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 That awkward moment | Laeden

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MessageSujet: That awkward moment | Laeden   That awkward moment | Laeden EmptySam 22 Juil - 16:50

when you meet your ex at the wrong place

Eden, Baedrian & Landon

Cela fera bientôt deux mois qu’elle est rentrée à Savannah. Deux mois qu’il avait croisé son visage détrempé sous la pluie géorgienne, deux mois qu’elle avait opéré un retour de force dans une vie qui commençait à peine à redevenir paisible pour le jeune homme, deux mois qu’il avait repris l’habitude de guetter sa présence à tous les coins de rues, le pli de tendre l’oreille dès qu’il entendait une voix un peu trop semblable à la sienne. Eden. La diablesse au visage d’ange revenue semer le trouble dans son existence, demoiselle dont la présence lui était bien trop plaisante pour ce qu’exigeait leur statut commun, demoiselle avec laquelle il s’était risqué à passer la soirée, une semaine plus tôt, jour pour jour. Il avait suffi de quelques verres de trop, un malencontreux SMS, un peu plus d’alcool encore et quelques pirouettes au cœur d’un bar pour qu’il se réveille le biceps gauche marqué d’un nouveau tatouage. Probablement le tatouage le plus con auquel il ait pu penser, bien évidemment, sans quoi ce ne serait pas drôle. Car si ce n’est déjà pas très malin de s’encrer la peau en l’honneur de sa petite amie du moment, c’est carrément stupide de le faire à l’effigie de son ex. Parce que oui, Landon bon sens James n’avait rien trouvé de mieux à faire que graver à jamais dans sa chair la lettre « E », E comme Eden, bien évidemment, Eden avec qui il se tire dans les pattes presque systématiquement depuis leur rupture, Eden sur qui il est supposé avoir tiré un trait sept ans plus tôt, au lieu de quoi il vient de la marquer à tout jamais dans son derme. Et quoi de mieux à faire que rendre visite à son meilleur ami lorsque pareille mésaventure nous arrive ? Meilleur ami qui n’est autre que le grand frère d’Eden, amitié qui a perduré au-delà de la rupture entre le jeune couple, qui, contrairement à sa relation avec la jolie blonde, a su résister à l’absence de cinq ans du militaire.

Alors c’est tout naturellement qu’il s’est rué chez Baedrian à la première occasion, occasion survenue seulement une semaine plus tard, comme la première date anniversaire d’une joyeuse connerie méritant d’être célébrée en beauté, leurs emplois du temps respectifs leur ayant empêché de se voir en bonne et due forme avant ce jour. Ils se voyaient souvent, les deux jeunes hommes. Souvent et en secret, comme s’il s’agissait là d’une union honteuse, d’une relation adultère ; et ils n’en étaient pas si loin de que ça, finalement. Si leur relation demeurait au stade purement platonique, son ami trahissait bel et bien quelqu’un à chaque fois qu’il voyait Landon, qu’ils parlaient de tout et de rien des heures durant, qu’ils sortaient écumer ensemble les bars de Savannah et qu’ils riaient à s’en faire mal au bide. Il trahissait sa sœur, sœur qu’il aimait plus que tout bien qu’il ait une manière bien particulière de le montrer, et ça Landon le savait. Il savait combien la petite blonde comptait aux yeux du brun, se doutait bien que cela ne devait pas être facile pour lui de continuer de traîner avec l’ex de cette dernière pour ensuite faire comme si de rien n’était devant elle et le reste de la famille Howard, comme s’il n’avait lui non plus pas la moindre nouvelle de Landon depuis sept longues années. Et il lui était reconnaissant pour cela. Conscient des risques que prenait le cadet de la fratrie pour continuer à le fréquenter, le risque de se mettre sa famille à dos, de s’attirer les foudres de la virulente benjamine, plus que tout. Il est conscient de tout cela le jeune homme, et cette prise de risque demeure la plus belle preuve d’amitié à ses yeux.

Les deux garçons ne travaillaient généralement pas, le dimanche, c’était donc plutôt ce jour-là qu’ils avaient pris le pli de se voir. Comme trop souvent, Landon s’était donc pointé deux heures plus tôt à la porte de cette immense maison que son ami ne pouvait s’offrir, s’était fait accueillir avec force affection par Bailey, avec un peu moins d’épanchement tout de même de la part de Baedrian, parce que faut pas déconner quand même, c’est des bonhommes, des vrais, c’est du moins l’image factice qu’ils s’efforcent de renvoyer. Amis de dix ans qui se voient échoués sur le canapé du spacieux salon, bières en main, prêts à débriefer les évènements de la semaine passée. Ils parlent les deux garçons, beaucoup, longtemps, parlent de leurs boulots respectifs, Baedrian lui raconte la dernière folle aventure qu’il a vécue avec son coéquipier de toujours, Landon lui donne rapidement le bilan de ses derniers matchs, ils parlent des derniers évènements de la ville, se remémorent les temps passés, le sportif lui dit qu’il a entendu que la fille facile de leur lycée venait d’épouser un ancien candidat de téléréalité. La routine, les bouteilles vides se comptent au nombre de deux, puis de quatre sur la table basse, parce qu’ils aiment un peu trop l’alcool les pauvres garçons.

Les sujets s’enchaînent, ils en viennent évidemment à parler d’elle, la petite dernière de la famille Howard. Il lui en dit des choses à Bae, presque tout en fait, mais la demoiselle demeure l’un des rares sujets sur lesquels il tait certains points. Baedrian il sait qu’ils se sont croisés plusieurs fois depuis le retour de la belle à Savannah, il a même eu droit à un compte-rendu détaillé de chaque rencontre. Mais pas pour le bar. Il lui dit pas que la demoiselle lui a envoyé un message complètement torchée, qu’ils ont achevé de se mettre mal tous les deux et que c’était bien, c’était presque comme avant, y avait cette légèreté qui planait entre eux et le sentiment qu’ils pouvaient regoûter au bonheur le temps d’une soirée. Il lui dit rien de tout ça car lui-même n’en garde que trop peu de souvenirs, guère plus que de vagues réminiscences, un arrière-goût doux-amer, la rencontre fracassante du passé tendre et du présent haineux. La seule chose dont il est sûr, ce qu’il a un « E » gravé à l’encre noire sur le derme de son bras. Et c’est bien tout ce qu’il lui raconte, à Baedrian. Qu’il s’est rendu à la fête de la musique, a trop bu et a fini dans un tattoo shop où il a fait la plus belle connerie de sa vie, après le fait d’avoir accepté la rupture avec Eden sans broncher, bien évidemment. Il lui ment pas, à son meilleur pote. Il dissimule juste une partie de la vérité, parce qu’il se sent déjà suffisamment honteux comme ça. Alors il lui montre son bras grandement dévoilé par son T-shirt rayé à manches courtes, désigne le petit « E » en lettre capitale logé à quelques centimètres des plaques militaires qui ornaient déjà son biceps. Tatouage presque cicatrisé, un jour ou deux encore et il sera tiré d’affaire. Il a même pas à lui expliquer à quoi correspond cette lettre. Il est le mieux placé, après la principale intéressée, pour le comprendre. Regard qui se relève vers son ami, visage qui se fait un peu grimaçant parce qu’il est embarrassé Landon, il sait qu’il a merdé sur ce coup-là.

- Qu’est-ce qu’on faire de moi, Bae, si je suis même plus foutu de sortir faire la fête sans me retrouver avec ça sur le bras ?, qu’il demande, lui-même consterné par sa propre bêtise.

Bae. Surnom qu’il apprécie pas particulièrement le jeune homme, qu’il trouve trop prisé par les couples niais et les demoiselles en chaleur, surnom qu’il emploie pourtant à outrance avec son ami, juste parce que ce dernier sait combien le brun le supporte peu, que c’est sa manière à lui de le faire chier un peu, il est gentiment moqueur Landon, puis c’est pas comme si son acolyte lui rendait pas la pareille. Acolyte d’ailleurs atterré en voyant le nouveau tatouage, acolyte qui se lève, déclare que ça mérite qu’il aille chercher une nouvelle bière dans le frigo. Bruit de sonnette qui retentit au moment où Baedrian passe la porte de la cuisine, il demande à Landon, la tête dans le réfrigérateur, d’aller ouvrir. Alors il s’exécute le sportif, parce qu’après tout il se sent un peu chez lui ici, depuis le temps. Il se rend dans cette grande entrée qui a endetté un peu plus encore son ami, le cabot sur les talons, ouvre innocemment la porte, entrouvre déjà les lèvres pour saluer le visiteur. Sans s’attendre le moins du monde à la voir dans l’encadrement. Elle, Eden, celle avec qui il a passé la soirée il y a une semaine, celle qui est responsable de cette nouvelle marque sur son corps. Stupeur et tremblements lorsqu’il aperçoit la silhouette diaphane, regard qui se porte spontanément sur le E encré sur son bras, puis sur les côtes de la belle, tatouage qu’il imagine sous ses vêtements, avant d’enfin la regarder dans les yeux. Il cligne des paupières le jeune homme, choqué de la voir ici, conscient de ce qu’implique cette rencontre inopportune. Elle va comprendre. Savoir. C’est Hiroshima dans son cerveau, il comprend qu’il n’a nul moyen de se défiler, de partir à toutes jambes pour fuir les conséquences de ses actes.

- Eden… Que me vaut l’honneur de ta visite ?

Il a du toupet le jeune homme de faire comme si de rien n’était, pire encore, comme si c’était lui et non son frère que la demoiselle était venue voir. Mais il espère intimement que cela suffira à désamorcer la bombe, que la blonde saisira la perche qu’il lui tend pour ne pas déclencher de nouveau drame. Qu’il reste quelque chose des rires partagés en cette nuit d’été.
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MessageSujet: Re: That awkward moment | Laeden   That awkward moment | Laeden EmptyDim 23 Juil - 12:05

when you meet your ex at the wrong place

Eden, Baedrian & Landon

Porte à peine ouverte que la buée s’échappe tel une fusée de la salle d’eau jusque dans le couloir de la maisonnette sur la plage. Elle sort de la salle de bain Eden, la serviette enroulée autour de sa poitrine. Bout de tissus qui est de trop, qui ne lui sert à rien. Car elle est toute seule dans cette grande baraque, seul la chaleur concentrée dans la pièce jusqu’à présent la suit à la trace. Elle n’y croisera personne au détour d’un couloir. Elle pourrait se trimbaler à poil si elle le vourait mais elle ne le fait pas. Elle se balade avec ce tissu en éponge qui ne couvre que les parties les plus intimes de son anatomie la gamine. Par simple habitude il parait, habitude qu’elle n’aura jamais perdue. Blondinette bien trop accoutumée à avoir vécue ici en présence de trois males. Ainsi, les cheveux ruisselants et les joues rosies par la température de l’eau avec laquelle elle s’était lavée, elle se glisse jusqu’à sa chambre d’adolescente, l’adulte. Sur son passage, elle laisse des traces de perle d’eau douce. Perle qui glissent de la pointe de ses cheveux jusqu’au bois qui craque sous ses pas. Elle doit se préparer, elle veut s’en aller la poupée. Elle en a marre de s’ennuyer, d’être enfermé.

Assise sur le bord de son lit, la petite Howard enfile rapidement sa lingerie, sa fine dentelle qu’elle laisse glisser sur sa peau pas encore totalement sèche. Sous-vêtements de couleur noir qui viennent confronter son épiderme ivoire. Contraste presque effrayant entre les deux couleurs alors que la chaleur continue de régner en main de maître sur la région Géorgienne. Déjà se retrouvent-ils à la mi-juillet et là voilà qu’elle n’est toujours pas bronzée la poupée. Déjà deux mois sont passé depuis qu’elle a fait son grand retour la benjamine du clan Howard dans le quartier. Deux mois qu’elle est là et pourtant elle n’a pas encore profité des rayons du soleil que lui offre cette jolie petite maison sur la plage. Elle n’a pas eu le temps de s’exposer à l’astre sacré la belle. Elle a été distraite, occupée par l’état de santé qui se dégrade de la grand-mère, par sa recherche d’emploi pour retrouver une situation financière puis il y a aussi son ex qui ressort de sous terre, qui lui fait vivre un enfer puis la minute d’après son contraire.

Une seconde à peine qu’elle a son nom en tête et la voilà que sa cervelle ne fonctionne plus de façon claire. Corps qui se lèvent de lui-même, systématiquement lorsqu’elle pense à l’ancien militaire. Elle va se poser devant son grand miroir Eden, elle se voit entière. Peu vêtue, elle se regarde en soupirant. Passant une main dans ses cheveux encore emmêlée. Elle sait déjà ce qu’elle va regarder la poupée. Elle sait déjà d’avance où ses yeux vont aller s’accrocher. Et ça ne manque pas, ses yeux glissent de son visage jusqu’à ses côtes. Cette foi, elle ne grimace pas la belle. Elle commence à peine à s’habituer à cette nouvelle croute qu’elle a de tatoué, ce chiffre qui est ancré sur son derme à tout jamais. Elle se mord la lèvre Eden en se toisant dans le miroir. Elle ne sait pas quoi éprouver face à cette tâche qui restera et régnera à cette place chaque nouveau jour de son existence. Elle ne sait pas si elle est réellement dégoutée au point de vouloir se le faire enlever ou bien si elle l’accepte, comme un signe du destin. En souvenir du bon temps, en souvenir qu’avant tout allait si bien entre eux qu’ils étaient prêts à se faire des tatouages en commun. En souvenir aussi de cette soirée où le temps d’une nuit tout était allé mieux entre eux.

Doucement, elle passe ses doigts sur la trace, sur le chiffre qui commence enfin à cicatriser après qu’une semaine entière se soit écoulé depuis qu’elle l’avait fait. Doigts qui viennent toucher le tatouage comme pour se prouver qu’il est bien réel. Qu’il est bien là. Landon est bien là. Aussi présent dans sa tête, dans sa peau que dans son cœur au final. Qu’elle le veuille ou non. Si pendant sept ans elle avait réussi à enfouir au plus profond d’elle, reniée comme personne qu’elle n’avait pensée à lui, prétendre qu’elle était passé depuis belle lurette à autre chose. Ce n’est que mascarade, un mensonge pitoyable. Elle avait juste tout rejeté loin d’elle, rejetée que ce visage lui avait un peu trop manqué pendant des années et maintenant qu’ils étaient là, tous les deux en même temps comme au bon vieux temps. Voilà qu’ils se remettaient à se voir dès que l’occasion se présentait. La voilà qu’elle se mettait à l’appeler dès qu’un peu trop d’alcool s’était faufilé dans ses veines, la diablesse.

Elle a honte, vraiment trop honte de la personne qu’elle est. Elle se dégoute Eden à pouvoir apprécier ne serait-ce qu’une seconde ce nombre sur son flanc. Elle se hait de trouver ça joli, de trouver ce chiffre symbolique alors qu’il appartient à son putain de passée qu’elle prétend détester, qu’elle aurait voulu depuis des années effacées tant elle en avait souffert. Alors, elle se retourne vivement, ne supportant subitement plus sa propre vue dans le miroir. Glace qu’elle serait prête à briser tant elle est soudainement énervée. Elle soupire, passe ses mains à la racine de ses cheveux qu’elle rejette en arrière et elle va continuer de s’habiller, sans plus une seule fois se regarder, évitant tout contact visuel avec son propre reflet. Elle se prépare à la hâte Eden, elle veut s’en fuir de là. Elle enfile une longue robe de plage, des sandales, un peu de maquillage et elle s’en va.

Air pur qu’elle inspire par longue inhalation, bruit des vagues apaisant mais pas assez pour calmer le moral qui dégringole au fil de ses pas qui laissent des traces sur le sable blanc. Elle a du mal aujourd’hui Eden, elle ne se sent pas au top. Elle réfléchit trop. A tout et à rien. Elle a ses sandales en main et elle regarde au loin, elle aperçoit d’où elle est la maison un peu trop parfaite de son frère et elle se dit qu’elle a besoin de quelqu’un pour la faire sourire, quelqu’un qui la connait assez bien pour qu’elle n’ait besoin de dire un mot pour qu’il sache déjà quoi faire. Elle a besoin de son clown favori, son alter-égo. Elle a besoin de Baedrian et son sourire enfantin, de ses histoires folles et son souffle de joie qu’il arrive toujours à lui redonner quand ça ne va pas. Alors elle presse le pas, elle ne l’appelle même pas pour savoir si il est là ou non. Elle agit par impulsion l’ancienne gamine des plages.

La voilà devant chez Bae la demoiselle, elle regarde l’extérieur quelques secondes comme si elle avait des rayons laser assez puissant à la place des opalescences pour voir l’intérieur, voir si il est dedans. Peut-être verra-t-elle un mouvement, une ombre qui passe ; un rideau qui s’ouvre ou se referme ? Mais non rien. Elle sonne alors à la porte et entend Bailey aboyer derrière la porte. Elle ricane la belle, imagine déjà le chien remuer de la queue et japper d’impatience pour lui sauter dessus. Elle a l’habitude depuis le temps Eden, elle sait que Bailey ne manquera pas de lui faire la fête comme à chaque fois et rien que ça, ça redonne un peu de sourire à la blonde. Rapidement, elle entend de l’agitation à l’intérieur, des pas qui se rapproche alors elle s’appuie nonchalamment contre les dormants de la porte et à peine la porte est ouverte qu’elle dit d'une voix douce, un peu trop mielleuse. « Coucou grand frère, j’étais dans les parages quand j’ai aperçu ta sublime vill-…. » Prunelle azurée qu’elle rencontre, regard qui n’est pas celui de son frère mais bel et bien celui de son ex. Elle se retrouve coupée dans sa phrase bateau, elle fronce les sourcils et reste la bouche entre ouverte ne comprenant pas tout à fait ce que son ex peut bien faire là. Ce même ex qu’elle a ancrée dans sa peau depuis une semaine et qu’elle n’a plus revue depuis ce jour-là. Ses yeux vont directement se planter dans son biceps qui comme par hasard lui laisse voir le E de son prénom. Elle entend sa voix et cligne des yeux en détournant instantanément ses prunelles du tatouage vers le visage de son ex. Outrée de le voir là. Instinctivement, elle essaie de voir par-dessus son bras si son frère est là, et bien évidemment qu’il est là. Fixant la scène en grimaçant, des bières à la main. « C’est… C’est pas plutôt à moi de te dire ça Landon… ? » Elle balbutie la belle face à la question audacieuse de l’ancien militaire. Comment ça que vaut l’honneur de sa visite ? Elle vient voir son frère. C’est plutôt lui qui est en trop dans les parages. Pourtant, ça n’a l’air de choqué de personne. Ça a l’air même évident qu’il soit là. Elle déglutit Eden, rivant ses yeux tour à tour sur les deux grands hommes qui lui font face et soudainement elle se met à ricaner déjà épuisé par la situation qui se présente à elle. Elle passe une main sur son visage fatiguée, les zygomatiques qui tiraillent tant elle rit de façon nerveuse. « Mais c’est une blague hein ? Dis-moi que t’es là car t’as besoin de lui dans l’urgence et pas que vous êtes les meilleurs amis du monde hein ? » Lâche-t-elle en le regardant droit dans les yeux avant de détourner ses prunelles sur son frère. « Dit-moi que t’es pas un connard à ce point-là Baedrian, que c’est pas ce que je crois ? »

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MessageSujet: Re: That awkward moment | Laeden   That awkward moment | Laeden EmptySam 5 Aoû - 3:00

when you get caught cheeting on your sister

Eden, Baedrian & Landon

Il était arrivé comme chaque fois, en silence, sournoisement et sans crier gare. Et il n’était pas venu seul, comme le veut la tradition il avait pris avec lui ses amies : déprime et solitude. Et oui le weekend était arrivé sans s’annoncer chez Baedrian, après une longue et harassante semaine au poste. Dieu qu’il le déteste ce weekend que tant idolâtrent et attendent avec impatience quand lui le fuit et l’évite comme la peste. Ce n’est pas tant le weekend en soi qu’il redoute mais cet immense lot de solitude qu’il traine avec lui. Cette solitude propice à l’introspection et à l’analyse de son existence. Pensées et songes qui sont bien trop durs à supporter pour lui, souvenirs et conclusions tirées bien trop difficiles à assumer. Chaque jour, chaque seconde il fuit ses démons qu’il dissimule habilement sous un sourire charmeur. Il cherche à échapper à cette solitude chaque fois qu’il se noie dans le travail, bien content de pouvoir faire une planque ou deux sur son weekend, heureux de constater en fin de mois que parfois il n’a pas eu à subir un seul weekend. Il la fuit chaque fois qu’il joue les prolongations dans un bar à flic à claquer du fric qu’il n’a pas, et chaque fois qu’il ramène une jeune et charmante créature qui n’a d’égale à sa beauté que son manque cruel d’intérêt. Mais malgré ses efforts elle lui revient en pleine face -tel un boomerang lancé à pleine vitesse- chaque samedi matin. Quand il sort Bailey le matin, en faisant son jogging de la journée, les parcs déserts de la ville laissent place aux pères qui jouent à la balle avec leurs fils. Si par malheur il choisit de traverser sa barrière pour aller sur la plage il est envahi par la vision des piques niques en famille. Comme si le destin s’acharne à lui remettre sans cesse sous les yeux ce qu’il a perdu comme pour enfoncer un peu plus un poignard qui pénètre déjà sa chair jusqu’à la garde. Alors il s’entoure du mieux qu’il peut dans ces moments-là faisant ce qu’il fait de mieux : faire le pitre, rire de tout et être agréable à vivre, le tout pour vampiriser son bonheur dans celui des autres. En général, les rares weekends où il ne travaille pas il réquisitionne son coéquipier. Ils chargent alors leurs sacs à dos de bière et marchent doucement le long de la plage jusqu’à rejoindre le phare où ils descendent leurs breuvages autour de joints et confessions en tous genres. Après la suite de la journée prend plusieurs tournures. Soit ils estiment qu’ils sont trop faibles pour bouger et ils se font livrer de la bouffe au phare en se posant avec de la musique parlant toute la nuit jusqu’à l’aube où l’effet -des bières et des joints- estompé leur permet de reprendre sereinement la route de la maison. Soit ils bougent jusqu’au bar, regarder le match en buvant quelques lampées de houblon supplémentaires avant de prendre la route du retour. Et chaque fois Bennett est inapte à reprendre la route, le contraignant à passer la nuit. Une solution qui ravit chaque fois Bae qui par conséquent aura de la compagnie aussi le lendemain. Mais cette fois-ci son coéquipier n’est pas libre. Il a rencontré une fille il y a de ça un mois et il consacre par conséquent son weekend à sa nouvelle copine. Sa copine … Dieu qu’elle peut agacer le jeune homme. Il n’a rien à lui reprocher pourtant, c’est une jolie femme, brillante, intéressante et drôle avec un caractère doux et facile à vivre. Elle est parfaite en somme, et c’est justement ce qui l’énerve. Ce serait plus facile de la haïr si elle avait un défaut, ça serrait aussi plus justifié. Puis ça lui donnerait une raison de plus pour se voiler la face quant à la véritable raison de ce ressentiment, comme il l’avait fait de nombreuses fois par le passé. Mais la vérité lui avait éclaté au visage il y a quelques mois. Suite à une enquête sous couverture un peu houleuse, son coéquipier, c'était fait tirer dessus et avait été hospitalisé plusieurs jours. Et il se souvient de la peur qui avait envahi son corps dans les moindres recoins le faisant ciller chaque fois qu’il songeait à l’éventualité de le perdre. Il l’aimait, ou du moins il l’aime même s’il cherche désespérément à se convaincre du contraire. Comment lui le tombeur et la terreur de ses dames pouvait-il aimer un homme ?


Puis il était arrivé comme une fleur, tel un preux chevalier sur sa blanche monture venu pourfendre de sa lance mes démons. Il n’était pas rare que Landon débarque le dimanche, c’était même devenu la routine. Bennett partait et Landon prenait la relève tel des baby-sitters qui se passent le colis. Comme à son habitude Bae l’accueillit en lui tendant une bière toute en lui administrant une tape dans le dos, réservant les effusions sentimentales telles les accolades pour le moment où ils seraient réciproquement saouls. Et oui Bae a toujours eu du mal à être tactile et affectueux et encore plus avec les personnes qu’il aime vraiment, de peur que cela puisse entrainer des malentendus. Et pour l’aimer il l’aime le Landon. Il est comme son frère et un membre de la famille pour lui, il s’étonne d’ailleurs souvent de l’apprécier certainement plus que Jake. Cela fait maintenant dix ans que les deux hommes sont devenus amis et sont aussi inséparables que cul et chemise. Et ce malgré les histoires impliquant sa sœur. Il avait essayé de s’en tenir à un quelconque code d’honneur familial à leur rupture en tentant de rompre tout contact avec. Mais il n’avait jamais réussi à s’y résoudre, une bonne amitié c’est comme l’amour de sa vie, c’est rare et on s’y accroche. Et d’ailleurs après le départ d’Eden il y a de ça 5 ans, ils s’étaient alors considérablement rapprochés. Et même si un léger fond de culpabilité planait sur leurs relations vis-à-vis d’Eden, Bae avait fini par s’en faire une raison. Il ne voit pas en quoi les choix de sa sœur se doivent d’influencer les siens, et pourquoi juste sous prétexte qu’elle l’a écarté de sa vie il devrait en faire de même alors que Landon lui apporte tant de bien. Il aime échanger avec, pouvoir tout lui dire sans jamais avoir l’impression d’être jugé. Il savoure la simplicité de leurs échanges qui peuvent être aussi superficiels que la pluie et le beau temps, et tout aussi profonds et sérieux quand ils abordent les heures sombres de leur existence.

L’après-midi passe alors doucement sous la douceur des bières fraiches qui dévalent le long de la trachée, et les anecdotes du passé ainsi que les gossip qui y sont liées. Bien que Bae se contente d’en rire il est souvent bien plus affecté par les nouvelles qu’il obtient sur ses anciens camarades de lycée qu’il ne veut bien le montrer. Tous sont mariés, en couple ou avec un enfant et cela ne fait que plus lui rappeler qu’il a raté le coche à un moment et qu’il se retrouve à la traine dans son existence. Mais comme chaque fois lorsqu’un sujet le dérange il en lance un autre avec son sourire léger et agréable et pourtant si forcé et travaillé mais jamais percé à jour. La conversation se poursuit alors de la sorte voguant peu à peu vers sa destination finale, et toujours la même en somme, Eden. Alors qu’il s’attendait à la même rengaine habituelle, sur leurs escapades improvisées ratées et leurs sulfureuses rencontres fortuites, Bae fut surpris de la tournure que prit le récit, écarquillant à chaque seconde un peu plus ses yeux qui finirent bientôt à ressembler à ceux des peluches TY. Chaque évènement ayant l’air de mener à quelque chose de plus gros et de plus absurde. Mais quand l’énorme bouquet final éclata -sous l’apparence d’une initialegravée à jamais à l’encre noire sur le biceps parfaitement dessiné du jeune homme- Bae ne peut alors plus contenir l’éclat de rire généré par la bêtise et l’absurdité de la chose. Un éclat si violent qu’il finit par en glisser du canapé soulevé par les spasmes de son corps. Il faut dire qu’il considère déjà extrêmement stupide de se tatouer un motif en rapport avec sa copine actuelle, sa femme ou tout autres statuts possibles mais alors le faire avec son ex on atteignait des sommets. Il distingue alors le regard que pose son ami sur lui et comprend qu’il a envie de tout sauf d’en rire, et le flic tente alors tant bien que surtout mal de masquer le rictus qui lui fend le visage en deux. Puis, en tentant de maintenir sa voix et réprimer ses rires, il prend alors la parole en utilisant autant de tact qu’il lui est possible (soit aucun) tout en y ajoutant une touche de taquinerie. « Mais c’est tout mignon rassures-toi, puis c’est petit c’est à peine si on le voit sans coller son nez dessus. » Puis après lui avoir lâché un rapide clin d’œil il ajoute alors « Puis bon London, tu pourras toujours dire à ta future femme que c’est en l’honneur d’Ethan. » Un dernier éclat de rire qui finit par détendre l’atmosphère, réinstallant cette humeur infantile habituelle. Il se redresse alors tirant sur son polo pour le lisser et ramasse les deux bouteilles avant de prendre la route de la cuisine. « Se saouler voilà de quoi on a besoin, ça va te faire du bien. »

La sonnette retentie dans l’enceinte de la demeure, se diffusant dans l’espace, instaurant le silence, faisant sursauter Bae. Il faut dire qu’il n’a pas pour habitude de l’entendre, rares sont les gens qui lui rendent visite et tous ceux qui le font savent que sa porte reste ouverte et qu’il suffit d’entrer, qui est-il pour refuser leur compagnie ? Il lève alors délicatement la tête au-dessus du frigo et interpelle son acolyte en lui demandant d’aller ouvrir. Il sort alors deux bières fraiches du frigo et s’apprête à les décapsuler quand une chose retient soudain son attention. Enfin une chose non, plutôt une voix. Une voix qu’il avait cru oublier tant il l’avait peu entendu ces dernières années, mais pourtant même après tant d’années d’oubli il fut surpris il y a deux mois de découvrir qu’il connaissait à la perfection cet accent, ces intonations et ces vibratos uniques aussi doux que perçants. Son sang se glace et ne fais qu’un tour quand il réalise que le masque tombe, que le secret se révèle au grand jour et avec fracas devant la concernées. Il se souvient de la culpabilité qu’il portait depuis deux mois chaque fois qu’il la voyait. Il faut dire qu’il y a 5 ans quand il a vraiment repris contact avec Landon et qu’ils s’étaient tous deux alors vraiment rapprochés, il n’avait pas vu l’intérêt d’en informer sa sœur. D’un côté elle était partie comme une voleuse, sortant plus ou moins de sa vie sans lui demander son avis, le laissant seul sans sa confidente, sa véritable moitié, celle sur qui il s’était toujours reposé et qui l’avait laissé au plus mal de son existence. Il n’avait jamais eu à composer sans elle et se retrouvait sans repères dès lors. Et à cette époque, jusqu’à il y a deux mois, il ne s’attendait pas à ce qu’elle refasse éruption dans son existence. Alors sans raison apparente pour qu’elle l’apprenne, pourquoi lui causer de la peine inutilement ? Mais leur grand-mère est tombée vraiment malade et la blonde est revenu vivre dans la région, le voisinage même pour être exact. Il aurait pu lui dire le jour où elle est venue toquer chez lui, mais il ne voulait pas gâcher les retrouvailles. Il aurait pu lui dire le lendemain, mais il la serrait contre lui pour calmer ses sanglots de tristesse après avoir visité leur grand-mère, alors pourquoi ajouter des démons salins dans les yeux de sa princesse quand les seules larmes qu’il aime y voir perler pour cascader harmonieusement sur les douces courbes de sa mâchoire sont celles de joies. Puis chaque jour eut sa raison et les jours passants rendaient la révélation plus impossible à chaque seconde, jusqu’à qu’il décréta qu’il était finalement trop tard. Il ouvre alors son frigo tire une troisième bière qu’il décapsule avec les autres avant de les attraper et de s’approcher de la « grande entrée » de son air décontracté habituel. Après tout Eden allait peut-être comprendre, elle a surement dû murir en 5 ans. Mais tout en se disant ça il sait pertinemment qu’Eden reste Eden fidèle à elle-même, une grande amatrice de dramas. Et comme il s’y attendait, il voit la scène se dégrader sous ses yeux et entend le ton monter, enfin plutôt son ton à elle à vrai dire. Il lève alors nonchalamment les yeux au ciel en soufflant, excéder par ce qu’il entend et épuisé d’avance par la conversation qui va suivre. Mais il prend sur lui ne voulant ni la brusquer ni la blesser davantage, il opte alors pour une approche diplomatique. Puis elle prononce ce mot, cette insulte, qui fuse dans cette phrase cinglante à son encontre. Et il n’en faut pas plus pour le faire bouillir et rejeter d’un revers de la main toutes ses bonnes résolutions quant à la façon d’aborder la scène. Son sang, précédemment glacé, bout littéralement dans ses veines, gonflant frénétiquement ses tempes. Et voilà qu’il explose, qu’il vide un sac que bien trop plein –sur un ton franc, perçant et glacé mais sans un haussement de voix- peu importe les conséquences d’un tel discours. « Sérieusement Eden. » Eden, et non Edgar, ce surnom aussi laid que très affectueux, premier signe qu’il est en colère contre elle. « Tu oses débarquer chez moi et me faire une scène car tu découvres que Landon et moi sommes proches malgré votre passé. Mais tu t’attendais quoi merde. Tu es parti comme ça, sur un coup de tête sans te retourner. Et tu ne serais jamais revenu sans l’état de santé fragile de nanny. Et oui excuse-moi d’avoir souffert de ‘perdre’ ma sœur et confidente, quand j’en avais besoin. Excuse-moi d’avoir eu besoin de me confier à quelqu’un qui savait ce que c’était que de te perdre. Excuse-moi de m’être rapproché de quelqu’un qui m’a apaisé, m’a fait du bien et a pris le rôle de confident et de conseiller que tu as laissé vacant. Alors oui je suis vraiment désolé que tu aies découvert les conséquences de tes actes et qu’elles te déplaisent. »


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Dernière édition par Baedrian Howard le Sam 19 Aoû - 14:52, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: That awkward moment | Laeden   That awkward moment | Laeden EmptyMer 9 Aoû - 17:18

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Eden, Baedrian & Landon

Sang qui se glace dans ses veines, c’est le corps tout entier de Landon qui se fige lorsqu’il voit la petite blonde s’appuyer nonchalamment contre le cadre boisé de la porte. Il sent arriver les problèmes à des kilomètres à la ronde, char empli d’emmerdes lancé sur Bae et lui à toute allure. Il le sent lorsqu’il entend la voix de la demoiselle se faire muette en plein milieu de sa phrase, lorsque ses sourcils se froncent en une expression outrée, lorsque ses prunelles glacées croisent les siennes avant de subtilement dériver vers son bras, juste une seconde, le temps de détailler ce tatouage flambant neuf qui lui tiraille le cœur chaque fois qu’il l’aperçoit. Il faut qu’il trouve quelque chose à dire. Vite, n’importe quoi susceptible de détourner l’attention de la jeune femme, dégoupiller la grenade Eden Howard avant que la salve de reproches ne leur soit lancée dessus. Alors il entrouvre les lèvres Landon, libère les premières paroles qui lui traversent l’esprit. Des paroles audacieuses au possible, mais on ne se refait pas, c’est le résultat typique d’une absence de réflexion de sa part.

Et l’audace fait rarement bon ménage avec la blondinette, il la connaît depuis trop longtemps pour l’ignorer. Et pourtant, pourtant il osait espérer que la soirée qu’ils avaient partagée quelques jours plus tôt n’était pas vide de sens. Qu’elle signifiait quelque chose, qu’elle suffirait à rendre la pilule plus facile à avaler pour la jeune femme, à la faire prendre les choses à la légère, pour une fois. Naïfs espoirs bien vite envolés lorsque sa réponse brise le silence pesant ayant accueilli sa petite sortie, lorsqu’il voit ses yeux passer d’un visage masculin à l’autre, comme si elle suivait un match de tennis entre les deux traîtres. Et le rire qui jaillit de ses lippes, ce rire qu’il connaît trop bien, ce rire qu’il hait de tout son être. Parce qu’il n’annonce jamais rien de bon le rire nerveux d’Eden, ce n’est guère plus qu’un signe avant-coureur de la déferlante orageuse à venir, l’avis de tempête annonciateur du désastre.

Et ça ne rate pas.

Palabres accusatrices qui franchissent ses lippes, mots qui ne dissimulent rien de la déception de la gamine. Jeune homme qui se voit obligé de rétorquer quelque chose, incapable de laisser son ami encaisser seul les reproches pour un crime dont ils sont tous les deux coupables.

- J’dirais pas qu’on est les meilleurs amis du monde, mais…

Mais si. Mais il le tait, parce qu’il doit rester prudent Landon, faire attention à ce qu’il dit pour ne pas aggraver leur cas, alimenter un peu plus encore la colère d’Eden, colère discrète, étouffée mais pas moins présente, il la sent, palpable, prête à jaillir à la première occasion, lorsqu’elle plante ses yeux dans les siens. Main qui se glisse dans ses mèches brunes en un geste embarrassé, visage qui se fait un peu grimaçant. Il ne cherche même pas à dissimuler la cruelle vérité. C’est trop tard, ils sont foutus, le secret est éventé.

Et l’insulte qui jaillit, l’insulte dirigée contre le frère et non contre l’ex, contre toute attente. Il est surpris Landon, presque choqué de voir que c’est Bae qui se voit affublé du joli titre de connard. Bae. Pas lui. Son frère, et non pas celui qu’elle est supposée haïr après avoir réduit à néant trois années de relation. Elle a l’insulte facile, Eden, il le sait, injures qui dévalent sa langue comme elle respire. Et il est comme ça lui aussi Landon, l’honnêteté un peu trop grossière, mais pas aujourd’hui. Il a pas le droit de s’énerver aujourd’hui, pas le droit de laisser la colère fondre sur la petite blonde, et le poids de la culpabilité qui se lit dans ses prunelles azurées. Culpabilité vieille de plusieurs années déjà, culpabilité d’être resté ami avec le frère de la seule fille qui ait jamais osé rompre avec lui. Culpabilité d’avoir demandé à Bae de dissimuler cette relation aux yeux de sa cadette. Culpabilité d’être responsable de l’insulte que son ami se reçoit en pleine figure.

Il craint le pire, Landon. Il craint le pire en voyant l’insulte percuter le brun de plein fouet, en voyant ses traits se crisper, et cette petite veine, si caractéristique, se gonfler et battre contre ses tempes. Oh non, elle a dit ce qu’il ne fallait pas. Il reste silencieux le sportif, se préparant déjà à voir se jouer sous ses yeux un véritable combat de chats de gouttière. Pourtant, Bae demeure bien calme, un calme qui contraste de manière glaçante avec la déferlante de reproches qui s’abat sur Eden. Lorsque c’est plutôt elle qui serait en position d’en faire, des reproches, lorsque c’est plutôt elle qui, jusqu’à présent, a été bien moins véhémente que ce qu’il craignait. Paroles acerbes qui dévalent la langue du policier, paroles qui font détourner le regard de Landon de la scène, jeune homme qui se voit presque embarrassé. Il ne l’épargne pas la gamine, loin de là, et lui il a perdu l’habitude d’assister aux conflits des Howard. Disputes passées de quasi quotidiennes à inexistantes, disputes bénignes qui, à l’époque, n’étaient jamais teintées de ce ressentiment désespéré. Cœur qui tiraille lorsque Baedrian fait remarquer que Landon connaît lui aussi le sentiment de la perdre, merci Bae de me rappeler que je l’ai perdue.

Si bien parties dans leur lancée d’imprévu, les choses continuent de ne pas se passer comme il s’y attendait. Il pensait que c’était à lui que s’en prendrait la cadette des Howard, et il s’était avéré que non. Il pensait que la petite blonde exploserait littéralement, et au final non, c’était son frère qui avait craqué, Eden s’étant tenue étonnamment tranquille. Il pensait qu’elle laisserait la rage l’envahir une bonne fois pour toutes après de telles paroles… et pourtant non. Elle semble dévastée de s’être prise de telles paroles en pleine figure la gamine, sous le choc ; regard azur qu’il voit se détourner du frère sitôt la petite tirade terminée, regard qui vient à la rencontre du sien. Regard qui le heurte de plein fouet tant il se fait suppliant, désespéré de recevoir tant de colère de la part de son frère adoré. Regard éloquent qui lui demande de mettre un terme à tout ceci, de calmer un peu le jeu. Léger soupir qu’il laisse échapper avant de poser une main sur l’épaule de Bae, vaine tentative d’apaiser le jeune homme qui bouillonne très clairement de rage.

- Eh… On n’est pas les mieux placés ici pour faire des reproches, tu crois pas ?

Et le sourcil qui se hausse, l’intime espoir que cela suffira à rééquilibrer un tant soit peu la situation. Et, naïf, Landon tente tant bien que mal de redonner un esprit bon enfant à cette conversation trop électrique, d’insuffler un souffle de convivialité entre ceux qui étaient, fut un temps, soudés comme les cinq doigts de la main. Jeune homme qui prend alors deux bières des mains de son ami, en porte une à ses lèvres tout en tendant l’autre à Eden.

- Tiens, t’en veux ? Il fait chaud hein, ça fera du bien à tout le monde de se rafraîchir un peu.

Et les quelques gorgées qu’il prend au goulot, le regard allant de l’aîné à la cadette des Howard. Espérant qu’ils sauront se calmer, que la discussion va se faire plus apaisé plutôt que de monter crescendo.
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MessageSujet: Re: That awkward moment | Laeden   That awkward moment | Laeden EmptyMer 9 Aoû - 21:24

when you meet your ex at the wrong place

Eden, Baedrian & Landon

Opalescences qui s’étaient perdu jusqu’à présent sur la peau bronzé du bras de son ex, cœur qui s’était pincé. Un instant, juste quelques secondes en repensant à cette nuit-là. La nuit ou ils avaient eu la bonne idée de se retrouver. Non, la nuit ou ELLE avait décidé de le contacter. Nuit dont elle ne se souvient pas tout à fait la belle. Nuit qu’elle essaie de retracer à l’aide de son cortex, à l’aide de ses sms et des tickets de caisse qu’elle trimbaler cette nuit dans sa pochette. Mais c’est pas assez, y a trop de trou noir encore. Trop d’énigme qu’elle ne pourra jamais percer, jamais reconstituer car elle n’a que des moitiés de souvenirs la princesse des plages de sable doré. Rien ne lui revient, elle devra se contenter du formulaire rempli à moitié, signé à cette date précise du tattoo shop de leur adolescence. Se contenter du beau cadeau empoisonné qu’elle a ancré à tout jamais entre ses côtes.

Elle a le visage crispée Eden. Tiraillé entre l’envie de hurler et celle de rire -ou pleurer- en pensant à ce tatouage, à Landon et le spectacle auquel elle assiste en direct live. Mais elle se contient, du mieux qu’elle peut car il parait que ça ne sert à rien de piquer une crise, qu’en tant qu’adulte elle doit se maintenir, prouver qu’elle sait se tenir la poupée. Mais les yeux sont le reflet de l’âme, et à l’intérieur ça part en vrac, ça valdingue au rythme des vagues qui s’écrasent contre les rochers sur la plage. Elle a du dégoût la blonde, elle aurait presque la bile qui lui remonterait dans l’œsophage si elle avait mangé plus tôt. Elle se sent trahi, on lui a menti. Baedrien l’a fait, sans scrupule et ça lui arrache le palpitant de le voir sous son nez. Elle ne peut pas lui faire face, elle n’arrive pas alors elle se permet de se focaliser uniquement sur le brun au yeux clair plutôt que de revoir le visage traître de son frère. Elle le toise à Landon la belle, un sourcil arqué pendant que celui-ci se démène pour se trouver des excuses.

Elle ricane la gamine, elle leur ri au nez car elle trouverait ça presque adorable de les avoir pris comme des novices sur le fait accomplis. Oui, elle trouverait ça mignon dans une autre situation ; dans une autre dimension. Ça serait presque attendrissant de voir au moins l’un des deux hommes être capable de parler et se justifier de lui dire qu’elle a tort, que c’est juste certaines circonstances qui font qu’ils se retrouvent ensembles. Au moins, son ex il essaie. Il fait de la merde mais il essaie. Il lui ment ouvertement mais il tente contrairement à l’autre, le propriétaire de la maison qui reste tel un pantin désarticulé avec ses deux bières à la main. Alors elle rit, jaune voir vert tant elle le déteste soudainement son frère. « Ah bah non, vous êtes pas meilleurs amis… Bien évidemment. » Hochement de tête rapide pendant que son visage se fait niais. Elle fait semblant de se laisser berner la petite, le bras toujours appuyé contre le chambranle de la porte. Elle soupire en le fixant droit dans les yeux tout en perdant son sourire. « Prends-moi pour une imbécile Landon, un peu plus, un peu moins tu sais … » Maintenant, elle ne s’attend plus à rien la jolie. Elle se dit que tout est arrivé : Elle a son ex tatoué à jamais sur elle ; sa grand-mère va dans les mois à venir s’éteindre ; son frère lui fait un coup en traitre … Vraiment plus de quoi être étonné dans cette vie de misère.

Puis enfin, le grand-frère se réveil. Il parle sérieusement le grand garçon. Il adopte son ton professionnel et elle relève les prunelles vers l’être qu’elle méprise aujourd’hui, elle le fait car elle entend son prénom sortir entier d’entre ses lippes fines. Pas de sourire, pas de prunelles rieuses aujourd’hui. Juste un air sévère, un air qui en dit long sur la suite. « Sérieusement quoi ? Vas-y, plutôt que faire ta tête d’inspecteur balance Baedrian ! J’attends que ça. » Bras qui se croisent sous sa poitrine, elle n’entre même pas dans la maison la petite car personne ne l’y invite elle reste là, sur le perron avec comme seule rempart entre elle et son frère son ex. Témoin d’une guerre qu’il n’a certainement plus vue depuis bien un siècle.

Et si elle pensait recevoir des explications de la part de son frère, elle se fourre le doigt dans l’œil Eden. Ce n’est pas des excuses, ni des justificatifs qu’elle entend sortir de la bouche de son aîné mais une palanquée de reproche, une haine qu’elle ne lui connaissait guère qui vient se déverser sur elle comme un seau d’eau gelée. De-là, vient la descente aux enfers. Tout ce mélange dans sa tête, le passé, le moment présent sans trop comprendre le fond. Pourquoi lui parle-t-il du fait qu’elle soit partie ? Pourquoi ça revient sur le tapis ? Elle le regarde dépitée, complètement interloquée par la méchanceté qui se dégage de chacune de ses palabres. Animosité qui la fige, qui la coupe dans son envie de rétorquer. Alors, y’a le regard qui rive sur celui à ses côtés, regards azurs qui s’accrochent l’un à l’autre. Elle a les opalescences suppliantes la cadette de la fratrie Howard, elle a le regard qui tombe à chaque mot qui se fait entendre. Le palpitant qui fait une descente jusque dans son estomac tant c’est un supplice de vivre cette sentence, ce jugement devant son ex alors qu’il n’est pas blanc comme colombe lui non plus pourtant, c’est elle qui prend. Encore, une fois de plus, comme avec Ethan, comme trop souvent.

Comme si il avait saisi l’appel à l’aide, Landon se tourne vers son meilleur ami et lui intime tranquillement de se calmer, que eux aussi ont leur part de tort dans cette histoire et elle attrape la perche que le vétéran tend pour se remettre à parler, car visiblement les comptes n’ont toujours pas été réglé avec son frère ainé. « Au moins un qui sait reconnaitre ses torts ! Car JE vous ai abandonnés ? Mais qu’est-ce qui faut pas entendre putain… C’est quoi ton souci de me sortir que je suis parti vivre ma vie de mon côté ? T’es à l’année en mission avec ton job ; Landon lui, il était parti depuis deux ans à l’armée j’allais attendre ? Mais attendre quoi ?! J’étais un putain de chien pour vivre au grès de vos vies pro moi ?! » Voix qui se brise, silence de mort qui prend place quelques secondes maintenant que les mots sont sortis. Cœur qui se brise une nouvelle fois en voyant le taux d’égoïsme que les deux hommes réunissent. L’un d’avoir choisi sa carrière à elle, d’être parti sans avoir un remord d’être parti et l’autre de lui en vouloir d’avoir aussi mener sa vie loin de Savannah une fois que plus rien ne la retenait à elle en Géorgie. Puis elle n’oublie pas, elle n’oublie pas qu’actuellement les deux sont en faute, c’est eux qui se voient depuis elle ne sait combien de temps. C’est son frère qui sait que son Landon est revenu en ville depuis x années, qui sait surement pour la balle que son ex s’est pris en plein torse mais qui ne s’est jamais soucié de l’en avertir. Rage qui l’habite, qui se réveille en elle rien qu’en se rendant compte de l’ampleur du mensonge qui vit autour d’elle. « Ça ne m’étonne même pas de toi Bae en fait. Cacher des trucs et tout … C’est l’histoire de ta vie. T’assumes rien. Sinon, t’en cache d’autre de truc pareil ? Non j’sais pas j’demande vue que t’es un pro hein… » Un putain d’enfoiré cachotier voilà ce qu’il est. Elle ne peut pas penser autre chose quand elle voit son faciès en face d’elle tout autant fatigué, énervé de la voir ici sur son palier. Mais elle se tait, ne préfère pas aggraver la situation plus qu’elle ne l’est déjà. Elle fait comme si elle n’avait pas entendu qu’il insinue qu’elle ne récolte que ce qu’elle sème.  

Elle regrette d’être venue ici la blonde, vraiment. Elle est même prête à se casser, leur tourner le dos et s’en aller tant ça la fait chier de voir le bordel qui se trame derrière son dos mais elle se retrouve coincé, au pied du mur lorsque Landon essaie de défiger la situation, qu’il fout un grand coup de pioche dans l’énorme glaçon qu’elle et son frère forment. Il essaie de fissurer la glace le témoin de la dispute, le personnage principal de cette ridicule histoire. Il  arrache deux des bières que son frère tient entre les mains et lui en tend une à elle, sous le regard offusqué de Bae. « Ok. Pas de soucis on va faire ça si tu penses que c’est le bon truc ! » Elle l’attrape presque méchamment cette bière décapsulée et la porte directement à ses lèvres pour en goûter le contenu bien frais, sous les yeux de son aîné et de son ex. « Alors vous ne m’invitez pas à entrer ? » Ton ironique alors qu’elle passe à côté de Landon, le frôlant de sa minuscule épaule pour entrer dans la maison avant de prendre place sur un des hauts tabourets tout près du comptoir de la cuisine ouverte de son frère. « J’arrive pas à croire que depuis que je suis rentré aucun de VOUS DEUX ne m’ait rien dit. » Tête qu’elle bouge nonchalamment de gauche à droite, dépit qui se fait sentir. Elle attend, attend que l’un des deux ne s’explique, pourquoi lui mentent-ils ?

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MessageSujet: Re: That awkward moment | Laeden   That awkward moment | Laeden EmptySam 19 Aoû - 14:46

when you get caught cheeting on your sister

Eden, Baedrian & Landon

Il reste statique, appuyé contre l’angle du mur, les bières fraiches dans la main lui gelant peu à peu le centre de paume. Il se tait et observe, ne sachant que dire ne sachant que faire, honteux de sa culpabilité. Pas un de ses muscles ne bouge, pas même son souffle qui se fait court voire inexistant. Ses yeux fuyants et son regard livide restent fixés sur la porte où elle se tient, sa sœur cette beauté blonde qui n’a d’égale à sa splendeur que son caractère sulfureux. Il prie, lui qui ne croit pas en Dieu, il prie pour que la situation reste calme, que rien ne s’envenime. Mais il la connaît cette blondinette, sa sœur. Il ne la connaît que trop bien après l’avoir que trop fréquenté. Il sait les moindres facettes de sa personnalité, en grande partie car elle est calquée sur la sienne, l’un ayant forgé l’autre. Alors il sait d’avance que ça va dégénérer quoiqu'il espère de tout son cœur le contraire. Il le sait car il a merdé sur ce coup, et passer outre n’est pas dans la mentalité des Howard. Alors il observe la scène attendant le moment fatidique, son palpitant frénétique marquant le tempo. Puis il l’entend ce rire forcé, ce rire nerveux et il comprend alors que les hostilités sont lancées. Il l’écoute lancer ses piques une à une, abattre ses arguments sans réfléchir à ce qu’elle fait, sans se soucier du mal qu’elle peut causer. En même temps il le sait, elle veut faire mal. Œil pour œil dent pour dent comme le dit l’adage. Adage qui est certainement le credo de sa sœur. Il encaisse chaque mot sans moufter, il le sait qu’il l’a mérité. Il voit Landon au milieu, penaud, qui essaye d’apaiser, qui tente de stopper la course folle du char d’assaut Eden lancé à pleine vitesse. Et il se sent mal pour lui, mal qu’il doive supporter les propos virulents de cette femme qu’il aime et qu’il veut reconquérir, de cette femme dont ce soir il s’éloigne malgré lui. Mais la conversation finie par prendre un tournant plus personnel et il se met à manger pour les deux et ça il ne le supporte pas. Il sait qu’il a merdé, mais il n’est pas le seul dans l’histoire et s’il déteste une chose c’est bien l’injustice. Alors il bout comme trop souvent. Il sent l’agacement et l’énervement s’emparer de lui crispant son corps, tendant ses muscles, faisant raidir ses mains autour des bouteilles. Bouteilles qui dieu merci sont résistantes sans quoi il aurait déjà les mains en sang. Ses joues le tiraillent tant sa mâchoire se crispe allant presque à lui faire grincer les dents. Puis elle prononce le mot de trop cette insulte, insulte qui sait facile chez Eden mais qui appose le coup de grâce sur son calme si fragile. Son sang tape violemment dans ses tempes lui filant presque une migraine virulente. Même la fine brise fraiche et maritime qui s’engouffre par la porte d’entrée ne réussit pas à lui refroidir les idées. Puis elle le pousse à bout une fois de plus en le défiant de tout lâcher et il n’en faut pas plus pour faire voler le masque en éclat. Il pose un rapide regard sur Landon, ce long regard plein d’excuses demandant pardon d’avance pour ce qui va suivre. Il sait qu’il n’y a rien de pire que de se retrouver au milieu d’un tir croisé entre Howard. Alors il se lâche déversant d’une colère froide et calme toute sa rage. Rage qu’il pensait avoir oublié, dissipé avec les années. Il sait qu’elle n’est pas légitime peut-il vraiment lui en vouloir d’avoir juste menéson existence comme elle le souhaitait ? Non. Mais elle lui avait fait de la peine, lui qui allait déjà mal sans son meilleur ami, sans son fils dans cette maison contenant une chambre d’enfant trop parfaitement aménagée pour lui rappeler qu’elle devrait remplie de bazar et de rires plutôt que de ce silence de mort. Il n’en a jamais parlé mais le départ de sa sœur l’avait poussé plus au fond encore au point qu’il avait dû prendre des antis dépresseurs pendant un temps. Un traitement lourd qui avait au moins le mérite de lui vider la tête mais peut-être un peu trop. Et malgré ses appels fréquents ce n’était pas comme la tenir dans ses bras, la sentir porté avec lui une part de ce fardeau trop lourd qu’est cette incroyable solitude dans laquelle il était plongé, et cette infinie tristesse qui le dévorait. Alors il vide un sac que trop plein qui avait été ruminé et délaissé et c’était exacerbé avec le temps. Il lui en veut d’oser se mettre en victime face à cette relation cachée alors qu’elle en est en grande partie la cause. Il lui en veut de ne pas comprendre qu’il ne lui a rien dit d’une part pour la protéger et d’autre part par égoïsme voulant garder quelque chose qui lui fait du bien loin de toutes les complications qu’elle y aurait apportées.

Puis il le voit ce regard, ces prunelles pleines de détresses et douloureuses, ces deux opales presque larmoyantes qui brillent sur le visage de sa sœur. Cette moue qu’il déteste la voir afficher, cet état qu’il avait tenté d’éviter en retenant tout pour lui, en dissimulant cette relation. Et Bingo l’inverse était arrivé. Il sent son cœur se pincer mais ne s’en veut pas pour autant tant c’était libérateur de tout vider. Il a surement foutu un gros merdier qui aura besoin de temps pour être démêlé mais les bases du renouveau seront saines. Mais la tension du moment reste présente dans son corps toujours crispé, sur la défensive. La main de Landon vient se poser sur son épaule détendant ses muscles sous son contact, apaisant un peu son esprit. Mais pour autant il n’apprécie pas de voir Landon prendre le parti de la blonde. Il n’aime pas le voir encore à sa botte après toutes ces années. Elle joue la victime larmoyante une fois de plus et il tombe dans le piège de sa manipulation. « Oh je t’en prie, je sais qu’on n'est pas les mieux placés pour faire des reproches, mais je soulève juste qu’elle n’est pas la victime de l’histoire, elle n’a aucun reproche à faire dans la mesure où elle est tout aussi coupable que nous dans cette histoire. Il faut assumer les conséquences de ses actes et c’est trop facile de rejeter la faute sur les autres et de se défiler. » Son ton est plus grognon et plus fort, une colère donc atténuée car seules ses colères froides sont les pires. Son souffle s’apaise et il commence à redescendre quand la jeune fille en rajoute une couche. Il le sentait venir, ce n'esttoujours plus fort qu’elle, elle a besoin que tout vire au drame, elle est incapable de lâcher le moindre morceau, incapable d’écouter les moindres arguments poussant inlassablement la conversation à se répéter en boucle. Il souffle fort le policier tant il est excédé, bon Dieu ce qu’elle avait pu lui manquer mais quand elle agit de la sorte il se dit bien souvent qu’il était certainement mieux sans. Alors son sang ne refait qu’un tour et il remonte aussitôt dans les tours. Merde après tout il est chez lui tranquille et elle débarque pour l’agresser et lui pourrir sa journée. « Oui je te le reproche. Ce n’est pas une question d’être un chien de rester. Et dans l’absolu je ne te reproche pas d’être partie. Mais tu as laissé un immense vide derrière toi. Alors réalise que tu as créé de la peine putain, et assumes les conséquences de tes actes une fois dans ta vie s’il te plaît. Je ne t’en veux pas d’être partie, je t’en veux de m’avoir du mal en le faisant, je sais c’est égoïste de ma part. Mais je crois que jusqu’ici je ne te l’ai jamais reproché car je sais que ce n’est pas légitime. Mais je te reproche d’être parti faire ta vie sans te soucier de nous et d’oser te plaindre qu’on en est fait de même. Tu ne m’as pas tout dit de ta vie là-bas et bien j’en ai fait de même. » Le silence s’installe alors entre le trio, laissant planer un malaise certain. Mais Baedrian souffle, se calmant peu à peu songeant que la tempête est passée et qu’une vraie conversation peut enfin s’installer dans le calme, comme des adultes responsables l’auraient fait. Mais comme à son habitude il se berçait d’espoirs vains, car Eden ne semble pas en avoir fini et c’est une pique de plus qu’elle lui lance en pleine tête. Elle qui ose dire qu’il n’assume rien alors qu’il a toujours tout assumé pris sur ses épaules. Lui qui se laissait punir enfant pour les bêtises communes afin qu’elle reste le petit ange aux yeux de ses parents. Lui qui a affronté ses démons bien souvent tout seul. Et c’est une fois de plus la goutte de trop dans un vase déjà débordant qui finit par se briser sous l’impact. « Putain Eden mais tu vas arrêter de me casser les couilles un jour . Et ça te va bien de dire ça, mais avant d’oser tenir de tels propos il faut peut-être balayer devant sa porte. Et tu veux que je te dise, ouais je n’assume pas un truc, d’avoir une telle emmerdeuse comme sœur ! Maintenant oui je ne t’ai pas parlé de Landon car il m’a demandé de ne pas le faire, excuses moi d’être fidèle et quelqu’un de confiance. Puis tu l’as largué ça te regardait plus sa vie. Et rien ne t’empêchait de lui écrire si tu voulais si désespérément de ses nouvelles. Et tu sais quoi va chier, je n’ai pas de comptes à te rendre. » Il est furieux hors de lui, il aimerait tout péter, mais c’est chez lui et ça lui couterait bien trop cher de démolir la moitié de la baraque pour se calmer.

Landon lui arrache difficilement deux bières des mains tant ses doigts étaient crispés autour. Il en tend une à Eden qui entre au passage. Heureusement que Landon est là pour calmer le jeu car sinon cela aurait pu durer des heures entre les deux. Aussi têtus l’un que l’autre leurs dialogues sont ainsi souvent sourds. Toujours à bout de nerfs il cale sa bière entre ses lèvres et la descend aussi sec. « Vas-y entre, fais ce que tu veux, je m’en fous. » Il reste audacieux, limite mesquin, il est comme ça après une dispute, incapable de redevenir doux comme un agneau. Il marche alors vers sa cuisine prendre une autre bière. Boire voilà de quoi il a besoin pour se détendre. Il se penche alors dans son frigo pour en sortir une autre. En se redressant il voit la plage se dresser face à lui et il voit alors une échappatoire se dresser devant lui. Fuir voilà ce qu’il a souvent tendance à faire en situation de conflit tant ça le met mal. « Je reviens. » Deux mots qu’il lâche sans plus avant de passer par la porte-fenêtre menant à la terrasse où il s’installe sous la pergola profitant de la brise et du son des vagues pour faire redescendre cette tension et cette rage qui le consument encore.


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MessageSujet: Re: That awkward moment | Laeden   That awkward moment | Laeden EmptyLun 28 Aoû - 23:13

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Eden, Baedrian & Landon

Vaine tentative de la part du jeune homme d’apaiser les âmes, calmer les cœurs, tarir les colères. Ancien militaire qui s’acharne tant qu’il peut à réguler une situation dont il est en grande partie responsable, crise qu’il aimerait voir prendre fin, crise qui n’en est pourtant qu’à ses premiers balbutiements, il le sait Landon, il connaît trop bien le sang chaud des Howard pour l’ignorer. Et il l’a lui aussi ce sang chaud, c’est ce liquide bouillonnant qui pulse dans ses veines à chaque instant, mais il se contient, prend sur lui ne pas exploser pour une fois, car il faut bien qu’au moins l’un d’entre eux reste calme, sans quoi la situation va dégénérer, atteindre des proportions bien trop grandes pour le ridicule de la chose, puis comme il l’a dit il n’a même pas à ouvrir sa bouche, pas plus que Baedrian, car ils sont les deux coupables de ce crime savamment étouffé. Paroles à visée apaisante qui ne semblent pourtant pas au goût de son ami, jeune homme qui lui rétorque, grognon, qu’ils ne sont pas les seuls fautifs dans cette histoire. Jeune homme qui a raison, il le sait Landon, puisque Bae s’est débrouillé pour détailler en long, en large et en travers les torts de sa cadette, mais lui il n’apprécie pas le regard agacé que porte sur lui son meilleur ami, ce regard qui en dit plus long qu’il veut bien prononcer.

- Ouais, toi t’avais peut-être tes raisons, j’en sais rien, t’es mieux placé que moi pour en trancher. Mais moi j’ai pas d’excuse, c’est tout ce que je dis. J’vais pas te suivre dans ce procès à tirs ouverts.

Et le brun qui se recule d’un pas, les mains levées en signe d’innocence, clamant l’absence de parti pris qui sera le sien cet après-midi. Parce qu’il est bien le seul ici à ne pas être en droit de laisser éclater sa colère. Il est bien le seul ici dont le moindre reproche serait illégitime, parce que cela va de soi, lorsque l’on rompt avec quelqu’un, on rompt également avec la famille de cette personne. Et, malheureusement pour lui, cela s’applique tout aussi bien dans le cas où l’on est celui qui a subi la séparation. Mais il n’en a eu cure, a envoyé valser les règles implicites de la rupture. Il est resté ami avec le grand frère de son ex, est devenu plus proche de lui qu’il ne l’avait jamais été d’aucun ami, lui a demandé de taire cette relation pour préserver Eden tant qu’il le pouvait encore, même s’il aurait souhaité la haïr, pouvoir la blesser sans pouvoir s’y résoudre. Et il en paie aujourd’hui le prix fort. Enfin, le prix fort… Heureusement pour la demoiselle qu’elle dirige ses foudres contre son frère et non contre lui directement, sans quoi son calme presque olympien serait probablement réduit en éclats depuis de longues minutes.

Soulagement de courte durée, il faut croire que le brun aura parlé – ou pensé – trop vite. C’était trop beau pour être vrai, finalement. Une Eden qui connaît ses torts mais ne fait pas de vague à son égard, une Eden qui s’acharne sur son frère plutôt que sur lui… Et voilà, les mots sont sortis. Jeune femme qui insinue qu’il attendait d’elle qu’elle reste sagement à Savannah pour attendre son retour de l’armée, paroles qui piquent, qui font un peu trop mal pour ce qu’elles sont. Il se dit qu’elle n’a vraiment rien compris si elle pense une chose pareille. Il se dit qu’elle a depuis toujours une vision bien obtuse, bien égocentrée de la situation. Et y a le silence macabre qui accueille les paroles de la diablesse, les lèvres de Landon qui s’entrouvrent, prêt à protester, avant de se refermer sagement, jeune homme résigné à ne pas envenimer la situation. Il sera toujours temps de revenir là-dessus ultérieurement, car il ne compte pas en rester là, le brun. Il faut simplement que les Howard se calment avant qu’il ne fasse son entrée dans l’arène. Et le muscle de la mâchoire qui se contracte tandis qu’il contient toujours un peu plus la colère que vient d’enclencher la petite blonde, retour du ressentiment, muscle que personne ne remarque tant ils sont focalisés l’un sur l’autre.

Et la guerre qui rejaillit, reprise des hostilités entre le frère et la sœur. Jeune homme qui suit le conflit de loin, le regard fatigué passant de l’un à l’autre, l’arrête de son nez qu’il vient finalement pincer entre son pouce et son index en entendant Bae répliquer. Merde alors, y en a vraiment pas un pour rattraper l’autre. Il est las Landon, il avait oublié combien ça pouvait être chiant d’être pris au milieu de leurs disputes, mais il sursaute en entendant le « va chier » de son ami. Non, décidément pas un pour rattraper l’autre. Alors il prend une petite inspiration Landon, il se ressaisit et, dans un sursaut panique, tentative désespérée de mettre un terme à ce flot incessant d’attaques à bout portant, il fait un pas vers Bae, lui arrache difficilement deux bières des mains, manquant en renverser la moitié tant il s’agrippe fermement à ces pauvres bouteilles. Il proclame que boire un peu d’alcool frais leur fera le plus grand bien à eux tous, en tend une à Eden, porte déjà le goulot de l’autre à ses lèvres. Et le liquide glacé qu’il sent glisser dans son œsophage, le liquide glacé qui n’arrangera rien à leur état, qui ne fera que faire bouillir leur sang un peu plus vite encore, le liquide glacé qui lui fait pourtant du bien, sur le coup.

Réponse de la jeune femme qui ne se fait pas attendre, elle lui arrache la bière des mains avec un commentaire acerbe qui ne fait que dissiper l’apaisement éphémère du brun. Bien. Reste calme, Landon. Reste calme. Demoiselle qui s’invite dans la demeure, qui passe à côté de lui en entrant. Frêle épaule qu’il sent effleurer son torse, contact léger, presque imperceptible qui pourtant ne fait que faire monter un peu plus encore la colère en lui, comme si elle venait de le bousculer sans ménagement. Profonde inspiration, tentative de ne pas exploser, de demeurer le pilier lorsque tout s’effondre alentour. Jeune homme qui suit ses deux comparses dans la cuisine, qui s’appuie contre le réfrigérateur une fois que Baedrian en a refermé la porte, faisant face à Eden, les bras croisés dans une posture inconsciemment défensive.

- C’est vrai que c’était ultra tentant de t’en parler. T’aurais préféré que je le fasse quand, la fois où tu m’as planté sous la pluie, ou celle où on était à deux doigts de se pousser dans le vide sur le toit ? Nan parce que je suis persuadé que ç’aurait été du meilleur effet de te révéler que ton frère était mon meilleur pote depuis ton départ, entre deux « casse-toi » et « enfoiré ».

Et le ton qui se fait sarcastique, le visage dénué de tout sourire, la pression qu’il relâche faiblement à chaque mot prononcé. Et, sur ces bonnes paroles, c’est son meilleur ami qu’il voit s’éclipser par la porte de la terrasse. Fantastique. Voilà qu’il se retrouve coincé avec la principale accusatrice du trio, victime de leur crime. Et pourtant, pourtant il n’esquisse même pas un geste pour le retenir, pour le ramener à leurs côtés dans la cuisine. Car il ne sait que trop bien combien Baedrian a besoin de s’isoler lorsqu’il se voit prit au cœur d’un conflit, il le connaît bien le jeune homme. Et si cela peut permettre de limiter les dégâts, de lui donner l’occasion de se calmer plutôt que d’envenimer encore un peu plus les choses, ce n’est certainement pas Landon qui va le retenir.

Regard qui se porte alors de nouveau sur la petite blonde lui faisant face, silence pesant qui plane entre eux le temps de quelques instants. Secondes qui s’écoulent dans le mutisme le plus parfait, prunelles azurées rivées dans celles de l’autre, paroles de la jeune femme qui lui reviennent à l’esprit, et le cœur qui se déleste comme il le peut.

- J’te trouve gonflée de dire que t’avais pas à m’attendre comme un chien pendant que j’étais à l’armée. Comme si je t’avais demandé ça ne serait-ce qu’une seule fois. Comme si c’était ce que j’attendais de toi, que tu fasses ta vie en fonction de moi. Tu veux que j’te dise ? J’l’ai vécu ça, j’l’ai vu de mes propres yeux. Ma mère, après avoir rencontré mon père, elle l’a épousé, elle est tombée enceinte de moi puis de Ethan, et elle passé le reste de sa vie à attendre que mon père rentre tous les trente-six du mois en s’occupant de nous. Elle a pas travaillé, elle a mis sa vie entière entre parenthèses pour ce gros con. Et moi j’voulais pas de ça pour toi. J’voulais pas te voir devenir un fantôme de toi-même, juste pour mes beaux yeux. C’est la seule raison pour laquelle j’ai accepté sans broncher que tu rompes avec moi.

Et le ton qui se fait colérique, la colère qui n’atteint pas ses yeux pour autant, opalescences seulement gagnées par la douleur, et la voix qui se brise sur ces derniers mots. Parce qu’il a dû faire preuve d’honnêteté Landon, qu’il hait ça comme la peste et que, mine de rien, les paroles de la demoiselle l’ont blessées. Plus qu’elles ne l’auraient dû. Et le regard las porté vers la baie vitrée, sur le dos tourné de son meilleur ami, l’espoir tacite de le voir revenir bientôt. Parce qu’il ne faut pas les laisser seuls tous les deux les anciens amants, leurs rencontres peuvent être encore plus destructrices que celles entre Howard. Moins explosives, peut-être, mais pas moins violentes.
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MessageSujet: Re: That awkward moment | Laeden   That awkward moment | Laeden EmptyMer 30 Aoû - 15:54

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Eden, Baedrian & Landon

Nouvelles claquent dans la gueule qu’elle se prend la plus jeune du trio brisé. Crochet du droit que son frère lui inflige avec ses mots mesquins alors que son ex venait tout juste de tenter de calmer les choses. Elle ravale sa colère Eden. Ne dit pas un mot. Elle l’écoute avec son air hermétique coincé sur le visage. Comme si rien ne l’atteint alors que chaque morceau de son cœur se brise encore un peu plus, en plus petit morceau qu’il ne l’est déjà quand son ainé lui dit ses quatre vérités. Elle a du mal la blonde avec les maux qu’il est en train de lui remettre sur le dos. Ils sont ceux qui ont mené leurs vies comme ils l’entendaient, sans se soucier de ce qu’elle en pensée. Pas le contraire et pourtant c’est elle qui est remise en cause. Celle qu’on clame en tort. « C’est dommage que tu me reproches ça Baedrian. Tu sais, d’avoir mené ma vie. D’être parti quand vous avez été les investigateurs, les premiers à me lâcher dès que le lycée s’est terminé pour vous. C’est ridicule de me reproché d’être parti ; d’avoir mené ma vie quand toi-même t’avais clairement pas grand-chose à foutre de moi lorsque j’étais là. Tu savais comment j’allais mais t’as pas fait grand-chose pour que ça aille mieux … Moi j’étais là quand ta connasse d’ex a pas réussi à garder la crevette qu’elle avait dans l’ventre pourtant.» Mots dit à chaud, débiter dans l’envie de gagner la partie une bonne fois pour toute. Palabres crachés tout aussi mesquinement, méchamment que son frère précédemment et ça ne manque pas pour la suite. Il reprend avec beaucoup plus de hargne et elle le regarde tout en faisant descendre une nouvelle fois le niveau de sa bière regagnant doucement un calme olympien, un calme qui rend encore plus fou de rage celui qui partage son sang.

Colère qui n’arrête jamais d'accroître, elle n’était plus habituée à ça elle. Ça faisait des années que leur relation n’était plus si conflictuels, plus aussi prise de tête qu’à l’adolescence. Elle en avait perdue l’habitude de cette rage qui habite les Howard dès que les émotions leurs montent à la tête et elle se fait forte pour ne pas lui sauter dessus comme une furie, quitte à se faire arracher les cheveux comme lorsqu’ils étaient encore petit. Lorsqu’il la traite ainsi, qu’il dit qu’elle est une casse-couille et qu’en prime elle apprend que celui qui voulait garder le secret ce n’était pas lui, mais son ex elle ne peut retenir un haussement de sourcil, le clignement de ses paupières de manière intensive. « T’inquiète Bae’ c’est la dernière fois avant un moment que tu me vois ici toute façon, je vais pas t’infliger trop longtemps la présence d’une casse-couille. Je finis ma bière, fini la conversation et j’me tire. » Clin d’œil qu’elle lui adresse, air ironique qu’elle prend. Reine des emmerdeuses qui n’a finalement jamais oublié les clefs de la réussite pour faire chier les gens.

Frêle épaule qui frôle le torse de son ex, elle ne fait pas attention Eden à sa gestuelle tant elle est sur les nerfs. Elle n’a pas besoin d’entendre Baedrian lui dire de faire comme elle veut dans la maison qu’elle ne s’en gêne pas. Elle se donne tous les droits et se dirige comme un missile téléguidé vers le salon et la cuisine ouverte de ce logement qu’elle connait trop bien pour l’avoir connu et visité avant même qu’elle ne soit aménagée. Lorsque le projet de son frère d’y habité n’était qu’à peine lancé. Même des années plus tard, elle l’aime cette maison la blonde. Ce grand pavillon elle le trouve rempli de charme. Elle se rappelle l’avoir visité avec son frère et son ancienne belle-sœur avant qu’ils ne soient mariés. La belle époque il parait, avant que tout ne parte en vrille dans la vie de son ainée. L’époque à laquelle elle suppliait son frère de ne pas faire cette connerie. Lui disant chaque jour qu’il ne devrait pas se marier, pas avec elle du moins. Elle le savait, le sentait que c’était le mauvais choix qu’il faisait là mais il avait des responsabilités à tenir. C’est ce qu’il lui disait, qu’il avait dorénavant un foyer à faire vivre. Et malheureusement pour lui, malheureusement pour ce petit cocon à peine construit la perte du bébé quelques mois plus tard avait eu raison du couple qui ne tenait qu’à un fil. Pour la cadette, c’était évident que ce mariage ne tiendrait pas avec ou sans l’enfant dans les pattes. Cette union, elle avait juste été faite dans de drôle de circonstance. Une grossesse imprévue et pouf, un mariage et une maison d’acheté sans réfléchir plus. Ça ne pouvait tenir, sans réel amour ça ne pouvait marcher plus et c’est à contre cœur qu’elle avait vue au bout de peu de temps qu’elle avait eu raison.

Pensées troublées par le passé. Épiderme de ses fins doigts qui vient toucher le bois du comptoir en passant devant celui-ci ; avant qu’elle ne prenne place sur l’un des hauts tabourets qui l’accompagne. Et elle a de nouvelle réminiscence en tête Eden, ça lui revient nettement en tête qu’elle rêvait elle aussi d’une maison pareille vers le début de la vingtaine. Elle voulait avoir ce genre de maison avec vue sur la plage dans le futur. Elle le rêvait avec Landon, lorsqu’elle avait encore l’espoir qu’il quitterait l’armée pour elle. Mais aucun plan n’avait tenu la route qui lui était pourtant destiné. Bien au contraire, tout a foiré et en beauté. Du début jusqu’à la fin de façon pathétique. Au point de se retrouver à se chamailler avec son frère et son ex car les deux hommes l’ont tenu à distance de leur amitié toujours existante des années après. Amitié qui elle, résiste à tout. La guerre, les disputes et le temps. Ça l’énerve Eden, ça la rend verte. Verte de jalousie, aigrie de rage car elle, elle a tout perdue. Elle a perdu Landon, sa relation, sa petite vie à Tybee Island et même les rêves qu’elle avait à vingt ans.

La tête plongée dans les souvenirs, elle en avait oublié qu’elle venait de parler. De demander une nouvelle fois comment avaient-ils pu lui cacher ça pendant tant d’années. C’est une voix plus forte qui la ramène sur terre. Ces les palabres qui résonnent derrière elle, la voix morne qu’elle connait trop bien de son ex qui vient aussi la piquer à son tour. Comme si avoir son frère sur le dos ne suffisait pas Landon s’ajoute aussi maintenant à l’équation. Elle n’en fini jamais Eden avec les reproches. Quand ce n’est pas elle qui en fait, c’est Baedrian qui s’y met et quand il a fini, c’est Landon qui reprend. Cercle vicieux dans lequel ils tombent tour à tour les anciens enfants de Savannah.

Piquée en plein cœur, venin mortel qui vient s’immiscer dans ses veines lorsqu’elle voit les moments partagés avec son ex au cours des deux derniers mois dévoilés devant son frère. Elle ne pipe pas un mot Eden, elle se contente de le regarder droit dans les yeux. L’air blessé de voir leurs pires moments balancés comme ça, devant Baedrian. Elle ne s’y attendait pas et ça se sent, ça se voit. Elle ne bouge pas, ne fait pas la maligne sur ce coup-là. Elle est juste plantée sur son siège, le regard rivé sur son ex. Alors elle se redresse un peu sur sa chaise, pose sa bouteille en verre sur le comptoir avant de reprendre la parole dans un ton toujours très calme, bizarrement trop calme lorsqu’on connait la tornade Howard. « Puisque t’as l’air décidé à t’étaler sur la place publique … Alors non, effectivement sur ces deux moments ça aurait pu finir qu’on s’entretue réellement. Par contre t’en fait quoi de la fois lorsqu’on s’est vue au Parc ? Tu sais cette fois où t’étais obstiné à me parler ? Ou même à l’école pour la réunion des anciens ? Ah non encore mieux, tu sais il y a une semaine ? Lorsqu’on a bu un verre ensemble, qu’on est parti se faire tatouer ensemble … ? Là non tu ne pouvais pas aussi ? » Semblant d’intimité, de moment entre eux qu’elle dévoile à son tour dans une question rhétorique. Agacement perceptible dans la voix de l’ancienne gamine. Du coin de l’œil, elle voit son frère s’échapper. Et elle soupire encore plus irritée de le voir s’en aller. Elle le connait, sait comme il est pourtant ça ne change rien. Elle hait sa façon toujours maligne de s’en aller lorsqu’il sent la cocote minute prête à exploser. « Bah oui vas-y, fait toi la malle Baedrian. Comme d’habitude hein. » Et le voilà qu’il n’est plus dans son champ de vision, la laissant dans le doute qu’il est entendu sa phrase ou non. Laissant sa propre maison dans un silence gênant, un silence aussi froid qu’une nuit à Winterfell.

Prunelles d’un bleu presque gris allant se perdre dans le bleu turquoise de l’autre, combat visuel qu’ils mènent l’un contre l’autre. Secrets qu’ils n’auraient pas aimés voir dévoilé pourtant ils l’ont fait. A tour de rôle. A contre-cœur pour elle, mais elle se le devait. Elle se devait de lui faire ressentir ce qu’il venait de lui faire vivre en balançant comme ça des moments qui leur était propre. Et après ça, le silence parait long, bien trop lent maintenant qu’ils sont seuls, rien que tous les deux à l’intérieur de la maison. Et elle le remercierait presque d’être celui qui coupe ce silence, d’être celui qui ouvre en premier la bouche pour se remettre à parler. Elle le ferait oui, si les mots qu’elle entendait n’était pas pire que le silence. Silence qu’elle regrette amèrement à chaque syllabe qui sortent d’entre les lèvres de son ex. Chaque mot devient un couteau, une lame aiguisée qu’il vient planter dans son cœur à multiple reprises. Ça brule, c’est horrible. Elle hait cette sensation, celle d’être en tort alors qu’elle est pourtant certaine d’avoir raison. Alors elle le coupe, de façon malpolie mais essaie de remettre les pendules à l’heure. « Tu me l’as pas demandé c’est vrai. Mais en étant en couple avec toi tu m’imposais ça quand même tu ne trouves pas ? J’ai tenu deux ans car je le voulais, tu me l’as jamais ordonné mais dans les faits finalement ça change quoi ? J’attendais ton retour, comme un chien attend le retour de son maitre à la maison. Et c’était la normalité, je voulais que ça marche. Je t’aimais. » Haussement des épaules presque imperceptible si on y prête guère d’attention. Elle a le regard soudainement fuyant Eden, car cette conversation lui laisse un gout amer. Elle a du mal à avouer qu’elle ait pu l’aimer, mal à avouer qu’il ait pu tant compter par le passé.

Comme si ce n’était pas suffisant, Landon se permet de reprendre la parole sans attendre. Il se met à lui parler de ses parents à lui. De sa mère qui avait attendu son père inlassablement pendant des années. Elle la connait cette histoire Eden, par cœur même. Et ça lui serre encore et toujours le cœur de l’entendre cette comptine tragique de leurs vies. Cette injustice que Landon a eu le cran de lui faire vivre pendant deux longues années. Elle compte lui dire d’arrêter son blabla, qu’elle connait déjà l’histoire mais y’a la suite de la phrase. Lorsque la voix de Landon prend une nouvelle tournure. Ce n’est plus la haine et l’agacement qui habite le garçon mais tout autre chose. Un éclat de tristesse qui transparaît, un soupçon de transparence dans ce qu’il est en train de lui lâcher. Bombe qui vient ravager un peu plus l’esprit d’Eden. Cœur qui devient poussière, cœur qui se rappelle cette rupture dont elle ne sera jamais fière. Regret qui lui revienne comme un boumerang en plein faciès même sept ans après lorsqu’il avoue à demi-mots qu’il l’a laissé faire juste pour lui rendre sa liberté. Alors, elle n’assume plus tellement les paroles qui lui brûlaient les lèvres jusqu’à maintenant. Elle regrette même celle qu’elle a pu lâcher juste avant. Elle aimerait pouvoir s’en fuir la queue entre les jambes Eden. Ou pire, lui dire pardon pour les dommages qu’elle a causé en rompant avec lui. Mais y’a rien qui sort. Alors les secondes se font longues, de longues secondes pendant lesquelles ses petits doigts viennent entourer la base de sa bouteille verte. Elle en regarde le fond, la mousse qui vient se former contre ses parois en cherchant quoi lui répondre.

Elle entend le son du soupire lasse de Landon, elle perçoit du coin de l’œil le mouvement de sa tête se diriger vers la baie vitrée. Sur les longues plages de Tybee et son frère de dos. Elle n’est pas observé et ça la décide à parler à enfin s’exprimer sur le sujet. Long fil bien trop fragile sur lequel elle va devoir jouer au funambule. Elan de sincérité qui pourrait faire monter le feu aux poutres ou bien au contraire calmer les âmes meurtris qu’ils sont depuis des années. « C’est pas ce que j’attendais de toi, de nous le jour de la rupture. À ce moment-là, je voulais juste que tu me rassures tu sais ? Mais t’as surement préféré stopper là les frais, et j’ai pas non plus fait un retour en arrière sur mon choix car pour moi, si tu me retenais pas c’est simplement que tu m’aimais déjà plus … » Voix qui se fait timide, car c’est compliqué pour elle de parler sentiment, ça demande beaucoup trop de sa personne de prononcer les mots amour, rupture et nous en parlant deux dans une même phrase. A son tour, elle tourne la tête vers la baie vitrée Eden. Elle regarde son frère faire la tête dans son coin et elle soupire un coup avant de boire une gorgée de sa boisson qu’elle n’apprécie pas plus que ça. « J’étais surement trop habitué à un Landon égoïste, qui s’en foutait un peu de mon avis depuis son choix de carrière pour croire, comprendre que tu avais fait ça pour mon bien … » Rire peu harmonieux, rire qui sort bien plus forcée que naturellement. Elle ne veut pas se montrer blessante Eden, c’est pas le but mais une réalité qu’elle présente. Il a toujours été comme ça Landon. Faisant passer certaine chose avant elle, il l’avait prouvé en partant à la guerre sans se soucier d’elle.

Sur ces belles paroles, elle se lève Eden. N’arrivant plus à faire face pour le moment à son ex et elle se dirige à son tour sous la pergola. Face à la mer. Elle fixe son frère qui lui fixe la plage et l’horizon d’un air déterminé. Elle a les bras croisés la belle, elle va de nouveau piquer la bête. « Juste un truc Baedrian et après je m’en vais … Je dois comprendre que la parole de Landon, de ton meilleur ami passe avant la sincérité avec ta sœur … ? » Question qu’elle pose le cœur lourd, regard qu’elle va projeter comme le fait son frère sur l’étendue de sable blanc.


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