence. m, c’est l’amie qui offre son épaule comme ce soir, quand tu t’appuies de tout ton être sur elle, quand tu fourres ta tête dans son cou pour oublier le corps malmené, quand tu te laisses porter par la folie que provoque son odeur. je t’ai cherchée. c’est un souffle chatouilleur au creux de son cou, les doigts curieux s’accrochant à ses hanches un peu trop forte. et t’espères qu’ils y laisseront leurs traces, qu’elle s’en souviendra demain encore, marque d’un territoire que tu fais tien pour ce soir. tu la rapproches un peu plus de toi, jamais rassasié de sa présence, les vilaines lèvres laissant leur sillon rougeâtre sur la peau fine de son cou. impatient, déjà, de posséder ces courbes si fines - presque malléables - sous ta poigne de fer. explique-moi comment m va tout réparer. tu le souffles comme un enfant qui ne comprendrais pas. mais tu lèves toujours pas la tête, refuge où tout est beau dans le creux de son cou, la marque des dents joueuses contre sa carotide, les pouces comme des caresses brûlantes sur ses hanches nues glissant sur le haut de ses cuisses. tu pourrais plus t’en écarter si tu le voulais, son poison nocif s’infiltrant déjà dans ses veines, te rendant plus diablotin encore que tu ne l’étais avant, sans même que ça ne t’inquiète le moins du monde. t’as pas besoin de réfléchir avec m, tout est simple, tout glisse sur elle. tu te contentes d’obéir, comme un bon garçon. et tu te reposes sur elle, sans doute un peu plus que tu ne le devrais.
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Sujet: Re: always sore {Mesh} Mar 15 Aoû - 5:31
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Sujet: Re: always sore {Mesh}
always sore {Mesh}
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