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 always sore {Mesh}

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MessageSujet: always sore {Mesh}   always sore {Mesh} EmptyMer 9 Aoû - 5:05



crimson headache, aching blush
That's how it goes so take it like a grown-up. Life's not a fairytale, it's time to own up. I see you watching me, eyes on your target. Let's roll the dice and we'll both make our moves. Lipstick on your neck brands like a tattoo. And you thought that you were the boss tonight, But I can put up one good fight.
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Le ciel est couvert ce soir. Ça inquiétait papa. Comme toujours. Impossible de laissez sa petite fille rentrer toute seule chez elle. Pas quand aucune étoile ne semble prête à lui indiquer le bon chemin. Et si je me perdais? Impossible. Et si un désaxé me coinçait dans une ruelle? Je sais me défendre et des deux, je crois que c’est lui qui devrait s’inquiéter le plus. S’il parvient à me trouver. À me coincer. Mais papa n’en a rien à faire – trop têtu, trop lui. Trop nous. Alors je le laisse me ramener. Me reconduire à la 2B – mon havre souillé. Ma caverne d’alibaba trouvée, saccagée. Tyfy s’y étant infiltré. Le roi des voleurs, violeurs de sanctuaire – et surement d’un tas d’autres trucs, oui. Ça ne me dérange pourtant pas vraiment. Pas entièrement. Ni sa présence. Ni ses mains baladeuses sur Nur. Trop délicieuse. Vivante. Vibrante. Je comprend, je ferais pareille. À sa place. Dans quelques semaines – peut-être. Et quand la voiture s’arrête, après avoir embrassé papa sur la joue, je glisse dans la nuit. Devant ce chez-moi que je commence à m’approprier. Et par la fenêtre ouverte de la voiture, là où j’ai déposé une main – gentille fille saluant son papa avec toute la tendresse dont elle est capable – sa voix me rappelle. Presque triste. Tendue. Patiente. « Mmn, ástin mín… pense à mam, d’accord? Je te rappellerais... » Les mots s’entassent sur ma langue. Je pourrais les vomir sur le béton, ici. Devant lui. Sur la portière. Ma main serre brièvement le chassis de la vitre, mais je m’efforce de sourire. De ne pas penser. De ne pas m’inquiéter. D’ignorer l’inévitable – juste une nuit. De plus, de trop. Je me penche plutôt, mes cheveux comme une barrière entre nous et le monde. Les Vilhjálmsson contre le bordel qu’est cet univers. « Góða nótt, pabbi. » Bonne nuit, oui. Qu’il s’en aille. Qu’il ne me rappelle pas encore, que ma mère va de travers. Qu’elle se déglingue. Que tout pars en fumé.

Une petite tape sur la portière et il se décide enfin à bougé. Partir. M’abandonnant là, dans la rue. Le coeur en vrac. Ma main droite s’emmêlant dans mes cheveux. Un soupire dans la gorge. Les paupières lourdes. Celle que je ferme un instant – pour que le monde cesse de tourner. Parce que maman à besoin de soin à domicile depuis mon départ pour New York. Parce que mon besoin d’espace l’a probablement atteint. Parce que mon absence l’a tiré vers le fond. Ce n’est pas de ma faute, évidemment. Pas vraiment. Probablement pas. Papa dit que non. Je crois que oui. Le doute grouille dans ma tête comme un parasite et j’inspire lentement, avant de pivoter. Prête à faire face à la suite. Mon nouveau bordel. Le foutoir qu’est devenu ma vie – plus de petit nid douillet, plus d’amoureux, plus de sécurité, sinon celle d’être plus forte. Plus grande. En plein contrôle – ou pas. Deux pas vers la porte et je le remarque enfin. Adossé près de l’entrée, attendant. Cash. Un peu de sang au coin des lèvres. Martyr incarné de la victoire. De la violence. Le corps tatoué par les coups. Par le terrible. Par le superbe. Un autre foutoir, une perte humaine. Le néant incarné. Vide dans le ventre, dans la tête. Le coeur absent – ou pas. À quoi bon résister? Je souris déjà, repoussant ma crinière de feu, sur l’autre épaule. Lui exposant presque ma gorge. Comme certain laisse leurs armes au sol. Mais pas moi. Elles sont dans mon ventre – les siennes, dans ses poings.

« Bonsoir Cash, c’est un coup de chance ou tu t’es réellement rappelé de la date de mon retour? » Mais la réponse nous intéresse-t-elle seulement? Pas vraiment. Aussi, je continue d’avancer, le regard rivé sur lui. Sur son corps. Tas de muscle malmené, par les autres. Par moi, si j’accepte de lui ouvrir la porte. Parce que déjà, il me suit. Se rattachant à moi, comme une ombre. Comme un monstre. Le croque mitaine aux mains pleines de sang. Ça m’arrache un autre sourire. J’ai toujours eu un faible pour les contes. Ceux effrayant. Ceux qui termine mal. Et bientôt je me retrouve adossé à mon tour. À la porte. À la maison. La 2B attendant sagement derrière moi. Devant lui. J’incline la tête sur le côté, adorable en tout point – sauf ceux personnels qu’il a effleuré du bout des doigts. Je ne suis que miel, celui qui s’infiltre partout et étouffe. Celui qui pique, des abeilles dans mon sillage. Des frelons sur la peau, contre ma main, qui s’étire jusqu’à lui. Pour effleurer son torse, pour tirer sur son t-shirt. L’attirer plus près. Pour l’observer, là dans le contre-jour. Le corps violenté. Le corps victorieux. « Tu as gagné? » Il devait y avoir un combat ce soir, mais je l’ai raté. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour mon papa – mon pabbi. Mais une fois de plus, ma question est stupide – sans intérêt. Je ne parle que parce que je suis bien élevée – mais lui pas. On a raté son éducation, oublié de lui donner des manières. Alors je compense, tout sourire, chaton aux canines luisantes dans l’obscurité de son corps. Si petite devant lui. Presque innoffensive. « Personne n’a mordu à l’hameçon ce soir? … personne d’assez fort… d’assez audacieux? » Ma tête s’incline sur la droite, parce que je flirt honteusement. Parce que les jeux de corps m’ont toujours plus. Parce qu’avec lui, les jeux d’esprits ne sont pas les bienvenus. Non, Cash est simple. Ce n’est pas plus mal. Ma main palpe les muscles, le tangible de sa personne. Douleur vivante.

Puis, je songe à Tyfy. À l’intérieur. Probablement déjà scotché contre Nur – ma rivale, ma meilleure amie en devenir, celle que je veux, moi aussi, faufiler dans mon lit. Comme tous les autres. Tyfy. Artie. Boo. Ça ne me dérange pas vraiment – de le partager. De le savoir ailleurs. Séduit, peut-être même. Mais je sais déjà que la présence de Cash le dérangera. Je sais ce que représente le grand brun. Il est ce que Tyfy n’est pas. C’est presque vulgaire. Délicieux. L’amant contre l’amoureux. Les muscles contre l’esprit. Le réel face aux illusions. Douloureuses vérités lancées à la gueule des miroirs brouillés de mensonge. Et je sais que je vais lui ouvrir. Que bientôt le guerrier sera contre moi. Qu’il y passera la nuit, si l’envie lui dit – parce que son coeur n’a pas d’avis. Pas vraiment – n’est-ce pas? Mais plus que de vouloir faire de lui mon outil, mon exutoire, il y a aussi l’ami que je vois sous les muscles. Ceux qui saignent. Ses mains toujours trop abimées. À nettoyer, à grande eau, de lapée doucereuse, de baiser pour cautériser ses bobos. À repanser – à repenser. Seulement, là où je vais, Cash à sa place si je le veux bien. Ma terrible et dévorante ombre, effrayante que si on y plonge tout entier. Et ce soir, j’en ai bien envie. Et si Tyfy peut en être témoin, que dieu soit béni. Et Cash aussi. « C'est pas grave, M va tout arranger. » Amen.
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MessageSujet: Re: always sore {Mesh}   always sore {Mesh} EmptyDim 13 Aoû - 9:37

poing violent, oeil sanglant. et le goût ferreux de la victoire jusqu’au-dessus de la langue, claquant comme un rappel orgueilleux de ta victoire. un autre homme mis au tapis tandis qu’on brandit ton poing dans l’air, indiquant la fin du match dans une effervescence totale. une autre victoire pour conforter l’égo, pour te rappeler que c’est toi le roi, nicky. invaincu depuis quatorze combats, prêt à remettre ça au moindre moment. t’es fou, bouillonnant d’une rage ressortie pour l’occasion, pour mieux détruire la gueule de ce petit merdeux qui regrettera sûrement d’avoir été ton adversaire demain. et ça te démange encore, comme des milliers de petits fourmillements jusqu’au bout de tes doigts. une colère incapable d’être rassasiée. t’en veux encore, t’en veux toujours. comme le monstre de sortie, assoiffé de sang. de violence. de victoire. parce que l’idiot a des choses à prouver, des comptes à rendre, encore et toujours. remettre les choses dans leur ordre, pour rappeler à tout le monde qu’ils ont tord de miser contre toi. de ne pas croire en toi. tu leur prouveras tord même si c’est la dernière chose que tu fais. tu tournes, comme un lion dans ta cage, comme une bête sur ton ring, salut euphorique de la victoire, la gueule déformée par une faim insatiable. et presque instinctivement, tu te mets à chercher sa crinière rousse dans la foule endiablée. ses yeux malicieux et son sourire carnivore, tout aussi assoiffé de violence que le tien. y a peut-être un léger pincement quand tu réalises qu’elle n’est pas là. que ce n’est pas ce soir que vous fêterez ça, comme deux bêtes enragées dans les vestiaires ou dans la ruelle de derrière. mais tant pis, pas vrai ? elle n’est pas là. et si elle n’est pas là, peut-être bien que c’est toi qui ira jusqu’à elle, comme tu l’as déjà fait des tas de fois avant, par envie ou par dépit, quand t’avais rien de mieux à te mettre sous la dent. quand tu préférais le sourire familier d’une amie plutôt que le visage d’une inconnue. l’euphorie retombe au fil de tes pas dans les rues noires, chaudes. le temps lourd pour contrecarrer cette folie qui ne semble pas vouloir te quitter mais qui laisse l’exaspération des muscles endoloris se faire reine. le calme après l’ouragan. et quand t’arrives enfin devant la porte de chez elle, tu réalises qu’elle n’est pas là non plus. tu restes un peu à te demander si tu devrais l’attendre, ou bien rentrer. mais il lui faut pas beaucoup de temps pour apparaître à l’autre bout du couloir - juste assez pour toi pour t’ennuyer de son absence. t’étais partie ? yeux ronds, provoqués par la surprise de l’homme stupide. peut-être qu’elle te l’avait dit, mais t’as sûrement pas écouté. peut-être que tu le savais, mais tu préfères prétendre l’inverse, comme pour mésestimer son importance. parce que t’as besoin de personne, pas vrai ? tu vis en solo. tu roules en solo. ça a toujours été toi et que toi nicky, parce que tu peux pas vraiment compter sur les gens. ils arnaquent peut-être encore plus que toi, prennent leur dû sans jamais revenir. c’est peut-être que ce t’aimes bien chez elle. les yeux innocents qui t’idolâtrent. le toucher doux sur les blessures de guerre et les mots susurrés du bout des lèvres bavardes pour te couronner roi. y a le rictus affamé qui revient presque immédiatement, rien qu’un coup d’oeil dans sa direction pour éveiller tout ce que t’étais venu chercher chez elle ce soir. un coup d’oeil pas vraiment discret sur ses courbes cachées par une couche de trop, à peine à t-elle le dos tourné que tu te sépares déjà du mur, prêt à la suivre dans l’appartement partagé avec tout un tas de gens qui t’agacent. mais elle n’ouvre pas - pas encore - et t’as les yeux qui s’éclairent d’une malice diabolique quand elle se retourne vers toi, prisonnière dans ta cage. y a tes bras qui l’emprisonnent, appuyés contre le mur, l’odeur enivrante du chaton inoffensif venant chatouiller les narines de grand méchant loup affamé quand tu t’approches un peu plus, quand elle t’attire un peu plus vers elle. t’en perds la notion de qui est qui, affamé et dévoré, loup ou agneau, t’en oublies qui tire les ficelles, quand elle tire sur ton t-shirt pour t’amener jusqu’à elle, quand ses lèvres ne sont qu’à quelques millimètres des tiennes mais que tu puises au fond de tes forces pour pas les attraper tout de suite. non, le chaton réveille tes instincts de chasseur, ceux du gamin qui a envie de jouer un peu, quand il s’approche encore un peu pour effleurer son visage de tes lèvres quand tu lui glisses un devine, l’incitant à prendre part au jeu auquel vous ne finissez jamais de jouer. bien sûr que t’as gagné - tu gagnes toujours. malgré la lèvre ouverte, malgré l’oeil au beurre noir qui fait résonner le sang jusqu’au fin fond de ton crâne, t’as gagné. et tu savoures la fierté en jouant des muscles douloureux sous ses doigts froids, te laissant aller au réconfort qu’elle t’apporte. m, c’est le cocon dans lequel tu viens te réfugier chaque fois que t’as envie de t’effacer de la surface de la terre. m, c’est la facilité et son contraire, le paradoxe qui te garde sur tes gardes. m, c’est la folie enivrante, la beauté foudroyante, les courbes qui te rendent fou lors des nuits de démence. m, c’est l’amie qui offre son épaule comme ce soir, quand tu t’appuies de tout ton être sur elle, quand tu fourres ta tête dans son cou pour oublier le corps malmené, quand tu te laisses porter par la folie que provoque son odeur. je t’ai cherchée. c’est un souffle chatouilleur au creux de son cou, les doigts curieux s’accrochant à ses hanches un peu trop forte. et t’espères qu’ils y laisseront leurs traces, qu’elle s’en souviendra demain encore, marque d’un territoire que tu fais tien pour ce soir. tu la rapproches un peu plus de toi, jamais rassasié de sa présence, les vilaines lèvres laissant leur sillon rougeâtre sur la peau fine de son cou. impatient, déjà, de posséder ces courbes si fines - presque malléables - sous ta poigne de fer. explique-moi comment m va tout réparer. tu le souffles comme un enfant qui ne comprendrais pas. mais tu lèves toujours pas la tête, refuge où tout est beau dans le creux de son cou, la marque des dents joueuses contre sa carotide, les pouces comme des caresses brûlantes sur ses hanches nues glissant sur le haut de ses cuisses. tu pourrais plus t’en écarter si tu le voulais, son poison nocif s’infiltrant déjà dans ses veines, te rendant plus diablotin encore que tu ne l’étais avant, sans même que ça ne t’inquiète le moins du monde. t’as pas besoin de réfléchir avec m, tout est simple, tout glisse sur elle. tu te contentes d’obéir, comme un bon garçon. et tu te reposes sur elle, sans doute un peu plus que tu ne le devrais.
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MessageSujet: Re: always sore {Mesh}   always sore {Mesh} EmptyMar 15 Aoû - 5:31



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Je ne crois pas à la chance. Au hasard, oui. À la destinée, ça m’arrive. Mais la chance, c’est une question de foi et la mienne, je l’ai déjà mise ailleurs. La chance n’a rien avoir avec dieu. Aussi, je doute fort que le fameux retour de Cash, sur le pas de ma porte, soit du à autre chose qu’à ce qui est. Il peut rouler des mécaniques. Se gonfler les muscles à en avoir mal. Sortir ses grands yeux surpris et jouer l’idiot. Je n’y crois pas. Soit il savait que j’étais de retour, soit il c’est présenté au cas où. Parce que. Faute de mieux. Faute de choix. La chance n’a rien à voir. Ni la sienne, ni la mienne. Il est seulement là. L’odeur de la victoire imprimé sur lui. Dans ses cheveux. L’odeur du sang qui lui colle à la peau. Qui la barbouille. Le sien, celui des autres. Depuis le coin de ses lèvres – celles qui trouvent tout de même la force, l’envie, de sourire – jusqu’à son œil déjà bleuit. Demain, il sera probablement violet. Il y a encore quelques années, je n’aurais trouvé aucun charme à ses bras gonflés, ni à ses hématomes. L’homme violent, ce n’était pas l’un de mes penchants. Aujourd’hui, je ne suis plus la même. Je vois de la poésie dans son œil abimés et la courbe – tordu un peu – de son sourire, à quelque chose de romantique. Non, j’y vois là une promesse de plus. Il ne me fait pas peur. Au contraire. Je le veux plus près. Je tire plus fort encore sur son t-shirt – que son souffle me chatouille le menton. Les joues. Il a bu ce soir, encore. Toujours. Une constante chez lui. On n’est pas réellement un voyou sans les cuites, hein Cash? Peut-être. Mais boire pourquoi? Les raisons sont multiples. Pour endormir la douleur, peut-être. Pour ne pas être agacé que je ne sois pas présente, alors que j’aurais pu. Dû? Ça m’arrache un sourire aussi. Chaton ronron. Chaton mignon. Celui qui redresse doucement le visage, les lèvres presque offertes. Son regard qui s’y love déjà. Il pourrait m’embrasser – il ne le fait pas. Bon garçon. Il sait que mon accord est une exigence, que je ne joue que selon mes règles – jusqu’a ce que la porte de la chambre soit fermée. Verrouillée. Des règles simples. Constantes. C’est ainsi qu’il faut faire avec les hommes dans son genre. Chaque règles respectées est synonymes de récompenses, toujours.

Ma main le palpe donc un peu plus. En quête de blessure, en quête de douleur. De son plaisir – mais aussi du mien. J’aime le voir frémir. Savoir que j’ai du pouvoir sur sa violence, sur la brute qui déjà joue avec moi. Je crois que même si Cash crachait du sang sur mes chaussures, il parviendrait à bomber le torse. C’est adorable, maintenant que je le connais. Maintenant que je vois au-delà des muscles et du sourire arrogant. Maintenant que je reconnais son petit air solitaire. Abandonné. Cash, il n’a besoin de personne, pas même de moi. Et ça me va. Même que je le comprend. Je n’ai pas besoin de grand-chose non plus. Pas de grand monde. « Devine » qu’il souffle et je me mordille les lèvres. Belle ingénue, un sourire sucré aux lèvres. « Évidemment que oui… tu gagnes toujours, Cash. » Je parle doucement, tendrement même. Et ma main fait de même, remontant lentement jusqu’autour de sa nuque. Il ne s’inclinera peut-être jamais devant moi, mais il a appris à courber l’échine. Un peu. Quelques milimètes. Ceux que je masse déjà de la main, mes lèvres trouvant l’arrondis d’une joue, la lui embrassant pour glisser près de son oreille : « Il n’y a qu’un seul roi… toi. » Mon sourire module ma voix, parce que c’est une ode à sa grandeur que je lui offre. Qu’il profite, tant que ça passe. Tant que j’en ai envie. Petit chat allant et venant à sa guise. Les humeurs aussi changeantes que le temps. Sauf que lui aussi.

Je ris tout bas l’espace d’un instant, son visage se nichant dans le creux de mon cou. Trop sensible, chatouilleuse même. Mais ça ne dure pas. Pas quand il m’embrasse, pas quand il chuchote des douceurs. « Je t’ai cherchée.  » Comme si je ne le savais pas. Comme si je ne l’avais pas prévu. Mais pas la peine de lui expliquer. Les règles sont clairs : je ne lui dois rien. Et lui non plus. Ma main remonte toutefois dans ses cheveux et je le cajole comme on le ferait avec un gros minet. Le mien. Celui qu’il veut bien être sous mes doigts. Sous mon corps. Dessus. Qu’importe la position. Et je soupire, doucement. « Je viendrais au prochain match… » que je promet tout bas. Sans effort. Sans mentir. Parce que je veux réellement le voir combattre, encore. Toujours. La violence lui va si bien. Les ecchymoses aussi. Mais à moi aussi, parce qu’il me pétris déjà les hanches. La douleur comme une douce amie qui roule sous la peau. Alors je pousse les hanches contre lui, plus fort. Plus près. Qu’il me les broies. Qu’il m’arrache un autre frisson de plaisir, ma tête s’inclinant sur le côté. Pour lui offrir ma gorge. Qu’il me goûte comme il se doit. Ses dents contre ma jugulaire. Le plaisir pulsant fort dans les veines. Assez pour que je tire doucement sur ses cheveux, pour que je passe une main sous son t-shirt. Je m’improvise cartographe de ses douleurs, cherches les points sensibles, ceux lui arrachant une respirations plus difficiles. Je dois trouver les blessures pour les panser, pour les bander. Mais il ronronne déjà contre ma gorge, matou aussi abimé qu’affectueux. « Explique-moi comment m va tout réparer. » Notre jeu reprend de plus belle et je souris, ondulant doucement les hanches. Ses pouces me mordent la peau plus fort. Qu’il me marque, oui. Je ne suis plus que ronronnement quand j’entrouvre les yeux, ma main enfoncée dans ses cheveux. Pour l’attirer plus près. Pour qu’il me suce la gorge à m’en arracher la carotide. « Mmn, je vais commencer par te laver... » et je l’imagine déjà, nu sous la douche. « Puis, j’embrasserais tous tes bobos, Cash… tous... » Oh oui et ma main redescend le long de son estomac, jusqu’entre ses jambes. Là où il gonfle déjà. Là où ce doit être sensible, douloureux.

Je pousse alors mes hanches plus fort contre lui, me décalant de la porte. L’encourageant à reculer. Il n’est pas forcé d’abandonner mon cou, mais je dois m’écarter un peu, si je veux ouvrir la porte. Ma main abandonne le gonflement de son pantalon et trouve plutôt mes clés, un tintement délicat pour tout indice de la suite. « Et enfin, une fois séché, je te panserais et banderais les mains. Parce que, chéri, tu vas en avoir besoin ce soir... » La serrure ne résiste pas. Mais lui non plus, n’est-ce pas? Je redresse les yeux vers lui, un sourire en coin. Parce que j’abandonne sa nuque pour plutôt attraper l’une de ses mains, la guidant à mes lèvres. Les jointures sensibles, abimées. Mes préférées. Sa main est doucement retournée et j’en embrasse la paume, la bouche entrouverte. Une invitation – pas un bisou. Pas vraiment. « J’ai envie de faire ça bien, Cash… ça fait longtemps. » Trois mois. Et hors de question qu’il saigne partout dans mon lit. Et hors de question qu’il fasse ça a moitié. Sa main est alors guidée contre ma gorge – qu’il comprenne le message. Ce soir, c’est de ça dont j’ai envie. Mon pouls accélère déjà contre sa paume et je soupire, battant des cils. Innocente jusqu’à preuve du contraire – si seulement. Et si j’augmente la pression de sa main contre ma trachée, ce n’est que de courte durée. Parce que j’ouvre la porte. À nouveau sage – ou presque. Ma main ne relâchant pas la sienne. Pour le guider, qu’aucun de mes colocataires ne s’imaginent – s’ils venaient à nous apercevoir – que je suis en danger. Je ne crains rien de mon matou. Rien. Et je l’abandonne d’ailleurs devant la salle de bain, parce qu’il nous faut des serviettes, parce qu’il me faut au moins un t-shirt pour émerger de là. Je vis en communauté après tout.

Communauté à laquelle Tyfy s’acharne d’ailleurs à se rattacher. Parce qu’à mon retour, je croise sa route, son regard passant brièvement de la silhouette de Cash, à la mienne. « J’ai ce qu’il nous faut!… oh, bonsoir, Tyfy. » J’offre un sourire sucré à mon ancien amant, tout en le contournant, serrant mes serviettes et mon vêtement contre moi. Je pourrais presser le pas, mais non. Qu’il nous regarde, Cash a toujours apprécié. Moi aussi. Parce que le regard de mon ex est comme un tison chauffé à blanc contre ma nuque. Il peut dire ce qu’il veut, tourner autour de Nur en lui susurrant des douceurs, je sais très bien qu’il ne m’a pas oublié. Je sais que ce besoin viscéral est toujours en lui. Je suis un poison, une addiction. Tyfy n’y est pas immunisé. La preuve étant qu’il n’a pas même été fichu de s’achever véritablement. Mais ce soir, c’est le guerrier, le combattant, qui récolte tous les honneurs. Je glisse tout contre Cash, me moule pratiquement à lui, mes lèvres se refermant contre sa gorge. À mon tour de le goûter, abandonnant serviettes et t-shirt au sol. Un bras s’enroule autour de sa nuque et je me hisse sur les orteils pour le mordre contre la carotide. À mon tour. Marque jumelle de la mienne. « Oh… je crois que j’ai oublié de te dire, mais, y’a Tyfy qui squatte l’appartement. C’est con, quand même » que je glousse à moitié, avant de tourner la tête. Mais Tyfy n’est plus et mon sourire se déploie un peu plus fort. Un peu plus lumineux encore. Reine victorieuse. Peste ayant obtenu son prix. Cash, tout contre moi. Et la porte, que je referme d'une poussée de la main. Il ne reste plus qu'a verrouiller. Puis, les règles seront les mêmes et nos positions de force, renversées. C'est à dire, moi, sur le comptoir. Peut-être. Ou pas.
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