ça lui arrive de revivre la scène, et de se dire qu’il aurait dû agir autrement. avec plus de maturité. réfléchir avant d’agir. pourtant, il ne regrette rien. même si maintenant il est suivi par la justice. qu’il a dû passer devant le juge et qu’il a écopé d’une bonne centaine d’heures de travaux d’intérêt généraux. il sait qu’il aurait pu prendre plus cher. certes il n’a pas de casier judiciaire, mais l’agression en soi a été d’une grave violence. c’est du moins ce qu’il a entendu dire durant les auditions. le père de riley avait même évoqué la possibilité d’une peine de prison avec sursis. ace, il a fait le mec distant, qui s’en fout, que ça ne touche pas. mais il avait quand même une légère une appréhension avant d’entendre son jugement. en plus des heures de travail d’intérêt général, il doit payer des dommages et intérêt à la victime... il aurait voulu éclater de rire à cette annonce, il s’est retenu pour ne pas se mettre davantage dans le pétrin. et lui dans tout ça ? et riley ? elle leur a pourtant expliqué la situation, le pourquoi du comment il avait réagi de la sorte et c’est lui qui finalement était traité comme un délinquant. cet injustice le rend malade, et ace ne compte pas vraiment que cette histoire s’arrête ainsi. toutefois, il préfère déjà calmer les choses avec riley. même si sa copine est un soutien infaillible, la période a été un peu tendue entre eux. ne serait-ce car l’attente d’un jugement est toujours stressante. ace doit bien avouer également qu’il n’a pas vraiment apprécié l’aide de son beau-père. juste par fierté, il n’aime pas qu’on l’aide, qu’on puisse entrevoir une quelconque faiblesse même quand la situation le dépasse clairement. il n’a pas vraiment osé protester, pas quand c’est une riley inquiète et angoissée qui impose son papa pour la simple et bonne raison qu’il s’y connaît, que le droit c’est son domaine de prédilection. alors oui, ace lui est reconnaissant de l’avoir aidé, et justement c’est là le hic ; il a une dette envers lui désormais. janvier a pointé le bout de son nez, ils sont rentrés à Savannah après avoir fait un bref détour dans sa famille à lui pour la nouvelle année. il a expliqué son visage et ses mains abîmés par un pirouette, invoquant une agression, ce qui évidemment a fait tiquer son père. cela aura aussi permis qu’ils puissent s’éclipser plus vite prétextant qu’ils devaient se remettre de leurs émotions. ils avaient fini par retrouver le calme, dans leur cocon, leur bulle aseptisée. et la vie avait repris quasiment son court normal. ace était en train de consulter ses mails sur téléphone portable quand il a entendu la petite voix de riley venir lui chatouiller les oreilles. « pardon ? » qu’il fait car il n’écoutait absolument pas ce qu’elle était en train de dire. il voit qu’elle est en train de regarder une tonne de papiers, il ne sait pas ce qu’elle cherche. il décide de s’approcher d’elle pour constater de quoi il en retourne. il se place derrière elle afin de pouvoir lire par dessus son épaule. « ah. » il fait en comprenant directement. les papiers de son jugement. « c’est rien, juste les papiers du jugement. » il ne l’a jamais lu. il n’a jamais vraiment osé savoir ce que ça contenait, ce que ça disait de lui. parce qu’après tout ce n’était que des mots, de simples mots qui qualifient son acte sans en préciser les raisons ni même les circonstances. « et l’autre document c’est quoi ? » il demande en attrapant les feuilles pour les regarder de plus près. « ah oui, c’est ce qui précise quand mon travail d’intérêt général va commencer. c’est rien amore. » il lance d’un ton détaché. il commence en février, et vu qu’il doit quand même continuer à bosser il devrait les faire en soirée ou pendant les weekends. et vu la quantité astronomique d’heures qu’il doit réaliser, il a bien peur de ne plus avoir le temps pour rien. mais une fois de plus, il garde ses craintes et ses doutes pour lui. il préfère minimiser les choses, il ne veut pas davantage l’inquiéter sa copine. il regrette déjà assez qu’elle doive en passer par là, le voir dans cette situation. et le pire, c’est qu’il pense bien qu’elle pourrait tout à fait s’en sentir, d’une certaine manière, coupable.