“Fêter la fin des exams comme il se doit” Libre/Etudiants
Tu.n’en.pouvais.plus ! Voilà ton état général en cette fin d’après-midi alors que tu sortais de ton dernier examen de l’année. Bordel, ils ne pouvaient pas concentrer toutes les épreuves sur une seule semaine ? Il fallait vraiment qu’ils étalent leurs partiels jusqu’à la dernière minute ? A croire qu’ils tenaient vraiment à vous épuiser, vous rendre dingues et/ou passer l’été à corriger vos copies ! A tous les coups, vous aurez également vos résultats à la dernière minute histoire de bien vous faire baliser jusqu’au bout.
Heureusement pour toi, tu venais enfin de terminer ta dernière épreuve de l’année et dès ta copie rendue, tu avais filé tout droit vers le parc situé à deux pas de l’université. A vrai dire, tu ne savais pas toi-même ce que tu venais chercher par là mais quand ton regard se posa sur l’herbe moelleuse et bien verte à l’ombre d’un saule, tu ne pus t’empêcher de t’y laisser tomber avant de t’étaler de tout ton long, le regard perdu dans les feuilles de l’arbre. Clairement, t’avais l’air très con comme ça, très con ou ivre mort, mais ce n’était pas grave. Ils ne pouvaient pas comprendre, ceux qui n’avaient plus d’examens à passer et qui ne venaient pas de gratter huit pages de dissertation. Ils ne pouvaient pas savoir à quel point ça faisait du bien quand ça s’arrêtait !
Poussant un long soupire d’aise, tu allais te redresser quand un visage apparut au-dessus de toi, les cheveux du garçon se mêlant aux branchages, vu d’ici. « Yo. Tu sors de partiel ou tu me stalkais ? » demandais-tu, un petit sourire au bout des lèvres avant de te redresser et croiser tes jambes en tailleurs, attrapant ton portable en même temps que ton paquet de clopes, en glissant une entre tes lèvres. « J’te jure j’suis au bout d’ma vie, j’sens plus mes mains alors que j’ai du écrire de la merde. J’crois ce soir, je met une mine histoire de commencer bien les vacances. » commençais-tu tout en écrivant un texto. Ouais, ce soir c’était enfin la fin des examens et t’étais tout décidé à trouver moyen de marquer le coup.

code by solosand

Les doigts usés par le stylo qu'ils ont tenu trop fort, les yeux fatigués d'avoir fixé les copies trop longtemps, elle a qu'une envie Jem : se vider l'esprit. Elle sait bien qu'elle est pas la seule, déjà elle voit les étudiants se regrouper en comités plus ou moins larges, à débriefer des examens pour certains, décompresser en balançant des bêtises pour d'autres. Elle observe, de loin, devinant les plans qui commencent déjà à se monter, les soirées prêtes à s'improviser pour tout oublier. Elle est pas dans le lot, pas vraiment en dehors non plus, un peu entre les deux, à vouloir rejoindre les bulles qui naviguent autour d'elle sans trop savoir comment s'y prendre. Ça se disperse et elle en fait de même, s'éloignant de son côté jusqu'à ce qu'elle sente son portable vibrer. C'est un type croisé entre deux amphis – un client – qui demande si y a moyen d'utiliser ses services là, maintenant. Elle sourit un peu, parce qu'elle a trouvé son passe-droit. Suffit de fournir ce qui lui est demandé et elle pourra s'incruster sans mal, jusqu'à s'intégrer ou au moins en avoir l'impression. On lui dit qu'elle peut les rejoindre au parc Wormsloe et déjà elle fait un détour pour passer chez elle d'abord, fouillant rapidement dans ses stocks pour trouver les petites pilules faites maison qu'elle avait fabriqué pour une rave en fin de semaine ; ça fait rien, elle aura le temps de les remplacer d'ici là. Elle fourre les quelques sachets dans son sac, ajoutant aussi des trucs pas consommables mais sympas quand même, au cas où – des petits pétards inoffensifs, et même de quoi lancer une ou deux fusées de feux d'artifices. Déjà elle se remet en route, ralentissant la cadence quand elle arrive enfin au parc. Elle repère de loin le petit groupe de jeunes, reconnaissant parmi eux son client occasionnel. Elle lève le menton, prend un air sûre d'elle en s'approchant, alors que l'une d'entre eux sort des paquets de gâteaux et de bonbons. Elle affiche un petit sourire avenant mais discret, ça va de paire avec son allure de fille sage et sa jupe bien repassée. « J'ai des offrandes aussi, je peux m'inviter ? » Elle précise pas quel genre d'offrandes pour l'instant, parce que ça serait brutal et que ça briserait trop vite son image. Mais sûrement que certains peuvent deviner malgré tout, parce que même si elle est discrète elle a une certaine clientèle, et un grand nombre d'étudiants sait vers qui se tourner pour les fabrications clandestines dérivées de la chimie. Ça commence à se savoir, qu'il faut pas se fier à l'innocence qui peint ses traits quand elle sourit.

Il paraît que Jem avait des choses intéressantes.
Enfin c’était ce qu’elle lui avait dit par texto en tout cas, et rhoan avait immédiatement couru. Il sortait d’un partiel qui l’avait drainé de toute énergie, putain de système immunitaire des batraciens, un truc fascinant mais à la fois chiant à en mourir. Il pensait avoir réussi la plupart de ses examens, et pourtant c’est dur quand on oublie tout à la seconde même après avoir lu une phrase. Heureusement que le tiers-temps existe, même si le temps passé à réfléchir sur un exercice ne change pas grand-chose chez lui.
Son sac sur le dos et une clope à la bouche, il s’approche du groupe formé sous les arbres du parc – il reconnaît Jem de loin, puis des gens qu’il ne connaît pas ou ne reconnaît pas, plutôt.
« Moi j’ai pas d’offrandes mais j’ai des clopes. »
Ça peut toujours servir, même s’il n’aurait rien contre quelque chose de plus fort.
« j’espère que ça vaut le coup j’ai passé deux heures à disséquer un cœur de bœuf ce matin. »

Les examens... c'est une véritable tannée ! Otto a beau être intelligent il n'empêche que cela le fatigue, le tracasse, lui prend la tête et l'épuise... le commerce... le putain de commerce quoi ! Cela aurait dû être simple et pourtant... Otto en crève... qu'on lui dise qu'il est intelligent alors qu'il en chie comme pas deux en cours. Trop flemmard parait-il... se repose trop sur ses acquis... ceux là il a envie de les enculer franchement même si au fond il sait que, malgré les angoisses, malgré les galères, il va s'en sortir et très certainement avec les honneurs. Sans doute est-ce cela le plus frustrant ? Que malgré tout ce qu'il tente de rejeter il reste un putain de parfait élève ? Son esprit s'embrouille, il ne sait plus si ça a le moindre sens donc il chasse ça de ses pensées. Non ce qui l'intéresse maintenant c'est de se détendre, de penser à autre chose et justement pour ça Jesse a pensé à tout ! Ou du moins... disons qu'il n'avait sans doute pas pensé qu'ils se brouilleraient avant et Otto a depuis bien fait attention à ne pas le croiser plus de quelques minutes...

Seulement voilà, il veut vraiment y aller, il veut se sentir comme un étudiant pour une fois, fêter la fin des exams, peut être appeler Lenny à les rejoindre mais en clair... il ne veut pas être seul. Alors il ravale sa fierté, monte un mur gigantesque autours de son cœur, de ses sentiments, et se rend dans le parc, parc où pour une fois il ne fait pas tâche car pas de poupée, pas de tête décapité, pas de gode à la ceinture, non, au contraire Otto est très bien habillé, foutu étudiant en costard un peu débraillé car il reste Otto et bien coiffé, des lunettes de soleil rondes sur le nez. Et à travers ses carreaux teinté il le voit vite d'ailleurs son ami, allongé dans l'herbe comme un teubé mais qui lui donne envie de faire de même. Alors il se rapproche, ne s'annonce pas et arrive juste au dessus de sa tête, regardant Jesse d'un air perplexe et plus encore quand celui ci parle « Yo... je te salkais... car je suis un creep. » C'est encore un peu bizarre pour Otto... de faire comme ci ne rien était. Mais il se dit que cette phrase lui ressemble et que cela suffira a faire illusion, à cacher le fait qu'il est encore fragile de leur dernière rencontre et qu'avant ce moment précis il ne savait plus trop si ils étaient encore amis ou pas. « Pauvre chou ! À tout les coups t'as encore géré et tu auras encore dit de la merde sur le fait d'avoir fait de la merde. » Il s'installe à côté de Jesse, s’assoit en tailleur et tend la main avant d'hésiter... après réflexion il se dit que ne pas le faire serait le plus étrange alors il lui attrape la main et commence à la lui masser... car dans l'esprit d'Otto c'est ce que les amis font.

Dans le même temps d'autres gens arrivent. Une meuf d'ailleurs que Otto ne semble pas reconnaître. Il avoue il ne l'aime pas des masses, il n'aime pas comment elle prend ses aises avec Jesse. Car si Otto ne sait pas trop quoi penser de sa relation avec Jesse actuellement il reste très possessif. Théa il comprend, c'est sa « copine » mais les autres... Otto est son meilleur ami, point ! Alors ses gâteaux elle peut se les foutre au cul ! « Tes gâteaux tu p... » Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'une autre nana arrive. Elle déjà elle a l'air plus prometteuse ! Car Otto connaît sa réputation. Il ne touche certes pas à ce qu'elle vend mais au moins il sait qu'avec elle les offrandes seront beaucoup plus sympa. « Fais toi plaisir ! Mais la prochaine personne devra égorger une chèvre, je suis en manque de carnage et d'hémoglobine après tout ça ! » Si seulement c'était possible... Otto trouve ça dommage que les vraies sacrifices ne se fassent plus. À l'époque les gens avaient le sens des divertissements ! Pour célébrer un truc ils égorgeait une bestiole ou un homme et ensuite on buvait et bouffait autours de son cadavre. Plutôt cool !

Seulement, tandis que Otto se perd dans son petit délire, il ne voit pas l'autre type arriver, il ne voit pas ce mec aux formes et aux traits qu'il ne connaît que trop bien. Il entend d'abord cette voix, qui lui fout un frisson, puis lève la tête tandis qu'il manque de s'étrangler. Quoi ? Quoi ?! Rhoan est un putain d'étudiant de son bahut ?! Et il est avec eux ?!!! Parfois Otto se demande ce qu'il a bien pu foutre dans sa mission de stalkage, se rendant compte à quel point il a raté des informations importantes. Mais là surtout... il ne sait plus vraiment quoi penser et reste là, paralysé, retenant son souffle sans même s'en rendre compte tandis qu'il se demande si il l'ignore ou ne l'a pas reconnu encore habillé normal et tout... habillé tout court ? Mais surtout il prie Otto... il prie pour que Lenny ne débarque pas finalement. « Rhoan ?! » Lâche-t-il finalement en reprenant son souffle.

Habituellement, il y avait toujours des dizaines d’étudiants posés dans le parc entre deux cours, venus griller une clope ou manger un morceau pour se donner des forces. C’était devenu une habitude, habitude qui te manquerait sans doute durant ces vacances car il fallait avouer que tu étais un grand adepte des pauses. Ne rien faire du tout, c’était ta plus grande spécialité et tu étais connu comme le loup blanc pour ça.
Otto du moins te connaissait par cœur et tu ne fus donc guère étonné qu’il soit le premier à te rejoindre. Ce garçon connaissait sans doute la moindre de tes habitudes si bien que tu t’étais accoutumé à sa présence, constante. Sauf qu’elle ne l’était plus depuis votre dispute chez toi. Tu savais que tu avais dépassé le borne ce jour-là, tu l’avais vraiment blessé dans ta réaction excessive et même si tu avais tenté de t’excuser, Otto semblait vraiment ébranlé par cette zone d’ombre dans votre amitié même si cet après-midi, il semblait prêt à faire un effort pour oublier. Au moins le temps d’une soirée ? Tu l’espérais, il avait beau se montrer lourd par moment, tu n’avais pas envie de le perdre, il était ce grain de folie qui manquait tant à ta vie. « Je me disais bien » souris-tu content qu’il ait accepté de t’adresser la parole. A sa réflexion, tu souris de coin en te redressant. Otto parlait mais de vous deux, il était sans doute celui qui s’en sortait toujours le mieux. Toi tu restais correct là où lui était bon. « On verra bien ! » Et comme si tout était normal, Otto commença à te masser la main, celle qui avait tant souffert lors de ce dernier partiel. C’était gentil mais euh…Voila. C’était un truc à la Otto.
C’est alors que quelqu’un vint se vautrer à tes côtés, côté opposé à Otto et à ses longs cheveux châtains clairs, tu reconnus aussitôt Tereza. Cette dernière poussa un soupire qui vint du fond du cœur alors qu’elle posait sa tête sur ton épaule si bien que tu allais entourer ses épaules de ton bras. « Vivement la retraite du coup ? » hasardais-tu d’un petit sourire en constatant tout ce qu’elle avait ramené. Cette fille était une déesse. « Je t’ai déjà demandé en mariage, t’as dit non ! » te moquais-tu d’un ton faussement plaintif tandis qu’Otto semblait se tendre à tes côtés, ouvrant subitement la bouche et pas pour dire des trucs sympas de toute évidence mais par chance, l’arrivée d’autres étudiants l’arrêtèrent à temps et tu en profitais pour lui lancer de gros yeux. A l’annonce de la brune, tu lui servis un joli sourire, des offrandes étaient toujours bonnes à prendre. « Invite toi ! » Ouais, toi tu aimais tout le monde par défaut alors dans tous les cas elle était la bienvenue, comme tous ceux qui vinrent s’installer d’ailleurs. Tu fis un petit signe en reconnaissant Rhoan, lui adressant un sourire. Sauf qu’à tes côtés, Otto semblait dans tous ses états après avoir causé hémoglobine en toute tranquillité. C’est ledit Arthur, que tu avais déjà croisé quelques fois dans la fac, qui attira ton attention sur les fameuses offrandes de Jemina que tu ne connaissais que de vue également. « T’as ramené quoi ? » demandais-tu un peu brusquement, oubliant la politesse par pure curiosité, piqué dans ton intérêt tandis qu’à côté de Rez s’installait son frère, le timide Mihail. C’était déjà un exploit qu’il soit venu alors tu lui fis un petit sourire avant de te tourner à nouveau vers Jemina et son offrande mystère.

« Fais toi plaisir ! Mais la prochaine personne devra égorger une chèvre, je suis en manque de carnage et d'hémoglobine après tout ça ! » Son regard se pose sur le type installé par terre et si aucune expression ne vient orner son visage, ses yeux brillent d'une lueur à mi-chemin entre le jugement et l'amusement. Et puis elle voit Arthur débarquer, puis Rhoan, puis un garçon qu'elle a déjà croisé et qui a toujours l'air aussi maussade. Les mots de Rhoan lui arrachent un sourire et même si elle dit rien, le t'inquiètes ça vaut le coup est palpable dans l'air. Regard entendu dans sa direction et déjà Arthur glisse jusqu'à elle, son bras autour de ses épaules et elle se laisse faire facilement, s'appuyant contre lui. « Et toi, t'as quoi à partager ? » Elle darde ses prunelles dans les siennes, baisse la voix pour qu'il soit le seul à l'entendre. « Des trucs que t'as déjà testés et approuvés. » Y a la fierté qui flambe quelque part au fond d'ses yeux, mais tout s'évapore à la seconde même où Arthur demande à Rhoan si les autres viennent. Les autres, la coloc. Les autres, son frère dans le lot. « J'espère que t'as pas invité Bo. » Lâché du bout des lèvres dans la direction d'Arthur, parce qu'il est le plus à même de l'avoir fait – ça l'étonnerait que Rhoan se soit donné cette peine. Elle est occupée à passer Arthur aux rayons X comme si sa vie dépendait de sa réponse, quand une voix la sort de son analyse. « T’as ramené quoi ? » C'est l'un des garçons assis par terre, et elle peut pas s'empêcher d'esquisser un nouveau sourire en voyant la curiosité qui émane de lui. Elle prend garde à rester proche d'Arthur pour que sa silhouette la camoufle un peu, et elle ouvre son sac, attrapant l'un des petits sachets de pilules. Elle le sort pas totalement, juste assez pour qu'on puisse deviner de quoi il s'agit. « C'est du fait maison. » Et ceux qui y ont déjà goûté savent que ça vaut l'détour. Puis elle remballe tout, reprenant son air de p'tite fille sage même si son sourire la trahit un peu. « Et j'ai peut-être aussi deux-trois gadgets à côté. » En somme, elle a de quoi pimenter leur réunion un minimum.