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| This is not what you think (Letto) | |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: This is not what you think (Letto) Mar 13 Juin - 18:41 | |
| Les examens sont terminés. La part de soulagement s’est évaporée trop rapidement, laissant place à une angoisse toute nouvelle : il n’a pas d’autre excuse à lancer à Otto à la va-vite avant de claquer la porte de l’appartement. Il pouvait encore rester serein tant que ça se justifiait qu’il passe autant de temps à la bibliothèque ou le nez dans un gros volume de droit sur son matelas, mais là. C’est foutu, plus d’excuse, la confrontation va finir par avoir lieu, il le sait bien. Il se demande si Otto s’est rendu compte qu’il l’évitait un peu, malgré les baisers échangés dehors et sa main qui se glisse toujours trop facilement dans la sienne. Il arrive à gérer Otto dans les lieux publics. La panique, elle se pointe seulement quand ils se retrouvent tous les deux quelque part, que tout devient un brin trop romantique et qu’il n’y a pas un chat à l’horizon. C’était le cas, la dernière fois, au parc, ils s’étaient perdus entre les arbres pour s’allonger dans l’herbe, et Lenny se souvient encore très bien de la main d’Otto sous son T-shirt, il se rappelle exactement l’endroit où elle s’est posée, les frissons qui lui ont traversé le corps, l’excitation, aussi. C’est comme si elle avait laissé une légère brûlure sur sa peau froide. Mais il s’était figé, Otto avait retiré sa main et ils avaient continué à s’embrasser doucement. Il sait qu’il devrait en parler à Otto, de ses craintes, de ses envies, il sait bien, mais il se sent ridicule, il a l’impression de ne se poser que des questions absurdes et de faire tout un plat de pas grand-chose. Ça n’a jamais l’air compliqué, pour ceux qui l’ont déjà fait, ils en parlent comme si ce n’était rien, comme si ça n’avait aucune importance, et Lenny ne trouve aucune vérité dans ce qu’ils disent, à part qu’il s’angoisse sûrement pour rien. Mais il ne peut pas s’en empêcher, il ne peut pas se dire que tout se passera bien, il a peur qu’Otto réalise à quel point au fond il est ennuyeux et sans intérêt. Et s’il n’en faisait pas assez ? Et si Otto le trouvait nul ? Peut-être qu’il est nul au lit, comment est-ce qu’il peut le savoir ? Et les questions tournent et tournent dans son esprit, au point qu’il n’en dort plus vraiment, en partie parce qu’il redoute les rêves érotiques et les gémissements qui pourraient le trahir auprès de toute la chambrée. Il tuerait pour avoir une chambre à lui tout seul, en ce moment. C’est tellement stupide, au final, il s’est retrouvé en boxer devant Otto des dizaines de fois sans que ça ne lui fasse ni chaud ni froid, sans même se rendre compte que ça voulait peut-être dire quelque chose pour Otto, sans se poser la question une seule seconde. Et maintenant, il se sent même incapable d’aller à la plage et de ne serait-ce qu’enlever son haut devant lui.
Comme toujours lorsque ça ne va pas, Lenny se réfugie dans une bibliothèque, en espérant trouver une réponse satisfaisante à ses questions. Il se dirige vers la section psychologie et sciences sociales, déjà rouge à l’idée de ce qu’il entreprend de lire. Il en a déjà parcouru plusieurs, caché entre les étagères, simplement tourné les pages et grimacé devant les ouvrages illustrés. Les réponses de Rhoan ne l’ont pas aidé à se rassurer, pas assez, en tout cas, alors il s’empare du Sexe pour les nuls en souhaitant de tout son cœur que ce soit enrobé de termes scientifiques et pas trop crus. Au passage, il prend un livre plus grand sur les troubles de la personnalité avant d’aller se planquer dans le coin le plus reclus de toute la bibliothèque principale de l’université. Après avoir jeté un coup d’œil à droite et à gauche pour être sûr que personne ne l’observe, il se plonge dans sa lecture, le livre sur le sexe caché derrière les troubles de la personnalité, et commence directement par rougir et pincer les lèvres, l’air à la fois inquiet et consterné. |
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comme ma bite ▹ posts envoyés : 550 ▹ points : 15 ▹ pseudo : TheWeirdBoy ▹ crédits : miserunt, baalsamine ▹ avatar : Art Gurianov ▹ signe particulier : Une jolie ceinture composée de tête de poupées décapité et un gode bleu accroché à cette dite ceinture.
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| Sujet: Re: This is not what you think (Letto) Sam 24 Juin - 17:08 | |
| Lenny... il ne savait plus trop quoi penser vis à vis de Lenny. Il l'aimait c'était certain, il n'était peut être pas très habitué à ce qu'était ce sentiment mais il savait qu'au fond il l'aimait et réellement. Et en soit ils avaient leurs beaux moments ! Ces moments à l'extérieur, ces moments ensembles mains dans la main, ces moments à rire et s'embrasser pendant des heures. Mais il y avait les autres moments, tous les autres moments, ceux où Otto sentait clairement une distance qui n'avait jamais existé avec eux hormis les premiers jours quand il l'avait rencontré. En soit c'était discret, c'était minime, sans doute ne l'aurait-il pas remarqué en temps normal mais cette relation... ça n'avait rien à voir avec son quotidien donc forcément il faisait plus attention. Passer du temps seul à seul avec Lenny était devenu difficile, aussi fuyant qu'une anguille il avait toujours à faire, toujours besoin de moments seuls et quand ils étaient ensembles... ce n'était pas pareil. Bien sûr ils s'embrassaient et tout ça mais... c'était con... mais il n'a jamais sentit autant de malaise quand il le touchait que dans ces moments là. Pourtant il s'agissait de la plupart du temps de simple geste d'affections... mais voilà, il sentait bien qu'il n'y avait plus cette proximité comme quand Lenny n'était rien d'autre qu'une jolie poupée qu'il habillait. En fait... Otto commençait à se demander si l'autre blond n'était pas en train de regretter sa décision et même en y mettant toute la volonté du monde pour se dire qu'il délirait cela ne le rongeait pas moins de l'intérieur.
Enfin... il avait préféré ne rien dire, lui laissé du temps, croire que les exams occupait tout son esprit et ce genre de chose. Mais ces derniers sont terminés à présent... et si Otto a été patient il savait que là marquait le moment où il devrait parler. Il voulait savoir au moins... si il voulait vraiment de lui ou ne faisait cela que par gentillesse ? Car si Otto l'aimait sans doute à en crever il ne voudrait pas de ça, il ne voudrait pas qu'il s'inflige cela juste car Lenny est un ange bien trop gentil capable de dire adieu à sa propre liberté juste pour le rendre heureux. Alors bien sûr si c'était bien cela Otto en pleurerait sûrement et aurait bien du mal à se relever mais il préférait encore ça à se dire que tout n'était qu'un mensonge et pire encore... qu'il rendait malheureux Lenny afin de maintenir cette illusion. C'était horrible... horrible car au fond il savait qu'il se montait sans doute la tête pour pas grand chose, qu'il s'imaginait des trucs là où il n'y en avait pas mais... c'était tellement difficile de ne pas penser à tout ça... après tout Lenny était, pour lui aussi, son premier copain... et Otto ne savait absolument pas comment gérer ce genre de chose, comment gérer la vie de couple.
Il tenta de chasser tout ça de son esprit, sachant que cela reviendrait très vite comme des putains de rapaces avec de nouvelles idées tordues et déprimantes. Il fallait qu'il le trouve, qu'il passe au moins un moment avec lui si il n'arrivait pas à trouver le courage de lui parler car là... là ça arriverait à chasser ses doutes, à l'apaiser pendant un temps et c'était déjà bien, le temps que Lenny s'adapte, le temps que lui même s'adapte et qu'il trouve le courage de se faire entendre sans se dire qu'il va l'étouffer. Alors il pose des questions, s'informe puis se dit qu'à tous les coups il doit être à la bibliothèque car cette dernière... cette dernière est le sanctuaire de Lenny et si Lenny est introuvable il est forcément là bas. Donc il s'y rend, essaye de ne pas lui faire trop honte en adoptant son look d'étudiant débraillé au lieu de son excentricité habituelle, laissant Lulu et ses poupées à la maison, avant de commencer à faire les rayonnages. Il cherche, il cherche pendant un bon moment Otto, au point de se dire qu'il s'est peut être trompé, qu'il n'est peut être pas là, qu'il est peut être partit faire autre chose ailleurs, avant de distinguer cette silhouette là bas... ce petit corps blond caché si loin de tout et de s'approcher doucement, ne voulant pas spécialement le surprendre mais ne pensant pas non plus à s'annoncer avant d'arriver à sa hauteur. Il va alors pour dire des mots, regarde son bouquin... voit le bouquin dedans et fronce les sourcils « C'est quoi ce bouquin dans ton bouquin ? Tu lis un truc cochon ? » Otto n'en a pas la moindre idée, il ne se doute aucunement, il a juste dit ça car c'est ce qu'il dirait quoi qu'il arrive dans ce genre de situation. Et il le prouve en regardant Lenny avec ce petit sourire l'air de dire qu'il le taquine. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: This is not what you think (Letto) Ven 7 Juil - 13:03 | |
| Il a une grimace dégoûtée face à un dessin. Non, il n’est pas sûr d’aimer qu’Otto lui fasse ça. C’est terrifiant, cette impression que tout le monde sait comment on fait sauf lui, c’est comme si on lui avait écrit puceau sur le front et qu’on le regardait de travers pour ça. C’est terrifiant, de ne pas savoir, c’est terrifiant de se dire qu’Otto pourrait l’abandonner juste pour ça, c’est terrifiant de savoir que tous les types qu’il connaît mataient déjà des films pornos à quinze ans et que lui il est mal à l’aise à la moindre allusion sexuelle. Il est persuadé d’avoir un problème, bien sûr, il se dit qu’il y a un truc qui cloche chez lui, que tous les garçons doivent avoir envie de le faire dès que l’occasion se présente. Mais pas lui. Il se demande s’il est asexuel, auquel cas il se représente déjà trop bien la mine déconfite d’Otto. Il n’est pas sûr, pourtant, parce que c’est l’angoisse qui le bloque, surtout. Il ressent des choses, quand Otto l’embrasse, le touche, il y a son corps qui s’embrase et ces picotements ténus dans son bas-ventre. Ça ne le stresserait pas si ça ne signifiait rien pour lui, pas vrai ? Ce serait facile de prétendre qu’il est asexuel, juste pour que leur relation demeure rassurante, mais il ne sait pas si Otto restera.
Il ne fait pas vraiment attention aux autres âmes errantes de la bibliothèque, il n’y a plus grand monde, à cette période de l’année, à part la bibliothécaire et les rats comme lui. C’est pourquoi il sursaute quand la voix d’Otto résonne, à quelques centimètres de lui, et il relève les yeux tout en plaquant précipitamment les deux livres sur la table pour en cacher le contenu, rouge comme un homard bouilli. Otto n’a pas manqué de remarquer le bouquin dissimulé derrière le manuel de psychologie, et Lenny ignore si c’est de la perspicacité ou de la taquinerie quand il lui demande si c’est un truc cochon. « N-Non », il lance avec un peu trop de passion. Il regrette immédiatement sa réponse, en remarquant son sourire en coin. Evidemment qu’il le taquinait, c’est Otto, c’est ce qu’il dirait dans n’importe quelle situation de ce genre. Mais là, s’il ne le capte pas, il a bien de la chance, parce que son rouge homard bouilli a dû virer à un cramoisi encore pire. « Que fais-tu là ? » Il ne veut pas qu’il pense qu’il n’a pas envie de le voir, mais sa voix tremble et il panique parce qu’il n’a aucune idée de comment il va faire pour se débarrasser du livre incriminant sans qu’Otto ne le remarque. Pour l’instant, il garde les deux mains solidement collées à la couverture de l’autre bouquin, pour qu’Otto ne puisse pas le soulever. Il pourrait lui dire je suis occupé, lui dire qu’ils peuvent se voir plus tard, mais il aurait peur de paraître froid, de lui envoyer les mauvais signaux. Il ne veut pas qu’Otto se sente coupable de quoi que ce soit quand c’est seulement lui qui a un problème. Il secoue légèrement la tête, histoire de reprendre un semblant de contenance. Il faudra bien qu’il lui en parle un jour. « Dis, Otto, tu penses quoi de l’amour platonique ? » Oui, il aurait pu mieux faire comme entrée en matière, mais s’il peut dissimuler ses angoisses sous le couvert d’une discussion philosophique, il n’hésite jamais, c’est plus facile. |
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| Sujet: Re: This is not what you think (Letto) Mar 18 Juil - 1:35 | |
| Il ne sait pas sur quoi il l'a prit en flagrant délit. Il ne se doute pas une seule seconde à quel point il est proche de la vérité en balançant ses phrases randoms comme ça. Car dans le monde d'Otto il y a toujours des blagues de cul, des remarques graveleuse et un esprit mal tourné. Et cela est tellement devenu une habitude qu'il ne se rend plus compte à quel point de telles suppositions peuvent parfois s'avérer correct. Surtout que bon... en face de lui il y a Lenny et Lenny... il n'est pas certain qu'il ait déjà mouillé un seul caleçon de sa vie de cette manière donc c'est dire à quel point il ne l'imagine pas capable de regarder quoi que ce soit d'érotique. Pourtant Lenny il montre de la gêne, Lenny il devient rouge comme un pivoine alors qu'il cache sa lecture. Il s'agit là de tant d'élément qui devrait l'alerter et pourtant... pourtant Otto est stupide, pas très observateur et cela en dit long sur ses capacités à être un bon copain. Car certes ce n'est pas une détresse émotionnel qu'il n'a pas su reconnaître mais il n'a pas su lire entre les lignes chez le garçon qu'il aime le plus au monde.
Cependant ce qu'il remarque c'est bien sa question. Que fait-il là ? Otto hésite, lève un sourcil et se demande... est-ce qu'il doit bien le prendre ou pas ? Il s'attendait à... il ne sait pas en fait. Si un baiser aurait été parfait, au moins un sourire, un salut, quelque chose, mais non, il y a cette question... question lancé d'une voix tremblante et traduisant un certain inconfort vis à vis de sa présence. Alors Otto n'a donc pas rêvé tout ce temps ? Lenny était vraiment en train de l'esquiver ? C'est du moins l'idée qui fait son chemin jusqu'à son petit crâne où son cerveau déplastifié tente d'analyser la situation sans se mettre à pleurer ou hurler. « J'étais... j'étais... venu pour te voir en fait... » dit-il d'une petite voix, un peu timide, un peu déçu « Je pensais bien que tu pourrais être là et je me suis dis... je sais pas... que ça pourrait être cool de te faire la surprise. » Il se mord la lèvre, c'est lui à présent qui se bat pour que sa voix ne tremble pas. Il voulait vraiment vivre un bon moment. Maintenant il se demande si il est seulement capable d'apprécier quelqu'un et que cette personne l'apprécie en retour ou si il fini juste par aliéner tout le monde et n'a de contacts que ceux qui sont trop bon pour lui faire comprendre qu'il les emmerde. Et ça le terrifie car plus que Jesse par exemple, il ne veut pas provoquer de telles sentiments chez Lenny.
Mais tout cela est balayé, balayé quand l'autre blondinet lui pose une nouvelle question qui le prend totalement de court. Ce qu'il pense de l'amour platonique ? Alors là pour le coup il ne sait pas d'où ça sort, leur conversation ayant à peine commencé. « Euuuh... » il bafouille légèrement... il faut dire qu'il ne s'est jamais réellement posé la question avant ça et prend donc deux minutes pour étudier la question. Que pense-t-il de l'amour platonique ? Il a toujours été plongé dans des contextes tellement sexuelle qu'il a du mal à imaginer une telle chose... mais en même temps il n'avait pas non plus envisagé un jour de finir en couple, d'avoir des sentiments, de se comporter comme quelqu'un de normal alors... pourquoi serait-ce si insensé ? « Je ne sais pas trop à vrai dire... j'y ai jamais réfléchit... J'imagine que ça peut marcher selon les cas selon les personnes. » Il tourne autours du pot, il répond de manière générale alors qu'il sait que Lenny lui pose cette question pour savoir son avis à lui. Mais pourquoi lui pose-t-il cette question en premier lieu ? À dire vrai il s'en doute, il s'y attendait même un peu dans un sens mais il ne sait pas vraiment quoi répondre car pour le coup il ne sait tout simplement pas si cela a de l'importance pour lui ou pas. Il pourrait toujours enrober, lui dire ce qu'il a envie d'entendre, jouer les hypocrites en somme ! Il a tellement vu faire qu'il sait le fair eà la perfection et il saurait que comme ça il lui ferait plaisir et gagnerait un peu de temps. Mais alors lui revient l'image de sa mère et de son oncle... entretenant un mensonge pour le bien de son père... et il ne veut pas de ça avec Lenny, jamais. « J'aime le sexe... » dit-il, jouant la franchise. « J'aime beaucoup le sexe, je ne le cache pas. Mais je t'aime toi aussi et ça... c'est plus important je crois. Tu sais j'ai... jamais vraiment imaginé qu'un jour je pourrais m'attacher à quelqu'un... car je hais les gens. Mais il y a toi et toi... alors si tu voulais que notre relation devienne platonique je resterais avec toi. J'ai plein de moyen de combler mes besoins... en solo j'entends ! Mais j'ai pas moyen de te remplacer toi. » C'est peut être maladroitement dit... mais c'est dit en soit, dit de manière franche, du moins il espère. Et il ajoute à la fin « C'est pour ça que tu me fuyais depuis quelques temps ? » Il espère que c'est ça... car il ne veut pas qu'il le quitte. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: This is not what you think (Letto) Mar 18 Juil - 12:03 | |
| Evidemment, Otto le cherchait. Evidemment, il le connait assez bien pour savoir que la bibliothèque est le premier endroit où regarder. Evidemment, il n’y a pas d’autres explications à sa présence et Lenny sent immédiatement la culpabilité le submerger, quand il remarque la déception dans la voix d’Otto. Infirme, mais présente, et il se dit qu’il a encore tout fait de travers, qu’il aurait dû sourire, attraper sa main et l’embrasser, et pas lui faire passer un interrogatoire comme s’il n’avait pas le droit d’être là. Il n’est pas malheureux de voir Otto, c’est juste qu’il ne s’attendait pas à le voir, surtout pas quand il lit des livres pareils en cachette. Il est honteux et gêné, le rouge de ses joues refusant de s’atténuer. Et puis, au lieu de demander pardon, de lui dire je suis désolé, je suis content de te voir comme il aurait probablement dû le faire, il balance une question absurde sur l’amour platonique. Il a fondé beaucoup d’espoir dans cette simple question, un espoir insensé et foncièrement idiot parce qu’il ne pourra pas nier son désir éternellement. Pourtant, l’hésitation qui l’accueille lui fait regretter de l’avoir posée. Il met Otto mal à l’aise, il le voit bien, et sa première réponse est trop vague pour qu’il en tirer quelque chose de concret. Selon les cas, selon les personnes. Il a envie de dire oui, mais toi, Otto ? Toi, tu en penses quoi ?, et il se retient au dernier moment, en voyant qu’Otto n’a pas terminé de parler, qu’il ne sait juste pas trop comment formuler sa réponse. Dans la tête de Lenny, ça tourne dans le sens inverse, il se demande ce qu’il en pense, lui, de l’amour platonique. Ce qu’il en pense réellement, parce que oui, d’accord, c’est magnifique dans un bouquin, et oui, d’accord, il y a sans doute des gens qui le vivent très bien, mais lui. Est-ce vraiment ce qu’il veut, ou est-ce seulement une manière de retarder l’échéance, de se protéger parce qu’il a peur de tout rater et qu’Otto décide qu’il n’en vaut pas la peine ? Il a très envie de se voiler la face, mais il sait bien, au fond de lui, que c’est l’angoisse qui parle plus que la raison. Parce que la réalité est toute autre, il a beau être amoureux d’Otto de manière très spirituelle, il ne peut pas prétendre que physiquement, il ne ressent rien. C’est même tout le contraire, il aime l’embrasser, il aime le contact de ses lèvres, de sa peau, il aime quand il pose les mains sur son corps, et puis il panique une fois qu’il ressent trop, une fois qu’il y a de la chaleur partout dans son corps, une fois qu’il se sent vulnérable, et là il arrête tout. Reste que ça ne ressemble pas du tout à de l’amour platonique.
Otto finit par donner son avis, et Lenny se mordille la lèvre de nervosité, parce qu’il sait à quel point il est injuste d’avoir pensé qu’Otto puisse lui dire qu’il ne veut plus le voir uniquement pour ça. Non, Otto, comme toujours, est patient avec lui, et il donne la bonne réponse, aussi maladroite soit-elle. Et Lenny se demande s’il mérite vraiment d’avoir quelqu’un comme lui alors qu’Otto lui demande si c’était pour ça qu’il l’évitait, depuis tout ce temps. Il l’a remarqué, évidemment, qu’il l’a remarqué, ça aurait été un drôle de petit copain, sinon. Mais ça lui donne l’impression d’être fautif, encore une fois, et il l’est, c’est sûr, il n’a pas eu confiance en Otto là où il n’aurait jamais dû s’inquiéter. « Otto, je. » Il prend une grande inspiration pour se donner du courage, passe une main dans ses cheveux comme si ça pouvait l’aider à parler. « Je suis désolé, je ne voulais pas te fuir. Mais je. J’avais peur. » Il ne sait pas comment expliquer tout ça, comment lui dire qu’il est terrifié rien qu’à entendre le mot sexe, qu’il a toujours envie de faire comme si ça n’arrivera jamais, juste pour se rassurer. « J’ai peur. Je ne sais pas si j’ai envie de le faire, tu vois. Enfin, si, je sais, j’ai envie, un jour. Mais je n’ai pas l’impression de le vouloir, là, maintenant. Et j’ai peur de ne jamais être prêt, ou de ne pas l’être à temps, que tu me laisses pour ça et je comprendrais, mais. » Il n’ose pas le regarder dans les yeux, il se recroqueville sur son siège, comme s’il voulait disparaître. « Je ne sais pas. J’ai peur d’être nul pour ça et que tu sois déçu, parce que tu as tellement de... d'expérience là-dedans. Je ne savais pas comment t’en parler, alors j’ai juste agi comme un lâche. Mais je suis lâche, donc c’est un peu normal, pour moi. Je suis désolé. » |
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| Sujet: Re: This is not what you think (Letto) Dim 30 Juil - 23:39 | |
| Cela lui pendait au nez à Otto, cette conversation. Il le savait dès le départ le petit Otto qu'un jour, avec Lenny, il devrait avoir cette discussion sur un sujet aussi délicat pour l'autre blond. Il pensait juste... que Lenny aurait besoin de plus de temps avant de se sentir prêt à lancer le sujet, plus de temps pour trouver le courage... et permettre à Otto de trouver son propre courage pour aborder ce sujet qui, en vrai, le terrorisait tout autant. Car avant ça avait toujours été facile ! Otto n'avait que bien peu faire de son corps, il l'avait offert plus que de raison, parfois juste car on lui avait demandé et qu'il ne voyait pas de raison de dire non, d'autres fois pour de l'argent, argent qui ne lui manquait certes pas mais qui était le seul que Peter semblait accepter de sa part. Mais là... ce n'était plus du tout la même chose, la même idée. Il n'était plus seulement question de sexe mais d'une véritable relation, autant amoureuse que ce qu'elle comportait de sexuel et ça... ça Otto ne l'avait jamais fait, jamais expérimenté et il savait que Lenny, du moins il le devinait, c'était infiniment pire dans sa tête et que sa propre réputation ne devait absolument pas l'aider à être en confiance.
Alors Otto il a essayé d'être sincère, de répondre du mieux qu'il pouvait en écoutant ce que son petit cœur inapte avait à lui dire, tentant de traduire les informations comme il le pouvait. Il ne savait pas si c'était ce que Lenny voulait entendre... à dire vrai il était convaincu que ce n'était pas ce que Lenny voulait entendre car... car il n'avait pas de raison, hormis la conviction de tout faire de travers et qu'il ne pourrait faire que du mal à Lenny. En gros il était envahit de doute, de peur, de crainte de blesser la seule chose qui lui donnait, pour une fois, envie de filer droit. Pourtant il a pas envie de merder Otto et c'est sans doute pour ça qu'il a si peur, que cela le travaille autant. Mais il sait aussi que lui raconter ce qu'il veut entendre n'est pas la solution et il est heureux de ne pas avoir succomber à cette solution de faciliter, au risque d'un jour avoir tellement fait escalader cette échelle du mensonge qu'il n'aura pas su régler leurs problèmes et se retrouvera à en baiser un autre dans la cuisine tandis qu'il serait dans la pièce à côté, le rendant minable et malheureux à jamais et ça... il préférait encore crever plutôt que ça n'arrive. Car Lenny... Lenny il était de ceux à qui l'on donnait tout et surtout le bonheur et il ne comptait absolument pas en faire autrement. Mais pour le moment il a le cœur plus serré que jamais, attendant les réactions de Lenny, observant son corps, son visage, tout avec attention dans l'espoir d'obtenir des indices sur si il a merdé ou non.
Pour le moment cependant ce que Lenny fait c'est s'excuser, s'excuser de l'avoir évité pendant tout ce temps, confirmant de cette manière les soupçons de Otto. Après il l'a fuit pour une raison justifiable et ça le rassure dans un sens... de se dire qu'il ne s'agissait là que de gêne et pas de doute sur sa décision de sortir avec lui. Puis il continue son discours Lenny, il partage ses craintes, ses peurs, il tentent de lui expliquer tout ce qui ne va pas. Et étrangement, plutôt que de se sentir de plus en plus mal à ne savoir comment lui répondre, Otto se détend au contraire. Car justement... il sait quoi dire pour l'aider à moins se tourmenter. Alors il prend un siège, vient le glisser juste à côté de celui de Lenny, au point que celui ci est collé, avant de s’asseoir à côté de lui et d'entourer ses épaules avec ses bras, venant déposer un baiser sur sa joue « Tu sais que je pensais finir ma vie seul ? Que je ne pensais jamais m'intéresser à un quelconque être humain de cette manière ? Tu pourrais prendre dix ans pour être prêt, mille ans pour ce que ça compte je ne te laisserais jamais pour ça. Tu m'as poussé à assumer une part de moi que je rejette depuis mon enfance rien que parce que j'avais envie de faire les choses bien pour toi. Le sexe c'est secondaire. » Il rit alors « Et puis j'ai assez de jouet pour me contenter moi même pour l'éternité si c'est ce qui te fait peur ! Mais... tant que tu me laisse caresser tes cheveux, te serrer dans mes bras, toucher tes lèvres et... je sais pas... me laisser la possibilité de me réveiller tous les jours à tes côtés dans le futur... franchement je vois pas ce que je pourrais demander d'autre. C'est cliché je sais mais tu l'as bien vu, je suis un cliché ambulant car j'aime ça. » Il lui sourit, lui caresse encore un peu les cheveux avant de continuer d'un ton un peu plus gêné « Quand à mon expérience... Ne prend pas cela pour de l'expérience. Encore une fois c'est une part de la vie que je ne pensais jamais tester... les sentiments tout ça. En vrai je n'y connais rien et je serais sans doute aussi maladroit que toi. Car mon corps... mon corps j'ai fais l'erreur de le voir comme un objet que j'ai filé un petit peu à n'importe qui car je ne voyais aucune raison de mieux le traiter ni n'avait de compte à rendre à qui que ce soit à ce propos. Mais ce n'est pas comparable... pas pareil à ce qu'on pourrait partager et qui me fait peur aussi car j'ai peur de mal faire justement et de tout gâcher entre nous car je ne connais rien aux relations. Je ne veux pas que mes choix idiots t'intimident car ils n'ont rien d'intimidant... c'est au contraire assez pathétique... et tu n'a spas été lâche, tu ne sais juste... pas comment gérer cela, comme moi qui attendait que tu lances le sujet de peur de le faire moi même. Mais tu sais quoi ? On devrait pas avoir peur de se parler quand ça ne va pas. Je te le promet en tout cas je te dirais tout, absolument tout ce que j'aurais sur le cœur ou répondrait à ce que tu pourrais me demander. Et je serais toujours à l'écoute de ce que tu pourrais avoir à dire sans jamais te juger, qu'importe que cela te paraisse futile ou ridicule, d'accord ? Cela te va comme deal ? » Il lui lança alors un immense sourire, espérant réussir à le rassurer. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: This is not what you think (Letto) Ven 4 Aoû - 13:50 | |
| Ça ressemble à un petit miracle, tout ça. Ça ressemble à un petit miracle, qu’il ait Otto près de lui, qui le prend dans ses bras et l’embrasse sur la joue. Il ne fuit pas, Otto, il ne lui dit pas qu’il est ridicule, il ne lui dit pas qu’il est incapable d’attendre plus longtemps et que s’ils ne le font pas tout de suite, c’est fini. Quelque part, Lenny ne sait pas pourquoi il s’angoisse tellement, pourquoi il doutait d’Otto comme ça. Il a toujours eu ce côté défaitiste, à toujours imaginer le pire, sans jamais que ça entache sa vision positive du monde, paradoxe du gamin qui aime trop, mais qu’on n’aime pas assez. Il ne doutait pas d’Otto, mais de lui, de sa capacité à être attirant pour quelqu’un, déjà de base, mais encore plus sur le long terme. Une fois qu’Otto saisirait la montagne de complexes qui se ramène avec lui si on a le malheur de vouloir être son petit ami. Et Lenny sourit timidement, parce que c’était tout ce qu’il attendait d’Otto, mais qu’il ne pensait pas pouvoir obtenir, en tant que lui. Parce qu’il ne s’est jamais dit qu’il mérite l’amour de quelqu’un, parce qu’il n’en fait jamais assez à ses yeux pour être digne d’être aimé, et qu’il ne se sait certainement pas capable de faire changer quelqu’un aussi fort, au point qu’Otto ne soit plus vraiment le même qu’avant. Otto a changé à cause de lui, il a des craintes, lui aussi, il ne le voit pas comme le énième type avec qui il va coucher, et c’est peut-être ce qui le rassure le plus, d’être spécial pour Otto, de ne pas être comme ses autres amants, d’être quelque chose de nouveau, tout comme Otto est nouveau pour lui. Lenny n’a jamais vécu l’amour au grand jour, n’a jamais eu ces amourettes adolescentes innocentes et sucrées, n’a jamais pu tenir la main de Tom devant tout le monde comme il le fait avec Otto, même s’il voit bien les regards parfois méprisants, même s’il entend les insultes chuchotées ou criées à leur intention. Ce n’est pas toujours facile, d’être amoureux d’un garçon, ça reste tabou pour trop de monde, mais Lenny n’a pas réellement subi les affres du coming-out. Pas de maman à qui l’annoncer, une première relation cachée et avortée, l’idée peut-être qu’il finirait seul au bout du compte. Mais ça avait été naturel d’attraper la main d’Otto en public, de se blottir contre lui et de l’embrasser comme si le reste du monde ne comptait pas. C’est un peu vrai, aussi, il oublie les autres, quand il est avec Otto, il n’a besoin que de son attention à lui.
Il dépose sa tête sur l’épaule d’Otto, le cœur un peu plus léger. Ça le stresse toujours autant, et il sait que quand ça arrivera, ce ne sera pas une mince affaire. Rien que l’idée de se retrouver nu devant Otto fait battre son cœur plus vite, alors qu’il l’a déjà été auparavant. Mais ce n’est plus pareil. Ce n’est plus le Otto qui jouait à la poupée avec lui, c’est le Otto qu’il aime et avec qui il veut être, le Otto qui ne va pas l’abandonner pour si peu. Il y a toujours de ça, au fond, sa peur irrationnelle de l’abandon. Il a toujours l’impression que les gens vont partir et le laisser derrière, tôt ou tard, même si c’est sans doute injuste envers beaucoup. Il ne sait pas quoi répondre à Otto, parce que tout ce qu’il a dit est parfait, parce qu’il est heureux, tout simplement, quand il glisse sa main dans la sienne avec tendresse. « Tu es le meilleur petit copain du monde », il murmure, épuisé maintenant que toute l’angoisse est retombée, maintenant qu’ils ont parlé, maintenant qu’Otto sait ce qui le tracassait et qu’il ne le quittera pas pour ça. Ça le surprend autant que ça ne le surprend pas, parce qu’Otto a toujours été adorable avec lui, depuis qu’ils se sont rencontrés, mais qu’il ne pensait pas qu’on puisse l’aimer comme ça. |
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