|
| Auteur | Message |
---|
Invité ☽ ☾
| Sujet: let him go (libre) Lun 3 Juil - 22:30 | |
| C'est l'aube. Il est là dès l'aube, avec ses grands yeux posés sur les bateaux; eux les enfants de l'océan avec leurs bosses, leurs bouts de tout et de rien. Il a passé une nuit blanche, il sait pas comment il a fini là mais ses deux bras sont en train de chercher l'vent. Nana soupire, Nana témoigne de son propre désir d'exister sous le bel écrin de vie qu'est le port où le bois craque sous les pieds. Il a perdu ses objectifs, il a perdu son vieil amour, son plus vieil amour d'ailleurs. Nana cherche mais ne trouve pas, son petit repos, son petit répit, son air de rien, sa solitude-abandonnée. Nana a mal au coeur mais faut pas en faire des masses, faut respirer. Il s'écrase sur les planches, il reste là à fixer le ciel perdu entre rose et violet tendres.
Nana, Nana est tout seul. |
| | |
rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Mar 4 Juil - 13:52 | |
| C’est l’aube. Et l’insomnie éternelle qui hante le crâne d’Alice. C’est l’aube pourtant elle n’a pas fermé les yeux, comme toujours, trop obnubilée par les mots qui s’entrechoquent dans les recoins de son cerveau. Elle marche Alice, fantôme nocturne et les cheveux balayés par le vent. Elle marche Alice, sur les pavés de la route, les voitures trop rares qui l’évitent juste sans la klaxonner. Parfois elle rêve d’opium, de morphine et autres drogues, rien qu’un shot dans les veines pour s’envoyer planer, pour taire la douleur, pour taire les voix. Foutues voix. Tu vas crever. Un jour, c’est certains, comme tout le monde. Mais pas ce soir. Pas encore. Pas tout de suite. Ni demain matin. C’est l’aube et la plage qui l’appelle, marin attiré par le port, par le foutu chant de la sirène. Ptêtre que c’est la solution, regarder les bateaux qui s’en vont et s’en viennent pour apaiser la tempête qui gronde en elle, laisser le clapotis des vagues la bercer. Alice, Alice, et le silence brisé par le vent qui se lève doucement, fine brise qui caresse son visage et ses lèvres, mélancholie qui lui colle aux traits. Ptêtre qu’elle voudrait pleurer un peu, laisser une larme couler le long de sa joue, celle qu’elle retient constamment en présence des gens. Parce qu’elle est cassée Alice, poupée sans fissures visible mais qui pourrie de l’intérieur. Alice, Alice, et la solitude des matins de juin. Ou de juillet. Le soleil qui brille déjà, lentement mais surement, cercle irrémédiable. Et le port qui se dessine, ses pas qui s’affermissent. Alice et les planches en bois qui craquent sous ses pieds, Alice et le corps qui bute devant elle. Seule ; Plus seule. Allongé au sol, y a cet homme qu’elle n’a jamais vu. Cet homme qui regarde le ciel, à la recherche de quelque chose, de quelqu’un peut être. Cet homme qui ne bouge pas quand elle s’allonge à côté de lui, l’imitant nonchalamment, passant ses mains sous sa tête et les yeux rivés vers le ciel qui se pare de couleurs trop semblables à celles qu’elle porte sous les yeux. « Hey matelot » oui. Hey. Super Alice, et la voix cassée d’avoir trop hurlé dans le micro lors de la répétition. Elle rigole Alice, doit sans doute passer pour une folle en liberté, mais au fond c’est surement ce qu’elle est.
- Spoiler:
je me permet de m'incruster hésite pas à me mp si ça va paaas |
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Mar 4 Juil - 15:43 | |
| - Spoiler:
mais non c'est parfait
Les alcools roulent sous les veines de Nana, il a le crâne en folies et pas que lui. Parfois quand il tourne la tête il a l’impression d’voir une fille; sans doute une sirène échouée sur les bords de sa vie. Nana lui sourit (il sourit beaucoup trop Nana pour un homme triste, peut être que c’est pour ça qu’il s’est pas encore rendu compte d’à quel point ça va mal.) Ses yeux roulent il les a dans les siens, ceux de la créature qui ne compte pas s’en aller. Tant mieux si on lui joue des tours, tant mieux si on l’mène en bateau pourvu que sa tête se remplisse d’autre chose; même de l’océan ça lui irait mais il va pas aller le crier sur les toits.
La fille il s’y attarde, il glisse dessus comme l’écume vient embrasser les vagues, ses océans sont pas tendres mais agités, martyrisés, sous la liqueur il ne la reconnait pas. (Mais c’est une inconnue Nana). Il répond « Salut, salut. » avec son accent de gosse mal monté, le mécanisme catastrophique veut plus tourner correctement, y a les relents de l’océan et la belle image de sa sirène, c’est tout ce qui compte.
« J’vous raconte une histoire…. ‘M’voyez, vous êtes plus un enfant et vous décidez que ça y est il est temps d’grandir; vous avez tout pour être heureux mais étrangement faut que y ait quelque chose qui foire. Imaginez, je m’appelle Peter j’ai du fric, le logis, le vêtement, et mes élèves… des gosses géniaux…. Mais j’peux pas m’empêcher d’être… vous savez, triste ? »
Belle sirène avec laquelle il voudrait bien s’noyer, les morceaux de ses délicatesses envolées, il a les mains chaudes d’un enfant qu’a pleuré toute la matinée, pourtant le soleil vient de quitter le champ lunaire, pourtant le soleil veut plus d’la lune c’est terminé. |
| | |
rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Mar 4 Juil - 19:05 | |
| Il a quelque chose dans le regard le marin, comme une peine immense qu’il essaye de camoufler avec un sourire qui en vaut des millions. Elle est douée Alice, pour entendre les échos de la tristesse, un peu comme quand on reconnait les siens. A croire que le mirage de la mer est un truc commun pour les cas désespérés. Salut, salut. qu’il lui répond le moussaillon et ça la fait sourire maladroitement. Un petit sourire, pas un grand. Elle a jamais été doué avec les grands. Alors elle espère que ça sera suffisant. Et peut être que ça l’est, parce que le blond – ou le brun ça dépend du point de vue – se lance dans une tirade, la voix hésitante mais sans jamais trébucher. J’vous raconte une histoire…. ‘M’voyez, vous êtes plus un enfant et vous décidez que ça y est il est temps d’grandir; vous avez tout pour être heureux mais étrangement faut que y ait quelque chose qui foire. Imaginez, je m’appelle Peter j’ai du fric, le logis, le vêtement, et mes élèves… des gosses géniaux…. Mais j’peux pas m’empêcher d’être… vous savez, triste ? Elle se retourne Alice, comme captivée par les mots, s’installe sur le côté, le bras sous la tête pour faire office d’oreiller. Y a son regard qui va et vient, qui observe le marin, et dans son cœur ça résonne en parallèle. Triste le sourire qui se meurt cette fois ci alors qu’elle ne répond rien, se laisse retomber sur le dos Je suis triste. Il a la nostalgie qui se soigne pas le marin, un peu comme elle. Surtout comme elle. Elle en rirait presque si c’était pas aussi…Triste. « Elle est pas drôle ton histoire » non Alice. Elle est pas drôle. Sans doute parce que ça hurle la vérité tout ça, les mots qui s’étalent. « Ptêtre un peu trop réaliste. » sans doute trop, bien trop. Et la mélancolique qui refuse de partir, qui s’installe dans le fond de sa gorge et ça devient difficile de parler. Elle ferme les yeux Alice, laisse le vent, les vagues et tout le reste l’envelopper. Juste un peu, quelques secondes, comme pour avoir un instant de liberté. « Moi aussi jvais te raconter une histoire » une histoire vraie aussi, et qui sera surement pas drôle non plus. Elle avait jamais été doué pour les histoires drôles. « Je m’appelle Alice et j’ai tout pour être heureuse. Du moins d’après les gens. Deux parents, un peu d’argent, des amis qui sont là et puis un métier de rêve. Bien sur y a pas tout qu’est blanc et pourtant jpeux pas m’empêcher… Tu sais… D’être triste » s’il la regardait, il verrait son clin d’œil, il verrait son sourire. Son foutu sourire triste. « Suffit pas d’avoir tout pour être heureux. Suffit pas d’avoir les gens, d’avoir l’argent. » Non loin de là. Les plus miséreux ne sont pas forcément les plus malheureux, et elle a déjà rencontré des gens couverts d’argents et les larmes qui coulent à longueur de journée. Foutue mélancolie, maladie vorace qui s’installe dans l’âme des gens, qui bouffe un peu tout, pond la dépression et la couve avec ténacité. - Spoiler:
tant mieux alors pck j'aime beaucoup trop Nana voila je te kidnappe allez hop
|
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Mar 4 Juil - 19:35 | |
| - Spoiler:
j'aime bcp me faire kidnapper alors bon
L’océan emplit les poumons, les poissons affluent, les poisons se diffusent dans les coraux, les vagues s’éprennent des barrières et s’échouent sur les rives, le souffle de Nana va avec l’histoire de l’Alice sans son lapin blanc, Alice tout court. L’océan emplit les poumons et Alice est une énigme inespérée qu’il saisit à bout de bras comme un dernier recours presque bénin, elle lui inflige d’autres tristesses qui gobent les siennes immédiatement. L’océan emplit les poumons et les contours de leur discussion, il s’approche de ses deux yeux faibles et grands (trop grands), le coeur entre les mains, la poitrine bien gonflée, il est prêt à laisser redescendre sa marée infernale.
« Non t’as raison… Elle est pas marrante mais la tienne non plus tu sais ? » Il s’esclaffe un peu, dans les douceurs parallèles aux désastres il se retrouve avec Alice pendant quelques secondes, échappant à la réalité brutale qui vient le figer dans ses pas, dans ses tentatives-tendresses il est qu’un gosse de plus happé par la vie qui s’est souvent demandé où était la sortie.
« Alors dis-moi…. Qu’est-ce-qu’il faudrait ? » Là y a pas encore la mer, non elle la voit pas d’ailleurs il espère qu’elle la verra pas avec ses grands bras fluides et le bout de son nez froid, comme un cadavre laissé sous un pont une mauvaise nuit. Nana veut pas qu'on fouille dans ses placards mais voilà le whiskey veut fouiller, lui, il veut des réponses, il veut un peu de Peter, un peu d’Alice. Un peu des deux pour une foutue alerte, le sos d’un humain en cavaale qui se rétame sur les hanches des sirènes, qui se retrouve sur les bords nus des ports.
« Puis si t’es pas un rêve, qu’est-ce-que t’es, hein Alice ? » |
| | |
rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Mer 5 Juil - 15:28 | |
| Non t’as raison… Elle est pas marrante mais la tienne non plus tu sais ? Bien sur que non, y a rien de drôle chez elle, chez lui, chez eux. Y a rien de drôle si ce n’est le hasard qui les rassemble, sur un ponton, à deux doigts de sauter dans l’eau. Y a rien de drôle et pourtant il rigole, comme un gamin qu’a pas compris la blague que les parents viennent de prononcer. Ils se regardent, un instant, tous les deux, les yeux qui se perdent et l’eau qui s’infiltre. Salée. Comme les larmes qui ne coulent pas. Qui ne couleront pas. Parce qu’Alice a décidé d’arrêter de pleurer, que y a que les douleurs dans sa moelle épinière qui arrive à la faire hurler, que tout le reste ne réussira jamais à la faire tomber. « Non. On a raté notre carrière de comique. Dommage c’était dans mes rêves de gamine » tu parles. Pas un seul instant qu’elle en a rêvé d’être comique. Toujours en décalage, deux phases trop loin, en avant ou en arrière. Les blagues ça n’a jamais été son fort, trop crue, trop vraie, les mots qui fâchent quand elle les crache, sans jamais vraiment faire exprès. Alors dis-moi…. Qu’est-ce-qu’il faudrait ? Elle se rapproche un peu, silencieuse, pensive. Qu’est-ce qu’il faudrait pour être heureux ? Pour chasser la tristesse qui revient toujours au grand galop ? Elle a la main vagabonde qui vient attraper la manche de l’homme, la manche de Peter, le marin en détresse. « Je sais pas moussaillon. Je sais pas » elle est sincère Alice, et dans sa voix y a un truc qui se brise, comme l’espoir qui se carapate. « Si je savais, je serais pas là, le dos sur les planches et le regard qui s’envole » oui. Si elle connaissait la recette pour être heureuse Alice, peut-être même qu’elle serait plus à Savannah, peut-être même qu’elle serait loin, tellement loin. « Mais c’est pas pour autant que j’arrête de chercher » petit sourire timide, elle serre un peu le tissus de sa manche, mouillé par les embruns de la mer, par les vapeurs du port. Bien sur que non elle n’arrêtera pas de chercher. Elle est pas comme ça Alice, du genre à abandonner quand rien ne va, à se laisser couler, bouffer par le reste du monde. Non. Alice elle se bat, bec et ongles elle gravit la montagne, même si pour ça elle doit y laisser un bras, sa peau, son corps. Tant qu’elle protège son âme. Puis si t’es pas un rêve, qu’est-ce-que t’es, hein Alice ? Ya la voix du marin qui la fait retomber sur terre, Alice qui se redresse lentement pour le surplomber, pour le regarder vraiment. Elle a les yeux qui s‘accrochent aux siens, les mêmes cernes sous les orbites et ptêtre un peu de vapeur d’alcool quand elle respire son parfum. « Qui t’as dis que j’étais pas un rêve » Ether, Vaporeuse, elle fait glisser ses doigts sur la joue de l’homme. Et si c’était aussi simple que ça ? Si elle n’existait même pas ? Elle sait pas Alice, dans ces heures perdues entre le matin et la nuit elle s’oublie trop facilement. « Et toi qui me dis que t’es pas un rêve, une illusion façonnée par ma propre folie, parait que les médicaments peuvent causer ça. Les cachets, les pilules, celles qui altèrent ton sens de la réalité » d’après les médecins, c’est possible, si elle mélange avec autre chose, avec l’alcool dont elle abuse régulièrement, avec la poudre blanche qu’elle lèche et étale sur ses dents, avec le liquide trouble qu’elle injecte dans ses veines. Chimiste ratée et les mélanges mauvais. Faudrait pas qu’elle se fasse emporter trop longtemps au Pays des Merveilles, où alors elle pourrait ne jamais rentrer.
- Spoiler:
parfait 8D en vrai faudra que je te mp pour causer :jed: j'ai des ptites idées
|
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Dim 9 Juil - 17:34 | |
| S’il pouvait il partirait avec la mer, sous les catastrophes, sous les conflits monstres, sous tout ce qui veut plus briller, histoire d’oublier. Il sait bien que c’est le choix le plus lâche et puis surtout il a plus seize ans alors Nana, il voudrait tenir tous les problèmes entre ses doigts et pouvoir les mener à la baguette, ce serait beaucoup mieux. Pour lui, pour les autres autour aussi. Au lieu d’sa il est à la recherche des yeux de sa sirène constamment, il a tendance à s’tordre, se contorsionner pour la regarder même. Il pense Nana qu’Alice a le regard magique et qu’elle va le soigner rien qu’avec eux. Il a tout faux. Nana il a souvent tout faux mais c’est pas grave parce que le plus important pour Nana c’est d’apprendre.
Alice elle a l’air d’une grande étoile qui a pas encore atteint les globes égoïstes et comateux des hommes, alors Alice elle virevolte entre tout ça, elle va s’trouver un moyen de voguer; Nana l’a deviné parce qu’elle a une voix qui porte, elle a une grande voix. Mais ça il peut le dire qu’avec deux minuscules océans, y a des tas de trucs qui devraient sortir d’une bouche et qui le font pas. Nana a la tête tournée, peut être qu’il retrouvera ses moyens comme ça, qu’il se reprendra. Y a une nouvelle journée qui frôle tous leurs muscles en abandon. Parfois il s’demandent pourquoi les gens se rencontrent, juste comme ça par curiosité, il a pas perdu de son élan-folie, Nana.
Le contact de la fille lui perce les sens. Il sait plus où donner de la tête alors il suit ses mots car il faut les suivre, pas en perdre une miette. Nana c’est le mioche devant le château de sable. Il le regardera s’effondrer sous les courants pas dociles et il s’y fera. Et puis tant pis il en reconstruira un autre. C’est propre à l’homme: construction, destruction, autodestruction. Il se souvient de l’époque où il essayait, cela dit. "Tu devrais pas prendre ces trucs là, c'est que ça te bousille, tu sais, ça te bousille." Quand le premier contact s’achève pas il glisse jusque la main d’Alice, il gravit les monts impatients, les contrées floues et la brume qui attrape par la taille les femmes même les plus braves, il a sa bouche près de la sienne, il respire. Elle respire.
“Mais tu m’as l’air très vraie.” Il l’embrasse, il se baigne dans les nuées passées, celles qui restent du soir. “Excuse-moi j’ai encore la tête qui va exploser.” Non c’est pas la première fois que je te vois, je t’ai vue en rêve, je t’ai bue en rêve; une vieille bouteille. - Spoiler:
mais fais je t'attends hihi
|
| | |
rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Mar 11 Juil - 20:10 | |
| Pleure pas matelot qu’elle a envie de murmurer quand il la regarde comme ça, avec ses yeux trop grands trop gamin malgré l’âge qui transparait sur son visage. Pleure pas matelot qu’elle voudrait hurler, parce que ça fait résonner quelque chose en elle qu’elle essayer d’étouffer. Parce qu’elle pleure pas Alice, elle pleure plus depuis longtemps, depuis les soirées passées à voguer dans le néant. Parce qu’elle pleure plus Alice, sauf quand la vie fait sa pute, tend la jambe pour la faire trébucher, quand la douleur dans la colonne vertébrale se fait sentir et qu’elle supplie aux gens de l’achever. Alors elle s’accroche du mieux qu’elle peut Alice, à l’étendue bleue de ses yeux qu’elle se plait à imaginer. Pas si bleus que ça, un bleu qu’elle peindrait volontiers, de la même couleur que celui de l’océan, et le reflet des étoiles qui se noient dedans. Elle craque Alice, perdue dans sa transe et les mots du marin qui l’encourage. Peter, Peter, elle voudrait l’appeler Ulysse, devenir Circée rien qu’un instant et l’attirer à elle histoire d’un temps. Elle a les doigts baladeurs, sur sa joue un peu râpeuse à cause de la barbe du matin, ils ont leur propre volonté ces doigts-là, elle les contrôle pas. Tu devrais pas prendre ces trucs là, c'est que ça te bousille, tu sais, ça te bousille. Et la main de Peter qui vient trouver la sienne, lentement mais fermement, comme un gamin qui s’accroche pour pas se faire happer. Elle a le sourire triste Alice et les mots qui touchent. Bien sur que ça bousille, regarde là marin, elle est déjà explosée. Elle serre un peu les doigts de Peter entre les siens, retient son souffle quand elle se retrouve à quelque centimètres de lui. « Je sais…Mais chui déjà déglinguée » bousillée, explosée, le cœur percé et les sentiments qui déconnent. Poupée de porcelaine, poupée de glace, sirène mauvaise qui sait plus vers quelles eaux nager pour retrouver la sécurité. « C’est un secret matelot, faut pas le répéter, les gens pense encore qu’on peut me sauver » elle en première et Rhoan en second, quand il fait jour elle sait faire semblant. Mais pas à l’aube. A l’aube le mensonge s’étiole et la vérité transperce. Elle tangue Alice, sur ce port de pacotille. Elle tangue Alice, le cœur qui loupe les larmes invisibles qui rêvent de dégringoler le long de ses joues. Alors elle se rattrape à Peter, à ce foutu Ulysse aux boucles dorées. J’existe pas qu’elle semble hurler, incapable de savoir où se situe la réalité. Qui est le faux, qui est le vrai, lui, elle ? Ou juste une illusion inversée ? Elle a rien fumé pourtant, c’est juste la fatigue qui reprend le dessus, l’appel du néant. Mais tu m’as l’air très vraie Vraiment ? Vraiment. Parce qu’il l’embrasse le matelot, comme une preuve, indéniable. j’existe. Le baiser a un gout d’alcool passé, le wishy qu’elle goûte sur le bout de la langue, et puis le sel. Le sel des larmes ou le sel de la mer. Ptêtre qu’elle pourra faire semblant, dire que c’est pas elle c’est l’océan. J’peux pas m’empêcher d’être triste…Tu vois. Et la nostalgie qui les foudroie encore, quelle lâche celle-là, coup de couteau dans le dos quand on ne s’y attend pas. Excuse-moi j’ai encore la tête qui va exploser. qu’il s’excuse maladroitement. L’alcool définitivement. Et le rire qui vient se mélanger aux larmes. « Pas tout de suite, la laisse pas gagner, ça serait dommage de te voir partir en fumée. » Elle se sentirait seule Alice, s’il s’évaporait entre ses doigts, derniers vestiges d’un rêve trop réel. Alors elle se rapproche un peu plus, sans gêne elle s’installe à califourchon sur son torse avant d’attraper sa jolie tête d’homme-enfant entre ses doigts. « Reste avec moi Peter. J’en ai pas finis avec toi » qu’elle murmure contre ses lèvres avant de les capturer une nouvelle fois. Toute aussi douce, peut-être un peu plus ferme et ses doigts qui se perdent dans ses boucles, impérieuse. Elle est comme ça Alice, capricieuse. Refusant ne serait-ce qu’une étreinte à cet homme qui essaye de l’enfermer depuis trop longtemps puis acceptant d’offrir un baiser ou deux à cet étrange rencontré il y a seulement quelques instants. Au diable la logique, au diable les lois, l’aube c’est l’entre- deux, c’est les limbes et le battement. « T’as le droit d’être triste matelot. Juste ce soir, juste maintenant. J’te jugerais pas. »
- Spoiler:
bon je suis une larve mais je le fais cette semaine sans faute faut pas me juger les mp c pas mon forte
|
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Mar 11 Juil - 22:08 | |
| Puis dans sa chute il l’emmène parce qu’il est cruel. Les bateaux dorment, ils bougeront pas de là où ils sont, comme des enfants tard le soir après un moment, ça oublie le reste, ça se met dans un entre deux mondes palpables où les sorties sont des entrées, où les entrées sont des paradis tendres et des écarts de conduite assumés. Nana il a le bout des joues froid et le bout des doigts comme les joues; dans la couleur il s’est laissé baigner, dans les deux cas c’était foireux, dans les deux cas il en voulait plus. D’elle qui le surplombe ou du bruit de la ville qui ne veut pas laisser faire, dans les chaos ils se croisent, ça l’amuse, il veut pas que ça s’en aille, si ça s’en allait il aurait pas grand chose si ce n’est le nez humide, si ce n’est l’impression dévastatrice d’être humain et seulement humain. Le poids d’Alice est significatif contre lui, il a les poumons qui s’écrasent d’appréhension, c’est rare qu’une fille le regarde de si près, c’est rare qu’elle soit là jusque son visage, jusque les traits déstructurés, jusque les pores où tout s’amarre de sentiments, de contreparties à la rencontre.
Et si il l’avait pas rencontrée, où est-ce-qu’il serait ? Est-ce-qu'il supporterait même les quelques livres de son corps, le son de sa voix qui se tord sous toutes les possibilités que lui offre l’idée d’être seul, seul, seul. Rien que ça, ça le tétanise, il a logé sa tête dans le creux de son cou quand Alice l’a mené devant les enfers. Il s’est dit: c’est pas grave, c’est qu’un palais de plus dans le royaume des désastres et puis, la fille elle tenait entre ses mains un astre alors voilà qui rachetait toutes les fautes du monde. « Je sais » il lui avoue, comme tout le monde, voilà ce qu’elle est, il la verrait pas si elle était toute neuve, il la verrait pas ici dans l’espèce de folie momentanée, l’espèce de flash indécent de l’appareil, le dernier tirage.
Entre temps y a eu sa bouche dans un appel au secours, y a eu sa bouche et la sienne emmêlée dans une séquence animée pas bien flatteuse, plutôt foireuse mais la chaleur rendait tout vrai, tout s’allumait dans son système, il revoyait ses premières fois tourner en boucle sur un disque, il les revoyait il aurait pu l’jurer, c’est pour ça que la distance lui plaisait pas alors. Alors il lui répondait dans une lettre ouverte, avec ses doigts qui parcouraient le chemin de sa carte toute défaite, et puis, ils couraient comme sur les mers, ils attrapaient ce qu’ils pouvaient. « Si t’es pas heureuse, au moins t’es pas toute seule. » Les étreintes alcoolisées, le goût de sa peau sous les brumes, devant le matin fuyard, devant eux deux, elle est presque toxique, elle est presque intenable. Alors il va l’embraser. Faire disparaître la sirène, faire revenir la fille, faire revenir la fille. - Spoiler:
prends ton temps va
|
| | |
rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Ven 21 Juil - 22:23 | |
| Je sais Mais est-ce seulement possible ? Parce que même elle n’arrive pas à deviner les limites de ses fissures, là où sa peau se craquèle avant de se briser. Bam, par terre, Alice qui tombe en morceaux de verres. Finit la poupée de porcelaine, le temps et la vie l’ont trop usée. Je sais. C’est vrai Peter ? C’est vrai ? Tu sais ? Tu peux le lire dans ses yeux comme elle peut dans les tiens ? Que y a la même fragilité qui fait écho ? deux aimants qui s’attirent un peu trop fort ? Je sais. Alors apprend lui Peter, apprend lui à voir et à savoir, parce qu’elle a beau étaler ses peines aux yeux du monde quand elle crache ses textes dans le micro, elle arrive toujours pas à comprendre. Elle arrive pas à déterminer où ça déconne Alice, et pourquoi y a des soirs comme ça où elle a l’impression d’avoir un grain de sable dans le rouage, que ça grince dans ses mécaniques. Peut être pour ça qu’elle s’accroche à lui, qu’elle vole un peu de chaleur, un peu d’humanité, un peu de douceur à ce matelot. Sirène égoïste qui domine et dirige, les lèvres, les dents, l’air. Elle laisse rien. Rien du tout. C’est pas délicat, c’est pas romantique. C’est autre chose, c’est différent. Il a besoin, elle a besoin, et leurs peaux en contact comme une nouvelle ouverture pour laisser leurs démons se faufiler. Si t’es pas heureuse, au moins t’es pas toute seule. Non. Jamais seule. Alors qu’elle fait de son mieux pour repousser les autres, pour effacer les cœurs. Elle y arrive vraiment jamais Alice, et déjà qu’elle s’attache à ce marin d’eau douce, à ses lèvres et à son sourire détrempé. Et de nouveau il l’embrasse. Il devrait pas Peter. Il devrait pas. Elle est pas douce Alice, elle est nocive, poison mortel qui s’infiltre partout sans vraiment pouvoir le contrôler. Elle a cette capacité de détruire tout autour d’elle, elle y compris et puis les autres. Alors s’il continue, sans doute qu’elle le contaminera, sans doute qu’il regrettera. Et ça fait mal à son cœur atrophié. Pardon marin, pardon. Alors ptêtre par rage, par envie de changer la chose elle roule un peu, mélange de membres et des mouvements sans réelle coordination et tire Peter avec elle dans l’eau. Plouf. T’as essayé matelot, mais la sirène est tenace, elle plante ses griffes et noie sa proie. Rire gravier qui s’envole de sa gorge, abus de cigarette et de hurlement qui lui donne ce ton là et Alice qui attrape Peter pour l’empêcher de couler, histoire que l’alcool ne l’achève pas. Ils ont presque pied mais tout peut arriver. Doucement elle se glisse vers lui, regard sérieux, le sourire absent parce qu’elle se repasse ses mots en boucle dans sa tête. Elle dépose un baiser trempé sur la joue du matelot avant de le prendre dans ses bras, doucement, comme une mère avec son enfant, comme une sœur avec son petit frère qu’elle protègera plus que tout, comme une femme avec son amant. « Toi non plus t’es pas seul. Pas ce soir. Pas ce matin. » Elle regarde un instant le ciel, l’horizon où les couleurs se mélangent. « Faut dire qu’on s’y perd à ces heures-là » et de nouveau un petit sourire sur ses lèvres qui tremblent légèrement. Pas si chaude que ça l’eau, mais qu’importe, c’est le geste qu’est important. « Chui là Peter, me lâche pas » qu’elle lui chuchote tout bas.
|
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Jeu 3 Aoû - 1:02 | |
| S’il pouvait il remplacerait son addiction, pourvu que si elle aie quelque chose dans les veines, ce soit humain, ce soit réel. Il pourrait se dédoubler pour l’inconnue, parce que son chant est celui éternel des créatures sublimes qu’il voyait en rêve, elle a la voix qui se casse, qui dégringole et Nana la suit des yeux. Et quand ils quittent sa bouche ils vont s’échouer dans l’océan, pendant qu’il se demande ce qu’il fait là au milieu des chaos, lui devenu substitut à une drogue, elle devenue souvenir remplaçant un autre. C’est parce qu’il ne trouve pas ce qu’il voudrait qu’il s’acharne à sortir tous les soirs, tous les matins; Au final les monstres de sortie finissent par le trouver et il tend les mains parce qu’il ne sait pas quoi faire d’autre. Alice, elle l’entraîne dans l’eau, il s’agrippe à elle, son menton trempé, ses os alourdis par l’alcool, il s’enfonce un peu et remonte. Alors il se passe quoi maintenant ? Ça y est retour à l’envoyeur ? Retour à l’océan ? Le destin est un instable connard avec ses longs arrêts dans les stations fantômes; Alice en est une. Il essaye de remplacer sa bouteille à elle, remplie d’une liqueur indécente et indécise aussi (est-ce-qu’elle veut vraiment y retourner ? Vivre et mourir à ses côtés ? ) Lui c'est qu’un homme, elle elle pourra transcender les mers bientôt et tromper tous les marins qu’elle veut.
Parce qu’on est blessés, parce qu’on est las, lâches, parce qu’on n’y croit plus sinon pour un soir où peut être le miracle se fera, sur un port entre deux silhouettes qui ne se reconnaissent pas. Peter est une de ces bestioles timides qui n’osent pas ou voudraient oser mais ne le tentent pas, et en attendant il aime faire son effet placebo. « Mais non. Je te lâche pas. » Un sourire qui fend la neutralité de l’enfant blessé, celui indifférent aux baffes en pleine figure, celui qui panse ses plaies à raison de trop les lécher et retarder la cicatrisation. Le long processus s’interrompt pour Alice. « Pourquoi tu penses ça hein ? De toute façon si je te lâche je coule. »
Il provoquera d’autres catastrophes, ça viendra parce que c’est propre à ce qu’il est, dans ses tentatives foireuses d’avancer il s’était retrouvé sur le ponton à parler (à embrasser) une fille chaotique (comme lui), une fois quand il n’avait plus su où aller, où terminer, il préférait la noyade, garder la tête sous l’eau, s’assurer d’y rester plutôt que de ressentir et surtout de faire subir. Elle, elle le tenait, lui, il devait garder les yeux ouverts et il ne lui disait pas tout: surtout pas ses différentes morts et comment il les avait imaginées.
Mais il lui dirait pas, il préférait passer avec ses tendresses dans le creux de son cou et marquer les contours de ses doigts avec les siens. Il préférait la distraire, il préférait tout sauf réfléchir, et si les mots pouvaient rester où ils étaient, sans venir faire plus de dégâts il se tairait encore. Mais il devait lui dire: Parfois j’ai l’impression d’être quelqu’un d’autre. C’est une de ces fois.
« Et qu'est-ce-qu'il y a ? » |
| | |
rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Mar 15 Aoû - 19:57 | |
| Elle le sent qui la serre, ses doigts qui s’enfoncent dans sa chaire à la recherche peut être d’une attache pour pas couler. Pas grave. Elle ne se débat pas Alice, elle le laisse se rattacher à elle, rien qu’une fois elle s’autorise ça, devenir la bouée pour quelqu’un d’autre qu’elle. lâche pas Peter, lâche pas. Parce qu’elle sait pas si c’est elle ou lui qui les maintient au final. Mais non. Je te lâche pas. C’est vrai Peter ? C’est vrai marin ? Tu lâchera pas ? Elle a le sourire fugace Alice, qui passe sur son visage rien qu’un court instant, ptêtre une once de soulagement. Pourquoi tu penses ça hein ? De toute façon si je te lâche je coule. Pourquoi ? Parce que les personnes ont tendance à la laisser filer, les doigts qui s’écartent de son poignet pour la laisser dériver. Pourquoi ? Parce qu’elle a peur qu’il puisse profiter de ça pour couler, pour nager vers le fond et utiliser son alcool comme leste pour y rester. « T’iras pas loin si tu coules tu sais » qu’elle rigole doucement, le regard rivé dans celui du blond devenu brun, les cheveux lourd d’eau et les boucles qui s’effacent. Il a l’air presque adulte. Presque. Mais ça suffira jamais. Alors elle s’accroche en retour, lui, elle, eux et l’eau. Le soleil, la lune, comme le début d’une chanson ridicule. Y a les gestes maladroits ou doux, y a l’intimité qu’elle a jamais vraiment eu avec personne depuis trop longtemps, juste un contact pourtant, et la peau qui frissonne, entre le froid et le chaud. Elle sait plus trop. Pourquoi est-ce que c’est comme ça ? Pourquoi est-ce que ça fait si mal ? Pourquoi est-ce qu’elle a l’impression de se voir dans un miroir. Et qu'est-ce-qu'il y a ? « Rien… » pourtant y a quelque chose Alice, y a les larmes le long de tes joues, sans que tu t’en rende compte, après tout t’es déjà trempée. « Rien » et un baiser furtif qu’elle vient déposer sur son front, les yeux qui se ferment un instant comme pour savourer le moment. Elle veut pas en parler, pas tout de suite, pas maintenant. Ils ont pas besoin de ça tous les deux, de leur cœur qui saigne, plaie béante douloureuse et le sang qui se mélange avec le néant. Doucement elle le tire vers les escaliers de secoure sur le côté et l’aide à se hisser sur la pierre avant de le rejoindre, sirène qui devient femme et ses écailles qui fondent dans l’océan. Elle a sauvé le marin naufragé, du moins elle voudrait l’espérer. Alice se redresse un peu, le regard qui vient se ficher dans celui de Peter, les doigts qui fusionnent. « Tu m’emmène chez toi Peter ? J’ai pas de maison » c’est vrai. C’est terriblement vrai. C’est vrai et elle en a pas honte. « Jpeux dormir dans le canapé ou la baignoire. Je ronfle pas promis » le souffle contre sa peau à lui. Dis oui, dis oui.
|
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Mar 15 Aoû - 21:40 | |
| Pour un marin il a eu ses tempêtes et toutes ses éclaboussures, il a donné, Nana. Nana il est pas facile à aimer, comme marin, avec ses plaies partout et ses mauvais souvenirs gravés sur les bras parce que c’est un capricieux, une enflure quand il est triste, capable de tout pour pas oublier, du genre à se remplir les oreilles de cires pour plus entendre ses sirènes lui chanter des mensonges; Il se demande si Alice c’est pareil mais bizarrement ils sont trop près pour qu’il puisse le déterminer et surtout il est trop ivre. La ville nue a ravalé sa pudeur pour eux qui se trempent là et vont finir par infuser à force d’y rester dans leur eau douce - Nana laissera pas Alice y rester ça c’est sûr, il s’est déjà foutu en tête qu’il fallait qu’il la fasse sortir mais entre temps elle lui a déposé des raisons de rester.
De pas s’évaporer.
C’qu’il risque de faire mais y a plus grand chose de dangereux ici, il a l’impression d’être arrivé à un point crucial. Se sauver ? Sauver la fille ? Se sauver ET sauver la fille ? Leurs corps sont lourds, ou c’est peut être tout ce qu’il a bu, il est pas sûr. Une question importante lui vient. « Alice est-ce-que t’es… est-ce-que t’as consommé cette nuit ? » Il sait pas trop comment le dire et honnêtement y a que comme ça que ça passe sa bouche. Bientôt il va rejoindre le bord mais il lui donne du temps parce qu’elle a pas l’air d’aller très bien, et ça va parce qu’ils sont deux, et ils vont se tenir jusqu’à ce que ça s’effondre; C’est son impression, mais c’est que la sienne. « Tu vas dormir dans un lit ce soir. » Il murmure, dégage ses cheveux d’une main pas habile parce qu’il est pas né habile et il mourra pas non plus comme ça, il sera toujours le gosse pataud, un peu fuyard même dans son regard et il la dévisagera encore pour lui chercher ses démons - tenter de les attraper à bout de bras - et tant pis si ça marche pas. |
| | |
rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Jeu 17 Aoû - 20:11 | |
| Alice est-ce-que t’es… est-ce-que t’as consommé cette nuit ? Très bonne question, t’as pris quoi Alice ? Dans ce café minable où ta passée la soirée ? T’as pris quoi Alice, dans tes veines fissurées ? C’est quoi les fantômes de ton poison préféré, elle est l’oxy ou la mophine, le sentiment de te sentir l’héroïne d’une histoire paumée ? « Rien j’ai rien pris promis, c’est juste… » c’est juste quoi Alice ? Et pourquoi tu mens comme ça ? Pourtant c’est vrai, elle a rien consommé ce soir, si ce n’est ses médicaments prescrits pour sa maladie qu’elle gobe du matin au soir. Non. Elle a rien pris Alice, elle est fidèle, sobre, depuis combien de temps déjà ? Trois jours. Combien de temps avant la rechute ? Pas beaucoup. Sauf si entre temps elle met ses doigts sur un joint, bouffée de calme dans les poumons et envoyer bouler le spleen. « La mélancolie, tu sais, ça tape fort » plus fort que le soleil, balle dans le dos, bang bang. Elle chute Alice, un peu plus et elle se laisserait couler jusqu’au fond, elle et Peter aussi. Il faut sortir de là. Y a les larmes qui coulent, comme l’eau qui dégringole, de ses cheveux, sur son visage. Y a le soupire, Peter et elle sur le sol ferme, le vent qui s’infiltre dans les tissus saturés d’eau. Tu vas dormir dans un lit ce soir. C’est rare qu’elle dorme dans un lit. Elle en a plus à elle depuis trop longtemps. Combien de temps déjà ? Neuf ? Ca s’accumule les années d’errances, à attendre que l’acte final soit joué. « Ton lit ? » qu’elle murmure, taquine, un brin moqueuse entre les torrents de tristesse qui commencent à se tarir. « C’est dangereux tu sais Peter, j’pourrais t’escroquer, être une folle qui vient tout te voler » c’est vrai quoi, soit pas si naïf matelot, les sirènes c’est jamais bon, c’est plein de poison. Tu pense qu’Alice elle fait exception ? C’est rare les humains comme toi, ceux qu’on encore l’innocence de leurs cinq ans ancrés dans le cœur. Lentement elle se redresse, tend la main au blond pour qu’il l’imite. Du bout des doigts elle lisse ses vêtements, essore sa chevelure pour arrêter d’avoir l’air d’un monstre sorti d’un lac d’Ecosse. Y a plus de larmes déjà ptêtre même un rire devant l’improbable situation. « Allez marin montre moi ton bateau » à croire que la lignée des jeux de mots foireux n’en a pas finit, elle en a encore tout un registre Alice, trop pleins dans sa tête, qui veut pas arrêter de penser.
|
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Jeu 17 Aoû - 20:31 | |
| Il la sort de l’eau, sirène hors de ses sentiers battus, sirène vulnérable, exposée, prête à goûter les rayons naissants du soleil, à s’oublier sous la lumière reine. Nana a le geste tendre de l’enfant qui débute avec les hommes - et les femmes sont un objet-cristal- une faible nuance de réalité dans un monde empourpré de chagrin et d’épreuves où les enfants n’ont pas leur place. Il veut l’appeler Alice mais n’en sort qu’un silence suivi de quelques pas sur la jetée, leurs corps sont dans le contre-jour comme deux cadavres sortis de leurs tombes. « J’t’avoue que je suis un peu saoul et que je crois pas que je m’écoute vraiment. » Faible sourire danse sur son visage comme la main d’une mère aimante, il tourne sur lui-même pour la retrouver dans son champ de vision, elle est éphémère, se dit-il, elle va disparaître à la nuit tombée, retrouver une forme initiale qui ne lui sied pas, ou peut être envoyer d’autres à leurs point d’arrivée, là où ils devraient être, et elle aussi. « En plus je crois que tu vas mourir d’une pneumonie si je t’embarque pas avec moi, alors tu vois, je fais un beau geste. Et au pire, je fais le plus atroce de toute ma vie. »
Qui sait ?
Il pense qu’elle a perdu sa route mais qu’elle n’en dit rien aussi l’amène-t-il dans sa voiture, vieux tacot aux sièges enfoncés, la clé sur le contact, il la regarde sans trop la regarder (avec la pudeur qui ne va pas dans son âge, qui le rend un peu trop simple, un peu trop tiède pour une main si froide à tenir.) Alice n’ira pas dans son autre monde ce matin, il en est presque sûr, c’est peut être l’alcool qui parle ou bien son esprit à découvert, prêt à prendre tous les paris, toutes les tentatives désespérés des autres d’être humains. Elle n’est pas une exception. Il démarre, il l’emmène là où d’autres n’iront jamais: à la maison. C'est un joli bateau, A force de voguer, Il ressemble plus à rien Mais ça C'est pas grave. |
| | |
rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Sam 26 Aoû - 1:41 | |
| Elle le comprend pas Peter, comme quelque chose qui lui file entre les doigts. Un instant ça la frappe, comme une flèche en plein cœur. Si elle en avait rencontré des gars comme lui, peut être qu’elle ne serait pas là, étendue sur le port, les plaies à vif et l’âme cassée. Ouais. Peut être que s’il y avait eu plus de Peter dans sa vie et moins de Samson, de Nash ou de Seven, peut être qu’elle serait moins dans la merde Alice. Peut être même qu’elle serait moins une merde. J’t’avoue que je suis un peu saoul et que je crois pas que je m’écoute vraiment. pauvre Peter, pauvre enfant coincé dans un corps de géant, il a l’alcool difficile, elle le voit bien, pourtant elle ne l’a rencontré qu’aujourd’hui. Mais il est si facile à lire, une étendue sans frontières là où elle ressemble à un château fort. Imprenable. Si différents. Trop différents. Et pourtant. En plus je crois que tu vas mourir d’une pneumonie si je t’embarque pas avec moi, alors tu vois, je fais un beau geste. Et au pire, je fais le plus atroce de toute ma vie. « T’es trop bon pour ce monde Peter » ça lui arrache les mots comme un soupire, sa main qui se perd un instant sur la joue glacée du jeune homme. Beaucoup trop bon pour ce monde, elle se demande comment un matelot comme lui a pu survivre à la tempête infernale qu’est la vie. Sans un mot elle le suit, vers sa voiture, épave ou radeau, elle s’en fout un peu. Il ne devrait pas conduire mais elle ne sait pas assez bien le faire pour prendre sa place. Au pire ils crèveront tous les deux dans un accident tragique de la route, ça les aidera à quitter ces lieux sans avoir trop à réflechir avant de presser la détente. Dans la voiture y a ses doigts qui viennent chercher ceux de Peter, elle s’accroche à lui pendant que son regard se perd dans le vague, s’évade avec les lumières des lampadaires qui commencent à s’éteindre. Elle avait toujours aimé cet entre-deux. Quand la voiture s’arrête elle relâche la main, y a pas de bruit, pas besoin de toute façon. Sirène devenue humaine, c’est comme si elle avait fait un pacte : sa voix contre ses jambes. Alice suit Peter sans un mot, jamais très loin, jamais très près, entre les deux. Elle le suit jusqu’à l’intérieur, dans ce qu’on appelle maison, là où on cache nos plus lourds secrets. Elle en a plus de maison Alice, alors elle dissimule les siens comme des miettes, petit poucet elle laisse tomber ses secrets un à un chez les autres, pour se soulager les épaules. « Tu me fais visiter ? » et soudain ptêtre qu’elle se sent minuscule Alice, comme une enfant prise dans une toile, la main qui vient s’agripper une nouvelle fois à celle de Peter. me lâche pas Nana.
|
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Dim 27 Aoû - 0:31 | |
| La louve pose ses yeux sur l’appartement. Il est encore plongé dans le noir, là où sa main se traine, il y a de la poussière, on entend les klaxons derrière les fenêtres aux larges carreaux de couleur, les animaux-terreur se glissent comme la main d’Alice dans celle de Nana. Les silhouettes fondent dans l’obscurité, il est un peu aveugle Nana, il se complait dans l'absence totale de lumière, comme si en s’enveloppant dans autre chose, y avait moins de risques. Mais moins de risques pour quoi ?
Est-ce-qu’il avait peur de voir le visage de la bête curieuse en face de lui, faire face à ses plaies au-delà des volets fermés ? - Ou est-ce-que l’appartement traduisait tout son manque d’affection, la soirée de la veille passée à embrasser le comptoir d’un bar trop amical avec lui, il se souvenait du contact du verre contre sa main, parcouru d’un frisson. - Est-ce-que c’était sa main dans la sienne ? Leurs visages se superposent, Nana ne voit pas à l’intérieur des gens, il est pas de ces hommes-là, doué d’un sixième sens, liseur des âmes, il est juste là en remplacement, en attendant que la pièce de rechange soit donnée à Alice. « C’est pas grand ici. » Il perce le silence comme on perce un abcès, les émotions brouillées, sans doute par le voyage, leurs paumes, chaudes appuyées l’une contre l’autre. « Mais y a un lit. » C’est pour dire, regarde tu es sauvée, tu pourras disparaître dans le matelas, effacer toutes les traces d’hier car on dirait que la tristesse t’es rentrée sous la peau à force, Alice. « Du coup je l’aime bien » poursuit Nana, le pouce nerveux qui passe sur la peau de l’immergée Alice; tête sous l’eau, secrets bien enfouis, des épaves un peu partout dans son océan sans limites. Mais Nana ça l’intéresse pas tout ça, il pourrait la parcourir du doigt, la retenir par coeur d’ici sans l’abimer, toucher avec les yeux, parce que cette femme est un tableau déjà bien foutu en l’air, il veut aller sous la surface la chercher, le reste on s’en fout. « T’es fatiguée ? Parfois quand j'en ai trop fait je m'étale sur le parquet, le plafond c'est le ciel à peu de choses près. » |
| | |
rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) Jeu 31 Aoû - 14:20 | |
| C’est toujours la découverte, quand on entre pour la première fois chez quelqu’un. C’est comme accéder à un niveau supérieur, lever le voile et découvrir les recoins d’un esprit pourtant trop bien caché. C’est pas grand ici. Et sa voix qui éclate dans le silence, Alice qui sourit doucement en posant son regard sur l’appartement. On voit pas grand-chose, mais au fond c’est peut être mieux comme ça. « Grand c’est surfait » qu’elle murmure, un brin moqueuse, la main qui serre un peu plus celle de Peter. Elle n’a jamais eu besoin de grands espaces Alice, si ce n’est la forêt ou la mer, là il n’y a plus de limites. Mais y a un lit. En effet il y a un lit. Ça en soit c’est déjà un trésor. Combien de nuits à dormir à même le sol, matelas de camping ou juste un drap. Non pas qu’elle se plaigne. Mais parfois la sécurité d’un sommier n’est pas négligeable. Du coup je l’aime bien. Et elle, elle t’aime bien Peter. Pourtant c’est pas donné quand on a un cœur noyé comme le sien. Il ne la voit surement pas dans cette pénombre, les yeux qu’on du mal à faire la mise au point, mais elle sourit Alice. Elle sourit vraiment. Parce qu’elle a chaud. Malgré les vêtements trempés et le sel qui s’incruste sur la peau. Elle a chaud. T’es fatiguée ? Parfois quand j'en ai trop fait je m'étale sur le parquet, le plafond c'est le ciel à peu de choses près. Alors sans attendre elle le tire vers le sol, se laisse tomber à ses côtés, les jambes et les bras écartés, comme une enfant qui fait l’étoile dans le sable ou l’ange dans la neige. « Plus que fatiguée. Usée » et ses doigts qui ne lâchent pas ceux du marin, pas question de s’abandonner, qui sait où le courant pourrait les emporter sinon. « Quand j’étais petite j’avais collé des étoiles au plafond. Ca brillait pendant la nuit, c’était beau » Alice souffle quand son regard se perd sur le plafond. Souvenir qui se superpose avec le présent, les images qui reviennent la hanter. « Quand j’aurais un endroit à moi je ferais ça encore, y a pas d’âge pour rêver tu pense pas ? » coller de la magie un peu partout, pour plus pleurer la nuit.
|
| | |
☽ ☾
| Sujet: Re: let him go (libre) | |
| |
| | | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |