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 l'un se livre, l'autre ment (todi)

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Knox Love

Knox Love
qui est là ?
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MessageSujet: l'un se livre, l'autre ment (todi)    l'un se livre, l'autre ment (todi)  EmptyDim 11 Mar - 10:28

Elle sort un peu chancelante de la boite de nuit sans trop savoir quelle heure il est, elle devine au dégradé rosé du ciel nuageux qu’il que le jour se lève. La nuit s’est érodée sans qu’elle n’est conscience du temps. La voici plus vieille de quelques heures. Ivre également. Elle fait deux trois pas de traviole, et quand une main se pose sur sa veste en cuir elle relève le menton et dépose un baiser sur la joue du couple qui la salue avant de partir, avec qui elle a partagé les cocktails pendant toute une nuit. Elle a sur une épaule son large sac de voyage qu’elle trimballe partout avec elle, quitte à payer deux fois le vestiaire quand elle doit aller en club. Elle s’allume une cigarette et soupire un grand coup avant de s’adosser à son scooter. Techniquement celui de Carl avec lequel elle est partie juste quelques jours plus tôt. Semaines ? Elle ne sait même plus combien de temps exactement. Elle regarde dans son téléphone, et les centaines de contacts qui y sont enregistrés s’impriment sur sa rétine un tiers de seconde avant de disparaître. Tous ces contacts justement, ces followers, ces pseudonymes qu’elle croise parfois, qui ne restent jamais. Le nom de Tommy éclate sur son regard et s’imprime une seconde de plus. Elle range alors son portable dans sa poche, enjambe le scooter et met son casque. La visière levée, elle fait passer une cigarette qu’elle allume et démarre en même temps.

Johnny n’a pu lui dire qu’approximativement où Tommy avait garé son van cette fois-ci. Son… van ? qu’elle a demandé avec un haut-le-coeur. Oui, un van, il en a acheté un y a pas longtemps, pour une question d’argent et un besoin de liberté pour libérer sa fibre artistique. Quelle fibre artistique ? … Attends, tu parles du Shark Gang là ? “On est à deux doigts de percer” s’était indigné Johnny. C’est à ce moment-là que Didi s’était aperçue qu’elle squattait chez son frère depuis un jour de trop. Elle avait donc fait ses affaires, même si elle devait rencontré un contact professionnel le soir même dans un lounge et qu’elle devait enchainé sur cette soirée privée dans un club très branché. Son Scooter rempli des quelques changes qui lui restaient, son sac sous le bras et une tenue de soirée affriolante sur le dos, elle a donc traversé Savannah jusqu’à Tybee Island, longé la plage autant que la route, avant de garé son scooter dans le dernier parking qui lui restait. Le gros quart d’heure de marche, ses deux sacs sur les épaules, une clope entre les lèvres ses chaussures à talon toujours aux pieds l’ont fait déssoulée et elle s’arrête haletante à quelques mètres du van bariolé, décoré d’un graph horrible réalisé par un néo hippie sous champi. Grimace dégoûtée. Elle lâche un soupir et tout le trajet jusqu’à ce van minable n’est qu’un long ronchonnement. Elle envoie enfin ses sacs par terre et a l’impression qu’ils pèsent une tonne avant de tirer une longue taffe et de frapper avec le poing sur la porte métallique.

Une fois, puis deux, puis trois.

Peut-être bien que Tommy l’a vu arriver. Peut-être qu’il ne veut plus d’elle. Peut-être que c’était la connerie de trop. Cette pensée décolle un peu son coeur et le fait battre plus vite, taper plus fort sur la porte. Ouvre Tommy, je sens d’ici l’odeur du poulet frit. Elle tape davantage, enfin elle entend du bruit, sens le mouvement. Tommy est juste derrière la porte coulissante, elle le sent, elle l’entend. Elle soupire un grand coup et recule d’un pas quand elle sent qu’il va ouvrir. La clope au bout de ses doigts crispés de fatigue. Dans un bruit de taule rouillée et la tête mal réveillée de Tommy, nu sous la couette qu’il tient devant son sexe, apparait dans l’entrebaillement. Didi lui fait un sourire cinglant, comme si elle était dérangée par quelque chose. Hello sunshine. Elle se penche un peu pour regarder derrière le corps de Tommy l’intérieur de ce van hippie qu’il semble avoir dérobé à un toxicomane. C’est pire que je pensais. Qu’elle fait remarquer, surtout pour elle que pour lui. Mais aux grands maux les grands moyens, elle retire ses chaussures à talons qu’elle laisse à l’extérieur et pousse légèrement Tommy sur le côté pour entrer en s’accrochant à la taule. Elle se cogne la tête contre le plafond en ferraille et étouffe un juron. Mais ça fera l’affaire. Je peux squatter ici quelques jours ? l’intonation ne laisse aucun doute : ce n’est même pas une question. Elle se laisse tomber sur le matelas, et retire sa veste qu’elle envoie un peu plus loin, sans trop savoir sur quoi elle retombe. Elle attrape alors son paquet de cigarette et s’en rallume une, même s’ils sont à l’intérieur et tire un longue taffe, repérant du coin de l’oeil une tasse qui traîne et qui lui servirait de cendrier. L’avantage ici, c’est qu’on peut attraper du bout des doigts d’intégralité de l’habitation. Rapidement la fumée opaque prend bientôt toute la place et Didi s’allonge sur le matelas, exténuée. Un petit blanc s’installe, surtout le temps que Tommy assimile l’information et se réveille. Et puis, ça frappe Didi. Elle se redresse sur ses coudes et d’un air dégoûté elle se tourne vers Tommy : Où est-ce qu’on prend sa douche ici ? Pas le tuyau d’arrosage, faites que ce n’était pas le tuyau d’arrosage.
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MessageSujet: Re: l'un se livre, l'autre ment (todi)    l'un se livre, l'autre ment (todi)  EmptyDim 11 Mar - 22:45


Hmm, c'est fermé.
Que je grommelle la tête enfoncé dans l'oreiller, alors qu'un bruit sourd me parvient et me tire de mon sommeil. Un peu perdu, je me crois au boulot, avec ces idiots de clients qui tapent contre les portes pour rentrer alors qu'on vient de les fermer. Ça insiste, encore et encore, je grogne, mets ma tête sous l'oreiller (mauvaise idée, j'étouffe), je tousse et la ressors avant de sursauter brusquement. JE SUIS OU ? Joey. Ok. Quelle heure ? Je sais pas. Merde. Je me suis pas réveillé, je suis pas allé travailler, le patron est venu me chercher (il va me virer). Je me redresse précipitamment, encore à moitié endormis. Ça secoue pas mal. Je vais pour ouvrir, je m'arrête. J'suis à poil. Putain. Je fais demi-tour et m'agite, j'ouvre le placard. Des bols ? Merde, pas le bon placard. J'ouvre la bouche, prêt à hurler que j'arrive, mais la voix dehors me précède. — Ouvre Tommy, je sens d’ici l’odeur du poulet frit. Ah. C'est elle. Je m'arrête et me tourne vers la porte toujours fermée. Je reste planté là, comme un con. Comme si je pouvais la voir à travers. C'est pas le cas (tant mieux). Je ne me demande même pas pourquoi elle est là. Je ne me le demande pas, parce que je ne veux pas savoir. En fait, je veux qu'elle s'en aille, maintenant. Qu'elle rebrousse chemin. Qu'elle me foute la paix. Qu'elle aille se trouver un autre pigeon. Je soupire et passe mes mains sur mon visage (y a la trace des draps dessus). Elle continue de taper sur la tôle et ça m'énerve. Quand elle disparait, c'est toujours un silence assourdissant qu'elle laisse derrière elle. Mais putain quand elle revient, ça fait mal au crâne. Je finis par attraper mon jogging qui traine par terre, je l'enfile tout en sautillant (mauvaise idée). Je m'emmêle, perd l'équilibre, bascule en avant, je n'ai pas le réflexe de placer mes mains devant moi (je ne sais pas qui a dit que c'était un réflexe naturel, mais visiblement chez moi y a pas eu le bon câblage), du coup je m'assomme sur le rebord de la table que j'ai laissé dépliée hier soir. Ça fait un bruit terrible, je beugle et m'écroule par terre, je roule, le sexe encore à l'air qui rencontre le sol glacé du van, je gémis avant de m'immobiliser sur le dos, les mains toujours accrochées à mon jogging. — Putain d'merde fait chier... Que je marmonne les dents serrées, les yeux fermés. Je reste par terre encore quelques secondes, le temps que la douleur redescende et je me tortille comme un ver pour remonter mon pantalon, je n'y arrive pas, ça m'énerve, je trépigne, le repousse avec mes pieds et l'envoie valser dans les airs. Il me retombe sur le visage. J'ai envie de hurler de frustration. Je l'attrape, le serre contre mon visage et étouffe un cri. Puis je me redresse, le balance sur le lit et passe une main sur mon front. Je vais avoir une bosse. Je vais avoir l'air con (je dirais aux collègues que je me suis battu contre un requin). Finalement, j'attrape ma couette et la place devant moi pour me cacher, on va dire que ça suffit. J'ouvre, la fusille du regard. Elle a l'air blasée, ça m'énerve, j'essaye d'avoir l'air encore plus blasé qu'elle, je n'y arrive pas, ça m'énerve encore plus, du coup j'ai l'air plus blasé qu'elle. Cool. Merde, j'ai plus l'air aussi blasé.

Elle finit par me lâcher un sourire irritant, je ne bronche pas. Elle veut quoi ?Hello sunshine. Je cligne lentement des yeux sans rien dire, sans bouger. J'attends la suite, sa liste interminable de réclamations. Ce qu'elle va vouloir obtenir, ce qu'elle va me prendre sans demander, ce qu'elle va (encore) vouloir me faire subir. Elle se penche, zieute l'intérieur de Joey. — C’est pire que je pensais. (Joey mon bébé, ne l'écoute pas, elle dit n'importe quoi). Je hausse un sourcil, pas franchement réceptif. Faut dire que c'était prévisible comme réaction (oh mon dieu, mais tu ne vis pas dans un palace avec plancher chauffant qui fonctionne à l'énergie solaire ? mais tu crains, bouseux). — Toujours les mots doux au réveil. Tu veux quoi ? Que je demande, désabusé. Je n'ai pas la patience là (et en plus j'suis à poil). Elle retire ses chaussures. Pourquoi elle retire ses chaussures ? Elle fait quoi ? Non. Non, non, non. Elle s'avance (non !), elle grimpe (mais non putain !). Trop tard, elle m'a poussé, elle est dedans et moi je fixe le vide comme un con. Je pose ma tête contre le métal, les yeux fermés, je soupire. Ça fait déjà deux fois ce matin. Saleté de Didi. — Mais ça fera l’affaire. Je peux squatter ici quelques jours ? Je me mets à pouffer, la tête toujours posée contre la porte. Elle, se, fout, de, moi. Si seulement. Je me décolle et me retourne pour lui faire face, elle a déjà pris ses aises. Blouson retiré, clope allumée, elle se laisse tomber sur le matelas, allongée, sereine. Comme si tout était normal. C'est une putain de blague (et elle est franchement pas drôle). Je la fixe sans rien dire, en fait, je ne sais pas quoi dire. A part, casse-toi d'chez moi. Elle se redresse brusquement, elle a repris son air de princesse qui aurait abusé du crayon noir autour des yeux. — Où est-ce qu’on prend sa douche ici ? Je ris à nouveau, c'est nerveux. Mes doigts viennent se poser sur le sommet de l'arête de mon nez alors que je souffle bruyamment. — Woh. J'inspire un grand coup et je m'approche d'elle, ma main qui agrippe son bras pour la tirer du lit et je la dirige vers la sortie, la jetant dehors (elle va kiffer non ? puisqu'elle aime ça quand je lui fais mal). Elle se retrouve les pieds dans le sable à nouveau et je la toise. — Tu t'es mise dans la merde toute seule, tu assumes. Un an, ça fait UN AN que j'ai pas de nouvelles de toi. Regarde bien mes lèvres Didi. Je pointe mon index en direction de mes lèvres et j'articule lentement et très nettement. — Va. Te. Faire. Foutre. Je fais coulisser la porte dans un excès de colère. Un, deux, trois. Je rouvre la porte, je suis devenu rouge de colère. Je hurle à nouveau. — Et critique pas Joey, il est super ! Je referme la porte. Merde, j'ai oublié un autre truc. Je rouvre la porte (je perds en crédibilité là). — Et j'me lave avec un gant et une bassine. Je ferme la porte. Merde. Je la rouvre. — Ou dans l'océan. Je ferme. Je rouvre. — Ou chez quelqu'un. Ferme. Ouvre. — ... Bouche grande ouverte. Ah ben non, je n'ai rien d'autre à ajouter. Merde. Je la fusille du regard, la pointe du doigt. — Tu... Je... Arh ! Je ferme la porte de toutes mes forces. Putain, c'est beaucoup trop tôt pour s'énerver. Je n'ai même pas pris de petit déjeuner. Et je suis toujours à poil.
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MessageSujet: Re: l'un se livre, l'autre ment (todi)    l'un se livre, l'autre ment (todi)  EmptySam 17 Mar - 23:12

Le rire stupide qui éclate d’un coup sec attire l’attention de Didi. Elle est trop fatiguée pour trouver quelque chose à redire, trop fatiguée pour commenter. Elle veut savoir où prendre sa douche, pour ensuite s’allonger, fermer les yeux et sombrer dans un sommeil de plomb. Si longtemps que quand elle se réveillerait il ne serait plus là, il sera parti travailler, il sera parti faire quelque chose de complètement stupide, et elle sera tranquille, seule avec elle même, pas obligée de supporter ce regard plein de mépris mélangé à de la rancoeur. Elle n’avait plus du tout la force d’encaisser ça pour le moment, faudrait attendre demain. Alors elle ne dit rien non, elle le regarde d’un air dépitée, et quand il pince l’arête de son nez d’un air si théâtral, comme si elle lui filait littéralement la migraine, elle lève les yeux au ciel et souffle bruyamment. Voilà, il va jouer au caïd maintenant. Woh. Elle se contente de le regarder avec ses yeux mi-clos, blasé, et elle commence : Si on passait directement à la partie où t’accepte de m’héberger ? J’suis vraiment fatiguée, là. Elle balance avec le peu de considération dont elle est capable. Elle tire sur sa cigarette, surtout impatiente, elle fait trembler sa jambe comme une enfant qui trépigne, et pourtant, le rire nerveux de Tommy s’éteint, il n’a plus envie de déconner, et le regard qu’il lui lance ne présage rien de bon. Il est comme ça Tommy, binaire : capable d’une seule chose à la fois. Il est en colère ou il est amoureux. Il est heureux ou bien ronchon. Aujourd’hui il voit rouge. Comme une putain de femme bafouée. Il ne cherche même pas à répondre quoi que ce soit, il ne cherche même pas à comprendre. Ses putains de neurones, les trois qui restent dans son cerveau de poulet se mettent à surchauffer complètement. Il plonge sur elle et l’agrippe avec violence. Il n’a pas besoin de faire beaucoup d’effort pour la projeter hors de son van. Elle est plus maigre qu’un arbuste en hiver. Elle plane littéralement jusqu’à la plage et s’écrase dans le sable. Elle a couiné pendant toute la scène et quand elle se rétablit durement sur la plage elle entrouvre la bouche choquée, foudroie du regard Tommy. Mais t’es malade ! Enculé va ! Elle jure avec la voix cassée de sa nuit blanche et l’accent barbare de sa banlieue. Ils sont comme deux chiens fous enfermés dans une cage, et Tommy a décidé de garder son territoire. Putain d’bouldog. Et donc il débite le discours tout fait qu’il s’est répété mille fois dans sa sale caboche. Avec autant de conviction que la nouvelle bimbo qui présente le loto -comprenez ça comme ça vous fera plaisir. Tu t'es mise dans la merde toute seule, tu assumes. Un an, ça fait UN AN que j'ai pas de nouvelles de toi. Regarde bien mes lèvres Didi. Elle réagit trop franchement, trop fort, c’est surjoué. Mais elle ne le fait pas exprès, et sa main tremble de rage et vient se planter dans le sable, elle en envoie une poignée dans sa direction, le vent fait dériver leur trajectoire, Tommy n’a même pas un grain pour se loger dans son oeil. Excuse-moi ? Elle s’écrie. Parce que la culpabilité elle refuse de l’intégrer. Elle ne peut pas se l’avouer, elle ne peut pas l’admettre. C’est comme savoir quelque chose sans vraiment pouvoir le verbaliser. Alors elle l’accuse. Parce que c’est de sa faute. A lui. C’est lui qui a répondu à son SOS désespéré, Lui qui s’est infiltré dans ses cellules, dans son sang, et comme un putain de virus s’est dupliqué, multiplié, jusqu’à enflammer complètement sa mémoire. Elle lui a envoyé un message comme un foutu dépressif qui tente de se suicider juste pour attirer l’attention et lui a été assez stupide pour tomber dans son piège. Assez stupide pour réussir à l’empêcher de tout foirer, encore. Parce que ça a été ça toute sa vie : Tommy laisse le train foncer sur eux sans bouger d’un millimètre. A chaque fois il lui donne raison : tout finit toujours par foutre le camp. Elle décide de lui en vouloir. Elle décide de nier toute culpabilité dans cette affaire. C’est plus simple comme ça. Mais Tommy n’a même pas envie d’entendre sa version des faits. Il ne lui laisse aucune chance, parce qu’il sait de quoi elle est capable. Combien de fois elle est revenue ? Combien de fois il s’est fait avoir ? Alors il articule avec sa désinvolture, l’air trop décidé pour être sûr de lui : Va. Te. Faire. Foutre. L’air indignée qu’elle prend a juste le temps de se plaquer sur les rétines de cet idiot avant qu’il ne ferme la porte de son putain de van dans un grand fracas. Elle hoquette de surprise, là le cul dans le sable qui rentre dans sa petite culotte. Génial ! Et en plus il n’a même pas de douche celui-là. Alors qu’elle tente de se remettre debout, malgré la nuit à danser, les cocktails avalés et la fatigue, elle entend la porter coulisser à nouveau, elle jette un oeil entre sa tignasse emmêlée. Et critique pas Joey, il est super ! Elle fait une grimace qu’il ne voit même pas puisqu’il a encore claqué sa porte. Elle a un expression dégoûtée… et blasée. De qui ? Joey ? C’est qui ça encore ? Une tortue de mer qu’il a recueilli ? Un putain d'écureuil qui parle ? Elle ne percute que quelques secondes plus tard. Oh non, il s’agit de son van. Joey est ce tas de ferraille rouillé. A son tour d’être secouée d’un rire nerveux, et démoralisé. Quel débile. Et il y a quelque chose qu’il ne faut pas demander à quelqu’un sans domicile fixe, qui sort d’un nightclub en scooter et s’apprête à dormir dans une voiture : de la patience. Tout son corps tremble, fébrile. Avec humeur, elle attrape l’une de ses chaussures à talon. Elle fait ça souvent : elle balance ses chaussures. Et elle a besoin de balancer quelque chose là. Mais la porte s’ouvre à nouveau. Elle n’a pas le temps de réagir. Et j'me lave avec un gant et une bassine. Elle fronce les sourcils, la porte se referme. Mais on s’en fout, putain. On s’en fout d’où tu te laves. Elle veut dormir. Allez, fini de parler. Sa main se resserre autour de la chaussure et le bruit de cuir qui colle à ses doigts en hyperthermie de rage grince dans ses oreilles. La taule de “Joey” siffle encore, ENCORE. Ou dans l'océan. Là elle n’hésite pas et elle balance la choisir droit sur son visage d’abruti. il referme la porte juste à temps et arrache un cri de rage à la brune. Elle ramasse la cigarette à peine entamée qui est tombée avec elle dans le sable et la pose entre ses lèvres et croise les bras, fumant la clope sur le côté comme un cow boy. Encore une fois la porte grince, et elle pousse un énorme soupir, excédée. C’est pas possible, pas possible, pas possible. Ou chez quelqu'un. Elle monte sa main jusqu’à la cigarette et elle se redresse, repositionne. Il va refermer la porte -c’est fait- et il va la rouvrir. Ah tiens. Tu... Je... Arh ! Ils se toisent de longue seconde, des secondes électrisées par la foudre qui passe de l’un à l’autre. Ils sont clairement entrain de se défier. Et enfin, la porte se referme, et l’écho de la rouille résonne dans le silence qui s’en suit. Didi passe le dos de sa main contre son front et expire la fumée de sa cigarette. Et puis, elle pousse un juron et envoie le mégot dans le sable. Elle fait deux pas, et s’accroche la poignée du van, Elle ouvre à son tour la porte d’un geste sec.

Elle passe la tête à l’intérieur, un pied sur le marche-pied, elle ne s’occupe même pas une seconde de sa nudité. Pour ta gouverne, faut être au moins deux pour s’envoyer en l’air. Là elle se hisse à l’intérieur de son précieux Joey et se met à genoux sur le sol crasseux. Elle pointe son doigt vers lui, autoritaire, en colère : T’es au moins autant responsable que moi de ce merdier. Je sais pas ce qui peut bien te faire croire que ça m’amuse de m’être fait jetée par mon mec mais tu te goures, compris ? Elle tremble d’émotion, tremble à cause de cette foutue situation qui lui retourne complètement l’estomac ce matin. C’est sa faute, la sienne. Pourquoi elle aurait fait ça ? Pourquoi elle aurait fait partir le seul type capable de la supporter, le seul type intéressant avec qui elle s’était maquée jusque là. Pourquoi elle aurait fait revenir Tommy bouleverser toute sa vie hein ? Elle était clairement en pleine crise de panique et il avait pris avantage de la situation. Putain de profiteur. Voilà, c’était exactement comme ça que ça s’était passé. Elle rampe alors, sans s’occuper des protestations de Tommy, jusqu’au lit sur lequel elle s’écroule à nouveau, crevée. Elle fait voler sa deuxième chaussure dans un coin, et fixant le “plafond” elle insiste presque désespérée. C’est ça ou j’retourne à la cité chez mes parents. Il devrait capter le message. La cité tout le monde veut s’en échapper, Didi la première. Elle ne se sent pas bien là bas, pas à son aise. Comme si les murs se rapprochaient d’elle, comme si tout était devenu trop petit, du jour au lendemain. Et y a ce malaise qui noue ses boyaux à chaque fois qu’elle retrouve sa chambre d’enfant, ou qu’elle s’assoit à côté de son père sur le canapé pour le match du dimanche. Elle se calme un peu, fait redescendre la pression et tourne doucement son visage vers lui, dans une moue attendrissante, un jeu qu’elle manie à la perfection. Ca me réjouit pas plus que toi de te demander ça. Mais j’ai pas le choix. S’il te plait Tommy. Elle use de toute sa force mentale pour réprimer le sourire satisfait qui s’étire sur son visage, voyant déjà Tommy s’accrocher dans sa toile.
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MessageSujet: Re: l'un se livre, l'autre ment (todi)    l'un se livre, l'autre ment (todi)  EmptyJeu 22 Mar - 22:43


   — Si on passait directement à la partie où t’accepte de m’héberger ? J’suis vraiment fatiguée, là.
Si on passait directement à la partie où gnégnégné. Connasse. Elle a raison. Ça m'énerve. Connasse. Je t'hébergerais pas. (Bien sûr que si). Putain. Connasse, connasse, connasse. Mais je ne me démonte pas. Parce que je suis en colère ; pour de vrai. Le cœur qui tambourine et le cerveau qui mouline. J'ai les muscles contractés et tous les autres trucs qui prouvent qu'on est pas content. Elle le sait, elle s'en fout. Évidemment. C'est elle avant les autres (avant moi). Son petit confort, son petit bonheur. La vie qui doit se plier à ce qu'elle veut. Elle exige, elle obtient. Putain, elle pourrait devenir reine d'Angleterre tellement c'est une emmerdeuse. La classe en moins. Je l'imagine avec une permanente blonde et des tailleurs à motifs. Je pouffe intérieurement. Merde, c'est pas le moment. Je partagerais cette pensée (hilarante) avec elle une autre fois. Peut-être que je ferais un montage sur mon téléphone pour que ce soit encore plus drôle. Mais là, vraiment, c'est pas le moment. Je me jette sur elle, ne réponds même pas (plus je parle, plus elle trouve de quoi redire) et je la balance dehors comme un vieux truc sans importance dont on ne voudrait plus. Pas sûr qu'elle soit très biodégra... biogra... Euh. Fait chier putain. Je m'emmêle les pinceaux, ne retrouve pas le bon mot, ma patience qui s'effrite et je tonne de la voix à son encontre. — Mais t’es malade ! Enculé va ! Roh ça va, c'est du sable, elle n'est pas morte. Même pas égratignée (dommage). Je lève les yeux au ciel, ayant franchement peu de considération pour sa condition à cet instant. D'ailleurs, encore une fois je l'ignore pour pouvoir dire ce que j'ai à dire. C'est pas toujours évident d'en placer une avec elle. Elle parle beaucoup quand elle s'y met, et fort en plus. Et elle aime bien couper la parole. Surtout avec moi. Je la soupçonne de trouver ça drôle. Non, j'accuse même. Connasse. Bref, je lui lâche le fond de ma pensée. La réaction ne se fait pas attendre. Princesse indignée, reine d'Angleterre bafouée (my lord, mais qui ose s'adresser à moi ainsiiii). Je n'y crois pas une seconde, je la connais bien trop. Je la regarde attraper du sable, sans comprendre. Elle le lance. Je ne bouge pas. Mon regard qui suit les grains qui s'éparpillent au vent, loin de moi. Je la fixe, désabusé. Et je me fous un peu de sa gueule, c'est vrai. C'est drôle. Tout particulièrement parce qu'elle ne trouve pas ça drôle du tout. — Excuse-moi ?NON ! Que je crie plus fort qu'elle, du tac au tac, sans même réaliser que je me trompe de conversation. Que ce n'était pas ça qu'elle voulait dire, pas de cette façon en tout cas. Mais je m'en fous, je ne cherche pas à savoir, à comprendre. Ça m'a fait du bien de le dire. Du bien d'être égoïste (j'ai appris de la meilleure). Je finis par l'envoyer se faire foutre, sous son regard (soit disant) médusé. Actrice. Et démarre alors un interminable processus ridicule. Ponctué par des cris d'une Didi en  furie et même un lancé de chaussure. Qui échoue. Fort heureusement. C'est Joey qui morfle et y a intérêt qu'elle n'ait pas abimé la peinture sinon : elle repeint. Et en toute honnêteté, j'suis pas convaincu qu'on trouve encore cette  teinte de bleu dans le commerce.

   Je termine de m'humilier en beauté, pas foutu d'avoir véritablement le dernier mot. Et ça me laisse un goût amer sur le palais. La porte que je claque une dernière fois, retrouvant l'obscurité de mon van. Enragé, je cogne mon pied contre un meuble. — AÏE PUTAIN D'BORDEL DE ME... Je serre les lèvres et gonfle mes joues, étouffant la fin de ma phrase dans un gémissement plaintif tandis que mes doigts de pieds hurlent à la mort. Quel con, mais quel con. La couette qui tombe et je m'appuie contre une des paroi, relevant ma jambe et attrapant mon pauvre pied meurtris entre mes mains. Forcément, elle ouvre la porte à ce moment. Je relâche mon pied, yeux exorbités. J'écarte les bras, complètement nu face à elle (et éventuellement face à tout ceux qui passent à ce moment-là). — DIDI ? J'SUIS A POIL PUTAIN ! Elle s'en fout, elle rentre. J'en ai marre. Je me précipite sur la porte pour la refermer derrière elle, tandis qu'elle parle déjà. Elle parle tout le temps. Pour dire que des trucs chiants en plus. Patati patata, je suis tellement intelligente. Patati patata, moi moi moi.

   — Pour ta gouverne, faut être au moins deux pour s’envoyer en l’air. Le bal des reproches commence, elle m'emmène dans une danse sans me demander mon avis. Je grogne. Elle me pointe du doigt, je serre les dents. Je la pointe aussi, dans un réflexe incontrôlé. Comme pour annuler son geste. — T’es au moins autant responsable que moi de ce merdier. Je sais pas ce qui peut bien te faire croire que ça m’amuse de m’être fait jetée par mon mec mais tu te goures, compris ? Incroyable. Elle repousse toutes les limites de la mauvaise foi. Je me détourne d'elle et attrape le premier caleçon qui me passe sous la main pour l'enfiler un peu précipitamment. Cette fois je ne tombe pas et parviens à l'enfiler du premier coup. Tout en le remontant le long de mes jambes je réponds. — De un. J'suis responsable de rien du tout, moi j'ai trompé personne. De deux : évidemment que ça t'amuse. Putain Didi c'est à moi qu'tu parles là ! Je me tourne vers elle, les bras écartés, le regard sidéré. — Les emmerdes c'est ta came. Moi c'est l'poulet, toi c'est l'malheur. Je finirais gros et gras, tu finiras seule et triste. C'est la vie. Je hausse les épaules, fataliste. Je serai peut-être gros et gras mais au moins, je serai heureux. J'ai gagné. (Tu parles, elle trouvera encore un moyen de venir m'emmerder. Et je laisserais faire. Parce que j'suis jamais vraiment heureux quand elle est pas là). Je soupire, parce que je m'auto-exaspère.

   Elle s'est à nouveau installée sur mon lit, comme les cafards qu'on bombarde d'insecticide et qui survivent quand même pour revenir se loger dans le même placard. Putain d'cafards. Je croise les bras, la toise du bout du lit (elle est belle. fait chier). — C’est ça ou j’retourne à la cité chez mes parents. Hé merde. Je soupire et mes bras retombent le long de mon corps. Elle triche. Elle sait que je ne la laisserais pas retourner là-bas. C'est dégueulasse. Elle savait avant même d'avoir toqué à ma porte qu'elle avait gagné. Ça me donne envie de tout casser. Enfin pas tout. Ou pas mes affaires. J'suis pas assez riche pour me payer le luxe de saccager mon chez-moi. Et puis j'y tiens à mes affaires. J'en ai pas beaucoup en plus. Enfin c'est pas le sujet. Je secoue la tête pour me concentrer, j'ai du mal. L'esprit qui n'arrête pas de penser à autre chose. Elle tourne la tête vers moi, me fait le coup de la petite fille perdue. Je hausse un sourcil. C'est écrit pigeon sur mon front ? Merde. Oui. Fait chier. — Ca me réjouit pas plus que toi de te demander ça. Mais j’ai pas le choix. S’il te plait Tommy. Je plisse les yeux. — Menteuse. Ça la réjouit au moins autant qu'elle a le choix. Avec tous les gens qu'elle rencontre, elle pourrait très bien demander à quelqu'un d'autre. Mais non, elle préfère se coltiner un vieux van, loin de son confort et de son standing. Juste : pour me faire chier. Je me hisse sur le lit, à quatre pattes et finalement, je m'installe au-dessus d'elle. Je me penche, mes lèvres à son oreille. — Faudra payer ta part du loyer alors. Je me redresse, assis sur elle. — C'pas des conneries. Je lui offre une petite moue accompagné d'un mouvement de tête, l'air de dire : hey oui madame, c'est comme ça. Je finis par me laisser rouler sur le côté pour venir m'étendre tout près d'elle. — Et j'vais t'mater sous la douche aussi. Je ricane bêtement. Je m'arrête brusquement et tourne la tête vers elle, sourcils froncés. — Et j'suis toujours fâché contre toi. Difficile à croire, je sais. Pourtant c'est vrai. J'suis pas rancunier, mais y a certains des mots qu'elle m'a dit y a un an que je n'arrive pas à oublier. Je ressasse. Et ça a fini par me marquer un peu trop profondément.  
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Knox Love

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MessageSujet: Re: l'un se livre, l'autre ment (todi)    l'un se livre, l'autre ment (todi)  EmptyMar 10 Avr - 11:36

DIDI ? J'SUIS A POIL PUTAIN ! Elle ne se stoppe qu’une seconde, le pied dans le van, l’autre encore dans le sable, accrochée aux parois pour se hisser difficilement à l’intérieur de ce taudis. Une seconde, où elle met toute son énergie à le regarder avec toute la condescendance du monde. Sérieusement Tommy ? Son corps, elle le connait par coeur. Elle aime croire qu’elle le connait mieux que qui que ce soit d’autre. En fait, si ce n’est pas le cas, elle briserait sans doute des assiettes ou ce genre de connerie théâtral et elle lui ferait l’amour dix fois de suite juste pour s’assurer de repasser numéro un. Tant pis s’il doit crever pendant l’action. Avec tout le poulet frit qu’il s’enfile, c’est clair qu’il ne passera jamais la cinquantaine. Tant pis, l’avenir, c’est surcoté. Elle ne commente pourtant pas et s’insère avec difficulté dans l’espace trop réduit qui fait ressortir des restes de claustrophobie dont elle avait souffert brièvement gamine, d’autant plus que Tommy claque la portière derrière elle, elle a juste le temps d’arracher ses doigts de la paroi avant de se les faire broyer, elle serre les dents pendant que Tommy hallucine complètement en enfilant son caleçon maladroitement. Elle regarde sa bite le visage penché, un sourire au coin des lèvres. Pendant qu’il réfute tous ses arguments. De un. J'suis responsable de rien du tout, moi j'ai trompé personne. Elle hoquète de rire, sarcastique. Ouais, t’es un saint. Qu’elle se moque. Elle ne prendra pas la responsabilité de ce merdier, elle ne prend jamais la responsabilité de quoi que ce soit. C’est lui, l’âme destructrice qui s’infiltre en elle et la rend complètement folle. Lui qui aurait dû être raisonnable pour eux-deux, vu qu’elle avait visiblement perdu l’esprit. Voilà ce qu’elle pense. De deux : évidemment que ça t'amuse. Putain Didi c'est à moi qu'tu parles là ! Elle n’aime pas du tout la tournure que ça prend, elle déteste ce qu’il dit. Il déteste cette rancune qu’il a, même si elle sait très bien que dans une heure ça aura disparu. Parce qu’à ce moment précis, elle a l’impression d’être dégueulasse, d’être toxique, un produit radioactif que même Tommy ne toucherait pas. Et comme à chaque fois qu’elle se sent aussi mal, que sa gorge se noue, elle contre-attaque : J’aime Carl, je l’aime vraiment, même si ça te crève d’admettre que j’suis tombée amoureuse de quelqu’un d’autre, c’est le cas. Tout est faux dans ce qu’elle dit, mais c’est une habitude. Tout est faux chez elle. De cette robe de soirée The Kooples payée un mois de loyer dans un appartement de la cité au vernis qu’elle n’arrête pas de rafistoler parce qu’elle n’arrive toujours pas à arrêter de ronger ses ongles, en passant par ses rires claires quand elle se trouve dans un club branché. Rien ne sonne juste chez elle. Sauf quand ils font l’amour. Tommy et elle. Sauf quand ça fait tellement mal que ça finit par faire du bien et que leurs regards s’accrochent, qu’il pénètre dans son esprit aussi sûrement que dans son corps, qu’elle passe ses mains sur la peau boursouflée de son torse. Parce que ça, c’est vrai. Elle secoue la tête, chasse en une seconde ces pensées. Tommy aide, portant un nouveau coup qui résonne dans sa cage thoracique. Les emmerdes c'est ta came. Moi c'est l'poulet, toi c'est l'malheur. Je finirais gros et gras, tu finiras seule et triste. C'est la vie. Son visage s’est voilé. Belles perspectives. Qu’elle commente en soupirant et en s’écroulant sur le lit. Elle s’étire, féline, et joue sa dernière carte, celle qui lui fera gagner la partie. Ça ne loupe pas et Tommy rend les armes en un temps record. Peut-être même trop vite pour elle. Peut-être qu’elle aurait aimé créer quelques étincelles supplémentaires, faire naître un feu quelque part. Mais elle savoure sa victoire, assez humble pour savoir que c’est assez pour ce soir. Elle sait que Tommy peut-être explosif. Elle sait qu’il peut la virer en un rien de temps. Alors elle le laisse se détendre, ricaner bêtement. Et quand il évoque un loyer, elle pouffe de rire sans le regarder. Elle le sent tout près d’elle et c’est bien assez, mais elle ne veut pas se plonger à nouveau dans ses yeux trop bleus. Elle fixe le “plafond” ou peu importe le mot adapté pour ce genre d’habitacle. Tu vis littéralement dans une voiture. Me fais pas croire que tu payes un loyer. Et puis, ça lui traverse l’esprit : Tommy est bien assez débile pour payer un loyer à quelqu’un, n’importe qui, pour un putain de van. Elle fronce les sourcils, et hésite à poser la question, finalement, elle ravale sa remarque, ne voulant pas lui donner l’occasion de mentir à ce propos pour lui soutirer de l’argent. Et j'vais t'mater sous la douche aussi. T’as pas de douche. Qu’elle rappelle, catégorique, avant de se laisser aller à un petit rire qui fait écho au sien. Bon sang ce qu’il est nul en négociation celui-là. Elle ne le regarde toujours pas, ou bien elle devine simplement sa silhouette grâce à sa vision périphérique, rien de plus. Mais elle se sent protégée, là maintenant. Alors que le vent fouette le parebrise, sur ce matelas tout sauf confortable. Un silence, rapidement comblé. Tommy ne supporte pas de garder la bouche fermée. Et j'suis toujours fâché contre toi. Là enfin, elle tourne la tête vers lui et l’observe un moment. Elle glisse un bras sous ses cheveux lâchés comme si elle attendait quelque chose. T’as une terrible façon d’le montrer. En faisant des blagues et en l’hébergeant gracieusement par exemple ? Tommy ne sait jamais résister, et c’est bien ça son plus grand drame. Comme il l’a dit, elle est accro à tout ça. C’est lui qui pourra mettre à terme à cette relation qu’ils se trainent depuis trop longtemps. Lui qui décidera quand y aura assez de casse, parce que pour elle ça ne sera jamais assez. Jamais. Il échoue à chaque fois, trop faible. Un homme parmi les autres. Pas différent et pourtant, c’est toujours vers lui qu’il vient foutre le bordel. Qu’elle passe comme un ouragan, pour tout détruire. Elle est peut-être accro au drame, mais lui est accro à elle. L’un dans l’autre, ça ne fait pas beaucoup de différence. Et comme d’habitude elle roule sur lui, monte à califourchon avant même qu’il ne puisse faire quoi que ce soit d’autres. C’est vrai que t’as des raisons d’être fâché. elle lui concède, la voix suave. J’ai été horrible avec toi y a un an. Et ensuite j’suis partie vivre ma vie avec Carl. Elle s’approche de lui, tout près de son visage, arrête ses lèvres avant qu’elles n’aient pu toucher celle de Tommy, descend doucement jusqu’à son cou que son souffle fait frémir, remonte son visage jusqu’au sien pour le regarder droit dans les yeux pour la prochaine réplique déjà prête : Carl dont je suis tombée éperduement amoureuse. Même s’il ne la croit pas, ça suffira à le faire douter. Elle reprend son exploration, embrassant doucement son épaule et puis descendant jusqu’à son torse, pour déposer un baiser mouillé sur ses cicatrices. Et ensuite je t’ai fais venir chez lui, du jour au lendemain, j’me suis encore fichue de toi. Je t’ai mis dans la merde. Elle énonce une à une les raisons, elle les susurre doucement dans l’intimité de ce van. Et se redresse complètement enfin. J’comprendrais que tu me détestes. Déteste-moi, comme toi seul sait le faire.
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MessageSujet: Re: l'un se livre, l'autre ment (todi)    l'un se livre, l'autre ment (todi)  EmptyMer 11 Avr - 20:26


   Elle me dévisage avec toute la condescendance dont elle est capable. Et autant dire que ça fait beaucoup. Alors je la dévisage aussi, avec un air plutôt ahuri cependant. Qu'est-ce t'a à me regarder comme ça toi ? C'est si étonnant que ça que je n'ai pas envie que tout Savannah me voit à poil ? Si étonnant que ça que là, tout de suite, je n'ai pas envie qu'elle me voit à poil ? C'est pas une question de pudeur (j'en ai pas avec elle), c'est une question d'humeur. C'est pas le moment, c'est tout. Mais ça lui passe si loin au-dessus qu'elle ne prend même pas la peine d'ajouter quoi que ce soit. Pourtant, elle adore ça Didi. Parler. Envoyer des piques. Me couper le sifflet. Alors quand elle ne dit rien, c'est pire. Mais je ne m'attarde pas, je repasse vite en action et ferme la porte dans un élan tragédien avant de me rhabiller (plus ou moins). C'est terrible, parce qu'on a même pas encore commencé à parlementer qu'elle a déjà gagné. Le simple fait qu'elle soit à l'intérieur, sur mon lit et que j'ai fermé la porte, elle a tout raflé. Je suis bon dernier. Y a des jours comme ça, où je voudrais qu'elle n'existe pas. Parce qu'elle me fait me sentir minable, trop faible. Et je ne supporte pas. Je voudrais lui hurler dessus tout un tas de choses, mais rien ne vient. Dans mon cerveau c'est brouillon, aucun don pour plaider ma cause, à peine pour faire des phrases correctes. J'ai l'impression de livrer une bataille déjà perdue, je m'épuise pour rien. L'honneur bafoué qui refuse de céder si facilement la victoire à l'ennemi. Elle a peut-être gagné, mais elle finira aussi mal que moi ; promis. Pas de raison que ce soit toujours les mêmes qui morflent. — Ouais, t’es un saint. Elle ricane, mauvaise, toujours pas capable de faire face à l'évidence. Toujours pas capable d'assumer ses conneries. — Ben déjà plus que toi, clairement. Moi j'fais pas de mal aux gens, ou pas volontairement en tout cas. Et quand ça arrive, je m'excuse. Et je ne passe pas mon temps à saborder ma vie. Ni à pourrir celle de Didi. Donc oui, à côté d'elle, je suis Jésus. — J’aime Carl, je l’aime vraiment, même si ça te crève d’admettre que j’suis tombée amoureuse de quelqu’un d’autre, c’est le cas. Elle a dégainé la mitraillette et vient de la vider sur moi. Je la dévisage quelques secondes en silence, blasé. J'ai envie de l'attraper et de la jeter à travers le pare-brise. Elle sait terriblement bien ce qu'elle fait. Elle choisi chacun de ses mots avec justesse pour les rendre tous plus blessants les uns que les autres. Pour me bousiller, pour embraser ma jalousie, pour tout faire disjoncter dans ma tête. Après un long silence, je détourne finalement la tête en lâchant un long rire las, les épaules qui se secouent lentement. Je finis par me taire, je fais la moue et hausse les sourcils avant de rétorquer. — Pour tomber amoureuse encore faut-il avoir un cœur. Je fais claquer ma langue sur mon palais, carrément saoulé. Il ne lui a fallu que quelques minutes pour me mettre déjà dans tous mes états. Colère, indignation, peine. C'est le ras-le-bol général. Je me demande encore ce qui me retient de la mettre dehors une bonne fois pour toute.

   J'essaye de passer à autre chose, de ne pas rester bloqué là-dessus, ça ne sert à rien. Je sais à quoi elle joue, ça l'éclate de tout casser autour d'elle. Surtout les gens, surtout moi faut croire. Mais je ne lui donne jamais ce plaisir. Y a des fois ou je me demande sérieusement pourquoi je reste solide comme ça. A quoi ça rime, à quoi ça sert ? Et puis je me souviens que quand on aime quelqu'un, on devient insensé. Et je me résigne en espérant simplement ne plus l'aimer un jour. Tout en sachant que y a quand même assez peu de chance que ça arrive. Putain de myocarde à la con. Des filles tranquilles, c'est pas ce qui manque. Pourquoi y a fallu qu'il aille s'amouracher de Lucifer en personne ? — Belles perspectives. Je hausse les épaules, acceptant mon sort sans m'en formaliser. — Bah, tu t'attendais à quoi ? C'est pas parce que t'es partie de la cité que ta vie va subitement devenir trop cool. Si t'arrêtait de faire semblant tout le temps, tu le saurais. Je parle rarement de ça c'est vrai. Non pas que je m'en fiche, mais j'estime que ses choix de vie ne me concernent pas vraiment. Ou du moins, que je n'ai pas à émettre de jugement dessus. Après tout, elle n'a pas besoin qu'on lui dise qu'elle fait de la merde pour le savoir. Même si elle est très forte pour se voiler la face, je sais qu'elle sait. Parce que même elle, elle n'y croit pas à son bonheur inventé. Rien qu'une putain de pièce de théâtre dont elle serait l'héroïne. Je pourrais continuer sur cette lancée, peut-être que je devrais. Mais voilà, c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à être sérieux, je n'arrive pas à faire la gueule. Ça m'énerve d'être contrarié, et ça m'énerve de m'énerver. Alors je préfère chasser tout ça. La rancœur est toujours là, elle ne partira pas de si tôt. Mais pour l'instant, je n'ai pas envie de régler mes comptes. Il est beaucoup trop tôt pour ça. Alors je me détends et je lui grimpe dessus, passant à autre chose.

   — Tu vis littéralement dans une voiture. Me fais pas croire que tu payes un loyer. Alors déjà, c'est pas une voiture. C'est un van et c'est complètement différent. Mais à quoi bon souligner la nuance, elle ne comprendrait pas. — Moi j'paie pas de loyer j'suis le proprio. Mais y a des frais, alors si tu veux vivre ici faudra que tu me paies un loyer. C'est pas négociable en fait. Sinon... Je me tourne et indique la sortie avec mon index. — La porte est juste là. En vérité, Joey me revient à vraiment pas grand chose et avec mon salaire régulier au KFC, je vis plutôt tranquillement sans me soucier de finir dans le rouge ou non chaque mois. Mais je ne veux juste pas qu'elle se sente comme une invitée, comme si c'était normal qu'elle squatte chez moi sans rien me devoir. Ça l'aurait été, avant. Avant qu'elle soit dégueulasse avec moi. Avant qu'elle disparaisse pendant un an. Un an putain. Ça y est, rien que d'y repenser j'ai les boules. Je me décale et me concentre. N'y pense pas, n'y pense pas, dis une connerie. Je le fais. Elle casse tout. — T’as pas de douche. J'ouvre la bouche. Silence. Je la referme. Boudeur. C'est pas vrai, elle gâche vraiment tout. Ça me prend la tête. — Oui beeen, je.. J'te materais quand tu te laveras quoi, où que ce soit. Super, c'est beaucoup moins stylé dit comme ça. Je croise les bras sur ma poitrine, boudant vraiment cette fois-ci. Et je profite d'être dans cet état pour lui rappeler que je suis toujours fâché. Elle daigne enfin me regarder. Clairement, ça ne lui fait ni chaud, ni froid. — T’as une terrible façon d’le montrer. Je plisse les yeux et pince les lèvres, narines dilatées. Saloperie. Elle m'énerve. Le pire, c'est que c'était tellement prévisible comme réponse. Pourquoi j'suis pas capable de me taire par moment. Je remets ma tête dans son axe initial, bras toujours croisés et je grogne. — Tu me casses les couilles, Brandi. C'est bête, mais elle déteste son véritable prénom, alors je me dis que ça pourrait être amusant de l'appeler comme ça maintenant. Juste pour la faire chier. Pour me venger. Histoire que je ne sois pas le seul à être saoulé de cette cohabitation forcée. Que ça lui donne même envie de partir. Parce que moi, en tout cas, j'ai envie qu'elle parte.

   Elle me grimpe dessus.
   J'suis plus très sûr de vouloir qu'elle parte.
   — C’est vrai que t’as des raisons d’être fâché. J’ai été horrible avec toi y a un an. Et ensuite j’suis partie vivre ma vie avec Carl.
   Elle se penche vers moi, ses lèvres effleurent les miennes avant d'aller se promener ailleurs.
   Voilà, j'ai plus du tout envie qu'elle parte.
   Merde.

   Je ferme les yeux et m'insulte en silence, me détestant d'être l'homme le plus faible de toute la galaxie. Peut-être même de tout l'univers entier. Fait chier. Je n'arrive même pas à lui en vouloir pour ses mots, je ne sens que ses lèvres sur ma peau et je frémis comme un gamin prépubère qui s'excite pour un rien. Didi m'a toujours fait beaucoup trop d'effet et aujourd'hui encore ça me joue des tours. Elle le sait. Elle en use et abuse allègrement. Démon, démon, démon. Je me contracte de la tête aux pieds, je n'ose plus bouger. Sinon je sais déjà que je vais la capturer entre mes bras et que ça va dégénérer. Putain, j'ai aucune volonté. — Carl dont je suis tombée éperdument amoureuse. Elle m'agace à remuer le couteau dans la plaie. — Continue de le répéter, tu vas finir par y croire. Que je lâche un peu mauvais. Mais surtout excédé de me faire souiller comme un malpropre, comme si mes sentiments ne valaient rien. Comme si je ne comptais plus. Elle laisse ses lèvres recouvrir mes cicatrices et ça me brûle un peu, comme si y avait du poison sur sa bouche, ou bien un peu d'acide. C'est sûrement les effets secondaires de mon cœur qui se fait piétiner comme une merde sous ses talons hors de prix de salope. — Et ensuite je t’ai fais venir chez lui, du jour au lendemain, j’me suis encore fichue de toi. Je t’ai mis dans la merde. Je rouvre les yeux et me mets à ricaner nerveusement. Elle est sérieuse là ? Je passe ma langue sur mes lèvres avant de me mettre à les mordiller pour me forcer à garder mon calme alors qu'elle provoque, qu'elle attaque encore et encore, à tel point que je ne comprends même plus pourquoi. Qu'est-ce qu'elle veut ? Qu'est-ce qu'elle cherche ? Putain, t'es con Tommy. C'est toi  qu'elle cherche. Te pousser à bout, te faire mal, toujours plus. Elle a toujours pas trouvé mes limites et elle continuera de les chercher, inlassablement. Le problème, c'est que je n'ai pas la moindre idée non plus d'où elles sont. De ce qu'il faudra qu'elle fasse pour que j'arrête tout. J'suis pas certain que ce soit possible en fait, et ça me fait un peu peur. — J’comprendrais que tu me détestes. Je soupire bruyamment, pour me détendre. Puis je fais une petite moue désabusé, comme pour acquiescer. Puis, je lève mes mains pour les poser sur ses joues et je l'oblige à me regarder, à me faire face. Très calmement, je réponds. — J'pourrais jamais te détester autant que tu te détestes. Mais j'vais essayer... Petit sourire de gamin insolent. Je resserre la pression et approche son visage du mien. Je me redresse légèrement, et là, j'articule très nettement. — ... Bran-di. Je me mets à rire et la relâche, me redresse complètement cette fois-ci et la poussant pour la faire retomber sur le lit, me libérant de son emprise. Je me lève et commence à farfouiller dans mon van pour récupérer un pantalon et un t-shirt que j'enfile tout en parlant. — Par contre, laisse moi te reprendre. Tu étais partie vivre ta vie avec Carl. Je conjugue sa phrase au passé. — Parce que tu fais plus ta vie avec lui maintenant. Étant donné que t'as tout gâché. Comme toujours. Je souris, tranquille, plus du tout énervé. Une fois totalement habillé, je reviens vers le lit pour y retrouver ma furie. — C'est pas moi qui suis dans la merde aujourd'hui, c'est toi. Si tu l'aimes tellement, pourquoi tu m'as appelé ? Pourquoi tu l'as trompé ? Et pourquoi c'est chez moi que tu viens chercher refuge ? Je me penche au-dessus d'elle, posant un genoux sur le rebord du lit, l'autre pied touche toujours par terre. Je repose une main sur sa joue, l'attire vers moi. Je prends un air sérieux, presque grave. — T'es folle de moi, c'est tout. Et là, je hausse les épaules, fataliste avant de me mettre à rire et de la relâcher. Je m'éloigne d'elle et attrape mon paquet de céréales, me préparant le petit déjeuner. — J'comprends, c'est normal. Que j'ajoute sur un petit ton vantard, histoire de l'énerver encore plus. Bien fait pour elle.
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MessageSujet: Re: l'un se livre, l'autre ment (todi)    l'un se livre, l'autre ment (todi)  EmptyMar 24 Avr - 12:08

— Pour tomber amoureuse encore faut-il avoir un cœur.
— Touché.

Coulé. Les mots qu'il balance comme ça, parce qu'il ne réfléchit pas et qu'il est pris de diarrhée verbale quasi systématique. Il ne se rend pas compte de la déflagration qu'il déclenche en elle. L'onde de choc balaie tout une seconde, même si elle interdit à son regard de flancher. Elle le fixe, impassible, et à l'intérieur d'elle tout s'émiette et ce coeur nécrosé dont il doute de l'existence se tord un petit peu. Ça continue quand il lui annonce son plan d'avenir. Les perspectives déprimantes qu'il annonce ne semblent même pas le perturber une seconde. Ça devrait pas la surprendre, putain d'imbécile heureux, alors qu'elle ne l'est pas. Ne l'est jamais. Bah, tu t'attendais à quoi ? C'est pas parce que t'es partie de la cité que ta vie va subitement devenir trop cool. Si t'arrêtais de faire semblant tout le temps, tu le saurais. Elle serre les dents. Faut qu'il arrête, avec sa petite liste de reproches toute faite qu'il a soigneusement préparé. Il décoche les flèches les unes après les autres, comme s'il répétait ça depuis des mois. Peut-être que c'est le cas. Didi hausse les sourcils d'un air égal. Faire semblant de quoi ? Pendant que tu nages dans la friture, j'me fais servir des verres à l'oeil et j'suis littéralement payée pour écrire ce qui me passe par la tête. Elle s'approche de lui, juste là, devant son corps qu'il tente de rhabiller d'un caleçon. Elle s'approche assez près pour regarder ses mots percuter contre son torse. C'que j'pense, c'est que t'es jaloux, parce que toi, tu pourras jamais rêver plus grand qu'un putain de tas de ferraille et un poste minable dans un fast-food. Son sourire fiévreux de rancune fendille son visage émacié. Elle papillonne des yeux et hausse les épaules, fataliste : T'es trop bête pour quoi que ce soit d'autre de toute façon. Et qu'il se souvienne bien que c'est lui qui a lancé cette énième dispute. Lui qui a attaqué le premier. Le problème, quand vous passez votre temps blasée et sarcastique c'est que les gens ont tendance à penser que tout ce qu'ils peuvent dire vous passe au-dessus. C'est vrai la plupart du temps. C'est vrai pour tout le monde. Sauf pour Tommy. Ce qu'il dit fracasse ses côtes jusqu'à atterrir sur ce qui lui sert de pompe -et qui n'est manifestement pas un coeur, puisqu'elle n'en a pas.

Elle s'allonge sur le lit, crevée de cette nuit, crevée de se battre encore au petit matin, dans cette caravane ridicule. Et lui tente de gagner, de toutes les manières possibles. Que ce soit en lui soutirant un loyer -quel loyer ?- Moi j'paie pas de loyer j'suis le proprio. Mais y a des frais, alors si tu veux vivre ici faudra que tu me paies un loyer. C'est pas négociable en fait. Sinon... La porte est juste là. Elle se met à rire doucement, pas tellement qu’elle se moque de son manque total de solidarité, ou bien qu’elle le trouve amusant. C’est plus un rire à bout de nerf et de fatigue. Portière. Qu’elle corrige. Il vit toujours dans une voiture. Il n’a pas de porte nid e fenêtre, juste un pare brise et une portière coulissante. Elle ne répond rien d’autre. Elle sait pertinemment qu’elle ne payera pas de loyer, il pourra insister autant qu’il veut, elle ne dépensera pas un centime pour avoir le privilège de dormir dans ce squat de hippie. De toute façon, qu’il la reluque sous la “douche” c’était déjà assez cher payé. Tu me casses les couilles, Brandi. Il insiste sur ce prénom qui lui hérisse le poil à chaque fois, elle ne s’est jamais expliqué pourquoi. Oui elle déteste son prénom, comme pas mal de gens, mais c’est plus fort que ça. Ça fait louper un battement à chaque fois. Peut-être parce qu’elle revoit sa mère, sa pauvre mère, trop idiote qui passait ses journées devant ce feuilleton stupide qui passait en boucle, dont le personnage principal s’appelait Brandi. C’est pour ça qu’elle s’appelle comme ça, triste histoire mais vraie. Peut-être parce que c’est son père qui l’appelle comme ça tout le temps, toujours. Tu m’apportes une bière Brandi Chérie ? ou Elle te va bien cette robe, Brandi. TOUT. LE. TEMPS.

Elle coupe court à toutes ses pensées quand elle s’attaque à son nouveau plan. Tommy a tendu une trop belle perche - et on parle pas de sa bite, pas encore. Elle s’y est agrippé - à la perche, toujours. Parce que l’occasion est trop belle. Elle arrive toujours à ses fins sexuellement avec lui. Il a la capacité de résistance à la tentation d’une souris. Et vous savez ce que fait une souris quand on met un petit bout de fromage sur un piège ? Elle se fait écrabouiller. Alors elle grimpe sur lui, susurre quelques mots à son oreille. Elle sent son corps qui se rigidifie, qui succombe peu à peu. Il n’aura bientôt plus aucun contrôle sur la situation et elle aura bientôt exactement ce qu’elle est venue chercher. Elle gagne toujours, parce que c’est comme ça. Et quand il monte doucement ses mains autour de son visage de poupée de glace elle lui fait un sourire narquois. Elle veut qu’elle le regarde, presque obligeant, elle obéit sagement.

J'pourrais jamais te détester autant que tu te détestes. Mais j'vais essayer... Ça fait l’effet d’un coup de poignard dans l’coeur. Et il a l’air tellement satisfait de lui. Satisfait de lui balancer ça à la tronche. Les lèvres de Didi frémissent et sa gorge se noue. Elle reste de glace face à lui. Nouveau frissons. Elle tape sévèrement contre ses mains pour dégager son visage de son emprise diabolique. Ah il a l’air sympa avec sa tronche d’idiot et son odeur de poulet frit qui le suit partout. Et pourtant il sait se montrer aussi vicelard que tous les autres. Aussi mauvais. Aussi toxique. Il se dégage rapidement de son emprise et elle retombe comme du plomb sur le lit, vide de toute substance. Tommy ne se fait jamais autant prier et elle peine à comprendre pourquoi. Des coups bas ils s’en sont fait toute leur vie. Mais celui-ci à du mal à passer. Spoiler Alert Hogan, les tiens aussi de coups sont durs à encaisser. Elle le laisse reculer, surtout parce qu’elle a besoin d’air à ce moment précis. Elle a presque envie de chialer, enfin presque. Elle le regarde prendre des vêtements en boule, qui puent tout autant que ses précédents vêtements, et que ceux qu’il portera demain. Elle le regarde en se demandant ce qu’elle fout là dans ce van aussi minuscule et vétuste. Elle regarde vers la portière, y a rien qui la retient ici. Rien. Elle peut partir quand elle veut, elle se fiche complètement de lui. Elle ne l’écoute même pas reprendre l’historique de l’histoire comme s’il y comprenait quoi que ce soit. La vérité c’est qu’il ne comprend rien comme toujours. Il veut qu’elle soit la méchante de son histoire ? Parfait elle n’a plus de temps à perdre. Son regard glisse sur ses chaussures et son sac à main, les clés de son scooter. Elle peut avoir disparu d’ici en quelques minutes. Elle retrouvera Johnny, tant pis s’il râle encore qu’elle squatte il ne veut pas la mettre à la porte une seconde fois. Il est trop bien élevé pour ça. Ouais, c’est envisageable. T'es folle de moi, c'est tout. Cette phrase arrive jusqu’à son oreille, elle tourne la tête vers lui, il a pris son air sérieux qui lui va si mal. Elle esquisse un sourcil, arque un sourcil comme elle aime le faire quand elle se met à être cynique. Elle fait une petite moue et penche la tête sur le côté. J'comprends, c'est normal. Elle pouffe de rire. J’croyais que j’avais pas d’coeur. Qu’elle fait remarquer du tac au tac, reprenant ses mots. Et là, elle hésite une ultime fois. Et puis elle se redresse soudainement, à genoux sur le bord du matelas miteux de Tommy. J’croyais que j’étais incapable d’aimer qui que ce soit. Hmm ? Elle s’approche à quatre pattes jusqu’au bord du lit, jusqu’à être littéralement à cinq centimètres de son corps qu’il tente de couvrir avec sa maladresse naturelle, décuplée par cet espace trop réduit. Comment j’pourrais être folle de toi, si j’ressens rien ? Elle sourit et soupire un grand coup et puis hausse les épaules d’un air nonchalant. T’as raison Tommy. J’m’en tape de Carl, et j’voulais m’en débarrasser. Du coup j’ai appelé le toutou qui rappliquerait dans l’heure. Elle laisse un petit temps, qu’il percute, parce que bon, c’est pas inné chez lui : Toi. qu’elle précise acerbe. Là elle s’étire et se laisse tomber en arrière, s’accoudant contre le matelas pour continuer à planter son regard dans le sien, les jambes pliées, semi-ouvertes sous sa robe de soirée. Elle a un petit sourire lubrique. Tu me détestes, et moi j’aime personne. Super. Elle dit ça d’un air détaché. On a pas besoin de s’aimer pour ce que j’ai envie d’faire. C’est même l’inverse.
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MessageSujet: Re: l'un se livre, l'autre ment (todi)    l'un se livre, l'autre ment (todi)  EmptyMar 29 Mai - 11:35


Touché. Ouais. Et bizarrement, c'est beaucoup moins jouissif que prévu. C'est rare que je rentre dans son petit jeu, que je surenchérisse, généralement ça me saoule au bout de deux minutes top chrono et je passe à autre chose. Mais là, c'est plus fort que moi. La colère qui vibre encore sous ma peau et qui me pousse à ne pas la laisser me rabaisser - encore. Pourtant, ça me fait mal. Ce n'est pas agréable. Quand je l'attaque, j'encaisse aussi. Et ça m'énerve. Je voudrais pouvoir jouer les langues de vipères comme elle, sans me soucier de ce qu'elle ressent, sans que ça m'atteigne. Mais j'peux pas. J'ai toujours eu cette impression d'être connecté aux gens. Pour ça que je n'aime pas les gens malheureux ou hargneux. Ça me prend aux tripes à chaque fois et je suis obligé de vouloir arranger leur cas. Pour Didi, des fois je me dis que je n'y arriverais jamais. Qu'elle sera toujours comme ça. Que sa présence sera toujours douloureuse pour moi. Au moins autant qu'elle est indispensable.

Elle finit par se lever et s'approche de moi pendant que je me rhabille maladroitement et je sens déjà toute la tension qui peut émaner d'elle. Ça me brûle la peau et tiraille mes entrailles. Je voudrais lui dire de s'en aller, de me laisser respirer, d'aller décharger ses mauvaises ondes ailleurs que dans mon super van. Y a que des ondes positives ici. Elle va tout gâcher, tout ruiner. Je vais acheter, je sais plus quelle herbe, la faire brûler pour purifier l'endroit. Merde, c'est quoi déjà ? Du persil, je crois que c'est du persil. Ça repousse les trucs mauvais. Enfin qu'importe, y a une boutique qui vend des trucs bizarres en ville, j'irais faire un tour après le boulot. A peine le temps de remonter mon caleçon que déjà, Didi revient à l'attaque, bien décidée à porter le coup fatal. Le coup final. Et le pire, c'est que je sais déjà que c'est elle qui aura le dernier mot. Parce que j'ai beau lutter, me défendre, rétorquer, elle est plus forte à ce jeu-là. Je n'ai pas son entraînement, ni son endurance. Je vais encore finir broyé entre ses mains et ça me fatigue. — Faire semblant de quoi ? Pendant que tu nages dans la friture, j'me fais servir des verres à l'oeil et j'suis littéralement payée pour écrire ce qui me passe par la tête. C'que j'pense, c'est que t'es jaloux, parce que toi, tu pourras jamais rêver plus grand qu'un putain de tas de ferraille et un poste minable dans un fast-food. T'es trop bête pour quoi que ce soit d'autre de toute façon. Je me suis redressé pour lui faire face. Y a plus de sourire sur mon visage pourtant toujours enjoué. Juste une profonde lassitude face à tous les coups qu'elle me porte en permanence. Cette envie irrépressible qu'elle a de m'humilier à chaque fois. Je fais la moue et hoche lentement la tête, résigné, incapable de dissimuler le fait que ses paroles me peinent. Je sais que j'suis pas une lumière, mais quand c'est elle qui me le rappelle avec autant de mépris, ça me heurte à chaque fois. Je finis par hausser les sourcils, dépité et je me détourne d'elle pour ramasser mes vêtements. Et pendant que je les enfile je souffle, tentant de chasser tout le brouillard qu'elle fout dans mon cœur avant de répondre. — J'suis pas jaloux et tu veux savoir un truc ? Personne n'est jaloux d'toi Didi. J'enfile mon jean et pivote vers elle une seconde, prenant le temps de l'observer avant d'ajouter. — J'suis p't'être un débile, p't'être que toute ma famille est débile, p't'être que tous les gens du quartier sont débiles. Mais au moins on est heureux et franchement, moi ça m'suffit. Alors, pour rien au monde j'voudrais être toi. Ma voix est basse, calme. Je hausse les épaules et me détourne à nouveau pour aller récupérer un t-shirt qui traîne ailleurs. Je le porte à mon nez et le renifle pour voir à quel point il est sale. Ça sent le poulet. Ça ira, personne ne verra la différence au KFC. Mon état de faiblesse se dissipe rapidement et je retrouve très vite mon euphorie habituelle. C'est comme si je n'étais pas programmé pour pouvoir être triste. Pas plus de dix secondes en tout cas. J'trouve ça plutôt pratique, c'est franchement pas agréable de broyer du noir. Mon t-shirt toujours en main, je vais vers elle alors qu'elle s'est recouchée sur le lit et je le dépose à côté sur les couvertures défaites. Je retrouve mon aplomb habituel et me remet à l'emmerder gentiment, jouant avec notre proximité. Mais elle reste assez indifférente à mon obligation de payer un loyer. — Portière. Je lève les yeux au ciel, saoulé. Faudrait peut-être que je pense à bosser mon côté impressionnant. Si j'en ai un. (j'suis pas convaincu).

Les choses s'accélèrent et elle finit sur moi, à jouer sur ma pire faiblesse - elle, son corps, sa chaleur, ses lèvres. Et ça me demande un effort surhumain de ne pas succomber. Tout mon corps s'est tendu à son contact et je n'ai qu'une envie, c'est de succomber. De l'embrasser, de l'agripper, de la jeter en arrière sur le lit et de la déshabiller. De faire voler nos fringues, de laisser ma bouche repartir à la découverte de son corps. Ce putain d'corps qui m'a trop manqué pendant un an. Ce maudit corps dont j'ai été privé et dont un autre a largement profité. Putain de salaud d'enfoiré. Je voudrais pouvoir effacer ses traces, qu'elle oublie les sensations de ses coups de bassin, qu'elle oublie son parfum et la texture de sa peau. J'espère qu'elle n'a pas oublié la mienne. J'espère qu'il n'a jamais su lui faire l'amour comme je le fais. J'espère qu'elle pensait toujours à moi quand elle couchait avec lui. J'espère qu'elle se disait que c'était mieux avec moi. J'espère qu'elle regrettait d'être avec lui plutôt qu'avec moi. Putain, j'la déteste tellement.

Et c'est cette haine qui me fait tenir bon, qui me fait résister à son assaut. Son visage que je capture entre mes mains pour lui assener un coup à mon tour. Et je vise juste, je le sais. Ça crève les yeux malgré l'air impassible qu'elle tente de conserver. Mais dans ses yeux y a un grand brasier. Et ses mains qui repoussent avec virulence les miennes ne trompent pas. Je ne me fais pas prier, la relâche et quitte le lit, récupérant mon t-shirt au passage, l'enfilant rapidement. J'essaye de sourire, de garder mon petit air insouciant. Mais je la sens sa douleur. Elle fait fondre mes entrailles. Et c'est frustrant. C'est frustrant parce que maintenant je culpabilise, que je m'en veux, que je voudrais m'excuser pour mes mots. Lui dire qu'en réalité je ne pourrais jamais la détester tout court. Jamais vraiment en tout cas, parce que je l'aime trop pour ça. Alors je presse mes lèvres l'une contre l'autre pour me forcer à me taire. Parce que je sais qu'elle l'a mérité tout ça. Qu'après son abandon, qu'après les mots dégueulasses qu'elle m'avait balancé au visage il y a un an, elle mérite que je fasse de même. Qu'elle comprenne un peu le traitement qu'elle m'inflige depuis trop longtemps et que j'accepte sans broncher. J'suis p't'être bête comme elle dit, mais j'suis pas insensible. Et j'ai des limites. Et y a un an, elle les a largement dépassé. Et aujourd'hui, elle paye l'addition.

Je finis malgré tout par tenter de dérider un peu la situation. Parce que c'est trop lourd, trop sérieux pour moi. C'est trop pour que je puisse le gérer. Alors j'essaye de ramener une touche de légèreté. Et ça marche, on dirait. Elle se met à pouffer, moqueuse. J'esquisse un léger sourire en coin, soulagé. — J’croyais que j’avais pas d’coeur. J’croyais que j’étais incapable d’aimer qui que ce soit. Hmm ? Elle est venue se mettre à genoux au bord du lit, toute proche de moi. Je serre les dents, tente de rester calme et souriant. Détendu. Mais je sais qu'elle le fait exprès. Je sais qu'elle veut me faire céder, que je l'attrape et qu'on baise salement. Et j'veux pas lui donner ça. Pas encore en tout cas, j'suis pas dupe, je pourrais pas dormir avec elle sans craquer. Mais si ça pouvait au moins attendre cette nuit, ça m'arrangerait. Je sais qu'elle ruminerait toute la journée et ça me ferait tellement plaisir. — Comment j’pourrais être folle de toi, si j’ressens rien ? Contrôle toi, ne craque pas, respire, ça va aller.J'te parle pas d'amour. J'te parle d'être fan d'mon corps d'apollon et de mon humour ravageur. J'vois bien que t'as envie d'ça. Je fais glisser mes mains sur mon torse pour lui montrer de quoi je parle et je me déhanche légèrement pendant deux secondes, tout en haussant les sourcils en rythme. Mais elle n'en a toujours pas fini avec moi. Elle ne peut jamais s'arrêter, toujours obligé de surenchérir, jusqu'à ce que l'adversaire soit à terre, la gueule ouverte. — T’as raison Tommy. J’m’en tape de Carl, et j’voulais m’en débarrasser. Du coup j’ai appelé le toutou qui rappliquerait dans l’heure. J'arrête de me déhancher et je la dévisage sans comprendre. Quel toutou ? Je plisse le front et secoue très légèrement la tête, l'air de dire : de quoi tu parles ? Et la réponse qui fuse en un éclair, finalement prévisible. — Toi. Mon sourire qui s'évapore et je retrouve une mine déconfite. L'égo blessé au plus profond, l'humiliation cuisante qui embrase mon palpitant. La mâchoire qui se contracte. Bizarrement, je n'ai plus du tout envie d'elle maintenant. Je la fixe, le regard chargé de reproches. Pourquoi elle m'fait ça ? Pourquoi elle me traite comme ça ? J'pense pas mériter ça. J'ai toujours été gentil avec elle, et moi j'ai quoi en retour ? Sa méchanceté et son mépris. Putain, qu'elle aille se faire foutre. Je détourne la tête, me mordant la lèvre inférieure tandis que j'échappe un très bref ricanement nerveux. Connasse. — Tu me détestes, et moi j’aime personne. Super. On a pas besoin de s’aimer pour ce que j’ai envie d’faire. Je grimace légèrement, exaspéré par sa remarque. Je baisse à nouveau les yeux sur elle, alors qu'elle s'étire sur le lit, les jambes pliées et légèrement entrouvertes, me laissant une vue assez dégagée. Je reste stoïque pendant d'interminable seconde, sans ciller. Finalement je hoche la tête de gauche à droite, comme dégoûté. — T'es vulgaire Brandi. Et je me détourne d'elle pour aller ramasser mes baskets que j'enfile rapidement. — Fais c'que tu veux, j'en ai marre de cette discussion. J'attrape mon téléphone et mon porte-feuille que j'enfonce dans la poche arrière de mon jean. Je m'arrête pour la regarder, une main sur la poignée de la porte coulissante. — T'as tout gâché y a un an et maintenant que tu reviens, tu t'comportes comme la pire des salopes. Va t'faire foutre Cox. J'ai pas envie d'faire tes saletés, j'me casse j'ai du boulot. J'ouvre la porte sans plus me retourner. Et ses mots tournent en boucle dans ma tête, j'aime personne, pas besoin de s'aimer pour ce que j'ai envie d'faire. J'sais pas si elle le pense vraiment et je crois qu'une part de moi craint que si. Et ça me flingue, parce que moi je l'aime toujours autant. Et je voudrais lui dire. Je voudrais trouver le courage un jour d'articuler ces deux mots. Lui dire que moi j'ai besoin de l'aimer et qu'elle m'aime en retour pour qu'on fasse l'amour. Mais j'ai trop peur qu'elle bousille tout, trop peur qu'elle m'achève si j'osais lui dire.  
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