lovers turn to strangers
la musique résonne dans mes oreilles, elle endort mon cerveau trop à l’affut, elle réveille les idées venues d’autres planètes, d’autres dimensions, d’endroits où les drames existent pas.
où les mauvais regards, les j’t’oublie, j’t’oublie pas existent pas.

derrière les paroles se cachent des mondes plus simples, des pensées moins tordues,
des amours plus jolis à raconter que ceux qu’on voit d’nos jours, devant nous ou à la télé.
Si on m’reconnait là, je risque de m’attirer des ennuis
mais bon Tant pis
Tant pis pour ces conneries
Parce que moi, sinon tenter d’être utile, j’ai pas d’substance, pas d’but, pas d’raison de polluer l’air de ces couloirs qui sentent la maladie. C’est pour ça que j’viens de ce côté-là, c’est pas par curiosité morbide, c’est pas par bonne conscience égoïste, hypocrite
C’est par besoin d’exister quelque part

Mes yeux vagabondent sur les patients, sur les lits blancs
Sur le visages parfois déconcertés, parfois laissés de côté, abîmé ou non, certains ça s’voit direct, d’autres font se glisser dans leurs regards un peu fuyants, un peu glissants.
j’vois hope, et ça me parait tout à fait naturel. Comme s’il avait toujours été là.
Et les hématomes aussi me paraissent naturels
Nébuleuses bleu-gris, constellations pourpres, lèvres rouges
Rouge sang rouge colère rouge haine
j'me demande si
il y a des gens qui l'aiment
un peu, au moins
(peut-être que oui mais alors pas assez pour lui)
tout va bien ? murmure imbécile
t'as vu sa tête charlie ? ça va pas bien du tout
et puis, peut-être qu'il va me dire qu'on s'connait pas
j'ai bien osé, moi, la dernière fois
mais ici c'est pas pareil, y a ces marques sur son joli visage et ce toit qui nous empêchent de respirer au dessus d'nos têtes
y a la boite de pansements piégée entre mes doigts
et les trois coussins sous sa nuque
j'me dis qu'avec un peu de chance, on oubliera pas qu'il existe, lui, un peu comme moi.

♡ ♡ ♡
MACFLY

featuring charlie yo.

Je sais pas trop où j’suis. J’sais pas trop c’qui se passe non plus. Y a du monde qui bouge autour de moi. Des nanas s’activent près de mon lit de temps à autres aussi. Je sais pas qui c’est. elles parlent pas. ne sont que de passages. vérifient j'sais pas quoi. Y a trop de bruits. J’ai mal à la tête. j'ai la gorge sèche. J’ai du mal à ouvrir les yeux, à bouger le moindre de mes membres. Même mon petit doigt. Pourquoi j’sens plus mon visage. j’comprends rien. J’ai l’impression d’être tellement défoncé que tout va au ralenti et trop vite à la fois car j’arrive pas à suivre c’qui se passe. Mais qu’est-ce que j’fou là. et surtout, j’suis où, là.

Et puis ça m’revient en pleine tête comme une claque alors que je tente de comprendre. Que j’commence à faire le lien avec ce qui m’entoure. quel con. Ça faisait longtemps, les urgences. J’suis dans un si sale état pour avoir fini ici ? et puis, comme j’ai atterri là. j’me rappelle pas. J’sais juste que j’me suis encore fait avoir. j'suis tombé sur le mauvais type. les, parce que plus drôle de s'acharner à plusieurs. Encore. J’réfléchis pas. j’vois pas le danger. J’subis juste les conséquences. Je lâche un soupir fatigué alors que mes yeux se reperdent dans la contemplation de ce plafond sans âme. Blanc. Vide. Un peu comme moi peut être. Et j’attends. Quoi. Je sais pas. que le temps passe, qu’on vienne me foutre dehors. Ou que j’retrouve la sensation pour pouvoir bouger, me tirer de là. j’en sais rien. J’attends.

tout va bien ? c’est quoi cette question. Sont cons ces putains de médecins. non. Ça va pas. mais c’est pas grave. C’est pas nouveau. J’ai l’habitude. On s’habitue à tout à la longue. Et j’ai arrêté de chercher à comprendre le comment du pourquoi. C’est comme ça et c’est tout. Pourtant il part pas malgré le silence qui répond pour moi. Alors j’finis par tourner la tête un peu pour voir la sienne. Même ça, ça fait mal. Et j’le vois. Lui. Et j’ai envie de rire. Parce que putain c’est quoi ça encore. Il est médecin lui ? après m’avoir jeté parce qu’il m’a oublié ou j’sais pas quelle connerie, il est là, à admirer mon état lamentable. Je sais pas quelle tête j’dois avoir mais ça doit pas être très joli. Ou p’têtre que si. Un peu de toutes les couleurs. « j’pète la forme.. » que j’lâche un peu sèchement. Parce que j’en ai marre. que j'ai mal. que j'suis fatigué. Et que j’ai pas besoin de sa pitié. Et j’m’étonne de la faible intonation de ma voix. J’arrive presque pas à parler. Mais puisque il est là. « j’ai soif. » à croire que la seule chose que j’suis capable de lui demander à ce type c’est d’me filer à boire.

♡ ♡ ♡
MACFLY