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 Maybe chance had nothing to do with this ( Janel )

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MessageSujet: Maybe chance had nothing to do with this ( Janel )   Maybe chance had nothing to do with this ( Janel ) EmptyMar 1 Aoû - 13:05

Always be on the lookout for the presence of wonder.
Maybe chance had nothing to do with this. With you. Maybe you were meant to be right there, right now, colliding with me. Who can tell, really.
Tu avais tout faux en fait Jacob. Ouais, tu t'es bien fait avoir. Toi qui pensais t'adapter facilement, sur un coup de tête. Que tout se passerait comme sur des roulettes et que tu serais bien, comme ça, en un claquement de doigts. Ce que tu pouvais être con, quand tu t'y mettais. Tu y croyais pourtant, tu t'étais vraiment fixé un but, pas trop haut. Et pourtant, t'avais quand même perdu l'équilibre. Écroulé dans le vide sous cette soudaine pression, ce sentiment de chute. Là où cette question te hantait, à savoir si tout ce manège était une bonne idée. Si tu n'étais pas mieux à Seattle, en fait. Là-bas avec tes souvenirs plus matériels, avec son empreinte encore fraîche, même après cinq ans. Tu t'étais réveillé hier en doutant de tout. En luttant pour t'extirper de ton lit, trop impersonnel encore. Dans ce chez toi qui n'était pas encore réellement le tien, qui te faisait l'impression d'un truc de vacancier, apparenté à un motel miteux partagé avec un presque frère. Levi avait compris - tu le sais - que tu'n'étais pas dans ton assiette. Que tu luttais près du précipice, à retourner dans ta chambre et claquer la porte, du je-m'en-foutisme plein la gueule. L'importance à la fenêtre. Tant pis pour tout, tant pis pour le reste, c'était soudainement trop. Trop et trop peu à la fois. Étouffant et vide. Pourtant tu t'étais installé à la table pour te forcer à grignoter un bout de toast, quand bien même tu n'avais pas d'appétit. Tu t'étais forcé de souhaiter une bonne journée à Levi quand ce dernier passait la porte. Tu avais même réussi à te changer pour aller au boulot.

Voilà une chose que tu ne pouvais pas te permettre de merder. Hors de question de perdre le boulot à peine arrivé à Savannah. Alors tu avais ravalé, plaqué un sourire à tes lèvres pour te montrer le plus avenant possible avec les clients. Tu avais même rigolé aux quelques blagues concernant le badge temporaire, quelques souvenirs d'un parfum de vanille venant te chatouiller à chaque fois. La soirée avait été longue, légèrement pénible et tu t'étais finalement retrouvé à l'extérieur. Que toi et la nuit. La brise fraîche et le vide. Ça et le bruit d'un camion lourd, ton regard suivant ce dernier. Des hypothèses plein la tête, des questionnements presque malsains. Assez pour qu'on te tire subitement sur la manche et que tu réalises que tu avais fait un pas ou deux dans sa direction. Assez pour que tu apparaisses comme quelqu'un ayant besoin d'aide. Et tu t'étais retourné, le regard un peu perdu pour croiser celui un peu trop grand, un peu trop naïf. Familier. Elle qui avait tenté de se faufiler dans une salle plus tôt dans la soirée et toi qui avais dû, maladroitement, lui refuser. Et la voilà qui t'agrippait la manche, un peu trop fort, un peu trop franchement. Toi, qu'est-ce que t'avais fait ? Tu l'avais dévisagé, l'air innocent, comme si tu ne réalisais pas ce qui aurait pu se produire, pour ensuite endosser le rôle de fuyard, pas même un merci déboulant de tes lippes.

Tu te sens mal, maintenant que tu y repenses. Ça t'avait grugé une partie de la nuit, obnubilé devant tes céréales ce matin. Tu traînes les pieds et tu soupires, parce que tu l'avoues, t'es pas fier. Quand bien même elle avait tenté de se faufiler gratuitement, tu l'avoues, elle avait éclairé un peu ta soirée. T'avait amusé, elle et ses propositions loufoques, comme si le troc était le véritable moyen d'opérer dans la vie. N'empêche, ça t'aurait bien plu d'accepter, d'aller faire un tour au cirque en échange d'une séance gratuite pour elle. Un divertissement pour un autre. Seulement, tu ne faisais pas les règles et dans ta position, tu ne pouvais pas te permettre de les contourner. Et pour couronner le tout, elle avait été présente de ton petit dérapage. Parce que c'est tout ce que c'était : un dérapage. Rien de sérieux, vraiment. Et tu retiens un soupire, te traînant dans la mer de monde, parce que tu te doutes de quoi ça avait l'air, à ses yeux à elle. Rien que tu ne puisses y faire, non. Sauf que si, parce que tu entends une voix, plus claire et plus forte qui se démarque des autres. Du rose et du blanc engouffrant ta vision, comme un espèce de milkshake aux fraises géantes. Tu restes un peu perplexe et elle, elle s'agite. Quelles étaient les chances en réalité ? Minces, très certainement. Sûrement un coup du karma, afin de remuer le couteau dans la plaie. Ou encore, une occasion d'expliquer les choses clairement. Une deuxième chance ?

Tu cilles, la dévisage au loin tout en hésitant. Tu pourrais tout aussi bien rebrousser chemin ou encore, ne pas lui prêter la moindre attention et poursuivre ta route. Pourtant quelque chose te pousse à avancer, une certaine maladresse dans tes pas. Une gêne couvrant tes épaules alors que tu attrapes un des coupons qu'elle tend. « Ah, intéressant. » que tu marmonnes, trop bas sans doute pour qu'elle puisse t'entendre et du coup, t'as l'air encore plus con. Intéressant, oui, sauf que tu ne regardes même pas le dit coupon. Non, c'est plutôt sur elle que tu redresses ton regard, un léger sourire aux lèvres tandis que tu la salues simplement de la tête, le tout accompagné d'un « Hey... » Hey, tu te souviens de moi ? Le type qui a failli marcher devant un camion. Voilà une introduction qui serait magistrale, sauf que tu te tais. Tu tripotes plutôt le coupon, patient, jusqu'à ce que l'éclat de reconnaissance brille dans son regard. « Hey. » que tu répètes de nouveau, un peu gauche. Puis tu réalises dans un sursaut que tu devrais peut-être te présenter. « Jacob, au fait. » le tout ponctué de ta main que tu lui présentes. Jacob, oui. Pas Cathy. Même si Cathy devait être fabuleuse dans sa propre vie. Un respire et tu reprends, embarrassé, le plus naturel possible. « Je voulais juste dire merci. Pour euhm, pour hier soir. J'avais la tête ailleurs. » Oui voilà et tu fais même un signe étourdi de la main pour être plus convaincant. Parce qu'il n'y avait aucune intention cachée dans tes actions. Aucun plan sombre, aucune idée noire. Tu n'étais pas de ces gens - pas vraiment, le courage manquait - et que l'on t'avait appris qu'il était important de dire merci. Quand bien même la honte te faisait fuir son regard, le coupon maintenant chiffonné dans le creux de ta paume. Que tu te racles la gorge dès que le silence s'épanche pour finalement poursuivre : « C'est-c'est tout ce que je voulais dire. Je vais te laisser retourner à tes… coupons ? » Un rapide coup d’œil et tu vois que oui, c'est ce qu'elle distribue. « La prochaine fois, passe par devant si tu veux voir un film. Oh et, joli costume. » que tu oses même conclure, le compliment déballé en vitesse. Un geste vague vers sa silhouette, ton sourire un peu idiot alors que tu te détournes. Voilà, tu avais bien fait, non ? Tu ne sais pas trop, tu pourras très bien regretter plus tard.
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Ninel Kida

Ninel Kida
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▹ signe particulier : des trop grandes jambes, la dégaine de gitane ou les costumes des p'tits boulots pour seuls habits (son sexappeal > wip). elle se déplace sur une mobylette rouge brinquebanlante aka "moby". elle tombe toujours en panne quand il faut pas.
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MessageSujet: Re: Maybe chance had nothing to do with this ( Janel )   Maybe chance had nothing to do with this ( Janel ) EmptyJeu 3 Aoû - 14:32


Le noeud dans les cheveux. Le noeud à la taille. Le synthétique plaqué à la peau. Le ras-de-cou des années 90. Les froufrous collés à l’ourlet de la jupe. Les guêtres jusqu’aux genoux. Un dessin d’ailes dans le dos. Le tout en bicolore. Rose et blanc uniquement. Honnêtement, je ne vois pas du tout le rapport avec le supermarché du coin. Pourtant, c’est bien son “équipe marketing” qui nous a fourni ces costumes à la saveur guimauve. Manquerait plus qu’ils imposent un parfum et on pourrait faire illusion. J’tire sur l’espèce de collier en plastique, légèrement irritée mais surtout ennuyée par les frictions que ça provoque contre mon cou. C’est trop serré. Coup d’oeil vers les trois autres filles dans le même pétrin : pas besoin de lire dans les pensées pour savoir qu’on se demande toute ce qu’on va aller distribuer dans la rue. Et on en a pour quatre heures à arpenter les rues commerçantes, slalomer au gré de la foule en espérant rameuter quelques badauds pour… -30% sur tous les produits de la maison. Ça a l’air de valoir le coup. Et nous on a le droit à une ristourne ? Non ? Dommage, j’aurais pris un stock de pq pour les frères Kida si j’avais pu. Mais nous voilà déjà dispersées sur le macadam, à balancer des sourires aux passants pour mieux leur glisser des p’tits papiers dans les mains. Attirer l’attention d’un côté pour se faufiler de l’autre. Une diversion un peu magique -je l’espère-, après avoir passé des heures à regarder Zyki faire. Il y a du monde et entre ceux qui font mine de ne pas nous voir et ceux qui n’arrivent pas à dire non, les chances de distribuer réellement tous ces coupons de réduction sont mitigées. Alors j’décide de donner d’la voix, m’époumoner un peu, blaguer un peu plus, amener l’truc avec dérision. Tout doux, tout frais, mettez du bon dans votre maison avec les meilleurs produits de la région. Tout est à -30% Ouais non. Peux mieux faire. Envie d’une lessive ultra-fluff pour vous rouler dans vos draps ? C’est -30% ! J’balance mes punchlines pourries comme une mauvaise dragueuse… ou alors comme je balancerais mes jambes dans le vide, suspendue sur mon trapèze. Les sourires qui ne tombent jamais et les rires dans la voix, c’est la règle de tout artiste, même quand la rue se fait scène. Peut-être surtout quand c’est dans la rue.

Y a le fourmillement qui grignote les heures tout autour de moi et les klaxons impatients qui popent d’une oreille à l’autre. Il y en a un plus sourd, plus lourd qui résonne particulièrement dans ma colonne vertébrale. Le camion de livraison à l’angle de la rue happe mon attention quelques secondes. Le souvenir d’hier soir revient comme un boomerang. Frisson désagréable qui coule dans mon dos à cause de cette frayeur. Mon corps avait bougé de lui-même -comme un désespéré- pour le retenir. In extremis. Provoquant une tachycardie affolante que je ne veux plus jamais ressentir. Je n’ai même pas réussi à dire quoi que ce soit -les mots coincés entre panique et incompréhension- qu’il s’échappait déjà. Je me demande à quoi il pensait… Il avait l’air trop doux pour ce genre de détresse. Il avait dit non à mon marchandage, mais il l’avait fait gentiment. Et il semblait sincèrement compatissant face à ma déception. Est-ce que je devrais repasser au cinéma ce soir ? Juste pour voir si il est là ? Si il va bien ? Ça s’fait non ? Un maigre soupire se glisse hors de mes lèvres et une autre intérimaire me rappelle à l’ordre. Ça fait deux minutes que je ne bloque dans le vague sans rien distribuer. Quelques pas pour me remettre dans le mouvement, je change de rue et me lance à nouveau dans des interpellations en rafale. Et bien vite, je redeviens guillerette, esprit girouette, emportée par ma propre énergie. L’avantage des êtres simples probablement.

De la douceur pour cajoler vos peaux ?! Fuuuah qu’est-ce que je dis ? Vêtements. C’est pour les vêtements bordel ! Les meilleurs adoucissants sont à Chu’s supermarket et c’est à -30% ! Aaah j’en ai marre, faut que je trouve d’autres accroches, mais je ne suis plus inspirée là… Ah, intéressant. Est-ce qu’il faut que je parle plutôt de dentifrice ? Déodorant ? Bien sûr, ça vaut le coup ! De produits vaisselles ? Du détartrant peut-être ? J’sais pas moi, j’ai vécu toute ma vie dans une caravane, on n’a pas les mêmes besoins. Hey. Je ne réalise que maintenant que mon speech a marché, que quelqu’un s’est arrêté près de moi et que je lui ai répondu le plus naturellement du monde. Sourire décoché toutes dents de sorties et mes yeux tombent dans les siens pour y flotter un instant. Ah ! C’est toi ! Ma main agrippe son avant-bras comme pour vérifier que je n’hallucine pas. Hey. Oui c’est bien lui. Il est bien là. Cathy. Jacob, au fait. Ma surprise se fait manger par mon rire. Ninel. Contente de te voir. Que je réponds vivement en glissant ma main dans la sienne. Donc okay, cool, il ne lui est rien arrivé d’autre en hier et aujourd’hui. Pourquoi mon palpitant fait ouf ? On ne se connaît même pas. Je voulais juste dire merci. Pour euhm, pour hier soir. J'avais la tête ailleurs. Iris picorant ses traits, ses yeux qui fuient, sa gestuelle maladroite. Y a un drôle de ronronnement dans mes entrailles. Je continue à le détailler sans gêne pendant une seconde supplémentaire, suspendue à cet être inconnu dont la présence me parle pourtant déjà tant. Un sourire plus timide effleure mes lèvres. Sincère, et plus tendre aussi. Pas d’quoi, même si j’ai pas vraiment contrôlé mon geste… Mais ne refais jamais ça. La tête ailleurs ou tout ce que tu veux. Rêvasser c’est bien, mais si c’est pour que ça devienne dangereux comme ça... Reste avec nous. Le silence se glisse entre nous deux. J’aurais pas dû dire ça ? Il est gêné et ça me gênerait presque aussi. C'est-c'est tout ce que je voulais dire. Je vais te laisser retourner à tes… coupons ? Bout du nez retroussé et pommettes saillantes, j’acquiesce simplement et ris pour nous détendre peut-être tous les deux. Une main file dans mes longues mèches de cheveux et s’arrête quand il te demande de revenir au cinéma, de passer par la grande porte au lieu de la petite et qu’il me complimente furtivement en reculant. Un ‘merci’ tombe tout aussi rapidement de mes lippes alors que quelque chose se rétracte dans ma poitrine à mesure qu’il s’éloigne et que mes yeux le suivent, incapables de se décrocher de sa silhouette. Attends ! Je stoppe sa fuite, un peu comme hier, la grippe sur son bras un peu plus ferme peut-être. Est-ce que tu as du temps libre ? Je montre le restant de coupons en attente d’être distribué, un peu suppliante. J’ai presque fini, mais j’aimerais te montrer quelque chose. Tu veux pas m’aider pour finir plus vite ? Ce n’est presque plus une demande quand je dénoue le ruban de mes cheveux pour lui improviser une cravate rose autour du cou. Ça l’est encore un peu moins quand je lui refourgue la moitié de mes coupons et le mets au travail. Promis, tu ne le regretteras pas ! C’est lancé avec beaucoup trop d’entrain et ce rire toujours vibrant et ouvert. Mais je n’ai pas envie de le lâcher tout de suite. J’aurais l’impression de l’abandonner. C’est drôle comme sensation. Probablement absurde aussi. Mais ça rayonne dans ma cage d’os de façon inexpliquée et je ne le supporte pas.
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MessageSujet: Re: Maybe chance had nothing to do with this ( Janel )   Maybe chance had nothing to do with this ( Janel ) EmptyVen 18 Aoû - 20:45

Always be on the lookout for the presence of wonder.
Maybe chance had nothing to do with this. With you. Maybe you were meant to be right there, right now, colliding with me. Who can tell, really.
Ninel. Ninel et ses doigts graciles piégés dans les tiens, découlant de sa prise sur ton bras. Enthousiaste, chaleureuse. Inhabituelle, oui. De quoi fuir son regard alors qu'elle se montre soulagée de ton état. Quel état ? Tout allait bien chez toi Jacob, non ? Ce n'était qu'une absence, le jugement partant au galop. Les songes qui serpentent ici et là, la contemplation guidant tes pas. Tu n'avais pas prévu de t'avancer, non. Tout allait bien et de fait, tu réponds par un sourire. Un peu gauche, un peu timide. Parce que tu aurais préféré qu'elle ne voit pas ça, mais que ce serait-il produit si elle aurait été absente ? Une idée que tu ravales et que tu balayes de la main, trop léger. Peu désireux de considérer la chose. À la place, tu préfères déloger doucement ta main, tes doigts effleurant une dernière fois les siens tandis que ton poing retombe mollement à tes côtés. Il est temps pour toi de tirer ta révérence. Parce que tu t'es montré reconnaissant comme il se le devait. Parce que les mots te manquent déjà, trop facilement. La dernière chose que tu souhaites, c'est de t'humilier un peu plus en demeurant droit comme un piquet, silencieux à souhait devant ses yeux rieurs. Une invitation s'écoule de tes lippes, ton regard suivant un instant ses doigts s'emmêlant dans ses mèches brunes et tu te retires. Fais quelques pas non sans regarder derrière ton épaule. Elle était sympathique. Aurais-tu dû lui demander son numéro ? Sûrement, oui. Tu avais raté ta chance, qu'on te dirait. Toi qu'on trouvait un peu trop solitaire maintenant, qui aurait bien besoin d'une jolie compagnie selon certains. Une amie ? Tu cilles, tes billes coulant sur le gris du trottoir. Devrais-tu ? Tu n'étais pas du genre si hésitant normalement, mais la situation t'imposait une certaine gêne. Une part de toi avait envie de se retourner, t'excuser à nouveau et tenter une nouvelle approche. De voir les fossettes lui creuser les joues alors qu'elle te souriait. Ce serait bien, non ?

« Attends ! » Tu t'arrêtes, puis te retournes. La surprise bordant tes cils alors que tu la remarques à peine, parce qu'elle est déjà tout près. Sa main retrouvant ta manche encore une fois. Un chemin déjà tracé, familier. « Est-ce que tu as du temps libre ? » Tu la dévisages, les rouages de ton cerveau passant à la vitesse supérieure tandis que tu considères sa question. « Eeeeuh- oui ! » que tu jappes presque, pensant qu'elle fuirait par ta réflexion lente avant de reprendre de manière plus posée : « Oui, j'ai du temps. » Rien de prévu, non. Que ton boulot plus tard, mais ce n'est pas avant plusieurs heures encore. Tu prévoyais de traîner les pattes, vérifier si Felix était occupé. Retourner chez toi sinon et contempler. Dormir, peut-être . Rien d'important au final, parce qu'elle attire ton attention sur les fameux coupons dans le creux de ses mains. « J’ai presque fini, mais j’aimerais te montrer quelque chose. Tu veux pas m’aider pour finir plus vite ? » Quelque chose ? La question est dans ton regard, celui que tu redresses sur elle, à présent curieux. Cependant, elle n'a pas le temps de franchir tes lèvres par la suite qu'elle se libère du nœud retenant sa crinière. Qu'elle le glisse autour de ton cou, ton souffle retenu par la sensation de ses jointures caressant ta gorge accidentellement. Tu n'étais pas préparé à ce qu'elle envahisse ton espace aussi soudainement. Pourtant, tu ne bouges pas, si ce n'est que pour ramener ton menton, tentant de baisser la tête et voir ce qu'elle était en train de faire. « Pleine de ressources. Ça fait au moins un d'entre nous qui sache faire un nœud de cravate. » Tu plaisantes légèrement tandis que tu te détends peu à peu. Tu demanderais presque si le rose était dans ta palette de couleurs, si tout ceci n'était pas teinté d'étrange.

À la place, tu patientes sagement, tes doigts attrapant la pile de coupons qu'elle te refile. « Promis, tu ne le regretteras pas ! » Un sourire se logeant contre tes lippes, tu examines les coupons avant de te redresser. Ton premier slogan est un peu maladroit lorsque tu oses le crier, agitant ta pile de coupons entre les mains, mais peu à peu, tu prends tes aises. Laisse le ridicule prendre possession tandis que ton sourire se creuse, éclate parfois en rire lorsque tu croises le regard de Ninel. « Tu fais ça souvent ? » La curiosité revient, plus assumée cette fois. L'aurais-tu remarquer dans de telles circonstances ? Ninel et ses costumes aux accents presque affriolants. Aurais-tu saisi un coupon ? Peut-être. En croisant son sourire un peu trop sucré, toi et le bout de tes oreilles empourprées. Tu lui en aurais certainement débarrassé d'un, mais sans plus. Sans conversation, sinon un "merci" et une "bonne journée". Ou peut-être que si ? Tu n'en sais trop rien, mais en attendant, quelqu'un ose prendre l'un de tes coupons, enfin. « Aussi souvent que d'essayer de voir un film sans passer par-devant ? » que tu rajoutes, plus amusé cette fois. Peut-être que certains sont sincèrement amusés, peut-être que d'autres prennent pitié de vous, mais vous finissez par écouler le stock. Le dernier coupon, tu le gardes pour toi, repliant ce dernier pour l'enfoncer dans la poche de tes jeans. « Pas trop mal ? » Pour une première fois, du moins. Difficile à dire si tu l'as aidé ou nuis par ta présence. Tu as bien vu quelques mecs s'arrêter plus longtemps que nécessaire, se découvrant un amour pour le rose sans doute. Surtout avec Ninel le portant. Puis ils te voyaient, les dévisageant, incertain de ce que tu devais faire, pour continuer leur chemin. « Qu'est-ce que tu voulais me montrer ? » Tes doigts attrapent le nœud rose, hésitent un instant, puis sépare la cravate de ton cou pour lui tendre le ruban.
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Ninel Kida

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MessageSujet: Re: Maybe chance had nothing to do with this ( Janel )   Maybe chance had nothing to do with this ( Janel ) EmptyMar 26 Sep - 23:05


C’est une surprise. Que je réponds comme si j’avais entendu sa question. Mais ses yeux parlent pour lui. Et ma réponse n’est pas tout à fait honnête. J’anticipe juste de vouloir aller quelque part, puis changer de direction en cours de route. Autant ne rien indiquer de précis vu mes décisions souvent sinueuses. Je souris à cette idée, mais finit par glousser doucement en le voyant essayer de regarder ce que je fabrique autour de son cou. T’as pas idée. Mon rire se fait mustang dans ma gorge, puis s’évade lorsque Jacob s’élance dans la petite aventure de la distribution de coupons avec moi.
Il a l’air timide, mais parvient lentement à se lâcher, percer sa zone de confort dans laquelle il semble emmitouflé. Tu fais ça souvent ? La complicité qui sautille entre nos deux regards accrochés, comme si j’étais son filet de sécurité. Un peu ouais. Mais j’fais plein d’autres trucs aussi... Mieux vaut rester vague puisque tout n’est pas aussi légal que ce que l’on fait en ce moment. Mais oui ! Et pourquoi passer par devant quand on peut passer par derrière ?! Que je réponds en riant, précisant que ça met du piment dans la journée, alors pourquoi s’en passer ? Et puis d’ailleurs, personne ne sait vraiment tout ce que je serai prête à faire pour un truc gratis ou même un simple bon plan. Y a pas de petites économies dans la vie. Ce n’est pas pour rien que j’fais ces petits boulots un peu merdiques et que j’y passe du temps. Même si Jax dit que j’fais de la merde, que ça sert à rien, j’m’en fous. Je continuerai.

Les coupons filent entre nos doigts et ceux des passants au même rythme que nos sourires qui s’étirent à chaque fois un peu plus. Jacob semble fier d’avoir réussi à écouler son petit paquet et il a bien raison. Tout le monde n’y parvient pas du premier coup -et c’est du vécu. Alors non, ce n’est pas “pas mal”, c’est juste top et je le lui dis. Le ruban transformé en cravate revient entre mes mains, mais pas pour longtemps. Tant pis si ce n’est pas viril ou masculin ou que sais-je, je bouscule à nouveau son espace pour le nouer à son poignet. Cadeau-souvenir. Et… tu verras bien ! Laisse-moi l’temps de me changer et on y va. Je le plante là et file vers le supermarché pour changer de costumes. J’avoue faire vite, j’me précipite, peut-être un peu par crainte qu’il change d’avis et se volatilise comme il l’avait fait l’autre soir. Alors ni une ni deux, peut-être avec encore un peu trop de poudre rose aux joues et au coin des cils, c’est reparti dès que je mets le pied dehors. Je l’entraîne dans un dédale de ruelles qui lui paraîtra peut-être louche ou du moins interminable mais je n’ai aucun problème pour combler les éventuelles inquiétudes en menant un interrogatoire aussi minutieux que l’inspecteur gadget pourrait le faire. Enfin presque. Quel âge a-t-il ? D’où est-ce qu’il vient ? Si ça fait longtemps qu’il est à Savannah ? Si il a voyagé ? De la famille ? Le cinéma c’est une vocation ou fait-il d’autres études ? Curiosité insatiable qui picore, picore et picore les autres. J’y peux rien, j’ai toujours besoin de savoir. Comme si j’avais une faim d’ogre pour les histoires de toutes les personnes que je rencontre. J’espère que ça ne se voit pas trop dans l’fond de mes yeux pourtant rieurs. Parce qu’avec Jacob -et pourtant ça ne fait que quelques heures- j’ai un autre besoin : celui de le mettre à l’aise, voir son corps se détendre, se relâcher, se soulager du poids qu’il semble porter autant qu’il semble le fuir. Du moins j’essaye. Tentative. C’est un mot que j’aime bien et qui lui colle tout autant. Ça nous donne le droit de nous tromper, d’errer, mais surtout, de recommencer.
On finit par arriver par l’arrière d’un grand bâtiment en briques rouges. Mon oeillade se veut rassurante mais coupable. Oui oui, on passe par derrière. Et oui, il faut escalader le grillage. C’est juste le chemin le plus court. Rien d’illégal là-dedans. Promis.

J’me suis perdue l’autre coup et j’suis tombée ici… Ils sont en train de réaménager tout le bloc quasiment. Les hangars en enfilade qui se déroulent sous nos yeux sont investis par des assos de quartier, des bandes et des isolés. Il y a un nouveau skate park, un espace pour du roller hockey que je veux tester avec Ronnie un de ces quatre. Il y aura bientôt des batting cages, et déjà un peu plus loin aussi, des flippers et baby foot réunissent les plus jeunes. J’y ai déjà quelques records. Mais j’ai surtout un coup de coeur pour le trempoline et cet espèce corner qu’ils ont recouvert de mousse avec, dans le sol, une version de la piscine à balles de McDo beaucoup plus cool. Mais genre, c’est beaucoup trop bien. La dernier fois, y avait des crew de break dance qui s’entrainaient et, là-bas, ils sont en train de mettre des agrès en plus. J’veux trop une poutre au moins... J’fais comme si j’étais chez moi quand je le guide encore un peu entre les entrepôts pour nous stopper devant le terrain de basket. Alors ? T’en penses quoi ? Ça te plaît ? L’espoir qui pétille alors que j’attrape le ballon qui traînait là et que j’observe rapidement comme un ovni parce que je n’y ai jamais joué. Me dis pas que tu connaissais déjà ? Que je demande en relevant les yeux dans les siens, parce que sinon, je me décompose sur place et tout fait pschiout dans ma poitrine.  
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