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Invité ☽ ☾
| Sujet: need for speed (glenn) Mar 18 Juil - 19:51 | |
| Y a rien d'plus inconfortable que la banquette arrière d'une voiture de flics. Surtout quand on a les poignets menottés. Surtout quand on a l'impression qu'il fait cinquante degrés. Bran a l'regard qui glisse avec désespoir le long de la fenêtre fermée, réalisant vite qu'il n'a de toute façon aucune commande pour l'ouvrir de là où il est. Il sent la sueur perler sur son front, goutter sur ses tempes, et il a l'impression que son dos est en train d'fondre et qu'il restera collé au dossier pour l'éternité. Il fait trop chaud, putain.
« Eh. » Les flics sont dehors, mais personne ne réagit. « EH. » Y en a un qui tourne la tête vers lui. « J'ai chaud. » Le type fronce les sourcils, sans avoir l'air de comprendre. Bran souffle, s'agite, perd patience. « La fenêtre. Ouvre. » Il le voit mettre la main derrière son oreille comme pour lui dire qu'il entend pas, et ses poings se serrent machinalement dans son dos. Qu'est-ce qu'il donnerait pas pour lui en coller une, à ce sale con. « OUVRE TROUDUC. » Faut croire qu'il a entendu, cette fois. La seule réponse qu'il récolte c'est un majeur levé et un connard qu'il lit sur ses lèvres.
Il a pas envie d'être là. Tout ça parce qu'ils sont passés au mauvais endroit, au mauvais moment. C'était pour déconner, mais personne a voulu l'croire. Il comptait pas réellement l'égorger, ce gars. Peut-être qu'il lui aurait laissé une jolie balafre sur la gueule, peut-être qu'il lui aurait entaillé un doit assez profond pour lui faire penser qu'il allait le couper. Mais il voulait pas l'tuer, juste l'effrayer – sûrement même le traumatiser. C'est l'prix à payer pour avoir voulu voler son portefeuille, c'était juste pour lui donner une leçon, ce soir il comptait faire couler le sang d'personne. Ou juste un peu. Mais quand les flics sont passés il avait une lame collée contre la gorge d'un sale gosse, les menaces au bout des lèvres et la folie au fond des yeux. Forcément c'est lui qui s'est fait embarquer, forcément personne a voulu l'écouter. Pourtant il s'félicite Bran, parce qu'il a pas résisté, ni gueulé, ni cogné. Il s'est laissé faire sagement, en essayant simplement de s'faire entendre ; sans succès bien sûr, et après on s'demande pourquoi il préfère frapper que parler. Mais il a pas aggravé son cas. Il s'est montré docile et il espère que sa sagesse sortie de nulle part sera récompensée quand on viendra l'récupérer au commissariat. Il espère que ça sera son chef et qu'il aura droit à un j'suis fier de toi, dans l'fond c'est tout ce qu'il veut.
En attendant il est là, à se liquéfier dans une bagnole fermée. Même à un chien il ferait pas ça.
Et puis y a des éclats de voix, il comprend rien à ce qui s'dit mais ça suffit à attirer son attention. Il voit les flics, il voit un type. Il sait pas trop ce qui se passe mais ça cause, ça s'agite, on dirait même que ça s'échauffe un peu. Il est p't'être en train de crever de chaud, mais au moins le spectacle est gratuit. C'est mieux que ce qu'il avait dans son enfance alors il s'en plaint pas, il se penche vers la vitre et il observe, un vague sourire aux lèvres. Il essaie de deviner ce qui se déroule sous ses yeux mais quand il essaie de lire sur leurs lèvres, il devine un « j'ai mal aux dents » et il est presque sûr que c'est pas ça, donc vaut mieux abandonner cette technique. Il se contente de l'image sans le son et c'est tout aussi drôle. Son moment préféré, c'est quand la tête blonde fait une pirouette et se dérobe au policier. Il attribuerait la note maximale si c'était un concours, mais c'qui suit est tout simplement déclassé. La tête blonde qui se précipite dans la caisse. Le courant d'air qu'il emmène avec lui, trop court mais c'est mieux que rien. Le moteur qui vrombit, les pneus qui crissent. Bran a toujours aimé les retournements de situation.
Il s'retient de rire un moment, même si y a un sourire trop large qui étire ses lèvres. C'est tellement absurde qu'il a envie de l'applaudir, mais ça non plus il est pas en mesure de le faire, avec les bracelets qui lui emprisonnent les poignets. C'est même un peu trop serré mais il a connu pire, tant pis pour les traces qui resteront imprimées dans sa chair. Il voit l'paysage qui défile à toute allure et il serait bien capable de se taire jusqu'à voir leur destination finale – non il en serait pas capable, il a jamais été foutu de la fermer bien longtemps. « T'sais Blondie, les courses-poursuites c'est grave cool et tout, j'suis content d'en faire partie. Par contre j'veux bien que t'ouvres les fenêtres, sinon j'te jure que j'vais crever. » Il lève les yeux vers le rétroviseur pour croiser les siens. « Ou te crever. » Il hausse les épaules et puis il éclate d'un rire de gamin, parce que pour lui tout ça c'est qu'une blague, un peu comme ce qui est en train d'se passer. Ça lui donne envie de classer tout ça dans son top dix des meilleures soirées de l'année. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: need for speed (glenn) Jeu 27 Juil - 0:09 | |
| [color:db3b=teal ]- … et je vais brûler ton stand sale enfoiré de porc dégueulasse !
Glenn était ivre de rage. Il n’arrivait pas à croire le culot de ce connard en face de lui. Il l’avait vu, de ses yeux vu, faire tomber un de ses hot-dogs, le ramasser subrepticement et le replacer comme si de rien était sur l’étal seulement pour le donner à un pauvre gamin dont le seul crime était d’avoir envie de profiter des festivités de la ville en profitant tranquillement d’un de ces immondes mets typiquement américain. Et okay, Glenn était peut-être une bitch comme on en faisait peu, mais même lui avait suffisamment de valeurs pour savoir que ça, c’était vraiment un coup de pute. Alors, n’écoutant que son indignation et son sens de la justice bafouée, Glenn s’était dirigé vers le vendeur et avait commencé à l’invectiver avec sa verve habituelle, attirant l’attention des passants qui avaient d’ailleurs commencés à former un cercle autour d’eux. Evidemment, le vendeur n était pas de cet avis et le faisait bien savoir.
[b]-J’vais t’en faire voir p’tit con ! J’vais appeler la police tu verras ![/color]
-Et bien vas y appelle les, connard ! En attendant ça m’empêchera pas de faire ça !
Et, sans autre forme de procès, Glenn renversa le stand par terre avant de piétiner sur tout ce qui passait à sa portée. Il ne s’arrêta qu’une fois satisfait de la destruction alentour et des cris outragés du vendeur de hot-dog.
-Voila, comme ça tu pourras pas mentir quand tu vendra tes trucs immondes enfoiré !
Son triomphe ne dura qu’un instant avant qu’un flic ne s’amène pour l’entrainer plus loin, essayant de lui passer les menottes. Ce que Glenn refusait tout net de voir se produire. Il ne méritait pas ça, il avait agit en bon Samaritain en empêchant ce môme de mourir de la dysenterie ou du scorbut ou de toute autre maladie disparue de l’Occident.
L’officier le transbahuta jusqu’à sa voiture sans se soucier de ses protestations (et avec une facilité qui indigna quelque peu le blond, il n’était pas si gringalet que ça !) et de sa non coopération. Et ces lâches de passants qui n’osaient pas intervenir pour dire qu’il avait raison. Il continua à protester de toutes ses forces, et à être ignorer avec brio.
-C’est une erreur judiciaire ! C’est l’autre connard qui devrait être arrêter !
Le rire moqueur qui lui répondit acheva de le mettre en rage. Ils arrivaient à la voiture de patrouille lorsqu’un soudain mouvement de foule les prit de court, bousculant les deux officiers et leur charge qui en profita pour emprunter les clés du véhicule avant de s’y précipiter, de mettre le contact et de se tirer vite fait de là sous les cris rageurs des flics.
Il roula un bon moment, très vite, sans se soucier vraiment des gens qu’il risquait de tuer, s’assurant de ne pas être poursuivit. Pour l’instant. Glenn se demanda alors où il pouvait bien aller quand une voix derrière lui le surpris tellement qu’il freina brusquement.
Lentement, il leva les yeux sur le rétroviseur seulement pour apercevoir un type menotté à la banquette arrière … Et merde, non seulement il venait de commettre un délit, potentiellement fédéral dans un pays où il n’avait qu’un visa de travail, mais en plus il avait embarqué avec un inconnu qui pouvait aussi bien être un simple voleur qu’un serial killer. Le rire de maniaque qui lui échappait ne faisait rien pour rassurer le blond.
-On t’a jamais dit que menacer les gens était pas vraiment le meilleur moyen pour obtenir ce que tu veux ? Surtout quand tu n’es pas en position de force.
Glenn était peut être en train de psychoter intérieurement mais il ne serait pas dit qu’il obéirait à quelqu’un sans rien dire comme un esclave. Il conduisit encore quelques minutes avant de finalement ouvrir une fenêtre. Celle à côté de lui. Parce qu’il faisait quand même vachement chaud dans l’habitacle.
-Qu’est ce que tu fais là d’ailleurs ? Je ne m’attendais pas à commettre un kidnapping quand j’ai emprunté cette voiture. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: need for speed (glenn) Lun 14 Aoû - 19:40 | |
| Le freinage est trop soudain trop brutal, Bran n'est pas attaché et ses mains sont toujours désespérément coincées dans son dos. Il s'écrase contre le siège avant, sa tête qui s'enfonce dans l'appuie-tête et son cou qui s'tord dans un angle douloureux. « MAIS PUTAIN ! » Sa carcasse retombe lourdement sur la banquette arrière, un goût d'sang sous sa langue. Il sait pas s'il s'est mordu ou s'il a cogné trop fort et il s'en fout, tout ça c'est la faute de son chauffeur foireux. « Préviens avant d'freiner comme un malade, tu sais pas conduire ou quoi ? » C'est bien sa veine. Lui qui se voyait déjà libéré grâce à ce type, maintenant il est même pas certain de rester en vie jusqu'au bout du trajet.
« On t’a jamais dit que menacer les gens était pas vraiment le meilleur moyen pour obtenir ce que tu veux ? Surtout quand tu n’es pas en position de force. » Ça l'fait hausser les épaules, parce que non on lui a jamais dit – on lui a même plutôt appris le contraire. Il est p't'être pas en position de force mais ça l'empêchera pas d'agir comme si c'était le cas. « C'est quoi l'problème ? C'est parce que j'ai pas dit s'te plaît ? » Il recommence à s'marrer tout seul, l'observant dans le rétroviseur avec un air trop railleur. « Vous êtes vraiment des fragiles les 'ricains, dès qu'on vous traite pas comme des princesses vous avez les couilles à l'envers. » Il sort ça comme si la politesse était un privilège plutôt qu'un savoir-vivre et au final c'est sûrement ça le problème ; Bran il a pas de savoir-vivre juste du savoir-survivre.
Peut-être qu'il devrait se rattraper, s'excuser, demander gentiment. Il préfère continuer à crever de chaud en se promettant d'se venger si l'inconnu le laisse se liquéfier.
La fenêtre finit par s'ouvrir. Il a gagné et bien sûr il sait que c'est pas pour lui, que c'est juste que l'autre doit avoir trop chaud aussi, mais il s'en fout. À ses yeux c'est une victoire indéniable et son visage s'fend d'un large sourire, son menton se dressant d'un air trop fier. C'est ridicule. « Ah bah tu vois quand tu veux, t'es pas si con qu'ça. » Évidemment c'est du foutage de gueule et il ne s'en cache même pas.
« Qu’est-ce que tu fais là d’ailleurs ? Je ne m’attendais pas à commettre un kidnapping quand j’ai emprunté cette voiture. » Il se penche dans la direction de la fenêtre ouverte, cherchant à obtenir le plus d'air possible. On dirait qu'il l'écoute même pas, pourtant il hausse les épaules encore une fois, bien attentif à c'qui se dit. « À ta place j'me ferais surtout du souci pour la caisse. Voler une bagnole de flics, c'est p't'être pas l'truc le plus malin qu't'aies fait dans ta vie. » Ses lèvres s'étirent, son sourire est tout en dents quand il lance une autre œillade à son comparse. « Mais moi ça m'arrange bien alors j'te juge pas t'inquiètes. » Et il se dandine sur son siège, parce qu'il a toujours chaud malgré la fenêtre ouverte, parce que les menottes lui font mal et résonnent dans un cliquetis métallique à chaque mouvement qu'il fait. « Moi j'suis juste là par erreur, sont un peu teubés les poulets. Ils veulent pas comprendre c'qu'on leur dit alors bon. » L'accent serbe qui roule sur sa langue, la moitié des mots avalés les syllabes mal prononcées. Il prend un air innocent mais c'est pas crédible. Avec Bran c'est jamais crédible.
« Et toi Blondie ? T'as fait quoi d'si terrible pour vouloir t'échapper comme ça ? » Il arque un sourcil et la question est sincère – ça l'intrigue. Le type n'a pas une tête de méchant alors ça le laisse un peu perplexe, mais il sait bien qu'il faut pas se fier aux apparences. « J'espère qu't'es pas un serial killer, ça s'rait con. » Entre ses lèvres ça sonne juste comme une vaste blague. Même si c'était le cas il est pas sûr que ça l'effraierait beaucoup ; il a jamais eu peur d'se jeter dans la gueule du loup. |
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| Sujet: Re: need for speed (glenn) | |
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