❖ Maybe I will never be all the things that I want to be.

Au fond, là où tu en es aujourd'hui n'est que l'aboutissement d'une suite logique. Tu n'en as jamais eu conscience, mais dès les premières années de ta vie, ta situation à vingt-sept ans était des plus prévisibles. T'es né au début des années 90, d'un père militaire et d'une mère... Eh bien, femme au foyer. Tu t'es souvent dit qu'elle devait sacrément se faire chier dans votre petite vie au cœur de la Pennsylvanie, d'autant plus lorsque ton père était appelé en mission. Cela ne les a pas empêché de donner naissance à ton petit frère, quatre ans plus tard.
Ton père, tu le connais pas si bien que cela, finalement. Il était si souvent appelé d'un bout à l'autre du monde qu'il n'a jamais trop pu être présent pour toi, et ce n'est qu'à ta majorité qu'il a pu prendre sa retraite, loin du champ de bataille. C'est donc très logiquement que tu as toujours été bien plus proche de ta mère. Ton géniteur, lui, n'était là que pour sans cesse te pousser dans tes retranchements ; comportement qu'il a sans surprise reproduit avec ton petit frère, comportement dont tu as toujours tenté de le préserver tant que possible.
Ton enfance a ainsi été placée sous le prisme de l'exigence. Dès l'âge de dix ans, ton paternel a souhaité t'inscrire dans un club de football américain. T'étais trop gentil avec les autres, trop doux à son goût, il voulait que tu t'endurcisses un coup. Ta mère n'était pas franchement favorable à l'idée, craignant que la brutalité du jeu puisse te causer des dommages cérébraux sur le long terme, mais elle n'avait pas franchement son mot à dire. T'étais donc même pas encore entré au collège que déjà on te faisait traverser une étendue de pelouse à toutes jambes, un ballon ovale serré contre toi. Dès tes premiers pas sur le terrain, ton père a tout fait pour que tu te dépasses. Quitte à te rabaisser, s'il le fallait, ce qui t'a tout de suite rendu le sport moins agréable. Mais t'avais pas le choix, fallait que t'y ailles toutes les semaines, et avec le temps t'y as pris goût, apprenant à voir les côtés plaisants de la discipline. Côtés plaisants pourtant sérieusement entachés par le comportement de ton père, homme autoritaire et exigeant que tu as longtemps placé sur un piédestal. Jusqu'au jour où tout ça a été trop. Où l'ultime goutte est venue faire déborder le vase de ta tolérance, où ça a été la critique injustifiée de trop, et où t'es purement et simplement mis à détester ton père. Admiration qui cède sa place au mépris, paroles et présence paternelles qui se font insupportables. T'avais alors seize ans.


❖ I don't believe that anybody feels the way I do about you now.

Seize ans. L'âge auquel tu l'as rencontrée. Mèches blondes, peau laiteuse, regard azur. Sourire qui t'a attiré au premier coup d’œil, adolescente dont tu t'es entiché sans même y prendre garde. Tu ne l'avais jamais croisée dans les couloirs du lycée, auparavant, et pour cause ; elle n'avait que quinze ans, et venait par conséquent d'y faire son entrée. T'as même pas hésité un instant à aller l'aborder ; elle t'a dit s'appeler Eden, un prénom tout trouvé pour cette gamine au visage d'ange.
Présentations faites, courant qui passe immédiatement entre vous. Vous vous comprenez. Tu t'ouvres à elle, t'étais pas encore l'homme méfiant que t'es aujourd'hui, elle t'inspire une confiance inexplicable, alors t'as pas peur de lui parler de ton père. De la pression qu'il te met, de plus en plus intolérable chaque jour ; de cette pression que tu ressens lorsque tu te rends tous les soirs à l'entraînement de l'équipe de foot du lycée, de son regard sévère que tu sens peser sur toi alors qu'il n'est même pas dans les gradins pour t'observer. Elle te comprend. C'est du moins le sentiment que t'as, que c'est la seule personne capable de t'écouter véritablement et de se mettre à ta place. Plus encore que ta mère. Plus encore que ton frère. Vous êtes sur la même longueur d'ondes, et peu à peu, sans même que tu le voies arriver, ton cœur flanche pour elle.
Ce n'est qu'au bout de quelques mois d'amitié que vous vous mettez ensemble. Vous vous connaissez désormais bien, résultat de nombreuses heures passées à parler de tout et de rien, à débattre sur des sujets profonds et d'autres plus légers. Votre couple durera trois ans. Trois années passionnelles, trois années parfois difficiles à cause du caractère de l'un ou de l'autre, trois années de bonheur pur malgré tout.


❖ Take that look from off your face, you ain't ever gonna burn my heart out.

Trois années de relation qui prennent fin un jour de ta vingtième année de vie. L'armée avait eu raison de votre amour. A la sortie du lycée, deux ans plus tôt, plusieurs recruteurs sportifs t'avaient repéré et te voulaient dans leurs rangs. Il faut dire que t'excellais en la matière, conséquence de toute la pression que t'avait infligé ton géniteur. Toi, t'étais perdu. Tu savais pas quoi faire. Ton père avait réussi à te dégoûter du football. A te faire perdre le goût du jeu, la joie de faire ton possible pour envoyer ce ballon entre deux poteaux. Tu te voyais pas passer les années suivantes en fac de sport, avec l'influence de ton père plus grande que jamais maintenant qu'il avait pris sa retraite. T'avais besoin de prendre tes distances vis-à-vis de lui. Et quel meilleur moyen pour cela que de partir combattre l’ennemi à l'autre bout du monde ? Tu tenais là l'occasion de te confronter à lui une bonne fois pour toute, de lui prouver que tu pouvais être meilleur que lui, monter en grade plus rapidement, recevoir plus de décorations que lui. C'était sans doute puéril. Mais c'était le seul moyen pour toi de te libérer de son emprise. Tu t'es donc engagé dans l'armée américaine. Eden était pas trop favorable, tu le sentais bien, mais c'était important pour toi. Et si elle t'aimait vraiment, elle devait pouvoir accepter ton choix de carrière... n'est-ce pas ? T'as donc suivit la formation adéquate, et quelques mois plus tard, tu partais sur le terrain. Tu t'en voulais de laisser ton petit frère de quatorze ans avec ton père, mais tu comptais sur ta mère pour réussir à prendre soin de lui et à le tenir éloigné de cette exigence maladive. Ta relation avec la jeune femme était de plus en plus difficile. Elle était encore au lycée, et vous ne pouviez vous voir que pendant tes permissions ou entre deux missions. Le couple heureux et insouciant était devenu une boule de tension et de désespoir.
Les mois ont ainsi passé. Un an et demi s'est écoulé. Et puis un jour, t'es rentré pour quelques temps sur Savannah. C'est là qu'Eden t'as avoué n'en plus pouvoir. Elle en pouvait plus d'être en couple avec un fantôme, un gars qu'elle voyait que tous les trente-six du mois. Elle en pouvait plus de vivre dans la crainte incessante qu'il se prenne une balle trop bien placée. Elle en pouvait plus. Et en toute honnêteté, toi aussi t'étais à bout. Usé d'une relation à distance qui n'avait que trop duré. T'aurais probablement pu sauver votre couple. T'avais les clés en main, mais tu t'en es pas servi. Parce que ça impliquait quitter l'armée, et que ça c'était juste pas possible pour toi. T'avais des choses à régler, et tu pouvais pas le faire en restant croupir dans cette ville, cette ville où vivait ta famille. Où vivait ton père. Fallait que tu réussisses dans son domaine, que tu deviennes meilleur que lui. T'es un type ambitieux, un battant, et ta carrière est toujours passée avant tout. Avant ta santé. Avant tes amis. Avant ta famille. Avant l'amour.


❖ 'Cause I need more time, yes, I need more time just to make things right.

Trois nouvelles années se sont écoulées ; au final, t'auras passé cinq ans dans l'armée. Cinq ans à servir ton pays, cinq ans pendant lesquels t'as été confronté à l'horreur au quotidien, cinq ans pendant lesquels t'as bien été obligé de tuer des soldats ennemis lorsque t'avais pas d'autre alternative. Tant de vies que t'as enlevé et qui te hantent sans relâche, morts trop nombreuses malheureusement pour se compter sur les dix doigts de la main. Tu sais que c'était ce que tu devais faire. Que t'avais pas d'autre choix. Mais ça n'en rend pas la culpabilité moins douloureuse.
Et puis tu t'es pris une balle en plein torse. Tu l'as pas vue venir, tu l'as juste sentie transpercer ta peau, et un instant plus tard, tu gisais à terre. Inerte. Tu te voyais te vider de ton sang, t'as bien cru que cette fois c'en était fini pour toi, que t'allais y passer. Vingt-trois ans, ça fait quand même un peu jeune pour mourir, non ? Tu voyais l'infirmière qui vous accompagnait sur le terrain s'activer au-dessus de toi, te parler pour pas te perdre, mais t'as eu beau lutter, t'as eu beau t'acharner, ta vision a fini par se brouiller et t'as perdu tes esprits. Tu t'es réveillé dans un lit d’hôpital, sans grand souvenirs des derniers jours, sain et sauf mais shooté aux médocs. On t'a appris que la balle s'était logée à un centimètre d'un organe vital, et qu'on avait bien failli te perdre pour de bon. C'est là que t'as pris la décision d'arrêter. De mettre un terme à ta brève carrière dans l'armée. Tant pis pour ton père, tant pis pour ton petit défi stupide, t'étais passé à un centimètre près de la mort et tu voulais pas tenter le diable davantage.
T'as contacté tes supérieurs, tu t'es renseigné un peu sur ce que tu pouvais faire dans l'armée tout en restant aux Etats-Unis, et t'as décidé de suivre une formation pour devenir sportif de haut niveau. Mine de rien, t'aimais le football, et même s'il t'arrivait de tâter le ballon pendant les pauses qui vous étaient accordées en mission, t'avais pas réellement joué pendant cinq ans, et ça avait fini par te manquer. Faut croire que ton géniteur avait pas réussi à t'en dégoûter totalement.
T'as donc passé les années suivantes à suivre une formation pure et dure, avec entraînement toute la journée s'il vous plaît, histoire de récupérer ce que t'avais perdu durant ces années passées à combattre, mais aussi pour te perfectionner, dans l'espoir d'intégrer une équipe professionnelle. Et ce qui devait arriver arriva. T'es recruté par la Savannah State, l'équipe locale, qui t'offre une place de maître en son sein. T'es aux anges, ça fait désormais un an que t'en fais partie, et t'espères bien que ça t'ouvrira une voie royale vers la National Football League, ce qu'on fait de plus prestigieux en la matière.
Aujourd'hui, t'es plus le même homme que t'étais avant. La guerre t'a transformé, t'obligeant à t'endurcir une bonne fois pour toutes. Le garçon sociable et plein de bonnes intentions que t'étais au lycée a cédé la place à un homme bien plus froid et méfiant, qui réfléchit à deux fois avant de se risquer à révéler des éléments de sa vie à un inconnu. T'es moins souriant qu'avant, Landon, t'as l'air un peu plus fatigué, aussi. La faute à tes mauvais rêves, à tes songes hantés par les images de corps ensanglantés, de membres estropiés, de cadavres défigurés. T'entends encore résonner dans ton crâne les cris des civils, le bruit des rafales, les hurlements de douleur des blessés. Macabres visions qui s'infiltrent même dans ton éveil, te faisant perdre pied avec la réalité de temps à autre. Les années ont passé, mais t'arrives pas à oublier cette horreur humaine. P't-être bien que t'es traumatisé ouais, mais t'aimerais mieux crever que de te l'avouer.

c'est nickel, j'aime trop les passages sur son époque à l'armée amuse toi bien parmi-nous, hâte de voir votre duo avec eden

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tu as réussi la difficile épreuve de la fiche de présentation et nous t'en félicitons tous. tu fais partie maintenant et à jamais de we are broken et tu peux en être fière, tout comme nous. Mais mieux encore tu fais partie de l'équipe . Avec ton équipe tu pourras relever des défis et participer à la vie du forum pour gagner des points. Mais tous d'abord, tu iras créer ta fiche de liens pour te faire une tonne d'amis, si cela n'est pas déjà fait. cette partie est obligatoire tout comme tu vas devoir te trouver un métier. tu peux bien entendu passer par la partie détente où tu pourras sans modération, flooder à tout va et te faire une tonne de friends, ouais ouais, c'est top ! ne pas oublier la partie rp, parce que c'est ce qui compte le plus par ici. le principal, c'est que tu t'amuses et que ton séjour parmi nous soit des plus agréable. n'oublie pas aussi de remplir entièrement ton profil sous risque de recevoir un petit mp de notre part te le rappelant. amuse toi bien !